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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 03:23
La folie de l'accélération

Un volcan islandais crache du feu, des fumées et des cendres, à vitesse grand V. Jusqu'à quand ? Difficile à dire. Même si nous sommes pressés de le savoir.

Principe de précaution appliqué dans la foulée : interdiction de l'espace aérien commercial à travers l'Europe. Résultat : des centaines de milliers de personnes bloquées : voyageurs coincés dans les aéroports, salariés empêchés de travailler, compagnies aériennes fragilisées économiquement, sites internet saturés. Qui va payer ? On veut savoir, vite.

Cet épisode naturel, et ses conséquences financières, contiennent une petite leçon : l'accélération humaine n'a pas de sens.

L'Islande est soumise à la puissance des éléments naturels et toute l'Europe prend conscience de ce temps suspendu à la Terre qui gronde. La vitesse d'une commande virtuelle de billet d'avion et l'argent fantôme accélérateur de profits souffrent de ne pouvoir accepter la réalité. Et si c'était le moment de concevoir un modèle rajeuni où la lenteur reprendrait ses droits contre la tyrannie de la folle accélération ? Qui sont les naïfs ? Les utopistes ? Ceux qui accélèrent ? Ceux qui ralentissent ?

 

http://eurocitoyen.blogspirit.com/archive/2010/04/18/la-folie-de-l-acceleration.html

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 06:19

  

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La gratuité face au capitalisme
 

 

Gratuité face au capitalismeles dernières vidéos d'actu.

Le revenu de base inconditionnel

Le revenu de base inconditionnel est une vieille idée. Elle est apparue pour la première fois dans les utopies de la Renaissance, chez Thomas More par exemple.

On la retrouve en marge des Lumières, en marge de la fondation des Etats-Unis et de la révolution française.

Dans les années 60, le revenu de base a été sérieusement discuté aux Etats-Unis avec les idées de Juliet Rhys-Williams et le modèle d’impôt négatif de Milton Friedman. Des essais in situ montrèrent qu’avec le revenu de base, seul un groupe de population avait tendance à rester plus volontiers à la maison: les mères qui élèvaient seules leur enfant. Un autre phénomène fut constaté : le nombre de divorce augmenta parce que la dépendance financière n’était plus un motif de vie commune.

Le revenu de base inconditionnel est une idée neuve. Il remplace des idées transmises de génération en génération et des notions devenues fausses. Il dissout la sclérose qui fait que l’on s’accroche désespérément à ce que l’on a : à ses idéologies, à ses opinons bien arrêtées, à son poste conquis de haute lutte. Il dissout les blocages du travail, les blocages empêchant une redéfinition de la valeur des prestations, les blocages contre la société future dans laquelle la responsabilité de la personne aura plus de valeur. Et sa vitalité aussi.

Le revenu de base, sans conditions, est une avancée culturelle devenue réalisable grâce à la rationalisation, à la productivité des machines, à la globalisation. Devenue nécessaire à cause de l’individualisation, de l’évolution des parcours de vie et des bouleversements dans le monde du travail. Devenue indispensable pour que le progrès libère l’être humain plutôt que de le marginaliser. Le revenu de base renforce l’être humain face aux systèmes.

Il est changement de paradigme. Il éclaire d’un jour nouveau tous les domaines de la vie, il fait évoluer sa propre manière de voir les choses, il ouvre des perspectives à toutes les fonctions personnelles ou sociales.

Il n’est pas solution à tous les problèmes, mais il rend possible beaucoup plus de solutions.

Il est droit civil économique, comme il n’y en a encore jamais existé dans l’histoire. Il est prolongement de la démocratie dans laquelle le droit à la vie est aussi un droit au revenu. Dans laquelle le droit à développer ses propres capacités suppose un droit au revenu.

Un revenu pour chacun, pour chaque personne sans condition, sans exigence ou mise sous tutelle, suffisamment élevé pour pouvoir vivre modestement.

La fin de prestations sociales qui excluent, la fin du chômage incontournable, la fin des prestations complémentaires, des subventions et de la burocratie qui va avec. À hauteur de son montant, le revenu de base remplace tous les revenus de transfert payés par l’État. Il a des répercussions sur les rémunérations, les salaires et les honoraires dans l’économie privée. Le travail devient moins cher mais est mieux estimé. Le travail volontaire augmente, les initiatives et l’engagement personnel aussi.

Et qu’en est-il des travaux qui doivent être effectués, mais que plus personne ne veut faire car chacun a un revenu de base ?

Il doivent alors être payés suffisamment pour trouver preneur. Car ce travail a forcément de la valeur, vu qu’il est tellement indispensable et que vous ne voulez pas le faire vous-même.

Et qui doit payer ce revenu de base ? D’où vient l’argent ?

Qui est motivé pour être performant ? Et la discipline ?

Et les étrangers, viennent-ils tous ici pour en profiter ?

Et ceux qui ne font que trainer aujourd’hui, ne sont-ils pas totalement exclus de la société ?

Et ceux qui ont déjà beaucoup d’argent, doivent-ils aussi recevoir un revenu de base ?

Est-ce que le revenu de base est un thème libéral ? Ou bien de gauche ? Ou bien des chrétiens?

Est-ce que les hommes sont mûrs pour plus de liberté ? Pour plus d’égalité ? Pour plus de fraternité ?

Quel travail feriez-vous, si votre revenu était assuré ?

« Le revenu de base, une impulsion culturelle », le film, 100 mn. Il suscite beaucoup de questions, il répond à beaucoup de questions, il jette un regard étonnant sur des choses que l’on n’a pas envie de voir.

Bientôt sur ce site, à regarder ou télécharger.

 

 

 

Le film en allemand

 

Le film en allemand


 

Dans la presse germanophone :

« Le film laisse une impression profonde. Il fait réfléchir et provoque le désir d’agir. L’inconfort de la réflexion disparait. Il suscite un vif intérêt envers l’organisation de la société et la rend partie prenante de notre conscience. Une impulsion culturelle au-delà de l’idéalisme, un défi ! »

Nadine Josche, Info 3


 

« Le film sur le revenu de base est beaucoup plus qu’une succession de questions, de réponses et d’arguments. Il est vrai qu’on y voit et y entend de nombreux témoins contemporains, qu’il y a des graphiques et tout ce qu’il se doit dans un documentaire ayant vocation à convaincre, mais il y a aussi dans ce film des considérations utopiques et surprenantes.

Lorsque chacun est son propre roi, personne n’est le roi des autres. »

Michael Sennhauser, Radio DRS


 

« C’est un petit film intelligent sur l’état de notre monde. Un peu comme l’émission « C’est pas sorcier » sur le fonctionnement du revenu de base, comment il pourrait être financé et quelles en seraient les conséquences. »

Michael Krogerus, brand eins

 

http://le-revenu-de-base.blogspot.com/2009/10/le-revenu-de-base-inconditionne.html

 

Sur le même sujet :

Instauration de l'allocation universelle 
 

Bon, j'avais fait un grand spitch d'introduction, mais Overblog a gentiment planté, m'informant que je n'étais plus connectée. Donc, je ne vais pas recommencer. Simplement, voici le texte déposé par Josef Zisyadis au Parlement Suisse.

 

10.422 – Initiative parlementaire

Instauration de l'allocation universelle
Déposé par
Date de dépôt
18.03.2010
Déposé au                            Conseil national
Etat des délibérations       Non encore traité au conseil
 

Texte déposé

Conformément à l'article 160 alinéa 1 de la Constitution et l'article 107 de la loi sur le Parlement, je dépose l'initiative parlementaire suivante:

La Confédération institue une allocation universelle ou un revenu suffisant d'existence versé inconditionnellement, c'est à dire sans justification de ressources, à tout individu, de sa naissance à sa mort, du seul fait qu'il existe.

Développement

Lire la suite chez Cib : ICI   -  VIDEOS

 

 

http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-le-revenu-de-base-inconditionnel-48803494.html

 

 

 

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 15:43

Le village du bonheur et la planète du malheur, par eva R-sistons

evaresis@yahoo.fr

Mercredi 21 Avril 2010


Le village du bonheur et la planète du malheur, par eva R-sistons
 
En lisant cet article,
je me suis souvenue que j'avais publié, en mars 2008, un petit papier sur un village délicieux, pouvant nous faire tous rêver. Le voici, toujours d'actualité :
 
Vu ce jour à la télé, une info sur Marinaleda, le village de l'utopie, en Andalousie. La terre n'appartient à personne, et elle doit être léguée aux générations futures. Le maire est un personnage coloré, qui arbore un foulard palestinien autour du cou, et Castro dans le coeur. Tout le monde a un travail, un toit - pour quinze euros par mois, une maison -, et un lopin de terre.  Pas de chômeurs, pas de sdf, pas de délinquants. 350 habitants heureux. Et cela fonctionne depuis trente ans ! La coopération, la solidarité, le partage, la justice, ont remplacé la compétition, la course au profit, le chacun pour soi, l'avidité prédatrice.
 
A côté, tout autour, c'est la société carnassière, les prix flambent, les promoteurs immobiliers s'en mettent plein les poches;  Les uns ont tout, les autres rien.
 
Et si on étendait le modèle andalou partout ? Puisqu'il fonctionne à l'échelle d'une commune, il peut aussi marcher à l'échelle d'un pays. Trouvons déjà des maires comme celui-ci, et le reste viendra.
 
Ca nous change des requins de l'immobilier, de l'industrie et de la finance ! Chassons les prédateurs de la planète, et installons l'utopie au pouvoir. Avec de la bonne volonté, comme en Andalousie, ça marchera !
 
Il est temps de bouter dehors les oppresseurs des peuples, et de prendre le pouvoir !
 
Et hier, aux mêmes Actualités, on nous servait un extrait du mode de vie américain, abondamment donné en exemple. Des camps de redressement, installés à la Jamaïque, un peu comme les prisons installées à Guantanamo... Les enfants en sortent cassés. Chez l'oncle Sam, c'est la violence à l'école, dans les rues, dans les facs, - et même au plus haut échelon. La violence, c'est un mode d'existence - elle vous saisit dès qu'on arrive à l'aéroport.
 
Autres images, les camps de la mort lente en Palestine. Les habitants sont sous perfusion - juste ce qu'il faut pour maintenir en vie et ne pas être accusés de génocide. On liquide, mais en douceur. Sans bruit. Inexorablement. Surtout, pas de vagues !  Pas de pub ! Tout se sait vite, aujourd'hui. On apprend quand même que 80 % de la population, aujourd'hui, reçoit une aide alimentaire. Le minimum, un peu de farine, un peu de sucre. Même plus d'huile ! Et nous, Occidentaux, nous assistons les bras croisés à l'extermination des Palestiniens...
 
Pendant ce temps, la propagande fait rage à la télé. On nous assène que le gouvernement combat victorieusement le chômage, pour éviter une cuisante défaite aux Municipales. Les vieilles mémés et les vieux pépés continueront à faire confiance au Grand Manipulateur. Et les emplois précaires exploseront...
 
Titre de FR2, "un nouveau coup de pouce pour les retraités doit intervenir" - après les élections. Autant dire qu'il n'y aura rien. Ou une obole ! Que la télévision se chargera de mettre en valeur. Le gouvernement, c'est une bande de gangsters.
 
Ah, si ! J'allais oublier la dernière nouvelle, champagne s'il vous plaît ! On n'a jamais vu autant de fortunes s'édifier si vite. D'énormes fortunes.
Les écarts se creusent, et le désespoir s'installe. Et les bandits à la tête des Etats ont tout prévu pour se protéger des explosions : Ghettos de riches, et mercenaires pour les pauvres. Big brother, le grand frère ! Subissons en silence.
 
On va tous droit dans le mur.
 
Dis, petit village andalou, montre-nous le chemin, veux-tu ? Le chemin du bonheur - ensemble !
 

 

Cliquer sur les dates... c'est magique !

 
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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 15:32
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publié par graffitix Aujourd'hui 14H52  

  

 

Il y a deux jours, le chercheur Jean-Pierre Berlan évoquait ici-même le brevetage du vivant et l’industrialisation de l’agriculture. C’était si limpide et passionnant qu’on ne pouvait en rester là : voici donc la deuxième partie de l’entretien. L’occasion de souligner que la critique des errements de l’agriculture doit s’inscrire dans une plus large dénonciation du capitalisme et de la société de contrôle.

Jean-Pierre Berlan (II) : « Il faut réinventer le contraire du monde dans lequel nous sommes »

mercredi 24 mars 2010, par Benjamin

« La main invisible du marché, c’est pour les Bisounours, c’est quand tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Faut arrêter : le marché, c’est la jungle. […] Les néolibéraux, c’est des grands malades, ces mecs-là ! Friedman et toute sa bande… C’est eux qui ont mis en place la politique économique de Pinochet, au Chili ! Et c’est enseigné dans toutes les écoles de commerce ! C’est des psychopathes ! »
Ces mots ne ne sont pas ceux d’un révolutionnaire, d’un cagoulé ou d’un énième prophète du Grand Soir. Mais de Régis Aubenas, un agriculteur responsable - pour son département - du secteur fruits de la très tiède FNSEA. Dans le dernier numéro de Fakir (N°44, avril 2010), on le découvre ainsi pestant contre Friedman, contre la déréglementation du secteur agricole et - de façon générale - contre ces politiques néo-libérales qui sont en train de le mettre sur la paille, lentement mais sûrement.
Intéressant ? Oh que oui ! Quand les plus productivistes en arrivent à de telles analyses, criant haut et fort que le secteur agricole et le système économique marchent sur la tête, c’est qu’il se passe quelque chose de décisif, non ? Que notre mode de production est devenu si évidemment nuisible et absurde qu’il n’est d’autre alternative que d’en changer ? Que la fuite en avant doit cesser, sauf à vouloir disparaître corps et biens ?

Cela, Jean-Pierre Berlan le dit depuis longtemps, le répète, le martèle, avec conviction et passion. Tu es d’ailleurs déjà au courant, pour peu que tu aies lu la première partie de l’entretien qu’il a accordé à A.XI (sinon, je t’encourage fortement à le faire ; ça se passe ici). Nul besoin, donc, de te redire que l’homme, ancien chercheur à l’Inra et auteur de La guerre au vivant – OGM et mystifications scientifiques [1], n’a de cesse de dénoncer un système nous poussant droit dans le mur. Ou de te répéter qu’il rue intelligemment dans les brancards et prône un ambitieux changement de paradigme. Mieux vaut lui laisser la parole…

-

Pour vous, les "clones pesticides brevetés" sont souvent refusés pour de mauvaises raisons…

Je m’intéresse d’abord aux significations politiques et scientifiques des techniques. Dans le cas présent, je constate qu’on peut tout-à-fait obtenir l’équivalent des "clones pesticides brevetés" par d’autres moyens que la transgenèse. En particulier, par des moyens naturels. Si un tournesol est mis en contact avec un herbicide à des doses croissantes, il se produira un jour une mutation : un individu tournesol plus ou moins tolérant à cet herbicide verra le jour. Avec un travail de sélection et de pression sélective, on va rapidement obtenir un tournesol qui, de façon tout à fait "naturelle", va se transformer en plante tolérante au pesticide. De la même façon, aux États-Unis, les amarantes sont devenues "naturellement" tolérantes au Round Up à cause de l’usage très répandu de ce dernier. C’est un phénomène qui se produit tout le temps ; un insecticide peut par exemple devenir inutile parce que les insectes y deviennent résistants.

On ne peut donc reprendre certaines critiques "traditionnelles" contre les OGM - soit la critique de la manipulation génétique ou celle de l’ignorance des scientifiques - puisqu’on peut obtenir cette "plante pesticide" par des moyens naturels. Une bonne partie des préventions de ceux qui s’opposent aux soi-disant OGM tombent donc forcément. Au Cetiom [2], il y a ainsi des gens pour tenir ce discours : « Mais enfin, soyez logiques ! Nous obtenons une plante résistante à un herbicide par des moyens parfaitement naturels et vous venez nous chercher des poux dans la tête ? »
A partir de là, il devient clair que ce qui importe est le résultat, et non le processus pour y arriver. Je me fiche pas mal de savoir si une plante est transgénique ou pas, de savoir comment on l’a obtenue. La seule chose importante est qu’il s’agisse d’un clone. D’un clone pesticide. D’un clone pesticide breveté. Qu’il soit obtenu par transgenèse ou par des moyens naturels n’y change rien… En résumé : je crois que la signification politique, économique et sociale, le type de projet de société qui se profile derrière cette plante, sont absolument indépendants du moyen d’obtention. Et il s’agit bien d’une industrialisation de l’agriculture qui se poursuit toujours par des moyens nouveaux.

La recherche ne serait donc pas responsable ?

Il faut comprendre sur quelles bases repose l’institution. Parce que la recherche agronomique est une institution. C’est-à-dire qu’elle relève d’un système et doit faire corps avec ce que le système recherche. Quelle est la règle du jeu la plus fondamentale de notre monde ? Par quoi nos existences sont-elles dominées ? La recherche du profit.
Pourtant, lorsque je demande à des gens ce que produit Peugeot, ils répondent des voitures ; pour Aventis, on me parle de médicaments ; pour Michelin, de pneumatiques ; etc… Sérieusement, vous croyez vraiment que Peugeot produit des voitures, Michelin des pneumatiques et Aventis des médicaments ? Bien sûr que non ! Ils produisent des profits. S’ils ne produisent pas de profits, ils ne peuvent pas produire de biens, qu’ils soient utiles, inutiles, toxiques, criminels, peu importe… La règle du jeu la plus fondamentale de notre monde, qui domine complètement nos sociétés, est donc bel et bien la production de profits.
Une fois que vous avez compris que toutes les institutions d’une société (et plus encore les grandes entreprises capitalistes, cotées en bourse) doivent contribuer à ce qui est sa règle de fonctionnement la plus fondamentale, soit la recherche du profit, vous vous rendez bien compte qu’il n’est pas question que la moindre d’entre elles puisse aller contre la règle du jeu de ce même système.

« Sérieusement, vous croyez vraiment que Peugeot produit des voitures, Michelin des pneumatiques et Aventis des médicaments ? Bien sûr que non ! Ils produisent des profits. »

De la même manière, il faut revenir sur les larmes de crocodile que les médias versent sur la faim dans le monde. Parce que la logique interne de notre système de production de profits signifie qu’on se contrefout du fait que les gens crèvent de faim. Tout ça, c’est bon pour amuser les gogos, faire des émissions et taper les spectateurs au portefeuille, les émouvoir et les culpabiliser. Mais en réalité, si ça produit du profit de les faire crever de faim, on fera du profit en les affamant. C’est d’ailleurs le cas. C’est ce qu’on a appelé du beau terme de "biocarburants", qui sont en réalité des "nécrocarburants" : ils ont condamné des dizaines de millions de gens à la mort. C’est ce qu’explique Jean Ziegler, l’ancien rapporteur pour le droit à l’alimentation aux Nations Unies, qui tempête que les populations du Sud ne meurent pas de faim ou de mort naturelle, mais bien qu’elles sont as-sa-ssi-nées [3]. Par qui ? Par nos dirigeants, qui se sont lancés dans les biocarburants, par la FNSEA, par Monsanto et autres firmes, par le système financier, le FMI, la Banque Mondiale…

Revenons à la recherche. Comment voulez-vous que la recherche agronomique travaille sur la gratuité, alors que la règle du jeu est marchande ? C’est absolument grotesque de s’imaginer une seule seconde qu’elle va chercher contre le système qui la paye. Elle contribue donc au fonctionnement du système, à l’industrialisation du monde vivant et de l’agriculture. Et partant il est passablement absurde de vouloir le lui reprocher. Comme il faut éviter la critique consistant à présenter les chercheurs comme corrompus, vendus, etc. D’abord, c’est inexact. Et ensuite, c’est sans aucun intérêt. Parce qu’une fois que vous avez dit que la recherche publique est corrompue, vous n’avez rien dit. Certains sont corrompus, d’accord. Et alors ?

Non. Ce à quoi il faut s’intéresser, c’est la manière dont des gens qui pour la plupart ne sont pas corrompus, des gens qui ont pour beaucoup de hautes exigences envers le service public, leur métier et le rôle qu’ils aimeraient avoir dans la société, des gens pensant contribuer au bien-être de l’humanité et à mieux nourrir les hommes, c’est la manière - disais-je - dont ces gens ont intériorisé la règle du jeu du système. La manière dont ils vont d’eux-mêmes respecter et favoriser cette règle du jeu. Et la manière dont ils vont participer à l’extension du système marchand.
Ce qu’il faut découvrir, c’est pourquoi - et comment - ils le font spontanément, sans en être conscients (tout au moins, en général), contribuant finalement à faire fonctionner le système en sens exactement inverse de leurs souhaits originaux. C’est ce que j’appelle le syndrome du pont de la rivière Kwaï. Vous connaissez l’histoire, j’imagine ? Je résume quand même : pendant la Deuxième Guerre mondiale, les Japonais voulaient organiser le travail de prisonniers militaires britanniques dans un camp en Thaïlande, leur faire construire ce pont sur la rivière Kwaï. Mais ça ne fonctionnait pas, les soldats multipliaient les actes de sabotage, menés par le colonel Nicholson… D’abord torturé par les Japonais, Nicholson est ensuite réintégré dans le commandement de ses hommes prisonniers, pour peu qu’il réalise un bel ouvrage. A partir de là, il se met à construire le pont, jusqu’à devenir un parfait collaborateur du système : l’application stricte des règles de la guerre et des conventions internationales le transforme en instrument efficace des Japonais. Il faut toujours garder ce "syndrome du Pont de la Rivière Kwai" en tête, surtout quand on analyse des institutions.

En résumé : la plupart des scientifiques ont la conviction absolue de contribuer au bien-être de l’humanité ; mais ils ont aussi une capacité absolument ahurissante à se leurrer sur ce que le système attend d’eux, sur ce qu’ils font en réalité et sur ce à quoi ils servent.

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Ces logiques de "servitude volontaire" représentent donc le ciment d’un système d’oppression ?

Exactement. Le système marchand doit s’étendre, mais aussi élargir et approfondir son emprise, pour que ses tentacules s’introduisent subrepticement dans tous les recoins de nos vies et les organisent. C’est en cours depuis très longtemps. C’est bien pour cela que la critique anarchiste des institutions me paraît de plus en plus intéressante et valable - celle de Chomsky par exemple. Il s’agit des seules personnes à s’être rendues compte que ce qu’on appelle "le progrès" est d’abord chaque fois le progrès d’une forme de servitude. À avoir compris que tant que les hommes ne prendront pas le contrôle de leur propre vie, c’est-à-dire un véritable contrôle de leurs moyens d’existence, le système les tiendra sous sa propre dépendance. Cela renvoie aussi à une réflexion de Marx, dans Le Capital, où il expliquait qu’on pourrait faire l’histoire des inventions en fonction des troubles sociaux ou des grèves ouvrières. La technique est clairement un moyen de contrôle social.

La biologie moléculaire en est une parfaite illustration. Tel que défini par la fondation Rockefeller au cours des années 30 (avec une mise en œuvre par cette même fondation entre les années 40 et 60), le projet de la biologie moderne est de développer de nouveaux moyens de contrôle social par la manipulation des particules infiniment petites du vivant. A la base, il s’agissait donc bel et bien d’un projet politique de contrôle social - d’ailleurs fortement teinté d’eugénisme (dans les années 30, tous les biologistes étaient eugénistes). Par la manipulation des particules du vivant, il s’agissait d’accroître le contrôle sur la société. Pourquoi ? Parce que toute forme de liberté - la sexualité humaine, par exemple - est éminemment dangereuse.

« Le système marchand doit s’étendre, mais aussi élargir et approfondir son emprise, pour que ses tentacules s’introduisent subrepticement dans tous les recoins de nos vies et les organisent. »

Les nanotechnologies sont l’aboutissement très clair de cette logique : cette problématique du contrôle social s’y exprime pleinement. Soit la possibilité de pouvoir (et de savoir) piéger les gens en tous lieux et à tous instants, avec les téléphones mobiles, internet, la carte bleue, les puces RFID, etc… Le contrôle du système sur la vie est en train de prendre des formes tout à fait effarantes. En réaction, je crois aussi qu’un nombre croissant de gens sont prêts à déserter le système, à essayer de retrouver des zones d’autonomie, même si l’appareil d’État s’y oppose.

Un bon exemple en est – au niveau agricole – la tentative de vaccination des ovins contre la langue bleue, c’est à dire contre la fièvre catarrhale [4]. En gros, l’État veut obliger les éleveurs ovins à vacciner leurs bêtes contre une maladie qui n’est pas transmissible à l’homme, qui serait transmise par un moucheron d’animal à animal. Problème : il y aurait 21 versions différentes du virus. Le vaccin auquel l’État a recours est donc probablement inopérant, parce que le virus aura de toute façon muté une fois qu’ils auront réussi à l’imposer. C’est idiot… En filigrane de cette histoire, on retrouve le monopole scandaleux de Pasteur Mérieux [5], une véritable catastrophe en France : c’est en partie à cause de lui qu’on vaccine à tour de bras dans ce pays…
Parallèlement à cela, les institutions étatiques cherchent à contrôler de plus en plus le bétail. En 2012, la Commission européenne prévoit que ne seront admis à la reproduction que les animaux inscrits sur un rôle spécifique, agréés et dument enregistrés par l’État. Ce processus de fichage systématique - donc, une fois de plus, de contrôle pur et simple du vivant - est parfaitement hallucinant. Surtout quand on sait que l’État fait essentiellement des conneries dans le domaine de l’élevage et de la sélection…

Tout ça pour quoi ? Soi-disant pour « améliorer la race ». Utiliser le terme "améliorer" permet de dissimuler la perte de caractères pouvant par ailleurs être intéressants. Je vous rappelle qu’une base fondamentale de la biologie est l’idée qu’une structure génétique donnée n’est jamais supérieure dans tous les milieux. Elle peut l’être dans certains, mais dans d’autres elle sera tout à fait affaiblie. C’est ce qu’on appelle "la norme de réaction".
Il est donc nécessaire de se demander ce qu’on entend par "améliorer". Par rapport à quoi ? Par rapport au système technique. Si nous remettons en cause ce système technique, leur amélioration ne sert à rien. Un certain nombre d’éleveurs d’ovins considèrent ainsi que l’ "amélioration" proposée est simplement la poursuite d’une fuite en avant. Ils se rendent bien compte - notamment parce que ça touche des espèces encore peu industrialisées, comme les moutons - qu’on veut les emmener là où ils ne veulent pas aller. Il y a donc des éleveurs qui résistent et qu’il faut soutenir, qui passent devant les tribunaux et doivent payer des amendes parce qu’ils ne veulent pas entendre parler de ça. Un éleveur présent avec son troupeau tous les jours sait pourtant beaucoup mieux ce qu’il fait que des vétérinaires bureaucrates ou des laboratoires… Mais il ne peut pas faire ce qu’il veut, notamment parce qu’il est surveillé en permanence. Avec les systèmes de primes, les photos par satellite, les bordereaux de surveillance à remplir sans arrêt, le contrôle sur les agriculteurs est aujourd’hui absolu. Il sont constamment surveillés, fliqués, c’est une situation insupportable.

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Mais la population rejette parfois cette fuite en avant. Par exemple, elle freine des quatre fers et du museau sur les "clones pesticides brevetés"…

Il y a en effet une résistance intuitive à ces nouvelles techniques, fondée sur un raisonnement clair et matérialiste. Si les gens n’en veulent pas, c’est d’abord parce qu’ils ne savent pas vraiment à quoi ça sert. Ils voient bien que les clones pesticides brevetés servent les profits de Monsanto et ils sentent aussi qu’il y a peut-être des dangers corrélés. Pourquoi prendraient-ils des risques pour que Monsanto fasse plus de profits ?
La plupart des gens refusent donc les "clones pesticides brevetés" sur cette base-là. Mais ils ne sont pas passés à l’étape suivante, celle de se dire : « Pourquoi refusons-nous cela ? Est-ce que nous ne sommes pas en train de poser une question beaucoup plus large, à savoir celle de la malbouffe et ses corollaires ?  » C’est là que Bové, avec toutes ses ambiguïtés, intervient dans le débat. C’est là que d’autres types de questions émergent : «  Est-ce qu’il ne serait finalement pas souhaitable qu’on réfléchisse à une autre façon de produire ? », par exemple. Ces questions sont en arrière-plan, certains les voient distinctement, d’autres moins. Mais tout le monde les pressent, au fond.

À partir de là, le rôle d’une résistance véritablement politique est d’élargir la brèche, de dire que le sujet réel du refus est beaucoup plus large que ça. Réfléchissez à la nature du monde moderne, à la dégradation écologique qu’il sous-tend, aux délires techno-scientifiques qui nous ont amené là… Réfléchissez par exemple au fait que vous utilisez votre téléphone mobile, et aux conséquences qu’il a sur votre vie : vous êtes constamment à disposition. Est-ce que vous avez envie d’être constamment à disposition ? Est-ce que vous n’avez pas envie, de temps en temps, d’être dans un endroit où on ne peut pas vous joindre, de ne pas être joignable pendant plusieurs jours ? Pourquoi est-ce que vous devriez être constamment à la disposition du système ? Il y a 15-20 ans, lorsque les firmes ont commencé à distribuer des ordinateurs gratuits à leurs cadres, ce n’était pas pour leurs beaux yeux, mais pour les avoir constamment sous la main. Pour les rendre dépendants et les contrôler en permanence. Avec l’ordinateur portable et le téléphone mobile, les gens se sont jetés spontanément dans la gueule du loup.
C’est sur ce genre de questions qu’on peut réfléchir, en partant du refus instinctif des "clones pesticides brevetés".

Le combat semble pourtant perdu d’avance, aussi bien sur les nanotechnologies que sur les "clones pesticides brevetés"…

C’est vrai, ni les hommes politiques, ni les firmes ayant investi dans ces technologies ne reculeront. Côté nanotechnologies, ils vont continuer à avancer, imposer ces évolutions même si les opinions publiques n’en veulent pas. C’est pareil en ce qui concerne la transgenèse : cela représente un investissement bien trop énorme pour les firmes qui s’y sont engagées. Mais justement : plus elles ont du mal à faire passer la pilule, plus ça leur coûte d’argent. Et actuellement, c’est le cas - par exemple avec l’interdiction de certains "clones pesticides brevetés" dans quelques pays européens et sous la pression des opinions publiques. Nous leur avons déjà fait perdre beaucoup d’argent, et j’espère que ça va continuer.

Sur le long terme, pourtant, je pense qu’ils vont réussir leur coup. Progressivement. Depuis 2003, la Commission européenne a statué sur un seuil : elle n’oblige pas à mentionner sur les étiquettes la présence d’OGM quand celle-ci est inférieure au taux de 0,9 % [6]. Demain, ce sera 3%. Puis, un jour, plus personne n’y fera attention, nous serons mis devant le fait accompli. C’est la stratégie que les politiques, sous la pression des grandes firmes du secteur, utilisent : il s’agit de nous habituer à ça [7].
Je ne veux pas démoraliser ceux qui luttent, mais il faut bien voir qu’il y a une espèce de rouleau compresseur en marche. Avec des moyens absolument colossaux à sa disposition. C’est finalement admirable qu’on ait réussi à les contenir si longtemps [
8]. La partie n’est pas encore tout-à-fait perdue, mais elle aurait beaucoup plus de chances d’être gagnée si les opposants utilisaient un vocabulaire précis. En utilisant l’appellation d’"Organismes génétiquement modifiés", ils vont forcément se faire avoir, puisqu’ils s’engagent sur la question technique. Il en va tout autrement si vous vous servez du terme "clone pesticide breveté" en expliquant ce qu’il y a derrière.

D’autres types de « clones brevetés » (non pesticides) sont souvent mis en avant par les promoteurs de l’industrie agroalimentaire. Le riz doré [9] par exemple…

Voilà. Ça, c’est le rêve. Cette idée que nous allons faire mieux que la nature, qui a quand même à peu près 4 milliards d’années d’expérience, d’essais et d’erreurs… Elle a pourtant à peu près tout essayé, conservant seulement ce qui fonctionne… Mais il faut quand même que nous jouions aux apprentis-sorciers… C’est d’autant plus dramatique que si on raisonne sur un plan strictement technique, il faut souligner qu’on sait faire autrement. On n’a pas besoin de tout ça. Je définis l’agronomie, ou l’agro-écologie, comme la science et l’art de faire faire gratuitement par la nature ce qu’on fait aujourd’hui à coups de moyens industriels ruineux. Ruineux économiquement, pour l’environnement, pour la santé publique, pour les agriculteurs, pour les paysages…

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Il y a d’excellents exemples à donner de ces techniques agro-écologiques, incompatibles avec la règle du jeu - soit le profit à tout crin - du monde dans lequel nous sommes. Prenons-en un au Kenya, pays sous-développé, avec une absence de moyens qui pousse à la réflexion. Au Kenya, donc, le maïs se fait bouffer par une pyrale ; il s’agit d’un insecte foreur, une chenille rentrant à l’intérieur des tiges pour manger le maïs et qui peut détruire entièrement un champ. C’est d’autant plus embêtant que le maïs est aussi parasité par une plante qui s’appelle la striga, laquelle s’enroule autour des racines de maïs et détourne à son profit la photosynthèse.
On a évidemment essayé tous les moyens de la science moderne pour lutter contre ces fléaux ; mais les insecticides et les herbicides en sont incapables - en général d’ailleurs, les insecticides fonctionnent très mal en Afrique, parce que les générations d’insectes s’y renouvellent très rapidement et que les résistances apparaissent très vite. Un centre de recherche, l’ICIPE (Centre de recherche sur la physiologie des insectes et l’écologie), a alors vu le jour, résolu à travailler avec des méthodes intelligentes. Les membres de ce centre ont commencé par étudier toutes les associations de cultures pratiquées par les paysans au Kenya et dans l’Est de l’Afrique. Après plusieurs années d’études ils ont retenu une technique, qui consiste à cultiver en même temps que le maïs une légumineuse s’appelant desmodium.
Desmodium a quatre effets. Elle a d’abord une odeur désagréable, repoussante pour le papillon de la pyrale, lequel s’éloigne alors du champ de maïs ; il en sort d’autant plus facilement que, pour l’attirer à l’extérieur, on cultive autour du champ de maïs une bande de deux mètres de large d’une plante qu’il apprécie beaucoup, l’herbe à éléphants (penicetum purpureum). Le papillon de la pyrale sort donc du champ de maïs parce que ça sent mauvais et que ça lui est désagréable, il voit l’herbe à éléphants, il aime ça, il pose ses œufs dessus. Les chenilles se développent et mangent un peu les feuilles, puis, au bout d’un moment, une fois grosses, elles rentrent à l’intérieur des tiges de la plante. Là, la plupart d’entre elles sont détruites par le mucilage [
10] agressif que produit cette plante (qui est en outre une très bonne plante fourragère, donc une très bonne plante pour l’élevage). Exit la pyrale : vous la contrôlez de cette façon.
En outre, la fameuse striga ne pousse pas en présence de desmodium. Peut-être que desmodium émet des substances qui inhibent la germination des graines de striga ? En tous cas, vous voilà débarrassé de la striga. Et vous avez en plus réussi à faire ce dont tout agronome rêve, c’est-à-dire d’associer une légumineuse et une graminée. Desmodium (la légumineuse) apporte donc la petite usine d’engrais au pied du maïs. Enfin et pour ne rien gâcher, desmodium est aussi une plante de couverture, qui protège les sols du rayonnement solaire et de l’érosion par ruissellement.

Voilà donc une technique qui protège les sols et qui permet aux paysans keynians d’avoir des récoltes fiables, abondantes, sans acheter ni engrais, ni pesticides, ni insecticide ou herbicide. Mais si on la regarde du point de vue dominant de notre société, c’est c’est à dire sous le prisme du PIB, donc des profits, il est évident qu’elle ne génère aucun profit. Au contraire : elle produit du bien-être. La contradiction est absolue : le bien-être des paysans croît, mais le PIB décroît. Et l’État kenyan ne peut plus toucher de taxes sur les pesticides, les engrais et tous les intrants importés.
C’est pour ça que ce genre de techniques n’a strictement aucune chance de se développer chez nous. Il faudra qu’on soit vraiment dans le mur pour que la recherche agronomique finisse par chercher une autre manière de faire. Tant qu’il y aura des possibilités de poursuivre cette fuite en avant que j’ai décrite, le système refusera ces techniques différentes et toute forme d’alternative gratuite. C’est inscrit dans ses gènes. Parce que son but n’est pas de produire du bien-être. Parce qu’on s’en fiche, du bien-être. Parce que c’est finalement très bien, de leur point de vue, que les paysans kenyans crèvent pour que les entreprises fassent du profit…

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Les alternatives ont donc peu de chances de s’imposer ?

Disons que l’un des enjeux essentielles - et c’est très difficile dans le monde dans lequel nous sommes - est d’arriver à présenter et à démontrer aux populations l’existence d’alternatives crédibles. Les gens doivent savoir et comprendre qu’il y a des modes de fonctionnement sociaux permettant de vivre beaucoup mieux, de mener une vie plus significative, plus intéressante, bien plus riche que la vie qu’ils mènent actuellement, et que ça vaut le coup d’essayer de réfléchir à ça.
Je lisais d’ailleurs dans le livre - critiquable sur le fond, mais intéressant sur le plan factuel - de Jared Diamond, Effondrement, qu’il y a des sociétés humaines, à Bornéo ou en Papouasie Nouvelle-Guinée, qui auraient 20 000 ans d’existence. Elles sont toujours au même endroit, elles ont mis au point des méthodes de culture et de contrôle démographique qui leur permettent d’occuper le même territoire depuis 20 000 ans sans le détruire. C’est absolument fantastique ! Quand on voit la façon dont toutes les différentes civilisations ont détruit le milieu dans lequel elles vivaient, qu’ils s’agisse des Grecs, des Aztèques, des Romains, des Babyloniens, des Mayas… Toutes ces civilisations n’ont duré que cinq à dix siècles, pas plus. Et le capitalisme industriel - et son agriculture industrielle - ne tiendra guère plus que les deux siècles d’existence qu’il compte aujourd’hui…

Il y a pourtant des gens qui partent du principe que la technologie va pouvoir tout résoudre, qu’une croissance infinie serait possible dans un monde fini…

C’est vrai, la technologie a résolu beaucoup de choses, notamment depuis Malthus. Celui-ci avait pourtant raison, quelque part : si la production agricole croit de façon arithmétique et que la démographie s’accroit de façon géométrique, il va forcément y avoir collision entre les deux. Soit des gens qui vont crever de faim parce qu’ « au banquet de la nature tout le monde n’aura pas sa place  ». Malthus a eu tort pendant deux siècles ; peut-être moins aujourd’hui.
Il en va de la croissance démographique comme de la croissance économique : il faut arrêter de rêver, elles ne pourront se poursuivre indéfiniment. Parce que la croissance économique qui se fait par définition à un taux exponentiel, c’est-à-dire à un taux constant, va inévitablement dans le mur. C’est l’histoire que je raconte dans la préface du livre Écocide [
11], celle du nénuphar qui double de surface chaque année sur son étang. À la 39e année, il a occupé la moitié de la surface de l’étang. D’où la question : quand occupera-t-il la totalité de la surface ? La 40e année, il ne lui faudra qu’un an de plus pour doubler encore de volume et occuper la totalité de l’étang. Ce qui est vrai du nénuphar qui croît de 100 % par an est vrai de toute fonction qui croît de 1, 2 ou 3 % : ça prend simplement plus de temps. S’il croît d’ 1 % par an, il lui faudra 72 ans ou 73 ans pour atteindre le doublement ; si sa croissance est à 3 %, il lui faudra 25 ans ; si elle est à 10 %, soit le taux de croissance de la Chine, il lui faudra sept ans seulement pour doubler.
Ce qu’il faut bien comprendre - prenons cet exemple - est que quand Attali propose de croître de 5 %, quand il prétend « libérer la croissance de 5 %  », il sous-entend que notre PIB doublerait en l’espace de 15 ans. Ce qui signifierait qu’en l’espace de 15 ans, nous consommerions autant de ressources que ce que nous en avons consommé depuis les débuts de la Révolution industrielle. Soit depuis le moment où la croissance s’est instaurée au cœur de nos sociétés (puisqu’avec l’industrie, la croissance est devenue une nécessité). Dans les 15 prochaines années, le système détruirait autant qu’il ne l’a fait depuis deux siècles ? Pour citer Kenneth Boulding, président de l’Association des économistes américains, « celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste  ». Et il en va pour la croissance économique comme pour la croissance démographique.

Comment nourrir, alors, les plus de 9 milliards d’habitants de la planète prévus en 2050 ?

Avec des techniques agronomiques fondées sur la gratuité, avec la possibilité pour les paysans d’avoir accès à un minimum de terre - comme en Inde -, qui équivaudrait à environ un demi-hectare, on peut parfaitement s’en sortir. On peut très bien vivre sur un demi-hectare, voire moins. Des travaux ont été menés, basés sur le meilleur des techniques de jardinage européennes, asiatiques et africaines : ils ont prouvé que dans un milieu tempéré, avec deux ou trois mois d’arrêt de végétation, on peut vivre avec 450 mètres carrés par personne, de manière un peu frugale, avec un recyclage systématique et avec de l’eau. 450 mètres carrés, c’est très peu… Il n’est pas question, bien évidemment, de faire ça, mais cela montre bien qu’on a de la réserve pour nourrir la planète. Mais ce n’est pas du tout en cherchant vers la monoculture industrielle qu’on va résoudre le problème…

La situation aura bientôt tellement empiré qu’on n’aura pas d’autre choix que de se poser cette question : « Dans quel monde voulons-nous vivre ?  » Il va falloir en inventer un autre. Ça ne se fera pas facilement. Mais c’est possible. C’est une évidence. Et le basculement finira par s’opérer. On peut, on doit passer à autre chose. Et il y a des gens qui étudient cela [12], qui explorent cela, certains agriculteurs bio, les agriculteurs biodynamistes… Il y a un potentiel de savoir et de savoir-faire détenu par ces gens aujourd’hui en marge et qui sont en fait les véritables héros de notre temps. Et le grand travail de demain pour réaliser un nouveau monde, une nouvelle société, sera de redonner confiance à chacun dans ses capacités de création et d’inventivité, de dialogue et de partage. Il faut réinventer le contraire du monde dans lequel nous sommes.

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Notes

[1] Publié aux éditions Agone.

[2] Sur son site, le Cetiom se présente comme un « organisme technique de recherche et de développement au service des productions oléagineuses  ».

[3] Il y a de fortes chances qu’on revienne sur ces questions d’ici peu, mais en attendant tu peux toujours "dévorer" le très bon livre de John Madeley, Le commerce de la faim - La sécurité alimentaire sacrifiée à l’autel du libre-échange (publié dans la collection Enjeux Planète), qui développe en détail comment les politiques néolibérales ont condamné plus d’un milliard de personnes à mourir de faim.

[4] Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le sujet, c’est ICI.

[5] L’ancien institut Pasteur Mérieux, passé sous le contrôle de Rhône Poulenc en 1968, et qui s’appelle depuis 2004 Sanofi Pasteur, est la division vaccin du groupe pharmaceutique Sanofi Aventis. Il fournit - quand même - 25% du marché mondial de vaccins.

[6] L’étiquetage est désormais obligatoire lorsque le taux d’OGM dépasse 0,9% (la France a voté la loi depuis juin 2008), mais ne l’est pas dans le cas d’aliments "accidentellement contaminés" à un pourcentage inférieur. Cela montre surtout que les filières ne sont absolument pas hermétiques, et qu’on ne peut pas transiger avec les clones pesticides brevetés : soit on impose un moratoire absolu, soit on accepte qu’il y en ait partout (même dans l’alimentation « bio »), d’ici quelques années.

[7] On peut d’ailleurs se demander si la dissémination "naturelle" des OGM et la création d’une situation écologiquement irréversible ne sont pas une stratégie des promoteurs de ces biotechnologies : la question des seuils d’étiquetage montre bien qu’on a déjà perdu le contrôle sur cette filière. C’est par exemple par dissémination "commerciale" (importés par contrebande alors qu’ils étaient interdits, ce qui a obligé les gouvernements à les autoriser d’office afin de pouvoir les différencier des plantes classiques) qu’ils ont été imposés au Paraguay et au Brésil.

[8] Le « rouleau compresseur » attaque en ce moment sur tous les fronts : ainsi de la pomme de terre Amflora de BASF, du nouveau coton BT dont Monsanto souhaiterait inonder l’Inde et de l’autorisation par la Chine de la culture et la commercialisation de riz transgénique.

[9] Le "riz doré" serait modifié génétiquement pour produire de la vitamine A, pour combler l’une des carences essentielles en micronutriments dont souffrent les populations des pays du Sud. Ce qui n’est pas dit, c’est qu’il n’est nul besoin de transgenèse pour cela, mais seulement de diversifier les cultures.

[10] Le mucilage est une substance visqueuse produite par la plante.

[11] L’Écocide, ou l’Assassinat de la vie, préface au livre de Franz Broswimmer Une brève histoire de l’extinction en masse des espèces, également publié chez Agone, en 2010.

[12] Un seul exemple - fort connu au demeurant - parmi des milliers, l’action de l’association Kokopelli pour la "libération des semences".

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Auteur : benjamin articleXI - Source : http://www.article11.info

 
 
 
 
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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 23:21
J'avais écrit un petit article sur le sujet en mars 2008, "Le village du bonheur et la planète du malheur", http://r-sistons-actu.skynetblogs.be/archive-day/20080309 eva R-sistons
Marinaleda : un modèle d’auto-gestion unique en Europe
Andrea DUFFOUR

 

Depuis l’alerte google Alternatives au capitalisme j’ai récemment découvert l’existence de MARINALEDA, une commune de 2645 habitants en Andalousie « où Marx vivrait s’il était encore en vie, avec zéro chômage, zéro policier et des habitations à 15 euros par mois » (1). Une alternative au capitalisme réalisée à moins de 2000 km de chez nous et qui fonctionne depuis plus de 30 ans sans que je n’en aie jamais entendu parler ? A la première occasion, c’est donc sac à dos, train, bus et autostop que j’irai pour vérifier si cette belle utopie existe vraiment…

 

Comme c’est Pâques, je tombe en pleine Semana Santa. Au village voisin on m’avertit : « Leur maire est un fou, quand nous autres, Espagnols, faisons des processions religieuses, eux ils font la fête pendant 5 jours »

 

J’apprends que la fête de la paix qui tombe durant la Semaine Sainte y est effectivement une tradition depuis plusieurs années et beaucoup de jeunes de Sevilla, Granada ou Madrid ont rejoint les villageois. Des lectures, des films ou une conférence, en solidarité avec la Palestine, ainsi qu un appel au boycott des produits israéliens ouvrent les soirées de concerts et de fête. Pour les nuits, l’immense complexe poly-sportif reste ouvert pour loger les visiteurs de l’extérieur. Une première auberge est en construction.

 

En tant que membre de l’association de solidarité Suisse-Cuba, je m’étais déplacée pour voir s’il existait effectivement une expérience socialiste un peu similaire à la révolution cubaine ici en Europe et j’en ai eu pour mon compte.

 

Le droit à la terre et au travail

A Marinaleda aussi, il a fallu d’abord passer par une réforme agraire. « La lutte révolutionnaire du peuple cubain a été une lumière pour tous les peuples du monde et nous avons une grande admiration pour ses acquis », m’explique Juan Manuel Sanchez Gordillo, maire communiste, réélu depuis 31 ans. Il était le plus jeune édile d’Espagne en 1979. En 1986, après 12 ans de luttes et d’occupations où les femmes ont joué le rôle principal, ce village a réussi à obtenir 1200 ha de terre d’un grand latifundiaire, terre qui a aussitôt été redistribuée et transformée en coopérative agricole de laquelle vit aujourd’hui presque tout le village. « La terre n’appartient à personne, la terre ne s’achète pas, la terre appartient à tous ! ».

 

A la ferme de la coopérative, EL HUMOSO, les associés travaillent 6.5h par jour, du lundi au samedi, ce qui donne des semaines de 39 h. Tout le monde a le même salaire, indépendant de la fonction. 400 personnes du village les rejoignent pendant les mois de novembre à janvier (olives), et 500 en avril (habas, haricots de Lima).

 

La récolte (huile d’olive extra vierge, artichauts, poivrons, etc.,) est mise artisanalement en boite ou en bocal dans la petite fabrique HUMAR MARINALEDA au milieu du village où travaillent env. 60 femmes et 4-5 hommes en bavardant dans une ambiance décontractée. Le tout est vendu principalement en Espagne. Une partie de l’huile d’olive part pour l’Italie qui change l’étiquette et la revend sous un autre nom. « Nous avons la meilleure qualité, mais malheureusement, c’est eux qui ont les canaux pour la commercialisation » m’explique un travailleur de la ferme. Avis donc aux magasins alternatifs de chez nous pour leur proposer un marché direct…

 

Les bénéfices de la coopérative ne sont pas distribués, mais réinvestis pour créer du travail. Ça a l’air si simple, mais c’est pour cela que le village est connu pour ne pas souffrir du chômage. En discutant avec la population, j’ai pourtant appris qu’à certaines époques de l’année, il n’y a pas assez de travail dans l’agriculture pour tous, mais que les salaires sont tout de même versés. Comme à Cuba, l’habitation, le travail, la culture, l’éducation et la santé sont considérées comme un droit. Une place à la crèche avec tous les repas compris coûte 12 euros par mois. A nouveau, ça rappelle Cuba où l’éducation est gratuite, depuis la crèche jusqu’à l’université.

 

Les maisons auto-construites

Plus de 350 maisons ont déjà été construites par les habitants eux-mêmes. Il n’y a pas de discrimination et l’unique condition pour une attribution est de ne pas déjà disposer d’un logement. La municipalité met à disposition gratuitement la terre et les conseils d’un architecte, Sevilla fait un prêt des matériaux. Les maisons ont 90m2, deux salles d’eau et une cour individuelle de 100m2 où on peut planter ses légumes, faire ses barbecues, mettre son garage ou agrandir en cas de besoin. Comme dans certaines régions à Cuba, un groupe de futurs voisins construisent ensemble pendant une année une rangée de maisons mitoyennes sans savoir encore laquelle sera la leur. Une fois le logement attribué, les finitions, l’emplacement des portes, les ouvertures peuvent être individualisées par chaque famille. Le loyer se décide en réunion du collectif. Il a été arrêté fixé à moins de 16 euros par mois. Les constructeurs deviennent ainsi propriétaires de leur maison, mais elle ne pourra jamais être revendue. (En dehors de l’auto-construction, j’ai rencontré une famille qui loue à 24 euros par mois ainsi que la seule ouvrière de la fabrique Humar Marinaleda qui vient de l’extérieur et qui paye, elle, 300 euros pour son logement.

 

Les personnes qui souhaitent vivre à Marinaleda doivent y passer deux ans d’accoutumance avant une décision définitive).

 

Le coiffeur, qui fait plutôt partie de la minorité de l’opposition, est propriétaire de sa maison et se plaint de devoir travailler quand même. A ma question, pourquoi il ne vend pas sa maison à une des nombreuses familles espagnoles qui aimeraient venir rejoindre ce village, il dit qu’il y a tout de même aussi des avantages de rester ici. (L’opposition serait financée par le PSOE, Partido socialisto obrero espagnol, selon certaines sources).

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MARINALEDA - http://www.npa2009.org

Ce samedi de Pâques, les intéressé-e-s sont invités à la mairie pour une petite conférence. Le maire nous explique son point de vue sur différents points avant de répondre à nos questions. En voici quelques extraits ou résumés :

 

S’organiser

« Il faut lutter unis. Au niveau international, nous sommes connectés avec Via campesina, puis nous nous sommes organisés syndicalement et politiquement », nous communique le maire. Esperanza, 30 ans, éducatrice de profession, conseillère sociale bénévole de la municipalité, m’avait déjà expliqué ceci la veille au « syndicat », bar et lieu de rencontres municipal : « Ici, nous avons fait les changements depuis le bas, avec le SAT, syndicat de travailleurs d’Andalousie, anciennement SOC, syndicat fondé en 76, juste après Franco, et avec la CUT, collectif unitaire de travailleurs, parti anticapitaliste ».

 

Pas de gendarme

« Nous n’avons pas de gendarmes ici - ça serait un gaspillage inutile » Les gens n’ont pas envie de vandaliser leur propre village. « Nous n’avons pas de curé non plus –gracias à Dios ! » plaisante le maire. La liberté de pratiquer sa religion est pourtant garantie et une petite procession religieuse timide défile discrètement, sans spectateurs, dans le village en évitant la place de fête.

 

Le capitalisme

« La crise ? Le système capitaliste a toujours été un échec, la crise ne date pas d’aujourd’hui. L’avantage de la crise : le mythe du marché est tombé (...) Les réalités sont toujours les mêmes : quelque 2% détiennent 50% de la terre (…). Ceux qui veulent réformer le capitalisme veulent tout changer pour que rien ne change ! Dans le capitalisme, on a des syndicats de régime et non pas des syndicats de classe, il y a beaucoup d’instruments d’aliénation, pas de liberté d’expression, seulement la liberté d’acquisition (...) A Marinaleda, nous serons les premiers quand il s’agit de lutter et les derniers à l’heure des bénéfices. »

 

Démocratie

« Nous pratiquons une démocratie participative, on décide de tout, des impôts aux dépenses publiques, dans des grandes assemblées. Beaucoup de têtes donnent beaucoup d’idées. Nos gens savent aussi qu’on peut travailler pour d’autres valeurs qu’uniquement pour de l’argent. Quand nous avons besoin ou envie, nous organisons un dimanche rouge : par exemple certainement dimanche après cette fête, il y aura assez de jeunes volontaires qui viendront nettoyer la place ou préparer un petit déjeuner pour les enfants et tout ceci pour le plaisir d’être ensemble et d’avoir un village propre (…). La démocratie doit être économique et sociale, pas seulement politique. Quant à la démocratie politique, la majorité 50%+1 ne sert à rien. Pour une vraie démocratie, il faut au moins 80-90% d’adhérents à une idée. D’ailleurs, toutes nos charges politiques sont tous sans rémunération ».

 

Luttes futures et amendes…

Le maire appelle à participer à la grève générale annoncée par le SA pour ce 14 avril, en solidarité avec les sans terres en Andalousie qui ne bénéficient pas encore de leur droit à la terre et aussi pour nos revendications à nous. Il préconise aussi la nécessité de nationaliser les banques, l’énergie, les transports, etc. Nous devons 20-30 millions de pesetas d’amendes pour nos luttes différentes…

 

La culture, les fêtes

« Nous faisons beaucoup de fêtes avec des repas communs gratuits, et il y a toujours assez de volontaires pour organiser tout cela. La joie et la fête doivent être un droit, gratuites et pour tous. Ce n’est pas la mayonnaise des médias qui vont nous dicter ce qui doit nous plaire, nous avons une culture à nous. »

 

Expérience sociale unique en Europe

Avec un sol qui n’est plus une marchandise, mais devenu un droit pour celui qui veut le cultiver ou l’habiter, une habitation pour 15 euros par mois, du sport ou la culture gratuits ou presque (piscine municipale 3 euros pour la saison), un sens communautaire de bien-être, je pense pouvoir dire que Marinaleda est une expérience unique en Europe. Chaque samedi d’ailleurs, le maire répond également aux questions des villageois présent-e-s à la maison communale sur la chaîne de la TV locale. Cela nous rappelle l’émission « Alô présidente » de Hugo Chavez, un autre leader pour lequel Gordillo a exprimé son admiration.

 

La désinformation

Apaga la TV, enciende tu mente - Eteins la TV, allume ton cerveau, ce premier mural m’avait frappé, il se trouve jusqu’en face de la TV locale… A ma question en lien avec la désinformation, Juan Miguel Sanchez Gordillo me fait part de son plan d’écrire un livre sur « Los prensatenientes » – la demi-douzaine de transnationales qui possèdent les médias dans le monde. « Pendant que la gauche écrit des pamphlets que personne ne lit, la droite économique, la grande bourgeoisie, installe chez toi plein de canaux de télévision racontant tous les mêmes valeurs et propageant la même propagande mensongère. (…) Au niveau de l’information, l’éducation est très importante » et, en ce qui concerne le programme national de l’éducation, cela ne lui convient pas. Jean Manuel Sanchez Gordillo me confie donc qu’il compte venir bientôt en Suisse pour étudier notre système d’éducation qui est organisé au niveau cantonal... Probablement il pense que nous sommes une vraie démocratie avec des programmes scolaires indépendants du pouvoir…

 

Des expériences alternatives au capitalisme qui font peur

Par rapport aux médias, la question que je me pose à nouveau est la suivante : Pourquoi l’expérience de Marinaleda est si mal connue en Espagne ainsi qu’auprès de nos édiles ?

 

Pourquoi Cuba, cas d’école au niveau mondial en ce qui concerne la désinformation, mérite un budget annuel de 83 millions de dollars de la part des Etats-Unis, consacrés uniquement au financement de la désinformation et des agressions contre ce petit pays ?

 

Y aurait-il des alternatives au capitalisme qui fonctionnent depuis longtemps et qui font si peur à certains ?

 

 

Andrea Duffour
Association Suisse-Cuba
http://www.cuba-si.ch

Pour plus d’information : http://www.marinaleda.com

(1) Nouveau Parti Anticapitaliste, http://www.npa2009.org, article du 10.1.2010

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 03:05

 

Pâques : Res-susciter en nous de l'humain et du divin...

 

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                             Vers une Métamorphose ?
            
        Tout est à transformer pour créer de nouvelles raisons d'espérer.
Quand un système est incapable de traiter ses problèmes vitaux il se dégrade, se désintègre ou il se transforme, se métamorphose. Le système terre est incapable de s'organiser pour traiter ses problèmes vitaux : la dégradation de la biosphère, le péril nucléaire, l'économie mondiale sans vraie régulation, le retour des famines, les conflits ethno-politico-religieux se développent dans de nombreux pays.
Le probable est la désintégration, l'improbable mais possible est la métamorphose. La métamorphose telle la chenille qui devient papillon passe par un processus à la fois d'autodestruction et d'autoreconstruction.
Des sociétés historiques au Moyen-Orient, en Inde, en Chine, au Mexique, au Pérou... ont réussi une métamorphose en partant de sociétés archaïques vers des sociétés développées : les sociétés historiquement construites disposent d'armes d'anéantissement qui peuvent entraîner la destruction de l'humanité. Les capacités créatrices de l'évolution humaine semblent épuisées avec la démocratie représentative et l'économie libérale.

 

L'idée de métamorphose est plus riche que l'idée de révolution, elle est transformatrice et dans la continuité et la conservation de la vie, de l'héritage des cultures.
Pour aller vers la métamorphose comment changer de direction. Est-il possible de freiner le déferlement techno-scientifico-économico-civilisationnel qui conduit la planète au désastre. L'histoire humaine a souvent changé de voie. Tout commence toujours par une innovation, un nouveau message marginal, modeste, souvent invisible aux contemporains. Ainsi ont commencé les grandes religions : Bouddhisme, Christianisme, Islam ... Le capitalisme s'est développé avec la société industrielle en désintégrant les royautés.
La science moderne s'est développée à partir de quelques esprits déviants : Galilée, Descartes… Le socialisme est né de quelques esprits autodidactes... Aujourd'hui tout est à repenser. Tout est à recommencer. Tout recommence sans qu'on le sache. Il existe sur tous les continents un bouillonnement créatif, une multitude d'initiatives locales dans le sens de la régénération économique, sociale, politique, cognitive, éthique ... Il existe une pluralité de chemins réformateurs.
Il faut à la fois mondialiser et démondialiser, croître et décroître, développer et envelopper.                              
- Mondialiser et démondialiser c'est multiplier les processus de communication tout en gardant une appartenance à une Terre-Patrie, promouvoir de façon démondialisée l’alimentation de proximité, les artisanats de proximité, des commerces, des services de proximité, des communautés locales et régionales.
- Croître et décroître signifie qu'il faut augmenter les services, les énergies vertes les transports publics, l'économie plurielle dont l'économie sociale et solidaire, les aménagements d'humanisation des mégapoles les agriculteurs biologiques en décroissant les intoxications, les pesticides, la nourriture industrialisée la production d'objets jetables, non réparables, le trafic automobile, le trafic camion.
- Développer et envelopper signifie que l'objectif n'est plus fondamentalement le développement des biens matériels, de la rentabilité, du calculable mais aussi le retour de chacun sur ses besoins intérieurs, sa vie intérieure, le lien avec autrui, la fraternité, l'amitié...
Il ne suffit pas de dénoncer, il faut maintenant construire les raisons d'espérer ?
L'improbable peut surgir, l'inattendu peut arriver car la résistance s'organise et la créativité est à l'oeuvre. De même qu'il existe dans tout organisme humain des cellules souches dotées d'aptitudes polyvalentes de même il existe en tout être humain, en toute société humaine des possibilités génératrices, régénératrices.

 

"Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve", la chance suprême est inséparable du risque suprême.
L'aspiration multimillénaire de l'humanité à l'harmonie (paradis, utopie, idéologie, aspirations, révoltes, résistances...), ces aspirations renaissent dans le grouillement des initiatives multiples qui pourront nourrir des voies réformatrices.                                                                                      
Aujourd'hui la cause est sublime : il s'agit de sauver l'humanité. C'est une espérance en un monde meilleur.
L'origine est devant nous, disait Heidegger, la métamorphose peut être une nouvelle création.      

 

Les Réseaux du Parvis    

 

http://alainindependant.canalblog.com/archives/2010/04/03/17460852.html

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 04:30

 

L'entreprise et le chrétien

 

Philippe de Woot, Lettre ouverte aux décideurs chrétiens en temps d’urgence, Lethielleux/DDB Desclée de Brouwer, 2009.

Lors de la conférence organisée par l’ADIC (Association chrétienne des dirigeants et cadres) le 4 février 2010 à l’église Saint-Etienne de Froidmont, Philippe de Woot (professeur émérite de l’UCL) a repris les principaux thèmes de son livre et a complété un certain nombre de ceux-ci en lançant des pistes de réflexion que nous reprenons ci-dessous.

« Je crois que nous sommes entrés dans une phase où la folie nous guette et la barbarie nous menace et c’est là que le cri prophétique devrait être poussé . »

« Un auteur récent disait que le Barbare est celui qui oublie son humanité. Notre système oublie son humanité. Notre système est un système mécanique. C’est un système froid, rationnel, sans cœur. »

« Je voudrais proposer l’idée que les dirigeants d’entreprise devraient avoir une vision nouvelle. Pour moi, l’entreprise nouvelle, ce serait trois choses :

  • redéfinir sa finalité.   Ce qu’on enseigne dans les écoles, c’est la pensée de Milton Friedman :   le rôle social de l’entreprise et l’enrichissement de l’actionnaire.   Définir la finalité de l’entreprise en termes financiers alors qu’on   crée des produits, des biens, des services, un progrès, c’est une   folie et c’est malheureusement ce que toutes nos business schools   continuent à enseigner ;
  • remettre l’éthique   au centre du débat et au centre des décisions stratégiques ;
  • élargir la concertation :   les patrons éclairés font des partenariats avec des ONG, s’engagent   dans la construction européenne, dans les réseaux de responsabilité   sociale. »


 

La nouvelle entreprise serait celle qui rééquilibrerait autrement l’esprit d’entreprise, le leadership éthique et l’engagement politique au sens grec du terme, l’entreprise participant au débat public.

Dans le derrnier chapitre de son livre, qui s’ouvre par deux citations, l’une d’Ezechiel et l’autre d’Isaïe, l’ouvrage de Ph. De woot prend une dimension prophétique. N’est-il pas dans la droite  ligne des textes évangéliques quand il dit : « La transformation de notre système économique ne se fera durablement que si les hommes et les femmes qui l’animent se sont eux-mêmes transformés », lorsqu’il interpelle les chefs d’entreprise : « Allons-nous nous laisser tenter par la démesure et l’orgueil prométhéen… ou resterons-nous conscients de notre fragilité, d’une fraternité à partager, compatissants, à l’écoute des autres… ? » ou lorsqu’il s’adresse à chacun d’entre nous : « Si l’on est chrétien, comment ne pas vouloir transformer notre système économique ? ».  Et le livre se termine par un très beau texte de Dom Helder Camara, ce prophète des temps modernes qui, en paraphrasant le credo, dit ceci : « J’ose croire au rêve de Dieu même : un ciel nouveau, une terre nouvelle où la justice habitera. »

Geo REGNIER ? L’Entreprise et l’homme, année 2010, premier trimestre, 87e année, pp.28-29.

 

http://alainindependant.canalblog.com/archives/2010/03/31/17379435.html

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 21:26

Je voulais écrire un article sur le voyage de Sarkozy aux Etats-Unis, sur l'alignement décrété par le Président, contre le désir des Français et contre les intérêts de notre pays... et puis j'ai eu la nausée... Lorsqu'on est attaché à l'indépendance toute gaullienne de la France, lorsqu'on est imprégné des idéaux de Gauche, pleinement de Gauche, alors les bouleversements infligés à notre pays sont insupportables. Bref, j'ai voulu marquer une pause. Etre moi-même. Partager avec vous quelques bribes d'enfance, quelques pensées, m'offrir une parenthèse, une ode à la Vie. Vous le savez, j'ai grandi dans un certain milieu, que je n'ai pas choisi. Mais l'ancrage à la terre m'est resté - et je crois que c'est la valeur la plus sûre qui nous soit donnée. Plongeons ensemble, voulez-vous, dans la "vraie vie"...  Celle qui n'est pas frelatée, celle qui est aux antipodes de la direction que notre Président donne à la douce terre de France.... eva   

   

paysage-campagne.jpg 

 

Mes amis,

 

Dans un courrier que je reçois, il y a une invitation à participer à un Colloque sur le retour à la terre. Quel beau sujet ! A l'heure de l'urbanisation folle, à l'heure de la deshumanisation insensée, je crois qu'il est temps d'alerter nos concitoyens sur les vraies valeurs, celles qui sont éprouvées par le temps, celles qui fondent une vie sur des bases solides - oserais-je le mot ? Sur des racines solides.

 

Quoi ? On laisserait, sans réagir, nos campagnes devenir des déserts ? Et on laisserait nos agriculteurs se suicider ? Et on laisserait nos villages se dépeupler, se vider, se désespérer ?

 

epis.jpg    

 

Petit retour en arrière. La terre, j'y suis née. Dans la bonne terre de Normandie, chaude, rurale, rustique, accueillante. Mes parents y avaient une maison de maître, devenue avant le débarquement le quartier général des officiers de l'Armée allemande. Pendant que les quatre domestiques et le palefrenier se terraient dans l'abri, ma mère s'occupait des bêtes, en plein bombardements, trayant les vaches, bravant tous les dangers - et même les officiers, qui ignoraient qu'elle comprenait l'Allemand. Il fallait nourrir les animaux. J'ai encore le tableau du poulailler de la résidence secondaire familiale en Normandie. Et ce tableau montre les poules en liberté, heureuses de vivre - et un poulailler sur pilotis, plus grand que mon logement, car aujourd'hui tout est petit, tout est mesuré, tout est mesquin. 

 

 

 

Inutile de dire que je suis scandalisée par le sort qui est réservé aux bêtes, aujourd'hui. Privées de liberté, d'espace, d'herbe, de lumière, entassées comme du bétail que l'on conduit à l'abattoir. Le traitement que nous infligeons aux animaux est révélateur: Notre sociétée est malade. Barbare. Elle va droit dans le mur ! Car elle ne respecte plus rien, que l'argent, conduisant les individus à se battre les uns contre les autres. Vous avez dit compétition - modernité ?

 

 

Wikipedia - aujourd'hui  ... et hier (poulailler sur pilotis, http://poules.landaises.free.fr/elevage.htm)

 

Née en Normandie, en pleine terre, avec une mère prenant soin des animaux, et au milieu d'eux, comment ne pas être imprégnée des vraies valeurs ? Comme Tarah, dans Autant en emporte le Vent: "La terre, la terre ! Il n'y a que cela qui compte !" Et de surcroît, je suis Capricorne. La terre, encore. Je rêvais d'épouser un pêcheur - car j'ai la passion de la mer, de la voile - ou un agriculteur - car je suis imprégnée de la terre, façonnée par elle. Et des vraies valeurs, celles qui défient le temps, et que des hommes comme Sarkozy piétinent allègrement, ne respectant que l'argent, affamés qu'ils sont de pouvoir, de lucre et de renommée ...

 

chat-et-souris-j.jpg

 

Alors, ne vous étonnez pas si je suis pétrie par la terre, comme un chêne jaillissant du sol, solide, défendant les vraies valeurs, la vie simple, les choses simples, au contact de la nature, des bêtes, des gens simples, prônant un retour à la terre... Il y a quelques années, lorsque j'accueillais chez moi les coeurs brisés, les malmenés par la vie, clochards, sortants de prison, prostituées, jeunes à la dérive, Compagnons d'Emmaüs en rupture, drogués..., je leur conseillais de s'installer à la campagne, de sortir de leurs cités ou du béton, pour redécouvrir les pierres, l'herbe, un rythme de vie naturel, les bêtes, les odeurs de la campagne, le goût de la vie, tout simplement... d'une vie qui n'est plus artificielle et même virtuelle !

   

wikipedia 

 

Et ne vous étonnez pas si j'aime tant les Amerindiens, choyant par-dessus tout la terre, respectueux de tout ce qui vit, attachés aux vraies valeurs, à l'authenticité, à la sincérité, au partage.... Et ne vous étonnez pas si je suis une amoureuse de la vie, et de tout ce qui vit, et si je malheureuse quand on piétine la terre, le terrien, quand on inocule du poison au sol ou à l'eau, quand on rend impropres à la culture les terres en les bombardant, quand on méprise l'humain, quand on marchandise le vivant, et même quand on vend la terre, qui appartient à tous, finalement - y a-t-on pensé ?

   

agric-ancienne-copie-1.jpg  

 

Où sont nos villages d'antan, nos petits lopins de terre qu'on cultivait avec amour, qui nous nourrissaient tous, où sont les grandes maisons où toutes les générations se mêlaient, s'entraidaient, s'entrelacaient, où sont les petits commerces si charmants, nos herboristes, nos merceries, nos ferronniers, les repriseuses de chaussettes, le rempailleur, l'affûteur de couteaux, le garde-champêtre, le remplaceur de vitres cassées, et tous nos marchands-ambulants - et par-dessus tous nos agriculteurs, heureux de cultiver la terre, assurés d'en vivre... 

  

 

fete-voisins.jpg

 

Où sont nos bals-musettes, nos anciens discutant sur le pas de la porte, nos rues fleuries, nos bons feux de cheminée, nos fêtes champêtres, nos braconniers, même... où sont-ils ? Les enfants montaient dans les cerisiers, ils jouaient à la marelle et à la balle aux prisonniers, ou aux gendarmes et aux voleurs, ils pouvaient se battre sans que la Maréchaussée ne soit alertée, et quand ils n'étaient pas sages, la maîtresse leur tapait sur les doigts...

   

tsiganes-vue-j.jpg

 http://www.westimpact.com/Solet-Tsiganes-1.JPG

 

Ne vous étonnez pas si je regarde avec envie passer les roulottes, pardon, les caravanes, des Gitans, des nomades, eux qui vivent ensemble, autour d'un feu, n'ayant que le ciel pour toit et la terre qui appartient à ceux qui s'y allongent, eux qui ne sont pas attachés à l'argent, qui ne savent même pas compter, et qui ne font jamais de guerre... Allez les voir comme je l'ai toujours fait: Ils partageront le peu qu'ils ont, et ils sortiront leurs guitares et leurs tambourins !

 

Indien-Amazonie.jpg

 

Ne vous étonnez pas si en Amazonie ou dans les longhouses de Bornéo, en pleine jungle, j'ai partagé avec délices la vie simple de ceux qui font corps avec la terre, l'eau, l'air, se baissant pour cueillir les fruits, se redressant pour chasser, n'ayant nul besoin d'argent ou de commerces, vivant en osmose avec la nature, une nature si généreuse qu'elle fournit tout ce dont l'individu a besoin, même les plantes pour soigner ou les peaux de bêtes pour se vêtir... Peuples premiers... Et nous, que sommes-nous ? Peuples derniers, vraiment derniers ? Et si nous cessions de courir après le travail, les heures supplémentaires, l'argent, les rencontres virtuelles... et si nous partagions la terre, et si nous la cultivions en toute simplicité, et si nous nous rendions service entre voisins, et si nous échangions nos connaissances, et si nous nous accueillions tous, sans chercher à savoir si nous sommes blancs, jaunes ou noirs, chrétiens, juifs ou musulmans, handicapés ou gâtés par la vie.... et si on redécouvrait le goût des choses toutes simples, le plaisir  d'une tartine de confiture, la joie des farandoles, le bonheur de la vie au grand air, le bonheur du partage, le bonheur du réel vraiment réel ?

   

champ.jpg 

 

Et si nous disions non au virtuel, et si nous refusions toutes les peurs qu'on veut nous insuffler pour mieux nous asservir, et si nous retrouvions nos âmes d'enfants pour nous émerveiller, pour ré-enchanter le monde ? Et si nous refusions tous les jeux frelatés auxquels on nous demande de participer ?    

http://legardechampetre.over-blog.com/ 

 

Et si, et si, et si...

 

Demain est un autre jour, et il peut être beau si nous le voyons beau, si nous le faisons beau, nous, tous ensemble !

 

Joie.jpg 

 

Laissons les jongleurs de chiffres, de dollars, de crises, de pandémies, de guerres, ne nous occupons plus d'eux, rions d'eux, et puis retournons à la terre, cultivons-la, et la fraternité, et la simplicité de vie, alors oui, tout deviendra beau, car lorsqu'on sait regarder, le monde est si beau, si généreux, il nous suffit de cueillir à pleines mains, le bonheur est à notre portée ! Mais sortons des villes, sortons de la compétition, sortons de l'accumulation, sortons du frelaté, sortons de l'égoïsme, sortons de toutes les modernités qu'on veut nous imposer et qui ne sont que régression, seulement cela... la vie nous tend les bras ! Sans "eux", sans leurs fausses valeurs, sans leurs chaînes, sans leurs bourbiers...

 

Chiche ! On retrouve la vraie vie ?

 

Eva R-sistons

 

 Champ de coquelicots

            

 

Clin d'oeil sur un personnage pittoresque,

surgi du passé pour nous le faire aimer...

 

 

 
 

Le Garde Champêtre va à la rencontre du public,accompagné de sa musique et de ses dégustations surprises, annonce les événements, conduit les défilés, maintient le contact avec le public de façon débonnaire et inspirée et entraîne la foule précisément là où vous désirez qu’elle se rende.

Avec sa bonne humeur et sa poésie burlesque le Garde Champêtre maintient le contact avec le public et entraîne la foule dans son sillon. Grâce à lui les passants deviennent les acteurs de leur lieu de vie. 

Le Garde Champêtre poète burlesque et pittoresque, jamais à court d’un bon mot, est le fil rouge de la manifestation, un Monsieur Loyal à la gouaille intarissable, à l’aise avec toutes les générations ; c’est un passeur de paroles et d’émotions. 

Le Garde Champêtre est un poète au grand coeur ; il fait naître des émotions en investissant les lieux stratégiques d'une ville (quartiers, marchés, foires, places...), il est le lien entre les différents spectacles ou animations et n'oublie jamais un petit geste de tendresse...


Pendant un festival : Le Garde Champêtre tel un ludion intervient, allant d’un spectacle à l’autre, d’une partie de la ville à l’autre, pour faire le lien entre les différents spectacles que vous avez choisis.


N'hésitez pas à le contacter par mail:
ciebalsamo@wanadoo.fr

ou par téléphone au 06.16.67.66.31 

 C'est le moment ou jamais: Il fête cette année ses 10 ans de tour des mondes de France 

 

 

http://legardechampetre.over-blog.com/

 

 

tsiganes-roulotte-j.jpg

 

http://r-sistons.over-blog.com/article-ode-a-la-terre-agriculteurs-villlages-joies-simples-retour-aux-sources-47722640.html

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 03:43

Et si on supprimait les banques ?

Et si on supprimait les banques ?

A l’origine, la banque se résumait à la présence d'un agent de change sur les lieux de vie sociale, où un homme était chargé de convertir les différentes monnaies pour correspondre à celle locale. Peu à peu, et pour faire simple, elle est devenue un organisme fonctionnant de la manière suivante : les individus possédant de l’argent en liquide lui confiaient celui-ci, afin qu’il soit protégé des vols. Pendant ce temps-là, il payait une taxe pour ce service. Mais peu à peu l’idée germa qu’il était possible au banquier (un usurier à l’époque) de prêter une partie de cette argent à un tiers, pour peu que ce dernier s’engage à lui rembourser la somme, plus un petit intérêt pour la prise de risque.
Sachant cela, le prêteur se mit à exiger lui aussi une petite partie de ce surplus.
 
 Tout cela alla doucement en se complexifiant et en se développant, car plus la banque avait le pouvoir de prêter, plus elle gagnait d’argent, et disposait de liquidités à prêter. Devenant à force immensément riches, elles finirent par faire peur à l’Etat, car elles risquaient de créer une faillite de ce dernier par la survenue d’une crise économique : si tous les épargnants venaient à retirer leurs liquidités en même temps, les banques n’auraient pas les fonds propres suffisants pour rembourser tout le monde.
L’Etat se mit donc en frais pour d’une part être le seul batteur de monnaie, et ensuite pour garantir les fonds propres des banques, tout cela par l’intermédiaire d’une banque centrale, ou nationale, forte et toute puissante. Ce fut le début d’une longue bataille pour le contrôle de la monnaie, dont les répercussions sur l’Histoire furent gigantesques.
 
 Aujourd’hui, il semble que la bataille soit terminée, et se soit soldée par une alliance du pouvoir politique et du pouvoir financier. Les banques sont assurées par des organismes supérieurs comme le FMI, qui garantit au plus haut niveau politique la solvabilité des plus gros centres financiers. Elles peuvent donc désormais légalement prêter de l’argent qu’elles n’ont même pas.
Il n’est nul besoin d’avoir cet argent. Il suffit de le créer pour la durée de l’emprunt. cela signifie que si elle vous prête cent euros, elle ne possède en réalité que l’euro que vous avez versé au départ. Simple ligne de compte. Mais cet argent fictif qui vous est prêté, la banque le considère comme acquis (puisque vous vous engagez à le rembourser), et fait monter la valeur de la banque. C'est ainsi que se crée la monnaie.
 
 Et la banque se fait de l’argent sur tout et tous, à chaque instant et dans tous les lieux possibles. Pas de frontières pour l’argent, ni de fermeture.
Forte de la création occasionnée par les crédits, elle joue sur les marchés la somme qu'elle n'a pas encore reçu, et fait des profits avec cet argent “fictif”, sans discontinuer.
 
 Mais bien évidemment, la banque ne profite qu'aux riches. Car seuls ceux qui ont satisfait leurs besoins essentiels peuvent épargner, ou emprunter. Cet argent épargné, censé rapporter quelques pourcents, n’est pour la majorité que l’apport nécessaire à l’obtention d’un futur crédit qui leur coûtera en définitive beaucoup plus que ce que les misérables intérêts engendrés leur a rapporté. Et pendant ce temps, la banque aura prêté votre épargne, et taxé votre crédit, et multiplié ses gains. Lorsqu’on imagine qu’une maison coûte à la fin du crédit presque deux fois son prix, il y a de quoi se poser des questions. Mais ceux qui sont les plus riches sont aussi ceux qui empruntent moins, et qui payent donc le moins cher. Un homme capable de payer sa maison en cash peut se payer, pour le même prix que le pauvre, une maison presque deux fois plus grande.
 
 De plus la banque, en prêtant une petite somme à un pauvre (à un taux exorbitant bien sûr), fait ainsi ses plus gros bénéfices, sans véritable prise de risque. Car si le pauvre met plus de temps à rembourser, il ne peut pourtant s’endetter à hauteur d’un pourcentage supérieur à celui du riche. D’autant que lorsqu’un emprunteur cesse de rembourser, la banque conserve ou l’hypothèque, ou l’assurance, ou l’aide de l’Etat.
 
 Mais les fonds propres sur lesquels se base toute cette arnaque ne sont que le fait des épargnants, l'argent “réel”. Cela signifie que si les petits épargnants lâchent la banque et reprennent leurs liquidités, la banque fera faillite en très peu de temps. Ainsi, l’injustice dont sont victimes les pauvres n’est que le résultat du comportement des pauvres eux-mêmes. En refusant de jouer à ce jeu, ils peuvent s'en libérer.
 
 Car en réalité, à quoi servent les banques ? que produisent-elles dont l’homme ne peut absolument se passer ?
 
 Rien, à part peut-être leur propre mise en servitude… En supprimant les banques, nous ne remettrions en cause que leurs bénéfices, leur puissance et notre asservissement. Mais le monde peut très bien fonctionner sans cela. Et je dirais même plus, il pourrait même fonctionner mieux :
 
 Réfléchissez bien à cela :
Qu’est-ce qui empêche de sauver la planète ? des considérations financières  Qu’est-ce qui empêche de nourrir tout le monde ? des considérations financières  Qu’est-ce qui empêche de loger tout le monde, de le soigner, de l’éduquer, de l’habiller, de le rendre heureux ? toujours les considérations financières.
 
 Ce capitalisme, que nombreux défendent pour ce qu’il est censé permettre, est en réalité la cause même des maux qui pervertissent jusqu’à l’âme humaine, qui la conditionne jusqu’à lui faire croire que les maux qu’il engendre ne sont résiliables que par son intermédiaire….
 
 Mais tout cela n’est qu’une illusion. L’Histoire devrait nous le montrer, mais même l’Histoire est transformée par ceux qui ont le pouvoir de L’écrire, et surtout de la diffuser. Ce ne sont pas les bourses qu’il faut supprimer, mais les banques. Pas par la force, mais par leur obsolescence. Elles se sont, au cours des âges, donné une valeur qu’elles n’ont que parce qu’on veut bien y croire. Il est cependant tout à fait possible de le leur ôter, en les rendant inutiles, car elles ne produisent rien d’autre que les conditions de leur puissance, et celles de notre faiblesse. Rien qui ne nous soit ni utile, ni bénéfique, bien au contraire…
   
 En réalité, peu importent les mesures envisagées pour tenter d'amoindrir le pouvoir des banques, elles ne peuvent que conduire au mieux à un échec, et au pire à leur renforcement. Et tant que l'homme est capable de se satisfaire de l'illusion capitaliste pour s'autoriser à continuer à agir dans le cadre de ce système, il doit assumer le fait qu'il accepte tous les maux dont je parlais plus haut. L'argent est un bien rare, et celui qui en profite le fait au détriment de quelqu'un d'autre, ailleurs sur la planète; c'est aussi simple que cela.
 la seule possibilité de sortir de cette aberrante injustice ne peut passer que par la suppression de l'argent, et donc des banques. Et seul un système basé sur le don et la gratuité, dont j'imaginais les bases ailleurs, est capable de résoudre les problèmes créés par le capitalisme. En se passant des banques, on se passe à la fois du pouvoir et de ses dérives, et de l'exploitation du plus grand nombre par le plus petit. Il serait en réalité beaucoup plus facile, et beaucoup moins utopique en définitive, de régler ces problèmes en établissant un système parallèle rendant obsolète le capitalisme que de régler ces mêmes problèmes à l'intérieur du capitalisme.
     
 Pour ce faire, internet est un moyen formidable permettant d'unir, de transmettre et de libérer, et c'est sans doute par ce seul biais que peuvent se réaliser les espoirs des hommes. C'est d'ailleurs bien pour cette raison que d'une part les gouvernements veulent nous supprimer cet outil, et d'une autre que tous les hommes désireux de liberté doivent tout faire pour conserver la liberté et la propriété collective de ce fabuleux média.
   
 ce sera le sujet d'un prochain billet.
   
 Caleb Irri
 
 
http://www.calebirri.unblog.fr

http://r-sistons.over-blog.com/ext/http://www.alterinfo.net/Et-si-on-supprimait-les-banques_a44312.html?preaction=nl&id=10801444&idnl=65885&
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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 03:27
Du bon et du mauvais rôle des utopies
Patrick MIGNARD
tableau : utopias - www.cenart.gob.mx

Rêver à un avenir meilleur est une constante de l’Humanité. La perfection, dans tous les domaines s’entend, si elle a pu prendre, à une certaine époque – et encore aujourd’hui pour certains – la forme de la quête du Graal, n’en demeure pas moins une quête essentielle qui fonde, ou devrait fonder – du moins quand elle est sincère, ce qui est loin d’être le cas général – l’engagement politique – au sens noble.

Pourtant, l’exaltation pour un idéal a pour sœur jumelle la déception, cette dernière nourrissant la désillusion et le scepticisme sur un éventuel « âge d’or de l’Humanité ».


LES VOIES RISQUEES DU RAISONNEMENT « RATIONNEL »

La vision utopique vient à la fois d’un constat et d’un désir, d’une aspiration.

Le constat, c’est l’ « imperfection » de l’être humain, le côté obscur de son intelligence comme diraient certains, le fait qu’ « animal social », il n’arrive pas toujours à vivre en « bonne intelligence » avec ses semblables et cela malgré son intelligence. Le côté animal c’est le désir de possession, de territoire, de la violence à l’encontre de l’autre… Il transpire sans cesse et fait de la vie sociale un combat.

Le désir, l’aspiration c’est la « société idéale », celle dans laquelle non pas le conflit n’existerait pas, mais celle où le conflit ne va pas jusqu’à l’affrontement, où il est résolu avant d’éclater, dépassé, assumé collectivement.

L’Homme est capable de… Oui, le problème c’est qu’il est capable de tout,… du meilleur comme du pire. Ceci était vrai hier, ça l’est encore aujourd’hui et le sera certainement demain.

Le problème c’est que, et le 20e siècle en est un parfait exemple, ce n’est pas parce que l’on tient un discours tout ce qu’il y a d’humaniste, que l’on a un programme tout ce qu’il y a de progressiste que… ça marche ! Toutes les expériences au 20e siècle ont échoué.

Il y a même pire : Ce n’est pas parce que l’on est convaincu que… l’on agit en conséquence, à fortiori, si on ne l’est pas. Pourquoi ?

On peut vérifier ce phénomène tous les jours… et les élections en sont une extraordinaire démonstration.

Ainsi, un nombre de plus en plus important de personnes ne font plus confiance aux politiciens,… pourtant ils les élisent. Cette attitude paraît proprement incompréhensible. On pourrait s’attendre à ce que celle ou celui qui présenterait l’avenir le plus idyllique remporte tous les suffrages, ou du moins une écrasante majorité,… or ce n’est pas du tout comme cela que ça se passe. Pourquoi ? Parce qu’un facteur joue de manière déterminante : la situation acquise et son espoir de l’améliorer.

Il y a un décalage entre l’espoir d’une société nouvelle et la volonté et le courage de quitter la situation présente,… même si elle est difficile. Ceci explique que ce ne sont pas forcément les classes sociales les plus exploitées qui renversent les systèmes en place… Ce ne sont pas les esclaves qui ont détruit l’Empire Romain, pas plus que les paysans, l’Ancien Régime, pas plus que la classe ouvrière, le Capitalisme.

Ceci explique également le caractère parfaitement dérisoire du discours politique actuel radical qui tente de séduire le citoyen, ou des pratiques « révolutionnaires » qui s’emparent du pouvoir pour… « faire le bonheur du peuple ».

Ainsi, et on en fait régulièrement l’expérience, ne peuvent séduire, convaincre, que ceux qui ont prise sur la réalité… Ceux qui ne proposent que des idées échouent. De même que s’emparer du pouvoir, même si on « change » la réalité,… on échoue. Exemple : les révolutions dites « socialistes ».


FAIRE RÊVER… MAIS PAS TROP

« Faire rêver » est l’attitude la plus irrespectueuse qui soit. C’est la meilleure manière d’agir sur l’inconscient, les faiblesses, les désirs voire les fantasmes de celle ou celui à qui on s’adresse. C’est le déposséder de tout esprit critique,…c’est, au sens plein du terme, lui faire prendre son rêve pour la réalité.

C’est exactement ce que font les politiciens aujourd’hui : ils nous vendent du rêve, de l’image. Mais ils nous garantissent aussi une « relative stabilité »,…ils nous « rassurent », ils évitent de nous « proposer » l’aventure, l’inconnu,… et on leur en sait grés,… la preuve ils sont systématiquement réélus… Par contre, ceux qui nous font rêver complètement,… ils n’ont aucune chance d’être acceptés. On trouve sympa leur discours, … mais personne n’y croit – peut-être eux, et encore !

Quand l’utopie apparaît comme une utopie il y a de forte chance qu’elle n’ouvre aucune perspective.

Ce principe que l’on appellera « de réalité » joue un rôle fondamental dans le changement – ou le non changement – social. C’est lui qui structure la « vie politique ».

Ainsi, plus le programme politique est idyllique, moins il a de chance de convaincre. C’est ce que n’ont évidemment pas compris les « organisations révolutionnaires » toujours prêtes à en rajouter… C’est ce, par contre, qu’ont parfaitement compris les gestionnaires, de Droite comme de Gauche du système qui jouent habilement sur les deux tableaux.

Il faut que l’utopie fasse rêver sans cependant apparaître comme une utopie. C’est la carotte suspendue au bout de la perche qui fait avancer l’âne.

La démagogie, le populisme ne sont qu’une subtile alchimie entre ce désir de conserver et cet espoir de changer. C’est ce qui a transformé « le » politique en « la » politique.


REVENONS DONC AU POLITIQUE

Le rejet – tout à fait compréhensible – de la politique, n’est pas forcément synonyme de reconquête du politique. C’est toute l’ambivalence qui caractérise l’abstention.

S’il y a une vie après la politique, encore faut-il la construire. Mais actuellement, nous ne savons pas. Toute notre culture politique est basée sur l’irresponsabilité et la démission. Les politiciens nous disent, « faites nous confiance, on s’occupe de tout »…. Et la majorité les croit. Et ainsi va la vie politique, misérables, mystificatrice,… jusqu’à l’insupportable.

Quand on en arrive à ce stade,… et aujourd’hui on en approche, on ne sait plus quoi faire. C’est à ce moment que les politiciens, essayent désespérément de récupérer la situation, d’exploiter le désarroi, voire de culpabiliser celles et ceux qui refusent de jouer le jeu truqué des élections…

Il n’y a rien à attendre du côté de la « classe politique »… la reconquête du politique passe par l’ouverture d’un nouveau champ : celui de la pratique sociale nouvelle.

Bien sûr, dans ce nouveau domaine, tout est à faire, tout est à découvrir,… Rien n’est dit sur lui dans les « manuels d’instruction civique » qui ne sont que des traités de soumission habilement maquillés en « guide du parfait petit citoyen ».

Causer monde nouveau quand on essaye de mettre en place des relations sociales nouvelles, entre producteurs et consommateurs, entre producteurs, entre consommateurs, c’est autre chose que de faire confiance en un « Père Noël » qui vous promet de remplir vos « petits souliers » en gagnant par ses promesses et la fonction qu’il va occuper pour cela, dix fois votre salaire (si vous avez la chance d’en avoir un)…. Sachant qu’en fin de conte (de fées) il ne réalisera rien… Des noms ? Des exemples ?

C’’est à cette déconstruction de la pensée politique dominante que nous devons nous atteler, c’est aussi par ces pratiques dans ce nouveau champ que nous devons commencer.

Patrick MIGNARD

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http://www.legrandsoir.info/Du-bon-et-du-mauvais-role-des-utopies.html

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