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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 19:23

 

27 octobre 2012

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D'abord, nos médias ont fait mine d'ignorer son existence. C'est qu'il faisait un peu tache d'huile sur leur joli tableau printanier. Une fois que sa barbichette teinte au henné a inondé les écrans télé des pays du Golfe et les rues syriennes acquises à la rébellion, ces mêmes médias ont eu le culot de traiter ses détracteurs de propagandistes du régime de Damas. Le quidam dont on parle ? Adnane Arour, la Bête de l'apocalypse syrienne.

Manifestation de l’opposition syrienne organisée à Tripoli dans le Nord du Liban au printemps dernier. On y voit les portraits d’Arour et de Ben Laden, deux figures emblématiques du takfirisme. Sous leur portrait est indiqué : « Nous sommes tous le cheikh Adnane Arour », « Nous sommes tous le cheikh Ben Laden »
 
Originaire de Hama, Adnane Arour est un ancien soldat de l’armée syrienne. Il a été limogé, dit-on, pour une sombre histoire de viol.

Il s’engage ensuite dans l’insurrection anti-baathiste. Mais la répression le contraint à fuir le pays.

Durant son exil saoudien, il se recycle dans le takfirisme, un courant sunnite radical qui prône l'Inquisition contre tous les courants religieux non sunnites à commencer par les chiites et les alaouites considérés comme « pires que les Juifs ».

A partir de 2006, il anime une émission sur Wissal TV où il exhorte les jeunes sunnites à aller égorger les hérétiques chiites et alaouites et à « s'occuper de leurs filles entre 14 et 16 ans ».

C'est à croire que sa pieuse retraite en « terre sainte » n'a eu aucun effet sur ses pulsions perverses.

En Occident, certains s'étonnent aujourd'hui que la rébellion syrienne puisse faire preuve de tant de cruauté à l'encontre des forces loyalistes ou de simples citoyens qui ont le malheur d'appartenir à la mauvaise confession.

Depuis son célèbre appel à « hacher les alaouites » et à « donner leur chair aux chiens » en cas d’insoumission au califat qu’il prône, son nom décore les poubelles de nombreuses villes.

Mais sur les pentes du Djebel Zawiya, le « Peshawar » syrien, une zone montagneuse de la province d'Idlib réputée puritaine et réfractaire aux idées progressistes du panarabisme laïc, Arour fait des émules.

Officiellement, les commandants de l'ASL ne voulaient pas de cet énergumène.

Mais il y a quelques jours, Arour a été accueilli en véritable Pierre L'Ermite de cette armée prétendument libératrice.
 
Arour avec les commandants de l’insurrection à Idlib, octobre 2012


Arour prononça même le discours inaugural du « Commandement central des conseils révolutionnaires syriens » fraîchement créé dans le Nord de la Syrie en présence de son fils Mohammed Arour lui aussi combattant de la rébellion unifiée.
 
Avec la verve qu’on lui connaît, Arour s'attaque aux opposants prêts à un cessez-le-feu avec l'armée syrienne, reprochant à ces mêmes militants d’être « plus dangereux que le régime ».

A la veille de l’Aïd El Adha, il paraît donc difficile d'envisager le moindre apaisement avec un tel provocateur dans les rangs de la rébellion.
 
Etaient présents à cette grand-messe démocratique copieusement arrosée d’« Allah ou Akbar » le major de l'ALS Maher Al-Naimi et le lieutenant-colonel Amar Abdullah Al Wawi du Mouvement des officiers libres. Récemment blessé dans une attaque de la base aérienne d'Abou Al Duhur et soigné à Antakya, certaines sources avaient donné Al Wawi pour mort.
 
A noter aussi que dans son discours, Adnane Arour n'a pas manqué de remercier les Etats turc et jordanien avec une mention spéciale pour la dictature saoudienne : « Moi je sais tous les sacrifices consentis par l'Arabie saoudite » a-t-il confié.
 
Et de conclure par un vibrant remerciement adressé aux « hommes d'honneur du Qatar et du Liban ».
 
En janvier de cette année, Arour s'était rendu en Libye. En direct de Tripoli, il avait félicité l’aviation de l’OTAN pour son travail de précision dans ses bombardements contre les villes et les quartiers fidèles à Mouammar Kadhafi.
 
Arour demande la même chose pour son pays. Message très vite reçu par le safari club de BHL qui rempile sur le front syrien aux côtés de ses frères d’armes Kouchner, Glucksmann, Bérès et Bettati (cf. Le Monde, Assez de dérobades, il faut intervenir en Syrie, 22 octobre 2012)
 
Le Grand Soir tant espéré par les démocrates syriens sincères mais naïfs aura été de courte durée.
 
Avec le retour d’Arour en Syrie, bonjour l’Apocalypse.
 
Bahar Kimyongur est auteur de Syriana, la conquête continue, Ed. Couleur Livres & Investig’action, 2011 et porte-parole du Comité contre l’ingérence en Syrie (CIS)
http://www.michelcollon.info/Alerte-Arour-le-boucher-est-en.html
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Voir aussi :

L’« armée syrienne libre » massacre ses captifs
2 novembre 2012 | Cette vidéo montre des exactions commises par les combattants d’une brigade de l’« armée syrienne libre » (ASL) contre des Syriens fidèles au gouvernement Assad, le 1er novembre 2012, à l’entrée de la ville de Saraqueb.

 

Un article d’Alexandre Latsa
Une déclaration de guerre contre la Russie ?
2 novembre 2012 | Récemment un théologien sunnite réputé, le cheikh Youssef Qardaoui, a tenu des propos assez surprenants et plutôt inattendus, en affirmant tout simplement que « Moscou (la Russie) était devenu récemment un ennemi de l’islam et des musulmans, un ennemi numéro un (…) et que la Russie est responsable de la mort des civils en Syrie ».

Un article d’Alexandre Latsa
Syrie : Réponse aux intellectuels français du café de Flore
2 novembre 2012 | Dans une tribune publiée le lundi 22 octobre dans le journal Le Monde, des politiques et intellectuels français ont appelé ouvertement à une intervention militaire occidentale en Syrie, pour abattre le régime de Bashar-El-Assad. Le texte, signé par Jacques Bérès, Mario Bettati, André Glucksmann, Bernard Kouchner et Bernard-Henri Lévy est l’aboutissement d’une pensée politique occidentale, américano-centrée, qui associe les notions de « droit d’ingérence » et « d’Occident gendarme de la planète ».

 

 

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William Engdahl : « La France joue le rôle de nervi des États-Unis en Syrie »
William Engdahl : « La France joue le rôle de nervi des États-Unis en Syrie »
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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 23:49

 

 

Selon le Council on Foreign Relation, le nucléaire iranien est un gage de stabilité au Proche-Orient
 

Ces derniers mois, un débat enflammé s’est déroulé sur la manière dont les Etats-Unis et Israël devraient le mieux réagir aux activités nucléaires de l’Iran. Pendant que la discussion s’est échauffée, les USA ont renforcé leur régime de sanctions déjà sévère contre la République islamique et l’Union européenne a annoncé, en janvier, qu’elle débuterait, le 1er juillet, avec un embargo sur le pétrole iranien. Bien que les Etats-Unis, l’UE et l’Iran soient revenus récemment à la table des négociations, on ressent toujours un sentiment de crise.

Cela ne devrait pas être ainsi. La plupart des commentateurs américains, européens et israéliens et les décideurs ont mis en garde qu’un Iran disposant de l’arme nucléaire serait l’issue la plus grave à cette situation actuellement bloquée. En réalité, cela serait au contraire probablement le meilleur résultat: celui qui permettrait de rétablir au plus tôt la stabilité au Proche-Orient.

Le pouvoir demande un équilibre

La crise autour du programme nucléaire de l’Iran pourrait se terminer de trois façons différentes. D’abord la diplomatie, liée à des sanctions très lourdes pourrait convaincre l’Iran de renoncer à l’acquisition de l’arme atomique. Mais cette issue est improbable: Les expériences historiques montrent qu’on ne peut presque pas dissuader un pays voulant posséder l’arme atomique. La punition d’un Etat au moyen de sanctions économiques n’entrave pas forcément son programme nucléaire. Prenons le cas de la Corée du Nord qui a réussi, malgré les innombrables sanctions et résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, à construire ses armes. Si Téhéran décide que sa sécurité dépend de la possession de l’arme atomique, les sanctions ne lui feront pas changer d’avis. Le rajout de toujours plus de sanctions pourrait donner le sentiment à l’Iran qu’il est encore plus vulnérable, et lui livrer davantage de raisons d’aspirer à la protection de la dissuasion ultime.

La deuxième issue possible est que l’Iran s’arrête juste avant le test d’une arme atomique, mais qu’il développe le potentiel de réussite, c’est-à-dire la capacité d’en construire et d’en tester une rapidement. L’Iran ne serait pas le premier pays qui parvienne à un programme nucléaire hautement développé, sans construire effectivement une bombe. Le Japon, par exemple, entretient une infrastructure atomique civile énorme. Des spécialistes croient qu’il pourrait construire rapidement une arme atomique.

Une telle capacité de réussite pourrait satisfaire aux nécessités politiques intérieures des dirigeants iraniens en assurant aux purs et durs qu’ils profitent de tous les avantages inhérents à la détention d’une bombe (plus grande sécurité), sans les inconvénients (comme l’isolation internationale, la condamnation et la proscription). Le problème est qu’une capacité de réussite pourrait ne pas être réalisable comme prévu.

Pour les Etats-Unis et leurs alliés européens, il s’agit en premier lieu de savoir si les armes seront construites. Ils pourraient donc accepter un scénario, dans lequel l’Iran s’arrête avant l’étape de la construction finale de l’arme atomique. Toutefois, Israël a déclaré clairement qu’il considère déjà une capacité importante d’enrichissement comme une menace inacceptable. Il est donc possible qu’un engagement vérifiable de l’Iran à s’arrêter au stade préliminaire pourrait calmer les puissances occidentales importantes, mais ne pas satisfaire Israël. Celui-ci se sentirait moins menacé par une bombe virtuelle que par une bombe véritable, et c’est pourquoi il continuera au moyen d’efforts risqués à miner le programme nucléaire de l’Iran par du sabotage et des meurtres – ce qui finalement pourrait conduire l’Iran à trouver que sa capacité de réussite n’est pas une dissuasion suffisante et que seule la construction de l’arme peut lui procurer la sécurité qu’il recherche.

La troisième issue possible à cette situation bloquée est que l’Iran continue le cours actuellement entamé et devienne officiellement une puissance nucléaire en testant une arme. Les fonctionnaires américains et israéliens ont déclaré qu’une telle issue serait inacceptable et qu’un Iran détenteur de l’arme atomique constituerait une perspective suscitant une frayeur particulière, voire une menace existentielle. Un tel langage est typique des puissances importantes qui, dans l’histoire, se sont toujours excitées sur le fait qu’un autre pays a commencé lui-même à développer l’arme atomique. Cependant, jusqu’à présent, lorsqu’un autre pays a réussi à revendiquer sa propre place dans cette association nucléaire, les autres membres ont alors toujours modifié leur cours et décidé de vivre avec. C’est un fait que de nouvelles puissances nucléaires procurent plus – et non pas moins – de stabilité internationale et régionale en réduisant les déséquilibres de la force militaire.

Le monopole nucléaire régional d’Israël, qui s’est montré remarquablement durable ces quatre dernières décennies, a attisé pendant longtemps l’instabilité au Proche-Orient. Dans aucune autre région du monde, il n’existe un Etat exclusif et incontrôlé comme détenteur de l’arme atomique. C’est l’arsenal nucléaire d’Israël, et non le souhait de l’Iran d’acquérir l’arme atomique, qui a conduit en grande partie à la crise actuelle. Finalement, le pouvoir exige aussi la compensation. Ce qui surprend dans le cas d’Israël, c’est que cela a pris si longtemps avant que surgisse une puissance assurant potentiellement l’équilibre.

Bien sûr, il n’est pas difficile à comprendre pourquoi Israël veut rester la seule puissance nucléaire dans la région et pourquoi il est prêt à garantir ce statut au moyen de la force. En 1981, Israël a bombardé l’Irak pour empêcher que son monopole nucléaire soit remis en question. En 2007, il a fait la même chose vis-à-vis de la Syrie et aujourd’hui, il envisage une action semblable contre l’Iran. Mais justement ces actions qui ont permis à Israël de maintenir son avance nucléaire à court terme, ont prolongé un déséquilibre qui est insoutenable à long terme. La capacité démontrée par Israël, d’exercer contre de potentiels rivaux nucléaires des attaques restant impunies, a conduit à ce que ses adversaires deviennent obligatoirement soucieux de développer des moyens qui l’empêchent de recommencer. Ainsi, on ne doit pas considérer les tensions actuelles comme des stades préliminaires à une crise atomique iranienne relativement nouvelle, mais bien plutôt comme le stade final d’une crise nucléaire au Proche-Orient s’étendant sur des décennies, qui trouvera son apogée lorsqu’un nouvel équilibre de pouvoir militaire sera rétabli.

Peurs infondées

Une raison pour laquelle on a fortement exagéré le danger émanant d’un Iran disposant de l’arme nucléaire repose sur le fait que le débat autour du problème a été déformé par des peurs déplacées et des malentendus fondamentaux sur la manière dont les Etats se comportent en règle générale au sein du système international. Le souci primaire souligné, qui en étaye beaucoup d’autres, est que le régime iranien serait par nature irrationaliste.

Contrairement à l’opinion très répandue, la politique iranienne n’est pas faite par des «Mollahs fous», mais par des Ayatollahs absolument raisonnables, qui veulent survivre tout comme d’autres dirigeants. Bien que les dirigeants iraniens adoptent une rhétorique considérée comme séditieuse et haïssable, ils n’ont pas de penchant pour l’autodestruction. Ce serait une très grave erreur de la part des décideurs politiques des Etats-Unis et d’Israël de supposer autre chose.
Pourtant, c’est justement ce qu’ont fait beaucoup de représentants d’institutions et d’analystes américains et israéliens. Le fait d’avoir présenté l’Iran comme irrationaliste leur permet d’affirmer que la logique de la dissuasion nucléaire ne s’applique pas à la République iranienne. Ils mettent en garde et imaginent donc que si l’Iran disposait de l’arme nucléaire, ce pays n’hésiterait pas à l’utiliser dans une attaque préventive contre Israël, même si cela suscitait un appel à une vengeance massive et risquait de détruire tout ce qui est cher au régime iranien.

Bien qu’il soit impossible d’avoir une certitude sur les intentions iraniennes, il est très probable que le souhait éventuel de l’Iran de détenir l’arme atomique vise à assurer sa propre sécurité et non pas à améliorer ses capacités d’attaques (ou bien à se détruire lui-même). L’Iran peut être inflexible à la table des négociations et réagir de manière obstinée à l’égard des sanctions, mais il agit malgré tout pour garantir sa propre sauvegarde. Les dirigeants iraniens, par exemple, n’ont pas tenté de barrer le détroit d’Ormuz bien qu’ils aient annoncé à grand tapage qu’ils pourraient le faire, après que l’UE ait annoncé, en janvier, son plan d’embargo pétrolier. Le régime iranien a conclu clairement qu’il ne voulait pas provoquer par une telle mesure une situation donnant l’occasion d’une réplique américaine prompte et dévastatrice.
Toutefois, les observateurs et décideurs politiques, qui reconnaissent le rationalisme du régime iranien, croient encore que l’arme atomique pourrait encourager Téhéran, parce qu’il lui procurerait un bouclier, et lui permettrait ainsi d’agir encore plus agressivement et de renforcer son soutien aux terroristes. Certains analystes craignent même que l’Iran puisse approvisionner directement des terroristes avec des armes nucléaires. Le problème de telles craintes est qu’elles sont réfutées par tout ce que l’on a pu constater depuis 1945 dans chaque autre Etat détenteur de l’arme nucléaire. L’histoire montre que les Etats qui accèdent à la bombe, se sentent constamment menacés et qu’ils deviennent extrêmement conscients du fait que leurs armes nucléaires pourraient les transformer, aux yeux d’autres puissances importantes, en cible potentielle. Cette conscience dissuade les Etats nucléaires des actions risquées et agressives. La Chine maoïste, par exemple, est devenue moins belliqueuse après avoir acquis la bombe atomique en 1964, et l’Inde et le Pakistan sont tous deux devenus plus prudents depuis qu’ils possèdent l’arme nucléaire. Il y a peu de raisons de supposer que l’Iran briserait ce schéma.

En ce qui concerne le risque d’une remise aux terroristes, il faut savoir qu’aucun pays ne pourrait transmettre des armes atomiques san courir le risque d’être repéré. Les possibilités de surveillance des USA présenteraient un obstacle sérieux, tout comme la capacité imposante et croissante des Etats-Unis à identifier la source de matériel fissile. De plus, les pays ne peuvent jamais complètement contrôler ou même prévoir le comportement des groupes terroristes qu’ils soutiennent. Si un pays tel que l’Iran devient un jour une puissance nucléaire, il a tout intérêt à conserver le plein contrôle sur son arsenal.

« Quand Israël a acquis la bombe en 1960, il était en guerre avec beaucoup de ses voisins. Ses armes nucléaires présentaient une plus grande menace pour le monde arabe que le programme iranien aujourd’hui. »

Finalement, la construction d’une bombe est onéreuse et dangereuse. Il serait peu sensé de remettre le produit de tels investissements à des parties en qui l’on n’a pas confiance et qu’on ne peut pas diriger.

Un autre souci souvent émis est que si l’Iran acquérait la bombe, d’autres Etats dans la région suivraient l’exemple, ce qui mènerait à une course à l’armement au Proche-Orient. Mais l’ère du nucléaire est déjà vieille de 70 ans, et jusqu’à présent les craintes de prolifération sont restées infondées. La signification exacte du terme «prolifération» est une propagation rapide et incontrôlée. Rien de tel n’a eu lieu; le fait est que depuis 1970, l’accession de nouveaux Etats à l’arme nucléaire a reculé clairement. Il n’y a pas de raison de supposer que ce schéma changera. Si l’Iran devenait la deuxième puissance nucléaire depuis 1945 au Proche-Orient, cela serait à peine un signal pour le début d’un revirement en raz-de-marée. Quand Israël a acquis la bombe en 1960, il était en guerre avec beaucoup de ses voisins. Ses armes nucléaires présentaient une plus grande menace pour le monde arabe que le programme iranien aujourd’hui. Si Israël, disposant alors de la bombe atomique, n’a pas déclenché de course à l’armement à cette époque, il n’y a pas de raison de penser qu’un Iran détenteur de l’arme nucléaire devrait en déclencher une aujourd’hui.

« Si l’Iran devenait puissance atomique, Israël et l’Iran se dissuaderont mutuellement, comme toutes les puissances nucléaires l’ont toujours fait. »

En 1991, les deux rivaux historiques, l’Inde et le Pakistan, ont signé un accord dans lequel ils ont conclu qu’ils n’attaqueraient pas les instal­lations nucléaires du voisin. Ils ont reconnu que l’instabilité, suscitée par les déclarations de guerre contre eux, serait encore plus inquiétante que la dissuasion nucléaire de l’adversaire réciproque. Depuis, les deux pays ont maintenu la paix, malgré de fortes tensions et des provocations risquées. Israël et l’Iran feraient bien de réfléchir à ce précédent. Si l’Iran devenait puissance atomique, Israël et l’Iran se dissuaderont mutuellement, comme toutes les puissances nucléaires l’ont toujours fait. Il n’y a jamais eu de guerre de grande ampleur entre deux Etats munis de l’arme nucléaire. Si l’Iran arrive un jour au stade de puissance nucléaire, c’est une dissuasion, même si l’arsenal reste relativement petit. Aucun autre pays de la région n’aura d’attrait vers la possession de l’arme atomique, et la crise actuelle se résoudra finalement et conduira à un Proche-Orient plus stable qu’aujourd’hui.

Pour cette raison, les Etats-Unis et leurs alliés ne devraient pas se faire de tels soucis pour empêcher l’Iran de développer la bombe atomique. La diplomatie entre l’Iran et les grandes puissances devrait être poursuivie, car alors les pays occidentaux seront bien plus capables de vivre avec l’Iran détenteur de l’arme nucléaire, si les canaux de communication sont ouverts.

Mais les sanctions actuelles contre l’Iran doivent être levées : elles nuisent avant tout aux citoyens Iraniens et ne sont pas sensées.
Le plus important est que les décideurs politiques et les citoyens dans le monde arabe, en Europe, en Israël et aux Etats-Unis se consolent à l’idée que l’histoire a montré que, là où les puissances nucléaires surgissent, une stabilité est aussi créée. Quand il s’agit d’armes nucléaires, le «davantage» pourrait – aujourd’hui comme par le passé – apporter un «mieux».

Kenneth Neal Waltz, pour le Council on Foreign Relations

 

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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 23:42

 

Après  La Route vers le nouveau désordre mondial le nouveau livre, encore plus dérangeant, encore plus explosif, de Peter Dale SCOTT :
Découvrez les aspects secrets de la politique étrangère américaine…

L’AUTEUR

Docteur en sciences politiques et ancien diplomate, le Canadien Peter Dale SCOTT est l’auteur de nombreux ouvrages (dont La Route vers le nouveau désordre mondial) analysant la politique étrangère américaine, les narcotrafics et les opérations secrètes. Ses recherches et écrits mettent en lumière le concept de ce qu’il définit comme le « supramonde » (l’État profond dissimulé au sein de l’État public). Porte-parole du mouvement antiguerre lors du conflit vietnamien, il cofonda le programme d’études « Paix et Conflit » de la prestigieuse Université de Berkeley (Californie), où il enseigna la littérature anglaise durant près de 30 ans. Primé pour ses recherches en géopolitique, Scott est également un auteur reconnu pour son œuvre littéraire dans le domaine de la poésie.

« J’avais dit du précédent livre éblouissant de Peter Dale SCOTT traitant de ce sujet, (Drugs, Oil and War) ‘qu’il faisait passer la plupart des explications journalistiques et universitaires concernant nos interventions passées et présentes pour une propagande gouvernementale écrite pour les enfants’. Son dernier ouvrage est encore meilleur. Lisez-le ! »

- Daniel ELLSBERG, « l’homme qui fit tomber Nixon »,
auteur de Secrets: A Memoir of Vietnam and the Pentagon Papers.

« Peter Dale SCOTT met en lumière un monde sombre et illégal composé de petits malfrats, de politiciens haut placés et de factions puissantes, unis dans un même but : l’argent. Abondamment documenté et très bien étayé, ce livre est assurément une lecture fascinante. »

- Michael PARENTI, professeur de Science politique, auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont Contrary Notions et God and His Demons.

SAISISSANT

Ce livre stimulant et extrêmement bien documenté explore les aspects secrets de la politique étrangère américaine. Analyste politique de premier plan, Peter Dale SCOTT rassemble des preuves accablantes afin de lever le voile sur la violence autorisée par l’État, illégale bien que largement répandue, qui règne dans le monde de la politique et dans celui des affaires.

L’auteur s’intéresse particulièrement à ce phénomène dans le cadre de l’implication à long terme des États-Unis dans le trafic de drogue mondial. Dès les années 1950 en Thaïlande, les Américains se sont habitués à voir la CIA nouer des alliances avec les trafiquants de drogues (et leurs banquiers) afin d’installer et de soutenir des gouvernements de droite. Le schéma s’est répété ensuite dans de nombreux pays (Laos, Vietnam, Italie, Mexique, Nigeria, Venezuela, Colombie, Pérou, Chili, Panama, Honduras, Turquie, Pakistan et à présent en Afghanistan, pour ne nommer que ceux évoqués dans le livre).

SCOTT démontre que la relation des services de renseignements américains et de leurs agents avec le trafic de drogue mondial et d’autres réseaux de criminels internationaux, demande une étude approfondie au sein du débat sur la présence américaine en Afghanistan. À ce jour, le gouvernement américain et ses politiques ont plutôt contribué à renforcer le trafic de drogue qu’à le restreindre. La soi-disant « Guerre contre la terreur », et en particulier la guerre en Afghanistan, constituent seulement un nouveau chapitre de cette dérangeante histoire.

Comprenez comment et pourquoi la CIA est partie intégrante du trafic de drogue international…

« Avec une éloquence incomparable, Peter Dale SCOTT décrit les liens entre les opérations secrètes américaines et le trafic de drogue international, qui continuent à saper les fondements de la démocratie américaine. Les politiques en matière de drogue appliquées durant ces 50 dernières années – et l’acceptation complice, par notre pays, de la violence qu’elles entraînent – sont un présage inquiétant pour notre présent et notre avenir. La Machine de guerre américaine devrait être un passage obligé pour toute personne cherchant à comprendre l’union entre les élites et la pègre qui dicte la ligne de conduite de la politique étrangère [US] contemporaine. »

- Sally DENTON, auteur de The Bluegrass Conspiracy et American Massacre.

« Peter Dale SCOTT est notre chroniqueur le plus courageux et le plus enrichissant en ce qui concerne les réseaux violents, mystérieux et dangereux liant le gouvernement au crime organisé, au trafic de drogue, à la violence d’État mais aussi aux dernières guerres désastreuses. Lisez ce livre extraordinaire afin de comprendre pourquoi ce pays se retrouve dans l’impasse en Afghanistan, un nouveau bourbier, parce qu’une petite faction au sommet de l’État reste fascinée par l’illusion de la domination globale américaine. »

- Richard FALK, professeur émérite de Droit international à l’Université de Princeton,
et à l’Université de Californie, (Santa Barbara) ; Rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour les Territoires palestiniens.

Traduit de l’anglais par Maxime CHAIX et Anthony SPAGGIARI.

 

 

 

Sur ce site,

 

 

Fidel Castro est à l'agonie

par Fidel Castro

Il a suffi d’un message aux diplômés de la première promotion de l’Institut des Sciences médicales « Victoria de Giron » pour que le poulailler de la propagande impérialiste se déchaîne, et que les agences de presse se lancent derrière ...

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Expulsions des opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes : Halte à la répression, stop à l’aéroport !
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Communiqué de presse unitaire

Depuis le 16 octobre, l’agression subie par les habitants de la zone concernée par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44), a franchi un nouveau cran.

Parce qu’ils défendaient la préservation des terres agricoles, des écosystèmes, et ont mis en place des modes de vie ...

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OGM, Bisphénol A et Aspartame : les incohérences de l'ANSES
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Communiqué de presse
Paris, le 25 octobre 2012,

L’ANSES a rendu son avis sur l’étude menée par Gilles-Eric Séralini et son équipe sur le maïs OGM de Monsanto NK603 et le Roundup. L’ANSES reconnaît la quasi-absence d’études menées sur la durée de vie des animaux, qu’il s’agisse des PGM ...

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Du chômage vers le plus splendide des jardins en permaculture
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Source : Agoravox

Né de l’envie de nouer des contacts directs avec des personnes entreprenantes, novatrices et collaborant avec la nature, Cycloasis est le projet pour lequel Ans, l'auteur de ce texte, a pris un congé sabbatique. Rencontré sur le web, Ans s'est rapprochée d'autres voyageurs en transition pour partager ses rencontres en Français.
...

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Les dernières colonies françaises soumises à la « règle d’or » des libéraux franco-européens
Les dernières colonies françaises soumises à la « règle d’or » des libéraux franco-européens

Source : lepalima

Une large majorité des députés de  l’Assemblée Nationale française  (en particulier les socialistes et l’UMP) a récemment voté en faveur du Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TCSG). Le Front de Gauche, les députés patriotes martiniquais et mêmes certains socialistes, à l’instar de Henri EMMANUELLI, se sont prononcés contre.

 

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Réélection d’Hugo Chávez : et après ?
Réélection d’Hugo Chávez : et après ?

Sources : affaires-strategiques.info

19 octobre

Réponse de Christophe Ventura, intervenant à IRIS Sup’, délégué invité au Venezuela par le Conseil national électoral dans le cadre du Programme national d’accompagnement des élections*, lors de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier.

Quels sont les ...

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L’ump l’a rêvé, le ps l’a fait !
L’ump l’a rêvé, le ps l’a fait !

Un communiqué de presse du SMG

Ainsi donc, un accord est trouvé entre les médecins spécialistes d’organes et la caisse nationale d’assurance maladie. Il entérine une médecine à deux vitesses.

Le gouvernement capitule et accepte un prix de consultation et d’actes (interventions…) chez les ...

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 02:40

Député juif:la communauté juive en Iran n’a pas besoin de l’Occident

http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=82701&cid=20&fromval=1

 Juifs iraniens dans une synagogue à Téhéran

Média et contre-propagande: Les juifs d’Iran n’ont pas besoin de nos services…

le octobre 25, 2012 par Résistance 71

Et personne n’en parle ; ce qui n’est franchement pas étonnant, donc nous relayons… Mais on va sûrement dire que le type a été forcé sous la torture à faire ces déclarations…

– Résistance 71 –

Député juif: La communauté juive en Iran n’a pas besoin de

l’Occident

Al Manar

Le 24 Octobre 2012

url de l’article original:

http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=82701&cid=20&fromval=1&frid=20&seccatid=28&s1=1

Un membre au Conseil de la Choura , le député juif iranien, Syamak Morra Sadq, a déclaré que que la communauté juive en Iran n’a pas besoin de la sympathie occidentale et si un problème surgit , il sera résolu à travers le dialogue national et rien d’autre.

Le député , qui participait à une réunion tenue ad hoc entre les députés iraniens pour discuter du prochain rapport d’Ahmed Shahid sur les droits de l’homme, a souligné que » l’Iran est le berceau de la liberté, de la pensée religieuse et de la coexistence pacifique entre les adeptes des différentes religions célestes ».

Il a souligné que « l’Iran s’est caractérisée par la tolérance depuis les anciens temps et surtout après la victoire de la Révolution islamique. Ainsi, il n’y a pas de signes d’hostilité envers la communauté juive ou envers une religion particulière ».

Il a expliqué que « les communautés religieuses en Iran sont libres d’exercer leurs activités et leurs adeptes ne font l’objet d’aucune poursuite judiciaire ou pérsecution en raison de leur appartenance religieuse ».

Concernant le rapport rédigé par Ahmed Shahid, le responsable iranien juif a estimé que ce dernier » travaille pour le compte des Occidentaux et que certainement il rédigera un rapport qui plaira à ses maîtres ».

Il a rappelé » qu’à l’époque médivale , quand l’Occident pérsecutait ses scientifiques et ses savants, les torturant ou les assassinant, l’Iran jouissait de la liberté d’expression et de la liberté de religion ».

Et de préciser: » la communauté juive en Iran ne peut pas être séparée du peuple iranien, elle n’a nullement besoin de la tutelle ou de la compassion de l’étranger, car l’Iran est pour elle plus tendre qu’une mère « .

http://resistance71.wordpress.com/


 

Sur ce site,

 


Résistance à l’ingérence: Mise en sourdine des va t’en guerre français contre l’Iran…

le octobre 25, 2012 par Résistance 71

Les remarques du ministre des affaires étrangères français sur le programme nucléaire iranien sont complètement irresponsables: Mehmanparast

Press TV

Le 24 Octobre 2012

url de l’article original:

http://www.presstv.ir/detail/2012/10/24/268554/french-fm-remarks-irresponsible-iran/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Le porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien Ramin Mehmanparast a qualitfié d’irresponsables les récentes remarques faites par le ministre français des affaires étrangères à propos du programme énergétique nucléaire iranien.

“Nous considérions la France comme étant une avocate du rôle des organisations internationales et de leurs institutions affiliées, mais il semblerait maintenant que le gouvernement français se démarque de sa position traditionnelle sur la scène internationale” a dit Mehmanparast Mercredi.

“Il y a cette question de savoir comment le ministre français des affaires étrangères puisse parler du danger pour l’Iran d’obtenir des armes nucléaires tout en ignorant complètement les inspections effectuées par l’AIEA durant ces dernières années et qui ont rejetées toute diversion par la République Islamique d’Iran de ses buts pacifiques”, a ajouté Mehmanparast.

Le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius a dit le 21 Octobre que l’Iran apparaissait en course pour achever son but de produire l’arme nucléaire vers le milieu de 2013. Fabius a dit que des experts, qu’il n’a pas identifiés, “ont établi de manière indisputable” que l’Iran avait amassé un lot complet de centrifugeuses qui “apparamment permettrait la capacité pour l’Iran d’avancer vers la possession d’armes nucléaires dans la première moitié de l’année prochaine, la fin de la première moitié.”

Mehmanparast a exprimé l’espoir que Fabius ne répétrait pas les erreurs de quelques anciens officiels français qui adoptèrent des positions “radicales et iréalistes” contre l’Iran.

Les Etats-Unis, Israël et quelques-uns de leurs alliés ont accusé l’Iran de poursuivre un programme d’énergie nucléaire à des fins non civiles.

L’Iran rejette ces allégations, argumentant qu’en tant que signataire du traité de non-prolifération nucléaire et en tant que membre de l’AIEA, elle est autorisée à développer et à acquérir une technologie nucléaire à des fins pacifiques.

http://resistance71.wordpress.com/

 

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Selon le Council on Foreign Relation, le nucléaire iranien est un gage de stabilité au Proche-Orient

 

 

Ces derniers mois, un débat enflammé s’est déroulé sur la manière dont les Etats-Unis et Israël devraient le mieux réagir aux activités nucléaires de l’Iran. Pendant que la discussion s’est échauffée, les USA ont renforcé leur régime de sanctions déjà sévère contre la République islamique et l’Union européenne a annoncé, en janvier, qu’elle débuterait, le 1er juillet, avec un embargo sur le pétrole iranien. Bien que les Etats-Unis, l’UE et l’Iran soient revenus récemment à la table des négociations, on ressent toujours un sentiment de crise.

Cela ne devrait pas être ainsi. La plupart des commentateurs américains, européens et israéliens et les décideurs ont mis en garde qu’un Iran disposant de l’arme nucléaire serait l’issue la plus grave à cette situation actuellement bloquée. En réalité, cela serait au contraire probablement le meilleur résultat: celui qui permettrait de rétablir au plus tôt la stabilité au Proche-Orient.

Le pouvoir demande un équilibre

La crise autour du programme nucléaire de l’Iran pourrait se terminer de trois façons différentes. D’abord la diplomatie, liée à des sanctions très lourdes pourrait convaincre l’Iran de renoncer à l’acquisition de l’arme atomique. Mais cette issue est improbable: Les expériences historiques montrent qu’on ne peut presque pas dissuader un pays voulant posséder l’arme atomique. La punition d’un Etat au moyen de sanctions économiques n’entrave pas forcément son programme nucléaire. Prenons le cas de la Corée du Nord qui a réussi, malgré les innombrables sanctions et résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, à construire ses armes. Si Téhéran décide que sa sécurité dépend de la possession de l’arme atomique,! les sanctions ne lui feront pas changer d’avis. Le rajout de toujours plus de sanctions pourrait donner le sentiment à l’Iran qu’il est encore plus vulnérable, et lui livrer davantage de raisons d’aspirer à la protection de la dissuasion ultime.

« Le monopole nucléaire régional d’Israël, qui s’est montré remarquablement durable ces quatre dernières décennies, a attisé pendant longtemps l’instabilité au Proche-Orient »

La deuxième issue possible est que l’Iran s’arrête juste avant le test d’une arme atomique, mais qu’il développe le potentiel de réussite, c’est-à-dire la capacité d’en construire et d’en tester une rapidement. L’Iran ne serait pas le premier pays qui parvienne à un programme nucléaire hautement développé, sans construire effectivement une bombe. Le Japon, par exemple, entretient une infrastructure atomique civile énorme. Des spécialistes croient qu’il pourrait construire rapidement une arme atomique.

 

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 02:17

 

 

Attentat de Beyrouth
et drone sur Israël
(deux courtes vidéos Vernochet):
  

 

Irib 2012.10.22 JM Vernochet, situation au Liban

 

 

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radio Iran, interview le 22 octobre 2012 de Jean Michel Vernochet, journaliste écrivain, au sujet de la situation en cours au Liban apres l'attentat sanglant ayant visé le chef des renseignements de la police libanaise.
source: http://french.irib.ir

 

 

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 06:37

 

Nétanyahou "abandonne" la solution à deux États, selon Jimmy Carter  23/10/2012

Nétanyahou "abandonne" la solution à deux États, selon Jimmy Carter


http://www.alterinfo.net/notes/Netanyahou-abandonne-la-solution-a-deux-Etats-selon-Jimmy-Carter_b4838400.html


L'ex-président des États-Unis Jimmy Carter a sévèrement critiqué lundi le gouvernement israélien et son Premier ministre Benyamin Nétanyahou, les accusant d'avoir "abandonné" le principe de deux États dans le règlement du conflit israélo-palestinien.

M. Carter est actuellement en visite en Israël comme membre de l'organisation Global Elders, un groupe d'ex-dirigeants internationaux qui oeuvrent pour promouvoir la paix dans le monde, a rapporté le site Web Times of Israel.

Dans son discours lors d'une conférence de presse dans un hôtel à Jérusalem, M. Carter a mis en garde contre la "catastrophe" qui couve, et rendu M. Nétanyahou et son gouvernement responsables de cette politique. "Nous nous dirigeons vers une issue à un seul État, qui ne pourra pas assurer la sécurité et les droits démocratiques de la population israélienne, et qui est un retour sur la promesse du droit à l'autodétermination faite aux palestiniens", a déclaré M. Carter. "La solution à deux États est en train de disparaître", a déclaré M. Carter, "nous avons besoin d'urgence d'une approche nouvelle de la part de toutes les parties si nous voulons parvenir à réaliser un État palestinien".

M. Carter a accusé ce gouvernement d'entraîner Israël vers une résolution (du conflit) par le "Grand Israël", c'est-à-dire par l' annexion de tous les territoires entre la Méditerranée et le fleuve Jourdain.

"Tous les Premiers ministres (israéliens) que j'ai connus ont poursuivi une solution à deux États, de Golda Meir jusqu'à Benyamin Nétanyahou. Je ne sais pas si le Premier ministre Nétanyahou était déjà sur cette voie quand (le président des États- Unis Barack) Obama est entré en fonctions", a-t-il ajouté.

L'ex-président a également déclaré qu'il soutiendrait la candidature des Palestiniens à voir leur État reconnu officiellement par les Nations unies dans ses frontières officielles, et émis l'espoir que les adversaires de cette motion, à savoir les États-Unis et Israël, admettraient l'issue du vote aux Nations unies.

Les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens ont été interrompues en 2010, suite à la controverse sur l'expansion des colonies juives en Cisjordanie.

M. Carter a été à la tête de la Maison Blanche entre 1977 et 1981, et a joué un rôle majeur dans la négociation de l'accord de paix de 1979 entre Israël et l'Égypte.

http://french.cri.cn/621/2012/10/23/461s299379.htm#.UIX1a4a_y3Y http://french.cri.cn/621/2012/10/23/461s299379.htm#.UIX1a4a_y3Y

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 06:15

 

Selon un analyste, les Etats-Unis sont en train de perpétrer un holocauste pour provoquer un changement de régime

 


Dr. Ismail Salami
Lundi 22 Octobre 2012


Selon un analyste, les Etats-Unis sont en train de perpétrer un holocauste pour provoquer un changement de régime
"L'occident est tout à fait conscient que l'Iran n'a jamais cherché à se doter de l'arme nucléaire et n'en a même jamais eu le désir. Cependant, les occidentaux se révèlent incapables de trouver un meilleur prétexte que le programme d'énergie nucléaire de l'Iran pour mettre en place toujours plus de sanctions barbares avec l'objectif final de promouvoir un régime favorable aux Etats-Unis dans le pays."

Un analyste réputé affirme que les sanctions imposées par les Etats-Unis à la République Islamique "mettent en danger la vie de millions de malades" en Iran dans le seul but de concrétiser "leur grande illusion" qui est de mettre en place un régime pro-occidental.

"Les sanctions imposées par les Etats-Unis à la République Islamique qui ciblent directement et douloureusement la population ont créé une situation épouvantable pour ceux dont la vie dépend de médicaments qui sont affectés par ces sanctions barbares," a déclaré à press TV le Dr. Ismail Salami, un auteur iranien spécialiste du Moyen-Orient.

"Le seule fait d'imposer des sanctions illégales à la République Islamique et de mettre en danger la vie de millions de patients est vraiment d'une grande violence qui entre en contradiction avec un vrai sens de l'humain sans compter que cela viole le droit humanitaire international," a-t-il ajouté.
 
Salami a cité un récent article publié dans un journal étasunien de grande diffusion qui montre selon lui que l'Occident est "parfaitement conscient de l'effet dévastateur et inhumain" de ces sanctions sur les malades iraniens.
 
L'article du Washington Post intitulé " Iran: Les sanctions déciment les malades" détaille la manière dont la pénurie de médicaments affecte en particulier les "cancéreux et les malades atteints de troubles complexes comme l'hémophilie, les scléroses multiples et la thalassémie de même que les patients sous dialyse ou qui ont bénéficié d'un transfert d'organe."
 
Dans une lettre à Ban Ki-moon, le Secrétaire Général des Nations Unies, Fatemeh Hashemi, la présidente de la fondation de charité iranienne pour les maladies spéciales, a demandé que l'ONU protège les 6 millions d'iraniens qui souffrent de maladies chroniques comme la thalassémie, l'hémophilie, les problèmes de foie, les scléroses multiples, le cancer, etc, contre les conséquences désastreuses des sanctions imposées à l'Iran.

"Bien que les médicaments ne soient pas inclus dans la liste des produits interdits, ils subissent le contrecoup des sanctions qui rendent impossible les transferts d'argent par les banques et engendrent une ambiance catastrophique qui affecte les services de médecine iraniens, de plus l'austérité a réduit l'importation de médicaments dans le pays. En tant que présidente d'une organisation responsable de la vie de 6 millions de patients, je vous implore par la présente de faire respecter les droits humains en levant les sanctions qui sont de nature politique et qui affectent scandaleusement les malades iraniens," a écrit Hashemi.
 
"Nous souffrons particulièrement de la pénurie de médicaments pour le cancer et les scléroses multiples. Bien sûr les malades en dialyse et atteints de thalassémie sont aussi affectés. Tous les problèmes viennent des sanctions que les Etats-Unis ont imposé au secteur bancaire et aux difficultés de transfert des devises étrangères," a-t-elle ajouté.
 
Dans un rapport d'octobre, Ban avait alerté l'Assemblée Générale de l'ONU sur le fait que l'embargo occidental contre l'Iran affectait surtout la vie de la population iranienne ordinaire.
 
"Les sanctions imposées à la république Islamique d'Iran ont eu des effets notables sur toute la population à travers la hausse de l'inflation et du taux de chômage, l'augmentation des prix de l'énergie et des objets de première nécessité et la pénurie de produits indispensables comme les médicaments," a dit le chef de l'ONU le 6 octobre.
 
Dans un discours récent, le leader de la Révolution Islamique, l'Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, a critiqué sévèrement les sanctions illogiques occidentales et les a qualifiées de "barbares" en disant qu'elles constituaient un acte de guerre.
 
"L'occident est en colère et ils utilisent le programme d'énergie iranien comme prétexte [pour imposer des sanctions]. Ils prétendent qu'ils lèveront les sanctions si l'Iran renonce à son droit à l'énergie nucléaire. Mais ils mentent. C'est par pur esprit de vengeance, qu'ils ont décidé d'imposer des sanctions illogiques à l'Iran," a dit l'Ayatollah Khamenei.

Les sanctions illégales imposées à la République Islamique sous contrôle étasunien sont basées sur l'allégation dénuée de fondement selon laquelle l'Iran poursuivrait des objectifs militaires avec son programme d'énergie nucléaire.
 
L'Iran rejette ces allégations et affirme qu'en tant que signataire du Traité de Non Prolifération et membre de l'Agence Internationale pour l'Energie Atomique, il a le droit d'utiliser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques.

"L'Occident sait très bien que l'Iran n'a jamais cherché à fabriquer l'arme nucléaire et n'en a même jamais eu le désir. Cependant, les occidentaux se révèlent incapables de trouver un meilleur prétexte que le programme d'énergie nucléaire de l'Iran pour mettre en place toujours plus de sanctions barbares avec l'objectif final de promouvoir un régime favorable aux Etats-Unis dans le pays," a dit Salami.
 
Il a ajouté que "le fait que les officiels étasuniens nourrissaient la grande illusion [de réussir à provoquer un changement de régime en Iran] était la preuve qu'ils étaient complètement déconnectés de la réalité et que cela révélait la détermination infernale de Washington de parvenir à ses fins à n'importe quel prix, même au prix de la mort de millions de personnes."
 
"L'Occident mené par les Etats-Unis est en train d'exterminer de plein gré ou à contre-coeur les malades iraniens à travers ces sanctions illégales. En vérité, les Occidentaux auront des comptes à rendre pour les pertes humaines qu'ils infligent à la nation iranienne : Dieu les voit et ils subiront son courroux."

Dr. Ismail Salami, Press TV

Pour consulter l'original:  http://www.presstv.com/detail/2012/10/19/267634/iran-bans-ussanctioned-holocaust/

Traduction: Dominique Muselet
http://www.alterinfo.net/Selon-un-analyste-les-Etats-Unis-sont-en-train-de-perpetrer-un-holocauste-pour-provoquer-un-changement-de-regime_a82778.html
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Un agenda se fait-il jour de la part d’Israël pour attaquer l’Iran ?

Lors de sa visite à Londres le 30 août, le chef d’état-major de l’Armée américaine, le général Dempsey, a fermement exprimé son opposition à toute frappe israélienne contre l’Iran et à l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie. Quelques jours après la déclaration du général Dempsey, le Pentagone a fait savoir que les manœuvres américano-israé­liennes conjointes prévues en octobre seraient de dimension et d’ampleur plus modestes que prévu. Dans le même temps et depuis plusieurs mois, la quasi-totalité des dirigeants militaires et des forces de sécurité israéliens ont exhorté le gouvernement Netanyahu à ne pas attaquer l’Iran. On apprend que suite aux demandes du Premier ministre israélien, les élections à la Knesset d’OCTOBRE 2013 sont devancées à JANVIER 2013… juste au moment de l’ouverture du nouveau mandat présidentiel américain.

Faut-il spéculer sur cet agenda ?

De son côté, le Kremlin a annoncé son intention de mo­derniser l’ensemble de son arsenal nucléaire. Les forces armées russes ont mené des exercices de commandement en vue, selon le ministère de la Défense, d’améliorer « les objectifs de dissuasion nucléaire dans l’éventualité d’un conflit armé im­pliquant la Russie ». Plusieurs généraux russes sont récemment montés au créneau pour affirmer l’intention des dirigeants russes de mo­derniser l’ensemble de l’arsenal nucléaire du pays.

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 04:51

ATTENTION!  

 

Monsanto

 

possède

 

maintenant

 

 

BLACKWATER 

 

blackwater-monsanto.jpg

 

Un rapport publié par Jeremy Scahill dans The Nation (Black Ops Blackwater, 15/09/2010) a révélé que la plus grande armée de mercenaires dans le monde, Blackwater (désormais appelée Xe Services) services de renseignements a été vendue à la multinationale Monsanto. Blackwater a été rebaptisée en 2009 après être devenu célèbre dans le monde avec de nombreux rapports d’abus en Irak, y compris des massacres de civils. Il reste le plus grand prestataire privé de l’US Department of State « services de sécurité », qui pratique le terrorisme d’Etat en donnant au gouvernement la possibilité de le nier.


De nombreux militaires et des anciens officiers de la CIA travaillent pour Blackwater ou des entreprises associées créées pour détourner l’attention de leur mauvaise réputation et faire plus de profit en vendant leurs services-allant néfastes de l’information et de renseignement à l’infiltration, le lobbying politique et la formation paramilitaire – pour les autres gouvernements, les banques et les multinationales sociétés.


http://translate.google.com/translate?sl=auto&tl=fr&u=http%3A%2F%2Fjeenyuscorner.com%2F2012%2F10%2F04%2Fattention-monsanto-now-owns-blackwater-the-jeenyus-corner%2F

 

Source: Com Liesi

 

Il y a la lecture non conspirationniste qui y verrait une simple prise de capital d’une multi nationale dans un secteur en plein essort. Cette lecture n’est pas rassurante quand même dans le sens où elle montrerait que même si il n’y a pas de gros complot hominidéïcide (ndlr : on va accepter ce terme…), le système actuel est vraiment sans aucune éthique, morale etc… (société se présentant comme apportant l’espoir de nourrir la terre entière qui achète des tueurs à gage).

Il y a la lecture conspi qui dit : que gare à nos fesses car si Monsanto se dote d’une armée privée validée par la plus grande puissance du monde, cela risque de chauffer pour nous.

 

By euro com Liesi

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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 20:53

 

Libyan rebels secure a checkpoint near the entrance of Bani Walid
Image 1 of 2
Libyan rebels secure a checkpoint near the entrance of Bani Walid Photo: EPA/MOHAMED MESSARA
http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/africaandindianocean/libya/8761667/Libya-Bani-Walid-residents-given-two-days-to-leave-before-onslaught.html#

 

Libye - 20 octobre 2012 - Kadhafi tient encore et toujours Bani Walid (vidéo)

samedi 20 octobre 2012, par Visiteur


Articles et vidéo témoignant de la résistance verte en Libye des kadhafistes de la jamahiriya arabe libyenne et socialiste.

Libye – le premier anniversaire de la mort du martyre guide Mouammar Kadhafi (20 octobre 2012)

http://www.algeria-isp.com/actualit…


Publié le 20/10/2012 à 09:56

Source : ALGERIA ISP


LGERIA ISP/ Selon Akhbar Elmokawama Libya, le premier anniversaire de la mort du martyre le guide Mouammar Kadhafi « je suis dans le cœur de millions ».


Les combattants de la résistance (les kadhafistes) de Warchfana ont attaqué un convoi des milices de Zawiya qui se dirigeait vers la ville de Bani walid.


La résistance a saisi 3 véhicules équipés de mitrailleuses et des armes légères et moyennes. La fuite des autres rebelles.


Libye – une vidéo de Bani walid (20 octobre 2012)

http://www.algeria-isp.com/actualit…


Publié le 20/10/2012 à 10:01 - 381 visites

Source : ALGERIA ISP


ALGERIA ISP/ Selon Akhbar Elmokawama Libya, hier, les habitants de Bani Walid ont défilé dans les rues pour célébrer la victoire contre les milices de Misrata.

 

et vidéo :

http://mai68.org/spip/spip.php?article4585

 

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SOS BANI WALID (Libye) : Mais ils sont où les défenseurs des droits de l’Homme ?

Publié le 13 octobre 2012

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Bani Walid

Bani Walid

 

Les images sont insoutenables. Les autorités libyennes, qui n’ont d’autorité que le nom, sont dans une logique de vengeance et non dans celle de la justice. Après avoir fabriqué de fausses preuves quant à Seif al-Islam avec la complicité de la soi-disant communauté internationale, qui leur a donné un blanc-seing sous forme de permis de tuer. Ceci, via la CPI qui se cache derrière  ce qu’on nomme le « principe de complémentarité » institué dans le Statut de Rome. Ce dernier indique que la CPI n’est compétente que lorsqu’un Etat ne veut pas ou n’est pas en mesure d’enquêter et de poursuivre. Bref, du foutage de gueule… 

Ce qui est donc sûr, le fils du frère Guide Mouammar Kadhafi sera probablement condamné à la mort par pendaison. Une bonne entrée en démocratie. Fichtre. Quel courage !Et puis, sans vergogne, ces gens nous disent qu’ils défendent les êtres humains, qu’ils sont pour la paix mondiale et tutti quanti. Qui peut encore croire à cette fable des guerres humanitaires ? Qui peut encore se laisser entuber par leurs discours mensongers et mortifères ? Soit, ces gens ont perdu le nord, soit, il se moque copieusement de nous…

Le sud de la capitale libyenne est à feu et à sang. La ville de Bani Walid est meurtrie. Il ne se passe pas un jour sans exactions des milices de Misrata et des militaires gouvernementaux. Les heurts entre cette ville mythique, qui a le « tort » de soutenir encore le frère Guide Mouammar Kadhafi ont débuté deux semaines après le décès du galopin qui prétendait avoir tué le président libyen. Ils (heurts) se sont concentrés dans la vallée de Mardoum, à 10 kilomètres à l’est de Bani Walid.

Les Nations Unies ont exprimé vendredi dernier leur préoccupation à la suite de récentes flambées de violence dans la ville de Bani Walid, et leur représentant adjoint dans le pays, Georg Charpentier, a rappelé à toutes les parties leur obligation de protéger les populations civiles. Là, un silence assourdissant des chancelleries occidentales à l’origine du chaos libyen.

Selon des informations concordantes sur place, plusieurs personnes ont été tuées ou blessées ces derniers jours dans cette ville située à environ 170 kilomètres au sud de la capitale, Tripoli, dans des violences liées à la mort de et au soutien éternel des Warfalas, à Mouammar al-Kadhafi. Malheureusement, j’ai tenté de joindre plusieurs fois la Libye, sans succès. Mais, ce n’est que partie remise, nous essayerons à nouveau d’ici demain de joindre certaines personnes sur place.

 

Merci à Guerrier D. pour les photos !





http://allainjules.com/2012/10/13/sos-bani-walid-libye-mais-ils-sont-ou-les-defenseurs-des-droits-de-lhomme/

 

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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 01:05

 

Enjeux et perspectives de la recomposition de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient, par Pierre Hillard (deuxième partie)

 

Au lendemain de la Première guerre mondiale, le monde musulman est contrôlé par deux pays colonisateurs : la France et la Grande-Bretagne. On peut toutefois relever que l’Arabie Saoudite échappe à leur contrôle au grand désespoir du Parlement de Westminster qui se rend compte qu’il a laissé échapper un territoire véritable éponge à pétrole pour le plus grand profit des compagnies pétrolières américaines .


Au lendemain du choc de la Seconde guerre mondiale, une ère nouvelle s’ouvre en faveur de l’indépendance du monde musulman. Du Maroc jusqu’au Pakistan, des Etats semblent échapper à leurs anciens colonisateurs. Il n’empêche que certains d’entre eux sont restés dans le viseur des intérêts anglo-américains en raison d’intérêts pétroliers et de la mainmise de certaines matières premières. On peut dater cette collusion à la rencontre entre le président Roosevelt et le représentant saoudien Ibn Saoud en février 1945 conduisant au « Pacte de Quincy ». De ce pacte, il est décidé que les Etats-Unis accorderont une totale protection à l’Arabie Saoudite contre toute menace. Inversement, Ryad garantit l’approvisionnement en pétrole aux Etats-Unis. Outre ce point, des éléments concernant le partenariat économique et financier sont venus se greffer à l’accord énergétique.

L’intérêt anglo-saxon aux zones pétrolifères ne se dément pas avec l’Iran de Mossadegh. Par le biais de l’Anglo-Iranian Oil Company (AIOC), la Grande-Bretagne pesait dans la vie politique et économique de l’Iran. Les Britanniques bénéficiaient du contrôle des territoires Sud iraniens riches en pétrole. Les profits dégagés allaient droit dans les caisses de cette compagnie anglaise détenue à 53% par le gouvernement de Londres. Seuls 8 % des profits nets allaient directement au gouvernement iranien qui, face à un tel déséquilibre, demanda une remise à niveau d’au moins 50-50 entre les partis[1]. Cette proposition déplût fortement à la compagnie pétrolière qui, soutenue en sous-main par le gouvernement anglais, affichait un refus complet de modifier la donne en faveur des Iraniens ou du moins d’établir une meilleure répartition des profits. Cependant, la situation change avec Mohamed Mossadegh. Fort d’une longue activité dans la politique, il est fin 1949 à la tête de la commission parlementaire chargée des affaires pétrolières prônant la nationalisation du pétrole tout en dédommageant l’AIOC. Il garantit à la Grande-Bretagne le même niveau d’approvisionnement tout en conservant le personnel britannique de la compagnie. La nationalisation de la compagnie pétrolière fut effective le 28 avril 1951 par un vote du parlement iranien. Ce vote se fit la veille de l’arrivée au poste de Premier ministre de Mossadegh. Les tentatives anglo-saxonnes pour l’obliger à faire marche arrière se multiplient en particulier quand le gouvernement britannique présente l’affaire à la Cour mondiale d’arbitrage[2]. Ayant une formation de juriste, Mossadegh plaide directement la cause iranienne et remporte la mise. L’Angleterre ne pouvait pas laisser passer cet affront. En août 1953, les services spéciaux britanniques en liaison avec la CIA décidèrent de renverser Mossadegh dans le cadre de l’opération AJAX. Ce fut un succès complet. Mossadegh fut renversé, le Shah d’Iran rétabli dans ses prérogatives avec la bénédiction anglo-américaine jusqu’en 1979 et les privilèges de l’AIOC rétablis …. Rule Britannia. En tout cas, l’intervention des Anglo-Saxons fut reconnue officiellement par la Secrétaire d’Etat Madeleine Albright qui, le 17 mars 2000, rappela l’action déterminante de l’administration Eisenhower dans cette affaire[3].

Le rappel des initiatives anglo-saxonnes dans cette région est nécessaire pour mieux saisir les objectifs profonds animant ces élites en liaison avec Israël. Dans cette affaire, le grand « manitou » oeuvrant en faveur d’une refonte généralisée du monde musulman s’appelle Bernard Lewis. Ce Juif anglais naturalisé américain est un grand spécialiste du monde musulman. Ayant servi dans les services secrets britanniques, cet islamologue de réputation mondiale et professeur honoraire à l’université de Princeton a influencé les néo-conservateurs américains. C’est lui qui est à l’origine de l’expression « choc des civilisations » (clash of civilizations) en 1957[4]. Selon lui, les musulmans sont eux seuls responsables de leur déclin. Le renouveau ne peut venir que d’eux en intégrant les valeurs occidentales. Son action s’est développée en liaison avec Zbigniew Brzezinski (conseiller du président Obama) en particulier dans l’élaboration du principe de « l’arc de crise » en partant de la corne de l’Afrique jusqu’au continent indien (crescent of crisis). Les deux compères ont élaboré le principe de balkanisation du monde musulman afin de constituer une zone d’instabilité aux frontières et dans les zones musulmanes de l’Union soviétique. Le projet fut officiellement présenté par la revue américaine Time le 15 janvier 1979[5]. Il s’agissait d’instrumentaliser l’Islam pour l’opposer au communisme soviétique. Ces mesures inspirées par Bernard Lewis furent présentées en 1979 lors de la réunion du Bilderberg en Autriche. Elles soulignaient la nécessité de favoriser la balkanisation du monde musulman en une multitude d’entités religieuses et ethniques (kurdes, arméniennes, maronites, etc)[6]. Sa passion en faveur d’une fragmentation généralisée du monde musulman s’est poursuivie au lendemain de la chute du mur de Berlin et du bloc soviétique afin de s’adapter à la nouvelle donne du nouvel ordre mondial lancée par le président Bush senior le 11 septembre 1990. En 1992, dans la revue du Council on Foreign Relations (CFR), Foreign Affairs, il rappela dans un article intitulé « repenser le Proche-Orient », que ces pays ne bénéficiant pas d’autorité politique solide et d’une réelle identité nationale seraient modelables grâce au principe de la « libanisation » (lebanonization)[7].

Les liens et les influences entre Bernard Lewis et les néo-conservateurs sont multiples. Ainsi, cet islamologue sut promouvoir son idéal du « choc des civilisations » en soutenant les théories de Samuel Huntington. Ce dernier a repris à son compte les théories de son maître en publiant en 1993 un article intitulé « Le choc des civilisations » dans la revue Foreign Affairs[8]. Rappelant l’évolution de l’Occident avant 1789, de 1789 à 1918 puis de 1918 à 1989, il estime qu’une nouvelle étape est franchie depuis la chute de l’Union soviétique avec la prise de conscience des peuples s’appuyant sur des référents culturels communs pour s’affirmer face à d’autres groupes. Subdivisant le monde d’une manière très (trop) schématique en huit grandes civilisations,  il théorise le principe de la loi de la jungle en rappelant les menaces qui pèsent sur le monde occidental : les civilisations islamiques et confucéennes. Il est vrai que les rapports entre civilisations ne se règlent pas dans la dentelle. Cependant, dans sa vision, c’est le recul réel de l’Occident qui angoisse Huntington. Pour contrer cette tendance, l’emploi de méthodes coercitives s’avère nécessaire ; c’est-à-dire l’emploi de la guerre à basse intensité voire, selon les cas, la guerre tout court.

On retrouve cette volonté de domination chez d’autres membres de la famille néo-conservatrice. Ainsi, Richard Perle (appelé aussi le « prince des ténèbres ») conseiller politique auprès du secrétaire à la défense sous l’administration Reagan et membre de nombreux think tanks (PNAC, American Enterprise Institute, …) a  rédigé en 1996 un rapport pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans le cadre d’un think tank israélien The Institute for Advanced Strategic and Political Issues. Intitulé “A clean break : a new strategy for securing the realm”[9] (« un changement radical : une nouvelle stratégie pour sécuriser le territoire »), l’auteur encourage d’une certaine manière une « mini-guerre froide pour le Proche-Orient » pour reprendre l’expression du journaliste Jason Vest[10]. Présentant un véritable catalogue de mesures de déstabilisation et de refoulement des ennemis d’Israël, ce document prône pêle-mêle l’abandon de la stratégie « terre contre paix » au profit de « la paix par la force », l’ensemble étant fondé sur le rapport de force ainsi que sur l’instauration du principe de préemption à côté de celui de la punition. Voulant mettre à bas le processus de la paix d’Oslo élaboré au cours de la décennie 1990, le document encourage le changement de régime en Irak (départ de Saddam Hussein), le durcissement de la politique israélienne à l’égard des Palestiniens et élément fort intéressant, l’action de la Turquie et de la Jordanie en faveur des tribus arabes vivant sur le sol syrien et hostile aux élites dirigeantes (les Alaouites), le tout avec le soutien diplomatique et militaire de l’Etat hébreux.

Ce programme de déstabilisation élaboré par les néo-conservateurs et dont on peut constater l’application comme c’est le cas avec la disparition de Saddam Hussein, trouve son incroyable réalisation dans les travaux d’un journaliste et ancien fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères israélien Oded Yinon. Dans une publication parue en 1982 dans le cadre de « l’organisation sioniste mondial » (World Zionist Organisation), Oded Yinon présente toute une stratégie pour asseoir l’autorité complète d’Israël sur les pays musulmans du Moyen-Orient. C’est le président de la Ligue israélienne des droits de l’homme, Israël Shahak, qui a permis la connaissance de ce texte publié dans « La revue d’études palestiniennes » et reproduit dans la revue « Confluences méditerranée » (n°61 printemps 2007) sous le titre « Une stratégie persévérante de dislocation du monde arabe »[11]. Israël Shahak rappelle que la politique de l’Etat hébreux repose sur le démantèlement des pays arabes et l’alignement des élites israéliennes sur la pensée des néo-conservateurs américains. Les propos d’Oded Yinon ne laissent aucun doute : « Nous sommes à l’aube d’une ère nouvelle de l’histoire de l’humanité, une ère qualitativement différente des précédentes, de caractère totalement nouveau. C’est pourquoi, il est nécessaire de comprendre les mutations qui caractérisent cette période historique ; et c’est pourquoi aussi, il faut définir une conception du monde et une stratégie concrète en fonction des conditions nouvelles. L’existence, la prospérité, la stabilité de l’Etat  juif dépendront de sa capacité de donner un cadre nouveau à ses affaires intérieures et extérieures (…). Le monde arabe islamique n’est pas, on le voit, l’élément majeur dans nos problèmes stratégiques des années 1980, bien qu’il constitue la première menace immédiate contre Israël, en raison de sa puissance militaire croissante. Ce monde islamique, avec ses minorités ethniques, ses divisions, ses crises internes qui le rongent (voir le Liban, l’Iran non arabe et maintenant la Syrie), est incapable de résoudre ses problèmes fondamentaux et par conséquent ne peut être une véritable menace pour Israël à long terme ; il l’est cependant à court terme, en raison de sa puissance militaire. A long terme, le Moyen-Orient ne pourra pas survivre dans ses structures actuelles sans passer par des transformations révolutionnaires ».

Le travail d’Oded Yinon se poursuit par une description minutieuse des composantes ethniques et religieuses constituant les caractéristiques propres du monde musulman du Maroc au Pakistan en passant par la Turquie. L’auteur précise sa pensée en préconisant une politique à l’égard du monde arabe qui, depuis 2003 avec l’invasion de l’Irak et 2011 avec les événements et les conséquences du « Printemps arabe », se révèle être d’une très grande actualité :

« L’Egypte, dans sa configuration intérieure actuelle, est déjà moribonde, et plus encore si nous prenons en compte la rupture entre chrétiens et musulmans qui va croissant. Démanteler l’Egypte, amener sa décomposition en unités géographique séparées : tel est l’objectif politique d’Israël sur son front occidental, dans les années 1980. L’Egypte est effectivement déchirée ; l’autorité n’y est pas une mais multiple. Si l’Egypte se désagrège, des pays tels que la Libye, le Soudan, et même des Etats plus éloignés ne pourront pas survivre sous leur forme actuelle, et accompagneront l’Egypte dans sa chute et sa dissolution. On aura alors un Etat chrétien copte en Haute-Egypte, et un certain nombre d’Etats faibles, au pouvoir très circonscrit, au lieu du gouvernement centralisé actuel ; c’est le développement historique logique et inévitable à long terme, retardé seulement par l’accord de paix de 1979. Le front Ouest, qui à première vue semble poser plus de problèmes, est en fait plus simple que le front Est, théâtre récent des événements les plus retentissants. La décomposition du Liban en cinq provinces préfigure le sort qui attend le monde arabe tout entier, y compris l’Egypte, la Syrie, l’Irak et toute la péninsule arabe ; au Liban, c’est déjà un fait accompli. La désintégration de la Syrie et de l’Irak en provinces ethniquement ou religieusement homogènes, comme au Liban, est l’objectif prioritaire d’Israël, à long terme, sur son front Est ; à court terme, l’objectif est la dissolution militaire de ces Etats. La Syrie va se diviser en plusieurs Etats, suivant les communautés ethniques, de telle sorte que la côte deviendra un Etat alaouite chiite ; la région d’Alep, un Etat sunnite ; à Damas, un autre Etat sunnite hostile à son voisin du Nord ; les Druzes constitueront leur propre Etat, qui s’étendra sur notre Golan peut-être, et en tout cas dans le Haourân et en Jordanie du Nord. Cet Etat garantira la paix et la sécurité dans la région, à long terme ; c’est un objectif qui est dès à présent à notre portée. L’Irak, pays à la fois riche en pétrole, et en proie à de graves dissensions internes, est un terrain de choix pour l’action d’Israël. Le démantèlement de ce pays nous importe plus encore que celui de la Syrie. L’Irak est plus fort que la Syrie ; à court terme, le pouvoir irakien est celui qui menace le plus la sécurité d’Israël. Une guerre entre l’Irak et la Syrie ou entre l’Irak et l’Iran désintégrera l’Etat irakien avant même qu’il ne puisse se préparer à une lutte contre nous. Tout conflit à l’intérieur du monde arabe nous est bénéfique à court terme, et précipite le moment où l’Irak se divisera en fonction de ses communautés religieuses, comme la Syrie et le Liban. En Irak, une distribution en provinces, selon les ethnies et les religions, peut se faire de la même manière qu’en Syrie du temps de la domination ottomane. Trois Etats[12] – ou davantage – se constitueront autour des trois villes principales : Bassorah, Bagdad et Mossoul ; et les régions chiites du Sud se sépareront des sunnites et des Kurdes du Nord (…) ».

Ce long passage datant de 1982 résume à lui seul cette politique de démantèlement poursuivie par les élites politiques américaines et israéliennes. Elle a trouvé sa dernière expression dans la parution d’un article dans une revue militaire américaine Armed Forces Journal (AFJ) en juin 2006 que nous avons traité dans notre livre « La marche irrésistible du nouvel ordre mondial ». Sous la plume d’un lieutenant-colonel américain, Ralph Peters, l’auteur présente des ambitions de parcellisation dignes de son père spirituel Bernard Lewis. Intitulé « Frontières de sang, que faire pour améliorer le Moyen-Orient » (Blood borders, how a better Middle East would look), l’article est accompagné de deux cartes présentant l’ensemble de la région sous deux formes ; d’un côté la situation politique avec ses frontières de 2006 et de l’autre, la recomposition complète de toute cette zone en fonction des critères religieux et ethniques[13]. Au cours de sa présentation, ce militaire rappelle qu’il est un ami de longue date de l’Etat hébreu[14]. Est-il vraiment nécessaire de sa part de le préciser ?

Pareil à ses différents mentors, Ralph Peters part du principe que le remaniement complet des frontières doit suivre au plus près l’emplacement des différents groupes ethniques et religieux même s’il n’est pas possible de coller parfaitement à la multitude des groupes en raison de l’enchevêtrement de ces différentes entités. Il estime nécessaire ce remodelage pour, selon lui, apaiser les rivalités ethno-religieuses : « Nous parlons de difformités énormes faites par les hommes qui n’arrêteront pas de générer la haine et la violence tant qu’elles n’auront pas été corrigées ». Dans son esprit, il s’agit de remettre radicalement en cause les frontières héritées des Accords Sykes-Picot de 1916. Cependant, son analyse va bien au-delà d’un simple charcutage des frontières du Moyen-Orient. Il révèle l’arrière-fond philosophique et religieux animant lui et ses sbires les tenants du nouvel ordre mondial. En effet, il s’agit de créer un « Etat sacré de l’Islam » au sein d’une Arabie Saoudite éclatée permettant de modifier en profondeur les caractéristiques profondes de cette religion. Comme il le précise : « La cause principale de la large stagnation du monde musulman réside dans le traitement réservé à la Mecque et à Médine considérés  comme leur fief par la famille royale saoudienne. Les lieux saints de l’Islam soumis au contrôle de la police d’Etat de la part d’un des plus bigots et oppressifs régimes au monde ont permis au Saoud (ndlr : la famille régnante d’Arabie Saoudite) de projeter leur croyance wahhabite à la fois intolérante et disciplinée au-delà de leurs frontières (…). Imaginez comme le monde musulman se sentirait mieux si la Mecque et Médine étaient dirigés par un Conseil représentatif tournant issu des principales écoles et mouvements de l’Islam dans le monde au sein d’un Etat sacré islamique – une sorte de super Vatican musulman – où l’avenir de la foi serait débattu au lieu d’être arbitrairement fixé »[15].

Ces propos sont d’une extrême importance. En effet, l’Islam tel qu’il se présente est incompatible avec les « valeurs » du mondialisme. Matérialisme et hédonisme promus par le nouvel ordre mondial en opposition à une transcendance ne cadrent absolument pas avec l’esprit des musulmans. C’est pourquoi, pour Ralph Peters et ses congénères, il s’agit de favoriser ce que nous appelons un « Islam des Lumières » afin d’adapter cette religion aux exigences des canons du mondialisme. Evoquant la création d’un « Conseil représentatif  tournant (…) pareil à un super Vatican musulman », il s’agit de créer une hiérarchie religieuse en mesure de remodeler l’Islam afin de l’adapter aux enjeux de la modernité matérialiste. Nous désignons ces ambitions par l’expression « Vatican II de l’Islam ». En effet, dans le cas du catholicisme, l’Eglise s’est toujours opposée au modernisme sous toutes ses formes (libéralisme, socialisme, maçonnisme, …). Vatican II, concile pastorale, sous l’impulsion de Jean XXIII est une véritable cassure avec la Tradition de l’Eglise. C’est à l’Eglise et à ses fidèles de s’adapter aux contingences du mondialisme. Il n’est donc pas étonnant de lire dans l’encyclique du pape Jean XXIII « Pacem in terris » des passages appelant « un pouvoir supranational ou mondial » où la déclaration des droits de l’homme (l’évangile du mondialisme) est considérée « comme un pas vers l’établissement d’une organisation juridico-politique de la communauté mondiale[16] ». Ces affirmations de l’Eglise doivent se faire en collaboration avec l’ONU dont les principes sont pourtant à l’opposé de ceux défendus depuis saint Pierre. C’est d’ailleurs le même état d’esprit qui anime Benoît XVI dans son encyclique « Veritas in caritate » parue en juillet 2009 où il appelle à la création d’une « autorité politique mondiale » en liaison avec les instances de l’ONU, temple du maçonnisme[17]. C’est le même chemin qui attend l’Islam si les souhaits de Ralph Peters se réalisent. En effet, l’objectif des thuriféraires du mondialisme est d’aboutir à une religion mondiale réunissant en son sein les différents courants religieux afin d’adorer le « porteur de lumière » grâce à l’action des grands princes du mondialisme.

Comme nous pouvons le constater, les volontés de balkanisation du monde musulman sont anciennes. Eclatement des Etats musulmans comme des Etats européens vont de pairs. En fait, ce programme de parcellisation touche la planète entière. Il n’empêche qu’une caractéristique relie le bloc européen et le bloc musulman. Nous avons évoqué au début de cette étude le cas du « Bagdad-Bahn ». Il s’agissait pour le IIè Reich de construire une longue voie ferrée qui, tel un long cordon ombilical, partait de Hambourg pour atteindre l’actuel Koweït. Le contrôle de la production et de l’acheminement du pétrole se faisait au profit de Berlin. Dans cette affaire, la thalassocratie anglaise était la grande perdante. Avant le choc décisif de 1914, toute une série de guerres soutenues en sous main par l’Angleterre secouait les Balkans. La Serbie était le talon d’Achille de l’Allemagne car la jonction du Bagdad-Bahn entre l’Europe et le monde musulman se faisait dans une zone géographique échappant à l’autorité de Berlin. Londres s’appuyait sur cette faiblesse pour bloquer, du moins ralentir, le projet allemand. La guerre de 14-18 fut l’action déterminante permettant à l’Angleterre de mettre à bas le projet allemand.

En mars 1999, l’OTAN attaquait et détruisait la Yougoslavie. Peu de personnes ont compris que nous repassions sur le chemin de Sarajevo de 1914. En effet, au début de la décennie 1990, les entités fédérées yougoslaves slovène et croate proclament leur indépendance avec le soutien de l’Allemagne, en particulier de son ministre des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher. Il est vrai que Berlin soutient ces mouvements séparatistes entre autres les Albanais du Kossovo[18]. La destruction de la Yougoslavie de Milosevic est due au refus de se dernier se plier aux injonctions de l’Union européenne, de l’OTAN et des Etats-Unis afin de favoriser le passage d’oléoducs et de gazoducs en provenance du Proche-Orient et du Caucase (Bakou) avec présence militaire américaine … bref, de rentrer dans le moule. La Serbie yougoslave représente la jointure entre l’Europe et le Proche et Moyen-Orient en matière de connexion des hydrocarbures au même titre que la Serbie de 1914 représentait le point d’accroche permettant au Bagdad-Bahn de relier le Proche et Moyen-Orient aux territoires centraux européens dominés par l’Allemagne de Guillaume II. L’écrasement de la Serbie a permis la réalisation des projets euro-mondialistes avec mise en place d’une énorme base militaire américaine, véritable vigie de surveillance du trafic des oléoducs et gazoducs (corridors énergétiques) et de contrôle de la zone, Bondsteel[19].

Pierre Hillard, pour Mecanopolis

Lire la seconde partie

Reproduction autorisée avec indication des sources



[1] Pétrole histoire d’un siècle, op. cit, pp. 113-114.

[2] Ibid., p. 116.

[3] http://asiasociety.org/policy/strategic-challenges/us-asia/us-iran-relations

[4] Bernard Lewis, Islam, Quarto, Editions Gallimard, 2005, p. 55.

[5] http://www.time.com/time/covers/0,16641,19790115,00.html

[6] Pétrole histoire d’un siècle, op.cit., p. 196.

[7] Bernard Lewis, Rethinking the Middle East, Foreign Affairs, 1992, pages 116-117.

[8] Foreign Affairs, volume 72, 1993.  Samuel Huntington a publié « Le choc des civilisations » aux Editions Odile Jacob.

[9] http://www.iasps.org/strat1.htm

[10] http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=401

[11] http://www.cairn.info/revue-confluences-mediterranee-2007-2-page-149.htm

[12] Depuis l’intervention américaine en Irak en 2003, force est de constater l’application de ces objectifs. Comme le rappelle Leslie Gelb, Président émérite du très influent Council on Foreign Relations (CFR) dans un article du New-York Times du 25 novembre 2003 intitulé « La solution des trois Etats » (The Three-State solution), il s’avère nécessaire de procéder à une refonte de l’Etat irakien en trois entités ethnico-religieuses exactement comme le recommande Oded Yinon. Leslie Gelb rappelle la désintégration de l’Etat yougoslave en entités distinctes (croate, serbe et bosniaque) et estime que c’est un modèle à suivre in http://www.nytimes.com/2003/11/25/opinion/the-three-state-solution.html?pagewanted=all&src=pm Il est vrai que la destruction de la Yougoslavie en 1999 a été un véritable laboratoire pour les tenants du mondialisme et qu’ils cherchent désormais à étendre son principe partout dans le monde.

[13] http://en.wikipedia.org/wiki/File:Ralph_Peters_solution_to_Mideast.jpg

[14] New York Post, 22 juillet 2006.

[15] Armed Forces Journal, juin 2006, p. 53.

[16] http://www.vatican.va/holy_father/john_xxiii/encyclicals/documents/hf_j-xxiii_enc_11041963_pacem_fr.html, voir paragraphes 130 à 145.

[17] http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20090629_caritas-in-veritate_fr.html, voir le paragraphe 67.

[18] Pierre Hillard, « Minorités et régionalismes », Editions François-Xavier de Guibert, 4è édition, 2004, pages à 151 à 153 et annexe 34.

[19] http://www.kosovojesrbija.fr/fr/les-enjeux-analyses/bondsteel-la-puissance-americaine-au-coeur-de-leurope-et-le-petrole-de-la-caspienne.html

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Enjeux et perspectives de la recomposition de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient, par Pierre Hillard (deuxième partie)


Mis en ligne le 17 octobre 2012, par Mecanopolis

 

Enjeux et perspectives de la recomposition de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient, par Pierre Hillard (première partie)

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