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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 01:14

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TGE : le revers de la médaille

février 12th, 2012


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Toujours plus riche, toujours plus gros (voir TGE : vers The World Company ?). À première vue, les TGE s’apparentent à des « rouleaux compresseurs » que rien ne peut arrêter. Quel est donc le grain de sable qui pourrait perturber et, le cas échéant, faire dérailler des mécaniques apparemment sans faille ?

Comme souvent en pareil cas, la principale menace ne vient pas de l’extérieur mais est intrinsèque à l’organisation.


Toujours plus complexe

Vous vous souvenez de l’histoire de Sébastien, exposée dans le premier billet de cette série, TGE : les maîtres du jeu ? De cette situation kafkaïenne, on peut tirer un enseignement : les TGE vont devoir affronter des situations et des problématiques de plus en plus complexes.

Cette augmentation de la complexité est directement liée à leur taille et à la variété des situations auxquelles elles vont se trouver confrontées. Nous avons vu dans le précédant billet que l’effondrement des États-nations va mécaniquement entraîner un accroissement de la taille des TGE. Conséquence de cette inflation, la complexité à laquelle elles vont se trouver confrontées va augmenter corrélativement, ou plutôt exponentiellement.

En effet, doubler de taille, ce n’est pas multiplier par 2 mais plutôt par 3 ou 4 le niveau de complexité que rencontre l’organisation, que ce soit dans la gestion des priorités, la définition et la mise à jour des process internes, la coordination des collaborateurs… plus la « machine » grossit, plus la complexité augmente, plus cette « machine » devient inefficace car elle consomme de plus en plus d’énergie - en l’occurrence de temps-homme - à régler des problématiques d’organisation interne, plus elle est en décalage avec les besoins et la réalité du monde extérieur.

Cette constatation, vraie pour les États-nations, l’est également pour les TGE : leur taille sans cesse croissante est pour elles un piège fatal. Toujours plus gros implique nécessairement toujours plus complexe, lequel, à son tour, génère du « toujours plus inefficace », jusqu’à ce que le système s’effondre son propre poids.

La solution, ce serait de contrôler la croissance, d’essayer de ralentir la machine. Mais ce type d’option va aussitôt soulever deux objections majeures dans les conseils d’administration.

La première, c’est que ralentir la croissance a pour conséquence de laisser le champ libre à des concurrents toujours à l’affût de nouvelles parts de marché, de nouvelles opportunités, avec le risque de se retrouver « à la traîne », décroché, marginalisé. La peur de rater « une bonne opportunité » et le moutonisme qui prévalent dans la plupart des décisions d’entreprise seront, dans la majorité des cas, plus fortes que la sagesse « de ne pas y aller ».

La seconde, c’est l’avidité, la recherche et l’obsession du « toujours plus »… d’argent, de dividendes, de pouvoir. La cupidité et l’orgueil font alors bon ménage pour s’opposer à la raison.

Ne pas grossir constitue donc un challenge quasi-inatteignable pour une TGE. Une autre raison s’y oppose : comment employer le cash ? On peut bien sûr augmenter les dividendes mais les actionnaires vont pousser à l’investissement, au réemploi du cash dans des affaires qu’ils estiment profitables, à la diversification…. bref, tout concourt à augmenter la complexité de l’organisation.


Toujours plus visible

Autre conséquence de ces augmentations de taille et de richesse : les TGE, déjà très visibles, vont le devenir de plus en plus. Elles vont devoir consacrer toujours plus d’argent et de temps pour contrôler et soigner leur image et leur communication. Cette mise en lumière de leurs activités, de leurs pratiques et de leurs mœurs ne fera qu’accroître les risques auxquels elles auront à faire face.

Malgré leurs efforts pour contrôler « ce qu’on dit d’elles », les TGE vont rencontrer des difficultés croissantes pour combler le « grand écart » entre l’image qu’elles souhaitent donner d’elles et la réalité de leurs pratiques.

Par exemple, Apple, avec ses 100 milliards de dollars de trésorerie et son usage de pratiques quasi-esclavagistes dans les usines Foxconn en Chine (voir Mourir pour un iPhone), devra consacrer des efforts (lisez : argent et temps) toujours plus importants pour continuer de se positionner comme une « gentille marque à la pomme » qui crée « des produits sympa, cool et branchés ». Un jour, on est rattrapé par la réalité…

Toujours plus visible, donc toujours plus risqué. En se substituant aux États-nations dans leurs activités les plus rentables (pour prolonger l’exemple ci-dessus, il est intéressant de noter qu’Apple s’est lancé sur le marché des manuels scolaires via l’iPad et commence à se positionner comme une « multinationale de l’éducation »), les TGE se trouveront confrontées à des problèmes de nature politique, à des revendications citoyennes, à des menaces de boycott ou de consommation alternative.


Toujours plus concentré

Last but not least, la concentration croissante des richesses au niveau mondial va conduire – à terme – les TGE dans une impasse.

En effet, celles-ci ont bâti leur fortune et leur croissance sur l’existence d’une classe moyenne capable d’acheter massivement les produits et services qu’elles produisent : une société de consommation en expansion perpétuelle est pour elles une condition sine qua non de survie.

Ces TGE se trouvent actuellement dans une phase où elles pressurent tout ce qu’il est encore possible de pressurer d’un « consommateur » occidental – et notamment américain – surendetté et en voie de paupérisation tout en « mettant le paquet » sur la classe moyenne asiatique naissante qui représente, à ses yeux, un nouvel Eldorado.

Mais tout ceci n’aura qu’un temps. La vitesse à laquelle les inégalités croissent en Chine (voir Le Second Empire) entraînera inéluctablement, sans doute plus vite qu’on ne l’imagine, le déclin et la paupérisation de cette classe moyenne mort-née.

La concentration des richesses des individus, qui tarira les sources de revenus des TGE, pourrait entraîner, à son tour, une phase ultime de concentration de ces dernières. Un Big Brother, une World Company pourrait-il alors voir le jour ? L’annoncer aujourd’hui relèverait du fantasme de politique-fiction. Au fond, il est fort probable que ce « système TGE » aura explosé en vol avant d’atteindre ce stade.

Pourquoi ? Tout simplement parce que richesse et taille sans cesse croissantes ne suffiront pas à contrebalancer les problèmes liés à une complexité constamment accrue et à une visibilité toujours plus forte, génératrice de conflits et de revendications. En devenant État-Providence, l’État-nation a probablement déclenché le processus qui le mènerait à son déclin ; en devenant TGE, l’entreprise a certainement fait de même.

Dans les deux cas, tout est question de temps et de vitesse d’accélération. Plus la transformation a été, est ou sera rapide, plus la croissance a été, est ou sera forte, plus le risque d’effondrement lié à la gestion de la complexité et de la visibilité a été, est ou sera élevé.

Après avoir connu l’apogée, les TGE connaîtront donc à leur tour le déclin : inefficacité croissante, critiques externes et internes, baisse des bénéfices, contestation de leur rôle et de leur utilité, revendications en tout genre…


Les deux phases du « nouveau Moyen-Âge »

Que conclure de cette série de billets ? Que nous pourrions sans doute assister à un « nouveau Moyen-Âge » qui se déroulerait en deux phases :

  • première phase, le haut nouveau Moyen-Âge, qui verra le déclin des États-nations et la prospérité des TGE. Pour elles, ce sera alors « toujours plus riche, toujours plus gros » ;
  • seconde phase, le bas nouveau Moyen-Âge. Les « toujours plus complexe, toujours plus visible, toujours plus concentré » prendront alors le dessus, avec pour conséquence que les TGE entameront à la fois une période de concentration et de déclin.

Les signaux annonçant l’entrée dans cette première phase sont d’ores et déjà visibles : nous assistons actuellement à des « écroulements » successifs de structures publiques surendettées et devenues incapables de gérer leur taille ainsi que la complexité des situations auxquelles elles sont confrontées.

Quant à la seconde phase, elle ne peut aujourd’hui qu’être déduite de la première, même si des signaux (très) discrets d’une « autre vision de la société » se font jour en ordre très dispersé mais sans constituer, et de très loin, une pensée structurée et cohérente.

On pourrait objecter que cette représentation du futur s’apparente trop à un « copier-coller » de ce que nous avons connu entre la chute de Rome et l’an 1500. Permettez-moi alors, à titre certes assez inhabituel, de conclure par une citation de l’Ecclésiaste : « ce qui sera dans l’avenir a été antérieurement. »


Lundi
© La Lettre du Lundi 2012

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 05:43

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Usine Renault : Tanger sera-t-il le Vilvoorde de Sarkozy ?

Posted: 09 Feb 2012 11:55 PM PST

 

On ne pouvait pas rêver plus mauvais timing pour le président de la République, qui essaie en vain de conjurer de mauvais sondages. Renault inaugurait hier une nouvelle usine au Maroc, où sera produit le nouveau monospace de la marque Logan.
Quand Dacia cannibalise Renault
La stratégie de Carlos Ghosn est compréhensible dans le cadre actuel de la globalisation néolibérale. Le marché automobile est un marché difficile, plus concurrentiel que la plupart, où les marges sont donc nettement plus faibles et où le moindre retournement de marché se traduit par des pertes. Même PSA, malgré une gamme très dynamique et un renouveau spectaculaire de Citroën, a fait des pertes en 2011, du fait de la mauvaise conjoncture économique.
 

Dès lors, la seule solution est de trouver de nouveaux relais de croissance et d’abaisser les coûts de production. La marque Dacia a paradoxalement sans doute sauvé le groupe Renault en répondant à cette double question puisque le groupe a défriché le segment des véhicules à bas coût, créant un relais de croissance, tout en baissant ses coûts. Cela lui a permis de compenser les mauvaises performances récentes de sa gamme, qui se cherchait sur le style.

Carlos Ghosn exagère un peu quand il dit que « la marque Dacia n’est pas concurrente de Renault » ou qu’il sous-entend que cette usine n’aura aucun impact négatif sur les ventes de la marque au losange. Le marché français (où Renault a perdu alors que Dacia a beaucoup progressé) démontre le contraire. En outre, la nouvelle Dacia est une concurrente frontale du Scénic, produit à Douai. Bien sûr, elle ne la concurrence pas frontalement, mais il y aura forcément un impact.
Changer les règles du jeu
Il faut être clair, dans le contexte actuel, Renault ne pourrait pas produire ses véhicules à bas prix en France. En revanche, nous pourrions mettre des écluses commerciales pour éviter que ses voitures produites par des ouvriers payés 240 euros par mois (moins de 20% du SMIC Français) ne viennent concurrencer aussi durement les productions françaises. En outre, le cas de Renault est d’autant plus problématique que l’Etat est actionnaire à hauteur de 15%. Que fait le gouvernement ?
Bien sûr, quelques dirigeants de droite se sont émus de l’ouverture de cette usine. Mais ces déclarations révèlent une sacrée hypocrisie car l’UMP est au pouvoir depuis 10 ans et avait donc tout le loisir, soit d’influer sur les décisions prises par Renault, soit pour changer le cadre actuel. N’oublions pas qu’en 2005, Renault, Peugeot et Citroën produisaient plus de trois millions de voitures en France et que depuis 2009, ce chiffre est tombé sous la barre des deux millions.
Nicolas Dupont-Aignan a bien raison de pointer le double discours du gouvernement sur ce sujet. On ne peut pas dénoncer l’ouverture de cette usine alors que l’on est aux affaires depuis 10 ans ! Soit dit en passant, cela montre bien que l’anarchie économique que PS, Modem et UMP ne veulent pas remettre en question, produit une désindustrialisation massive de notre pays. Seule une véritable politique protectionniste permettrait de reconstruire notre tissus productif.
A un moment où tous les partis mettent en avant la production en France, l’exemple de Renault démontre la vacuité de leur discours. Dans le système actuel, il est vain d’espérer autre chose. Seule la mise en place d’un protectionnisme ciblé, mais aussi volontaire, permettra de renverser la tendance.
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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 08:11
Vendredi 10 février 2012

Naomi Klein

10 février 2012
Par Okeanos
Naomi Klein

Naomi Klein

Comme vous le savez si vous lisez Okeanews, un nouveau documentaire est en préparation en Grèce : « Katastroïka » (voir ici pour soutenir le projet).

Dans le cadre de ce documentaire, une interview de Naomi Klein a été réalisée dont voici un extrait (transcription -je remercie très chaleureusement Panayota pour son aide – après la vidéo) :

 

Transcription :

- « Ce qui se passe actuellement en Grèce, ressemble en quelque sorte à ce qui s’est passé en Corée du sud durant la crise asiatique, dans le sens où il y a eut cette guerre évidente avec la démocratie. La Corée du sud était en pleine période électorale quand le FMI a obligé tous les candidats à la présidence à signer l’accord passé avec le FMI. En réalité le FMI a annulé le sens même des élections.
Et peu importe le résultat des élections, l’accord reste inchangé parce qu’ ils redoutaient que celui qui négocie avec le FMI, n’aura pas une grande influence politique pour imposer l’accord et perdra les élections.

C’est le moment ou le masque tombe complétement et où le système des marchés est en guerre avec la démocratie. Les projets du néolibéralisme sont de discréditer la démocratie et de faire en sorte que les élections deviennent une course au candidat le plus populaire. Les marchés veulent de la sécurité. La sécurité que les élections n’amènent aucun changement au statu quo des affaires.
Et il y a beaucoup de mécanismes pour assurer ce statu quo. La soit-disant indépendance de la banque centrale  est un de ces mécanismes avec lequel ils disent : « les hommes politiques ne peuvent pas toucher à nos jouets ».

Dans « la Stratégie du Choc » je raconte que c’est ce qui s’est passé au Chili durant la période transitoire  vers la démocratie. La fin de la dictature de Pinochet est survenue comme le régime Pinochet l’a voulue. C’était une transition contrôlée. Les « Chicago boys » (groupe d’économistes qui ont travaillé avec Pinochet) disaient ouvertement qu’ils allaient réinventer le sens, la définition de la démocratie, vers une démocratie technocratique.

Dans la réalité il s’agit d’une démocratie où l’économie est hors d’atteinte des politiques. Ils ont utilisé des mécanismes constitutionnels, de sorte que tout changement des règles du jeu économique devienne impossible ou illégal. Les programmes de restructuration sont  une des manières d’atteindre leurs buts. Les accords du libre échange en est une autre.

Il y a plusieurs manières de raconter l’histoire du néolibéralisme, comme l’histoire du « comment lier les mains de la démocratie », de sorte qu’elle ne puisse pas inciter le pouvoir à changer l’économie.

La Grèce est considérée comme une nation peuplée d’enfants à qui il faut retirer des mains les clés de la voiture. »

Nous y sommes. La stratégie est bien en place en Grèce depuis quelques années. Le dernier article de Panagiotis Grigoriou, qui revient sur 2 années de choc total, montre bien la ligne de conduite utilisée.

Briser le mécontentement. Assurer qu’ »il n’y a pas d’autre solution » quitte à s’asseoir sur la constitution grecque. Laisser la population dans l’incertitude en changeant les règles chaque semaine. Le match d’hier semble terminé. A moins que…

Fin de partie ?

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  http://www.okeanews.fr/strategie-choc-grece-interview-naomi-klein/

 

 

Sur ce blog,

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A l’origine de la dette publique, une loi de 1973 sur la Banque de France ?

 


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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 22:47

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Mercredi 8 février 2012
391067_317712491594694_100000678381250_1034417_164-copie-1.jpgDes fonds spéculatifs menacent Athènes de porter plainte pour violation des droits de l’homme

Pauvres droits de l’homme!

Négociations avec la Grèce au sujet de la restructuration de sa dette

Des fonds spéculatifs vont menacer la Grèce de porter plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme si elle les contraint à restructurer sa dette. C’est ce que relate le «New York Times» en se référant à des entretiens qui se déroulent entre investisseurs financiers et avocats. Il se pourrait que ceux-ci invoquent une éventuelle violation du droit à la propriété. Les investisseurs essaieraient ainsi de contrecarrer la menace du gouvernement d’exercer une contrainte légale sur les créanciers privés.
En effet, la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) protège, certes avec de nombreuses restrictions, la propriété à l’article premier de son premier Protocole additionnel. Comme les pays membres disposent d’une grande liberté d’appréciation, les juges strasbourgeois ne reconnaissent que rarement la violation. La protection de la propriété que garantit la CEDH ne va pas aussi loin que la Loi fondamentale allemande. Et l’on peut se demander si de simples créances entre entreprises en relèvent, en tout cas quand le débiteur deviendrait insolvable. De plus, on ne peut faire appel à la CEDH que lorsque les voies judiciaires nationales sont épuisées.
Maintenant des premiers résultats semblent se dessiner dans les négociations entre les détenteurs privés d’emprunts d’Etat, représentés par l’Institute of International Finance (IIF), et le gouvernement grec. Au moment de boucler cette édition, les créanciers privés et le gouvernement n’étaient pourtant pas encore parvenus à un compromis. Les entretiens ont été menés d’arrache-pied à l’échelon le plus élevé. Selon les informations fournies par Bruce Richards, président du fonds spéculatif américain Marathon Asset Management, le compromis pourrait consister à offrir aux créanciers, en échange de leurs anciens emprunts d’Etat grecs et de la renonciation au remboursement de leurs créances, de nouvelles obligations à échéance de 20 à 30 ans, l’intérêt annuel étant de 4 à 5%. Cette transaction représenterait pour les créanciers une perte de 68% des anciens emprunts, ce qui correspondrait à une valeur actuelle de 32 centimes par euro investi dans le passé.
Reste à savoir combien de créanciers participeront à cet échange de dettes «volontaire». Nombreux sont ceux créanciers qui ne s’estiment pas représentés par l’IIF. Certains des fonds spéculatifs qui tenteront de recourir à la voie judiciaire pour contraindre la Grèce à rembourser complètement ses dettes, ce que le gouvernement grec pourrait éviter en recourant à une modification des conditions d’emprunts à effet rétroactif (collective action clause). En outre, on ne sait pas comment éviter l’échéance des contrats d’assurance contre les faillites, ce que souhaitent les politiques.    •

Source: Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20/1/12


(Traduction Horizons et débats) http://www.horizons-et-debats.ch:80/index.php?id=3122

 

 

Sur ce blog,

 

InternationalKosovo/trafic d'organes: placer l'enquête sous le contrôle de l'Onu (Moscou)

Kosovo/trafic d'organes: placer l'enquête sous le contrôle de l'Onu (Moscou) Dossier: Statut du Kosovo 1http://fr.rian.ru/world/20120208/193310512.html NEW YORK (Nations unies), 8 février - RIA…

 

Pour lire la suite cliquez ici

 

 

 

  Lire aussi, :

 

Panique à Bruxelles, la Grèce étudie la sortie de l’euro

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 22:12

http://archives.tondeuse.eu.org/IMG/arton139.png
http://clefdedepart.over-blog.com/article-bordeaux-sans-papiers-et-demandeurs-d-asile-a-la-rue-42449951.html

Témoignage d’un demandeur d’asile

La  demande d’asile, une  vie en suspens   



     J’ai quitté  mon pays, pour des raisons de sécurité. J’ai rejoint un Centre d’Accueil totalement isolé, quand cela est devenu une nécessité. C’est là que j’ai dû attendre la réponse à ma demande d’asile. Des années durant.

Rétrospective et vue d’ensemble :

     Bien que sachant  ce qu’est la vie dans un Centre d’Accueil,  j’étais par contre loin de m’imaginer ce que j’allais y trouver et encore moins que j’allais y passer autant de temps, loin de la vraie vie, en dehors de la société.
     Les problèmes de santé s’accumulant au fil du temps, ce fut une lutte pour la survie de tous les instants, au centre de laquelle trônait le restaurant, tel un lieu de culte trois fois quotidien : aller manger est la seule activité continue de la plupart des résidents. Il suffit de quelques mois sur les lieux pour prendre du poids.
    Je n’ai pu ni aller dans un autre Centre, ni me rapprocher d’une ville universitaire, plus tard. En général, la tactique courante des résidents pour obtenir un transfert est de récidiver dans le délit. D’autres préfèrent y rester  car ils reçoivent des soins qui nécessitent un suivi hospitalier. Quand la maison sociale est finalement arrivée,  j’étais pour ma part trop malade pour me prendre en charge. J’y ai donc renoncé.
    Et quand bien même  les occupations trouvées ou improvisées s’étaient voulues un exutoire et ont vu les minutes et les heures se volatiliser, cela ne change rien à la réalité. Le temps qui coule inexorablement se rappelle à vous, impitoyablement.
D’autant plus que des drames proches ou ceux plus lointains provenant de votre région, de votre contrée ou quartier, ou d’autres parties du monde, secouent les terres et les hommes, au quotidien et dans la durée. Que dans ce trou hors de la vie, des hommes et des visages de tous les horizons défilent à un rythme tel qu’il est rare que votre mémoire en garde une trace ou un signe aussi infimes soient-ils. Et que par-dessus tout, votre santé qui décline jour après jour vous tarabuste et vous rappelle à bon ordre, alors que vous pouvez si peu faire.
    N’était-ce la touche d’humanité sciemment voulue par ces membres du personnel qui font leur travail avec chaleur – pour ne pas parler de ceux qui portent leur hostilité à fleur de peau - malgré les moyens très limités dont ils disposent, un tel milieu  serait vraiment un monde de la folie ou de la perdition.
    Comment survivre en effet dans l’attente et à l’attente, dans les conditions de vie d’un Centre plus proche d’une prison que d’un lieu de vie et garder la raison ?  A tourner en rond, d’un Centre à un autre, ou dans le même, des gens sont devenus fous ou presque...


Etat des lieux d’un Centre :

     Les conditions de vie qui se surajoutent à la détresse qui a motivé le départ et le refuge dans un territoire inconnu,  ont une part déterminante dans la perdition ci-dessus évoquée. Un tour succinct des lieux peut expliquer bien des choses.   
     Le  numéro… : Dans un Centre vous êtes un numéro. Malgré les trésors d’attention déployés par le personnel  pour appeler chacun par son nom, vous êtes le numéro tel...  Ce sera votre dénominateur dans le Centre.
     La chambre : A l’arrivée, on vous donne votre literie et on vous assigne une chambre. Ceux qui viennent en  famille sont  regroupés dans une chambre commune. Les personnes isolées, sont affectées dans des chambres collectives. De dimensions variées, ces dernières  peuvent contenir jusqu’à 12 personnes et plus. On commence généralement par affecter les arrivants dans les grandes chambres, puis selon leur place dans la liste d’attente, on les affecte dans des plus petites quand des places se libèrent.
    Les chambres à deux sont les plus convoitées, c’est une forme de luxe, recherché par tous. Comme il n’y a qu’un petit bloc qui dispose de chambres à deux, elles sont réservées aux cas extrêmes. Si l’on est sur la liste, il fait attendre son tour.
    Il est clair qu’en dehors de la chambre, le reste des commodités est commun. Cette promiscuité est un calvaire quotidien pour ceux dont la culture d’origine, les habitudes ou l’éthique privilégient une certaine  intimité et une conception particulière du respect de soi.
     La restauration : Les résidents ont droit au petit déjeuner et à 2 repas, par jour dans le restaurant du Centre. Dans mon Centre, c’est le système du self- service qui est pratiqué. Le résident choisit parmi les variétés du jour,  ce qui lui sied. Dans ce Centre, fait exceptionnel, les repas  sont chauds. Les végétariens et les malades soumis à des restrictions ne sont pas en reste. Les végétaliens et les personnes qui ont des sensibilités par contre, peuvent toujours attendre. Il n’ya rien pour eux.
      Les résidents musulmans d’origine asiatique sont ceux qui insistent le plus à propos du Halal. Taraudés par la faim, ils ravalent leur inquiétude et se font une raison.  
     On sert des frites deux fois la semaine. L’ambiance est alors à la fête, bien que les rations soient insuffisantes. Une poignée parfois. Cela n’est pas un problème pour ceux qui mangent peu, mais les autres ? Ils doivent attendre le second tour, et encore…
     Les gens peuvent aussi réserver une place à la cuisine des résidents et combiner à celle du restaurant, leur cuisine du terroir.
     Au restaurant, il y’a du thé et du café, à volonté.
     En général, on jette beaucoup de nourriture dans le Centre. Des plats pleins atterrissent à la poubelle, et du pain. Car la nourriture est aussi insipide qu’indigeste et les quantités astronomiques.  Les résidents n’ont pas le reflexe de ne prendre que ce qu’ils peuvent manger... Par inconscience, machinalement ou par rage. Ou parce qu’ ils ne peuvent avaler, malgré l’envie. Aussi parce qu’ils ont peur d’être mal jugés, puisqu’ils pensent devoir s’adapter à tout prix !
     Il existe des centres où les résidents  préparent à manger, en achetant dans le magasin du Centre, ce qui leur convient. Et des Centres où parait-il on ne sert que des repas froids.   
     L’habillement : La vesti-boutique sert à fournir de l’habillement. Les résidents peuvent y aller périodiquement dans des délais fixes.  Ceux qui ont la chance d’être inscrits à l’heure de l’ouverture peuvent, s’ils savent fouiner tomber sur de bonnes choses, à porter comme ils disent dans l’enceinte du Centre. La vesti-boutique est  une aubaine pour certains  qui constituent  des stocks qu’ils revendent à l’extérieur ou envoient dans leur pays.
     Les vêtements peuvent être remisés dans l’atelier de couture.  Mais parce que  les responsables  sont débordées, il faut savoir attendre. Les plus malins arrivent à leur fin sur le champ,   les autres auront à patienter longtemps.
     Les déplacements : Quand on réside dans un  Centre isolé on ne peut aller en ville à 15 KM, qu’en s’inscrivant la veille à la navette, pour l’aller et retour, car on pourrait ne pas trouver de place, si on ne le fait pas assez tôt. Les navettes de la matinée étant exclusivement réservées aux déplacements médicaux et autres démarches en rapport avec la procédure, on ne peut les prendre qu’en cas de chance, soit si une place est disponible.
    On  va en ville  pour faire des petits achats dans les grandes surfaces. Si on rate  le retour,  il  faudra attendre la navette de  20h 30 ou celle d’après , dans une autre gare. Car à la campagne, le transport commun est rare,  il n’y a plus de bus après  17 h30.
    On a  droit à un ticket de train et de bus ou de tram  pour aller aux rendez-vous officiels ayant trait à la procédure. Une fois qu’on a consommé son lot, on ne  plus en avoir . Pour le résident du Centre, le prix d’un ticket aller-retour jusqu’à Bruxelles, équivaut à  2 fois ce qu’il pourrait gagner en une semaine de travail communautaire, plus l’argent de poche. Les résidents se débrouillent  alors pour avoir des tickets à prix réduits. Mais c’est tout de même trop cher.
    Les activités communautaires : Le grand souci d’un résident qui ne veut pas ou ne peut recevoir d’argent de l’extérieur, c’est de trouver des  ressources. C’est pourquoi, il y’a souvent des frictions et des frustrations relatives à la distribution des activités à caractère communautaire, auxquelles il ouvre droit toutes les deux ou trois semaines. Les tarifs sont symboliques, mais ce sont les seules activités payantes.
    La demande étant forte, la distribution des activités d’intérêt collectif se fait par roulement, et quand il y a des tâches supplémentaires ou des défections, par tombola. Ce pécule sert généralement à satisfaire les petites envies relatives à la restauration et à l’habillement.
    Les activités à caractère culturel : Pour l’animation, le Centre propose des activités hebdomadaires internes ou externes : piscine, gym, bricolage, randonnées, match de foot ou à des cours de langue… Le cinéma est le loisir préféré des résidents. Des disputes éclatent souvent au moment  du départ, tant la demande est forte et les moyens de transport  limités…Si la programmation est maintenue, une navette de sept places lui est réservée.  
    Les enfants et mineurs doivent obligatoirement aller à l’école à l’extérieur. Quoiqu’il ne soit pas aisé de trouver des places dans les écoles, ni de convaincre tous les mineurs et parents de l’importance du suivi. Les adultes peuvent s’ils le désirent suivre des formations à l’extérieur : français, informatique, généralement. Le Centre donne également la possibilité de s’inscrire à des cours de langue à distance.
    Pour mettre de l’ambiance, il y’a quelque deux fois l’an des soirées dansantes, les résidents s’y défoulent. On fête Halloween et à l’occasion, on donne un repas du monde. On y organise aussi des rares occasions d’échange et de rencontre avec l’extérieur .
    Du stress et des dérives : Ce n’est donc pas le vide, mais sur le long de l’année, c’est si peu. Mais surtout, le stress est tel que le résident passe à côté de ces rares  occasions de détente et d’acclimatation. Il en est qui en cinq ans de résidence dans un Centre,  ne se sont inscrits ni en cours de langue, ni suivi une formation. C’est dire le marasme !
    Car quand bien même il se forcerait, le résident d’un Centre  est ailleurs : sa vie est entre parenthèse et son avenir lui échappe. Il attend. Dans l’incertitude. Il attend. Quand bien même il le voudrait, il lui est si difficile d’apprendre. Car si à  l’arrivé il était déséquilibré, il  l’est  d’avantage au Centre.
     Dans ces conditions, l’alcool et la drogue peuvent devenir un refuge, c’est d’autant plus facile qu’il peut s’en procurer, puisqu’il y’a des receleurs sur place. Le manque de ressources ou l’appât du gain, ouvrent la voie à un autre commerce informel, encore plus dégradant.
    Dans ces conditions,  il est difficile de tenir le cap et de ne pas devenir  un grand malade. Parfois en un rien de temps.
    La santé : On vient au Centre pour des raisons politiques, mais également  pour des raisons de santé, entre autres. Certains y arrivent malades et huit mois plus tard, ils sont toujours au même stade. D’autres sont pris au sérieux parce que leur maladie est évidente, ou qu’ils font la comédie du grand malade. Mais toujours, les délais de prise en charge s’allongent et rendent la situation encore moins vivable.
    Pour pallier au rejet de leur demande politique, beaucoup essaient de constituer un dossier en vue d’obtenir une régularisation médicale sur la base de  leurs soucis de santé. Et se demandent à quel saint se vouer quand le scanner dément l’échographie ou que cette dernière dément le scanner.
    La violence est dans les deux camps. Le médecin qui soupçonne tout le monde, et qui banalise des cas extrêmes, sauvés in extremis par une intervention externe, et les résidents souffrants qui accusent d’être discriminés ou  laissés pour compte.
    On y voit des malades de tout genre, toutes les misères humaines sont concentrées dans ce microcosme,  hors du monde. De celui qui se fait opérer de son ongle ou d’une déformation du nez qui n’est visible que pour lui, à celui qui ne trouve pas d’écoute alors qu’il n’arrive pas à bouger. Il y’a de tout. Et des plaintes de partout.
    Il y’a aussi ceux qui ont attrapé dans le Centre des maladies lourdes : diabète, sensibilités graves, cardiopathies, suite à une Décision négative ou à cause du mode de vie démentiel, le SIDA consécutivement  à un mariage … Ceux auxquels le Centre aggrave les problèmes et ceux auxquels il donne une clef, aussi dramatique soit-elle.
    On y côtoie le paroxysme de la souffrance et de la déchéance autant que de la grandeur. Tel ce Monsieur, qui arriva dans un stade terminal, porté par l’espoir, droit et souriant alors qu’il pouvait à peine se mouvoir. Il refusa, dans une générosité paradoxale  pour quelqu’un qui a vécu la moitié de sa vie en  prison pour des raisons politiques,   d’être enterré dans le pays d’accueil  et insista pour être rapatrié. Il s’en retourna  grâce aux dons de ses compatriotes du Centre, mourir auprès de son peuple…C’est dire qu’il y’a des hommes qui ne savent pas ce qu’est le désespoir!
    Pour résumer, on ne repart pas du Centre indemne.  Sauf à y passer un temps très limité comme ces personnes qui arrivent avec des carnets d’adresses et se faufilent au  travers des mailles. Ou arrivent bardées de documents car elles se préparèrent longtemps, à l’avance.


En dehors du Centre :


    La maison sociale tous types confondus, est prévue pour être attribuée après  un passage de huit  mois dans un Centre. Il se peut qu’elle arrive  plus tard. Les résidents d’un Centre l’attendent avec impatience, et en parlent comme d’un rêve. Ce n’est pourtant pas la vie en rose. Une fois qu’ils y sont, ils déchantent souvent. Il y’en a qui regrettent le Centre avec sa prise en charge rapprochée, les autres l’apprécient un peu ou beaucoup.
    La  réalité est qu’en maison sociale, on vivote. On y subsiste dans un simulacre de liberté qui n’en est pas une. Et pour la plupart, dans l’ennui total.
    On a bien un permis de travail qui souvent ne sert à rien : les employeurs ne peuvent recruter quelqu’un dont la situation peut changer le lendemain. Ce permis est par ailleurs annulé par une Décision négative et son renouvellement soumis à des délais. Pour qui ne rechigne pas à la besogne, ni à l’exploitation la plus crasse, le  travail au noir  peut être une chance  de ressources miraculeuses. Et quand le niveau linguistique le permet, on enchaine les formations dans l’espoir d’une solution.
    Acculés  à la rapine, ces hommes  résistent comme  ils peuvent. Certains y voient  parfois, une voie de garage  et s’y jettent à corps perdu… Comme feraient d’autres, dans des circonstances si pénibles.
    En maison sociale, le demandeur d’asile est un étranger, au milieu des autres. Très souvent, infréquentable. Sauf pour ses compatriotes. Car handicapé par les stéréotypes et la langue. Sans cela, il reste tout de même un étranger. Pour les autochtones, il est l’autre. Pour lui-même, qui se situe dans l’entre-deux, s’il n’est  plus de là-bas, il n’est pas encore d’ici.
     Ou serait-il plus juste de dire, ni tout à fait de-ci, ni tout à fait deçà. Et celui-là n’est pas un sans-papiers. Il  est encore dans la légalité. Pour un temps. Qu’il  passe à attendre. Dans l’espoir et la crainte. Une clé pour la survie dans la dignité.
    Chassé de son pays, il est venu mû par l’espoir, en quête d’une deuxième chance. Sur place, il retombe sur terre. La réalité chasse le rêve.
    Que faire pour compenser cette perte d’identité, ce déficit du respect de soi que le manque de chaleur, la défiance de l’autre et le vécu considéré comme échec sur la rive étrangère, inoculent en vous à longueur de temps, comme un virus ? Que faire pour rester dans les normes du droit et de la morale, quand  on est livré à soi-même ?
    N’est-il pas aberrant de parler d’intégration quand les règles de l’hospitalité sont bafouées à ce point ou bien celle-ci se résume t’elle à offrir un lit ou un toit, de la bouffe et les plus vitaux des soins?
    Car si quelque part, cette période sert de tremplin autant que de pause, elle laisse quand elle s’allonge des séquelles qui seront sans nul doute indélébiles.
    La question reste donc posée : est-il humain de laisser les gens attendre aussi longtemps dans les conditions d’accueil des Centres et des maisons sociales ? Est-ce vraiment rentable en termes de dépenses sociales et de qualité d’intégration des réfugiés reconnus ?
    Et de façon générale, la politique de l’immigration telle que conçue actuellement décourage t’elle les sans-papiers et les candidats à l’exil ou ne fait-elle qu’accroitre les frustrations, la colère et le repli communautaire et les débordements?
    Le fait est  que, quand on a mis les pieds dans l’engrenage, on n’a plus le choix : on a perdu trop d’énergie et de temps. C’est encore plus grave quand  on est sensé devoir retourner là où l’on se sait fichu pour de bon. Alors qu’on demande juste une clé pour la survie dans la dignité.

Djouher Khater


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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 02:54

 

Interview Jean Ziegler : les vrais bandits sont les multinationales

Rapporteur des Nations unies et militant de gauche, Jean Ziegler ne cesse d’alerter sur la criminalité dans le monde. Fin connaisseur du continent africain, il analyse la popularité des “gangsters patriotes”.


02.02.2012 | Propos recueillis par Ousmane Ndiaye | Courrier international


Jean Ziegler

Jean Ziegler

 

AFRIQUE Interview Jean Ziegler : les vrais bandits sont les multinationales

Rapporteur des Nations unies et militant de gauche, Jean Ziegler ne cesse d’alerter sur la criminalité dans le monde. Fin connaisseur du continent africain, il analyse la popularité des “gangsters patriotes”.

02.02.2012 | Propos recueillis par Ousmane Ndiaye | Courrier international

En couverture : Sur la côte de Hobyo (Somalie). Lance-roquettes en main, Abdul Hassan, 39 ans, surnommé “l’homme qui ne dort jamais”, chef du groupe pirate “Les gardes-côtes de la Région centre”. © Photo de Véronique de Viguerie, Getty Images.
N° 1109
2 févr.

Afrique : tous les pirates ne sont pas criminels

Jean Ziegler

Jean Ziegler

Courrier international Les populations perçoivent souvent ces “bandits” comme des justiciers. Ont-elles raison ?
Jean Ziegler L’exemple du Nigeria est particulièrement instructif. Le delta du Niger est le plus étendu de la planète après ceux de l’Amazone, du Gange et du Brahmapoutre. Le pétrole du delta est exploité par une dizaine de sociétés étrangères, dont la plus puissante est Shell. Cette région génère 90 % des revenus en devises du Nigeria. Mais les populations locales ne profitent pas ou profitent très peu des énormes revenus du pétrole. Au contraire : elles souffrent terriblement de la destruction de leur environnement. Les rebelles décrits sont donc des “gangsters patriotes”. Ils tentent de protéger la population. Ils pratiquent le chantage sur les sociétés et redistribuent l’argent. Cela est particulièrement vrai pour le Mend (Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger). Dans pratiquement toutes les villes et tous les villages du delta, les combattants de ce mouvement peuvent compter sur des réseaux de logistique clandestins efficaces et sur des caches innombrables que la police fédérale et les troupes semblent incapables de démanteler. Les prises d’otages à répétition ont permis au Mend de se constituer un véritable trésor de guerre. Celui-ci est mis à profit pour corrompre les membres des troupes d’élite nigérianes lancées à leur poursuite et acheter aux officiers nigérians les armes les plus sophistiquées.

La piraterie des Somaliens s’apparente-t-elle à une forme de redistribution ?
Certainement, les accords de pêche, imposés notamment par l’Union européenne, ravagent jusqu’aux eaux territoriales. Ils ont ruiné la vie de dizaines de milliers de familles de pêcheurs.

L’Afrique devient-elle la nouvelle terre des bandits et autres seigneurs du crime ?
Le banditisme au sens étymologique du terme [de l’italien bandito, malfaiteur, hors-la-loi] est pratiqué par de nombreuses sociétés multinationales occidentales, chinoises, indiennes. Je prends l’exemple de Glencore, le deuxième trust minier du monde, dont le siège est à Zoug, en Suisse. En Zambie, Glencore possède les Mopani Copper Mines. Le gouvernement de Lusaka accuse le holding de Zoug de manipuler les chiffres pour échapper aux taxes et aux impôts zambiens. Même problème au Katanga. Glencore n’est pas seul dans son activité de faussaire. D’autres sociétés – canadiennes, européennes – font de même. Résultat : en 1982, le secteur minier fournissait 70 % des revenus du Katanga, contre 7 % aujourd’hui.

Quel est le poids de la criminalité dans l’économie mondiale ?
Par sa puissance financière, celle-ci influence secrètement la vie économique, l’ordre social, l’administration publique et la justice de nombreux Etats. Dans certains cas, cette criminalité organisée dicte sa loi et ses valeurs. De cette façon disparaissent graduellement l’indépendance de la justice, la crédibilité de l’action politique, et finalement la fonction protectrice de l’Etat de droit. La corruption devient un phénomène accepté. Le résultat est l’institutionnalisation progressive du crime organisé. Personne évidemment ne connaît sa part exacte dans le produit mondial brut. Il existe cependant une indication : le CD-Rom Crime.doc, qui inventorie les plus importants cartels du crime organisé, contient plus de 100 000 entrées provenant des 187 Etats membres de l’Organisation internationale de police criminelle (OIPC, appelée familièrement Interpol
 

Jean Ziegler  VIDEO   

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Les profiteurs de la misère humaine :

Les laboratoires

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Les profiteurs de la misère humaine : Les laboratoires Essais médicaux dans les pays en voie de développement.  Chaque jour, nous apprenons qu’un laboratoire pharmaceutique a opéré des essais de…

Pour lire la suite (sur cliquez ici, en jaune)


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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 20:09

 

 par Eduardo Guimaraes

jeudi 2 février 2012


(NDT : Le 22 janvier, à la suite d´une sentence en faveur d´une société immobilière, la police du gouverneur de Sao Paulo Geraldo Alckhim (de droite) a vidé de ses habitants la favela de Pinheirinho.  2 000 policiers anti-émeute, lourdement armés, soutenus par des hélicoptères ont pourchassé les 6000 habitants. Au moins trois personnes ont été assassinées par les forces de sécurité, dont un enfant.)

habitants-SP.jpg

Pour tous ceux qui se sont émus face au martyre de milliers de familles agressées violemment par l´Etat brésilien, la gifle administrée hier soir (1 février) par TV Globo et par son agent Geraldo Alckmin a été particulièrement dure.

On peut imaginer ce que les familles massacrées par le bourreau qui dirige Sao Paulo au service d´une poignée de milliardaires auront éprouvé en le voyant de nouveau exposer son concept de la démocratie à la télé.

Il est impératif de réfléchir sur le fait que si quelque chose n´existe pas au Brésil, c´est la démocratie. Comment pourrait être démocratique l´expulsion à coups de bombes de milliers d´hommes, de femmes et d´enfants et de personnes âgées pour le bénéfice exclusif d’une entreprise privée ?

Le gouverneur de São Paulo aurait pu avoir la décence de dire que le capitalisme est ainsi fait, que c´est un système économique dans lequel, comme le dit son nom, le capital prévaut au détriment de l´être humain et que ce n´est pas sa faute si le Brésil a choisi de vivre sous un tel système.

Alckmin confond régime politique et système économique. En démocratie c´est la majorité qui prévaut, et non la minorité. Dans une démocratie, ce sont beaucoup de personnes qui décident ; sous le capitalisme quelques personnes seulement prennent des décisions auxquelles tous doivent obéir.

Que l´État lance des troupes pour arracher violemment des milliers de personnes de leurs maisons et les jeter ensuite à la rue ou dans des abris immondes pour le profit d´un groupe de richissimes qui ne rempliraient pas un ascenseur est tout simplement le résultat du capitalisme, pas de la démocratie.

« Ah, mais nous ne faisons qu´appliquer la loi ! » Même cela est faux : Il y avait conflit entre les instances juridiques (étatique de Sao Paulo et fédérale). Et si le pouvoir judiciaire n’est pas en mesure de comprendre que la démocratie ne peut servir l’intérêt de quelques uns qui massacrent beaucoup, c´est qu´elle n’est pas démocratique. C´est la deuxième fois sur une courte période qu´Alckmin associe la démocratie aux actions violentes de la Police Militaire, alors que le paradigme principal de la démocratie est de substituer la violence par le dialogue.

C´est une une gifle à la démocratie qu´un téléjournal national diffuse le mensonge absurde selon lequel les résidents auraient été poussés par les dirigeants à rester sur place le jour de l’expulsion. Des centaines de sinistrés ont témoigné par écrit, ont signé leurs déclarations, et aucun n’a fait état d´une telle chose.

Donc nous avons d´un côté des milliers de personnes avec nom, prénom et image expliquant qu´il n´ont pas tenté de résister sous l´emprise de quelque dirigeant mais pour la simple raison qu´il ne disposaient pas d´autre endroit pour vivre ; et de l´autre l´enregistrement d´un anonyme, sans visage et qui peut être falsifié.

Nous avons un homme sans personnalité qui déclare qu´auparavant les sinistrés vivaient dans des logements précaires et que maintenant ils vivent dans des logements dignes, et une télévision qui diffuse ces propos sans le moindre scrupule, sans montrer que c´est à présent qu´ils vivent dans des logements de fortune, pour ne pas dire plus.

Qui défendra ce peuple ? Les médias inventent, mentent, déforment, omettent et pas un seul politique de poids (auquel on ne pourrait refuser un espace d´expression) pour démasquer une escroquerie qui ne résisterait pas à trente secondes de contradiction.

Le peuple brésilien qui vit en grande partie dans des conditions un peu meilleures que celles que connaissaient les sinistrés de Pinheirinho avant d´être jetés à la rue, se retrouve sans défense face á la furie du capitalisme sauvage.

Ce pays a besoin d´un leader fait de chair, d´os et de sang dans les veines et qui soit capable de s´indigner devant cette honte, devant ce crime de lèse-humanité qu´est la nouvelle classe de « démocratie » de Geraldo Alckmin.

Le Brésil a besoin d´un Hugo Chávez.


http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article1916&lang=es

Source: Blog da Cidadanía de Eduardo Guimaraes                         http://www.blogcidadania.com.br/2012/02/brasil-precisa-de-um-hugo-chavez/                      Traduction du portugais : Thierry Deronne, pour www.larevolucionvive.org.ve

 

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Embajada de la República Bolivariana de Venezuela en la República Francesa 

 

A l’occasion du 20ème anniversaire

de la rébellion civico-militaire du 04 février 1992


L’Ambassadeur de la République Bolivarienne du Venezuela 

Jesús Arnaldo Pérez

 

vous invite à la projection du film

 

Amaneció de golpe (1998) 

(version originale non sous-titrée)


Le lundi 06 février 2012 à 17h30

 

A l’Ambassade de la République Bolivarienne du Venezuela

11, rue Copernic, 75116 Paris

  

http://www.embavenez-paris.fr/

 

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 03:24

http://photo.parismatch.com/media/photos2/4.-photos-conso/art-de-vivre/strip-tease-effeuillage-dita-von-teese/1203442-1-fre-FR/strip-tease-effeuillage-dita-von-teese.jpg

http://photo.parismatch.com/media/photos2/4.-photos-conso/art-de-vivre/strip-tease-effeuillage-dita-von-teese/1203442-1-fre-FR/strip-tease-effeuillage-dita-von-teese.jpg
Région Montpellier – Les services inégalés de Pôle emploi : poste de strip-teaseuse à une éducatrice ?
Sud-Ouest Mardi 31 janvier 2012

 

Pôle Emploi propose à une éducatrice un poste de… strip-teaseuse topless
Au chômage depuis un an, une éducatrice spécialisée de 53 ans s’est vu proposer un emploi de strip-teaseuse
Au chômage depuis un an, une éducatrice spécialisée, âgée de 53 ans, n’est pas prête d’oublier la proposition de travail que lui a adressé Pôle Emploi. En l’occurrence : un poste de strip-teaseuse dans une boîte de nuit de la région montpelliéraine.
L’annonce qu’elle a reçu était on ne plus claire sur les compétences requises et la nature de cet emploi spécialisé dans l’effeuillage langoureux: “Recherche strip-teaseuse, 12 euros de l’heure, au sein d’un établissement privé vous interprétez des œuvres chorégraphiques avec des techniques classiques du strip-tease topless, du mercredi au samedi”. Et ce de 21 heures à 5 heures du matin. Sachant que le strip-tease topless consiste à danser seins nus.
Une proposition que cette quinquagénaire, domiciliée à Gignac dans l’Hérault, n’a pas forcément apprécié comme le raconte RTL : “Ce qui me perturbe, c’est la déontologie de Pôle Emploi. S’ils nous proposent de nous foutre à poil pour gagner notre vie, où est la limite ? Ca suffit !"

http://resistanceinventerre.wordpress.com/2012/02/01/region-montpellier-les-services-inegales-de-pole-emploi-poste-de-strip-teaseuse-a-une-educatrice/

 

 

http://a7.idata.over-blog.com/3/39/16/67/DOSSIER-N/meme-vieille-101009-grand-mere.gif

 

http://a7.idata.over-blog.com/3/39/16/67/DOSSIER-N/meme-vieille-101009-grand-mere.gif

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 02:26

 

Areva en Afrique, à paraître en février 2012

Une face cachée du nucléaire français

16 novembre 2011 par Raphaël Granvaud
Thèmes

Contrecarrant « le mythe de l’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire », puisque l’uranium alimentant le nucléaire civil et militaire provient depuis longtemps et pour une large part du sous-sol africain, Raphaël Granvaud détaille les conditions dans lesquelles la France et Areva se procurent un uranium au meilleur coût, au prix d’ingérences politiques et de conséquences environnementales, sanitaires et sociales catastrophiques pour les populations locales.


Dans un contexte international d’intensification de la concurrence sur le continent africain, mondialisation capitaliste oblige, Areva obtient un tiers de son uranium au Niger, qui reste pourtant en dernière position du classement des pays selon leur indice de développement humain.


L’entreprise a toujours pu compter sur l’aide active des représentants officiels de l’État français, mais aussi sur l’appui des réseaux les moins ragoûtants de la Françafrique pour sauvegarder son droit de pillage, en échange de leur soutien politique et militaire aux régimes autoritaires amis. L’auteur dévoile enfin les efforts considérables d’Areva pour que les différents éléments de cette réalité et de sa stratégie de dissémination nucléaire ne viennent pas ternir une image de marque qu’elle voudrait immaculée, alors que « l’Afrique sera dans les années à venir le coeur de [son] activité ».


Membre de l’association Survie, Raphaël Granvaud est l’auteur de Que fait l’armée française en Afrique ? (Agone, 2010).


 

http://survie.org/publications/les-dossiers-noirs/article/areva-en-afrique-a-paraitre-en

 

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http://www.survie-paris.org/presentation-lancement-du-dossier.html
Mercredi 8 février, 19h-22h
Présentation-lancement du Dossier Noir 24 :
Areva en Afrique, une face cachée du nucléaire français, par son auteur Raphaël Granvaud
Maison des Associations du 3e, 5 rue Perrée, M° République / Temple Paris

Mercredi 8 février 2012, par Juliette (Survie Paris) // Agenda Survie Paris


 

A la Maison des Associations du 3e, 5 rue Perrée, M° République / Temple

Le réseau Sortir du nucléaire et le Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger s’associent au lancement et à la promotion de l’ouvrage et seront représentés lors de cette soirée.

 

Plus d’information sur l’ouvrage  : voir ici

Edition Agone, env. 304 pages, 14 Euros.

 

Disponible à Survie auprès de david.dousseau@survie.org ou en librairie.

 

Plus d’information sur l’auteur  : Membre de l’association Survie, Raphaël Granvaud est l’auteur de Que fait l’armée française en Afrique ? (Agone, 2010).

 

Contrecarrant le mythe de l’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire, puisque l’uranium alimentant le nucléaire civil et militaire provient pour une large part du sous-sol africain, Raphaël Granvaud détaille les conditions dans lesquelles la France et Areva se procurent un uranium au meilleur coût, au prix d’ingérences politiques et de conséquences environnementales, sanitaires et sociales catastrophiques pour les populations locales.

 

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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 19:44

 

La City de Londres = terrorisme financier !

Ils n’hésitent pas à tuer,

pour parvenir à leurs fins !

 

Max Keiser sur le scandale MF Global S/T

http://www.dailymotion.com/video/xn2rgz_max-keiser-sur-le-scandale-mf-global-s-t_news

 

 

 

 

 

 

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  • : Le blog d' Eva, R-sistons à la crise
  • : Tout sur la crise financière, économique, sanitaire, sociale, morale etc. Infos et analyses d'actualité. Et conseils, tuyaux, pour s'adapter à la crise, éventuellement au chaos, et même survivre en cas de guerre le cas échéant. Et des pistes, des alternatives au Système, pas forcément utopiques. A défaut de le changer ! Un blog d'utilité publique.
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