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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 02:35

Une monnaie décentralisée et libre

Bitcoin est une devise électronique basée sur un réseau décentralisé de type peer-to-peer. Aucune autorité centrale n'émet des bitcoins ou ne gère les transactions. Ces tâches sont exécutées de façon collective par l'ensemble des noeuds du réseau.

 

 

 

 

 

 

 

http://www.bitcoin.fr/

 

 

Que faire avec mes bitcoins ?

Voici une liste de sites qui acceptent un paiement en Bitcoins. Pour signaler un site, ou si vous souhaitez laisser vos commentaires à propos d'un des sites signalés, rendez-vous à la fin ce cette page.

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Obtenir ses premiers bitcoins

robinet_bitcoin.jpgGrâce au robinet bitcoin, vous pouvez obtenir gratuitement vos premiers bitcoins. Attention, avec la montée des cours la source est actuellement à sec.

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Combien de temps pour générer des bitcoins ?

calculatrice.jpgCombien de temps vous faudra-t-il pour créer votre premier bloc et recueillir vos 50 premiers Bitcoins ? Cela dépend vraiment de votre système, de votre chance, et l'état actuel du réseau. Si vous entrez votre taux de hachage ci-dessous, cette page va estimer vos gains attendus par jour, semaine et mois.

Facteur de difficulté
Taux de Hash (mega-hashes / second)
Taux de change
ou

 

 

 

 

Commentaires
1. Le lundi 30 mai 2011, 10:20 par P991024

Pourquoi ne pas aller plus loin et s'orienter vers la création d'une solution "Disposer de son argent sans passer par les banques"? Les banques sont devenues indispensables dans la vie de tous les jours et imposent leurs règles à tous niveaux. Les crises de ces derniers temps sont à cause d'eux et les gouvernements des pays occidentaux ne font rien pour endiguer ce mal. Moi, je rêve d'une vie sans les banques!

 

 

2. Le dimanche 5 juin 2011, 21:13 par PSEUDO

que pensez-vous? c'est fonctionnel, une monnaie alternative?

 


3. Le jeudi 16 juin 2011, 14:31 par jules

Perso, je ne comprend rien du tout au fonctionnement...

 

 


 

 

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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 04:54

Marinaleda, une utopie vers la paix
Le mardi 7 juin 2011


Pas de chômeurs, pas de promoteurs. Collectivisation des terres et des moyens de production. Et la démocratie, la vraie, la directe ! C’est tout ce dont nous parlons depuis fort longtemps. C’est ce dont parlent également les Indignés espagnols. Il y a un endroit où cela fonctionne depuis 1978. C’est le village de Marinaleda (Andalousie).
Un reportage avec Antoine Chao



Le site de Marinaleda. (En espagnol)
Et la chaine youtube de Marinaleda.

 

 

Voir aussi :

 

 

2009, sur sos-crise

2010, sur sos-crise, par eva R-sistons

 








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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 05:52

 
 
 
DÉCOUVREZ LE PROGRAMME
DES TROIS JOURS
ET RÉSERVEZ DES MAINTENANT
VOS PLACES!
 
 
Claude Alphandéry, Stéphane Hessel et Edgar Morin débattant de l’avenir de l’ESS,
quelle plus belle affiche pour ouvrir les Etats généraux de l’Economie sociale et solidaire ?

 
Débats, concerts, projets innovants et propositions concrètes rythmeront 
tout ce week-end exceptionnel autour d’une programmation variée avec la présence de Seybah Dagoma,
Augustin de Romanet, Michel Onfray, Les Invités au Festin... et des dizaines d’entrepreneurs sociaux e
t d’acteurs de l’ESS qui présenteront très concrètement leurs réalisations au quotidien.
 
L’Agora! Trois jours de débats et de rencontres sur les moyens de réinventer
la finance, l’innovation sociale, le rôle de jeunesse ou encore la place de la solidarité !

Vendredi 17 juin - 20h00

« De la résistance à l’espérance, L’ESS, une utopie qui fait ses preuves »

Lancement des travaux par Claude Alphandéry, Stéphane Hessel,

Edgar Morin

Séance animée par Jean-Marie Colombani

« L’économie sociale et solidaire, un mouvement international »

Débat animé par Jean Louis LAVILLE

 

Retrouvez le programme complet et réservez dès maintenant

vos places pour les débats www.pouruneautreeconomie.fr !

 
 
Le Grand Concert "Solidarités au féminin"
Avec la participation exceptionnelle de Pauline Croze !
Samedi 18 juin 21h30 - Grand Auditorium
Engagées et indépendantes, ces femmes du monde porteront haut
les couleurs de l'ESS. Avec leurs nuances, leurs couleurs, leur talent,
leurs hymnes, leurs convictions elle feront de cette soirée un moment
exceptionnel, un concert solidaire.
Soutenez les Etats généraux de l'ESS en contribuant au concert solidaire!
Retrouvez l’ensemble des artistes présents pendant les trois jours et réservez vos places
 


Le Village de l’innovation sociale :
pour découvrir les initiatives innovantes
et agir dans l’économie sociale et solidaire !
Samedi/Dimanche 10h-18H- Nef du Palais Brongniart
Venez découvrir 40 projets innovants animés par les acteurs l’économie sociale
et solidaire !- en cliquant ici
Samedi/Dimanche 10h-18H- Salon d’honneur du Palais Brongniart
Vous avez une idée ou l’envie de mener un projet économique sociale et solidaire ?
Venez nous rencontrer et trouvons ensemble les réponses pour assurer le succès
de votre projet !
 
Le marché des Etats généraux : goûter et s’informer !
Samedi/Dimanche 10h- 18h
Sur le Parvis du Palais Brongniart, découvrez le marché solidaire avec les produits e
t services issus de l’économie sociale et solidaire ! La librairie des Etats généraux
de l’ESS proposera un vaste de choix de livres liés à l'économie sociale et solidaire,
à l'écologie et au développement durable.
 
Les Territoires en mouvement !
Samedi/Dimanche 10h- 18h - Espace des Engrenages
L’économie sociale et solidaire, des réponses de proximité aux besoins
des territoires
Les Etats généraux en région, débats locaux, tables rondes citoyennes,
c’est du terrain que remontent depuis 6 mois les indignations, i
nnovations et propositions. A découvrir tout au long du week-end dans l'espace des engrenages.
 
Rejoignez la chaîne des porteurs d’espoir !
 
Et retrouvez les Etats généraux de l'ESS sur  et sur !
 

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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 04:14

http://9c.img.v4.skyrock.net/9cd/acroissance/pics/photo_53648645_small_1.jpg

lerebelleekolo.blogspot.com

 

 

No future ?

 

 

Nous arrivons au terme de la série de billets (voir liste intégrale à la fin de l’article) que nous avons consacrée à l’absence de prospective en politique et à ses conséquences dans le domaine de l’énergie. Après avoir exploré les aspects techniques de la question, le temps est maintenant venu d’en aborder le volet politique.
  
Un constat tout d’abord, en forme de rappel : la situation actuelle, qui conjugue des ressources fossiles en voie d’épuisement et des énergies dites alternatives (éolien, solaire terrestre, biomasse…) en quantité insuffisante, nous conduit dans une impasse énergétique. La seule autre option qui nous est aujourd’hui proposée – l’énergie issue de la fission nucléaire – est un cadeau empoisonné, un remède pire que le mal, une option létale.
  
Tout est donc en place pour que nous entrions dans un Moyen Âge énergétique (et politique), où les ressources raréfiées vont engendrer paupérisation, conflits en tous genres et, en définitive, mort de la démocratie.
  
Afin de raccourcir la durée de ces Dark Ages – cette période sombre, pour employer l’expression américaine qui désigne le Moyen Âge – nous avons proposé d’investir dès maintenant sur deux fronts : d’une part celui de la culture et de l’éducation, d’autre part celui des énergies du futur, solaire spatial, fusion nucléaire et exploitation de l’hélium 3 lunaire.
  
En faisant progresser au maximum la recherche et la mise en place de ces technologies, nous optimiserions ainsi, sur le plan énergétique, les conditions de surgissement d’une future Renaissance. Comme celle qui eut lieu au XVe siècle, elle serait probablement caractérisée par un nouveau cycle de découvertes et de colonisation, la colonisation spatiale cette fois.
  
  
Accélérer de nouveau…
  
Le reproche majeur que l’on peut adresser à cette option, c’est qu’elle ne tire pas les leçons de l’histoire. L’accélération croissante que nous avons vécue depuis cinq siècles nous a envoyé « droit dans le mur » et on peut craindre qu’après la période de désagrégation que nous venons d’entamer, envisager de rebâtir un schéma de fonctionnement analogue n’aboutisse, en définitive, qu’à recréer les mêmes effets : une accélération croissante de la vitesse d’évolution de la civilisation qui débouche, une fois de plus, sur un effondrement. C’est le fameux phénomène dit des équilibres ponctués, fort bien décrit par François Roddier dans la série de billets qu’il a consacrée à ce sujet (voir références à la fin de l’article).
  
Pour éviter cette répétition d’accélérations suivies d’effondrements, une alternative est proposée : le ralentissement, la « non-croissance », dont l’objectif est d’atteindre un équilibre durable, basé sur le refus d’augmenter de manière sensible la consommation énergétique, la généralisation des énergies « douces » et du recyclage, etc.
  
  
… ou ralentir la machine ?
  
De prime abord, l’approche peut sembler fort séduisante car elle semble résoudre la problématique accélération / effondrement qui vient d’être décrite. Elle se heurte cependant à deux objections.
  
La première, c’est que l’immense majorité des individus va bientôt être contrainte à la décroissance et au ralentissement, et ce ne sera pas une partie de plaisir, très loin de là ! Des richesses atrophiées, plus rares, ne vont pas se répartir de façon plus juste et plus égalitaire à la surface du globe. On peut craindre que ce ne soit exactement le contraire : la féodalité comptait infiniment plus de serfs que de seigneurs. Avec la décroissance et le ralentissement imposés qui s’annoncent, on sera très loin du bonheur pour tous !
  
Le second obstacle, c’est que s’il existe sur cette planète deux types de civilisations, les premières basées sur le « ralentissement volontaire », les secondes à la recherche d’une nouvelle accélération, les secondes l’emporteront et les premières disparaîtront.
  
Pour qu’une civilisation basée sur le ralentissement volontaire puisse perdurer, il faut qu’elle soit seule à la surface du globe, qu’il n’en existe aucune autre qui vienne la « challenger ». Cette condition implique l’existence d’une « autorité suprême » au plan mondial qui ait les moyens d’empêcher toute velléité d’accélération. C’est là que le bât va commencer à blesser très sérieusement…
  
  
Mais dans quelles conditions ?
  
Pour atteindre un objectif de ce type, l’« autorité suprême » doit de facto se comporter en dictature, compte tenu de la nécessité d’enserrer la société dans un carcan très rigide afin d’éviter qu’elle n’accélère. Toute innovation scientifique ou technologique, mais aussi tout changement culturel ou politique, toute idée nouvelle (que l’on songe rétrospectivement aux idées du siècle des Lumières, « tremplin » de l’accélération du changement social), représente une menace d’accélération, de modification trop rapide du « biotope » existant et, à ce titre, doit être considéré comme « anti-social » ou « impie », selon le modèle répressif (« laïc » ou « religieux ») mis en place.
  
On pourrait objecter que ce but ne sera pas atteint par la force mais par l’adhésion de tous à un « nouveau contrat social »… Ne rêvons pas, cette chimère a déjà été poursuivie et s’est terminée – pour ceux qui la dénonçaient – derrière les barbelés. Que ces barbelés changent de forme dans le futur ne fera que modifier les modalités de la répression, pas sa finalité.
  
L’enfer est pavé de bonnes intentions et, comme il arrive assez fréquemment, le but recherché – une sorte d’harmonie universelle « soft », d’équilibre avec la nature – risque fort de se terminer en « dictature verte » ou en « dictature de la lenteur ». N’y voyez pas une attaque, déguisée ou non, contre nos « Verts » d’aujourd’hui mais la simple conséquence du fait que toute civilisation qui a absolument besoin « d’être seule pour survivre » ne peut déboucher que sur la tyrannie.
  
La politique est l’art du possible. Croire qu’elle peut mener au jardin d’Eden, à l’équilibre éternel ou à la société parfaite, est bien sûr une illusion ou un leurre. Pour sortir de « l’enfer » que constituera le nouveau Moyen Âge, il est fort possible que nous – ou plutôt nos descendants – aurons le choix entre la « peste » d’un ralentissement imposé par la force ou le « choléra » d’une nouvelle accélération qui débouchera – de manière quasiment certaine – sur un nouvel effondrement quelques siècles plus tard. Perspectives peu enthousiasmantes en apparence mais qui, au-delà des enjeux liés à l’énergie que nous avons évoqués dans cette série de billets, nous ramènent aux options du possible et à un choix culturel. Mais ceci, comme l’écrivait Rudyard Kipling, est une autre histoire…
  
  
Lundi
© La Lettre du Lundi 2011
  
Liste des billets consacrés à l’absence de prospective en politique et à ses conséquences dans le domaine de l’énergie :
Les chênes qu’on abat
Le bout de l’impasse
Sortir de l’impasse (1)
Sortir de l’impasse (2)
Sortir de l’impasse(3)
  
 
Série de billets de François Roddier :


Bientôt la fin de l’espèce humaine ?
Les lois implacables de la thermodynamique
La fin des espèces et des civilisations

 

 

http://lalettredulundi.fr/2011/05/27/no-future/

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 02:00

Viv(r)e la gratuité

 

 

Un seul objectif : Agiter l’idée de la gratuité pour bousculer la vie politique Le Sarkophage existe depuis le 14 Juillet 2007. Nous assumons cette fonction de bouffeurs… de Sarko. Nous n’aimons pas ce monde de profit et de mépris des faibles. Nous ne pourrons peut-être pas changer ce monde capitaliste mais nous devons au moins essayer d’en inventer un autre.


Nous aimons l’idée d’une gauche écologiste maquisarde, buissonnière. Nous savons qu’on ne pourra jamais rompre le cours de la vie en culpabilisant les gens : « Salauds de pauvres qui osez revendiquer alors qu’il y a le feu à la planète ! » Nous n’appartenons pas à ceux qui désespèrent Billancourt ni de Billancourt. Le grand enjeu est de susciter le désir, de lui rendre sa vertu subversive.

Nous aimons la gratuité car elle donne à rêver, à penser, à lutter, à construire.

 

Nous sommes de cette gauche antiproductiviste tout à la fois rebelle et bâtisseuse. Le Sarkophage savoure les disputes théoriques car nous sommes convaincus qu’une partie du problème réside dans le retard de la pensée critique.

Nous travaillons avec de nombreuses associations et municipalités. Ce sont autant de lieux d’expérimentation sociale et politique, autant de laboratoires qui permettent de reprendre espoir et d’affûter nos armes.


Le Sarkophage a co-organisé en novembre 2009 son premier colloque international avec la ville de Vaulx-en-Velin (Rhône) sur le thème du ralentissement… Oui, nous voulons ralentir la ville, pour la rendre aux plus pauvres, puisque toute accélération se fait toujours au détriment des plus faibles. Nous avons organisé en novembre 2010 un deuxième colloque avec la communauté d’agglomération les Lacs de l’Essonne sur le thème de la gratuité des services publics.


Ce hors-série poursuit la réflexion engagée lors de cette rencontre. Un seul objectif : agiter l’idée de gratuité pour bousculer la vie politique…


Nous en aurons besoin si nous voulons que 2012 soit porteur d’espoir.

Paul Ariès

 

 
P.S.
 
Sur le même sujet :
 
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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 15:25
Voir mon post :

(9 mars 2008)

Marinaleda : un modèle d’auto-gestion unique en Europe

Andrea DUFFOUR

 

 

Depuis l’alerte google Alternatives au capitalisme j’ai récemment découvert l’existence de MARINALEDA, une commune de 2645 habitants en Andalousie « où Marx vivrait s’il était encore en vie, avec zéro chômage, zéro policier et des habitations à 15 euros par mois » (1). Une alternative au capitalisme réalisée à moins de 2000 km de chez nous et qui fonctionne depuis plus de 30 ans sans que je n’en aie jamais entendu parler ? A la première occasion, c’est donc sac à dos, train, bus et autostop que j’irai pour vérifier si cette belle utopie existe vraiment…

 

Comme c’est Pâques, je tombe en pleine Semana Santa. Au village voisin on m’avertit : « Leur maire est un fou, quand nous autres, Espagnols, faisons des processions religieuses, eux ils font la fête pendant 5 jours »

 

J’apprends que la fête de la paix qui tombe durant la Semaine Sainte y est effectivement une tradition depuis plusieurs années et beaucoup de jeunes de Sevilla, Granada ou Madrid ont rejoint les villageois. Des lectures, des films ou une conférence, en solidarité avec la Palestine, ainsi qu un appel au boycott des produits israéliens ouvrent les soirées de concerts et de fête. Pour les nuits, l’immense complexe poly-sportif reste ouvert pour loger les visiteurs de l’extérieur. Une première auberge est en construction.

 

En tant que membre de l’association de solidarité Suisse-Cuba, je m’étais déplacée pour voir s’il existait effectivement une expérience socialiste un peu similaire à la révolution cubaine ici en Europe et j’en ai eu pour mon compte.

 

Le droit à la terre et au travail

A Marinaleda aussi, il a fallu d’abord passer par une réforme agraire. « La lutte révolutionnaire du peuple cubain a été une lumière pour tous les peuples du monde et nous avons une grande admiration pour ses acquis », m’explique Juan Manuel Sanchez Gordillo, maire communiste, réélu depuis 31 ans. Il était le plus jeune édile d’Espagne en 1979. En 1986, après 12 ans de luttes et d’occupations où les femmes ont joué le rôle principal, ce village a réussi à obtenir 1200 ha de terre d’un grand latifundiaire, terre qui a aussitôt été redistribuée et transformée en coopérative agricole de laquelle vit aujourd’hui presque tout le village. « La terre n’appartient à personne, la terre ne s’achète pas, la terre appartient à tous ! ».

 

A la ferme de la coopérative, EL HUMOSO, les associés travaillent 6.5h par jour, du lundi au samedi, ce qui donne des semaines de 39 h. Tout le monde a le même salaire, indépendant de la fonction. 400 personnes du village les rejoignent pendant les mois de novembre à janvier (olives), et 500 en avril (habas, haricots de Lima).

 

La récolte (huile d’olive extra vierge, artichauts, poivrons, etc.,) est mise artisanalement en boite ou en bocal dans la petite fabrique HUMAR MARINALEDA au milieu du village où travaillent env. 60 femmes et 4-5 hommes en bavardant dans une ambiance décontractée. Le tout est vendu principalement en Espagne. Une partie de l’huile d’olive part pour l’Italie qui change l’étiquette et la revend sous un autre nom. « Nous avons la meilleure qualité, mais malheureusement, c’est eux qui ont les canaux pour la commercialisation » m’explique un travailleur de la ferme. Avis donc aux magasins alternatifs de chez nous pour leur proposer un marché direct…

 

Les bénéfices de la coopérative ne sont pas distribués, mais réinvestis pour créer du travail. Ça a l’air si simple, mais c’est pour cela que le village est connu pour ne pas souffrir du chômage. En discutant avec la population, j’ai pourtant appris qu’à certaines époques de l’année, il n’y a pas assez de travail dans l’agriculture pour tous, mais que les salaires sont tout de même versés. Comme à Cuba, l’habitation, le travail, la culture, l’éducation et la santé sont considérées comme un droit. Une place à la crèche avec tous les repas compris coûte 12 euros par mois. A nouveau, ça rappelle Cuba où l’éducation est gratuite, depuis la crèche jusqu’à l’université.

 

Les maisons auto-construites

Plus de 350 maisons ont déjà été construites par les habitants eux-mêmes. Il n’y a pas de discrimination et l’unique condition pour une attribution est de ne pas déjà disposer d’un logement. La municipalité met à disposition gratuitement la terre et les conseils d’un architecte, Sevilla fait un prêt des matériaux. Les maisons ont 90m2, deux salles d’eau et une cour individuelle de 100m2 où on peut planter ses légumes, faire ses barbecues, mettre son garage ou agrandir en cas de besoin. Comme dans certaines régions à Cuba, un groupe de futurs voisins construisent ensemble pendant une année une rangée de maisons mitoyennes sans savoir encore laquelle sera la leur. Une fois le logement attribué, les finitions, l’emplacement des portes, les ouvertures peuvent être individualisées par chaque famille. Le loyer se décide en réunion du collectif. Il a été arrêté fixé à moins de 16 euros par mois. Les constructeurs deviennent ainsi propriétaires de leur maison, mais elle ne pourra jamais être revendue. (En dehors de l’auto-construction, j’ai rencontré une famille qui loue à 24 euros par mois ainsi que la seule ouvrière de la fabrique Humar Marinaleda qui vient de l’extérieur et qui paye, elle, 300 euros pour son logement.

 

Les personnes qui souhaitent vivre à Marinaleda doivent y passer deux ans d’accoutumance avant une décision définitive).

 

Le coiffeur, qui fait plutôt partie de la minorité de l’opposition, est propriétaire de sa maison et se plaint de devoir travailler quand même. A ma question, pourquoi il ne vend pas sa maison à une des nombreuses familles espagnoles qui aimeraient venir rejoindre ce village, il dit qu’il y a tout de même aussi des avantages de rester ici. (L’opposition serait financée par le PSOE, Partido socialisto obrero espagnol, selon certaines sources).

MARINALEDA - http://www.npa2009.org

Ce samedi de Pâques, les intéressé-e-s sont invités à la mairie pour une petite conférence. Le maire nous explique son point de vue sur différents points avant de répondre à nos questions. En voici quelques extraits ou résumés :

 

S’organiser

« Il faut lutter unis. Au niveau international, nous sommes connectés avec Via campesina, puis nous nous sommes organisés syndicalement et politiquement », nous communique le maire. Esperanza, 30 ans, éducatrice de profession, conseillère sociale bénévole de la municipalité, m’avait déjà expliqué ceci la veille au « syndicat », bar et lieu de rencontres municipal : « Ici, nous avons fait les changements depuis le bas, avec le SAT, syndicat de travailleurs d’Andalousie, anciennement SOC, syndicat fondé en 76, juste après Franco, et avec la CUT, collectif unitaire de travailleurs, parti anticapitaliste ».

 

Pas de gendarme

« Nous n’avons pas de gendarmes ici - ça serait un gaspillage inutile » Les gens n’ont pas envie de vandaliser leur propre village. « Nous n’avons pas de curé non plus –gracias à Dios ! » plaisante le maire. La liberté de pratiquer sa religion est pourtant garantie et une petite procession religieuse timide défile discrètement, sans spectateurs, dans le village en évitant la place de fête.

 

Le capitalisme

« La crise ? Le système capitaliste a toujours été un échec, la crise ne date pas d’aujourd’hui. L’avantage de la crise : le mythe du marché est tombé (...) Les réalités sont toujours les mêmes : quelque 2% détiennent 50% de la terre (…). Ceux qui veulent réformer le capitalisme veulent tout changer pour que rien ne change ! Dans le capitalisme, on a des syndicats de régime et non pas des syndicats de classe, il y a beaucoup d’instruments d’aliénation, pas de liberté d’expression, seulement la liberté d’acquisition (...) A Marinaleda, nous serons les premiers quand il s’agit de lutter et les derniers à l’heure des bénéfices. »

 

Démocratie

« Nous pratiquons une démocratie participative, on décide de tout, des impôts aux dépenses publiques, dans des grandes assemblées. Beaucoup de têtes donnent beaucoup d’idées. Nos gens savent aussi qu’on peut travailler pour d’autres valeurs qu’uniquement pour de l’argent. Quand nous avons besoin ou envie, nous organisons un dimanche rouge : par exemple certainement dimanche après cette fête, il y aura assez de jeunes volontaires qui viendront nettoyer la place ou préparer un petit déjeuner pour les enfants et tout ceci pour le plaisir d’être ensemble et d’avoir un village propre (…). La démocratie doit être économique et sociale, pas seulement politique. Quant à la démocratie politique, la majorité 50%+1 ne sert à rien. Pour une vraie démocratie, il faut au moins 80-90% d’adhérents à une idée. D’ailleurs, toutes nos charges politiques sont tous sans rémunération ».

 

Luttes futures et amendes…

Le maire appelle à participer à la grève générale annoncée par le SA pour ce 14 avril, en solidarité avec les sans terres en Andalousie qui ne bénéficient pas encore de leur droit à la terre et aussi pour nos revendications à nous. Il préconise aussi la nécessité de nationaliser les banques, l’énergie, les transports, etc. Nous devons 20-30 millions de pesetas d’amendes pour nos luttes différentes…

 

La culture, les fêtes

« Nous faisons beaucoup de fêtes avec des repas communs gratuits, et il y a toujours assez de volontaires pour organiser tout cela. La joie et la fête doivent être un droit, gratuites et pour tous. Ce n’est pas la mayonnaise des médias qui vont nous dicter ce qui doit nous plaire, nous avons une culture à nous. »

 

Expérience sociale unique en Europe

Avec un sol qui n’est plus une marchandise, mais devenu un droit pour celui qui veut le cultiver ou l’habiter, une habitation pour 15 euros par mois, du sport ou la culture gratuits ou presque (piscine municipale 3 euros pour la saison), un sens communautaire de bien-être, je pense pouvoir dire que Marinaleda est une expérience unique en Europe. Chaque samedi d’ailleurs, le maire répond également aux questions des villageois présent-e-s à la maison communale sur la chaîne de la TV locale. Cela nous rappelle l’émission « Alô présidente » de Hugo Chavez, un autre leader pour lequel Gordillo a exprimé son admiration.

 

La désinformation

Apaga la TV, enciende tu mente - Eteins la TV, allume ton cerveau, ce premier mural m’avait frappé, il se trouve jusqu’en face de la TV locale… A ma question en lien avec la désinformation, Juan Miguel Sanchez Gordillo me fait part de son plan d’écrire un livre sur « Los prensatenientes » – la demi-douzaine de transnationales qui possèdent les médias dans le monde. « Pendant que la gauche écrit des pamphlets que personne ne lit, la droite économique, la grande bourgeoisie, installe chez toi plein de canaux de télévision racontant tous les mêmes valeurs et propageant la même propagande mensongère. (…) Au niveau de l’information, l’éducation est très importante » et, en ce qui concerne le programme national de l’éducation, cela ne lui convient pas. Jean Manuel Sanchez Gordillo me confie donc qu’il compte venir bientôt en Suisse pour étudier notre système d’éducation qui est organisé au niveau cantonal... Probablement il pense que nous sommes une vraie démocratie avec des programmes scolaires indépendants du pouvoir…

 

Des expériences alternatives au capitalisme qui font peur

Par rapport aux médias, la question que je me pose à nouveau est la suivante : Pourquoi l’expérience de Marinaleda est si mal connue en Espagne ainsi qu’auprès de nos édiles ?

 

Pourquoi Cuba, cas d’école au niveau mondial en ce qui concerne la désinformation, mérite un budget annuel de 83 millions de dollars de la part des Etats-Unis, consacrés uniquement au financement de la désinformation et des agressions contre ce petit pays ?

 

Y aurait-il des alternatives au capitalisme qui fonctionnent depuis longtemps et qui font si peur à certains ?

 

 

Andrea Duffour
Association Suisse-Cuba
http://www.cuba-si.ch

Pour plus d’information : http://www.marinaleda.com

(1) Nouveau Parti Anticapitaliste, http://www.npa2009.org, article du 10.1.2010

URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/Marinaleda-un-modele-d-auto-gestion-unique-en-Europe.html

 

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 04:03

http://2.bp.blogspot.com/_y1FLMB6SVis/S5qmfatQpuI/AAAAAAAAAJE/agTIzy4ils8/S240/projetcouvautogestion.jpg

Enquête http://journcritiques.canalblog.com:

QUELQUES REFLEXIONS A PARTIR DU QUESTIONNAIRE

 

(ou l'auto-association pour l'auto-gestion de la société tout entière)


 

Clarification des idées ! Qu'est-ce qu'une idée claire ?

Les idées et la réalité, le mouvement de la réalité, le mouvement des idées...

La question du retard des idées sur le mouvement de la réalité ( on ne peut connaître ce qui se passe avant de l'avoir vécu).

 Les idées peuvent-elles anticiper le mouvement de la réalité ?

Lénine : l'étude concrète d'une situation concrète. La situation concrète, c'est la réalité à tel ou tel moment de son mouvement concret.

Le mouvement de la réalité et des idées est scandé par des « manifestations » concrètes de différentes nature (référendums, élections, luttes d'origine et de nature diverse...). Et qu'en est-il quand, au moins en apparence, il ne se passe rien ? 

1992 et renaissance du mouvement populaire sur une question de classe, le recommencement de la rébellion ?

Après les années Mitterrand et sa « pédagogie du renoncement », le référendum sur Maastricht : 50/50, ou peut s'en faut !

Le mouvement populaire frôle la victoire contre les partisans de l'Union européenne ( une forte partie de la droite et la quasi-totalité du PS).

Les résultats provoquent la surprise : les initiateurs de droite et de gauche espéraient en une victoire beaucoup plus large !

1995 : les luttes populaires, leurs formes , leur ampleur. Le « tous ensemble » ! Et nouveaux progrès de la conscience !

1997 : dans le mouvement, la victoire de la « gauche plurielle », c'est la grande espérance, on ne s'est pas battu pour rien !

2002 : l'espérance est largement déçue, les électeurs sanctionnent sévèrement. Le Pen en seconde position devant Joséphine. Plus bas résultats du PCF avec Robert Hue ! Qui est particulièrement sanctionné !

2005 : référendum sur le TCE . Victoire du mouvement populaire en France, c'est la reprise de l'offensive ! Réactions identiques dans d'autres pays d'Europe ! Le rejet grandit et s'internationalise !

Les gouvernements arrêtent les consultations ! 

L'adoption du Traité de Lisbonne c'est, en France, un coup d'Etat. Le peuple souverain n'a pu se désavouer puisqu'il n'a pas été appelé à revoter! La démocratie représentative viole ou trahit la démocratie directe, référendum en l’occurrence ! Toutes les forces politiques cautionnent. Qu'en pense le peuple ?

2007, c'est l'élection présidentielle. Tout est mis en œuvre pour que la victoire de 2005 ne soit pas transformée. MG Buffet est particulièrement sanctionnée au 1er tour. Sarkozy l'emporte nécessairement au 2ème tour !

2009, élections au Parlement européen. « L'abstention » est majoritaire dans la plupart des pays d'Europe, c'est la confirmation du rejet de cette Europe, qui n'est pas, et ne peut être, l'Europe des peuples, c'est celle du Capital ! En France, « l'abstention » atteint les 60% !

2010, « abstention » à nouveau majoritaire aux élections régionales !

Enquête SOFRES : 72% des salariés considèrent le capitalisme comme négatif, en progrès sur les résultats de la précédente enquête (61%).

72%, c'est un précédent historique : jamais, nulle part, un peuple a porté un tel jugement sur le capitalisme !

« L'abstention » aux élections est à mettre en relation avec ce jugement.

N'est-on pas là dans la « clarification des idées » ?

Bien évidemment, rien, ni personne, ne présente une stratégie qui traduirait ces évolutions. Forces syndicales et politiques sont intégrées au système, à la perpétuation du capitalisme.

A l'automne dernier, 70% pour le retrait du projet sur les retraites ! Et toutes les forces politiques vont le discuter à l'Assemblée . La démocratie est à nouveau violée !

Dans le prolongement, nouvelle victoire de « l'abstention » aux élections cantonales.

Dans cette situation, de nouvelles formes d'organisation apparaissent nécessaires. Forces politiques et syndicales s’arque boutent dans leur volonté de ne pas vouloir s'engager dans le changement de société.

Le mouvement populaire a certainement des questionnements.

Si majoritairement il considère le capitalisme comme négatif, il a pour le moins encore des hésitations à s'engager dans le changement de société. Les évènements du 20ème siècle pèsent certainement lourd dans les consciences.

Dans quel sens va faire bouger le résultat du mouvement de l'automne ? Quelles réflexions vont en sortir ?

Le résultat des élections cantonales a un sens indicatif (voir l'analyse, à ma connaissance unique, de ces élections dans Rouge Midi).

Aucune des forces politiques ne progresse en voix exprimées. Donc toutes perdent ! Aucune ne peut de prévaloir d'un progrès de son influence !

A l'évidence, le mouvement populaire n'attend une réponse d'aucune des forces politiques ! Ces forces politiques, il les rejette avec le système qui les produit !

C'est donc bien en lui-même que le mouvement populaire doit trouver la solution.

Des éléments de réflexion et d'organisation existent bien dans l'histoire.

En 1789, ce peuple a su trouver les formes, alors que les partis et les syndicats n'existaient pas, pour élaborer les Cahiers de doléances, désigner les députés aux États-Généraux...

A la fin de la première guerre mondiale, dans nombre de pays d'Europe, l'organisation en Conseils ouvriers s'est imposée.

Dans le même esprit, en France, nous avons les « assemblées générales », les « coordinations »...

C'est certainement dans cet esprit d'une organisation indépendante, autonome, ouverte à tous les salariés et autres citoyens sur les lieux de travail, les quartiers, les bourgs et villages, qu'il conviendrait d'aller !

Mais le rejet du principe de la « délégation de pouvoir » est-il suffisamment fort et ancré pour bousculer la tradition électorale et imposer une logique où chacun est amené à prendre ses responsabilités devant chaque décision.

Parce que, en définitive, personne d'autre que les intéressés ne peut fournir la réponse et franchir le pas qu'il reste à franchir pour s'engager dans une auto-organisation, ou une auto-association, cheminement vers une auto-gestion à tous les niveaux, de tous les aspects de la vie de la société, et donc pas seulement des aspects économiques.

Sans doute serait-il également utile de montrer que le communisme n'a jamais existé jusqu'alors !

Montrer que, selon Marx, au moins trois grandes orientations sont nécessaires pour s'engager dans cette voie, et qu'aucune d'entre-elles n'a reçu n'a reçu un commencement de mise en œuvre dans tous les régimes qui se sont réclamés, alors illusoirement du communisme :

  • l'abolition du travail salarié, du travail contraint ;

  • l'appropriation sociale des grands moyens de production, d'échanges, établissements financiers, assurances, etc..et non leur étatisation-nationalisation ;

  • le dépérissement de l'Etat et non hyperbole-étatisme ;

  • auxquelles on pourrait utilement ajouter le développement des gratuités.

 

Michel Peyret, 14 avril 2011

 

 

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 07:39

 

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Je Continuerai Leonid Afremov - Presentation Transcript

  1. Je continuerai...
  2. Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir.
  3. Je continuerai à aimer, même si les autres distillent la haine .
  4. Je continuerai à construire, même si les autres détruisent.
  5. Je continuerai à parler de paix, même au milieu d'une guerre.
  6. Je continuerai à illuminer, même au milieu de l'obscurité.
  7. Je continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte.
  8. Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent.
  9. Et je dessinerai des sourires sur des visages en larmes .
  10. Et j'apporterai le soulagement, quand on verra la douleur.
  11. Et j'offrirai des motifs de joie là où il n'y a que tristesse .
  12. J'inviterai à marcher celui qui a décidé de s'arrêter..
  13. Et je tendrai les bras à ceux qui se sentent épuisés.
  14. Car au milieu de la désolation, il y aura toujours un enfant qui nous regardera, plein d'espoir, attendant quelque chose de notre part et même si nous sommes au mileu de la tourmente, le soleil surgira toujours de quelque part et au milieu du désert poussera une plante.
  15. Il y aura toujours un oiseau qui chantera pour nous, un enfant qui nous sourira et un papillon qui nous fera cadeau de sa beauté.
  16. Mais... si un jour tu vois que je ne marche pas, que je ne souris pas ou que je me tais, alors approche-toi seulement de moi et donne-moi un baiser, tiens-moi dans tes bras ou offre-moi un sourire, Ce sera suffisant, car j'aurai sûrement oublié que la vie m'a accablé et m'a surpris pendant un moment.
  17. Seulement un geste de ta part me fera retourner à mon chemin Ne l'oublie jamais.....
  18. Ce diaporama n'est pas de moi... Si tu le regardes maintenant c'est que j'ai pensé que tu devais l'avoir. Photographie artistique: LEONIDA FRENOV siqueir@.

http://www.slideshare.net/guest3d27360/je-continuerai-leonid-afremov

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 06:00

http://www.devoir-de-philosophie.com/images_dissertations/11463.jpg

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1) -- Par une mutation économique

A Un contre Bretton-Woods

La seule politique qui ait aujourd'hui un avenir est celle qui résoudra les problèmes fondamentaux qui se posent à nous:

Chômage

Immigration

Faim dans le monde, avec toutes les conséquences morales et culturelles qui en découlent.

Ces trois problèmes n'en font qu'un. L'on ne nous offre que de fausses solutions.

Les deux plus illusoires sont:

-- ces problèmes seront résolus par la croissance;
-- ces problèmes seront résolus par l'Europe.

Ce sont là les mensonges les plus meurtriers.

Aucun de nos problèmes vitaux ne sera résolu par la croissance.

Les Etats et les partis politiques des pays occidentaux n'abordent jamais ainsi le problème. Au contraire.

Cette croissance est présentée par les politiques et les médias, comme une panacée pour sortir de la crise et du chômage, alors que, depuis 1975, la croissance, obtenue par un accroissement de la productivité grâce au développement des sciences et des techniques, ne crée plus d'emplois, mais au contraire en détruit en remplaçant de plus en plus le travail de l'homme par celui des machines. En 1980, la Belgique produisait dix millions de tonnes d'acier avec quarante mille ouvriers; en 1990, elle en produit douze millions et demi avec vingt-deux mille ouvriers.

La croissance est impulsée par les gains de productivité obtenus grâce à la science et aux techniques, qui permettent de remplacer une grande partie du travail humain par des machines, et, plus encore aujourd'hui, par le développement de l'informatique, de la robotique, des ordinateurs.

Il serait absurde d'incriminer les sciences et les techniques. Le malheur vient de l'usage qu'on en fait.

Par exemple, depuis 1970, la productivité, grâce à ces découvertes, a augmenté de 89%. C'est une chance pour l'humanité, pour lui épargner les tâches les plus répétitives. Mais c'est un malheur pour elle lorsque, dans la même période, la durée du travail n'a pas diminué et que le chômage a plus que décuplé. Cela signifie que l'accroissement de la productivité n'a pas servi l'ensemble de l'humanité mais seulement les propriétaires des moyens de production.

Alors que ce serait un bienfait pour tous, si la durée de la semaine de travail était indexée sur la productivité.

Ce serait un bienfait si cette augmentation des loisirs n'était pas récupérée par un marché des loisirs qui transforme le temps libre en un temps vide, vidé d'humanité par le genre de divertissements qu'on lui propose et qui ne favorise pas l'épanouissement physique et culturel. Cet espace de vie, au lieu d'aider l'homme à être un homme, c'est-à-dire un créateur, tend, en vertu du système du marché, à en faire un chômeur et, dans le meilleur des cas, un consommateur.

Cela ne signifie pas que nous soyons hostiles à la croissance, et moins encore au progrès des sciences et des techniques lorsqu'il permet de réduire la peine des hommes et des femmes, et ne conduit pas à leur asservissement ou à leur aliénation, comme, pour ne citer qu'un exemple, les autoroutes de l'information pour manipuler l'opinion au service de l'hégémonie américaine.

Mais la croissance et l'accroissement de la productivité, même avec les aménagements tels que l'indexation du temps de travail sur la productivité, ne résoudront pas le problème du chômage: tout au plus, en les assortissant, comme le veulent le patronat et le gouvernement, d'une compression des salaires et des protections sociales, ils peuvent permettre de grignoter quelques parts de marché sur le concurrent européen, américain ou japonais. Mais ils restent des expédients dérisoires.

L'autre mensonge, après la croissance comme panacée, est celui de l'Europe.

Aucun des problèmes vitaux ne peut être résolu dans le cadre de l'Europe.

L'on nous promet, avec l'Europe, un marché de trois cents millions de clients en omettant de dire qu'il s'agit de trois cents millions de concurrents sur le marché du travail. Car les économies européennes ne sont pas, pour l'essentiel, complémentaires, mais rivales. Et plus encore les économies américaines et japonaises.

Est-ce à dire que la seule alternative à l'Europe serait un repli nationaliste sur la France en l'enfermant dans des remparts protectionnistes? Ce serait au contraire l'asphyxie.

La seule solution possible, c'est l'ouverture sur le monde dans sa totalité: tant que, après cinq cents années de colonialisme et cinquante années de FMI et de Banque Mondiale, subsiste ce monde cassé, avec son économie difforme où les deux tiers de la population du monde, dépouillés par l'Occident, ne sont pas solvables, demeureront juxtaposés le monde de la faim et celui du chômage. Même en raisonnant seulement en termes de marché comment espérer donner du travail aux uns, tant que des milliards d'hommes n'ont même pas le minimum nécessaire pour acheter leur nourriture?

La seule solution possible pour répondre à la faim des uns, aux chômages des autres et à l'immigration des affamés dans leur quête illusoire du travail, c'est un changement radical de nos rapports avec le Tiers-Monde, mettant fin à la domination de l'Occident et à la dépendance du Sud, car c'est la dépendance qui engendre le sous-développement.

Nous vivons dans un monde cassé: entre le Nord et le Sud, et, au nord comme au Sud, entre ceux qui ont et ceux qui n'ont pas. Les 20% les plus riches de la planète disposent de 83% du revenu mondial, les 20% les plus pauvres, de 1,4% (14).

Lorsque le colonialisme pendant un demi-millénaire, et le système de Bretton depuis un demi siècle, ont créé de telles inégalités entre les peuples, le libre-échange suffit pour aggraver encore les dominations et les dépendances.

Comment inverser les actuelles dérives?

D'abord en détruisant le mythe baptisant démocratie la liberté du marché: le marché libre est l'assassin de la démocratie, par l'accumulation de la richesse à un pôle des sociétés et de la misère à l'autre.

Ceci implique un certain nombre de décisions politiques tendant toutes à se libérer de la prétendue mondialisation de l'économie, c'est à dire de la volonté américaine de faire de l'Europe, et du reste du monde, une colonie ouvrant des débouchés à sa propre économie dans tous les domaines: de l'agro-alimentaire à l'aéronautique, de l'information au cinéma.

Il devient chaque jour plus clair que Maastricht est une cause majeure des malheurs non seulement des agriculteurs, en exigeant des jachères, mais de tous les travailleurs en encourageant, sous prétexte de compétitivité européenne, le nivellement par le bas (sous le nom de "flexibilité") des conditions de travail, en liquidant toutes nos industries, de l'aviation à l'informatique, et en bafouant notre culture par l'invasion du cinéma américain et de la télévision américaine, en faisant de notre armée les supplétifs des interventions américaines.

Quant à l'économie, l'article 301 de la loi américaine permet de protéger ses propres productions, alors que le GATT, (rebaptisé Organisation Mondiale de Commerce) impose à tous les autres pays un libre -- échange qui laisse la place à toutes les importations américaines.

Les lois Helms-Burton de 1996 et d'Amato-Kennedy, votées par le seul Congrès américain, prétendent s'imposer à toute la communauté internationale, lui interdisant tout commerce avec les pays désignés par elle seule, les dirigeants américains légiférant ainsi pour le monde entier.

Une nouvelle résistance suppose, non seulement de répudier Maastricht, mais aussi de nous retirer du FMI, de la Banque mondiale et de toutes les autres institutions servant d'instrument à cette volonté d'hégémonie mondiale sous prétexte de créer en Europe la monnaie unique de l'Euro. L'Europe et l'Euro (qui abolit le droit régalien de battre monnaie comme attribut premier de la souveraineté) ne peuvent conduire, (par une rivalité sans frein pour augmenter la compétitivité) qu'à un nivellement par le bas des salaires et des prestations sociales afin d'abaisser les prix de revient entre économies concurrentes.

A partir de là, recouvrer la liberté d'établir des rapports radicalement nouveaux avec le tiers-monde, avec l'objectif précis d'encourager d'autres peuples européens à s'engager dans la même voie:

1 -- Annulation totale de la dette qui n'a ni fondement historique ni justification
2 -- Suppression de toute aide financière aux gouvernements du Tiers Monde
Par exemple: quarante milliards de francs au développement, c'est le montant du budget de l'aide publique de la France, dont l'objectif officiel est le soutien accordé aux plus pauvres de la planète. A 95% cette masse d'argent n'est pas de l'aide, et ne fait pas de développement. Au mieux, elle vide les poches des contribuables et remplit celles de quelques bénéficiaires gouvernementaux, (au Nord et au Sud); au pire elle tue.
Derniers exemples de ce à quoi elle a servi:
-- Au Rwanda, à financer le gouvernement des tueurs tant qu'on a pu le maintenir en place, puis à financer l'opération Turquoise pour leur faciliter le passage au Zaïre, pour préparer leur revanche.
3 -- Prêts publics ou privés accordés non pas aux gouvernements, mais directement aux organisations de base. (coopératives, syndicats, groupements de producteurs -- parfois à susciter), et pour des projets précis d'utilité publique, en priorité pour les régions agraires avec, pour objectif, l'autosuffisance alimentaire (équipements agricoles, forage de puits, construction de routes, hôpitaux, écoles, etc...)
4 -- Accepter que le remboursement de ces prêts soit fait, pour l'essentiel, en monnaie du pays (pour encourager le réinvestissement sur place au lieu du rapatriement prédateur des bénéfices) ou en nature.
5 -- Procéder à une indexation honnête des prix des produits vendus par les pays du Sud avec les prix des produits vendus par les pays du Nord.
6 -- Contre le gigantisme d'entreprises visant surtout aux investissements des grandes sociétés, respecter l'histoire, les cultures de chaque peuple et l'utilisation la plus large possible des techniques autochtones souvent plus appropriées et plus efficaces que les transferts de technologie parce qu'adaptées aux besoins locaux. Le développement sera ainsi endogène au lieu d'être un placage, sans rapport avec le pays et ses besoins réels, d'un modèle occidental importé selon les intérêts de grandes entreprises étrangères.
Cette nécessaire reconversion industrielle pour répondre aux besoins réels du Sud, peut induire, à terme, une conversion de nos mentalités en favorisant ce qui répond aussi à nos besoins réels et non aux armements et aux gadgets.

B Pour un nouveau Bandoeng

Pour que le XXIe siècle marque la fin de la préhistoire animale de l'homme, où, dans un monde cassé, la richesse d'une infime minorité implique la dépendance, l'exploitation ou la mort de la plus grande partie de l'humanité;

1 -- La renaissance de l'unité humaine ne peut se faire, comme le fut sa rupture, seulement par la violence et les armes, mais par toutes les forces proprement humaines: de l'économie à la culture et à la foi.

2 -- La faiblesse des actuels peuples opprimés est, pour une large part, due à leur division, par des oppositions et des guerres suscitées et entretenues par les actuels maîtres du monde. La première tâche est donc de mettre fin, par la négociation pacifique, à tous les conflits, qui font le jeu des oppresseurs.

3 -- Refuser collectivement de payer les prétendues dettes au F.M.I. et ceci pour 3 raisons:

a -- Qui est le débiteur?

L'Occident a une terrible dette a l'égard du tiers-monde:

Qui a remboursé aux Indiens d'Amérique le rapt de tout leur continent?

Qui fera réparation à l'Inde ancienne, exportatrice mondiale de textile, pour les millions de tonnes de coton enlevés aux cultivateurs à des prix de racket, et pour la destruction de l'artisanat des tisserands indiens au profit des grandes firmes du Lancashire?

Qui rendra à l'Afrique la vie des millions de ses fils les plus robustes, déportés comme esclaves aux Amériques par les négriers occidentaux pendant trois siècles?

b -- Quelle est la cause de cet endettement?

Les pays anciennement colonisateurs avaient déstructuré les économies autochtones, en particulier en sacrifiant les cultures vivrières au profit des monocultures et des monoproductions qui en faisaient des appendices des économies de la métropole, au profit exclusif de celles-ci. De telles économies ne pouvaient assurer l'indépendance de ces pays, ni l'autosuffisance alimentaire, ni la main d'oeuvre d'industries ne correspondant pas aux besoins du pays. La dépendance a donc continué, et les emprunts devinrent inévitables.

c -- Ces dettes ont été remboursées depuis longtemps par les intérêts usuraires payés aux prêteurs étrangers.

Refuser donc d'être rançonnés et de les payer au F.M.I.

Refuser également les aides dérisoires destinées à masquer cette injustice plusieurs fois centenaire.

Constituer, avec la suppression de la dette et de ses intérêts, un fonds de solidarité qui compensera largement l'aide prétendue.

4 -- S'opposer à tous les embargos imposés arbitrairement, par les provisoires maîtres du monde, aux pays qui refusent leur domination.

N'en tenir désormais aucun compte, et commercer librement avec ceux de nos frères qui en sont frappés.

5 -- D'une manière plus générale multiplier les échanges Sud-Sud entre les pays qui détiennent 80% des ressources naturelles du monde.

Procéder à ces échanges sur la base du troc pour ne point passer par les devises du Nord et notamment du dollar, en veillant à ce que, progressivement, pour mettre fin à la spéculation, il n'ait plus cours mondial.

6 -- Ceci implique un boycott systématique des Etats-Unis et de leurs vassaux notamment d'Israël, mercenaire de l'Occident contre les cultures autochtones et contre la paix.

-- En finir avec les hégémonies économiques comme avec leurs agressions culturelles.
-- Lutter aussi contre l'anticulture des Tyranosaures et des Terminators d'Hollywood, comme de leurs gadgets, et de toutes les manifestations morales ou matérielles de leur décadence.

7 -- Ceci implique, sur le plan politique, le retrait collectif de toutes les institutions à prétention universelle devenues les instruments de la domination d'un seul et servant de couverture à ses agressions militaires, économiques ou culturelles: O.N.U., F.M.I., Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce, et de celles de leurs filiales qui se font, comme elles, complices d'une domination impériale du monde et d'une conception réductrice de l'homme, considéré seulement comme consommateur et producteur, mû par son seul intérêt, et renonçant à donner à l'homme un autre sens à sa vie que de travailler en esclave pour consommer davantage, quand il n'est pas chômeur, colonisé, ou exclu.

8 -- Les menaces ou les agressions contre l'un quelconque des pays membres, seront combattues, par tous les moyens, par l'ensemble de la communauté mondiale.

9 -- Cette communauté mondiale, visant à la création d'un monde à visage humain, ne comporte aucune exclusive, ni religieuse, ni politique, car son objectif est de créer une unité non plus impériale mais symphonique de l'humanité où chaque peuple et chaque communauté apportera les richesses propres de sa terre, de sa culture et de sa foi.

Elle est donc ouverte aussi bien aux Etats officiels, qu'aux minorités opprimées, à la seule condition qu'elles réalisent en chaque pays leur unité sur la base de ces principes.

Le premier Bandoeng avait pour objet, dans un monde bipolaire, de refuser l'alignement sur l'un des deux blocs pour sauvegarder son indépendance. Cet idéal demeure.

Mais les conditions historiques ont changé. Nous vivons dans un monde unipolaire, et nous avons à défendre nos identités, de la culture à l'économie, contre l'intégrisme niveleur des prétendants à la domination mondiale par le seul jeu d'un monothéisme du marché, en faisant du marché, c'est à dire de l'argent, le seul régulateur des relations sociales.

Nous refusons cette vision du monde sans l'homme, d'une vie sans projet humain ni signification, et nous nous unissons pour construire un monde Un, riche de sa diversité et assuré de son avenir par la convergence des peuples et des cultures dans une foi commune, nourrie de l'expérience et de la culture de chacun, et animée par le projet commun de donner à chaque enfant, à chaque femme, à chaque homme, quelle que soit son origine et sa tradition propre, tous les moyens de déployer pleinement toutes les possibilités humaines qu'il porte en lui.

* * *

Enfin il est absolument nécessaire, dans un monde où l'argent gagné par la spéculation (sur les prix des matières premières, sur les valeurs différentes des devises, sur les produits dérivés, etc.) est plus de quarante fois supérieur à celui que l'on pourra gagner -- à plus long terme -- par une économie réelle, productive de biens et de services (par exemple les investissements destinés à développer les infrastructures, des entreprises répondant aux besoins fondamentaux, aux transports pour assurer les échanges) d'instituer un contrôle rigoureux des changes. Cela suppose que chaque peuple recouvre son autonomie pour planifier ses besoins et ses échanges. C'est indispensable pour que les sommes gigantesques, engagées dans les opérations spéculatives stériles cinq milliards d'habitants de la planète, et mettant ainsi fin au chômage de millions d'hommes et de femmes à travers le monde. Car, répétons-le, ils sont réduits au chômage pour deux raisons fondamentales:

1 / -- parce que la cassure du monde rend insolvable plus d'un tiers de la population du globe.
2 / -- parce que les capitaux investis dans la spéculation, sont détournés des investissements dans une économie réelle répondant aux besoins de tous.

2) -- Par une mutation politique

Comment créer un ordre politique à visage humain

Toute démocratie fondée sur la seule défense de l'individu abstrait sans tenir compte de son pouvoir réel (ex: ceux du possédant ou du chômeur) ne peut conduire qu'à l'élection d'une majorité statistique, où, chacun poursuivant ses intérêts propres, et concurrent de tous les autres sur le marché (marché du travail ou marché du commerce) la résultante -- comme disait déjà Marx -- est quelque chose que personne n'a voulu.

Pour établir une comparaison: lorsqu'on parle de produit national brut par tête d'habitant, le chiffre global ne signifie rien: il est une moyenne entre les revenus du milliardaire et celui du chômeur. Cette moyenne ne correspond à aucune réalité concrète.

La coalition des intérêts (corporatifs, ou de classes), ou d'objectifs communs aux membres d'un groupe particulier n'apporte pas davantage la réalité d'un projet commun (Rousseau disait: "une volonté générale" ) à la société globale.

Enfin, et surtout de nos jours, la manipulation des opinions publiques par les médias possédés par quelques grands monopoles ou quelques grandes puissance (qu'il s'agisse de Bill Gates ou de Murdoch, de la CNN ou des télévisions, dites nationales servant les intérêts du gouvernement en place, ou des lobbies les mieux structurés et financés), crée une pensée unique du politiquement correct.

Les coalitions de droite ou de gauche pratiquent dès lors la même politique et le désintérêt de la population (en France comme aux Etats-Unis) s'exprime par une abstention électorale de plus en plus massive.

Tels sont les éléments majeurs de l'imposture de la démocratie occidentale, qui ne constitue d'ailleurs pas un obstacle aux dictatures sur lesquels elles débouchent finalement, soit de façon directe, comme ce fut le cas pour Hitler qui arriva au pouvoir par le jeu régulier de ce genre de démocratie, c'est-à-dire en recueillant une majorité absolue au Parlement, soit sous forme indirecte lorsqu'un Etat démocratique plus puissant amène au pouvoir des dictatures pour protéger ses propres intérêts. Les Etats-Unis, sont le modèle du camouflage du parti unique, avec, pour le public, ses deux variantes officielles: démocrates ou républicains, constituant en fait le parti unique de l'argent, avec des équipes différentes se partageant les dépouilles (c'est à dire les postes dirigeants ou les prébendes) lorsqu'ils remportent la victoire. Ils appuient, avec la même force, les dictatures de l'autre Amérique, et votent avec la même unanimité les crédits pour Israël, ou les mêmes veto à toute sanction contre ses violations des décisions de l'O.N.U., ou les mêmes agressions contre quiconque prétend s'opposer à leur domination mondiale, ou défier leurs embargos.

Qu'est- ce qu'une démocratie?

Etymologiquement démocratie signifie: gouvernement par le peuple et pour le peuple. Or, le principal théoricien de la démocratie, celui dont se réclamait la Révolution française, Jean Jacques Rousseau, dans son Contrat social, dit clairement, déchirant tous les mensonges des prétendues "démocraties occidentales": "A prendre le terme dans la rigueur de l'acception, il n'a jamais existé de démocratie véritable." Et ceci pour deux raisons.

1/ -- l'inégalité des fortunes, qui rend impossible la formation d'une volonté générale, opposant au contraire ceux qui ont et ceux qui n'ont pas.
2/ -- l'absence d'une foi en des valeurs absolues qui fassent à chacun aimer ses devoirs au lieu de laisser régner la jungle d'un individualisme, où, chacun se croyant le centre et la mesure des choses, est le concurrent et le rival de tous les autres. (Contrat social, Ed. Pléiade, p. 468).

Il n'avait alors qu'un exemple historique d'une prétendue démocratie: celui de la Grèce antique. L'on enseigne, aujourd'hui encore, à nos écoliers, qu'elle est la mère des démocraties, en ne rappelant pas que dans cette démocratie athénienne à son apogée (au temps de Périclès au Ve siècle) il y avait vingt mille citoyens libres, constituant le peuple et possédant le droit de vote, et cent dix mille esclaves n'ayant aucun droit. Le vrai nom de cette démocratie serait: une oligarchie esclavagiste.

Or, cet usage menteur du mot démocratie n'a cessé de régner en Occident.

-- La Déclaration de l'Indépendance américaine, proclamée le 4 juillet 1776 (l'année de la mort de J.J. Rousseau), "considère comme des vérités évidentes par elles mêmes que les hommes naissent égaux; que leur Créateur les a doués de certains droits inaliénables: la vie, la liberté...". Or la constitution née de cette déclaration solennelle maintient l'esclavage pendant plus d'un siècle.

Démocratie pour les blancs, pas pour les noirs.

-- La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de la Révolution française de 1789, affirme que "tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits". En ses articles 14 et 15, elle précise même que "tous les citoyens ont le droit de participer à l'élaboration de la loi". Or, la Constitution dont cette Déclaration constitue le préambule, n'accorde le droit de suffrage qu'aux possédants*: les autres, c'est-à-dire trois millions de Français sont déclarés citoyens passifs, les citoyens actifs (électeurs) selon l'expression de Sieyes, père de cette Constitution, sont "les vrais actionnaires de la grande entreprise sociale.". Avant lui, le plus grand philosophe français du siècle, Diderot, écrivait dans son Encyclopédie (article: Représentant: "le propriétaire seul est citoyen. "

Démocratie pour les propriétaires, pas pour le peuple.

En 1848 est instauré le suffrage universel, mais seulement pour les hommes.

La moitié de la nation (les femmes) en est exclue.

Démocratie pour les hommes, pas pour les femmes.

L'on pourrait multiplier les exemples.

Celui d'Israël est typique. Il nous est présenté comme le modèle de la démocratie. Or, dans son livre significativement intitulé: Le Caractère juif de l'Etat d'Israël, le Professeur Claude Klein, directeur de l'Institut de droit comparé à l'université hébraïque de Jérusalem, nous apprend (à la page 47 de son livre), que la loi adoptée par la Knesset en 1970, en son article 4, donne cette définition du juif (qui confère le droit au retour et à la citoyenneté): "est considéré comme juif celui qui est né de mère juive ou qui s'est converti au judaïsme, et qui n'appartient pas à une autre religion." Critère racial et critère confessionnel nous ramènent ainsi au temps de l'Inquisition espagnole exigeant la pureté du sang et la conversion au catholicisme.

Démocratie pour les juifs, pas pour les autres.

Mais l'exemple le plus révélateur de cette imposture de la démocratie à l'occidentale, et le plus actuel, car sur lui se fondent toutes les formes d'un prétendu droit d'ingérence au nom de la défense des droits de l'homme, c'est la "Déclaration universelle des droits de l'homme " proclamée par les Nations Unies en 1948.

Pour nous en tenir à quelques exemples, elle proclame:

-- Article 1. " Tous les êtres humains sont libres et égaux en dignité et en droit ... "
avec les précisions suivantes:
-- Article 23, 1. " Chacun a droit au travail.... " alors qu'il y a 35 millions de chômeurs dans le monde dit riche et des centaines de millions de sans emploi et d'exclus dans le Tiers Monde.
-- Article 25, 1. " Chacun a droit à un niveau de vie lui assurant la santé et le bien être... " alors qu'aux Etats-Unis même, 33 millions d'êtres humains vivent en dessous du seuil de pauvreté, et qu'il en est de même, dans le Sud, pour les trois cinquièmes de l'humanité.
-- Article 25, 2. " Les mères et les enfants ont droit à une assistance et des soins particuliers ", alors que le bulletin de l'UNICEF de 1994 nous apprend que treize millions et demi d'enfants meurent chaque année de faim, de malnutrition ou de maladies aisément guérissables, et qu'aux Etats-Unis même, un enfant sur huit ne mange pas à sa faim. (15) 

Deux questions fondamentales se posent ici:

1/- Quand on parle de l'homme, de quel homme s'agit-il?: le blanc? le propriétaire? l'Occidental?

2/ -- Que signifie un droit pour un homme qui n'a pas les moyens de l'exercer?

Que signifie, par exemple, le droit au travail pour des millions de chômeurs? Le droit à la vie pour des millions d'êtres humains qui, dans le monde non occidental, meurent, pour qu'en Occident les privilégiés puissent poursuivre librement leurs gaspillages?

En outre, qui dispose du pouvoir d'ingérence? Existe-t-il un peuple africain disposant de ce droit pour mettre fin aux discriminations raciales des Etats-Unis? Pour sanctionner par exemple les crimes de Los Angeles? Les interventions militaires pour la défense des frontières s'appliquent de façon sauvage lorsqu'il s'agit de défendre les pétroles américains du Koweït, mais aucune sanction n'intervient, malgré un vote unanime des Nations Unies, lorsqu'Israël annexe Jérusalem.

Nous pourrions multiplier les exemples de cette jungle où règne la loi du plus fort sous prétexte de défense de la démocratie: le soutien de Pinochet et de toutes les dictatures dans le monde lorsqu'elles servent les intérêts américains, et leur écrasement lorsqu'elles cessent de les servir, du général Noriega au Panama, recevant de Bush, directeur de la C.I.A., tant qu'il est un agent fidèle, le même traitement qu'un président des Etats-Unis, et subissant une invasion de son pays lorsqu'il revendique ses droits légitimes sur le Canal, à Saddam Hussein que l'on appelait en France, dans un livre: Le de Gaulle irakien lorsqu'il recevait argent et armes pour combattre l'Iran, et qui devient brusquement le nouvel Hitler lorsqu'il tente de résister à l'intervention coloniale des Etats-Unis et de leurs laquais.

Le mensonge fondamental, justifiant tous les crimes au nom de la démocratie (comme le maintien de l'embargo contre l'Irak qui tue des milliers d'enfants au nom de la défense des droits de l'homme), est fondé sur une identification hypocrite de la liberté du marché avec la liberté de l'homme.

Une authentique démocratie ne peut donc être fondée sur une toujours faussée et menteuse Déclaration universelle des droits de l'homme mais sur une Déclaration universelle des devoirs de l'homme, dont les principes inspirateurs pourraient être les suivants:

Une déclaration universelle des devoirs de l'homme.

Préambule

L'Humanité, dans la diversité de ses composantes, est un tout indivisible.

Le devoir primordial des communautés et de leurs membres est de servir cette unité et son développement créateur.

Distinguant l'homme de l'animal, ce devoir est le fondement de tous les autres.

Il exclut toutes les tyrannies et garantit tous les droits.

Il exclut toute prétention à l'exclusivité et à la domination d'une croyance, d'une nation, d'un groupe comme d'un individu.

Il garantit la liberté d'expression à tout humanisme (c'est-à-dire à toute doctrine servant les intérêts de l'humanité comme un tout), come la liberté d'expression, de foi ou de pratique à toute religion (c'est-à-dire à toute croyance attribuant une origine divine à cette unité); à toute aspiration nationale apportant la contribution de sa culture spécifique à la symphonie de cette unité mondiale; à l'épanouissement, en tout individu (quel que soit son sexe, son origine, sa vocation) de toutes les possibilités créatrices qu'il porte en lui.

Le monde, aujourd'hui, est un.

Son unité de fait est lourde de menaces.

Son unité à créer est porteuse d'espérance.

* * *

I -- L'unité de fait est lourde de menaces.

Les plus merveilleuses avancées de la science et de la technique, servent plus souvent à la destruction de l'humain qu'à son épanouissement s'ils ne sont orientés par aucun dessein universel, par aucune réflexion sur le sens de la vie.

La science et la technique nous donnent en effet des pouvoirs et des moyens illimités, mais ne peuvent nous désigner nos fins dernières.

Un monde fondé sur une conception quantitative du bonheur qui n'a d'autre but que de produire et de consommer de plus en plus et de plus en plus vite n'importe quoi, au point que les trafics aujourd'hui les plus fructueux sont ceux des armements et de la drogue.

Dans ce monde où les fortunes s'acquièrent par la spéculation financière plus que par le travail producteur de biens et de services, toutes les dérives conduisent à la jungle, sans autre loi que celle du plus fort, celle de la violence et du chaos.

La destruction de l'humain, par le monothéisme du marché et l'idolâtrie de l'argent, suscite des réactions de révolte et d'évasion.

Evasion dans la drogue ou les tranquillisants, dans la déchéance de l'art en divertissement pour oublier le réel et le sens, cultivant la nouveauté pour la nouveauté, fut-elle absurde, ou le spectacle non pour l'éveil mais pour l'hébétude ou la transe.

Révoltes nées de l'éclatement des cadres anciens de la vie sociale: les familles, les églises et les nations.

Déchéance de ce qui fut la foi, dans le foisonnement des intégrismes, des superstitions ou des sectes.

Exaspération des nationalismes archaïques par la mythologie d'entités ethniques conduisant à la désintégration du tissu social en unités de plus en plus petites et non viables.

Cette dégénérescence des nationalismes politiques et des intégrismes religieux universalise la violence dans un désordre international nouveau qui n'a plus de loi ni de droit, et des vies personnelles que ce désordre tend à priver de sens et d'avenir.

II- L'unité a créer est porteuse d'espérance

Que la vie ait un sens ne se démontre pas.

Qu'elle n'en ait aucun ne se démontre pas non plus.

Un pari est donc primordial pour arrêter les dérives vers un suicide planétaire.

Un pari avec ses refus.

Un pari avec ses projets.

Les refus d'un ordre ancien dépassé:

-- La propriété ne peut plus être le droit individuel d'user et d'abuser, qui a conduit à la polarisation de la richesse aux mains de minorités au détriment des multitudes.

-- La nation ne peut plus être une fin en soi dont la volonté de puissance et de croissance conduit à des guerres et à des affrontements sans fin.

-- La religion ne peut plus être la prétention de détenir la vérité absolue, qui implique le droit sinon le devoir de l'imposer aux autres, et qui a justifié les inquisitions et les colonialismes.

Les projets d'un avenir qui n'est pas ce qui sera mais ce que nous ferons.

La mutation radicale, qui seule peut assurer une nouvelle floraison de l'humanité, et même sa simple survie, exige le passage de l'individualisme, où chacun se considère comme le centre et la mesure de toute chose, à la communauté dont chaque membre se sent responsable du destin de tous les autres (la liberté de l'autre n'est pas la limite de ma propre liberté mais sa condition); du positivisme, fondé sur la croyance superstitieuse selon laquelle la science et la technique peuvent résoudre tous les problèmes, y compris celui du sens de notre vie, et devenant une religion des moyens, à la foi, que les uns appellent foi en Dieu et les autres foi en l'homme, mais qui est toujours foi dans le sens de la vie et de l'unité du monde.

Du particularisme, privilégiant les intérêts d'un individu, d'un groupe ou d'une nation contre ceux du tout. Aucune action ne peut être créatrice d'un avenir à visage humain si elle n'est pas fondée sur la considération première du tout et ne s'y ordonne.

La situation du monde, au seuil du troisième millénaire nous impose ce choix:

-- l'inconscience de l'anarchie d'une guerre de tous contre tous, qui, au niveau actuel de nos pouvoirs, conduit à la mort,

ou

-- la conscience de la primauté absolue du tout pour sauver l'espérance, c'est à dire la vie.

Projet de déclaration des devoirs de chaque homme et de tout homme

1 -- L'humanité est une seule communauté, mais non par l'unité impériale de domination d'un Etat ou d'une culture. Cette unité est au contraire symphonique, c'est à dire riche de la participation de tous les peuples et de leur culture.

2 -- Tous les devoirs de l'homme et des communautés auxquelles il participe découlent de sa contribution à cette unité: aucun groupement humain, professionnel, national, économique, culturel, religieux, ne peut avoir pour objet la défense d'intérêts ou de privilèges particuliers, mais la promotion de chaque homme et de tout homme, quel que soit son sexe, son origine sociale, ethnique ou religieuse, afin de donner à chacun la possibilité matérielle et spirituelle de déployer tous les pouvoirs créateurs qu'il porte en lui.

3 -- La propriété, publique ou privée, n'a de légitimité que si elle est fondée sur le travail et concourt au développement de tous. Son titulaire n'en est donc que le gérant responsable.

Nul intérêt personnel, national, corporatif ou religieux, ne peut avoir pour fin la concurrence, la domination l'exploitation du travail d'un autre ou la perversion de ses loisirs.

4 -- Le pouvoir, à quelque niveau que ce soit, ne peut être exercé ou retiré que par le mandat de ceux qui s'engagent, par écrit, pour accéder à la citoyenneté, à observer ces devoirs. Les titulaires peuvent en être exclus par leurs pairs s'ils en dérogent.

Il ne comporte aucun privilège mais seulement des devoirs et des exigences.

Poursuivant le même but universel il ne peut s'opposer en rival à aucun autre pouvoir.

5 -- Le savoir ne peut, en aucun domaine, avoir la prétention de détenir la vérité absolue, car cet intégrisme intellectuel engendre nécessairement l'inquisition et le totalitarisme.

La création étant le propre de l'homme elle ne peut être aliénée ou remplacée par aucune machine, si sophistiquée soit elle, sans déchoir en idolâtrie des moyens ( qui exclurait tout fondement du devoir ).

6 -- Le but de toute institution publique ne peut être que la Constitution d'une communauté véritable c'est à dire, à l'inverse de l'individualisme, d'une association en laquelle chaque participant a conscience d'être personnellement responsable du destin de tous les autres.

7 -- La coordination universelle de ses efforts de croissance de l'homme peut seule permettre de résoudre les problèmes de la faim dans le monde et de l'immigration, comme du chômage forcé ou de l'oisiveté parasitaire, et de donner à chaque être humain les moyens d'accomplir ses devoirs et d'exercer les droits que lui confère cette responsabilité.

Elle exclut donc tout privilège de puissance, qu'il s'agisse de Veto, de pressions militaires ou financières ou d'embargos économiques.

Il n'appartient qu'à la communauté mondiale -- sans différenciation numérique -- de veiller à l'observance universelle de ces devoirs.

Une télévision contre la société

Nulle part cette déclarations des devoirs, avec les serments et les sanctions qu'elle implique n'est plus nécessaire que lorsqu'il s'agit de ce qui est aujourd'hui le cancer mortel des démocraties occidentales: la télévision.

Nous en traitons au chapitre de la politique car c'est là qu'elle exerce le plus évidemment son pouvoir et ses ravages: ni la famille, ni l'Eglise, ni l'école n'ont aujourd'hui une influence comparable sur les mentalités et les comportements.

L'on a déjà dit à propos de la démocratie athénienne: tout y dépendait du peuple et le peuple de la parole (de ses sophistes et de ses rhéteurs).

L'opinion publique, censée aujourd'hui s'exprimer dans des élections (de plus en plus désertées par les abstentions tant leur influence sur la vie est si peu réelle) est dans l'étroite dépendance de la télévision, qu'elle soit un organe de l'Etat et du gouvernement, ou des chaînes privées aux mains de grandes entreprises, ou qu'elle s'impose internationalement par le monopole mondial de la désinformation comme la CNN américaine.

Leur caractère commun est d'être soumises aux lois du marché et à ce monothéisme du marché dont l'orthodoxie est rigoureusement contrôlée par les Etats-Unis.

L'information (langage ou image) est une marchandise, soumise comme telle aux exigences de la concurrence et de la compétitivité, où l'argent exerce une censure plus implacable encore que les régimes les plus totalitaires.

Elle dicte les programmes en fonction de l'audimat qui, sous prétexte que le consommateur aime çà, privilégie le sensationnel, la violence, le sexe ou la nouveauté à tout prix (la course au scoop excluant toute analyse, toute réflexion critique, toute culture et toute compréhension du fait pour être le premier à livrer la pâture.)

Le sensationnel est primordial.

Qu'est-ce qu'un fait journalistique? Ce n'est pas ce qui vous aide à prendre conscience des tendances lourdes de la société, à vous situer en elle et à vous suggérer votre responsabilité dans ses inflexions. C'est ce qui fait vendre lorsqu'il s'agit de la presse écrite ou augmente l'audimat de la chaîne télévisée (et par conséquent le volume et le tarif de publicité qui en découlent).

Si vous aimez votre femme, cela n'intéresse personne. Si vous la tuez, c'est déjà un fait divers qui vous vaudra un entrefilet dans le journal ou 27 secondes au journal télévisé. Si vous la coupez en morceaux, cela vaut une colonne ou trois minutes d'émission. Si vous la mangez (comme le fit récemment un Japonais) c'est la gloire.

L'exploitation commerciale de ce sadisme n'a point de bornes: depuis la projection en direct de l'agonie d'une petite fille dans un marécage, jusqu'à la présentation journalistique de l'exécution d'une femme condamnée à mort et achevée quatorze ans après son crime, en y ajoutant l'image de l'hilarité sadique de ceux qui apprennent la nouvelle et la fêtent dans un bistrot à grandes lampées de whisky.

La violence aussi paye bien: le déferlement des thrillers américains en témoigne. Et, comme les MacDonalds, elle fascine tout particulièrement les enfants qui y trouvent même, outre l'agressivité croissante et la délinquance juvénile, des modèles de technique du meurtre dont il arrive de plus en plus souvent, et pour de plus en plus de jeunes, de s'inspirer.

Pour les adultes l'image menteuse ou l'interview truqué ont une conséquence plus meurtrière encore: lorsqu'à Timisoara on tire de la morgue les cadavres d'une mère et d'un enfant (morts à des moments différents) et que le montage est réussi, l'on fait croire à un massacre sauvage qui conditionne l'opinion pour la modeler selon les besoins politiques du moment.

Lorsqu'à la télévision américaine un témoin oculaire raconte comment des soldats irakiens ont tiré des nouveaux-nés de leurs couveuses et les ont fracassés sur le sol, le président Bush invoque ce témoignage pour faire accepter à l'opinion le massacre d'un peuple aussi barbare, et, plusieurs années plus tard, l'assassinat par l'embargo d'un enfant toutes les six minutes.

Et puis, l'oeuvre accomplie, il est révélé que le témoin oculaire était la fille de l'ambassadeur du Koweït qui n'avait pas mis les pieds dans son pays au moment où s'y trouvaient les troupes irakiennes.

C'est là l'un des chefs-d'oeuvre de l'efficacité de l'image, non seulement marchandise mais arme de guerre.

Le dressage et la banalisation de la violence commence tôt. Les statistiques américaines estiment qu'un enfant de six à quinze ans dépense environ quarante heures par semaine à regarder la télé ou à manipuler des jeux vidéos (où l'on peut par exemple se prendre pour un champion sportif en tripotant des boutons sans effort pour réaliser une performance.)

A tous les niveaux, la télévision cultive la passivité et s'oriente vers le nivellement par le bas, sous prétexte que le public veut çà, n'ayant en effet le choix qu'entre les productions de ces directeurs de conscience inconscients, des sous-hommes promus vedettes des spectacles de variétés et des programmateurs de films.

Une anticulture, fabriquée à Hollywood par les élites monétaires du monde, est relayée, de Dakar à Paris ou à Taipeh, par les cinémas, les télévisions, les cassettes vidéo.

La fréquentation des cinémas, l'audience des films, les relevés de prêts des vidéothèques, les taux d'écoute des télévisions l'attestent: l'écrasante majorité des images de la vie diffusées dans le monde tend à banaliser la violence et l'épouvante, et ce sont les thrillers; à exalter le mythe du plus fort et de l'invincible, de Tarzan à James Bond; le racisme, et ce sont les westerns; l'ordre et la loi, et ce sont les polars.

Culte des idoles et idolâtrie de leurs plus fausses vies, avec tous les ersatz de la drogue et du décibel.

Tel est le résultat de l'entrée de la télévision dans la logique du marché et de sa liturgie publicitaire.

M. Hersant, énonçait clairement la loi dominante: "Je dis qu'un film est bon ou qu'un programme est bon lorsqu'il fournit un bon support aux messages publicitaires."

Ainsi s'instaure la dictature de l'audimat, mesurant le nombre de téléspectateurs d'une émission. L'audimat conditionne à la fois les prix de la publicité et les crédits accordés aux programmes. L'un des producteurs d'émissions de variétés à TFI, M. Albert Ensalem, déclare à Télérama: "Plus on est au ras des pâquerettes, plus on fait de l'audience; c'est comme ça. Est-ce qu'on doit faire intelligent contre les téléspectateurs? Eux ils n'ont pas à réfléchir. Alors arrêtons de jouer aux donneurs de leçons."

Il y a là une incitation permanente et décisive au racolage, à la démagogie, à la veulerie courtisane à l'égard d'une opinion publique manipulée par la publicité, les médias, la télévision elle-même qui, ainsi, ne raconte pas l'histoire, elle la fait. Dans le sens de l'abandon, de l'aveuglement du marché et de la désintégration de tout esprit critique et de tout esprit de responsabilité. Depuis les sondages faits non pour refléter l'opinion mais pour la manipuler, la suffocante ineptie des jeux télévisés et des loteries, faisant miroiter les chances de l'argent facile, jusqu'à des informations qui n'en sont pas, où l'on nous soumet à la contemplation hébétée des catastrophes du monde. Tout tend, par opportunisme commercial, à infantiliser l'opinion, sans rien, (sauf à dose homéopathique et après onze heures du soir) qui puisse nous aider à comprendre les événements de cette fin du deuxième millénaire, ou, au moins, nous montrer le spectacle d'une vie proprement humaine.

L'argument selon lequel le public ne veut pas autre chose est une imposture: on ne lui laisse en effet choisir, dans les sondages, qu'entre le détestable et le pire.

Gérard Philippe jouait le Cid devant un public de quinze mille spectateurs enthousiastes, et Jean Vilar faisait salle comble au palais de Chaillot comme dans des théâtres de banlieue en jouant aussi bien des tragiques grecs que des pièces de Bertold Brecht.

Ce n'est donc pas le public qui est coupable, mais ceux qui le décivilisent.

Il y a là une forme de pollution des esprits, plus dangereuse que tout autre atteinte à la santé de l'environnement naturel ou spirituel.

C'est pourquoi, dans l'esprit de la Déclaration des devoirs, le prétendu libéralisme ne doit pas laisser le droit de tuer l'esprit comme les corps, à de prétendus journalistes vedettes qui n'ont même pas conscience des finalités et des responsabilités éducatrices de leur mission.

Il est paradoxal qu'on exige des médecins, après leurs études professionnelles pour soigner les corps, un serment d'Hippocrate, et qu'à ceux qui, chaque jour, devraient avoir pour mission d'apprendre à des millions d'auditeurs ou de lecteurs à se poser des questions sur le train du monde et sur leur responsabilité personnelle, critique, dans la préparation du futur, on ne demande rien de semblable. Recrutés soit à partir d'écoles de journalisme plus enclines à enseigner des techniques d'efficacité que des réflexions sur les finalités, ou, pire encore, à partir de ratés des autres professions: faire un critique d'art ou de musique, de celui qui n'a pu devenir un créateur en peinture ou en musique, et qui n'en possède que des rudiments culturels propres à encenser les modes du jour ou les calculs des marchands, il ne leur est demandé aucune garantie de responsabilité.

Pourquoi pas, comme au terme des études médicales, un serment d'Hippocrate, ne pas exiger, après leur avoir enseigné au moins des rudiments de culture et une interrogation véritable sur les finalités humaines de leur métier, un serment d'Hermès sur la déontologie du porteur de messages?

Cela ne suffirait pas, mais déjà attirerait l'attention sur l'un des problèmes majeurs de notre temps. Ce n'est pas seulement une école qui peut suffire à ce redressement.

Tous les membres de la société civile, doivent être associés au contrôle de la programmation et de la gestion de la télévision telles que des associations d'auditeurs et participants des organes fondamentaux de la société: syndicats ouvriers ou agricoles, universités, groupements culturels d'artistes ou de membres des professions libérales ou artisanales. Il s'agit d'obtenir le contrôle de tout un peuple et non pas de subir les dictatures ou les censures de tel ou tel parti, de telle entreprise de communication à finalité commerciale, de tels groupements de publicité qui financent et télécommandent les programmations.

Là comme ailleurs il ne s'agit pas de réformes mais de mutation car en ce domaine comme en tout autre, de l'économie à la politique et à l'éducation, la pire utopie c'est le statu quo.

3 -- Par une mutation de l'éducation

Comment créer une éducation à visage humain?

L'homme est l'animal qui crée des outils et des tombes.

Depuis Darwin des savants ont recherché les " chaînons manquants " permettant de passer de l'anatomie des singes à celles des hommes. Peu à peu, du pithécanthrope, découvert à Java par Dubois en 1890, aux découvertes de Leakey en 1959 à Oldoway (en Afrique orientale) et à ses successeurs, ces chaînons se sont multipliés, mais même s'il existe encore des découvertes anatomiques, d'autres paléontologues, pour combler ces lacunes, le problème n'est pas seulement celui de la similitude des structures: l'on est assuré de la naissance de l'homme lorsqu'à proximité de tels ossements préhistoriques l'on trouve des outils et des tombes.

C'est là que se situe la naissance de l'homme.

Marx a marqué la différence fondamentale entre l'évolution biologique et l'histoire humaine: les animaux ont subi l'une en perpétuant les instincts, les hommes ont fait l'autre en transformant l'outillage et l'environnement.

Sans doute le singe peut casser une branche ou ramasser un caillou pour assurer par exemple sa défense, mais il les rejette, le danger passé. L'homme, taillant un bâton ou un silex le conserve comme un moyen pour accomplir une multiplicité ultérieure d'actions. Ce détour est la première abstraction de l'acte de combattre, de tailler ou de construire.

La tombe est un autre témoin: la dépouille d'un homme n'est pas abandonnée dans la nature pour y être dévorée par d'autres espèces animales, ou pourrir. Le fait de creuser la terre et de recouvrir le cadavre, ou d'arranger des pierres pour le protéger, parfois même de l'ensevelir avec ses armes ou même des ustensiles et des aliments, est la première affirmation que la mort n'est pas seulement la fin de la vie biologique, mais plutôt le passage à une autre forme d'existence. Celui qui a organisé cette première célébration d'un au delà de la vie animale a au moins posé une question sur l'avenir, fût-il mystérieux.

Le mythe apportera une réponse à ce dépassement. Il est la naissance du sens au delà du fait. L'ébauche d'une transcendance, d'un franchissement de la réalité simplement perçue et subie, pour en expliquer l'origine ou pour en dessiner les fins.

Tel est l'homme. Déjà trop grand pour se suffire à lui-même, et projetant en des héros qui le dépassent, le chemin de ses futures grandeurs: Prométhée inventant le feu et les arts, ou, pour les chinois, le légendaire empereur Yu le Grand qui maîtrisait les torrents et créait l'ordre dans la répartition des eaux.

Ces mythes ne sont pas des ancêtres mineurs du concept, ils contribuent à le dépasser, ne se contentant pas, comme le concept, de découper le réel, mais anticipant le futur.

* * *

Le mythe

Le point de départ de l'éducation, c'est cet acte créateur de l'homme.

C'est aussi son point d'arrivée: faire de chaque homme un homme, c'est-à-dire un créateur, un poète.

Comment alors peut se situer la création artistique dans le développement de l'acte humain du travail, de la création continuée de l'homme par l'homme?

Comment le mythe peut-il être une composante de l'action pour transformer le monde?

S'il est le langage de la transcendance, cette transcendance ne peut être pensée en termes d'extériorité ni de puissance: ni transcendance d'en haut d'un Dieu, ni transcendance d'en bas d'une nature donnée toute faite.

Le mythe n'est pas participation mais création.

Le mythe chez Marx, n'est pas, comme chez Freud, une traduction, même sublimée, du désir, mais un moment du travail.

Différence fondamentale, car le désir prolonge la nature alors que le travail la transcende.

Faire du travail la matrice du mythe, comme d'ailleurs de toute culture par opposition à la nature, nous permet déjà de tracer une ligne de démarcation entre le symbole onirique et le symbole mythique. Le premier est expression ou traduction du désir, le second est un moment de la création continuée de l'homme par l'homme, sous forme poétique, prophétique, militante, mais toujours prospective.

Ainsi est écartée la confusion entre le mythe proprement dit et ce que l'on appelle faussement de ce nom: si le mythe est ce moment du travail par lequel l'émergence de l'homme s'affirme avec cette dimension nouvelle de l'être: l'efficace du futur, l'on ne saurait appeler mythe ce qui est simple survivance du passé, la raison paresseuse et dépassée de l'allégorie ou des fables étiologiques. Pas davantage ce qui est simple reproduction ou conservation du présent par une image qui devient norme de conduite. Ce stéréotype social, démultiplié par la propagande ou la publicité, est illusion et aliénation. Il tend non à promouvoir l'histoire mais au contraire à l'arrêter en donnant seulement un visage au désir; et en laissant l'homme tourner en rond, dans le cercle fermé de l'instinct. Les variantes en sont nombreuses, depuis la propagande hitlérienne de la race, ou l'érotisme comme moyen de publicité. Jusqu'à cet ersatz dégradé du héros mythique que constitue l'idole, offrant à la jeunesse l'illusion compensatrice d'une vie aliénée, d'une vie par procuration grâce à l'inflation du mythe: Diana pour Bérénice, Madonna pour Aphrodite...

Il est des mythes qui ne nous servent à rien ou qui nous desservent. Ils ne mènent nulle part. Il en est d'autres qui nous orientent vers le centre créateur de nous-mêmes, qui nous ouvrent des horizons toujours neufs et nous aident à franchir nos limites. Mythes clos, ou mythes ouverts qui sont en vérité les seuls mythes authentiques.

Nous réserverons le nom de mythe à tout récit symbolique rappelant l'homme à sa vérité d'être créateur, c'est-à-dire défini d'abord par l'avenir qu'il invente, et non par le passé de l'espèce qui simplement le pousse par l'instinct et le désir.

De tels mythes ne sont pas nécessairement des produits d'une mentalité primitive.

Ils impliquent un double arrachement au donné: à la nature extérieure et à notre propre nature. Ils sont un retour au fondamental: l'homme qui se dresse qui sait dire: non! à l'égard de ce qui lui est donné comme réalité.

Marx nous invitait à expliquer ainsi la fascination durable, à travers les siècles, des grands mythes, comme exprimant l'enfance de l'homme, se refusant à définir la réalité par la seule nécessité de l'ordre existant dans la nature ou la société, qu'il s'agisse de Prométhée, d'Icare, d'Antigone ou de Gilgamesh, tous affrontant l'avenir au delà de l'actuellement possible.

Dans chaque grand mythe, qu'il soit poétique ou religieux, l'homme ressaisit sa propre transcendance par rapport à tout ordre donné.

Et cela à partir de cette dimension spécifiquement humaine du travail: la présence du futur comme levain du présent.

Le propre des grands mythes comme "ouverture vers la transcendance" est plus maîtrise du temps que sortie du temps. "Le grand temps" du mythe permet à l'homme de revivre le matin du monde -- le moment de la création, de ne pas se saisir seulement comme un fragment du cosmos,

pris dans le tissu de ses lois, mais comme capable de le transcender, d'intervenir comme créateur.

Prométhée ou Antigone, tout comme d'ailleurs les prophètes d'Israël ou les récits évangéliques, nous disent qu'un nouveau départ est possible, que je puis recommencer ma vie et changer le monde. C'est ce qu'il y a de plus précieux dans ce "pouvoir d'interprétation" du mythe.

Jésus vient révéler à chacun que le présent n'est pas ce maillon nécessaire entre le passé et l'avenir dans la trame d'un destin, mais que "le présent est le temps de la décision". La transcendance, c'est la possibilité d'un commencement absolu.

La transcendance n'est pas seulement un attribut de Dieu mais une dimension de l'homme, le mythe est le rappel de cette transcendance, et l'appel, adressé à l'homme, d'exercer son pouvoir d'initiative historique.

Le sens de l'histoire est né avec le premier homme, avec le premier travail, avec le premier projet. Ce sens s'enrichit de tous les projets des hommes. Il demeure toujours une tâche à accomplir et une création.

Le mythe n'est donc pas technique d'une sortie de l'histoire mais au contraire rappel de ce qui est spécifiquement historique dans l'histoire: l'acte d'initiative humaine.

Le héros mythique est celui qui prend conscience d'une question posée à l'homme par une situation historique, qui en découvre le sens humain (c'est-à-dire dépassant la situation) et dont la victoire, ou l'échec même, constituent pour nous un éveil de responsabilité pour la solution des problèmes de notre temps.

Il n'est donc pas possible de dire, comme le fait Freud dans Totem et Tabou, que la mythologie est au groupe ce que le rêve est à l'individu: le rêve n'est que traduction d'une réalité préexistante, le mythe est un appel à franchir nos limites; il est ce que Baudelaire disait de l'oeuvre de Delacroix: "une pédagogie de la grandeur" (Pléiade, p. 1117).

Le travail a le rôle premier et constitutif dans la genèse du mythe qui en est un moment. Le travail animal est sur le simple prolongement du désir et des besoins de l'espèce, mais ce qui caractérise le travail spécifiquement humain, c'est l'émergence du projet, la création d'un modèle qui devient la loi de l'action.

Ce qui constitue la spécificité du symbole mythique, par rapport au symbole onirique, c'est précisément cette émergence du modèle.

Lévi-Strauss écrit: "l'objet du mythe est de fournir un modèle logique pour résoudre une contradiction" et il ajoute: "peut-être découvrirons-nous un jour que la même logique est à l'oeuvre dans la pensée mythique et dans la pensée scientifique."

Lévi-Strauss, comme Bachelard, a eu le mérite de souligner l'unité fonctionnelle du mythe et de l'hypothèse scientifique dans la notion de "modèle" qui les inclut.

Hector ou Oedipe Roi, comme les histoires des dieux, sont des interrogations sur le sens que l'homme peut découvrir ou donner à sa vie. Pas seulement une expression de ce qu'il est, mais une interrogation sur ce qu'il peut, et une exigence d'aller au delà.

La réalité ce n'est pas seulement une nature donnée avec sa nécessité propre, c'est aussi cette seconde nature créée par l'homme, par la technique et l'art, et c'est aussi tout ce qui n'existe pas encore, l'horizon toujours mouvant du possible humain.

Le mythe ne peut être conçu seulement comme un rapport à l'être, mais comme un appel à faire. Il nous révèle non une présence mais une absence, un manque, un vide qu'il nous somme de combler.

Ces mythes portent témoignage de la présence active, créatrice, de l'homme, dans un monde toujours en naissance et en croissance. Chaque grande oeuvre d'art est l'un de ces mythes.

Le réel n'est pas un donné mais une tâche à accomplir.

Le passage du concept au symbole est remise en question de tout ordre fini au sens d'achevé et conscience qu'il est simplement fini par comparaison à l'infini. Il s'agit cette fois d'une conversion au sens strict: nous étions jusque là, par les sens ou par les concepts, tournés vers ce qui est déjà fait, le mythe nous enjoint de nous tourner vers ce qui est à faire. Il nous appelle à n'être pas seulement constructeurs d'objets ou calculateurs de rapports, mais donateurs de sens et créateurs d'avenir. Le symbole exige ce décollement à l'égard de l'être, ce dépassement de l'être dans le sens et dans la création. Un proverbe bouddhiste dit: "Lorsque le doigt montre la lune, l'imbécile regarde le doigt."

Définir le mythe comme langage de la transcendance, ce n'est point négation de la raison mais dépassement dialectique dans une raison qui a conscience de se transcender toujours elle-même avec les ordres provisoires qu'elle a déjà constitués.

La mythologie c'est la déchéance intégriste du mythe comme le scientisme est la déchéance dogmatique de la science. La mythologie c'est la prétention de retenir seulement la lettre du mythe et non pas son esprit, le matériel du symbole et non sa signification. Antigone ne nous toucherait guère si elle n'était qu'obstination à accomplir le rite des funérailles de Polynice, et la Résurrection du Christ ne bouleverserait pas la vie des hommes depuis deux millénaires, s'il s'agissait d'un problème de physiologie cellulaire ou de réanimation.

Le mythe, libéré de la mythologie, commence là où le concept s'arrête, c'est-à-dire avec la connaissance non de l'être donné, mais de l'acte créateur. Il n'est pas reflet d'un être mais visée d'un acte. Aussi ne s'exprime-t-il point par concepts mais par symboles.

Il est l'acte créateur saisi du dedans, par l'intention qui l'anime. Cette connaissance, ce niveau de connaissance, n'a pas pour objet l'universel mais le personnel et le vécu. Elle donne sens à la création et déclenche l'acte créateur. Elle est appel, elle est acte, elle est personne: Hamlet, Arjuna ou Faust, ne peuvent se circonscrire en concepts mais seulement s'exprimer en un style de conduite personnelle par une réactivation de l'initiative historique du héros.

Le mythe, en son sens le plus élevé, se situe donc au niveau de la connaissance poétique et de la décision responsable et libre de l'homme. A ce niveau seulement, celui de la saisie de l'acte créateur et du choix l'on peut à la fois instituer et découvrir le sens de la vie et de l'histoire. Car ce sens on ne se contente pas de le découvrir comme du sommet d'une montagne on découvre un paysage: c'est tout un de recevoir ce sens par la connaissance et de le donner par l'action, de le vivre, dans le mythe, comme savoir et comme responsabilité, de parcourir, par la connaissance de l'histoire passée, le panorama du développement antérieur et de participer à la réalisation pratique, militante, de cette signification. Dans le mythe se révèle l'ordre, au double sens d'harmonie et de commandement.

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Ce texte extrait du livre de Roger Garaudy intitulé "L'Avenir: mode d'emploi", édité en 1998 par les éditions Vent du Large est aussi publié sur http://rogergaraudy.blogspot.com

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Tags : avenir, garaudy, homme, international, programme, unité
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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 16:27

 

 

UN BLOG DEDIER AUX AMERINDIENS...LE GENOCIDE...L IMAGE PARLE D ELLE MEME..MA PASSION.

 

Les arbres ont besoin d'amour, parle-leur

 

Aimons la création de Dieu

 

Le temps est venu d'adopter un mode de vie

respectueux de l'environnement,

par l'éducation

et par la réduction de la consommation d'énergie

 

On est tous responsables de la sauvegarde de la planète

 

Les arbres sont offerts à tous les hommes,

noirs, blancs, jaunes, rouges,

chaque parcelle de terre est sacrée

 

La terre est la mère 

l'animal est le frère

la bête, l'arbre, l'homme

partagent le même cycle

exaltons les merveilles de la nature

 

La terre n'appartient pas à l'homme,

l'homme appartient à la terre

 

Aujourd'hui les hommes sont devenus tyrans,

l'amour de posséder est devenu une maladie

 

Le peuple a fait des lois que les riches peuvent briser

et non les pauvres,

ils prélèvent des taxes sur les pauvres

pour entretenir les riches qui gouvernent

 

Ils revendiquent contre notre mère à tous

la terre pour eux seuls,

ils se barricadent contre leurs voisins,

ils défigurent la terre avec les constructions

 

Cette nation est comme un torrent

de neige fondue

sortant de son lit

et détruisant tout

 

indiens

http://notreterre.wordpress.com/category/amerindiens/page/4/

 

 

Grand Esprit écoute-moi,

laisse-moi marcher dans la beauté

et faisons que nous respections

les choses que tu as créées

 

Que je puisse comprendre les leçons

que tu as cachées dans chaque feuille

dans chaque roche

 

Fais que je sois toujours prêt

à me présenter devant toi

avec des mains propres

et un regard droit

 

Notes prises par eva R-sistons

en écoutant

"Des arbres et deux testaments"

Présence Protestante

(Virginie Crespeau)

septembre 2005

 

 

 

 

Une belle prière amérindienne pour la terre :


Pieds nus sur la terre sacrée

Chant iroquois :


Nous rendons grâces à notre mère la terre, qui nous soutient.
Nous rendons grâces aux rivières et aux ruisseaux

qui nous donnent l’eau.
Nous rendons grâces à toutes les plantes

qui nous donnent les remèdes contre nos maladies.
Nous rendons grâces au maïs et à ses soeurs les fèves et les courges,

qui nous donnent la vie.
Nous rendons grâces aux haies et aux arbres

qui nous donnent leurs fruits.
Nous rendons grâces au vent qui remue l’air et chasse les maladies.

Nous rendons grâces à la lune et aux étoiles

qui nous ont donné leur clarté après le départ du Soleil.
Nous rendons grâces à notre grand-père Hé-no,

pour avoir protégé ses petits-enfants des sorcières et des reptiles,

et nous avoir donné sa pluie.

Nous rendons grâces au Soleil qui a regardé la terre d’un oeil bienfaisant.
Enfin, nous rendons grâces au Grand Esprit en qui s’incarne toute
bonté et qui mène toutes choses pour le bien de ses enfants.

 

 

http://idacestmoi.wordpress.com/category/les-amerindiens/

 

 

 

 

Sagesse amérindienne


DEUX LOUPS


Un soir, un vieux Cherokee parlait à son petit-fils du combat

qui a lieu à l’intérieur des gens. Il disait :

« Mon petit, il y a une lutte entre deux loups à l’intérieur de chacun de nous.
« L’un est le Mal – c’est la colère, l’envie, la jalousie, le chagrin, le regret,

la cupidité, l’arrogance, l’apitoiement, la culpabilité, l’amertume,

le sentiment d’infériorité, le mensonge, l’orgueil, la supériorité et l’égo.
« L’autre est le Bien – c’est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité,

la bonté, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité,

la compassion et la foi. »
Le petit-fils a réfléchi pendant quelques instants,

puis il a demandé à son grand-père :« Quel loup va gagner? »
Le vieux Cherokee a simplement répondu : « Celui que tu nourris. »

 

 

 

Pensée navajos

 

«Les Navajos enseignent à leurs enfants que, chaque matin,
quand le jour se lève, il y a un nouveau soleil flamboyant et neuf.
Il naît chaque matin, il vit une journée et disparaît chaque soir

pour ne plus revenir.
Dès que les enfants sont en âge de comprendre,

les adultes les emmènent à l’aube et disent:
« Le soleil ne possède qu’une journée, tu dois bien vivre cette journée
pour qu’il n’ait pas gaspillé son temps précieux.
 » Reconnaître que chaque jour est précieux

est une bonne manière de vivre,
d’entrer en contact avec notre joie fondamentale.»

Pema Chödrön

 

http://idacestmoi.wordpress.com/category/les-amerindiens/

 

 

http://dc.img.v4.skyrock.net/dc3/amerindiens/pics/552143050_small.jpg

amerindiens.skyrock.com

 

Terre sacrée, le trésor dilapidé

 

 


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