Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 11:04

 

L’Europe « devrait » espérer en 2014, mais rien n’est joué…

Même si nous ne sommes pas aux Jeux Olympiques avec la veillée d’armes tapissée de messages occultes, il y a un paradigme économique assez rare que l’on doit relever : 2012 est la première année durant laquelle la zone euro n’a enregistré aucun trimestre de croissance.

burki-bedLe sport préféré des politiques est devenu celui de tirer la couverture à soi.

 

 

Certes l’Allemagne a eu de mauvais résultats, mais la France est au plus mal : le recul de 0,3% de l’activité au quatrième trimestre est supérieur aux attentes des économistes qui anticipaient en moyenne une contraction de 0,2%. De ce point de vue et en rapport avec ce que nous écrivions dans un précédent article, la France se rapproche très vite des résultats des pays de la zone sud de l’euro.

 


Sur l’ensemble de 2012, elle enregistre une croissance moyenne nulle, alors que le gouvernement tablait sur +0,3 %. « La situation n’est pas bonne, ce sont des chiffres préoccupants », a commenté Pierre Moscovici.

 


croissancezoneeuro2012

 

 

« L’économie italienne s’est contractée de 0,9%, soit plus qu’attendu, au quatrième trimestre. Aux Pays-Bas, le PIB s’est contracté de 0,2% au quatrième trimestre, donnant une baisse annuelle de 0,9%, confirmant que le pays était en récession, la troisième depuis 2009. Le PIB de la Grèce s’est contracté de 6% en rythme annuel au quatrième trimestre 2012. L’activité économique au Portugal a reculé plus qu’attendu au quatrième trimestre, portant à 3,8% la baisse du PIB par rapport aux trois derniers mois de 2011 » (Agefi).

 


Ce qu’exprime Andréa Molnar sur les perspectives économiques en Europe de l’Est pour 2013 n’est-il pas valable pour tout le monde ?

 


« Politique et économie peuvent ne pas faire bon ménage : le politique doit contenter les marchés financiers qui financent les Etats en Europe de l’Est mais il doit aussi satisfaire ses électeurs. La pression fiscale pour pouvoir combler les déficits est inévitable. Malheureusement, sans la confiance des ménages en l’avenir point de salut pour l’économie. On tourne un peu en rond  : pas de confiance, pas de consommation, pas de croissance, pas de confiance, flambée des dettes… » (Source)

 

 

________________________________________

 

.

 

   
Stock Down

Olivier Delamarche : « Ne vous inquiétez pas... Les monnaies s'effondrent ! »

 

.

 

.

Partager cet article
Repost0
20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 10:13

La Banque publique d'investissement, un échec annoncé ?

Note d'eva : Et on cherche à la confier à Ségolène Royal pour l'éloigner du Gouvernement (Valérie, jalouse, ne la veut pas près de Hollande) ?

c'est le point de vue d'une élue communiste, Michèle Leflon, détaillant les réserves précedemment évoquées ici : Le pôle public financier, c'est maintenant

Source :

Avec le projet de Banque Publique d'Investissement, annoncé au conseil des ministres de cette semaine, le gouvernement se contente d’essayer de corriger à la marge « les défaillances du marché » caractérisées, aujourd’hui, par le refus des banques de faire crédit pour le développement économique et les PME pour cause de rentabilité insuffisante.

Il aurait été nécessaire de développer les moyens d’une maitrise nouvelle du crédit bancaire pour sécuriser l’emploi et la formation, engager une transition écologique, et impulser un nouveau type de croissance réelle avec les investissements nécessaires en France et en Europe. Au lieu de cela, c’est le seul soutien à l’investissement des entreprises innovantes et exportatrices qui sera l’objectif central de la BPI, sans aucune conditionnalité en matière d’emploi, de formation, de progrès écologiques.
Les ressources de la BPI seraient limitées avec, au bout du compte, une capacité de financement de 30 milliards € en prêts et garanties auxquels s’ ajouterait une capacité d’intervention en fonds propres de 10 milliards €...à comparer avec l’encours de crédits aux entreprises qui, en aout dernier, se chiffrait à plus de 1007 milliards d’euros ! C’est dire, en réalité, la minceur des moyens.


Car la BPI, pour se refinancer, disposerait certes d’une réaffectation partielle des sommes collectées en Livret A et LDD, mais, pour l’essentiel, ferait appel au marché financier, ne pouvant accéder à la monnaie créée par la BCE. (pas de taux zéro-1%, donc)
Autrement dit, ses opérations, conditionnées par la rentabilité financière, ne stimuleraient aucun changement des critères du crédit et des relations banques-entreprises et n’auraient aucun lien avec la politique monétaire de la BCE, tandis que l’octroi de quelques pouvoirs aux régions s’inscrirait dans une «  gouvernance » très centralisée !


Nous sommes très loin du véritable pôle public bancaire nécessaire pour développer une sélectivité nouvelle du crédit favorable à l'économie réelle, à la satisfactions des besoins des hommes et des femmes et non à celle des actionnaires. Pourtant, la satisfaction des besoins dans un cadre de transition écologique serait tellement créatrice d'emplois !
Mais c'est vrai aussi que l'alignement de F. Hollande sur la politique européenne ultralibérale ne contribue pas à réorienter la Banque Centrale Européenne et sa politique monétaire  afin de favoriser l’emploi en quantité et qualité et l’expansion des services publics et cela rend tout plus compliqué !


Je vous invite à aller lire en cliquant ici la très intéressante lettre ouverte à François Hollande rédigée par le Collectif " Pour un Pôle public financier au service des Droits !" Ce collectif regroupe des organisations syndicales des banques mais aussi des associations, comme ATTAC ou la coordination nationale des hôpitaux et maternités de proximité.


Après la tribune publiée par 120 économistes (à lire en cliquant ici) dénonçant  comment le traité européen organise de fait la garantie par les États des grands patrimoines financiers privés, cette lettre ouverte montre à nouveau les convergences de plus en plus larges pour une nouvelle politique économique mettant l'humain d'abord.

L'avenir est devant nous : on ne lâche rien !

.

La dérisoire réforme bancaire de François Hollande, suite

Posted: 19 Feb 2013 10:55 PM PST

 

Hier, le Parlement a adopté la première mouture du projet de loi de réforme bancaire du gouvernement. Un texte qui démontre l’inutilité complète du PS qui a proposé une loi moins ambitieuse encore que celles passées aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, des pays pourtant guère interventionnistes.
Beaucoup de bruit pour rien
On se souvient que, pendant la campagne électorale, François Hollande avait fait, le temps d’un discours, de la finance son ennemi. Mais, dans une logique toute sarkozyste, il était allé quelques jours après dire le contraire absolu au Guardian, vantant alors toutes les réformes néolibérales menées par de précédents gouvernements socialistes, comme si les Français et les journalistes ne lisaient pas la presse internationale, ce qui avait déclenché une belle polémique.
Du coup, il n’y avait pas grand chose à attendre. Et de facto, comme avec Sarkozy, la France est en retard dans la réforme de la finance. Alors que Berne ou Londres imposent des normes prudentielles plus sévères que Bâle 3 (malheureusement assouplies) pour tenir compte de la crise, le projet de loi français n’aborde même pas le sujet… Bref, sous Hollande comme sous Sarkozy, comme le soulignent beaucoup, Paris se montre moins contraignant que Londres. Un comble !
Le refus du Glass Steagall Act
L’élément le plus emblématique est clairement le refus de couper les banques en deux, comme l’avait fait Franklin Roosevelt après la Grande Dépression. Pourtant, l’ensemble du Glass Steagall Act, qui avait influencé les lois du monde entier, avait assuré des décennies de stabilité financière et son démantèlement a immédiatement provoqué de nouvelles crises. Mais comme souvent, les socialistes restent sourds aux leçons de l’histoire. Leur cerveau est encore débranché.
La simple séparation dans des filiales différentes ne changera rien en cas de panique car il est bien évident qu’une filiale peut en couler une autre et que les déposants pourront toujours craindre la faillite de leur banque, ce qui n’aurait pas été le cas avec une stricte séparation. Mais le comble du ridicule a été atteint lors des auditions en commission des finances quand le président de la Société Générale a admis que moins d’1% de son activité serait touchée par le projet
La colère des économistes

Le plus extraordinaire est que depuis quatre ans, d’innombrables économistes ont fait des propositions de véritables réformes du système financier : Frédéric Lordon, Jacques Sapir ou Jean-Luc Gréau, dans son dernier livre, absolument excellent (et bientôt en résumé dans le blog). Bref, ce ne sont pas les idées qui manquent et la grande majorité des économistes sérieux (de droite comme de gauche) soulignent la nécessité de couper les banques, a minima en deux.

Certains, proches des théories du 100% monnaie, proposent même de les couper en trois : dépôt, prêt et investissement. Olivier Berruyer, sur son très recommandable blog, a publié un papier très critique du projet gouvernemental et les économistes atterrés ont qualifié la loi de « dangereuse et inapplicable ». Bref, de droite, de gauche, des fédéralistes ou des souverainistes, les critiques sont sévères à l’égard du projet gouvernemental. Il est désolant que le PS fasse si peu.
Bien sûr, le lobby bancaire a sans doute eu une grande influence, mais cela n’a été possible que parce que les socialistes ont arrêté de réfléchir sur la question, alors qu’une simple analyse des carences actuelles, puis la définition des principes d’une réforme aurait permis de présenter une réforme bien plus solide.
Partager cet article
Repost0
25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 03:23

 

D13-Eric-Toussaint.jpghttp://motione.over-blog.com/article-de-democratie-en-debtocracy-le-documentaire-grec-vu-2-millions-de-fois-sur-internet-la-grece-l-87782784.html

Eric Toussaint : « Le peuple grec se trouve aujourd’hui à l’épicentre de la crise du capitalisme »

21 octobre 2012 par Eric Toussaint

Discours d’Eric Toussaint au festival de la jeunesse de Syriza à Athènes, le 6 octobre 2012

Plus de 3000 personnes étaient présentes pour écouter 4 conférenciers dans l’ordre suivant : Marisa Matias, eurodéputée du Bloc de Gauche (Portugal) ; Lisaro Fernandez, dirigeant syndical des mineurs (Asturies, Espagne) ; Alexis Tsipras, président de Syriza (Grèce) ; Eric Toussaint, président du CADTM (Belgique, www.cadtm.org ).

L’intervention d’Eric Toussaint :


« Nous vivons et traversons une des pires crises du système capitaliste mondial. Mais le capitalisme ne va pas mourir de mort naturelle dans son lit. Les crises font partie du métabolisme du capitalisme. Seule l’action consciente des peuples peut détruire et dépasser le capitalisme pour ouvrir la voie au socialisme démocratique.

Le peuple grec se trouve aujourd’hui à l’épicentre de la crise du capitalisme. La façon dont le peuple grec, avec ses mobilisations, pourra affronter et donner une réponse à cette crise capitaliste est déterminante pour offrir une solution au niveau international. Vous vous trouvez dans l’épicentre de la crise et de la solution à cette crise.

Il y a 6 ou 7 ans, l’épicentre de l’alternative au capitalisme se trouvait en Amérique du Sud : au Venezuela, en Équateur, en Bolivie, quand Hugo Chavez disait en 2004 qu’il ne croyait plus à la troisième voie, qu’il pensait qu’il fallait au niveau mondial un socialisme du 21e siècle. Aujourd’hui, l’épicentre des alternatives - qui n’ont toujours pas vu le jour, comme l’indiquent bien le titre de cette conférence – s’est déplacé vers l’Europe.

Ce que les peuples du Venezuela, d’Équateur et de Bolivie ont montré au niveau mondial, c’est qu’il est parfaitement possible de résister à l’offensive capitaliste, qu’il est parfaitement possible d’appliquer une politique de redistribution de la richesse, de socialiser les grandes entreprises stratégiques, qu’il est absolument possible et nécessaire de récupérer le contrôle sur les biens communs comme les ressources naturelles. Ils l’ont fait, ils sont toujours au gouvernement et espérons que demain, le 7 octobre à l’occasion des élections présidentielles, Hugo Chavez sera de nouveau réélu comme président du Venezuela.

Nous vivons aujourd’hui en Europe un moment historique. Jamais au cours des 70 dernières années, dans les pays européens, nous n’avons vécu une offensive aussi brutale qu’aujourd’hui. Partout en Europe, on utilise le prétexte de la dette, pas seulement en Grèce, mais dans tous les pays européens, pour appliquer des politiques d’austérité budgétaire. En Grèce, nous voyons clairement les résultats dans la version la plus brutale, mais la Grèce est seulement le début d’une offensive qui affecte déjà les peuples du Portugal, d’Irlande, d’Espagne et d’autres pays européens.

C’est pour cela que nous devons la combattre et unifier nos efforts pour suspendre le paiement et répudier la dette illégitime. C’est un objectif fondamental pour nous au niveau du continent.

Le peuple grec a donné une grande leçon à l’Europe ces trois dernières années. D’abord, il résiste, s’est organisé et a pris part à au moins 14 grèves générales. Mais, tout aussi fondamental, et malgré la défaite électorale, c’est que le peuple grec a voté tout de même massivement pour l’initiative radicale proposée par Syriza. C’est une leçon fondamentale pour le reste de l’Europe où trop souvent la gauche est trop timide. L’exemple grec montre la force d’une gauche unie, d’une gauche qui rassemble, qui crée une coalition entre 12 organisations politiques différentes et cherche à les unifier dans Syriza. L’exemple grec montre que quand un parti ou une coalition dit ’Non’, dit : ’Si nous arrivons au gouvernement, nous allons désobéir à la Troïka’, une telle attitude courageuse et combative peut obtenir le soutien populaire. C’est une leçon pour tous et pour toutes.

La réduction de la dette grecque en mars 2012 est une arnaque et un piège. Il est très important de montrer à l’opinion publique internationale que la dette réclamée par la Troïka, qui représente aujourd’hui 150 milliards d’euros - c’est la dette de la Grèce avec la Troïka -, que toute cette dette est une dette illégitime qui doit être annulée par l’action du peuple, grâce à la désobéissance d’un gouvernement populaire.

Ils essayent de vous convaincre que suspendre le remboursement amènera le chaos dans le pays. Mais dans les 10 dernières années, trois exemples contredisent totalement l’affirmation selon laquelle il n’y a pas de salut possible en dehors du remboursement de la dette. L’Argentine a suspendu le paiement de sa dette en décembre 2001 pour une somme de 90 milliards de dollars et l’Argentine connaît une croissance économique de 4 à 7% chaque année depuis 2003. L’Équateur a suspendu le paiement de sa dette commerciale de novembre 2008 jusqu’à juin 2009 et a pu imposer à ses créanciers une réduction de la dette de 65%. Et l’Équateur va économiquement très bien.

L’Islande, ce modèle néolibéral, a connu de graves difficultés en septembre 2008 avec la banqueroute de tout son système bancaire. L’Islande a alors refusé de rembourser la dette de ses banques au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. L’Islande va très bien avec une croissance économique de 3% chaque année.

Il est clair que la Grèce n’est pas l’Islande, ni l’Argentine ou l’Équateur. Il y a de réelles différences, mais la leçon est la suivante : ici ou ailleurs, si des gouvernements ayant obtenu un soutien populaire décident de suspendre le payement d’une dette illégitime, ils peuvent obtenir une amélioration des conditions de vie de leur peuple. C’est un exemple à suivre.

Il est clair qu’une annulation de la dette est nécessaire mais pas suffisante. Annuler la dette de la Grèce sans changer le reste de l’économie et du modèle social et économique injuste ne permettra pas à la Grèce de construire une alternative en faveur du peuple. L’annulation, la suspension de payement de la dette est nécessaire, mais la socialisation du système bancaire, un autre système fiscal pour que les riches payent davantage d’impôts et pour la réduction d’impôts sur les services et les biens de première nécessité, font partie d’un modèle alternatif absolument nécessaire.

Chers amis, chères amies, l’histoire n’est pas pré-écrite. Plusieurs scénarios restent ouverts devant nous. On peut continuer dans la situation chaotique actuelle où il y a de plus en plus d’autoritarisme avec des gouvernements qui sont au service des banques. Ça peut encore durer des années. Un autre scénario est possible et pire : un scénario autoritaire néofasciste. C’est un grave danger qui menace réellement. Mais il y existe deux autres scénarios : sous pression populaire, il peut y avoir un capitalisme régulé, un capitalisme comme dans les années 1950-1960, un capitalisme de type keynésien. C’est une issue possible. Mais si nous sommes autant à s’être réunis ici ce soir, c’est parce que nous pensons que cela ne vaut pas la peine de limiter notre lutte à essayer de discipliner le capitalisme. Nous voulons dépasser le capitalisme. Nous voulons un socialisme démocratique, autogestionnaire du 21ème siècle. Vive le socialisme international. Vive le socialisme autogestionnaire. Vive Syriza. Vive le peuple grec. Vive la résistance des peuples. Vive la révolution, camarades ! »

Traduit de l’espagnol par Chris Den Hond

 

http://cadtm.org/Eric-Toussaint-Le-peuple-grec-se

Comité pour l'annulation de la dette du Tiers-Monde

 


http://cadtm.org/Eric-Toussaint-Le-peuple-grec-se

http://cadtm.org/Dette-illegitime

http://cadtm.org/Eric-Toussaint-Renversons-la

http://cadtm.org/Fallait-il-a-nouveau-injecter-de-l

 

 

 

ECONOMIE :

 

(Commentaire sur un de mes articles publié sur Agora Vox)

 

Je partage largement votre point de vue. Pour autant vous criez « vive la neutralité », mais vous êtes tout sauf neutre… et c’est tant mieux !

Vous écrivez : « Nos prédécesseurs n’avaient pas le boulet de l’euro : Ils pouvaient dévaluer la monnaie ». Dévaluer la monnaie était déjà l’aveu d’un véritable échec économique !

Le problème n’est pas l’Euro, la monnaie elle-même, mais la gestion qui en est faite par les instances européennes qui en ont la charge, et bien d’autres choses comme le fait que nous ne faisons pas réellement de l’économie au sens complexe du terme, si tant est que le genre humain en ait  réellement fait un jour… de l’économie ; le problème c’est que nous faisons exclusivement du capitalisme, et qui plus est, véritable cercle vicieux : essentiellement financier ! Tout simplement le capital pour le capital et un capital qui se regarde technoscientifiquement le nombril… tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse et elle se cassera !

Les difficultés auxquelles nous sommes confrontés, bien sûr celles économiques, mais aussi celle sociétales, politiques, comme celles écologiques, sont de nature avant tout fondamentales : fondamentalement économiques ! Le problème c’est l’économisme ; l’économie pour l’économie, le moyen pour le moyen sans aucune finalité sociétale alors que par nature l’économie est sociétale car sans société il n’y a pas d’économie possible.

Nous devrions continuer de faire des efforts, continuer de nous saigner… car,  à les entendre, ça devrait payer dans l’avenir !

Non ça ne paiera pas, même jamais, car il y a un précédent célèbre en matière économique,  un « théorème économique » connu sous le nom de « Théorème de Schmidt, Helmut de son prénom, ancien président de la République fédérale d’Allemagne, qui plus est, social-démocrate, ceci, dans les années 70 du siècle dernier. C’est la plus grande escroquerie économique de tous les temps, bien pire que celle dite des subprimes. Une escroquerie que tout le monde semble avoir oubliée alors qu’elle est à l’origine de toutes nos difficultés, à l’origine du retour de la mondialisation économique et de son corollaire le capitalisme financier. Une escroquerie que tout le monde a oubliée ou n’a pas vue comme telle… et pourtant ! Ce théorème est à l’origine de l’avènement du chômage récurrent dans nos modernes sociétés ; à l’origine du chômage comme seul ;mode d’ajustement d’une économie devenue exclusivement financière !

Ce « théorème » économique sensé traduire une vérité économique de bon sens, du moins entre gens honnêtes, disait, que « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain » : pourquoi pas ? Oui, entre gens honnêtes ! A vrai dire et au bout du compte : nous les avons en attendus et nous les attendons toujours ces emplois ! En effet, car, si les efforts ont bien été faits et les profits bien réalisés, début de la prédiction, ceci, sur le dos des travailleurs, de la masse laborieuse, de la « plèbe », avec, en France, une perte de 10 points de répartition de la « Valeur Ajouté » pour les revenus du travail ; les investissements, quand ils ont eu lieu, ne se sont pas réalisés là où les efforts avaient été consentis, mais sous de cieux bien plus cléments pour le capital investis ! Ils ont tout simplement été réalisés, capitalisme financier oblige, dans des pays émergeants à fort potentiel de croissance économique et forcément de croissance capitalistique !

C’est, là, en Europe, avec le retour du capitalisme financier, avec le retour d’une économie de la seule rente financière, pourtant déjà tristement expérimentée, le tout début de la mondialisation financière de l’économie et, qu’après ce que nous avons appelé les « trente glorieuses »… nous vivons les « trente piteuses », voire même plus, car dans le genre capitalisme financier, l’argent pour l’argent, ou celui du capital qui se regarde le nombril : nous sommes assez bien partis !

 

 

08 décembre 2008

Le maudit théorème de Schmidt

20070607g8giscardLes commentaires sur le plan de relance français, qui a choisi de mettre l’accent sur l’investissement tout en renonçant à toute relance par la demande, ont fait resurgir un débat fondamental en matière de doctrine économique, celle de l’actualité du fameux « théorème de Schmidt »

A la fin des années 70, le chancelier Allemand, Helmut Schmidt, a laissé à la postérité une phrase qui est devenu un théorème, avant d’être érigé en dogme par toute une génération : « Les profits d’aujourd’hui, font les investissements de demain et les emplois d’après demain »

Cette idée simple a été le fondement du système néolibéral mis en place à partir des années 80 et qui est toujours aujourd’hui le fil directeur de la politique économique. Elle a institué une opposition fondamentale entre salaires et emploi, suscité la déformation du partage de la valeur ajoutée au profit du capital et légitimé la montée des inégalités sociales et patrimoniales.

Le théorème de Schmidt est réapparu dans le débat à la faveur de la comparaison des différents plans de relance européens. Alors que les plans anglais et espagnols ont décidé de miser sur une relance de la demande par un soutien au pouvoir d’achat des ménages, le plan français a rejeté cette hypothèse au motif que dans une économie ouverte, la relance de la demande se traduirait par un surcroît de déficit commercial et qu’elle contribuerait surtout à relancer les économies productives, principalement chinoises.

 

 

C’est Alain Minc, l’un des conseillers économiques du président, invité dimanche soir à l’émission Ripostes, qui en a apporté la meilleure démonstration. Questionné par Serge Moati sur la relance par les salaires, Minc invoqué le théorème de Schmidt, comme dans un cri du cœur :

« Mais parce que un coup de pousse aux salaires, c’est moins de profits pour les entreprises, c'est moins d'investissement et c'est plus de chômage. Quand on n'a pas compris ça, on n'a rien compris à l'économie ! Rappelez-vous cette phrase d'Helmut Schmidt. Vous devez vous la répéter matin, midi et soir … »

medium_313780L’appel à la répétition de la phrase est intéressant. La formule n’est pas sans évoquer des pratiques religieuses destinées à reprogrammer son mental ou à le faire taire. Elle trahit sans équivoque le caractère dogmatique ou axiomatique du propos, un principe qu’on ne discute pas car tout le système procède de lui et toute pensée doit être compatible avec lui.

Pas dupe du procédé, le brave Moati poursuivit ses questions « Est-ce à dire que les anglais et espagnols n’auraient rien compris à l’économie"  demande t-il perfide et avec la certitude intérieure de pouvoir coincer l’apôtre du « cercle de la raison »

Curieusement, sans le moins du monde donner l’impression de se contredire, Minc entreprend une démonstration par l’absurde de la responsabilité du théorème dans la crise. Il explique les anglais et les américains ne sont pas du tout dans la même situation. L’épargne y est nulle et les ménages très endettés. Les français qui ont le taux d’épargne le plus élevé d’Europe peuvent consommer s’ils le souhaitent. Ils n’ont qu’à taper dans leur bas de laine. Les anglais eux, ne peuvent pas car trop endettés. C’est pourquoi il faut soutenir leur pouvoir d’achat. Et Minc de conclure en considérant que c’est en raison de leur taux d’épargne plus élevé que la zone euro résistera le mieux à la crise.

Pourtant si on a un taux d’épargne supérieur à nos voisins, c’est nécessairement qu’on a des salaires relativement plus élevés, donc qu’on applique moins bien le sacro-saint théorème de Schmidt. Néanmoins, c’est cette particularité qui va peut-être nous sauver. Moralité, l’application du théorème de Schmidt conduit à la crise et son non respect en protège.

Soyons honnête, Minc ne se serait pas laissé impressionner par cette contradiction, qu’il aurait considérée comme seulement apparente. Au sujet de la sphère publique, relativement plus importante en France qu’ailleurs, Minc avait déjà joué les équilibristes. Ce qui nous pénalise en temps de croissance, nous protège en temps de crise. Les rigidités de l’économie freinaient notre marche à la prospérité. Aujourd’hui, elles nous freinent dans la marche au précipice … Imparable. Dès lors qu’on substitue les moyens aux fins, on peut effectivement soutenir n’importe quoi.

Un autre économiste ce week-end s’est livré à un réquisitoire contre le Théorème de Schmidt, comme le symptôme d’une pensée archaïque inspiratrice du plan de relance français. Il s’agissait du brillantissime Jacques Généreux, économiste distingué et tête pensante du nouveau parti de Jean Luc Mélenchon, invité à Parlons net. (1)

genereuxPour Généreux, le plan de relance est critiquable en tant qu’il omet toute relance par les salaires. Pour lui, il aurait été plus efficace de renoncer aux exonérations de charges du paquet fiscal pour redonner sous une forme ou sous une autre ces 15 milliards en pouvoir d’achat aux catégories populaires. Pour appuyer sa démonstration, il exhume lui aussi le théorème de Schmidt pour en faire le procès.

Car c’est bien sur cette pensée qui date de trente ans qu’a été inspiré le plan de relance. On déduit son influence de trois éléments : Le primat donné aux investissements publics sensés créer des emplois, le soutien à la trésorerie aux entreprises sensé les inciter à investir et l’absence de toute mesure en faveur des salaires, sensée pénaliser les entreprises, donc l’investissement, l’activité et l’emploi.

 

Pour Jacques Généreux, ce théorème est non seulement faux, mais directement responsable de la crise actuelle.

 

«  Depuis trente ans on a, au nom de ce principe, réprimé la rémunération du travail pour la transférer vers les revenus du capital, on a allégé la fiscalité et la règlementation sur le capital pour aider les entreprises à avoir plus d’épargne et de capital, pensant que c’est comme cela qu’on aura plus d’investissement, de croissance et d’emploi. En réalité, on n’a pas du tout eu un quelconque rebonds de l’investissement productif. L’Europe et singulièrement

la France

a même accumulé un retard singulier dans un certain nombre de secteurs clés, parce qu’il était plus beaucoup rentable de placer ces capitaux sur les marchés financiers. Quand dans le même temps, on réprimait le pouvoir d’achat, les ménages se sont surendettés. Le théorème de Schmidt a donc créé les deux conditions de la crise actuelle : surendettement des ménages et bulles spéculatives.

 

Et au-delà, la doctrine économique est toujours gouvernée par une idée archaïque et totalement obsolète, selon laquelle, ce sont les riches qui tirent l’économie, parce qu'ils épargnent  et que l'épargne c’est ce qui permet de financer la recherche et l'investissement, donc la croissance. La vérité économique c'est que c'est le pouvoir d'achat des masses qui fait les débouchés, qui tire la croissance des entreprises, qui les amènent à investir et ce qui produit l'épargne. »

 

***

 

A l’heure où on recherche désespérément de vraies lignes de clivages entre la gauche et la droite, la question de l’actualité du théorème de Schmidt propose une magnifique ligne de fracture qui dessine deux conceptions de l’économie et deux types de solutions radicalement opposée dans la crise actuelle. N’étant pas moi-même expert, je me garderais bien de trancher de manière définitive ce débat d’économiste. Il importe toutefois qu’il se poursuive notamment sur les sites d’experts, et notamment sur celui qui a été récemment interpellé par mon camarade RST.

 

Je me bornerais seulement à faire deux remarques.

 

La première est que ce sont les idées et les théories qui mènent le monde, bien plus que nous gouvernants qui n’en sont souvent que des interprètes. De ce point de vue, on ne peut que saluer les trop rares intellectuels comme Minc ou Généreux qui s’engagent effectivement dans le débat politique. Le débat politique a besoin de ces éclairages conceptuels pour prendre sens.

 

La seconde, c’est de noter la fantastique inertie des systèmes de pensée. Imaginer que le plan de relance français de 2008 dans une crise centenale pour ne pas dire systémique du capitalisme est inspiré par une pensée qui date de trente ans et qui a émergé dans un contexte radicalement différent a quelque chose d’effrayant. Ce qu’on a appris comme une Loi lorsqu’on était étudiant et que l’on a mis en œuvre avec zèle pendant toute sa vie intellectuelle ou professionnelle devient vite un dogme impossible à contester sans remise en cause personnelle. Et malheureusement les catastrophes interviennent lorsqu’on ne voit plus le réel à force de le regarder avec une grille de lecture obsolète.

 

Et si la crise actuelle était avant tout la crise intellectuelle ?

 

Malakine

 (1) Même si je ne peux que conseiller l’écoute de l’ensemble de l’interview disponible sur Marianne2, le passage auquel je fais référence se situe à partir de 26ème minute de la première vidéo.

 

VIDEO

http://horizons.typepad.fr/accueil/2008/12/le-maudit-thorme-de-schmidt.html
Partager cet article
Repost0
12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 02:02

 

L'économie française résiste au 4e trimestre, pause en Allemagne

par Matthias Blamont

http://actualite.portail.free.fr/france/15-02-2012/l-economie-francaise-resiste-au-4e-trimestre-pause-en-allemagne/

 

Avec des entreprises qui peinent à être compétitives

 

La situation de la France est paradoxale. Son économie est de moins en moins compétitive mais cela ne l’empêche pas de bénéficier des conditions les plus favorables quand elle emprunte afin de financer sa dette. Pourvu que ça dure…

Cela tient peut-être au fait que les marchés financiers respectent la position déterminante de la France en Europe. Elle tient l’édifice branlant de la zone euro sur ses frêles épaules. Dans le cadre de la mutualisation des risques, son rôle est irremplaçable au côté de l’Allemagne. Si elle s’effondre, c’est comme une mêlée de rugby, l’Europe prend une pénalité et, si cela se renouvelle, il y a un risque de mettre en cause la monnaie unique européenne.

 

La France emprunte à 1 an à taux négatifs (Les Echos, 10 décembre 2012)

La dette française finit l'année en fanfare. La France a emprunté à taux négatifs à une échéance d'un an (48 semaines) ce lundi, ce qui lui était rarement arrivé. Elle a en effet levé 1,293 milliard d'euros au taux de -0,012%. Autrement dit, les investisseurs perdront de l'argent en prêtant cette somme pendant un an à la France.

Au total, l'Agence France Trésor, chargée de gérer la dette de l'Etat, a levé 5,984 milliards d'euros sur trois lignes. Elle a obtenu des taux de -0,026% à 3 mois, de -0,015% à 6 mois et, donc, de -0,012% à un an. Les taux à long terme restent extrêmement bas puisque, ce lundi matin, de 1,91%.

lire la suite de l'article

 

France : le sandwich (Patrick Artus, 11 décembre 2012)

 

L'économie française est prise en tenaille (en sandwich) :

                        - entre les économies sophistiquées des pays dont les productions sont plus hautes en gamme et qui accaparent la production du haut de gamme (Allemagne) ;

                        - et entre les économies des pays à coûts de production faibles qui prennent à la France les productions de milieu et de bas de gamme (pays émergents, et maintenant Espagne, Etats-Unis).

Puisqu'il est très difficile pour la France :

                        - de réduire ses coûts de production pour redevenir compétitive dans le milieu et le bas de gamme ;

                        - ou de monter en gamme ;

la situation de l'économie française est très compliquée et très inquiétante, avec une perte de substance à tous les niveaux de gammes.

Lire Espace Entreprises - Natixis - Flash éco (Recherche économique, Patrick Artus)

 

Si la France est en difficulté, toute la construction de soutien de la zone euro s’effondre

(…) En effet, tous les nouveaux instruments de soutien des pays en difficulté (EFSF-ESM, achats de la BCE…) sont basés sur la mutualisation des risques, ce qui n’est plus possible si la France est en difficulté et si l’Allemagne reste le seul grand pays solide (4 déc. 2012).

 

Le problème dans la zone euro ce ne sont pas les chocs asymétriques, ce sont les structures asymétriques

(…) La question à poser est donc celle de l'hétérogénéité structurelle des pays de la zone euro et de sa compatibilité avec l'Union Monétaire. La flexibilité des prix et des salaires n'aide pas : elle ne corrige pas par exemple le fait que des pays ont des croissances potentielles différentes. Il ne reste en fait que deux possibilités : une forte mobilité du travail entre les pays de la zone euro, ou un degré important de fédéralisme (un budget commun de grande taille), si on veut éviter la divergence des économies des pays de la zone euro (4 déc. 2012).

 

Le futur Président de la République française sera confronté à une situation économique très difficile à partir de 2012 :

la désindustrialisation se prolonge et accélère et, en 2012, l’industrie française sera de petite taille, positionnée en milieu de gamme, peu exportatrice, menacée sur ses niches traditionnellement fortes, d’où une croissance potentielle faible, la déqualification des emplois, une perte de croissance, la sensibilité au taux de change de l’euro ;

en conséquence, le déficit extérieur continuera, au-delà des cycles, à augmenter, d’où une menace structurelle sur la solvabilité du pays ;

les coûts salariaux, la pression fiscale, la structure de la fiscalité, le recul de la profitabilité des entreprises depuis la fin des années 1990, les obstacles à la croissance des PME, les problèmes du système éducatif sont défavorables à la compétitivité et à l’emploi, génèrent un chômage structurel élevé ; mais peut-on réduire les salaires et réformer complètement la fiscalité ?

dans cette situation de croissance potentielle faible, d’endettement extérieur croissant signifiant que l’endettement domestique doit aussi être croissant, il sera difficile de réduire le déficit public, et la solvabilité de l’Etat est en danger à terme.

Rappel : Rapport Gallois : les 22 propositions pour reconquérir la compétitivité - 6 nov. 2012

Le gouvernement s'engage résolument dans le sillage de Louis Gallois - 6 nov. 2012. 

 

.

Partager cet article
Repost0
26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 16:14

%C2%AB-La-priorit%C3%A9-%C3%A9conomique-

http://fondation.sqli.com/index.php/Blog/%C2%AB-La-priorit%C3%A9-%C3%A9conomique-prime-sur-la-priorit%C3%A9-morale%E2%80%A6-%C2%BB (image placée par eva)

 

Halte à la morale économique !

Posted: 25 Mar 2012 02:00 AM PDT

 

 

Influence des mathématiques ? Conformisme intellectuel ? Dogmatisme borné ? Il est incroyable de voir à quel point le débat économique est aujourd’hui fermé. Seuls des experts qui pensent tous pareil ont accès aux grands médias, qui se privent du talent des Sapir, Gréau ou Lordon.
Les 10 commandements économiques
L’euro et l’Europe tu ne critiqueras pas. La fin de l’euro aux plaies d’Egypte tu compareras. Les capitaux circuler sans la moindre restriction tu laisseras. Le commerce des biens tu n’entraveras pas. Le protectionnisme, responsable de la crise de 1929 tu feras. L’indépendance de la banque centrale tu sanctifieras. La création monétaire tu condamneras (sauf si elle se fait pour les banques privées). L’excès de dépenses publiques tu dénonceras. Le déficit public à la hache tu réduiras. Aux dettes souveraines la responsabilité de la crise tu attribueras.
On pourrait continuer la liste longtemps. Le fait de s’arrêter à dix commandements est bien évidemment arbitraire. Pourtant, les sujets à controverse ne manquent pas. On se plaint de la crise financière, mais il est incroyable que si peu de personnes viennent à remettre en cause la liberté de circulation des capitaux, qui a pourtant permis à la crise de traverser si vite l’Atlantique. On dit que les banques sont trop grosses pour faire faillite, mais personne ne propose de réduire leur taille.
Il est aussi proprement incroyable que le prêt de 1000 milliards d’euros par la Banque Centrale Européenne aux banques privées entre décembre et mars n’ait pas occasionné un débat plus important. Mais non, la BCE peut créer l’équivalent de 10% du PIB européen de monnaie en trois mois et pas grand monde ne songe à lui demander des comptes ou à se demander s’il est bien raisonnable de le faire ainsi. Et je ne parle même pas de l’état du débat sur l’euro
Une nouvelle guerre des religions
Pourtant, sur tous ces sujets, d’innombrables experts et économistes défendent des thèses inverses. Pas moins de 5 « prix Nobel » d’économie (Friedman, Allais, Sen, Stiglitz, Krugman) ont expliqué ou expliquent que la monnaie unique ne marche pas. D’autres économistes ont démontré que la fin d’une union monétaire est quelque chose de courant (plus de 100 cas au 20ème siècle) et que ce n’est pas un drame. Les soutiens du protectionnisme sont également très nombreux.
Pourtant, le débat public reste toujours aussi peu ouvert à la parole des alternatifs qui ont le plus grand mal à exprimer leur opinion. Au pire, M6 n’invite que Marine Le Pen, la plus mauvaise avocate possible de ces idées pour les discréditer, ignorant tous les autres… Cette fermeture du débat public est proprement insensée après une crise qui devrait au contraire ouvrir le débat et donner l’opportunité de débattre de ces sujets de manière ouverte et sereine.
Mais non, Jean Arthuis fait un rapport sur la zone euro pour le premier ministre en prenant bien soin de n’interroger aucune personne qui critique la monnaie unique ! Les partisans de toutes ces idées mettent la tête dans le sable, refusent de réfléchir plutôt que de remettre en cause toutes les idées qu’ils ont défendues depuis 20 ou 30 ans. Difficile de savoir s’ils le font par conformisme idéologique, par ignorance, ou alors tout simplement par malhonnêteté intellectuelle.

Espérons que le débat public finisse par se libérer. Car cela devrait être le propre d’une démocratie que de pouvoir débattre sereinement et librement d’alternatives différentes. Pourtant, dans le débat économique, une seule parole semble pouvoir s’exprimer aujourd’hui.

 

 

.__________________


 

Trader Noé – Analyse du 26 mars 2012

trader251.jpg?w=645Le seuil de résistance des 1395 sert toujours de pivot pour le E-min SP 500. Si ce niveau est franchi, le cours pourrait se rapprocher des 1410 points. De toutes les façons, pour que la hausse se poursuive temporairement il faudra dépasser ce seuil de résistance.
Si le seuil des 1395 ne parvient pas à être franchi  alors l’indice pourrait revenir tester les points bas de la semaine dernière, soit la zone des 1380 points. En dessous, nous pourrions voir 1360-1340 points.

Rappelez-vous que le signal de baisse était court et déclenché sur la rupture des 3550 points sur le Future CAC 40 et 1394 sur le E-mini SP 500.
En fonction de l’évolution du E-mini SP 500, les résistances pour le Future CAC 40 sont toujours 3500-3597-3612-3635-3760 et les supports 3425-3370-3250-2900-2850 points.

Pour l’instant, il ne devrait pas se passer de grands mouvements. La période électorale pourrait être tout autre.

Concernant, l’EURUSD la tendance évolue toujours dans une tendance de fond baissière. La semaine dernière nous avions parlé de la résistance des 1.325. Cette dernière a été cassée et le cours peut désormais poursuivre son rebond technique vers 1.34-1.345 voir même 1.358-1.362. Un nouveau passage sous les 1.322 inciterait le cours à retourner vers 1.30. Le point support à casser pour voir les 1.27-1.235 et moins ensuite.
A terme, les objectifs sont 1.1-0.7 probablement dû au cataclysme bancaire et au départ supposé de l’Allemagne. Reste à savoir le timing.

Ces prochains jours nous suivrons attentivement le cours du Brent. Soit le cours franchit les 128 et nous assisterons à une nouvelle flambée, soit le cours consolide et cassera le support des 121 pour venir chercher de l’énergie entre 117-120 avant une nouvelle flambée. Le scénario premier est à surveiller de très près.

Bund.
Pour ceux qui ont suivi le Bund (article du 6 mars), le support des 134-135 était un palier support très important.
Nous avions précisé que nous verrions une nouvelle croissance au-dessus des 141.
En attendant, la première résistance se situe à 138. Son franchissement permettra au cours de se rapprocher des 140.5-141.
Au delà, le cours pourrait être propulsé vers de nouvelles résistances.

 
40 Comments

Publié par liesiletter le 26 mars 2012 dans Non classé

 

Réflexions complémentaires

avatar-menthalo5.jpg?w=645Par Menthalo – Toutes les escroqueries et les Hold-ups à visage découvert de JPM ne sont pas réprimés par la loi, car cette banque est “too big to fail”.Le tout petit marché du Silver physique est une gigantesque pyramide reposant sur sa pointe.Au dessus des quelques centaines de millions d’onces d’argent produites par les mines, il y a des  milliards de $ de produits dérivés sur le Silver.
BUZZ médiatique
Je ne commenterai pas, a posteriori, la méprisable dramaturgie politique actuelle.Posez vous seulement la question : “A qui profite le crime ?”
Il y a deux niveaux aussi sensibles l’un que l’autre, d’où la prudence de ces commentaires.
Le second est géopolitique. Suivez mon regard et écoutez ce mur de lamentations. Pensez “onze-septembre” et toutes les implications possibles à suivre.
Tout cela est répugnant et méprisable.
 
7 Comments

Publié par liesiletter le 26 mars 2012 dans Non classé

 

Les banquiers internationaux aiguisent leurs coûteaux avant de se mettre à table

avatar28.jpg?w=645Une bonne nouvelle… : pour les analystes de Lloyds Bank, “les risques en provenance d’Europe se sont considérablement amoindris depuis l’approbation du deuxième plan d’aide à la Grèce, mais les marchés restent plutôt prudents”. Il y a quelques jours, le Fonds monétaire international (FMI) a avalisé un nouveau programme d’assistance de 28 milliards d’euros pour la Grèce, quelques jours après l’approbation par les ministres des Finances de la zone euro d’un nouveau plan d’aide publique européen de 130 milliards d’euros.

zonesudeuro.jpg?w=645Toutefois, les analystes de plusieurs banques font état de quelques inquiétudes pour certains pays européens. Ils sont tout particulièrement attentifs à la situation en Espagne, en Italie et au Portugal, dont les finances publiques demeurent source d’inquiétude. Pour Valentin Marinov, analyste de CitiFX, “il faudra des preuves tangibles de résistance économique et de l’avancée des réformes dans les pays de la périphérie de la zone euro” pour rassurer les investisseurs et les pousser à acheter de la dette souveraine. En fait, d’aucuns signalent ce que nous écrivions sur le fait d’informations confidentielles de source directe de marchés, à savoir : beaucoup de capitaux sortent de la zone européenne et cela est de mauvais augure pour un mouvement de reprise durable de l’euro.

Un témoignage sur l’Espagne et le Portugal

Voici le témoignage d’un lecteur du blog qui montre le monde réel, après avoir traversé l’Espagne et passé quelques jours au Portugal.

« Le spectacle continue et malheureusement rien ne semble vouloir s’arranger. Si je prends la parole c’est pour vous faire part d’une petite expérience que j’ai faite au début du mois : traverser l’Espagne et passer quelques jours au Portugal auprès de membres de ma famille ; J’ai donc pu prendre la température…

- En Espagne (milieu rural, Castilla y Leon) j’ai trouvé pas mal de résignation, surtout les gens suivent avec consternation et défaitisme. Je n’ai perçu aucun espoir et pas mal d’inquiétude. Système D à tous les étages.

- Au Portugal, les fonctionnaires ont perdu leurs 13 et 14ème mois de salaire, chômage de longue durée même pour des gens très formés, salaires ridicules et travail au noir qui se généralise pour éviter les charges sociales. Ils tiennent en cumulant les petits boulots et on remarque même un retour à la terre. (Les enseignants vendent des pizzas le week-end ; des  militaires vont labourer les champs en désuétude pour y planter des pommes de terre). J’ai senti la population en colère, pas mal sont d’accord avec le fait que c’est le retour de la dictature et de la misère, leurs espoirs se focalisent sur leur armée et sur l’émigration vers les anciennes colonies.

En France nous sommes encore épargnés, jusqu’à quand ? »

Que nous réserve la marionnette placée à la tête de la Fed ?

bce-fed.jpg?w=645Dans le prochain numéro de fin de mois, nous verrons que les indices s’accumulent sur le fait que M. Draghi, le pion de Goldman Sachs, ressemble bien au terroriste potentiel dissimulé par la Haute finance de Wall Street pour faire sauter la BCE. Nous en profitons pour remercier la source financière américaine qui nous a donné les éléments abordés dans le cadre de la lettre confidentielle (251 – 31.03.2012). Et comme par hasard, tandis que M. Draghi fragilise énormément la BCE en créant de l’argent à partir de rien, pour des banques qui continuent à spéculer sans prêter aux entreprises, autrement dit, qui asphyxient l’économie réelle, on pourrait assister à un changement de braquet aux Etats-Unis. Surveillons les taux longs…

On attend avec intérêt les prochaines interventions des dirigeants des banques centrales régionales américaines. Se fondant sur ce que rapportent des sources au sein de grosses banques de Wall Street, un retournement de la politique monétaire américaine ne doit pas être négligé. Y aura-t-il un frein aux injections de liquidités de la banque centrale américaine ? Bernanke a-t-il reçu des consignes de ses maîtres ? On pourrait peut-être avoir un début de réponse en apprenant dans quelle devise sont transformées les dizaines de millions d’euros qui quittent la zone euro.

Bon dimanche à tous.

 
94 Comments

Publié par liesiletter le 25 mars 2012 dans Non classé

 

Plus c’est gros, mieux ça passe…

Un message important du président Sarkozy à tous ses amis :

http://rutube.ru/tracks/5461176.html

Ce nouvel ordre mondial qui passe par l’implication de la France aux côtés des ennemis démocratiques de l’Iran.

 
49 Comments

Publié par liesiletter le 24 mars 2012 dans Non classé

 

Goldman Sachs : une des pièces maîtresses du cartel bancaire – Partie 3

avatar29.jpg?w=645Extraits du numéro 243 de LIESI – Suite de cet article Partie 1Suite de cet article Partie 2.

 La crise actuelle est-elle PLANIFIEE ?

1) L’exécutif du cartel bancaire s’est entendu sur un scénario susceptible de produire cette « bonne crise majeure » réclamée par David Rockefeller.

2) La Firme Goldman Sachs, appartenant au cartel bancaire, a posé les dynamites dans le système.

3) Les politiciens des différents Etats européens en situation de crise, furent complices pour n’opposer AUCUNE entrave au plan. Les G-VAIN n’étant qu’un moyen médiatique pour impressionner l’homme de la rue. Rappelons qu’à l’automne 2008, la multiplication des produits financiers créés par Goldman Sachs et quelques consœurs, a entraîné la disparition de plus de 50 000 milliards de dollars, seulement sur les marchés financiers.

trader.jpg?w=6454) Des traders, employés grassement par les banques du cartel bancaire, ont ensuite eu pour consigne d’appliquer une stratégie de dominos sur les valeurs bancaires (et maintenant toutes les entreprises industrielles cotées sont concernées), afin de provoquer un effondrement des indices boursiers, justifiant la ruine du système capitaliste. Nous sommes précisément dans le déroulement de ce processus, qui se soldera par la fermeture de bourses européennes. Après avoir été missionnés pour créer la crise actuelle, certains employés de haute stature de la Firme Goldman Sachs (le plus grand vendeur de dettes de la planète) furent appelés en renfort par les politiciens corrompus (placés aux postes-clés), pour résoudre cette même crise !

La technocratie est en marche… et les solutions proposées consistent à AMPLIFIER la crise financière, sociale, économique et morale ! Quand, sous la houlette du chef d’orchestre Alan Greenspan, les Firmes américaines avaient posé les dynamites dans le système, personne n’avait rien trouvé à redire. Puis l’explosion eut lieu au cours de l’été 2007. Quelques « heures » avant, deux sources préviennent LIESI : l’une fréquente une famille du cartel bancaire, l’autre est un ancien sénateur français, très introduit dans certains réseaux sionistes qui attendaient « leur candidat » à l’Elysée[1].

lehman-brothers.jpg?w=645La crise arrive, puis en février 2008, les Khazars de Wall Street balancent Lehman Brothers dans le précipice, la pièce bancaire sépharade. En réalité, Lehman Brothers et Bear Sterns faisaient de l’ombre à Goldman Sachs.

Que font alors les gouvernements ? L’Union européenne débloque 200 milliards d’euros. Les Etats-Unis ? Près de 8.000 milliards de dollars vont être consacré à la relance ! Greenspan, lui, part en retraite, après avoir conseillé à ses meilleurs amis, dont une source de LIESI, qu’il ne fallait plus avoir de « papier », d’immobilier, ni de produits gérés par les banques. Pourquoi ? Parce que ses services ont diffusé tous les produits toxiques (inventés par les génies du cartel bancaire, sortis des meilleures écoles) aux banques européennes, aux fonds de pension de retraite, etc. Chose incroyable, les politiciens corrompus de l’Occident décident d’augmenter les déficits publics en rachetant les produits toxiques des banques en difficulté. Pour cela, les Etats s’endettent auprès… des banques du cartel bancaire ! Trois ans après cette incroyable mascarade, l’ouverture des vannes du crédit est stoppée ! Changement de programme : l’exécutif du cartel bancaire déclenche le scénario grec… cheval de Troie pour couler l’Occident et réaliser le point dévoilé par Lénine, à Bakou, en 1919 :

« Dans un troisième temps, nous créerons une crise économique sans précédent. Dans un quatrième temps, nous créerons une crise sociale telle que l’Europe tombera comme un fruit mûr ».

dettes0.jpg?w=645Comme par enchantement, maintenant, les médias insistent sur le caractère dangereux d’un endettement excessif des Etats souverains. Il faut rembourser les dettes ! Il faut de l’austérité ! Il faut prendre l’argent où il est. Bien sûr, la nomenklatura occidentale n’est pas concernée : elle ne paie pas d’impôt. Le viseur est pointé sur la classe moyenne. La véritable solution pourrait poindre  dans quelques mois. [Nous écrivons cela parce qu’il existe un autre scénario dont nous parlerons dans quelques semaines, s’il devient crédible. La clé étant le Proche-Orient.] Sans doute, au moment où l’on ne pourra plus retirer qu’une petite somme d’argent, chaque semaine, dans les banques qui seront encore debout. Durant cette période technocratique, ROUGE, la classe moyenne va être rincée ![2] Politiciens et technocrates des Firmes bancaires américaines vont socialiser les pertes du système bancaire vers les contribuables. « Il sera ensuite possible de faire assumer les frais de l’inévitable restructuration de ces dettes par les budgets publics européens »[3].

Il est évident que les technocrates mis en place par le Pouvoir vont avant tout préserver les intérêts des PARRAINS de Goldman Sachs. Leur programme est tracé d’avance, quoi qu’en pensent les peuples : réduction des dépenses publiques, diminution des prestations sociales, réforme libérale de l’économie.

Et personne n’a rien à dire. Il suffit de voir comment la Firme a imposé l’un des siens, Mario Monti, à la place de Silvio Berlusconi à la direction de l’Italie. Y a-t-il eu la moindre élection ? Aucune.

mario-monti.jpg?w=645Dans un article consacré à Mario Monti (remplaçant de S. Berlusconi), Le Monde écrit ces lignes significatives : « Il est moins disert sur son arrivée en décembre 2005 chez Goldman Sachs, comme “membre du conseil de recherche de Goldman Sachs Global Market Institute”. Selon la banque, sa mission consistait alors à la conseiller “sur les affaires européennes et les grands dossiers mondiaux de politiques publiques”. Mais à l’inverse de Mario Draghi, qui avait un statut d’associé, Mario Monti est un “ouvreur de portes”, chargé de pénétrer au cœur du pouvoir européen pour défendre les intérêts de la banque d’affaires. Parfait connaisseur des arcanes de l’Union européenne, doté d’un confortable carnet d’adresses, il a l’oreille des décideurs : l’incarnation achevée du “capitalisme d’accès” dans lequel Goldman Sachs excelle ».

Dans l’univers impitoyable des grands argentiers, jusqu’où Mario Monti veut-il aller pour devenir l’associé de la nomenklatura du cartel bancaire ? Notons tout de même qu’en 2010, il succède à Peter Sutherland, ancien commissaire européen lui aussi, à la présidence européenne de la Trilatérale, prestigieux cénacle économique et diplomatique de l’élite internationale. Tout est dit.

Mario Monti sera très probablement le fossoyeur du peuple italien. Il mènera son pays à la révolution en digne associé du Diable. Grâce à Mario Monti, « l’Italien se battra contre l’Italien », comme l’a annoncé avec tristesse la Mère de Dieu à La Salette, le 19 septembre  1846.

A la lumière de ces quelques informations, il semble évident que la faillite des Etats sera probablement confirmée par un krach obligataire. A ce moment-là, plus personne ne voudra prêter aux grands Etats du G20, dont la dette risque de dépasser le PIB ! Dans cette attente, les Etats-Unis impriment vertigineusement. A quand le retour de l’inflation ?


[1] Voir les BREVES DE LIESI de novembre/décembre 2011 – 12 € franco de port.

[2] Une étude britannique, citée récemment par le journal Les Echos, a le mérite de quantifier nettement le processus en cours. Cette étude indique que grâce aux « plans de sauvetage » de la Grèce et au mécanisme européen de stabilité financière mis en place par la BCE, le FMI et l’UE, l’exposition de chaque foyer de la zone euro va passer de 535€ aujourd’hui à 1.450€ demain ! N. Sarkozy avait bien dit que cela ne coûterait rien aux Français… Le président Sarkozy parle de « lutte contre la fraude », alors que les parrains des principaux partis politiques ont déjà dégagé de France le plus gros de leur patrimoine personnel. LIESI est parfaitement au parfum sur ce sujet et les lois fiscales de 2012 sont déjà préparées dans les officines maçonniques pour être appliquées par la prochaine marionnette qui siègera à l’Elysée. Voir les BREVES DE LIESI de novembre/décembre 2011 concernant l’impossibilité de payer (pour la France) les intérêts plus la dette aux MARCHES, et le risque de banqueroute.

[3] Le Parlement européen vient de voter le « paquet gouvernance » qui réforme le Pacte de stabilité en renforçant les contraintes sur les budgets nationaux et les sanctions contre les pays en infraction.

 
59 Comments

Publié par liesiletter le 24 mars 2012 dans Non classé

 

Par menthalo – Le CAC, l’EURO et les Métaux Précieux

CAC 

Les cours ont rebondi sur le bas du canal. Ils pourraient reprendre cette hausse, vers 3604 et pourraient même s’approcher de 3690. Cette hausse ne repose sur RIEN. Le ralentissement économique de la Chine, mais surtout son déficit commercial montre la récession actuelle. En toute logique, les bourses mondiales devraient très sérieusement dégonfler dans les semaines et les mois à venir.

La chute sera violente, quand elle commencera. Soyez prudents !

20120323cac.jpg?w=645&h=513

EURO-DOLLAR

Comme un oiseau sur un fil, cette bougie hebdomadaire montre l’indécision des investisseurs. L’Euro pourrait osciller encore quelques semaines entre 1,30 et 1,33, avant de chuter plus lourdement fin avril ou début mai.

20120323euro-hebdo.jpg?w=645&h=519

SILVER

Le support à 31,68$ a été défoncé presque sans résistance. Les Bears ont la main et contraignent les cours dans un canal baissier assez fort. Pas d’optimisme à court terme,. il va falloir boire cette coupe jusqu’à la lie avant de voir le grand rebond.

20120323silver-d.jpg?w=645&h=510

Le support cassé aujourd’hui est également très important si on regarde les cours en mensuel. Boursorama ayant des graphes très “à-peu-près”, cette impression est à vérifier dans les jours qui viennent. Pour moi, il semble extrêmement probable, que l’argent va re-coter à 30$ à CT.

Si le support casse, l’accélération à la baisse pourrait être violente…  et pourtant, la pénurie est totale.

L’Argent est SYSTEMIQUE. On autorise toutes les manipulations et toutes les escroqueries, parce qu’il n’est pas possible de faire tomber JPM. Ce serait l’ensemble du système qui s’effondrerait d’un coup. Cela arrivera mais pas dans l’immédiat. Peut être, à la fin de cette année … mais restons très prudents sur les dates.

20120323silver-m.jpg?w=645

GOLD

Nous sommes toujours pas dans pas dans le schéma attendu. Les cours devraient rebondir sur le bas du canal LT vers 3618$. Nous en sommes très proches. Sur le marché de Londres, les asiatiques, chinois en tête, achètent tout ce que les banksters vendent pour faire baisser les cours.

Les Banksters sont en train de perdre des tonnes d’Or.

La Fed va t’elle essayer une nouvelle politique pour tenter d’inverser la donne ?  Les prochaines interventions de Bernanke seront à surveiller de près.

20120323gold.jpg?w=645&h=501

Menthalo n’a toujours pas internet. ORANGE fait du sabotage systématique des lignes des clients qui les quittent.

Ils attendent la toute dernière seconde pour répondre à leurs obligations et rester dans les limites légales des 5 jours ouvrables. Gueguerre minable… dont les clients font les frais.

1000 excuses à mes clients que je ne peux livrer pour l’instant, du fait de l’absence d’accès à internet.

Félicitations aux metteurs-en-scène, réalisateurs et commentateurs du spectacle actuel. Ils ont réussi le Buzz médiatique qu’ils souhaitaient. Espérons qu’ils en restent là et ne cherchent pas à enfoncer le clou plus lourdement. C’est à gerber de A à Z !

 
135 Comments

Publié par liesiletter le 23 mars 2012 dans Non classé

 

Trader Noé – Analyse du 23 mars 2012

trader25.jpg?w=645La rupture des supports des 3570-3555 points proposée le 20 mars sur le Future CAC 40 a bien fonctionné tout en étant associée à la rupture du support des 1394 points sur le E-mini SP 500.
Pour l’instant, ce ne sont que les prémices.

Le titre Dexia est arrivé sur le support des 0.27 euro, baisse de -3.57 %.
Le titre EDF oscille également sur le support des 18 euros, baisse de -2.2 %

Pour Vallourec, nous revenons sur l’analyse du 18 août 2011. Nous avions écrit:
“Vallourec, tant que le titre évolue sous les 66 euros, il faut être prudent car la tendance baissière peut se poursuivre et les prochains supports sont à 59 – 51 et 36 euros”.
Le cours s’était rapproché des 39 euros en octobre (soit environ -40%). Désormais nous surveillerons à nouveau le support des 43 qui pourrait déclencher une nouvelle accélération en cas de cassure. Le fond ne change pas et reste baissier. Le cours peut se rapprocher des 36-29 euros.

Le titre Boursorama se rapproche du pivot des 6 euros. La configuration en drapeau a échoué et pour éviter la baisse il aurait fallu franchir les 7 euros. La rupture des 6 euros permettrait au cours de corriger vers d’autres supports 5.5-5-4 euros dans un premier temps.

Pour Crédit Agricole nous surveillons toujours les supports 4.5 et 4 euros.

Tout se met en place, du grand art.

 
19 Comments

Publié par liesiletter le 23 mars 2012 dans Non classé

 

Ils achètent le temps du sablier… pour payer d’autres épisodes grecs

avatar30.jpg?w=645A lire la presse allemande et les journaux locaux, sans oublier quelques blogs intéressants, on s’aperçoit que les citoyens allemands sont de plus en plus sensibilisés pour un scénario de retrait de la Grèce de la zone euro. Les banquiers allemands commencent à se lasser de devoir toujours payer. Il semblerait que le FESF ne dispose pas de l’argent annoncé. En outre, les fonds de renflouement destinés à la Grèce sont assortis de multiples conditions et d’aucuns savent que plusieurs d’entre elles sont impossibles à réaliser dans le contexte d’une prétendue reprise extraordinaire qui s’esquisse… (c’est de l’humour, mais cela fera plaisir à ceux qui nous estiment pessimistes alors que nous sommes tout simplement réalistes)

troika0.jpg?w=645Rappelons-en quelques-unes : si le FMI décide à tout moment de retirer son soutien ; si un élément perturbateur se produit dans les négociations ; si les exigences constitutionnelles et juridiques grecques ne sont pas remplies ; si la Grèce ne respecte par un délai de paiement, etc., la Grèce saute…  En attendant, le chômage touche maintenant 50% de la population active et les plans d’austérité ne permettent pas d’espérer la moindre croissance.

Récemment, Michel Rocard a dit que le seul moyen de faire tenir certains des engagements de la Troïka était d’instaurer une dictature à Athènes. Mais cela n’est pas très démocratique… Rappelons à Berlin que durant des années, les Allemands ont pu gagner beaucoup d’argent en vendant du matériel militaire aux autorités grecques.

uebancale.jpg?w=645D’aucuns évoquent que certains politiciens grecs ont confié en privé que tous ces accords n’avaient pas la moindre chance de résister au temps. On dit encore que le ministre des Finances allemand n’attend qu’une raison infime pour justifier la rupture de l’accord et que les banques allemandes ont eu pour consigne de provisionner en vue de… Et il s’agirait de très grosses provisions justement dans la perspective d’une « grosse catastrophe ». Selon certains analystes, le ministère des Finances à Berlin a supervisé le processus en personne auprès des banques nationales. Le pare-feu atteindrait maintenant plus de 620 milliards de dollars.

Cela expliquerait sans doute pourquoi, entre-temps, les Allemands ne cessent de faire monter la barre des exigences à Athènes, afin d’arriver à une ligne de rupture dans les négociations.

Cela expliquerait les réticences de l’Allemagne à engager des fonds supplémentaires pour le pare-feu européen appelé FESF / SME.

Qui quittera l’euro : l’Allemagne ou la Grèce ?

merkel.jpg?w=645Plusieurs lettres confidentielles disent à l’unisson que les Allemands ne sont pas stupides et qu’ils ont un plan de rechange. La Chancelière Merkel a donné l’impression de favoriser plutôt la Grèce afin de trouver une solution aux forceps, mais les milieux bancaires allemands se veulent rassurants : « Mme Merkel a compris que les intérêts nationaux de l’Allemagne devaient primer sur ceux des Grecs ». Un banquier allemand confiait récemment : « Il est devenu absolument impossible de travailler sur une union budgétaire en Europe avec deux pays aussi opposés que l’Allemagne et la Grèce. L’un d’eux doit nécessairement quitter la zone euro ».

En attendant, comme les élections allemandes ne sont pas pour l’immédiat, la Chancelière a fait le choix de laisser le temps s’égrener. « L’ami Sarkozy », qui comme d’autres représentants de la classe politique française, se sert de la mort d’enfants pour grignoter des points dans les sondages, obtenir le soutien d’Israël pour être élu (voir le déplacement d’Alain Juppé à Jérusalem !?), est maintenant en froid avec l’ancienne agent de l’Est.

Angela Merkel et son ministre des Finances préféreraient, pour le moment du moins, un scénario de retrait de la Grèce de l’euro plutôt qu’un départ de l’Allemagne. On attend maintenant les prochaines élections de fin avril en Grèce pour y voir plus clair.

europegsachs.jpg?w=645Le Premier ministre grec Lucas Papademos est cité dans le journal de l’establishment, le Financial Times de Londres. Il assure que son pays va redresser la pente et connaîtra la croissance dans les deux prochaines années. Dans cette interview au Financial Times, cet éminent personnage annonce que la Grèce renouera avec la croissance “d’ici moins de deux ans” et est déterminée à éviter une nouvelle restructuration de dette et une sortie de l’euro. “Je suis convaincu que nous avons fait plus de la moitié du chemin de la reprise économique, même si le processus de consolidation budgétaire prendra plus de temps. Des taux de croissance positifs devraient être atteints d’ici moins de deux ans“, déclare le dirigeant grec au quotidien économique. Selon un nouveau rapport de la Troïka (UE, Banque centrale européenne et FMI) publié la semaine dernière, la Grèce va devoir faire de nouveaux efforts d’ajustement budgétaire dans les deux prochaines années pour atteindre les objectifs fixés en échange du second plan d’aide.

N’oublions pas ce que nous citions dans la partie 2 de l’article Goldman Sachs : une des pièces maîtresses du cartel bancaire. A savoir que Lucas Papademos fut le complice de Goldman Sachs dans le trucage des comptes grecs pour intégrer la zone euro ! Sa mise en place au gouvernement d’Athènes, dans le contexte actuel, ne relève certainement pas du hasard. [Lire l'article d'hier en complément.] Nous pensons qu’il travaille toujours avec les réseaux américains et que, pour le moment, la tenue artificielle des marchés financiers, n’a pas besoin d’un épisode grec peu savoureux… Les aveugles diront que tout va mieux et que l’avenir est magnifique. Il leur manque quelques éléments clés de cette histoire officieuse dont parlait Balzac quand il fréquentait assidument les Rothschild.

Laissons donc le temps au temps. Soyons attentifs, calmes et sereins… amis l’été s’annonce plutôt difficile pour les marchés.

 
128 Comments

Publié par liesiletter le 22 mars 2012 dans Non classé

 

Trader Noé – Analyse du 22 mars 2012

trader254.jpg?w=645Concernant l’indice E-mini SP 500, nous surveillerons le support des 1393 points. La rupture de ce seuil pourrait déclencher un petite correction vers les supports 1374-1365 points (support ascendant de novembre 2011).
Pour une poursuite haussière, il faudra que le cours franchisse la résistance des 1407 points.

L’EURUSD lutte pour éviter une chute immédiate. Tant que le cours évolue sous les résistances 1.325 et 1.35-1.365 la tendance reste orientée à la baisse.
Le seuil des 1.325 présente déjà un premier barrage et le cours pourrait se rapprocher des 1.30-1.27.

Le titre Dexia se rapproche du support des 0.27 et quelque chose semble se mettre en place. La rupture de ce seuil, puis des 0.25, aura logiquement une incidence négative sur d’autres pièces.

Pour EDF nous surveillerons toujours le support des 18.2 euros et celui des 17 et 15 euros.

Le titre Carrefour évolue toujours dans une zone support des 17 et la résistance des 23 euros. Pour échapper à la chute il faudra franchir cette résistance. Pour l’instant la tendance reste plutôt baissière et les ruptures des 17-16 euros pourrait déclencher une nouvelle accélération baissière vers le support majeur des 13 euros.

Cela prend forme comme si nous étions en juin 2011.

 
25 Comments

Publié par liesiletter le 22 mars 2012 dans Non classé

 

Grèce – Le grand retour de Goldman Sachs

avatar28.jpg?w=645Info de dernière minute : un sbire de GS au cœur de toutes les turpitudes et magouilles de la Grèce de ces dernières années, nommé au poste de Ministre des Finances de la Grèce.
Mr Philippos Sahinidis a un CV qui parle pour lui ! INSTRUCTIF.

Extrait Le Figaro :

Le suspens n’aura pas duré plus de 48 heures. Après le départ d’Evangelos Venizelos du ministère des Finances, parti diriger le Pasok (parti socialiste grec), le poste du «Tsar» comme l’appelle les Grecs, a été annoncé ce mercredi. Loukas Papademos a refusé de faire comme son homologue et ami, l’italien Mario Monti, qui outre la primature a également pris en charge directement le ministère de l’Économie. Le premier ministre grec a donc désigné Philippos Sahinidis.

philippos-sahinidis.jpg?w=645Ministre adjoint des finances depuis l’arrivée du parti socialiste au pouvoir en 2009, ce banquier et économiste de 49 ans, était jusqu’à présent en charge du budget. Né en 1963, ancien chercheur à l’Institut de recherche du patronat grec (Iove) dans les années 1990, Philippos Sahinides était devenu en 2000 conseiller de l’ex-premier ministre socialiste Costas Simitis, artisan de l’entrée de la Grèce dans la zone euro. Entre 2004 et 2007, il travaille comme expert à la Banque nationale de Grèce (BNG), puis rentre au parlement après son élection dans la circonscription de Larissa.

Réputé pour son cynisme et maître de la langue de bois, Sahinidis sait faire passer des messages à travers les médias et dans ses discours au Parlement. Il a maintes fois dénoncé le laxisme du système fiscal grec empêchant à l’Etat d’avoir les recettes escomptées. Ce député Pasok a aussi largement défendu les banques dans la restructuration de la dette grecque et la mise en place des plans de sauvetage de l’Etat.

Aujourd’hui, il accepte un poste dont personne ne veut. De surcroît, il va devoir détailler les nouvelles mesures d’austérité imposées par le FMI et l’Union européenne et que le gouvernement devra appliquer à partir du mois de juin: augmentation de la TVA, nouvelles baisses sur les salaires et les retraites, avancées sur l’ouverture de certaines professions à la concurrence et privatisations massives. Le tout dans un climat social encore tendu et alors que le pays est en pleine campagne électorale pour les législatives anticipées de mai prochain.

Il n’est nul besoin d’être employé de GS au sens “salarié” pour être aux ordres. Avoir été au cœur du dispositif signifie avoir obtenu l’allégeance de GS et du Système.

 

 

--------------

 

 

Recherchez par qui sont payés les économistes 

http://www.debout-la-republique.fr/video/recherchez-par-qui-sont-payes-les-economistes-sur-les-plateaux

 

 

Le ras-le-bol d'un banquier met de nouveau Goldman et Wall Street au pilori

 

 

 

 

http://finance.blog.lemonde.fr/2012/03/16/goldman-sachs-est-elle-en-chute-libre/

 

.

 

La zone euro cherche une solution intermédiaire pour ses Fonds
24 mars 2012 Posté par benji sous Argent et politique

Les actus récentes nous ont fait un peu oublier le principal, l’économie qui se montre chaque jour un peu plus menaçante, donc pour nous tenir informé des dernières nouvelles économiques en Europe, voici un petit article qui explique que la planche à billet n’a pas suffit et qu’il faut encore de l’argent…

<p>Les ministres des Finances de la zone euro devraient s'accorder la semaine prochaine pour limiter à 700 milliards d'euros le montant total des mécanismes de soutien à la zone euro, une somme inférieure aux quelque 940 milliards souhaités par la Commission européenne. /Photo d'archives/REUTERS/Thierry Roge</p> 

 

(..) voir ici :

Source: fr.reuters.com

http://lesmoutonsenrages.fr/2012/03/24/la-zone-euro-cherche-une-solution-intermediaire-pour-ses-fonds/#more-22807

 

 

 

.

.

Partager cet article
Repost0
4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 22:34

Vers un chômage de masse, conséquence de la politique des “idiots utiles”

Nicolas Sarkozy avait annoncé ramener le chômage officiellement sous la barre des 9% avant la fin de son mandat. Il était également, on s’en souvient, très admiratif sur les merveilleux montages de ses amis Américains en matière de prêts immobiliers, ce que nous condamnions en 2007, bien avant l’implosion de la bulle. Au cours de la campagne présidentielle, il avait même confié qu’il rêvait de ce modèle pour la France…


Soit il a menti consciemment, soit lui-même et ses «experts» n’ont pas pris en compte ce que nous savions comme bien d’autres, depuis des lustres. En fait, une récente conversation avec un banquier important met en lumière que les politiciens, à quelques rares exceptions près, ne voient rien et ne savent rien. Ce sont des idiots utiles que certaines factions du cartel bancaire peuvent larguer à tout moment, comme on l’a d’ailleurs vu avec DSK. Ils sortent des formules dans l’air du temps, comme les propos exprimés par le président Sarkozy sur le Nouvel ordre mondial, mais nous ne pensons pas qu’ils soient réellement «initiés» sur les perspectives du programme ORDO AB CHAO.

 

 

 

Les politiciens à la barre des nations sont, 

pour certains (nous ne plaçons pas Angela Merkel dans cette position !), conseillés par des individus travaillant pour les officines du mondialisme. Eux par contre sont dénués de tous sens du bien commun. Anonymes, travaillant dans l’ombre, ils amènent les réformes préparées en loges et mènent le pays à l’abîme. C’est tellement flagrant, surtout aujourd’hui !


Pour en revenir au chômage, non seulement il progresse, mais c’est surtout la précarité qui devient inquiétante. Ajoutons à cela la récession qu’annonce l’Organisation de coopération et de développement économique, le pire est à venir. «En 2012, où les crédits des politiques de l’emploi doivent baisser de 12 %, l’année devrait s’achever sur un taux de chômage de 10,4 %. Cette pathologie sociale a un nom : le chômage de masse». Le constat est là : le chômage de masse signe l’échec des politiques menées, par la gauche comme par la droite, depuis quarante ans. Le prix Nobel Maurice Allais avait confié au président Chirac LA solution pour donner à la France plus de puissance et résoudre considérablement son problème de chômage. M. Allais a confié à des amis, la réponse du président français de l’époque: “Je ne peux pas faire ce que vous dites, sans quoi je n’ai plus le moindre avenir”.


Ce qui est étrange et certainement réconfortant, est que ces hommes qui mènent notre pays à la banqueroute (et donc à la catastrophe) sont également en train de réaliser des prophéties catholiques très anciennes. Et ces prophéties n’annoncent nullement le triomphe du mondialisme et du Nouvel ordre mondial pour notre époque, mais plutôt son échec. Nous terminerons ainsi sur une note positive, car il faut être confiant en l’avenir…

 
52 Comments

Publié par le 2 décembre 2011 dans Non classé

Partager cet article
Repost0
9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 03:10
La première conférence économique mondiale
d’après Maurice Schumann

jeudi 7 juillet 2011
par La rédaction

« Pour juguler la crise, il faut stabiliser le problème des dettes, stabiliser les monnaies, ouvrir de larges crédits aux nations les plus déshéritées. »

Quand ces fortes paroles ont-elles été prononcées ? Aujourd’hui, hier, avant-hier ?

Sans doute... mais aussi lors de la première conférence économique mondiale, en juin 1933, à Londres.

Maurice Schumann, [1] qui y assistait pendant sa 22ème année, a raconté cette conférence qui révèle des fondamentaux toujours à prendre en compte, en 2011, pour appréhender la crise actuelle et les logiques immuables et divergentes des grandes nations dans des contextes aux ressemblances frappantes.

La première conférence économique mondiale

Le principe de la Conférence économique mondiale de Londres avait été arrêté, en 1932, à Lausanne, où l’on avait traité des réparations dues par l’Allemagne, c’est-à-dire réduit sa dette à trois milliards de marks-or, en sachant fort bien, tout en se gardant de l’avouer, qu’elle ne les paierait jamais.

Mais, pendant l’année qui s’était écoulée depuis lors, deux évènements propres à bouleverser, l’un, l’histoire du siècle, l’autre, le visage de la société, s’étaient produits coup sur coup dans l’Ancien et dans le Nouveau Monde : d’une part, Hitler avait pris le pouvoir ; d’autre part, Roosevelt avait renoncé à l’étalon or et laissé flotter le dollar, ce qui l’avait aussitôt fait baisser de 15%.

Comme pour souligner le début de cette ère doublement nouvelle, c’étaient le Chancelier sous lequel perçait déjà le Reich Führer et le président des États-Unis qui avaient exigé que la date de la Conférence mondiale fût avancée. Tout allait se passer comme si le premier se préparait à lancer un défi au reste du monde et le second à prendre ses distances avec lui.

Quant à l’Angleterre et à la France, elles paraissaient également déterminées à oublier ce qui venait de se passer à Berlin et à ne pas comprendre ce qui venait de se passer à Washington. (...)

En croyant se mettre à l’œuvre, la Conférence avait constitué deux commissions, l’une économique et l’autre monétaire. Seule la seconde paraissait importante, puisque le succès ou l’échec dépendait du retour à la stabilité des monnaies. Or ce fut à la première que la délégation du Reich fit remettre, le vendredi 16 juin, un mémorandum. (...) Il commençait par une phrase du fameux ouvrage d’Oswald Spengler sur le déclin de l’Occident que - disait-il - l’Allemagne de Hitler s’appliquait à conjurer :

« Nous ne voulons ni perdre courage ni nous laisser détruire par une humanité inférieure. Prix, marchandises, crédits, économie : tout cela est secondaire en regard d’une conception de l’homme, celle que les nations occidentales ont héritées de leurs pères. C’est pour elle que l’Allemagne mène la lutte. Si nous succombons, les autres pays d’Occident seront détruits avant ou après nous. »

Mais comment rétablir la santé du Reich ? Parfaitement explicite, le mémorandum ouvrait le choix entre deux moyens : ou bien rendre au Reich un empire colonial, ou bien lui faire cadeau d’un autre champ de colonisation en offrant aux nations privées d’espace vital des territoires que puisse féconder une race énergique et créatrice. (...)

Et maintenant, occupons-nous des choses sérieuses !

Je dois à la vérité de dire que les ministres occidentaux qui, du 12 au 27 juillet 1933, se rencontrèrent tous les jours dans la capitale britannique écoutèrent docilement ce mot d’ordre : ils s’occupèrent des « choses sérieuses » et n’eurent pas le loisir de penser aux choses tragiques.

Peut on dire du moins qu’ils traitèrent sérieusement la chose sérieuse par excellence : le rétablissement d’un ordre monétaire ?

Déjà le dessein était aléatoire alors que la principale monnaie du monde venait de perdre 15% de sa valeur ; il allait devenir illusoire quand le président des Étals Unis se fit donner par une loi, le « Thomas Act », le droit de la dévaluer jusqu’à 50%. Quel serait le point de chute du dollar ? Jusqu’où grimperaient les cours du pétrole, du coton, du cuivre, du sucre, du caoutchouc ?

J’appris beaucoup plus tard que Georges Bonnet et son homologue britannique le chancelier de l’Échiquier Neville Chamberlain avaient été lucides, après le vote de la loi Thomas, pour proposer discrètement (trop discrètement) à Roosevelt d’ajourner la Conférence. Sans doute interprétèrent ils le refus catégorique du président des États Unis comme le signe d’un attachement sincère à la cause que ses actes avaient ruinée : celle de la stabilité monétaire. Le fait est que nous les vîmes se comporter, du 12 Juin au 3 juillet, comme si le flottement du dollar était un incident de parcours, une sorte, de parenthèse historique qui allait bientôt se refermer.

D’autres, en 1971, quand Nixon imita mutatis mutandis l’exemple de Roosevelt, furent tentés de commettre la même erreur. Le bon sens de Georges Pompidou les retint sur cette pente ; mes souvenirs de 1933 me permirent d’appuyer sa mise en garde. Georges Bonnet, avant de quitter Paris, s’était fait acclamer par le Sénat en affirmant que la stabilisation des monnaies anglaise et américaine devait être « le premier acte » de la Conférence mondiale.

« A quoi bon - avait il conclu - rassembler à Londres les délégués de soixante six nations, comment avoir l’espoir d’ajuster les tarifs douaniers et de jeter les bases d’une économie mieux ordonnée, si la commune mesure des échanges entre les peuples reste incertaine et instable ? » Aussi vraies il y a cinquante ans [2] qu’aujourd’hui, ces fortes paroles laissaient prévoir une stabilisation provisoire du dollar et de la livre, fixée pour la durée de la conférence.

La grande erreur fut d’annoncer officieusement cette trêve monétaire avant de l’avoir conclue. Aussitôt, Wall Street s’affola. Le président des États-Unis crut que la chute des valeurs allait provoquer celle des prix et briser le ressort de la « Révolution Roosevelt ». Un démenti rappela, en termes presque injurieux, que la valeur du dollar n’était pas définie sur les bords de la Tamise, mais sur les rives du Potomac. En bref, il n’avait fallu qu’une semaine pour condamner la Conférence à un échec patent et certain.

Ce fut alors que commença, puis se traîna pendant un mois interminable, un spectacle affligeant, humiliant et prémonitoire : les Anglais affirmaient contre toute évidence, et les Français faisaient mine d’espérer contre toute espérance, que les États Unis, allaient proclamer la nécessité d’une stabilisation future ; sans doute n’en connaîtrait on ni la date ni le taux ; mais il n’était pas impossible qu’un accord plus ou moins secret entre les banques centrales nous aidât à prendre patience. (...)

« N’oubliez pas de revêtir demain votre costume du dimanche ! »

« Vous aller être convié à vous rendre dans la grande salle de la Trésorerie où ces messieurs, en grandes tenues, signeront le document qu’on attend depuis le début de la Conférence. C’est un ministre américain qui vient de l’apporter. » (...) Il s’appelait Moley, on lui donnait du « Professeur » parce qu’il enseignait le droit pénal dans un collège féminin et qu’il espérait recevoir incessamment les instructions du Président, actuellement au large du Maine où il s’adonnait à une partie de pêche. »

Les fauteuils gothiques disposés autour d’une table gigantesque ajoutaient à l’apparat de la cérémonie : les spectateurs sons importance, sans jaquette et sans chapeau haut de forme, qui s’étaient agglutinés au fond de la salle du Treasury eurent tout loisir de les contempler ; car le fauteuil vers lequel convergeaient les regards demeura vide, et la cérémonie n’eut jamais lieu.

Neville Chamberlain, faute de pouvoir s’adresser à son voisin de droite, échangea d’abord quelques paroles avec son voisin de gauche. Puis il s’enferma dans un silence qui devint communicatif. Au bout d’un quart d’heure, chacun retenait son souffle, sa colère ou son fou rire.

Au bout d’une demi heure Chamberlain se leva : le « Professeur » venait de lui faire savoir que, faute d’instructions, il préférait ne pas sortir de son hôtel.

Cependant se déroulait par une chaleur torride et sous nos yeux plus amusés qu’attristés, un défilé qui tenait à la fois du mauvais cirque et du cortège funèbre.

La silhouette bismarkienne du doktor Schacht, magicien et logicien du IIIème Reich aurait dû fermer la marche, comme pour nous rappeler qu’on avait eu tort de l’oublier. Mais, à l’instar des Américains et des Russes, les Allemands brillaient par leur absence.

Deux jours plus tard, le 3 juillet, Roosevelt rompait le silence pour proclamer que le pouvoir d’achat du dollar l’intéressait fort et que la stabilisation des devises ne l’intéressait guère.


(Résumé d’après l’article de Maurice Schumann, de l’Académie française, publié dans Historia n°447 de février 1984)


Reproduction autorisée avec ce lien Decapactu - La première conférence économique mondiale

 

[1] Ne pas confondre Maurice Schumann, le résistant, avec Robert Schuman le collaborateur

[2] ndlr : le texte original date de 1983

 

http://www.decapactu.com/spip/article.php3?id_article=589

Partager cet article
Repost0
16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 07:27

GEAB N°56-Spécial Eté 2011 est disponible! Crise systémique globale - Dernière alerte avant le choc de l'Automne 2011 : Quand 15.000 milliards USD d'actifs financiers partiront en fumée

 

- Communiqué public GEAB N°56-Spécial Eté 2011 (15 juin 2011) -



GEAB N°56-Spécial Eté 2011 est disponible! Crise systémique globale - Dernière alerte avant le choc de l'Automne 2011 : Quand 15.000 milliards USD d'actifs financiers partiront en fumée
Le 15 Décembre 2010, dans le GEAB N°50, l'équipe de LEAP/E2020 anticipait l'explosion des dettes publiques occidentales pour le second semestre 2011. Nous décrivions alors un processus qui partirait de la crise des dettes publiques européennes (1) pour mettre ensuite le feu au cœur du système financier mondial, à savoir la dette fédérale US (2). Et nous voici, avec ce GEAB N°56, à l'orée du second semestre 2011, avec une économie mondiale en plein désarroi (3), un système monétaire global de plus en plus instable (4) et des places financières qui sont aux abois (5), tout cela malgré les milliers de milliards d'argent public investis pour éviter précisément ce type de situation. L'insolvabilité du système financier mondial, et au premier chef du système financier occidental, revient à nouveau sur le devant de la scène après un peu plus d'une année de politiques cosmétiques visant à noyer ce problème fondamental sous des tombereaux de liquidités.

Nous avions estimés en 2009 que la planète comptait environ 30.000 milliards USD d'actifs-fantômes. La moitié à peu près s’est envolée en fumée en six mois entre Septembre 2008 et Mars 2009. Pour notre équipe, c'est maintenant au tour de l'autre moitié, les 15.000 milliards d'actifs-fantômes restants, de s'évanouir purement et simplement entre Juillet 2011 et Janvier 2012. Et cette fois-ci, les dettes publiques seront de la partie également, contrairement à 2008/2009 où ce sont essentiellement les acteurs privés qui avaient été touchés. Pour prendre la mesure du choc qui se prépare, il est utile de savoir que même les banques américaines commencent à réduire leur utilisation des Bons du Trésor US pour garantir leurs transactions, par crainte des risques croissants pesant sur la dette publique US (6).

Pour les acteurs de la planète financière, le choc de l'Automne 2011 va ainsi correspondre au sens littéral au fait de sentir le sol se dérober sous leurs pieds, puisque c'est bien le socle du système financier mondial, le Bon du Trésor US, qui va s'enfoncer brutalement (7).


Evolution de la dette fédérale US et projections (2000-2016) (en Milliards USD) - Sources : US Treasury / Berruyer / GEAB, 06/2011
Evolution de la dette fédérale US et projections (2000-2016) (en Milliards USD) - Sources : US Treasury / Berruyer / GEAB, 06/2011
Dans ce GEAB N°56, nous abordons les deux aspects les plus dangereux de ce choc de l'Automne 2011, à savoir :
. le mécanisme de détonateur des dettes publiques européennes
. le processus d'explosion de la bombe US en matière de dettes publiques.

Parallèlement, dans ce contexte d'accélération du rééquilibrage des rapports de force planétaire, nous présentons l'anticipation d'un processus géopolitique fondamental concernant la tenue d'un sommet Euro-BRICS d'ici 2014.

Enfin, nous concentrons nos recommandations sur les moyens d'éviter de faire partie de ces 15.000 milliards d'actifs-fantômes qui vont s'envoler en fumée dans les prochains mois, avec une mention toute particulière pour l’immobilier résidentiel occidental dont l’effondrement des prix que nous anticipons pour 2015 commence en fait dès 2012.

Dans le communiqué public du GEAB N°56, nous présentons une partie de l'anticipation sur le mécanisme de détonateur des dettes publiques européennes.


Composition du bilan de la Banque Centrale Européenne (rouge : titres adossés à des actifs / bleu clair : bons du secteur public / vert : titres bancaires / bleu foncé : titres d'autres entreprises / beige : autres) - Sources : Spiegel / BCE, 05/2011
Composition du bilan de la Banque Centrale Européenne (rouge : titres adossés à des actifs / bleu clair : bons du secteur public / vert : titres bancaires / bleu foncé : titres d'autres entreprises / beige : autres) - Sources : Spiegel / BCE, 05/2011

Le mécanisme de détonateur des dettes publiques européennes
Les opérateurs financiers anglo-saxons jouent aux apprentis-sorciers depuis maintenant une année et demie et les premiers titres du Financial Times en Décembre 2009 sur la crise grecque devenue rapidement une soi-disant « crise de l'Euro ». Nous ne reviendrons pas sur les péripéties de cette formidable manipulation de l'information (8) orchestrée depuis la City de Londres et Wall Street puisque nous y avons déjà consacré de nombreuses pages dans plusieurs GEAB tout au long de cette période. Contentons-nous de constater que dix-huit mois plus tard, l'Euro se porte bien alors que le Dollar continue sa descente aux enfers par rapport aux grandes devises mondiales ; et que tous ceux qui ont parié sur la dislocation de la zone Euro ont perdu beaucoup d'argent. Comme nous l'avions anticipé la crise favorise l'émergence d'un nouveau souverain, l'Euroland, qui permet aujourd'hui à la zone Euro d'être bien mieux préparée que le Japon, les Etats-Unis ou le Royaume-Uni (9) au choc de l'Automne 2011 … même si elle est en train de jouer un rôle de détonateur en la matière, bien malgré elle. Le « bombardement » (car il faut bien appeler les choses par leur nom) (10), entrecoupé de pauses de quelques semaines (11), auquel est soumis l'Euroland depuis tout ce temps, a en fait eu trois effets majeurs consécutifs, très éloignés pour deux d'entre eux des résultats escomptés par Wall Street et la City :

1. Dans un premier temps (Décembre 2009 – Mai 2010), elle a fait disparaître le sentiment d'invulnérabilité de la devise européenne tel qu'il s'était constitué en 2007/2008, en introduisant le doute sur sa pérennité et surtout en relativisant l'idée que l'Euro était l'alternative naturelle au Dollar US (voire son successeur).

2. Puis, dans un deuxième temps (Juin 2010 – Mars 2011), elle a amené les dirigeants de l'Euroland à mettre en chantier à « très grande vitesse » toutes les mesures de sauvegarde, de protection et de renforcement de la monnaie unique (mesures qui auraient dû être prises il y a déjà de nombreuses années). Ce faisant elle a redynamisé l'intégration européenne, replacé à la tête du projet européen le noyau fondateur, et marginalisé le Royaume-Uni en particulier (12). Parallèlement elle a stimulé un soutien de plus en plus appuyé à la monnaie européenne de la part des BRICS, Chine en-tête, qui après un moment de flottement se sont rendus compte de deux choses fondamentales : d'une part les Européens agissaient sérieusement pour faire face au problème ; et d'autre part, au vu de l'acharnement anglo-saxon, l'Euro était sans aucun doute un instrument essentiel pour toute tentative de sortie du « monde Dollar » (13).

3. Enfin, actuellement (Avril 2011 – Septembre 2011), elle conduit la zone Euro à entreprendre de toucher aux sacro-saints investisseurs privés afin de les mettre à contribution pour résoudre le problème grec via notamment des extensions « volontaires » des délais de remboursement (ou toute autre forme de coupe dans les profits escomptés) (14).

Comme on peut l'imaginer, si le premier impact était bien l'un des objectifs poursuivis par Wall Street et la City (outre le fait de détourner l’attention des problèmes massifs du Royaume-Uni et des Etats-Unis), les deux autres en revanche sont des effets totalement contraires au but recherché : affaiblir l'Euro et réduire son attractivité mondiale.

Surtout qu'une quatrième séquence se prépare qui va voir, d'ici le début 2012 (15), le lancement d'un mécanisme d'Eurobonds, permettant de mutualiser une partie des émissions de dettes des pays de l'Euroland (16), ainsi que l'inévitable pression politique croissante (17) à augmenter la part de la contribution privée dans ce vaste processus de restructuration (18) de la dette des pays périphériques de la zone Euro (19).


Evolution de la dette grecque et de sa composition (2011-2015) (en Milliards €) (rouge : dette arrivant à échéance ; vert : déficit budgétaire ; violet : prêts UE ; marron : prêts FMI ; bleu : autre) - Sources : Le Figaro / SG CIB, 05/2011
Evolution de la dette grecque et de sa composition (2011-2015) (en Milliards €) (rouge : dette arrivant à échéance ; vert : déficit budgétaire ; violet : prêts UE ; marron : prêts FMI ; bleu : autre) - Sources : Le Figaro / SG CIB, 05/2011
Et avec cette quatrième séquence on entre dans le cœur du processus de contagion qui va faire exposer la bombe de l'endettement fédéral US. Car, d'une part, en créant un contexte médiatique et financier mondial ultra-sensibilisé aux questions d'endettement public, Wall Street et la City ont rendu visible l'ampleur insoutenable des déficits publics US, britannique et japonais (20). Cela a même obligé les agences de notation, fidèles chiens de garde des deux places financières, à se lancer dans une folle course à la dégradation des notes des Etats. C'est pour cette raison que les Etats-Unis se retrouvent maintenant sous la menace d'une dégradation, comme nous l'avions anticipé, alors même que cela paraissait impensable à la plupart des experts il y a seulement quelques mois. Et parallèlement, le Royaume-Uni, la France, le Japon, … se retrouvent également dans le collimateur des agences (21).

Rappelons-nous que ces agences n'ont jamais rien anticipé d'important (ni les subprimes, ni la crise mondiale, ni la crise grecque, ni le Printemps arabe, …). Si elles dégradent à tout va aujourd'hui, c'est qu'elles sont prises à leur propre jeu (22). Il n'est plus possible de dégrader A sans toucher à la note de B si B n'est pas en meilleure situation. Les « présupposés » sur le fait qu'il est impossible à tel ou tel Etat de faire défaut sur sa dette n'ont pas résisté à trois ans de crise : c'est en cela que Wall Street et la City sont tombés dans le piège qui guette tous les apprentis-sorciers. Ils n'ont pas vu qu'il leur serait impossible de maîtriser cette hystérie entretenue autour de la dette grecque. Ainsi aujourd'hui, c'est au Congrès US, dans le cadre du violent débat sur le plafond d'endettement et les coupes budgétaires massives, que se développent les conséquences des articles manipulateurs de ces derniers mois sur la Grèce et la zone Euro. Encore une fois, notre équipe ne peut que souligner que si l'Histoire a un sens, c'est indéniablement celui de l'ironie.

Et les apprentis-sorciers n'ont pas fini de payer leurs erreurs car le système bancaire mondial va être la première victime d'une restructuration de la dette grecque. Les banques grecques, françaises, allemandes qui sont les plus exposées à la dette grecque seront affectées directement par les pertes que vont représenter ces rééchelonnements de dettes. L'état d'insolvabilité structurelle du secteur bancaire occidental (il suffit de regarder les bilans de la Fed, de la BCE, de la Banque d'Angleterre, de la Banque du Japon pour constater que ce secteur est soutenu à bout de bras par les liquidités des banques centrales), dans un moment de récession économique mondiale (23) (ce dans quoi nous entrons au second semestre 2011 (24)), va générer un effet domino qui, partant des banques de l'Euroland, va s'étendre à toutes les banques occidentales. Pensez au cas de l'Irlande dont l'Etat a purement et simplement racheté les banques en faillite (comme au Royaume-Uni d'ailleurs) et où les banques US et britanniques sont sur-exposées : combien de temps entre un rééchelonnement grec et une panique autour des banques irlandaises ? Moins d'une semaine selon notre équipe. Et une semaine de plus pour que Wall Street et la City soient à nouveau emportées dans la tourmente.


Evolution de la production industrielle en Chine (rouge) et en Inde (vert) (2006-2011) - Source : Marketwatch / Factset China / India Stats, 06/2011
Evolution de la production industrielle en Chine (rouge) et en Inde (vert) (2006-2011) - Source : Marketwatch / Factset China / India Stats, 06/2011
Mais tout cela reste toujours au niveau du mécanisme du détonateur européen. Passons à la bombe US car c'est là que va se jouer un tournant historique majeur.


-----------
Notes:

(1) Y compris le fait que les investisseurs privés (notamment les banques) seraient mis à contribution pour résoudre le problème de la dette grecque.

(2) Sans oublier bien sûr les dettes des collectivités locales américaines.

(3) Les Etats-Unis repartent en récession. L'Europe ralentit tout comme la Chine et l'Inde. L'illusion d'une reprise mondiale est désormais bien terminée. C'est d'ailleurs cette situation très inquiétante qui explique pourquoi les grandes entreprises accumulent de la trésorerie : elles ne veulent pas se retrouver comme en 2008/2009 dépendantes de banques elles-mêmes en panne de liquidités. Selon LEAP/E2020, les PME et les particuliers devraient utilement méditer cette situation. Source :
CNBC, 06/06/2011

(4) James Saft, éditorialiste de renom pour Reuters et le New York Times, en est même au point de souhaiter « bon vent à l'hégémonie du Dollar ». Source :
Reuters, 19/05/2011

(5) Les bourses savent que la « fête » est finie avec la fin du Quantitative Easing US et le retour de la récession. Et les opérateurs financiers ne savent plus comment trouver des placements profitables et pas trop risqués.

(6) Source :
CNBC/FT, 12/06/2011

(7) Même l'Arabie saoudite s'inquiète désormais publiquement par la bouche du Prince AlWaleed qui évoque la « bombe de la dette US ». Source :
CNBC, 20/05/2011

(8) Dernier exemple en date : la manifestation anti-austérité du 04/06 à Athènes qui a péniblement rassemblé moins de 1.000 manifestants alors que les médias anglo-saxons ont à nouveau titré sur cette preuve de rejet de la population grecque … évoquant des milliers de manifestants. Sources :
Figaro, 05/06/2011 ; Financial Times, 05/06/2011 ; Washington Post, 06/06/2011

(9) Le Telegraph du 07/06/2011 nous apprend par exemple que depuis les années 1980, le Royaume-Uni a dépensé 700 Milliards £ de plus qu'il n'a gagné. Une bonne partie de cette somme entre dans les 15.000 Milliards d'actifs-fantômes qui vont disparaître prochainement.

(10) On peut constater l'épuisement du discours sur la "fin de l'Euro" par le fait que Wall Street en est réduit à faire intervenir régulièrement désormais Nouriel Roubini pour tenter de crédibiliser cette fable. Le pauvre Roubini, dont les travaux d'anticipation n'ont ni prévu la crise mondiale ni jamais dépassé six mois, se voit réduit à devoir prévoir la "fin de l'Euro" d'ici cinq ans, ou au moins une réforme fondamentale de la zone Euro pouvant d'ailleurs aboutir à une intégration européenne renforcée. Nous citons l'auteur d'après sa récente intervention dans un congrès à Singapour reprise dans le
Figaro du 14/06/2011. Donc, si on résume la prédiction de Nouriel Roubini, il y aurait une fin de l'Euro d'ici 5 ans sauf si en fait l'Euro se retrouve renforcé via la mise en place définitive d'un "nouveau souverain", l'Euroland. Quelle anticipation ! Au-delà de l'effet d'annonce racoleur, cela consiste à dire que d'ici cinq ans (durée infiniment longue en temps de crise, et Roubini parlait d'échéances beaucoup plus rapprochées il y a encore quelques mois), il peut se passer une chose ou son contraire. Merci Docteur Roubini ! C'est difficile d'essayer de faire de la prospective et de travailler pour Wall Street en même temps. Enfin, il faut ce qu'il faut pour essayer de convaincre (en vain) les Asiatiques de ne pas vendre les actifs en Dollars au profit de ceux en Euro.

(11) Quand les experts et médias anglo-saxons ne peuvent vraiment plus rien inventer pour légitimer de garder « la crise de l'Euro » en une.

(12) Mais aussi la Suède dont les élites continuent à vivre dans le monde d'après 1945, celui où elles ont pu s'enrichir en profitant des problèmes du reste du continent. A propos du Royaume-Uni, la City continue à tenter en vain d'éviter de passer sous le contrôle des autorités européennes comme nous l'apprend cet article du
Telegraph du 30/05/2011. Le plus amusant dans cet article est l'image retenue par le journal : un drapeau européen en lambeaux. Pourtant c'est bien la City qui est en train de perdre son indépendance historique au profit de l'UE et pas le contraire. C'est une illustration flagrante de l'impossibilité de comprendre les évènements qui se déroulent en Europe en passant par les médias britanniques, même quand il s'agit du Telegraph, excellent par ailleurs en ce qui concerne sa couverture de la crise.

(13) D'où leur motivation à acheter la dette de l'Euroland. Source :
Reuters, 26/05/2011

(14) Sources :
YahooActu, 13/06/2011 ; DeutscheWelle, 10/06/2011 ; Spiegel, 10/06/2011

(15) La crise ne permettra pas à l'Euroland d'attendre 2013, date prévue pour réviser le système adopté en Mai 2010, pour trancher ce débat.

(16) Diverses formules sont à l'étude mais les plus probables s'organisent toutes autour d'un système d'émission de dette publique à deux niveaux : une émission bénéficiant de la signature commune de l'Euroland (et donc de taux très bas) pour un montant allant jusqu'à un pourcentage maximum du PIB de chaque Etat (40%, 50%, 60% … aux dirigeants de l'Euroland de choisir) ; au-delà de ce seuil, les émissions ne sont plus garanties que par la seule signature de l'Etat concerné, impliquant des taux rapidement très élevés pour les élèves les moins sérieux de la classe.

(17) A ce sujet, il est regrettable que les médias internationaux s'intéressent plus aux quelques milliers de manifestants grecs (voir plus loin dans ce numéro du GEAB un exemple flagrant des différences immenses entre chiffres réels et chiffres des médias anglo-saxons) censés incarner le refus de l'austérité européenne et la faiblesse de la zone Euro, plutôt qu'à l'attente réelle des Grecs dont cette lettre ouverte des intellectuels grecs qui accusent non pas l'Euroland mais leurs propres élites politiques et financières d'être incapables de respecter leurs engagements et appellent à la mise à niveau du système politico-social grec avec celui du reste de l'Euroland. Source :
L'Express, 09/06/2011

(18) A propos du mot « restructuration » sur lequel délirent à longueur d'articles ou d'émissions les économistes et financiers en tous genres, notre équipe souhaite apporter une précision limpide de simplicité : il est évident qu'une partie de la dette grecque appartient à ces 15.000 milliards d'actifs-fantômes qui vont s'évaporer dans les mois à venir. Peu importe le mot utilisé, « restructuration », « défaut », …, comme nous l'avions indiqué dans des GEAB précédents, l'Euroland organisera un processus qui fera perdre aux moins puissants ou aux plus exposés des créanciers une partie significative de leurs engagements sur la Grèce. C'est cela qu'on appelle une crise. Et la « raison d'Etat » fonctionne toujours de la même manière. Mais, de toute façon, d’ici là, le problème se sera déplacé vers les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, et plus personne ne prêtera attention au cas grec dont les montants sont ridicules en comparaison : Grèce, 300 milliards EUR ; USA, 15.000 milliards USD.

(19) Et l'examen prochainement par la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe de recours contre le Fonds de stabilisation européen, s'il ne remettra pas en cause les décisions prises, va accroître la pression en Allemagne pour que le secteur privé soit partie prenante des solutions, c'est-à-dire des pertes. Source :
Spiegel, 13/06/2011

(20) Un calcul très simple permet de prendre la mesure de la différence entre le problème grec actuel et la crise US en préparation : les banques en particulier vont être obligées de prendre en charge entre 10% et 20% du coût de renflouement de la dette grecque, soit entre 30 et 60 Milliards EUR. C'est ce qui "excite" les agences de notation ces jours-ci à propos des banques européennes. L'explosion de la bombe de la dette fédérale US imposera au minimum un coût aux proportions identiques pour les banques et autres détenteurs institutionnels de cette dette. On parle donc dans ce cas (une estimation conservatrice car la nature même de l'utilisation des Bons US impliquera une contribution privée plus importante) de montants compris entre 1.500 et 3.000 milliards USD. C'est cohérent avec notre estimation des 15.000 milliards d'actifs-fantômes qui disparaîtront dans les trimestres à venir.

(21) Sources :
Reuters, 08/06/2011 ; Le Monde, 11/06/2011 ; FoxNews, 30/05/2011

(22) Et l'une des conséquences de ce jeu, c'est que les Européens se préparent non seulement à encadrer sévèrement les méthodes des agences de notation, mais ils vont tout simplement créer des concurrents aux agences anglo-saxonnes, comme l'ont déjà fait les Chinois dont l'agence Dagong estime que les Etats-Unis sont entrés dans un processus de défaut sur leur dette. En perdant le monopole de la mesure du risque, Wall Street et la City vont ainsi perdre leur aptitude à faire ou défaire les fortunes. Sources :
CNBC, 02/06/2011 ; YahooNews, 10/06/2011

(23) Nous avions écrit il y a près de deux ans que les programmes de Quantitative Easing de la Fed seraient incapables de redynamiser l'économie US et qu'au moment où cette réalité s'imposerait les créanciers des Etats-Unis entreraient en « mode panique » tout comme les marchés financiers qui reposent sur la croyance dans la dynamique sans faille de l'économie US. Nous sommes arrivés à ce point. Comme le souligne Mohammed El-Erian, directeur de PIMCO, dans
Bloomberg du 02/06/2011 : « La Fed n'est pas parvenue à soutenir la consommation US », ce que les chiffres des ventes de détail US (pourtant « corrigés » au mieux) pour Mai 2011 confirment puisqu'ils sont en baisse pour la première fois depuis un an. Sources : MarketWatch, 14/06/2011 ; CNBC, 01/06/2011

(24) Même la Chine et l'Inde montrent désormais une croissance qui s'essouffle fortement. Voir graphique ci-dessous.


 
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-56-Special-Ete-2011-est-disponible-Crise-systemique-globale-Derniere-alerte-avant-le-choc-de-l-Automne-2011_a6658.html

 

 

Lire aussi :

 

http://www.alterinfo.net/Surprenantes-revelations-d-un-initie-bancaire-suisse_a59776.html

Partager cet article
Repost0
11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 16:17

bercy, le Ministère

http://www.polemia.com/img/img_doc/France_Bercy_Ministere_Finances_1.jpg

 

Grâce à Bercy,
les bonus des banquiers restent gras


Oubliés les grands cris indignés du gouvernement français contre les bonus indécents des patrons des banques… Une directive européenne a bien exigé, en juillet dernier, un « équilibre » entre leurs rémunérations fixes et variables, mais le règlement français qui l'a transposée l'a édulcorée. Résultat : certains banquiers continuent à se verser des parts variables cinq fois plus élevées que leur fixe…


C'est l'eurodéputé d'Europe écologie Pascal Canfin qui a levé le lièvre. En découvrant le texte de loi français, il s'est aperçu que le mot « équilibré », qui visait à ce que la part variable de la rémunération des cadres-dirigeants des banques n'excède pas (ou pas trop) la part fixe, avait disparu. Il est « tombé des nues », comme il l'a raconté au quotidien Libération.

L'équilibre devient un « rapport approprié »

L'idée était au départ d'éviter que les banquiers ne se goinfrent trop et surtout que l'essentiel de leur système de rémunération ne les pousse pas à prendre des risques inconsidérés. Selon l'Autorité bancaire européenne, « plus la rémunération variable est potentiellement importante, plus les prises de risque pourraient l'être aussi ».

Le texte européen stipule donc qu'un « équilibre approprié est établi entre les composantes fixe et variable de la rémunération totale ». Dans le texte français, daté du 13 décembre 2010, l'équilibre a disparu, remplacé par « un rapport approprié entre les composantes fixe et variable ».

Interrogés sur les raisons de ce glissement sémantique, les services de Christine Lagarde n'apportent aucune explication sérieuse, se bornant à souligner que la Commission européenne « n'a formulé aucune observation » sur la formulation retenue dans l'arrêté ministériel.

Résultat, les banquiers français peuvent violer allègrement l'esprit et la lettre de la directive européenne. Exemples fournis par Libé :

► Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale

  • salaire fixe : 850 000 euros
  • salaire variable : 4 070 000 euros (sur quatre ans)
  • rapport fixe variable : 4,8

► Baudouin Prot, DG de BNP-Paribas

  • salaire fixe : 950 000
  • salaire variable : 5 248 000
  • rapport fixe-variable : 5,5

► Jean-Paul Chifflet, DG du Crédit agricole

  • salaire fixe : 750 000
  • salaire variable : 916 000
  • rapport fixe-variable : 1,2

► François Pérol, président de BFCE

  • salaire fixe : 550 000
  • salaire variable : 1 056 000
  • rapport fixe-variable : 1,92

Ce dernier exemple est le plus ironique, compte tenu de la personnalité du banquier concerné : il s'agit de l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy sur les questions économiques, nommé en novembre 2009 à la tête de la BFCE dans des conditions déontologiques contestables.

Les parlementaires européens, pendant la négociation précédent l'adoption de la directive, avaient demandé à ce que le chiffre de 50% apparaisse, pour limiter clairement la rémunération variable. Mais la France et la Grande-Bretagne avaient refusé. Le mot « équilibre » avait été retenu comme compromis.

Dans une interview à Libération, la candidate à la primaire écologiste, Eva Joly, promet de batailler pour obtenir un changement du règlement :

« Vous pouvez nous faire confiance pour ne pas lâcher le morceau. On va demander au commissaire Michel Barnier en charge du marché intérieur d'exiger de la France qu'elle change sa législation. Car on voit bien que l'omission de cette notion d'équilibre est volontaire. »

Ailleurs sur le Web
Partager cet article
Repost0
26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 22:02

http://contreinfo.info/IMG/arton2993.jpg

http://contreinfo.info/IMG/arton2993.jpg

 

SOUVERAINETÉ DES ÉTATS, RÉPUTATION FINANCIÈRE ET DROITS VITAUX DES PEUPLES, par Alain Gauvin

26 avril 2011 par Paul Jorion | Print SOUVERAINETÉ DES ÉTATS, RÉPUTATION FINANCIÈRE ET DROITS VITAUX DES PEUPLES, par Alain Gauvin

Billet invité.

Doit-on priver de sa souveraineté un Etat impuissant à honorer sa dette ? Certains soutiendront que la question n’a pas lieu d’être posée car, de fait, la pression exercée par les agences multilatérales sur les Etats financièrement défaillants s’apparente à une privation de souveraineté camouflée. On peut adhérer à une telle opinion, bien qu’elle ne nous semble pas refléter la réalité : l’Etat défaillant conserve la maîtrise de ses prérogatives régaliennes, parmi lesquelles, la défense nationale, la diplomatie, l’ordre intérieur, la liquidation et la collecte de l’impôt, la décision de s’endetter ou encore le pouvoir normatif.

On pourrait réfléchir à défaire, temporairement, par une décision solennelle et suivie d’exécution, un Etat de sa souveraineté, lorsque l’Etat en question se trouve en situation de remplir les trois conditions suivantes :

(i) les droits vitaux de son peuple sont menacés ;

(ii) cet Etat est impuissant à faire face à ses obligations d’emprunteur, et il a déjà été défaillant dans le remboursement de sa dette après qu’elle a pourtant été restructurée ;

(iii) les autres Etats, mais surtout les agences multilatérales s’interrogent sur le risque qu’elles encourraient en terme de réputation si elles venaient en aide, une nouvelle fois, à l’Etat défaillant.

 Les deux premières conditions devraient être assez faciles à concevoir : on devrait pouvoir considérer que l’intérêt vital d’une population est atteint lorsque l’Etat concerné est affecté de graves troubles (émeutes généralisées, taux de chômage en hausse brutale, défiance généralisée de la population dans le système bancaire national et course effrénée aux retraits des dépôts, fuite massive de capitaux, etc.), sans attendre pour autant qu’une partie de la population sombre dans la famine. A cet égard, la crise argentine semble être une bonne illustration de la situation où un Etat devrait, temporairement, être privé de sa souveraineté, dans l’intérêt vital de sa population.

En revanche, la troisième condition peut surprendre car elle conduit à s’interroger cyniquement et sinistrement sur la question de savoir si l’on soigne ou, au contraire, si l’on abime sa réputation à soutenir les Etats défaillants. Absurde à la lumière l’enjeu : le bien-être, voire la survie de populations. Cette condition se pose néanmoins avec acuité, surtout du point de vue des institutions multilatérales, tels que le FMI, la Banque Mondiale et autres institutions financières portées par les Etats et à vocation d’intérêt général.

Une telle question est pathétique tant il peut apparaître surréaliste de placer le dramatique enjeu de la survie d’un peuple sur le terrain superficiel de la réputation de celui qui lui viendra en aide. Mais si elle se pose dans notre économie de marché, et à cause de cette économie de marché, on ne peut l’ignorer, sauf à faire fi des peuples.

Si, sur un plan politique, philosophique, la question de la réputation de celui qui apporte son aide à une population pose problème, en elle-même, c’est également vrai sur un plan purement technique, à commencer par la définition même de réputation. Car le risque de réputation est déroutant, non seulement dans sa définition, mais aussi dans sa matérialisation. Ce n’est qu’en janvier 2009 qu’une définition du risque de réputation en matière financière a été publiée. C’est le Comité de Bâle[1] qui en est l’auteur :

« Le risque de réputation peut être défini comme le risque résultant d’une perception négative de la part des clients, des contreparties, des actionnaires, des investisseurs ou des régulateurs qui peut affecter défavorablement la capacité d’une banque à maintenir ou engager des relations d’affaires et la continuité de l’accès aux sources de financement (par exemple via les marchés interbancaires ou de titrisation). Le risque de réputation est multidimensionnel et reflète la perception d’autres acteurs du marché. En outre, il est présent dans toute l’organisation. L’exposition à ce risque dépend de l’adéquation des processus internes de gestion des risques de la banque, mais aussi de la manière et de l’efficacité avec laquelle la direction réagit à des influences externes sur ses opérations bancaires. »

Comment ce risque « multidimensionnel » peut-il se matérialiser, pour une institution multilatérale ? Le cas de la Banque Mondiale, lors de la restructuration de la dette argentine, permet d’illustrer le caractère multidimensionnel de ce risque, voire même la position schizophrénique dans laquelle il place les institutions multilatérales. En effet, la Banque Mondiale avait essuyé deux reproches parfaitement contradictoires dans son action vis-à-vis de l’Argentine. D’une part, elle s’est vue reprocher de faire preuve de laxisme en accordant à l’Argentine une prorogation du délai de remboursement des 250 millions USD que la Banque Mondiale avait dû payer en sa qualité de garant. Ce reproche provenait des investisseurs et des agences de notation. Ce moratoire fut même considéré comme une invitation à l’adresse de l’Argentine de ne pas honorer ses engagements. Une agence de notation jugea que la démarche de la Banque Mondiale avait décrédibilisé les garanties émises par les institutions multilatérales. D’autre part, reproche lui a été fait de remettre en cause le prêt de 2 milliards USD qu’elle devait consentir à l’Argentine après que cette dernière fit défaut. Les auteurs de ce grief étaient l’opinion publique et le gouvernement argentin dont l’un des Ministres n’hésita pas traiter le FMI de « tumeur » et à en demander la dissolution.

Ainsi, le risque de réputation est purement subjectif et dépend moins de l’acteur qui y est exposé, que des observateurs dont les intérêts et les points de vue ne convergent pas forcément.


On le voit : le sauvetage des Etats est autrement plus délicat que celui des entreprises. Et le droit est, aujourd’hui, impuissant à maîtriser un certain nombre de risques : le risque que des investisseurs fassent fortune facile sur le dos des peuples ; le risque que des Etats jouent de leur immunité et de la fragilité de leurs populations pour ne pas respecter leurs engagements ; le risque qu’un créancier, quel que soit le sens de sa démarche, altère sa réputation. Dès lors, on pourrait réfléchir à l’élaboration d’un droit des faillites applicable aux Etats, dont l’objet serait de protéger les populations d’Etats défaillants tout en préservant, au mieux, les droits des créanciers (investisseurs et garants) qui, certes, bien que n’ignorant pas leurs intérêts financiers, consentent néanmoins d’importants efforts à soutenir ces Etats.

http://www.pauljorion.com/blog/?p=23727#more-23727


[1] Rappelons que le Comité de Bâle est une organisation au sein de la BRI, la Banque des Règlements Internationaux (BRI) dont la mission et d’émettre des règles harmonisés sur un plan mondial, applicables aux institutions bancaire et à l’exercice de leur activité. http://www.bis.org/bcbs.
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog d' Eva, R-sistons à la crise
  • : Tout sur la crise financière, économique, sanitaire, sociale, morale etc. Infos et analyses d'actualité. Et conseils, tuyaux, pour s'adapter à la crise, éventuellement au chaos, et même survivre en cas de guerre le cas échéant. Et des pistes, des alternatives au Système, pas forcément utopiques. A défaut de le changer ! Un blog d'utilité publique.
  • Contact

Recherche