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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 14:00


Un monde en abîme

"Un monde en abîme. Essai sur la mondialisation capitaliste"

Ecrit par le philosophe André Tosel, qui trouve son inspiration à la fois chez Spinoza et chez Marx, Un monde en abîme permet d’en comprendre avec précision le sens et les effets. Les adeptes de la globalisation croyaient avoir congédié de façon définitive toute véritable alternative au libéralisme. Mais le capitalisme n’apparaît guère comme un horizon indépassable. Il juxtapose une nouvelle misère à la richesse que décuple une exploitation rendue à ses pulsions premières, et graduellement libérée de tout garde-fou par la destruction des droits sociaux.

Quant au prétendu droit international, ce n’est pas un droit équitable, rendant justice à tous les peuples, mais la loi d’une superpuissance. Bref, c’est bien « un monde en abîme » que décrit l’auteur, dont les analyses sont aussi pertinentes sur les risques d’un désastre écologique que sur le développement des inégalités sociales, sur la violence du chômage que sur le nouvel impérialisme qui n’avoue pas son nom.


Un monde
Anne-Cécile Robert


http://alainindependant.canalblog.com/archives/2009/05/18/13746858.html

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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 01:12
Lundi 18 mai 2009

La Fédération anarchiste condamne la répression dont ont été victimes jeudi 14 mai 2009 74 gaziers en lutte contre toutes les régressions sociales qu’ils subissent depuis que l’ouverture à la concurrence est entrée en application dans le secteur professionnel de l’énergie.
 

Ajoutée à la détention inique de Julien Coupat, à l’adoption du décret dit « anti-cagoule », aux récentes exactions policières de Strasbourg et au recours quasi-quotidien aux forces dites « de l’ordre » pour protéger le vol que constitue la propriété privée des moyens de production, elle conforte les anarchistes dans leur conviction que l’Etat ne saurait donner plus longtemps le change : il va désormais jouer pleinement son rôle de chien de garde du Capital, et il va le faire toujours plus brutalement.


La seule violence qui s’exerce actuellement et en France dans le monde n’est pas le fait des salariés ; c’est celle de la barbarie capitaliste, celle de la mise en concurrence des travailleurs entre eux pour les faire vivre sous le régime du moins-disant, celle qui consiste à instrumentaliser les organisations syndicales pour en faire les auxiliaires serviles du patronat, celle qui précarise toujours davantage la jeunesse et qui culpabilise les chômeurs, celle qui détruit les services publics de l’hôpital, de l’école, pour en faire de nouveaux gisements de super-profits, c’est cette violence qu’ont le courage de combattre les 74 interpellés, quelques dégradations matérielles ne sont rien comparées à cela.


La Fédération anarchiste exige qu’aucune poursuite ne soit entamée à l’occasion de cette action, et que cessent toutes celles actuellement en cours contre les militants investis dans les luttes, depuis les sans-papiers jusqu’aux étudiants en passant par les salariés ; elle réaffirme que seule l’organisation du mouvement social par et pour lui-même est apte à aboutir à la création d’un rapport de forces enfin favorable à ceux qui de leur vie entière n’ont connu qu’une longue crise.


Fédération anarchiste

http://lille.indymedia.org/article16392.html


 
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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 00:55



Vers une union Europe-Etats Unis en 2015

Vers une union Europe-Etats Unis en 2015

source : http://www.dedefensa.org


Le “blog transatlantique”

 

12 mai 2009 — Timidement, à vrai dire, nous nous décidons à en parler. Wikipédia nous dit qu’un blog est «un site Web constitué par la réunion de billets agglomérés au fil du temps et souvent classés par ordre antéchronologique (les plus récents en premier)»… Par conséquent, “blog transatlantique” ou “bloc transatlantique”, cela fait l’affaire puisque la dernière idée de “bloc transatlantique”, – dont il va être question ici, dévoilons nos batteries, – est effectivement la dernière du lot, toujours la même, effectivement classée “par ordre antéchronologique”, sur un tas d’autres du même tonneau accumulées au cours des décennies.

Il semble que ce soit l’intenable et roboratif Melenchon, pétroleur de première et candidat pour le Parlement européen, qui a levé le lièvre pour ces élections européennes. Il avait préparé son affaire en alignant, à une émission précédente, le député Pierre Lellouche, le définissant comme «aligné CIA», lors d’une émission où l’on examinait le glorieux retour de la France dans l’OTAN. Si l’on avait été au XIXème siècle, nous assura Pierre Lellouche bondissant sous l’allusion directe, il, c’est-à-dire Pierre Lellouche himself, aurait “flingué” Melenchon pour cette insulte épouvantable. On “flinguait” donc hier, en d’autres siècles, pour «aligné CIA», avant même que n’existât la CIA, mais on ne flingue plus aujourd’hui? Ô décadence, ô dissolution des mœurs. Puis, le 21 avril, Melenchon jeta son pavé dans la mare en parlant du grand projet européen de constituer un “bloc transatlantique” d’ici 2015, selon diverses dispositions internes aux institutions européennes qui vont d’une proposition d’une commission du Parlement européen à une longue, une immensément longue résolution du même Parlement, du 26 mars 2009.

On trouve un bon rapport sur les tenants et aboutissants de cette affaire, s’il s’agit vraiment d’une“affaire”, avec le texte de Taïké Eilée, sur Agoravox.fr, le 4 mai 2009. Outre sa propre analyse, Eilée cite diverses sources qui permettent de compléter le dossier. On mentionnera une analyse juridique de diverses dispositions euro-atlantiques prises ou à prendre, allant dans le sens du “Bloc”, par le sociologue Jean-Pierre Paye, analyse rigoureuse des dispositions juridiques et autres, dans un sens critique, notamment sur le site La revue Toudi, le 15 février 2009

L’inspiration générale de cette idée qui prétend être du domaine de la sauvegarde de notre-civilisation est connue, de même qu’elle est récurrente. Pour le plus court et le plus proche, on la retrouve, par exemple mais exemple édifiant, dans le livre d’Edouard Balladur Pour une Union occidentale entre l’Europe et les Etats-Unis (Fayard, novembre 2007). C’est un petit opuscule insipide où l’on rabâche les mêmes propositions pleines du grand bon sens d’un Bouvard et d’un Pécuchet devenus transatlantiques, dont nous avouons qu’il nous est tombé des mains, à notre grande honte, in illo tempore non suspecto. Pour avoir une idée du contenu, idée qu’il n’est pas difficile d’anticiper, allez lire par exemple la recension complète de Christine Bierre, le 20 juin 2008, sur Solidarité et Progrès. Nous ne pensons pas que cette lecture du livre de Balladur vous fasse courir beaucoup de risque, les lieux communs ayant été foulés par des foules nombreuses depuis un demi-siècle que l’idée du “bloc transatlantique” séduit les experts assermentés. On relève en général, après avoir mentionné la chose, que Balladur a une pensée proche de celle de Sarkozy, ou bien qu’il inspire. Pas de surprise, à vrai dire, on est dans le même registre et de la même boutique.

Toute cette affaire est également perçue, selon une approche concomitante mais qui a pris une force irrésistible avec la crise, comme une sorte de palier à franchir (se constituer en blocs) avant d’arriver au palier ultime de la “gouvernance mondiale”. Les partisans de la chose (Attali, par exemple) vous annoncent avec une gravité et une exaltation significatives que c’est la seule voie pour sauver le monde. A ce point et si l’on ne tient pas compte des circonstances extérieures, on observe une certaine contradiction. Balladur présente son programme comme un moyen, si l’on veut faire bref, de “sauver l’Occident” en rassemblant les forces de ses deux principaux et glorieux composants, pour affronter les puissances extérieures mais montantes (la Chine, of course, le dernier diable pour les petits enfants qui hésitent à boire leur cuiller d’huile de foie de morue, comme on disait dans les années 1950). Par contre, le truc de la gouvernance mondiale, lui, est présenté comme l’alpha et l’omega et ultime tentative de pacification du bordel ultime qu’est devenue l’humanité, donc dans un sens très pacificateur et réconciliateur, où tous, Chine et Occident compris, doivent se rassembler dans un esprit de concorde et d’entente. Comment s’entendre dans un gouvernement mondial après s’être constitués en “blocs” manifestement antagonistes, sinon hostiles? On ne s’aventure pas trop en faisant l’observation qu’il y a, chez les tenants du bloc transatlantique, un fond de certitude que le modèle transatlantique qu’ils présentent est tout simplement “le“ modèle à suivre, et qu’il aura, dans l’arrangement général, une évidente position d’inspirateur. Une fois encore, après l’éblouissante démonstration de l’Irak, de l’Afghanistan, de la crise climatique, de la crise de l’effondrement financier, nous avons bien des munitions pour les convaincre que nous sommes les meilleurs.

On remarquera, pour clore cet aspect de nos remarques, que ce sentiment n’est nullement partagé par les autres éventuels “partenaires” pour la “gouvernance mondiale” ; s’ils envisagent de se regrouper en “blocs”, ce n’est pas pour abandonner leur spécificité et se grimer en Occidentaux ; on a cette impression lorsque Lula, qui se rend en Chine présentement, emmène dans ses valises la proposition que les échanges Chine-Brésil ne se fassent plus en dollars, mais dans les monnaies chinoise et brésilienne. Quant à la Chine, nous serions plutôt de l’avis de Henry K. C. Liu lorsqu’il remarque, parlant de la proposition G2 de Brzezinski qui pourrait être vue comme une variation sur le thème de la “gouvernance mondiale” (tiens, sans l’Europe, – sympa, Brzezinski, ci-devant conseiller d’Obama) : «China is not a “revisionist” power, but a non-expansionist revolutionary state aiming at restoring its natural historical status as it was before the arrival of Western imperialism in Asia. China is not interested in bringing back a pre-World War II world order of imperialist exploitative expansion.» (C’est Brzezinski qui qualifie la Chine de “révisionniste“, entendant par là qu’elle est en train de s’aligner sur le triomphant “modèle américaniste”.)

Mais revenons à cette affaire de “bloc transatlantique”, cause de cette polémique et de ces supputations. Ce qu’il y a de réconfortant enfin, au milieu de toute cette salade, c’est que, vraiment, la France est aux premières loges pour défendre et promouvoir furtivement (“stealth technology”), dans les cénacles qui vont bien, ce projet qui correspond si complètement, comme on dit, à son génie historique et à son zèle postmoderne. D’autre part, c’est en France seulement que l’affaire est apparue dans le cours de la campagne pour les élections européennes, ce qui est tout à son honneur et montre que ces élections ne sont pas tout à fait inutiles.

Passons toutes ces péripéties que certains jugeraient comme des balivernes, que d’autres apprécieraient avec bien plus le goût pour le secret et les conspirations, sans qu’il faille pour l’instant condamner les uns et approuver les autres, et tentons de nous plonger dans le concret. Nous voulons parler de la réalité de la politique et nullement la “réalité” des projets, des votes du Parlement européen, des livres et des théories, et ainsi de suite. Rendez-vous en 2015, poussières…

En effet, il y a une “réalité” qui est celle du monde, de l’histoire en cours, et qui diverge de la réalité que voudraient mettre en place nos conceptions, nos normes, nos institutions, nos votes démocratiques et nos réunions secrètes dans un Bildelberg ou une Trilatérale quelconque. La distance entre ces deux réalités, depuis que la seconde s’est parée de l’atour seyant du virtualisme qui lui fait croire que ce qu’elle croit réalisée est effectivement réalisé, est aujourd’hui plus grande qu’elle ne fut jamais. C’est à cette lumière que nous faisons nos commentaires.

Le “bloc transatlantique” est une récurrence aussi vieille que le Plan Marshall, qui en est son père putatif et son inspirateur pour la période. Notez que la CED de 1950-1954 (d’inspiration française avec approbation US, mais liquidée par la France) constituait l’amorce, par la défense, d’un tel bloc, puisqu’on proposait de former une “armée européenne” qui aurait été la supplétive de l’U.S. Army. Depuis les projets n’ont pas manqué. En 1973-1974, la Trilatérale, dont on commençait à parler, proposait pour les années 1980, sous l’impulsion de Brzezinski, le projet de trois blocs (USA, Europe, Japon) se réunissant en un ensemble de “gouvernance du monde libre” dont la victoire ne faisait aucun doute. Les “détentistes”, adeptes de la “convergence” des deux blocs grâce à la détente, entre l’Occident et l’URSS, y ajoutaient l’URSS devenue révisionniste (vers le modèle occidental) et venue à de meilleurs sentiments. En 1992-1993, lors des négociations du GATT, le traître britannique de service, le Commissaire européen au commerce Sir Leon Brittan, négociait pour la Commission face aux USA les questions classiques de dérégulation du commerce, et secrètement avec les USA un projet qui, dans ses prolongements, aboutissait à ce “bloc transatlantique”. Même Balladur, alors Premier ministre, s’en émut en estimant que les Anglo-Saxons en prenaient à leur aise.

Mais tout cela ne s’esquisse pas, ne se fait pas, sans qu’il y ait au moins des consentements tactiques dans les diverses élites, y compris française. Cela nous conduit aux dénonciations, dans les divers commentaires, qu’une part importante, voire prépondérantes des élites françaises (européennes) sont acquises aux thèses du “bloc”, c’est-à-dire, car l’on traduit aussitôt, à un rapprochement décisif, voire à une soumission aux USA. Cela est vrai mais cela n’est pas nouveau. Depuis plus d’un demi-siècle, nombre de nos élites passent par les filtres US, que ce soit la Businesse Harvard School, Wall Street, voire la CIA avec les formes convenables. Est-ce aujourd’hui plus décisif qu’hier? Voire, – ou bien, c’est à voir.

La grande, l’immense nouveauté aujourd’hui, c’est la crise, et, spécifiquement, celle du 15 septembre 2008. Plutôt que de donner quelque résolution et quelque imagination à nos dirigeants, la crise leur a fourni un immense désarroi, le sentiment d’une impuissance de plus en plus affolée. Pour gagner du temps (pourquoi? Vers quoi? Pas de réponse), il y a la communication, c’est-à-dire, pour eux, les affirmations virtualistes que tout s’améliore, que, depuis le G20, “tout va très bien madame la marquise” ; d’où propagandes diverses et manipulations (le stress test des banques US, qui résulte d’une “négociation” entre les banques et le département US du trésor pour que les résultats soient modifiées dans un sens favorable aux banques, comme l’explique le Wall Street Journal du 9 mai 2009). Dans un tel climat, nos dirigeants cherchent désespérément, ils grattent les fonds de tiroir de tout ce qui pourrait ressembler à une formule pour sauver les meubles ; alors, pourquoi pas le “bloc transatlantique”, parmi d’autres trucs? Pour autant, on notera que, depuis le 15 septembre 2008, ils ont tenté des tas de choses, des réformes fondamentales, la fin des paradis fiscaux, la nécessité de changer de système, et que rien, absolument rien ne s’est fait. Leur impuissance est effectivement l’enfant de leur désarroi et de leur affolement, qui les rendent brouillons, incapables de s’entendre, pris entre leur volonté conformiste du statu quo, la pression des forces en place (l’argent), la trouille absolument considérable de forces sociales se révoltant et devenant incontrôlables. Voit-on là-dedans un climat favorable pour monter une affaire comme le “bloc transatlantique” qui demande maîtrise, bonne entente, coordination, secret, calcul froid et déterminé, vision à long terme?

Pour le cas plus précis du “bloc”, il y a aussi le fait qu’il faut être deux. Le Parlement européen vote, d’accord, et alors? Croit-on une seconde l’Amérique d’Obama, empêtrée dans tous ses problèmes dont certains sont colossaux, avec une population nerveuse et touchée par la crise, qui n’aime tant dans ces moments que le repli, se lançant dans une telle affaire? L’impopularité d’un tel projet est aujourd’hui, encore plus qu’hier (ce n’est pas peu dire), avérée aux USA. L’idée d’un “bloc” avec l’Europe a toutes les chances de ne pas vraiment enchanter l’administration Obama, quand on voit le rôle de sabotage systématique que jouent les pays d’Europe de l’Est dans les négociations de rapprochement des USA avec la Russie, qui est une politique fondamentale de Washington aujourd’hui. (Imaginez l’effet d’un tel projet de “bloc” sur la Russie, avec laquelle on veut absolument s’entendre dans les pays sérieux du “bloc”, et qu’on n’est pas capable de bloquer quand elle attaque la Géorgie?) Et cela fait au moins sept ans, depuis l’invasion des groupes d’influence neocons (style Bruce Jackson) de cette Europe de l’Est, que cette action nihiliste de désordre est poursuivie. Croit-on que les USA d’Obama ait envie de se rapprocher de tels partenaires? (Pour avoir une idée de l’ambiance, cette confidence d’un fonctionnaire de l’OTAN : «Connaissez-vous le pays qui a le plus envie de se débarrasser de Saakachvili, après la Russie, et presque autant que la Russie? Les USA, bien sûr.») Imaginez-vous de quel “bloc transatlantique” il s’agit alors qu’entre les 27 de l’UE, notamment les grands pays de l’Ouest et ceux d’Europe de l’Est, face aux crises, on n’est pas loin de situations de rupture?

Que des dispositions diverses aient déjà été prises entre USA et Europe, c’est l’évidence, et là aussi cela dure depuis plus d’un demi-siècle, à commencer par les accords Blum-Byrnes sur l’accès du cinéma US en France en 1947. La Parlement vote, la Commission légifère, les traités sont signés, et alors? Les choses ne sont pas pour autant gravées dans le marbre, dans une époque où le plastique triomphe. Face à la crise, que reste-t-il des “critères de Maastricht”, cette prison qui devait enfermer les nations européennes? Aller au-delà de ces aléas, où il y a à boire et à manger, où l’on avance et où l’on recule, jusqu’à quelque chose qui serait ce choc symbolique d’un “bloc transatlantique”, ce basculement complet? Peut-on croire nos dirigeants impuissants, divisés, médiocres, capables d’un effort pareil? Il faudrait aussi, pour y parvenir, une symbiose complète, c’est-à-dire, en termes plus nets, une soumission complète de l’Europe aux USA. Malgré tous les immenses efforts faits dans ce sens et les bonnes volontés innombrables et européennes, on est loin du compte. Dans le domaine de la sécurité, par exemple, où l’Europe est effectivement complètement soumise aux USA, complètement inexistante, les avatars du JSF en Europe et l’impuissance totale des USA à obtenir, malgré quatre années de pression, des forces européennes sérieuses en Afghanistan jusqu’à reprendre eux-mêmes complètement l’affaire en mains aujourd’hui, – ce sont des points de sécurité vitaux pour les USA, – voilà qui en dit long sur l’état de la question.

Pour faire bref, nous dirons que nos dirigeants et nos élites, pour entreprendre un tel projet, ont besoin de contrôler fermement et sans aucune restriction la situation général, de la comprendre, de l’orienter. Aujourd’hui, ils ne contrôlent rien de la situation, ils n’y comprennent rien, – quant à l’orienter, eux qui sont des fétus de paille dans la tempête ! L’évocation du “bloc transatlantique” n’est pas une démarche calculée, froide, ambitieuse, maîtrisée ; c’est une des multiples recettes sophistiquées qui traînent dans les tiroirs de cuisiniers affolés, qui ne sont même plus capables de faire tenir une mayonnaise. Leur impuissance et leur affolement sont confondants. La façon dont ils ont “résolu” la crise de septembre 2008, en reconduisant la pourriture qui a engendré la crise, nous en dit suffisamment à ce propos ; cela, en attendant l’acte II.

Nous pensons que nous sommes à un point de rupture de l’Histoire, dans un ouragan de crises déchaînées, où plus personnes n’a de prise sur rien, encore moins les élites les plus corrompues (psychologiquement surtout), les plus médiocres, les plus affolées qui aient régné dans l’histoire des civilisation. A ce point, le commentateur s’astreint à un devoir de prudence, et il est prudent de ne rien prévoir au-delà de trois mois, – et encore, quelle audace ! Alors, une résolution kilométrique du Parlement-croupion et des projets pour 2015 ! Notre avis est que, d’ici 2015, il faut envisager, sans la moindre ambition de prospective, des événements dont nous ne savons rien, dont n’osons rien imaginer et dont nous ne pouvons rien imaginer ; notre avis est qu’en 2015 plus rien ne ressemblera à ce qui existe aujourd’hui, de même qu’aujourd’hui plus rien ne ressemble à ce qui existait en septembre 2008…. Après tout, si, peut-être, pour ne pas décourager les bonnes âmes démocratiques et européennes, peut-on prévoir l’une ou l’autre chose : en 2015, le Parlement européen, rebaptisé sans doute Soviet suprême européen pour faire sérieux, votera une résolution kilométrique pour un “bloc transocéanique”, Atlantique-Pacifique, pour 2040 ; et aussi la réglementation des dentistes spécialisés dans les dentitions de poule puisque les poules auront des dents… Va jouer avec cette poussière, Parlement européen, ça t’occupera.

Cela dit, renversons complètement la vapeur. C’est une bonne, une excellente chose que cette affaire du “blog transatlantique“/Parlement européen sorte aujourd’hui, grâce en soit rendu au pugnace Melenchon. Même s’il ne s’agit que d’un sous-bassement d’une campagne des européennes inexistante, il y a de quoi, avec un peu d’habileté et de sens électoral tactique, polariser “la colère des peuples” sur ce domaine, c’est-à-dire contre le système de l’américanisme, contre la servilité de l’Europe, contre la farce d’une construction européenne qui n’est qu’une monstruosité bureaucratique et irresponsable de plus, contre l’OTAN devenue une pétaudière également irresponsable et ainsi de suite. Nous espérons que le thème va prospérer, proliférer, enfler, ressurgir partout où on ne l’attend pas, fournir le sujet à des discours français classiques et ainsi de suite. Nous espérons que l’un ou l’autre candidat, aux présidentielles de 2012, choisira ce thème de l’indépendance menacée et en fera l’axe de la campagne. Nous espérons qu’ainsi toute la décrépitude et le scandale de ce système général sur lequel s’appuie pour s’effondrer notre civilisation seront exposés au grand jour, disséqués, dénoncés, maudits à jamais. Ainsi le Parlement européen aura-t-il servi à quelque chose.



De : (pas de nom)

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article85975


http://illusions-de-mouvements.over-blog.com/article-31564849.html
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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 00:11

Ce texte a été écrit pour un exposé sur l'histoire de l'Union Européenne

destiné aux Jeunesses Communistes du Rhône, le 15 mai 2009


L'exposé qui suit est fortement inspiré des travaux de l'historienne communiste Annie Lacroix-Riz et notamment de son ouvrage paru aux éditions du "Temps des Cerises", "L'intégration européenne de la France". Du fait de sa démarche scientifique argumentée et basée sur l'étude des archives, cette camarade fait d'ailleurs l'objet d'odieuses poursuites de la part de certains milieux européens d'extrême-droite qui ont même demandé à l'Elysée sa mise à l'écart. Egalement, l'ouvrage collectif "L'idéologie européenne" (éditions Aden) écrit par des communistes parisiens B. Landais, A. Monville et P. Yaghledjian, a été largement utilisé.


Avec l'Economie, l'Histoire est un des lieux de l'affrontement idéologique les plus intenses entre le Capital et les travailleurs. C'est pourquoi l'UE investit des sommes importantes afin de mettre sa propre histoire sous influence. De tels financements constituent une manne continue pour de nombreux "historiens" qui, de ce fait, s'assoient volontiers sur leurs principes pour inventer de toutes pièces l'histoire officielle de l'UE. Par exemple, en France, un des sujets du concours de recrutement de l'enseignement secondaire s'intitule "Penser et construire l'Europe", symbole de la désinformation lénifiante sur l'Union Européenne. Pour préparer le concours, une bibliographie officielle, d'une incroyable complaisance, est proposée aux étudiants : tous les ouvrages conseillés ont été financés par l'UE...


Hélas, depuis quelques années, la direction du PCF a adopté une attitude plus qu'ambiguë vis-à-vis de ce combat pour l'Histoire : la fuite. Dans aucun des textes officiels, notamment les textes des derniers congrès, il n'y a d'analyse historique, de mise en perspective. A un camarade d'Aubagne qui relevait ce fait dans le cadre des débats du 34ème congrès (cf. http://alternativeforge.net), il lui était rétorqué qu'il fallait oublier le XXème siècle, phénomène révélateur d'une sorte d'autophobie historique. C'est bien sûr à l'opposé de notre volonté.


En avant-propos, il faut souligner que l'idéologie européenne utilise le terme Europe évoquant le continent qui est une évidence incontestable et pérenne, alors que ce dont il s'agit, est en fait l'Union Européenne qui n'est qu'une construction humaine, une structure politico-administrative, c'est-à-dire contestable, voire jetable.

L'entre deux guerres


Selon Annie Lacroix-Riz, ni Victor Hugo, ni Charlemagne ne sont à l'origine de l'UE dont l'histoire commence en réalité au début du siècle dernier. Après la guerre de 1914-18, les impérialismes français et anglais veulent profiter de l'avantage de la victoire pour se développer au détriment de l'Allemagne et leur ravir la domination industrielle sur le vieux continent : cette démarche sera appelée la "paix dure". Mais les Etats-Unis qui sont liés à l'Allemagne par le biais de quantités importantes de capitaux investis avant 1914 dans des secteurs très modernes (industries électriques, chimiques...), veulent s'installer durablement sur le continent qui leur est jusqu'à présent fermé. La "paix dure" qui risque de favoriser un impérialisme concurrent au détriment de l'Allemagne ne leur convient pas. Les Etats-Unis vont donc faire pression sur la France en menaçant de s'attaquer à sa monnaie, le franc. Ainsi, la France finira par céder, aboutissant à la signature des accords de Locarno en octobre 1925, confirmés quelques années plus tard par le plan Young, dit "plan de paix" (1929). Par ces deux actes, les Etats-Unis imposaient aux vainqueurs de la guerre de 14-18, le renoncement à toute réparation de l'Allemagne.

Pour l'historienne, ces deux évènements orchestrés par les Etats-Unis donnent le point de départ de la création future de l'UE ; en favorisant un rétablissement rapide de l'Allemagne, de tels accords permettaient ainsi aux Etats-Unis de préserver leurs intérêts, d'investir le continent européen qui leur était jusqu'alors peu ouvert et de s'imposer comme le grand vainqueur du premier conflit mondial. Il faut souligner que les Etats-Unis avaient déjà défini en janvier 1918 ce que pourrait être la vie économique du vieux continent au travers du 3ème des 14 points de Wilson, alors président des Etats-Unis : "Retrait, autant que possible, de toutes les barrières économiques, et établissement d'une égalité des conditions de commerce parmi toutes les nations désirant la paix et s'associant pour la maintenir". Derrière cette proposition, on voit déjà poindre le marché libre et non faussé et la libre circulation des capitaux...
 

Poincaré, alors président du Conseil, est l'homme fort de l'époque. Et c'est l'homme politique français qui va céder aux Etats-Unis, et qui le fera d'autant plus facilement qu'il est un homme du "Comité des Forges" [1], l'ancêtre de la scandaleusement célèbre UIMM. Or ce sont en fait les maîtres du Comité des Forges, les dynasties sidérurgiques De Wendel et Laurent de Lorraine qui ont sifflé le départ de cette politique d'entente avec l'Allemagne. Pour l'historienne, ce sera le 1er acte de la débâcle française de 1940. Selon la CGT de l'époque, "le gouvernement [était] aux ordres du Comité des Forges" au point que ce dernier nommait lui-même régulièrement l'ambassadeur de France à Berlin. C'est ainsi qu'en septembre 1931, André-François Poncet, homme lige des dynasties sidérurgiques, deviendra un ambassadeur zélé du rapprochement franco-allemand. Il jouera même un rôle actif après 1945 dans la création de ce qui deviendra plus tard l'Union Européenne. Il fut à l'origine d'une "commission pour le rapprochement économique franco-allemand" créée en octobre 1931. Après 1925 et suite au coup d'arrêt de la "paix dure", imposé par les Etats-Unis, les capitalistes français vont consolider les associations de capitaux franco-allemands préexistantes (depuis 1870) et construire des cartels internationaux, notamment le Cartel de l'Acier (en septembre 1926), ancêtre de la CECA et de l'Union Européenne. Le Comité des Forges préconisait tellement une étroite collaboration avec l'Allemagne qu'il accepta aisément que le Reich se taille la part du lion dans ce cartel avec 47% des quotas de production et seulement 32% pour la France. Le même processus de soumission eut lieu avec l'industrie chimique : le "cartel provisoire franco-allemand" entre Kuhlman et IG Farben fut créé en novembre 1927 auquel vint se joindre la chimie Suisse en 1929. L'accord portait sur le contingentement de la production des deux parties, la répartition des marchés et la suppression de la concurrence.

Etait ainsi établi pour 40 ans (de 1929 à 1968) "une communauté d'intérêts et une collaboration particulièrement étroite" selon les termes du Quai d'Orsay. Le comité des Houillères participera aussi à la formation de cette faction patronale pro-allemande. Une banque sera même créée (précurseur de la Banque Centrale ?), la Banque des Règlements Internationaux, constituant la partie financière du rapprochement. Toutes ces années ont ainsi généré une sorte de collaboration idyllique entre capitalistes allemands et français qui va prospérer durant l'ère hitlérienne. De cette manière, l'Allemagne allait redevenir rapidement le plus important producteur européen et mondial dans les principaux domaines industriels, lui permettant notamment d'activer fortement son réarmement.


Parallèlement, il faut aussi tenir compte du contexte : la révolution bolchevique est victorieuse en 1917 en Russie et aura des conséquences importantes sur le mouvement ouvrier, notamment en France. Car toutes ces mesures de rapprochement franco-allemand s'effectuaient côté français, en référence à la politique allemande de pression énorme sur les salaires, le capital variable. La nécessité de réduire les salaires étaient une obsession de la pratique et de la propagande patronale afin de libérer les profits, ce qui est une marque de fabrique du capitalisme au-delà des époques... Or, en 1933, le Reich régla par la force la question du rapport entre salaire et profits, suscitant l'admiration des milieux d'affaires français. Ce furent les "partisans de l'inflation" des prix et des profits au rang desquels se trouvaient les hitlériens les plus exaltés, victorieux politiquement, qui écrasèrent les salaires. Cela soulevait l'admiration des capitalistes français. Car, les travailleurs français prirent le chemin inverse des allemands en 1936 avec le Front Populaire, accroissant pour quelques temps, leur part dans le revenu national. Cela eut le don d'augmenter le prestige de la politique du Reich auprès des capitalistes français.

Il est intéressant de noter que les capitalistes français appelaient à "un effort intensif de travail", "le seul moyen des travailleurs de défendre leur niveau de vie étant d'allonger leur temps de travail" ; dit autrement, cela rappelle un certain "travailler plus, pour gagner plus".


Toute cette logique, de résistance du côté du peuple de France et d'admiration du capital français envers les possibilités de surexploitation qu'offrait la politique allemande, allait amener à une certaine complaisance, voire même complicité des capitalistes français vis-à-vis de l'agression hitlérienne. Notamment, la Haute Banque française déclara définitivement la priorité au combat contre "l'ennemi intérieur" (la contestation communiste) sur "l'ennemi extérieur" (surtout l'Allemagne). Sans état d'âme, la Banque de France souscrira même à la saisie allemande des réserves d'or des banques centrales d'Autriche en 1938 puis de Tchécoslovaquie en 1939. Pour eux, la guerre et son issue ne faisaient aucun doute et ils les souhaitaient.
 

La deuxième guerre mondiale
 

Pour les historiens sous influence des subsides de l'UE, c'est une affaire taboue. Ils opèrent sur cette période un black-out total, d'autant plus qu'elle permettrait de faire le lien entre le capitalisme, le nazisme et la genèse de l'Union Européenne.


Une fois la débâcle française achevée, l'occupation fit triompher la solution européenne à l'allemande. Les capitalistes y trouvaient leur compte, même si la rancœur héritée de la défaite de 1914-18 agitait chez l'occupant un esprit de revanche. Cela n'empêcha pas la poursuite des cartels existants, la création de nouvelles associations de capitaux pour de nouveaux cartels (associations conclues en Suisse pour des raisons fiscales et juridiques). Aux secteurs préexistants, vinrent se joindre les secteurs de l'automobile et des assurances. "Seule dans sa masse, la classe ouvrière est restée fidèle à la patrie profanée" asséna F.Mauriac à la Libération. Les banquiers français, parmi les plus collaborationnistes, disaient rêver, comme le Reich, d'unité "monétaire continentale". L'un des leurs alla jusqu'à dire, le 10 septembre 1941, lors d'une réception à l'ambassade d'Allemagne, son "espoir que les plans allemands seraient assez vastes pour décider la suppression des frontières douanières et créer une monnaie unique pour l'Europe". Pour les capitalistes français, les réparations de guerre exigées par l'Allemagne n'étaient rien comparées à l'effroyable épouvantail des salaires que l'occupant avait aidé à vaincre au service des profits capitalistes (baisse de moitié des salaires ouvriers entre 1940 et 1944).


Devant l'évolution de la situation et notamment la résistance de l'URSS et des peuples, les américains vont anticiper et préparer activement la suite des opérations bien avant la fin de la guerre. La plupart des capitalistes français sent le vent venir et se rapproche des Etats-Unis : la Banque de France perçoit bien le message de la "libération du commerce" sur fond de domination du dollar et anticipe. Pendant la guerre, les Etats-Unis n'étaient pas totalement exclus, car ils avaient beaucoup investi et prêté à l'Allemagne, les profits étant multipliés en temps de guerre. On se rappelle l'évocation récente dans les médias de l'enrichissement de la famille Bush sur le dos de la guerre et grâce à ses investissements dans l'Allemagne nazie. Mais devant la tournure des évènements, les Etats-Unis retirent leurs hommes de confiance d'Allemagne. Des collabos français connus (Paul Baudoin, F. Le Hideux) deviennent subitement proaméricains. Les capitalistes français, quant ils le peuvent, se réfugient vers les capitalistes américains.


L'après-guerre


Après la défaite de l'Allemagne nazie, les Etats Unis se sont renforcés économiquement et militairement et ont acquis des positions de puissance en Europe. Ils sont en mesure de fixer le sort des pays européens, notamment au travers du Plan Marshall. Leur objectif est d'obtenir ce qu'ils n'ont pu obtenir dans les années 20 : l'union douanière avec l'ouverture du marché à leurs capitaux ainsi que l'accès aux colonies des impérialismes européens (principalement français, allemands et anglais). Cette union aura une vedette : l'Allemagne qui bénéficiera de la priorité pour la reconstruction. En effet, l'Allemagne est le partenaire historique des Etats-Unis, accueillant leurs capitaux depuis les années 1920 ; les Etats-Unis leurs attribuent donc le rôle moteur d'un marché européen unifié. De plus, pour les Etats-Unis, l'objectif est non seulement économique, mais aussi désormais militaire devant l'affirmation de l'URSS : il leur faut aider à reconstruire sur le vieux continent une force capable de la contenir.

En France, les capitalistes américanisés étant toujours très dociles, pourvu qu'on leur garantisse leurs profits, à l'exception des milieux gaullistes, vont non seulement accepter ce diktat, mais encore participer activement à sa réalisation. Toutefois, ces objectifs, notamment la volonté de réarmer l'Allemagne, vont se heurter à des résistances importantes, essentiellement grâce aux communistes et aux gaullistes. La CED (Communauté Européenne de Défense) qui prévoyait une armée européenne commune fut repoussée par le Parlement le 28 août 1954.


Ainsi, la volonté de reconstruire l'Allemagne rapidement et d'en faire une priorité n'est pas du goût d'une partie de la droite française. Au ministère des Affaires étrangères, Bidault est alors remplacé en 1948 par le fameux Robert Schuman, soi-disant "Père de l'Europe", le saint des saints pour le Capital. C'était un homme du Comité des Forges, promu par les De Wendel, homme d'extrême-droite ayant largement collaboré avec les nazis et leur idéologie (dirigeant de l'Action Catholique Mosellane). Cet homme s'était compromis dans l'avant-guerre, ayant voté les pleins pouvoirs à Vichy : il sera déclaré inéligible en septembre 1945, mais fut miraculeusement épargné par la suite... C'est lui qui va avec Jean Monnet, l'homme des américains, imposer aux français la CECA.


Le manque de transparence, le caractère antidémocratique et le pouvoir absolu des technocrates vont donner dès le départ le ton à la démarche des capitalistes. Le Plan Schuman est préparé dans le secret le plus total. Jean Monnet réunit neufs technocrates le 15 avril 1950 pour écrire une première ébauche. Ils sont dépourvus de tous mandats : Monnet les appelle les "conjurés". Au gouvernement français personne n'est au courant, sauf... le Secrétaire d'Etat américain. Et après l'avoir fait approuvé dans l'urgence au Conseil des Ministres, Robert Schuman rend public l'offre de la France à l'Allemagne de mettre en commun leur production de charbon et d'acier le 9 mai 1950. Le traité sera signé le 18 avril 1951 : est créé un marché commun pour le charbon et l'acier (suppression des droits de douane et des restrictions quantitatives). La libre concurrence est affichée comme un principe intangible. Six pays participent (France, RFA, Italie et Bénélux).

La ratification ne s'effectue pas aisément : opposition des communistes et des gaullistes, vote pour des socialistes. Les Etats-Unis envoient un message de soutien : "Les Etats-Unis ont l'intention de donner à la CECA un fort appui justifié par l'unification politique et économique de l'Europe". Ils considèrent ce marché commun comme la base économique de l'OTAN. Les premières conséquences de "l'Europe" vont se faire sentir par les effets du dumping social : 25% des effectifs de mineurs seront supprimés entraînant des luttes très dures.


Le traité de Rome
 :


Après l'échec de la CED, le processus d'intégration politique et économique est rapidement relancé. Les 6 ministres de la CECA se réunissent le 1er juin 1955 et unifient leurs économies nationales dans un marché commun (libre échange entre pays + tarif douanier extérieur commun) appelé la Communauté Economique Européenne (CEE), le 25 mars 1957. Sont affirmées les célèbres 4 libertés de circulation : celles des marchandises, des personnes (en fait de la main d'œuvre), des capitaux et des services. Est mis en place le fonctionnement actuel de l'UE, avec une Commission exécutive nommée qui a des pouvoirs démesurés, un Conseil des ministres rassemblant les représentants des états membres et une Assemblée qui sera élue quelques années plus tard avec l'aide de Giscard D'Estaing et de Chirac (1978). Le PCF seul, dénonce le Marché Commun comme étant la mise en place d'une "Europe à l'échelle des trusts" construite dans l'intérêt des gros capitalistes. Rappelons que ce traité établit que la concurrence ne doit pas être faussée (Article 3).
 

Les "socialistes" quant à eux, diront en novembre 1962, lors du 5ème congrès des PS de la CEE : "La CEE va permettre un essor économique constant, un développement harmonieux de toutes les branches de l'économie en général, évitant toute autarcie ; le plein-emploi ; la stabilisation des prix ; l'équilibre de la balance des paiements et la stabilité monétaire ; la répartition plus équitable des revenus et des richesses afin de permettre une amélioration constante du niveau de vie et des conditions de travail, et l'utilisation totale des qualités et capacités de chacun". L'idéal international du PS a désormais un nom : le Marché Commun. Leur objectif n'est plus le socialisme, mais de "construire l'Europe".


Le traité de Rome va permettre le développement du dumping social (délocalisations avant l'heure) et la pénétration du marché européen par les capitaux américains. Il va aussi permettre une habitude : prendre prétexte des exigences de la concurrence européenne pour s'attaquer aux acquis sociaux.


Autres étapes
 :


Le 1er janvier 1973 : Pemier élargissement. Le nombre de pays passe de 6 à 9 (Grande-Bretagne, Danemark et Irlande). Les communistes votent contre.

1978 : élection du Parlement européen au suffrage universel ; Chirac affirme que c'est "un élément nécessaire de la construction européenne" : tiens, si les représentants du Capital tiennent un tel discours, cette élection ne serait-elle qu'un alibi, et l'Assemblée, un Parlement croupion ?

1986 : l'Acte Unique européen (libre circulation des capitaux).

1995 : traité de Maastricht (Banque centrale européenne et euro).

Ces deux derniers actes auront un rôle fondamental dans l'explosion du capitalisme financier en Europe et dans la crise actuelle.


Conclusion


Les principaux enseignements de cet exposé sont au nombre de trois :
 

- Tout d'abord, la création de l'Union Européenne n'est en rien un contrepoids à la puissance des Etats-Unis qui en sont les initiateurs ;


- L'histoire de cette structure supranationale est l'histoire de la recherche incessante du capitalisme à se redéployer pour doper la surexploitation et les taux de profits : il y a donc incompatibilité totale entre l'Union Européenne et le mot "social" ;


- Inutile de chercher une quelconque démarche démocratique dans son histoire, toute sa construction s'est faite dans le dos des peuples [2]. Son fonctionnement doit progressivement dessaisir toute souveraineté du peuple ; un exemple récent nous est donné avec le rapport Balladur prévoyant la mort des communes.

http://eldiablo.over-blog.org/article-31584151.html

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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 23:30


Notes sur des émission
que j'ai suivies ce dimanche 17.5.9
(FR2, La V).
Par Eva


13h15-Dimanche. Sujet : L'Afghanistan. Comprendre ce qui se passe exactement là-bas, pourquoi la France y est...Delahousse a deux invités, comme par hasard... Lellouche, le plus atlantiste et sioniste des Français, le plus inféodé à l'Empire. Pour la neutralité, on repassera ! Le ton est d'emblée posé. Il est entendu (pour les initiés) que ce sera de la propagande pure. Morceaux choisis.

On n'est pas en guerre (tiens donc !!!), on est dans des opérations de guerre.  Dans le cadre de l'OTAN, et sous mandat de l'ONU, une quarantaine de pays participent (pourquoi pas nous, n'est-ce pas ? Surtout sous mandat de l'ONU, l'organisme de paix....). La stratégie a été changée grâce à Sarkozy (cocorico !), en direction du développement ! (heureuserment qu'on nous le dit, le belliqueux Sarkozy nous a habitués à d'autres choses....Bon, bref, on est là pour imposer la paix par la guerre, avec le développement en prime ! Un développement qui profite surtout aux Entrepreneurs ?)

Les télespectateurs doivent avoir peur

Suit une séquence sur le 11 septembre. Les fameuses Tours attaquées (un jour de shabbat - sont sympas, quand même, pour des Musulmans, ils préservent en priorité la vie des citoyens Juifs !) par les terroristes de Ben Laden, qu'il faut traquer pour défendre la Liberté, la Paix (Pax Americana, on connaît, merci bien), puis il faut traquer Ben Laden, et donc, tout naturellement, on va de Manhattan... à Kaboul (sans passer par l'Irak, au fait ?). L'Afghanistan est tapissé de bombes (sympas, ces Occidentaux, non ??), et puis "petit" changement de cap de Sarkozy (après les élections, évidemment) ! Les Talibans sont partout, prêts à tuer, à tout enlever, à égorger... Ici se joue une part de la liberté du monde (de la liberté, ou de la domination contre les peuples, et au profit des multinationales ?). On a créé un monstre (sous-entendu musulman, par notre laxisme dans la zone tribale), qui se tourne vers le Pakistan, se met à le "dévorer" (n'ayons pas peur des mots, surtout !).

Merci Lellouche, mais Delahousse en rajoute une couche : " On comprend ENFIN le dessous des cartes ! Risque majeur de destabilisation du Pakistan, Islamistes, il ne faut pas oublier que le Pakistan, ce sont les Musulmans séparés de l'Inde, la paix du monde est en question, le Pakistan est le seul pays musulman à avoir la bombe, on comprend MIEUX les enjeux du conflit (surtout avec le valet des multinationales de l'armement et du pétrole, Lellouche), c'est BIEN de comprendre !" (Ah, merci FR2 télé atlantiste aux mains des ultra-sionistes, de tout nous expliquer, en toute impartialité, grâce à vos laquais on pige tout !)

Suivent quelques mots de l'autre intervenant, du PS semble-t-il, intervenant vite interrompu.. "C'est un messianisme contre un autre messianisme, comme les guerres de religion avant, les réponses armées ne servent à rien, c'est lié à la pauvreté, aux rapports Nord-Sud, on a NOUS-MEMES fabriqués ces monstres..." (Là, interruption du larbin de FR2, évidemment. Cachez-moi vite
toutes ces vilaines analyses ! Retour à la Pensée unique :)

Lellouche reprend la parole, la bonne parole, devrait-on dire, pour faire gober la politique atlantiste du Gouvernement Sarkozy-Kouchner : " On essaie de faire du développement agricole (sont pas gentils, ces Occidentaux, quand même ?), on soigne, on sécurise, on met des services publics (pendant qu'on les extirpe en France, hé, hé !), tout ça c'est le travail de la France ! (re-cocorico !) 

Images de gamins de Kaboul saluant les libérateurs américains, et puis c'est vrai il y a eu quelques bavures américaines, alors les Talibans redeviennent populaires, seulement voilà, mauvaises nouvelles pour les Afghans ! Ecoles attaquées, jeunes filles vitriolées.... ce sont d'affreux extrémistes !  Heureusement qu'il y a les Américains, car le Pakistan est la seule puissance nucléaire musulmane, (textuel, je vous jure !)  quand les BARBUS avancent, ça fait PEUR, ils instaurent la Charia... L'arme nucléaire ne doit pas tomber dans de MAUVAISES mains ! (C'est de l'information, ça, M. Delahonte, pardon, Delahousse, ou de la propagande de guerre de l'armée américaine ?).
Cette fois, l'armée Pakistanaise est prête à traquer les Talibans, mais attention, de nombreux militaires sont proches des Islamistes, alors... DANGER !!!! (Ca, c'était un petit reportage pour illustrer).

Lellouche reprend la parole : Il faut aider le Pakistan à redevenir un Etat stable...

Eh ! La coupe est pleine ! Pas du tout, Delahonte sort un nouveau lapin de son chapeau atlantico-sioniste, le joker Darmon en personne, Chef adjoint des Infos à FR2, celui-là même qui suit Sarkozy comme son ombre, et qui est de son état grand supporter d'Israël devant l'Eternel : "C'est la diplomatie des émissaires, comme Jack Lang (tiens, un "socialiste", y a donc plus de frontières entre la Droite et la Gauche ?) à Cuba, c'est une nouvelle manière de faire de la diplomatie, Kouchner c'est la politique des Droits de l'Homme (merci Dr Jekyll and M. Hyde)...."

Lellouche : Il y a la politique des Droits de l'Homme, et des Droits des Femmes, et puis la démocratie, c'est ça la diplomatie présidentielle...

NB Le 2e intervenant, je n'ai pas lu son nom. Entendu quelque chose comme Charles Behrling (?)...

Fin émission, la suivante est avec... Michel Drucker, encore un fieffé sioniste,  et donc il salue son compère : "Merci, Delahousse !"

Nouveau sujet, Revu et Corrigé sur la V, même topo.

Je tombe sur Karouchi, encore un grand humaniste, et ensuite... les socialistes sont sur le gril (après la justification et la glorification de la politique sarkozienne, c'est toujours le même scénario. On encense le Président, sa politique, et on dénigre, plus ou moins insidieusement, tout ce que dit et fait la Gauche. En plus, on donne les exemples de l'Etranger qui servent la démonstration, et... on coupe la parole dès qu'un intervenant veut dire la vérité).

" Mauvais temps, la météo n'est pas clémente ! ET.... les socialistes ont besoin d'un bon parapluie !  Ont-ils un projet, d'ailleurs ??? Quels sont leurs PROBLEMES ? Besancenot, Bayrou, l'absence de programme, les querelles ? Le Modem n'est-il pas la roue de secours du PS ? Martine Aubry, en tous cas, est comme du sparadrap.... !!!!

Bayrou est aussi discrédité. Surtout, surtout, qu'on sache bien que ce n'est pas un homme de Gauche !  Et d'ailleurs Bayrou parie sur l' ECHEC de la rénovation du P.S. ! Le PS va créer une DECEPTION, Bayrou raflera la mise ! Ces stratégies, à long terme, ne sont pas très fiables. "

Et la télé, alors, elle est fiable, bande de gangsters ????

Le meilleur pour la fin de ces émissions-maisons : Une interview d'Eric-Emmanuel SCHMITT :

"Je suis très pro-européen, car j'ai de la mémoire. Je me souviens de l'Europe des carnages. C'est fini ! L'Europe, c'est un bon exemple de ce que pourrait être un gouvernement mondial sans frontières (sous l'égide des banquiers occidentaux, après avoir bombardé tous leurs ennemis ?) ! On critique l'Europe, sans mettre en avant le modèle que ça représente... L'Université ? Il y avait de bonnes choses dans le plan réformes Université. Mais il y a des enseignants qui utilisent la colère de la jeunesse pour conserver leurs privilèges ! C'est irresponsable et égoïste ! " 

Une petite voix se fait entendre, parmi les invités : " Ils OUBLIENT QU'ILS SONT LES ELUS DU PEUPLE ! Ils ont des ambitions ! "

Oui, nos politiciens oublient qu'ils sont les élus du peuple.

Et les "journalistes", qu'ils doivent informer et non être les larbins de l'Oligarchie militaro-financière criminelle qui dévaste la planète pour le seul profit d'une minorité de salopards cupides, sans scrupules, psychopathes, diaboliques !

Eva, pour un journalisme digne de ce nom, honnête, indépendant de tout groupe, lobby, parti...

TAGS : Europe, Lellouche,médias, la V revu et Corrigé, FR2, Delahousse, 13h15-dimanche, Eric-Emmanuel Schmitt, Martine Aubry, Bayrou, Droite, Gauche, P.S., sionistes, barbarie, Karouchi, Kouchner, Lang, Cuba, Droits de l'Homme, Afghanistan, Modem, Besancenot, Michel Drucker, Irak, guerre, Talibans, 11.9, Darmon, Sarkozy, diplomatie, Islamistes, Kaboul, Pakistan, Occidentaux, Musulmans, Juifs, Manhattan, OTAN, ONU, Inde, nucléaire ... 

http://anti-fr2-cdsl-air-etc.over-blog.com/article-31549439.html 


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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 03:26



Communiqué public GEAB n°35

leap2020.eu

GEAB N°35 est disponible! Crise systémique globale : Juin 2009 – Quand le monde sort définitivement du cadre de référence des soixante dernières années


- Communiqué public GEAB N°35 (15 mai 2009) -


GEAB N°35 est disponible! Crise systémique globale : Juin 2009 – Quand le monde sort définitivement du cadre de référence des soixante dernières années
Le surréalisme financier qui aura présidé aux évolutions boursières et aux indicateurs financiers et commentaires politiques de ces deux derniers mois est le chant du cygne du cadre de référence dans lequel le monde vit depuis 1945.

De la même manière que, en Janvier 2007, dans le GEAB N°11, LEAP/E2020 avait décrit la charnière 2006/2007 comme caractérisée par un « brouillard statistique » typique de l’entrée en récession et conçue pour faire douter les passagers que le Titanic était bien en train de couler (1), notre équipe considère aujourd'hui que cette fin de Printemps 2009 marque la sortie définitive du référentiel utilisé depuis une soixantaine d'années par les acteurs économiques, financiers et politiques mondiaux pour effectuer leurs prises de décisions, et en particulier de sa version « simplifiée », utilisée massivement depuis la chute du bloc communiste en 1989 (le référentiel étant alors devenu purement américano-centré). Au-delà de tout aspect théorique, cela signifie concrètement que les indicateurs que chacun a l'habitude d'utiliser pour ses décisions d'investissement, de rentabilité, de localisation, de partenariat, etc… sont devenus obsolètes, et qu'il faut désormais chercher ailleurs les indices pertinents si l’on veut éviter de prendre des décisions désastreuses.

Ce phénomène d'obsolescence s'est accentué fortement depuis quelques mois sous la pression de deux tendances :

. d'une part, les tentatives désespérées de sauvetage du système financier mondial, et en particulier des systèmes américain et britannique, ont de facto « brisé les instruments de navigation » du fait des manipulations en tout genre effectuées par les établissements financiers eux-mêmes et par les Etats et banques centrales concernées. Parmi ces indicateurs affolés et affolants, les bourses sont le meilleur exemple. Nous y revenons d'ailleurs plus largement dans les recommandations de ce GEAB N°35. Et les deux graphiques ci-dessous illustrent magistralement comment ces efforts désespérés n'ont pas empêché un bouleversement majeur du classement des grandes banques mondiales (c'est essentiellement depuis 2007 que s'est enclenchée la fin de la domination historique américano-britannique de ce classement)

. d'autre part, les quantités astronomiques de liquidités injectées en une année dans le système financier mondial, et en particulier dans le système financier américain, ont conduit l'ensemble des acteurs financiers et politiques à une perte totale de contact avec la réalité. De fait, à ce stade, ils semblent tous atteints du syndrome de l'ivresse des profondeurs - qui déclenche chez ceux qu'il affecte une impossibilité à se repérer dans les profondeurs marines et les conduit à s'enfoncer toujours plus profondément en croyant en fait remonter vers la surface. L'ivresse des profondeurs financières a visiblement les mêmes effets que son homologue aquatique.

Capteurs détruits ou pervertis, perte du sens de l'orientation des dirigeants financiers et politiques, voilà les deux facteurs-clés qui accélèrent la sortie du système international hors du référentiel de ces dernières décennies.

Les vingt institutions financières mondiales les plus importantes par capitalisation boursière en 1999 (en Milliards USD) - Source : Financial Times, 05/2009
Les vingt institutions financières mondiales les plus importantes par capitalisation boursière en 1999 (en Milliards USD) - Source : Financial Times, 05/2009

Les vingt institutions financières mondiales les plus importantes par capitalisation boursière en 2009 (en Milliards USD) - Source : Financial Times, 05/2009
Les vingt institutions financières mondiales les plus importantes par capitalisation boursière en 2009 (en Milliards USD) - Source : Financial Times, 05/2009
C'est bien entendu l'une des caractéristiques de toute crise systémique. On peut d'ailleurs aisément constater que le système international auquel nous sommes habitués voit se multiplier les évènements ou les tendances qui sortent de cadres de référence multi-séculaires, prouvant à quel point cette crise est d'une nature sans équivalent dans l'histoire moderne. Et le seul moyen de mesurer l'ampleur des mouvements en cours est de prendre le recul de plusieurs siècles. A se limiter aux statistiques sur quelques décennies, on ne perçoit en fait que les détails de cette crise systémique globale ; on n'a pas la vue d'ensemble.

LEAP/E2020 citera ici pour l'exemple trois cas qui montrent que nous vivons une époque de rupture comme il n'en survient qu'une fois tous les deux ou trois siècles :

1. En 2009, le taux d'intérêt de la
Banque d'Angleterre a atteint son plus bas niveau depuis la création de cette vénérable institution (0,5%), soit depuis 1694 (en 315 ans).

Evolution du principal taux d'intérêt de la Banque d'Angleterre depuis sa création en 1694 - Source : Banque d'Angleterre, 05/2009
Evolution du principal taux d'intérêt de la Banque d'Angleterre depuis sa création en 1694 - Source : Banque d'Angleterre, 05/2009
2. En 2008, la Caisse des Dépôts et Consignations, bras financier de l'état français depuis 1816 sous tous les régimes (royauté, empire, république, ...), a connu sa première perte annuelle (en 193 ans) (2).

3. En Avril 2009, la Chine est devenu le premier partenaire commercial du Brésil, une position qui depuis des siècles anticipe fidèlement les ruptures majeures de leadership mondial. En effet, depuis que, il y a deux cents ans, le Royaume-Uni avait mis fin à trois siècles d'hégémonie portugaise, c'est seulement la deuxième fois qu'un pays accède à cette position. Les Etats-Unis, avaient en effet supplanté le Royaume-Uni au début des années 1930 comme premier partenaire du Brésil (3).

Nous ne reviendrons pas ici sur la multiplication des tendances propres aux Etats-Unis qui sortent également des référentiels nationaux de ces cent dernières années (au-delà, le pays n'a pas vraiment de référentiel utilisable pour des comparaisons pertinentes) : perte de valeur du Dollar, déficits publics, dette publique cumulée, déficits commerciaux cumulés, effondrement du marché immobilier, pertes des établissements financiers, … (4)

Mais, bien entendu, dans le pays au cœur de la crise systémique globale, les exemples de cette nature sont légions et largement commentés dans les numéros du GEAB depuis 2006. C'est en fait la multiplication de pays et de zones concernés qui est symptomatique de cette sortie de référentiel global : s'il y avait un seul pays concerné ou un seul secteur touché, il ne s'agirait que d'une période hors norme pour le pays ou le secteur considéré ; mais aujourd'hui, ce sont de nombreux pays, au cœur du système international, et une multitude de secteurs économiques et financiers qui sont affectés simultanément, par cette « sortie de route multi-séculaire ».

Evolution des marchés boursiers, corrigée de l'inflation, au cours des quatre dernières grandes crises économiques (en gris : 1929, en rouge : 1973, en vert : 2000, et en bleu : crise actuelle) - Source : Dshort/Commerzbank, 17/04/2009
Evolution des marchés boursiers, corrigée de l'inflation, au cours des quatre dernières grandes crises économiques (en gris : 1929, en rouge : 1973, en vert : 2000, et en bleu : crise actuelle) - Source : Dshort/Commerzbank, 17/04/2009
Ainsi, pour conclure sur cette perspective historique, nous nous contenterons de souligner que cette sortie de référentiels multi-séculaires est graphiquement visible sous la forme d'une courbe qui, tout simplement, sort du cadre qui permettait pourtant depuis des siècles de représenter l'évolution du phénomène ou de la valeur concernée. Et, la tendance à la sortie de ces cadres de référence traditionnels s'accélère, touchant un nombre de secteurs et de pays de plus en plus important. Ce phénomène renforce automatiquement la perte de signification des indicateurs utilisés quotidiennement ou mensuellement par les bourses, les gouvernements ou les instituts de statistiques, et accélère la prise de conscience généralisée du fait que les « indicateurs usuels » ne permettent plus de comprendre, ni même de représenter, l'évolution actuelle du monde. La planète abordera donc l'été 2009 sans aucun référentiel fiable disponible.

Bien entendu, chacun est libre de penser que la variation mensuelle de quelques points, en plus ou en moins, de tel ou tel indicateur économique ou financier, lui-même largement affecté par les interventions multiples des pouvoirs publics et des banques, est beaucoup plus porteuse de sens et d'information sur l'évolution de la crise actuelle, que ces sorties de référentiels multi-séculaires. Chacun est aussi libre de croire que ceux qui n'avaient prévu ni la crise ni son intensité sont aujourd'hui en mesure d’en connaître précisément la date de fin.


Notre équipe conseille à ces derniers d'aller voir (ou revoir) le film Matrix et de réfléchir aux conséquences de la manipulation des capteurs et indicateurs d’un environnement sur la perception de cet environnement. Cela ne sera pas inutile car, à l'image de Matrix (5), comme nous le détaillerons dans le GEAB N°36, spécial Eté 2009, les mois à venir pourront s'intituler « Crisis Reloaded » (6).

Dans ce GEAB N°35, nous formulons par ailleurs nos conseils concernant les indicateurs qui, dans cette période de transition entre deux référentiels, sont en mesure de fournir des informations pertinentes sur l'évolution de la crise et de l'environnement économique et financier.

Les deux autres grands thèmes de ce numéro de GEAB du mois de mai 2009 sont, d'une part, l'échec programmé des deux principaux plans de stimulation économique, à savoir les plans américain et chinois ; et, d'autre part, le recours du Royaume-Uni au FMI d'ici la fin de l'été 2009.

Enfin, en matière de recommandations, notre équipe anticipe dans ce GEAB N°35 l'évolution des principaux marchés immobiliers mondiaux, ainsi que celle du marché des bons du trésor.

-----------
Notes:

(1) Notre équipe ajoutait à l'époque, « comme dans tout changement de phase, le passage par le point zéro est caractérisé par ce qu’on peut appeler le « brouillard statistique », qui voit les indicateurs pointer dans de directions opposées et les mesures donner des résultats contradictoires, avec des marges d’erreur désormais supérieures ou égales aux mesures elles-mêmes. En l’occurrence pour la planète en 2007, le naufrage qui va préoccuper tout le monde est celui des Etats-Unis, que LEAP/E2020 a décidé d’appeler la « Très Grande Dépression », d’une part parce que le nom « Grande Dépression » est déjà utilisé pour faire référence à la crise de 1929 et aux années qui ont suivi ; d’autre part car pour nos chercheurs, la nature et l’ampleur de ce qui va se passer est d’une tout autre dimension ». Source :
GEAB N°11, 15/01/2007

(2) Source :
France24, 16/04/2009

(3) Source :
TheLatinAmericanist, 06/05/2009

(4) Les dirigeants politiques et les experts continuent à essayer de comparer la crise actuelle à la crise de 1929 comme si c'était un référentiel indépassable. Pourtant, aux Etats-Unis notamment, les tendances en cours ont dépassé dans de nombreux secteurs les évolutions qui ont caractérisé la « Grande Dépression ». LEAP/E2020 a d'ailleurs rappelé dans le
GEAB N°31 qu'il fallait désormais chercher des références dans la grande crise mondiale de 1873-1896, soit plus d'un siècle en arrière.

(5) Dans la série des films
Matrix, les êtres humains vivent dans un environnement dont leur perception est manipulée informatiquement. Ils s'imaginent vivre une vie cossue alors qu'ils vivent dans une misère noire, mais toute leurs perceptions (vue, ouïe, odorat, toucher, goût) sont manipulées.

(6) A l'image du titre du second épisode de la série Matrix, littéralement « Crise rechargée ».

Vendredi 15 Mai 2009
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-35-est-disponible!-Crise-systemique-globale-Juin-2009-Quand-le-monde-sort-definitivement-du-cadre-de-reference_a3240.html

http://bridge.over-blog.org/article-31491787.html
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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 23:05

mardi 5 mai 2009

Tous intérimaires avec l'UMP
(Fablibre - Flickr - CC)

Aujourd'hui, en France, seules les entreprises de travail temporaire, très encadrées, peuvent prêter de la main-d'oeuvre à des fins lucratives. Cette disposition est un des piliers du Code du travail et remonte à 1848.

Autrement dit, un archaïsme insupportables aux yeux de l'UMP et du patronat. Heureusement, une proposition de loi déposée par Jean-Frédéric Poisson va faire sauter cet obstacles à la compétitivité de l'entreprise France. Il s'agit de rendre plus attractif le télétravail (Ah, le XIXème siècle et ses ouvrières à domicile payées à la pièce, c'était le bon temps pas d'accident de travail, pas de pause, que de la productivité pure) et le prêt de main d'oeuvre.

Le prêt de travailleurs était jusqu'ici autorisé pour les artisans et les agriculteurs n'ayant pas les moyens d'embaucher seuls. Avec M. Poisson, les multinationales vont y avoir droit aussi. Conséquence : les grandes entreprises vont pouvoir recruter des employés, modifier de jour au lendemain leur lieu de travail, les mettre au chômage partiel etc. Tous intérimaires.

Autre avantage : ça rend les salariés dociles. Comme le texte l'explique benoîtement : il s'agit de transformer "le lien managérial encore très pyramidal dans les entreprises françaises". Suivez mon regard : ces syndicats de salariés qui s'unissent pour s'opposer aux crasses de leur direction, c'est d'un pyramidal !... Pourquoi pas la lutte des classes, pendant qu'on y est !

Et puis en plus, les "pratiques actuelles [sont] aujourd’hui vécues (par les entreprises) dans une forme d’insécurité juridique". Ben ouais quoi, tu te rends pas compte? Payer quelques milliers d'euros pour vider des mecs qui ont 20 ans de boîte, t'avoueras que c'est plus insécure que la dalle d'Argenteuil à 3 heures du mat'. C'est même violent. C'est à la mode, les violences sociales téléguidées par les bolchéviks.

Téléguidées, hein? Parce que sinon, les employés, en eux-mêmes, ils sont vraiment trop cons. Comme le dit l'un des gérants de Molex (qu'on rebaptise "cadre" dans la presse pour bien faire flipper les classes moyennes), retenu quelques heures :

"Tout cela [la rétention] est piloté de l'extérieur ! Il y a un décalage entre le professionnalisme avec lequel est gérée la communication et le niveau intellectuel de certains salariés. Clairement, derrière tout ça, il y a les centrales syndicales, à commencer par la CGT, et des éléments radicaux déconnectés de la réalité économique."

Heureusement, que ce soit au Parlement ou à la direction générale du travail, on n'est pas déconnecté de la réalité économique...

(Post-scriptum: si tu veux montrer à ton patron que tu es intelligent, fais preuve de professionnalisme : séquestre-le)

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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 21:44
 

Flash policier - Il aveugle !
http://laplote.over-blog.fr/article-31335022.html

Un rapport constate la "dégradation continue"
des rapports entre police et citoyens en France

LEMONDE.FR | 14.05.09 | 15h36  •  Mis à jour le 14.05.09 | 20h52

n rapport fondé sur les conclusions d'une "commission nationale citoyens-justice-police", créée en 2002 par la Ligue des droits de l'homme (LDH), le Syndicat de la magistrature (SM) et le Syndicat des avocats de France (SAF) constate une "dégradation continue des rapports entre les citoyens et leur police".

 

Ce "constat amer" s'explique notamment, selon le document, par "la disproportion, voire la démesure, entre les moyens nécessaires pour réaliser une interpellation et ceux qui sont réellement déployés", les "menottages quasi systématiques", les fouilles corporelles "intrusives" ou encore les "pratiques, en constante augmentation, qui consistent à placer un individu en garde aux fins manifestes d'intimidation". Des faits étayés par des témoignages contenus dans le rapport. Pour Le Monde.fr, Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l'homme, revient sur ses principaux points.

Un "élargissement" des plaintes de citoyens. Accusés de Tarnac, descentes de police dans un collège du Gers, délit de solidarité : Jean-Pierre Dubois souligne que les plaintes ne viennent plus seulement de quartiers "sensibles", mais concernent de plus en plus de citoyens :

Une "surdité" des autorités. L'Etat, la police et la justice refusent de prendre en compte les recommandations des associations ou des autorités indépendantes, que ce soit la Ligue des droits de l'homme, la Halde, la Commission nationale de déontologie de la sécurité ou encore la CNIL, souligne Jean-Pierre Dubois.

Un risque d'embrasement des banlieues. Le rapport s'interroge sur l'attitude des forces de l'ordre : s'agit-il de dérapages en augmentation ou d'une stratégie délibérée ? Pour Jean-Pierre Dubois, il faut "arrêter la militarisation de la police", et mieux former les policiers. Sans quoi, de nouvelles émeutes pourraient éclater dans les banlieues, et avoir des conséquences dramatiques.


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12 mai 2009 2 12 /05 /mai /2009 00:28



La productivité agroalimentaire :
Notre pain quotidien


Pendant deux ans, Nikolaus Geyrhalter a placé sa caméra au cœur des plus grands groupes européens agricoles, nous donnant accès des zones inaccessibles. Il a filmé les employés, les lieux et les différents processus de production pour réaliser un documentaire cinéma qui interroge et implique intimement chaque spectateur.

Notre pain quotidien ouvre une fenêtre sur l'industrie alimentaire de nos civilisations occidentales modernes. Réponse à notre sur-consommmation, la productivité nous a éloigné d'une réalité humaine pour entrer dans une démesure ultra-intensive qui a rejoint les descriptions des romans d'anticipation.

Cadrages minutieusement composés, images cristallines, montage fluide construisent un film sans commentaire, sans propagande, dont les images parlent et demeurent. Notre Pain Quotidien questionne, inquiète et fascine...

La Cause du Peuple -
Vidéo 92mn

Notre pain quotidien est un film documentaire récompensé en 2005, qui fut réalisé et co-produit en 2005 par Nikolaus Geyrhalter. Le script fut écrit par Wolfgang Widerhofer et Nikolaus Geyrhalter. Sa date de sortie en France au cinéma est le 14 mars 2007.

Le film décrit les moyens technologiques employés par les sociétés de production agroalimentaires afin de maximiser l'efficacité et le profit de leur société ainsi que la sécurité du consommateur. Le documentaire témoigne principalement des réalités du monde du travail dans les secteurs de la production de nourriture sans commentaire du narrateur afin de laisser le spectateur se faire sa propre opinion sur le sujet. Les noms des sociétés dans lesquelles le tournage du documentaire fut effectué n'apparaissent pas à l'écran. Le but du réalisateur fut de filmer au plus proche de la réalité le travail en interne que l'ont peut observer dans de nombreuses sociétés de production alimentaire.

Dans Notre pain quotidien, il y a en germe le pain, mais aussi le steak, les croquettes de poulet, les tomates et le bacon, le lait et la pomme, tout ce qu'un habitant d'un pays développé consomme chaque jour.


Avant le supermarché ou le restaurant, il y a eu les champs et la ferme. Des mois durant, à travers l'Union européenne (Danemark, France, Allemagne, Espagne, Pologne), le documentariste autrichien Nikolaus Geyrhalter a glané de longs moments dans les étables, les champs, les abattoirs, pour montrer comment on fait vivre des plantes ou des animaux qui vont nourrir les hommes.

Il en a fait un film déconcertant, puis fascinant, qui donne le vertige tant il associe la beauté et l'horreur, l'admiration et la répulsion. Il y a le spectacle d'une gigantesque serre vide, illuminée la nuit, au milieu d'un désert (sans doute en Andalousie) ; on la verra verdir, fleurir, se remplir de fruits (des poivrons), se vider à nouveau. Et il y a l'abattage et l'équarrissage des porcs, dont la couleur rose et l'absence de pelage les font tant ressembler à des Européens que les images deviennent insupportables.


Il n'y a que ça dans Notre pain quotidien, des images organisées. Pas de commentaires, pas d'entretiens. Le film en prend un côté ludique. On voit une opération s'accomplir, qu'elle soit l'œuvre de l'homme ou d'une machine. A quoi servent ces corsets métalliques dans lesquels des ouvrières enferment des porcelets ? Probablement à maintenir Naf Naf et ses frères pendant qu'on les castre. Les semailles et les moissons mobilisent des machines aussi complexes que spécialisées dont la destination mystifiera ceux qui en sont restés à la moissonneuse-batteuse.

L'effroi et l'émerveillement

Ce mélange de mystère et de puissance est magnifié par les partis pris de Geyrhalter. Il filme souvent en plans larges et fixes, composés avec clarté et équilibre, qui permettent d'englober la répétition d'un geste, d'une opération. Un homme descend l'allée interminable d'un poulailler industriel en farfouillant dans les cages, et on reste assez longtemps avant de comprendre qu'il en enlève les poulets qui meurent chaque jour. Cette froideur peut apparaître comme un détachement. On peut en concevoir un effroi mêlé de colère.

Sans que jamais s'éteigne l'émerveillement que suscite l'ingéniosité de l'agriculture moderne (on dirait qu'une machine a été inventée pour chaque opération, la cueillette du poivron ou la collecte du sperme de taureau), on prend conscience des sacrifices qu'implique la production de masse. Non seulement la qualité d'être vivant est retirée aux animaux, qui ne sont plus qu'une matière première. Mais les hommes et femmes au travail (à qui le metteur en scène a choisi de ne pas donner la parole) apparaissent comme des éléments interchangeables.

On peut jouir de la charge esthétique de ce film et en tirer des conclusions inverses, estimer que cette agriculture est celle dont notre monde a besoin ou bien s'interroger sur la responsabilité de l'industrie agroalimentaire dans la dégradation de l'environnement, des conditions de vie des travailleurs et des habitudes alimentaires de la population, dont les conséquences deviennent dramatiques. C'est une vertu que de laisser au spectateur une entière liberté de pensée.

Récompenses

Notre pain quotidien a obtenu de nombreuses récompenses pour ses qualités documentaires et artistiques :

* Grand Prix du Festival international du film d'environnement, Paris, 2006
* Prix EcoCamera : Rencontres internationales du documentaire de Montréal, 2006
* Meilleur film : Ecocinema (Festival International du Film d'Athènes), 2006
* Prix spécial du jury, catégorie "International" : Hot Docs (Festival International du Documentaire de Toronto), 2006
* Prix spécial John Templeton : Visions du Réel, Nyon, 2006
* Prix spécial du jury : International Documentary Film Festival Amsterdam, 2005

Pour obtenir le DVD :

Pour soutenir le réalisateur et lui permettre de nous apporter d'autres perles comme celle-ci, achetez le DVD de son film qui de toutes manières sera d'une qualité infiniment meilleure que la vidéo en streaming.
Rendez-vous sur le site du distributeur :
KMBO Films

http://www.lacausedupeuple.com/documentaires/2009/02/16/productivite-agroalimentaire-notre-pain-quotidien

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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 20:54




Crise systémique : le chaos

 



La faim menace plus de 3,5 millions d’enfants de moins de cinq ans. Dans quel pays d’Afrique ? Tout simplement aux USA. Source :
http://feedingamerica.org/newsroom/press-release-archive/child-food-insecurity.aspx. Dans le tiers monde, ce sera une véritable « boucherie » !


Le Dr. Ellen Bassuk présidente du National Center on Family Homelessness a ainsi déclaré que 1,5 millions d’enfants étaient SDF aux USA.

Source : http://mwcnews.net/content/view/29970.

 

En effet, le taux de chômage est désormais là-bas de 8,9%. Il y a donc 13,7 millions de chômeurs (avril 2009). Il faut ajouter à cela 5,5 millions de personnes non comptabilisées (Le Monde du 6 mars 2009) et 9,3 millions de personnes contraintes de travailler à temps partiel.

Or, avec 650 000 chômeurs par mois en moyenne, les USA auront 19 millions de chômeurs à la fin de l’année (si tout va bien !), soit 11% de chômeurs.


Si l’on ajoute les 2,3 millions d’Américains en prison, (record du monde puisque la Chine ne détient « que » 1,6 millions de personnes) et 3,5 millions de SDF nous obtenons le chiffre de 40,2 millions de personnes.

 

Il faudrait aussi ajouter les retraités qui ont perdu l’essentiel de leur retraites. La Pension Benefit Guarantee Corporation (PBGC) qui a déjà un déficit de 13 milliards de dollars (évaluation de la cour des comptes américaines : GAO) devra garantir les pensions de millions d’Américains, ce qui lui est impossible. Par exemple, General Motors doit verser 12,3 milliards de dollars pour les retraites avant 2014 (source : Moneynews.com du 6 mars 2009). L’état devra là aussi intervenir pour éviter l’effondrement de son système de retraite. Source : rapport GAO du 17 janvier 2008.

 

D’ailleurs, comme l’indique Paul Jorion sur son blog le 9 mai, « le nombre des Américains toujours employés bien qu’ayant atteint l’âge de la retraite continue de croître, pour atteindre pour la première fois les 16,9 % ».


Je pense pour ma part (et je ne suis pas le seul) que ces chiffres sont sous-évalués. Au final, à la fin de l’année, les USA vont se retrouver avec plus de 50 millions de personnes en très grande précarité. La guerre civile et la dictature ne sont pas à exclure.

 

Ceux qui croyaient que Barack Obama allait changer les choses se sont trompés. Entre le peuple et la finance, il a choisi et le masque est tombé. Je signale au passage que les problèmes des banques proviennent des difficultés des américains à rembourser leurs crédits. Au lieu de résoudre le problème à sa racine, Barack Obama a continué d’alimenter le système financier, ce qui est une catastrophe car l’on est en train de remplir une baignoire dont la vidange est ouverte.

 

Bien sûr, des solutions politiques seront trouvées. La North American Union se met en place, un nouveau dollar (donc une dévaluation) verra le jour.


L’association des USA et de l’Europe dans un vaste marché Transatlantique a par ailleurs été votée en secret par le parlement européen. Il sera effectif en 2015.



(
http://www.dailymotion.com/relevance/search/melenchon/video/x9203t_jeanluc-melenchon-le-futur-grand-ma_news).


http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=13554

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