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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 04:26

samedi 30 mars 2013

L'Enjeu Nord-Coréen


« LA CORÉE DU NORD DÉCLARE LA GUERRE A LA CORÉE DU SUD »

Depuis plusieurs heures, les nouvelles pas très rassurantes affluent à propos de la Corée du Nord. Certaines étaient alarmantes affirmant, avant d'être démentie par la suite, que la RPDC aurait déclaré la guerre à son voisin du Sud [1]. Heureusement, ce n'était pas le cas.
Toute cette agitation fait suite à des manœuvres d'exercices militaires menées conjointement par les troupes sud-coréennes et ses alliés américains à 200 km de la DMZ (zone démilitarisée), mal nommée car étant sans doute l'endroit le plus militarisé au monde.
La question qui est posée à tous les spécialistes de la région est de savoir si les provocations de Kim Jong-Un déboucheront-elles ou non sur une guerre. L'avis de votre humble serviteur est que cela est très peu probable. Et pour cela je ne m'appuie non pas sur les divers avis émis mentionnant la zone inter coréenne de Kaesong toujours en activité mais sur des causes un peu plus profondes.
Mentionnons tout de même que nous sommes loin de la tension qui avait eu lieu en novembre 2010 [2] lors du bombardement par le Nord de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong qui avait causé des morts et des blessés. Et que malgré ces évènements, le calme entre les deux Corées a pu revenir sans déboucher sur un conflit armé. Cet argument de l'habitude peut aider à rassurer les esprits un peu échauffés, mais n'expliquent rien du problème, comme c'est le cas de tout ce qu'on peut lire actuellement sur le sujet.

Mais avant d'aborder ces causes profondes, il peut-être utile de se rafraîchir la mémoire et revenir sur le passé qui a conduit à la partition de la péninsule coréenne et à la tension toujours intacte qui persiste de part et d'autre de la DMZ.


BREFS RAPPELS HISTORIQUES

En réaction à l'occupation japonaise pendant la première moitié du XXème siècle, les nationalistes coréens obtirent l'indépendance de la Corée en 1943 pendant la Conférence du Caire.
Mais déjà, même si la Seconde Guerre Mondiale faisait encore rage aux quatre coins du globe, les États-Unis et l'URSS avaient décidé de se partager la péninsule en zone d'influence autour du 38ème parallèle. Ce qu'il faut bien retenir ici est que la partition de la Corée n'a pas eu lieu après la Guerre de Corée, mais antérieurement.
Sans détailler le processus qui a mené à la Guerre de Corée, il faut noter que les Etats-Unis avaient dès cette époque mis en place une dictature militaire pour contrer l'influence soviétique, ce qui a conduit à l'escalade des tensions pour finalement aboutir à la pire des choses : la guerre.
La Guerre de Corée (1950-1953) fut une tragédie pour les populations et a été la guerre la plus meurtrière de la deuxième moitié du XXème siècle après le Vietnam, dont sont directement responsables les États-Unis et les Soviétiques, sans oublier la Chine qui a fourni le gros des bataillons du Nord.
Cette guerre a laissé derrière elle un peuple décimé, ruiné, dévasté et déchiré. Et ce n'est qu'au cours de ces deux dernières décennies que le Sud a réussi à décoller économiquement parlant, contrairement à son voisin du Nord qui est restait dans un état inquiétant de sous-développement.


SITUATION ACTUELLE

Depuis la France, le stéréotype habituel concernant la Corée est que le Nord est une dictature communiste et que le Sud est une démocratie, si tant est qu'on connaisse un peu le sujet. Bien évidemment, la réalité est un peu plus compliquée.
Bien que le Sud ait vécu une démocratisation à la fin des années 80 dont les Jeux Olympiques de Séoul en 1988 sont le symbole, il n'en reste pas moins que ce pays reste sous la tutelle militaire des Etats-Unis dans la mesure où en cas de guerre, l'armée sud-coréenne est soumise au commandement des États-Unis. De plus, d'un point de vue économique et culturel, la Corée du Sud est peut-être le pays le plus américanisé de toute l'Asie, le Japon ayant malgré tout réussi à conserver certaines spécificités culturelles de par la nature insulaire de son territoire.
Le Nord quant à lui, est un pays clairement sous-développé selon les critères occidentaux, et dont l'économie, essentiellement informelle, est tenue en sous-main par la Chine. Mais une chose que la Corée du Nord a su préserver, malgré les pénuries dans tous les domaines, c'est son appareil militaire, clé de son indépendance politique. C'est la quatrième armée du monde en effectif et la première en proportion de sa population [3]. Cet exploit ne tient qu'à d'énormes sacrifices de la part de sa population. Sur le papier, elle peut impressionner, mais dans les faits, il y a fort à parier qu'elle ne résisterait pas longtemps sans l'appui de la Chine ou de la Russie face à l'écrasante supériorité technologique de l'armée américaine.


LES ENJEUX

Les récentes déclarations de la Corée du Nord ne détonnent pas de la phraséologie habituelle surtout quand on prend en compte le fait que les deux parties de la péninsule sont techniquement en guerre depuis 1950. Seul un armistice, c'est à dire un cessez-le-feu, a été signé entre les deux pays.
Mais alors, à quoi joue Kim Jong-Un ? Très vraisemblablement, il y a tout d'abord une volonté d'affirmer son leadership, lui qui a succédé à son père Kim Jong-Il il y a à peine plus d'un an et demi de cela.
Aussi, pour expliquer l'attitude pseudo-guerrière de la RPDC, les experts avancent souvent la thèse du moyen de pression pour maintenir voire renforcer l'aide humanitaire. En effet, le pays est dépendant des nombreuses aides humanitaires en provenance de l'international, dont la Corée du Sud, qui approvisionnent la population en nourriture via la Chine.
Cependant, nous restons sur des explications de surface qui n'expliquent pas l'essentiel à savoir comment la Corée du Nord, malgré sa situation précaire parvient à rester debout alors qu'un simple abandon des aides de la Communauté Internationale ferait tomber le régime jugé voyou et faisant partie de l'Axe du Mal ?
En fait, ce sont des facteurs géostratégiques qui portent à bout de bras un pays qui aurait du s'effondrer depuis longtemps.
La Chine tout d'abord a une peur bleue de devoir accueillir des millions de réfugiés nord-coréens en cas d'effondrement du régime. Mais ce n'est pas la seule préoccupation de la Chine. La Corée du Nord représente surtout pour l'Empire du Milieu un tampon avec la Corée du Sud qui est objectivement une base militaire américaine.
Réciproquement, les Etats-Unis ont tout intérêt à ce que perdure le régime nord-coréen pour justifier leur présence massive en Corée du Sud, où officiellement 25 000 GIs sont présents sur tout le territoire. Ceci dans la cadre de leur politique de containment à l'égard de la Chine.
Nous avons donc là une convergence d'intérêts entre la Chine et les Etats-Unis avec la Corée du Nord au beau milieu. La Corée du Nord sert à la Chine de tampon à la présence américaine et en retour, la présence américaine en Corée du Sud est justifiée par la Corée du Nord.
N'oublions pas non plus la Russie qui a un intérêt indirect dans l'affaire, celui de maintenir la Chine dans ses alliances face aux Etats-Unis. En effet, la tension sino-américaine qui se joue autour de la Corée du Nord, sans compter les autres points de tension, notamment en Afrique, pour l'accès aux matières premières, oblige la Chine à être un allié objectif de la Russie, et ce, malgré les désaccords stratégiques qu'il peut exister entre les deux pays partageant une frontière immense. Sans être dans le secret des Dieux, il est probable que la question coréenne est un sujet récurent lors des sommets de l'Organisation de Coopération de Shangai. [4]
En synthèse, la Corée du Nord est un point de convergence de nombreux enjeux pour les trois grandes puissances présentes dans la région que sont la Chine, les États-Unis et la Russie... pour le plus grand malheur du peuple coréen.


LA TRAGÉDIE CORÉENNE

Tout au long de son histoire multi-millénaire, la Corée a rarement pu jouir de son indépendance, prise en étau entre les deux puissances asiatiques que furent la Chine et le Japon. Néanmoins, et c'est assez remarquable, ce peuple a survécu à toutes les invasions et tentative d'assimilation.
Le secret ? La fierté nationale, ce nationalisme exacerbé qui s'est mis en œuvre lors des préludes à la Guerre de Corée et qui continue à perdurer au Nord comme au Sud à des degrés divers.
Nos médias occidentaux ont beau jeu de dépeindre le gouvernement nord-coréen comme l'incarnation de la barbarie et du Mal. Néanmoins, que ce soit aujourd'hui Kim Jong-Un ou hier Kim Jong-Il et encore avant Kim Il-Sung, ce sont sans doute les authentiques incarnations du nationalisme coréen, à l'opposé de la servilité des gouvernements sud-coréens depuis la partition, y compris dans la soi-disant démocratie d'aujourd'hui à Séoul. Même s'ils ont été et sont toujours soutenus par la Chine et la Russie, les dirigeants nord-coréens, compte-tenu de l'histoire particulière de la Corée, ont toujours farouchement défendu leur indépendance, même si cela doit passer par de grandes souffrances pour le peuple.
Il faut savoir que les plus fervents partisans de la réunification des deux parties de la Corée se trouvent au Nord. Les conditions de Kim Jong-Il ont toujours été les mêmes. A savoir un retrait sans condition de toutes les bases américaines de la péninsule. Et ironiquement, les plus farouches opposants à cette idée de la réunification se trouve au Sud, en particulier dans le parti conservateur, actuellement au pouvoir, militant pour une alliance totale avec les Etats-Unis.
Car l'enjeu dans toute cette immense tragédie n'est pas de savoir s'il y aura une guerre ou pas, mais de savoir comment réunir des frères et des soeurs de part et d'autre d'une Zone Démilitarisée, qui devrait plus être appelée la Zone de la Honte.
Comment se fait-il qu'après 60 ans d'armistice, les deux parties n'aient toujours pas signé de traité de Paix ? N'est-ce pas le signe évident d'un blocage qui se trame en plus haut lieu, dépassant les intérêts du peuple coréen ?


CONCLUSION

Comme indiqué précédemment, la Chine, les États-Unis et la Russie n'ont donc aucun intérêt à la réunification de la Corée. La Chine perdrait son monopole économique au Nord et sa zone tampon contre l'influence des États-Unis. Les États-Unis y perdrait énormément en bases militaires et en influence dans cette région prioritaire. Et la Russie, sans la tension engendrée par la Corée du Nord, aurait moins d'arguments à faire valoir à la Chine pour soutenir leur alliance militaire.
Les raisons qui font que la guerre ne peut pas avoir lieu entre la Corée du Nord et celle du Sud sont aujourd'hui les mêmes que celles qui font que ces deux pays ne peuvent pas être en Paix et in fine être à nouveau uni comme cela fut le cas pendant des millénaires. Là est tout le drame.
Tant qu'on ne rendra pas au peuple coréen la possibilité de réellement choisir son destin, et cela passe par un effacement des intérêts chinois, américains et russes dans la péninsule, alors, péninsule coréenne continuera son numéro d'équilibriste entre deux eaux, entre guerre et paix.


[1] http://french.ruvr.ru/2013_03_30/La-Coree-du-Nord-declare-la-guerre-a-la-Coree-du-Sud

[2] http://lci.tf1.fr/monde/asie/2010-11/la-coree-du-nord-tire-des-obus-sur-une-ile-de-coree-du-sud-6158935.html

[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_populaire_de_Cor%C3%A9e

[4] http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/06/09/le-sommet-de-pekin-devoile-les-ambitions-et-les-limites-de-l-ocs_1715710_3216.html

 

http://kairoslogos.blogspot.fr/2013/03/lenjeu-nord-coreen.html

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 03:10

«L’agression de l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999 était un modèle des nouvelles guerres de conquête»

«Interventions humanitaires» – prétexte pour le stationnement de troupes américaines

http://www.mondialisation.ca/lagression-de-lotan-contre-la-yougoslavie-en-1999-etait-un-modele-des-nouvelles-guerres-de-conquete/5329122

 

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Yougoslavie

Interview de Živadin Jovanovic, ancien ministre des Affaires étrangères de la République fédérale de Yougoslavie, aujourd’hui président du Belgrade Forum for a World of Equals

Horizons et débats: Monsieur Jovanovic, pourriez-vous vous présenter brièvement pour nos lecteurs et dire quelques mots sur votre personne et votre carrière?

Živadin Jovanovic: En 1961, j’ai terminé mes études à la faculté de droit de l’Université de Belgrade, de 1961 à 1964 j’étais dans l’administration du district de la ville de Novi Belgrade; de 1964 à 2000 j’ai servi dans le service diplomatique de la République fédérative socialiste de Yougoslavie (à partir de 1992 République fédérale de Yougo­slavie, de 1988 à 1993 j’étais ambassadeur à Luanda/Angola, de 1995 à 1998 ministre des Affaires étrangères suppléant et de 1998 à 2000 ministre des Affaires étrangères). De 1996 à 2002 j’étais vice-président du parti socialiste de la Serbie pour les affaires étrangères; en 1996 membre du Parlement serbe et en 2000 du Parlement de la République fédérale de Yougoslavie. Les livres que j’ai écrits sont «The Bridges» (2002); «Abolishing the State» (2003); «The Kosovo Mirror» (2006).
Après avoir quitté le ministère des Affaires étrangères en 2000, vous vous êtes joint au «Belgrade Forum for a World of Equals». Actuellement vous êtes le président de cette association. Quels sont vos axes essentiels?

Les axes essentiels du Forum sont la contribution à encourager la paix, la tolérance et la collaboration sur la base de l’égalité parmi les individus, les nations et les Etats. Nous nous engageons pour le respect total du droit international, des principes de base des relations internationales et du rôle des Nations Unies. Le recours à la violence ou la menace de l’utiliser ne sont pas des moyens appropriés pour la solution de problèmes internationaux. Nous sommes d’avis qu’il n’existe pas de guerres ou d’interventions «humanitaires». Toutes les agressions, commencé par l’agression de l’OTAN contre la Serbie (RFY) de 1999 jusqu’à aujourd’hui, étaient, indépendamment des déclarations formelles et officielles, des guerres de conquête, quelques-unes menées pour des raisons géostratégiques d’autres pour le profit économique. Nous encourageons les droits de l’homme dans leur totalité selon la Charte de l’ONU – y compris les droits sociaux, économiques et culturelles et les droits à la santé, au travail et d’autres droits humains.

Nous essayons d’atteindre nos objectifs par le moyen de débats publics, de conférences, de tables rondes, de séminaires à l’échelle nationale et internationale. Le forum coopère avec des associations qui poursuivent des objectifs semblables – en Serbie, dans la région et au niveau mondial.

Nous avons vu quelques livres très intéressants, édités par le Belgrade Forum. Comment faites-vous pour maintenir votre activité éditrice?

Le Forum a publié environ 70 livres sur des thèmes divers, nationaux et internationaux, sur la politique du développement dans les conditions de crise, sur le statut du Kosovo et Métochie et sur le tribunal de la Haye concernant la politique de l’OTAN au Balkan, sur la politique étrangère de la Serbie, sur le terrorisme international et sur le rôle des intellectuels. Certains de nos livres ont été diffusés dans un grand nombre de pays sur tous les continents. Il y a par exemple l’ouvrage «Nato Aggression – the Twilight of the West». Suite au manque de moyens financiers, il n’y a malheureusement que peu de nos livres qui ont paru en d’autres langues.

Seul ce dernier mois nous avons publié trois nouveaux livres – l’un est dédicacé au grand philosophe serbe et membre de l’Académie, Mihailo Marcovic, qui a été un des co-fondateurs du Belgrade Forum; le deuxième porte le titre «De Nuremberg à La Haye» et le troisième «De l’agression à la sécession».* La présentation des livres dans différentes villes de la Serbie a eu un succès considérable.

Toutes nos activités, l’écriture et les publications, reposent sur le travail bénévole. Nous n’avons jamais eu et n’avons toujours personne qui est rémunérée dans le cadre du Forum. Des cotisations de membres et des dons, avant tout de la diaspora serbe, sont les recettes principales du Forum.

Vous avez mentionné l’encouragement à la paix comme l’une de vos affaires principales. Mais les peuples de votre région ont été les victimes de guerres au cours de la dernière décennie du XXe siècle.

C’est vrai. Les peuples de l’ex-Yougoslavie ont énormément souffert, d’abord lors des guerres civiles en Bosnie et en Croatie (de 1992 à 1995), puis suite à l’agression de l’OTAN (1999), suite aux sanctions et à l’isolation etc. Une grande partie de ces populations souffrent encore aujourd’hui. Pensez par exemple à la vie de presque un demi-million de réfugiés et d’expatriés qui vivent uniquement en Serbie, auxquels on ne permet pas de retourner dans leurs maisons en Croatie ou au Kosovo et Métochie. Les conséquences sont toujours douloureuses et le seront encore loin dans l’avenir. Que dire des conséquences des bombes à sous-munitions et des projectiles à l’uranium appauvri que l’OTAN a utilisés en 1999 et qui font encore de nombreuses victimes et le feront encore pendant des siècles. L’histoire apportera la preuve que les peuples d’ex-Yougoslavie ont été les victimes de la conception du Nouvel ordre mondial qui repose en réalité sur le pouvoir et l’exploitation.

Pensez-vous que ce ne sont pas des facteurs locaux mais des facteurs venant de l’étranger qui sont responsables de la fragmentation de la Yougoslavie?

On ne doit pas laisser de côté l’influence des populations locales, ils portent évidemment leur responsabilité de ne pas s’être prêtés à un compromis. Mais les analyses dominantes semblent ne pas donner assez d’attention au rôle négatif des facteurs externes. Nous avons aujourd’hui suffisamment de preuves que certaines puissances européennes avaient déjà des projets en 1976 et 1977 comment le territoire de la République fédérative socialiste de Yougoslavie devait être «réorganisé» en d’autres termes, comment la départir ou la démanteler pour qu’elle serve leurs propres intérêts.

Après la mort de Tito on a encouragé le nationalisme et le séparatisme dans différentes Républiques yougoslaves, mais aussi le séparatisme et le terrorisme dans la province serbe du Kosovo et Métochie, politiquement, financièrement, et avec la logistique et la propagande. Plus tard certains puissants pays étaient mêlés à des guerres civiles en soutenant un côté contre l’autre. Ces pays ont soutenu presque ouvertement la séparation de la Slovénie et de la Croatie et ont même ravitaillé en armes la Croatie et la Bosnie, même pendant l’embargo de l’ONU et ils ont encouragé et facilité l’entrée de mercenaires, dont des Moudjahidin. De l’autre côté, la Serbie et le Monténégro ont été isolés, sanctionnés et stigmatisés. On les a traités comme s’ils étaient les seuls responsables de la guerre civile. Cela ne repose pas sur des faits et n’était pas propice à éteindre le feu.

Les conséquences?

Au lieu d’un Etat, il y en a maintenant six qui ne sont pas solides économiquement, des Etats marionnettes, et un septième qui sera créé prochainement. 18 gouvernements1, six armées, six services diplomatiques etc. La dette extérieure, en 1990 pour toute la RFSY de 13,5 milliards, a augmenté pour les six républiques ex-yougoslaves jusqu’en 2012 à environ 200 milliards d’euros! Quelques-uns parmi eux sont devenus totalement dépendants du point de vue financier. A qui a profité tout cela? Jusqu’en 1990, il n’y avait dans la région pas une seule base militaire étrangère. Aujourd’hui, il existe une série de bases militaires étrangères, avant tout des Etats-Unis, dont Camp Bondsteel est la plus grande d’Europe.2 Pour quoi faire? Pour servir qui? Presque 18 ans après les Accords de Dayton, la Bosnie n’est toujours pas en état de fonctionner; l’ancienne République yougoslave de Macédoine (FYROM, Former Yugoslav Republic of Macedonia) n’est pas en état de fonctionner, dix ans après les Accords cadre d’Ohrid et continue à être confrontée à des divisions et des tensions ethniques profondes. 14 ans après la Résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU, le statut du Kosovo et Métochie est toujours sans solution. Sali Berisha de Tirana et Hashim Thaci de Pristina plaident publiquement pour la création d’une soi-disant Grande Albanie. D’autres problèmes brûlants tel le chômage entre 30% et 70%, la pauvreté, des centaines de milliers de réfugiés et d’expatriés, la criminalité organisée internationale, dont le fond de commerce sont les organes humains, les drogues, les armes et les immigrants, donnent une image sombre et d’insécurité de la Yougoslavie.
Qui a donc réellement profité de la fragmentation de la Yougoslavie?

Vous avez mentionné l’intervention de l’OTAN. Comment la voyez-vous après 14 ans?

Mon opinion n’a pas changé. C’était illégal, criminel et une attaque immorale contre un Etat européen souverain. Illégal car elle a violé tous les principes fondamentaux du droit international, également de la Charte de l’ONU, de l’Accord d’Helsinki et de beaucoup d’autres conventions internationales. Elle a été exécutée sans mandat du Conseil de sécurité. Criminel aussi parce qu’elle s’est dirigée avant tout contre les populations et l’infrastructure civiles et que des armes interdites, par exemple des armes chimiques, des bombes à sous-munitions et des projectiles à l’uranium appauvri ont été utilisées. Immoral parce qu’elle a été basée sur de faux prétextes et des mensonges. Les dirigeants de l’OTAN sont responsables avant tout du meurtre d’environ 4000 personnes et d’environ 10 000 blessés, dont deux tiers des civils. Les dommages matériels directs s’élèvent à 100 milliards de dollars. L’agression de l’OTAN n’a pas apporté de solutions mais créé beaucoup de nouveaux problèmes. Elle a été une guerre de conquête et non pas une «intervention humanitaire».

Pourriez-vous préciser?

J’ai déjà mentionné quelques-unes des conséquences directes. Au sens plus large, il faut considérer que l’agression de l’OTAN a marqué un changement stratégique dans l’essence de l’Alliance: Elle a abandonné sa politique de défense et a introduit une politique offensive (agressive), tout en s’autorisant elle-même à intervenir à tout moment sur chaque point du globe. L’ONU, notamment le Conseil de sécurité, ont été court-circuités et le droit international et la justice violés.3

C’était la première guerre longuement préparée sur sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale. C’était une démonstration du pouvoir des Etats-Unis en Europe, l’expansion vers l’Est, une justification pour les dépenses de l’OTAN, même après la dissolution du Pacte de Varsovie, et un précurseur pour des interventions futures (Afghanistan, Irak, Libye).

C’était une guerre octroyée et dirigée par une puissance extra-européenne avec la conséquence qu’elle restera pour longtemps sur le sol européen.

L’agression a aussi marqué un changement stratégique de la politique allemande depuis la Seconde Guerre mondiale. En participant activement à l’agression de l’OTAN contre la Serbie, l’Allemagne s’est écartée de sa propre Constitution et a ouvert tout grand la porte pour faciliter la militarisation et pour pouvoir jouer un rôle dans les combats bien loin de son propre territoire.

Aujourd’hui nous avons sur le sol européen plus de bases militaires qu’à l’apogée de la guerre froide. Après l’agression de l’OTAN contre la Serbie les bases militaires ont commencé à pousser partout. Comment s’expliquer la propagation de la démocratie et en même temps la propagation de bases militaires? Je n’ai jusqu’à présent pas trouvé d’explication convaincante. Il me semble que là quelque chose n’est pas en ordre.

Quel est votre avis concernant l’avenir de la Bosnie?

La Bosnie Herzégovine comme une des six républiques de la RFSY, était basée sur l’égalité constitutionnelle de trois peuples ayant chacun le droit de veto – les Musulmans, les Serbes et les Croates. C’est la raison pour laquelle on l’appelait la «Petite Yougoslavie». Lorsqu’en 1992 le principe constitutionnel du consensus a été violé parce que les Musulmans et les Croates se sont prononcé en faveur de la séparation et ont ignoré l’option des Serbes de rester à l’intérieur de la Yougoslavie, la guerre civile a éclaté. L’Accord de paix de Dayton n’a été un succès uniquement parce qu’il a confirmé de nouveau le principe de l’égalité des trois peuples constituant, l’égalité des deux unités (la Fédération musulmano-croate et de la République Srpska) et le principe du consensus.4 Ces principes fondamentaux ont été ancrés dans la Constitution qui représente une partie intégrale de l’Accord.

La source principale de la crise actuelle est dans l’effort des dirigeants musulmans à Sarajevo d’abolir le principe du consensus et de créer un Etat unitaire sous leur suprématie. En outre, ils veulent changer la répartition du territoire qui est garantie par l’Accord de Dayton selon lequel la Fédération musulmano-croate contrôle 51% et la République Srpska 49% de tout le territoire. Pour rendre le problème encore plus difficile, les Musulmans continuent de bénéficier pour leurs exigences, évidemment à l’encontre des Accords de Dayton, du soutien de quelques centres décisionnels, en premier lieu de Washington et de Berlin. Pourquoi veulent-ils continuer à affaiblir la République Srpska et renforcer les Musulmans, je préfère ne pas faire de commentaires là-dessus. Ces centres mettent même sous pression les dirigeants serbes afin qu’ils disciplinent les dirigeants de Banja Luka pour qu’ils acceptent contre leurs intérêts garantis internationalement une révision de Dayton et de la Constitution. La Serbie, comme garant des Accords de Dayton n’a premièrement pas le pouvoir d’octroyer quoi que ce soit aux dirigeants de la République Srpska et deuxièmement ce n’est pas dans l’intérêt de la Serbie d’affaiblir la République Srpska et de provoquer ainsi des tensions internes et une nouvelle spirale de tensions ethniques ou même de combats dans son voisinage.

Je crois qu’il faudrait laisser à la Bosnie Herzégovine de trouver des solutions politiques qui correspondent aux intérêts des trois peuples constituants et des deux unités tous égaux en droits. L’Accord de Dayton n’est pas parfait. Mais il n’existe probablement pas de meilleur compromis. Bruxelles prétend qu’une centralisation du pouvoir à Sarajevo augmenterait l’efficacité de l’administration étatique. Les auteurs de cet avis semblent ne pas voir que c’était le principe du consensus et de la décentralisation qui avait conduit au rétablissement de la paix et au maintien de l’intégrité étatique et qui a éveillé un sentiment de liberté et de démocratie. Finalement, je pense que le Bureau du Haut Représentant, après avoir exercé pendant 17 ans en même temps des tâches législatives, exécutives et judicatives, est devenu un anachronisme et devrait être dissolu. La Bosnie Herzégovine est le seul membre de l’ONU (et même membre du Conseil de sécurité), de l’OSCE et d’autres organisations où le Haut Représentant édicte des lois et congédie des présidents, des Premier ministres et des ministres.

La Serbie, un petit pays qui aime la paix qui n’a ni une histoire impériale, ni des ambitions impériales, devrait à notre avis rester aujourd’hui un pays neutre, à l’instar de la Suisse. En ce qui concerne les droits de l’homme nous nous engageons pour les buts de la Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU de 1948, qui exige le respect de tous les droits de l’homme aussi celui de la coopération.

Mes collègues d’«Horizons et débats» ont déclaré un jour que la Serbie était une épine dans la conscience du monde occidental. Qu’en pensez-vous?

Ce que je peux dire, c’est que les dirigeants et les politiciens de certains pays européens étaient loin d’être neutres, constructifs ou moralement corrects pendant la crise yougoslave et kosovare. Quelques-uns ont soutenu et participé activement à l’agression de l’OTAN, ce qui a provoqué de sérieux problèmes pour toute l’Europe. En commun avec les Etats-Unis, ils avaient connaissance du financement, de l’entrainement et l’armement des terroristes albanais et des séparatistes au Kosovo et Métochie de la part de leurs Etats. Des documents du Conseil de sécurité le confirment.5 Je ne suis peut-être pas tout à fait impartial mais je suis certainement sincère. A mon avis, il y a peu de choses dont l’Europe peut être fière au cours de ces 20 dernières années concernant son rôle envers la Serbie et les Serbes. J’ai été surpris de l’ampleur des déformations, des doubles standards et des prises de position immorales de certains politiciens européens qui représentent les valeurs et la civilisation européennes. Et il serait superflu d’en parler aujourd’hui, si l’on avait tiré les leçons du passé. Malheureusement, les nouveaux politiciens de ces pays mènent la même politique avec les mêmes méthodes malhonnêtes envers la Serbie. Les gouvernements de grands pays occidentaux initient une campagne de propagande abominable contre la Serbie reposant sur des préjugés, des inventions mensongères et même de simples mensonges. Je me rappelle par exemple encore de l’invention de toute pièce du soi-disant «Plan Fer-à-cheval» par le ministre allemand de la défense Rudolf Scharping.6 Le soi-disant massacre de civils à Raçak, qui a servi comme justification pour le début de l’agression militaire, s’est avéré comme fausse. Le rapport avec les résultats d’une équipe internationale d’experts de médecine légale sous la direction du médecin finlandaise Helen Ranta qui a agi sous le contrôle de l’UE n’a jamais été publié. Il semble qu’il se soit perdu quelque part à Bruxelles!7

Quelles sont les leçons qu’on peut tirer de l’agression de l’OTAN pour vous et pour le monde?

L’agression de l’OTAN contre la République fédérale de la Yougoslavie de 1999 a été un modèle des nouvelles guerres de conquête sous le slogan de l’«intervention humanitaire». C’était une guerre de conquête pour prendre à la Serbie ses provinces du Kosovo et Métochie et pour y stationner, pour des raisons stratégiques, des troupes des Etats-Unis. C’était un précédent et d’autres ont suivi. A mon avis, il est actuellement tout aussi inacceptable de vouloir exporter le système de société capitaliste qui repose uniquement sur la doctrine de Washington, comme cela a été le cas au cours des années 1960 concernant l’exportation du système socialiste, reposant sur la doctrine de Moscou. La liberté de choix devrait être le droit souverain de chaque pays. Il n’est pas juste de diviser les peuples comme si Dieu avait donné le droit à quelqu’un de décider de ce qui est bon pour toutes les autres nations du monde. L’histoire nous a appris, au moins en Europe, qu’une telle idéologie est la source d’un grand danger.

Quelle solution voyez-vous pour la question du Kosovo?

Les problèmes du Kosovo et Métochie sont vieux comme le monde et sont profondément ancrés. La province est le berceau de l’Etat serbe, de la culture serbe, ainsi que de la religion et de son identité nationale. On y trouve encore aujourd’hui environ 1300 couvents et églises du Moyen-Age, dont certains ont été déclarés patrimoine mondial de l’UNESCO. Plus de 150 ont été détruits par des vandales et des extrémistes. Il serait trop simple de prétendre que les problèmes de fond se situent dans le domaine des droits de l’homme des Albanais. Pour résoudre les problèmes essentiels, qui se trouvent à mon avis dans la volonté d’expansion territoriale des Albanais, soutenue par les pays occidentaux – en premier lieu par les Etats-Unis, l’Allemagne et la Grande-Bretagne – il faudrait quelque sagesse de la part des acteurs politiques, mais aussi une vision à long terme et de la patience: des qualités qui sont particulièrement déficitaires.

Je reste persuadé qu’il existe une solution reposant sur un compromis sur la base de la Résolution 1244 du Conseil de sécurité du 10 juin 1999. Cette résolution, comme d’ailleurs de précédentes résolutions du Conseil de sécurité, garantit la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République fédérale yougoslave (détachée de la Serbie) et l’autonomie du Kosovo et Métochie au sein de la Fédération yougoslave et de la Serbie. Entre-temps on a commis de nombreuses fautes graves, notamment de la part de ce qu’on appelle la communauté internationale, y compris l’UE, de même que de la part des autorités serbes. On peut considérer ces erreurs comme une déviation grave de la Résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU. En mars 2008, les dirigeants albanais à Pristina ont déclaré la sécession unilatérale et illégale de la province par rapport à la Serbie et ont déclaré la prétendue République du Kosovo. Alors même que la province se trouve toujours sous le mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, cette dernière n’a pas réagi. Les Etats-Unis, l’Allemagne, la Turquie et la Grande Bretagne ont reconnu immédiatement la séparation. Jusqu’à présent 22 des 27 membres de l’UE8 ont suivi le mouvement. La Serbie n’a pas reconnu la séparation de 17% de son territoire, et je pense que cela ne se fera pas à l’avenir. La plupart des membres de l’ONU, dont deux des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, la Russie et la Chine, ne l’ont pas reconnue.

L’année dernière, un dialogue entre représentants de Belgrade et de Pristina concernant quelques aspects concrets qui touchent à la vie quotidienne de la population a été entamé sous le patronage de l’UE. C’est probablement bien, dans la mesure où cela n’est pas un préjudice négatif pour le problème principal – le statut de la province comme il est prévu dans la Résolution 1244. Personnellement, je souhaite que le dialogue débouche sur un calendrier assurant le retour libre de 250’000 Serbes et autres Non-Albanais dans leurs foyers, lesquels vivent actuellement dans des conditions misérables dans différentes villes de Serbie et du Monténégro. Malheureusement, cette question ne trouve pas place dans l’ordre du jour, en partie du fait de l’absence d’intérêt de la part de Pristina, mais aussi suite à la politique des deux poids deux mesures de l’Occident.

Une solution imposée à la Serbie par la force ou par chantage n’est guère possible. Je ne pense pas que le «marché», dont on parle dans certains pays occidentaux, d’échanger le territoire (Kosovo) contre l’adhésion à l’UE (de la Serbie) et davantage d’investissements de l’étranger – qui serait logique vu l’état de délabrement de l’économie serbe – soit viable. Ce ne serait pas honnête, pas équilibré. Il serait inacceptable pour les Serbes, quand on connaît leur histoire, leur culture et leur fierté.

Quelles sont les relations de la Serbie avec l’UE?

L’UE est traditionnellement le principal partenaire économique de la Serbie. Les relations historiques, sociales et culturelles restent très fortes. Des centaines de milliers de Serbes et leurs descendants vivent et travaillent dans des pays membres de l’UE. La Serbie est candidate pour l’adhésion à l’UE. C’est ce qui se reflète dans la politique de la «carotte et du bâton» envers la Serbie dans une liste infinie de conditions qu’on n’avait jamais posées aux candidats et qu’on ne leur pose toujours pas. L’UE exige que «la Serbie normalise ses relations avec le Kosovo». Lorsque Belgrade réagit, en déclarant ne jamais accepter de reconnaître le Kosovo, les commissaires de Bruxelles prétendent qu’il n’en est pas encore question et que l’UE ne réclame que le système de contrôle des frontières intégré (Integrated Border Management IBM) aux abords du Kosovo, la signature d’un accord de bon voisinage, l’échange de diplomates, que la Serbie n’empêche pas l’adhésion du Kosovo à l’ONU, etc.! Remarquez l’étendue de cette hypocrisie. On n’exige pas des notes diplomatiques ou d’autres prises de position écrites concernant une reconnaissance, mais des relations telles que celles entre Etats souverains!

Je soutiens une coopération étroite entre la Serbie et l’UE dans tous les domaines, où il y a de l’intérêt pour les deux, sans obstacles: la libre circulation des marchandises, des capitaux, des personnes et des informations. Considérant le fait que l’UE ne traite pas la Serbie comme un partenaire souverain, la Serbie devrait adopter une politique de bon voisinage avec l’UE et mettre de côté la politique actuelle, qui définit l’adhésion à l’UE comme seule solution. Il n’est pas dans l’intérêt de la Serbie de lâcher trop pour recevoir moins. Un esprit d’ouverture et de coopération sans obstacles administratifs, ainsi que des relations de bon voisinage entre la Serbie et l’UE seraient une base sensée pour l’avenir à moyen terme.

Comment l’Allemagne, la Suisse et d’autres pays européens pourraient-ils contribuer à améliorer le sort de votre peuple?

La meilleure voie pour apporter un soutien à la Serbie, mais aussi à la compréhension mutuelle en Europe et revenir aux vraies valeurs de notre civilisation, consiste dans le fait de toujours dire la vérité et de s’opposer à toutes les formes de déformations, de demi-vérités et d’immoralités. La Serbie et la nation serbe ont de tous temps fait partie intégrante de l’Europe, de sa culture, de son développement et de sa civilisation. Il en est de même aujourd’hui et, à mon avis, cela restera ainsi aussi à l’avenir. Les peuples ont de profondes racines et une stature qu’on ne peut transformer du jour au lendemain. A mon avis, il serait heureux de cesser de considérer les Serbes et la Serbie au travers de préjugés et de caractérisations partiales et de les remplacer par une analyse équilibrée et impartiale.

Nous avons appris que le «Belgrade Forum» sera hôte d’une importante conférence internationale à Belgrade même en mars prochain.

Ce Forum et quelques autres associations indépendantes et sans préjugés en Serbie organisent une conférence internationale sous le titre «Agression, militarisation et crise planétaire» qui doit avoir lieu les 22 et 23 mars 2014 à Belgrade. Cette conférence et quelques autres événements du même type marqueront le 15e anniversaire de l’attaque de l’OTAN contre la Serbie et servira à honorer la mémoire des victimes. Nous prévoyons d’inviter des scientifiques et des intellectuels d’Europe, mais aussi d’autres pays, qui traiteront des interventions militaires, des augmentations des budgets militaires, de la militarisation des décisions politiques et de la crise dans le monde, qui n’est, à notre avis, pas seulement une crise financière et économique, mais bien une crise de l’ordre mondial.

Monsieur Jovanovic, nous vous remercions de cet entretien.    •

1        Seules la Bosnie et l’Herzégovine ont un gouvernement central, deux gouvernements, un pour chaque entité, et 10 gouvernements cantonaux au sein de la Fédération de Bosnie-Herzégovine.
2         «La guerre contre la République fédérale de Yougoslavie fut menée pour corriger une erreur d’appréciation du général Eisenhower lors de la Seconde Guerre mondiale. Pour des raisons stratégiques, il fallait rattraper le stationnement de troupes américaines dans cette région.» Citation de la lettre de Willy Wimmer, adressée au chancelier allemand Gerhard Schröder le 2 mai 2000.
3    «La force doit primer le droit. Là, où le droit international barre le chemin, il faut l’éliminer.» Citation de la lettre de Willy Wimmer au chancelier Gerhard Schröder du 2 mai 2000.
4     L’Accord de Dayton mit en place simultanément deux entités – la Fédération de Bosnie et Herzégovine (Musulmans et Croates) et la République Srpska – leur remettant tous les droits constitutionnels et les responsabilités fondamentales.
5     Le Conseil de sécurité «décide que tous les Etats doivent interdire l’armement et l’entraînement pour des activités terroristes dans cette région» (Kosovo et Métochie, remarque de l’auteur); cf. résolution du Conseil de sécurité de l’ONU n° 1160 du 31 mars 1998. Ce même Conseil de sécurité «prie les Etats de prendre toutes les mesures conformes à leur droit interne et aux dispositions pertinentes du droit international, pour empêcher que des fonds recueillis sur leur territoire ne servent à des fins contraires à la résolution 1160 (1998)»; cf. résolution du Conseil de sécurité de l’ONU du 23 septembre 1998, art. 12.
6     Le ministre de la Défense allemand Rudolf Scharping présenta lors d’une conférence de presse du 7 avril 1999 le prétendu plan des forces armées yougoslaves pour un nettoyage ethnique des Albanais au Kosovo et Métochie. Les services secrets allemands n’ont pas confirmé l’existence de ce plan et finalement, il ressortit que c’était un faux.
7    Il se passa quelque chose de semblable avec le rapport de Yasushi Akashi, représentant spécial pour la Bosnie et Herzégovine de mai 1992. Ce rapport mit en évidence deux aspects importants: premièrement que la plus grande partie de l’armée yougoslave avait été retirée et que, deuxièmement, le retrait de Bosnie de l’armée croate n’avait pas eu lieu. Toutefois, ce rapport ne fut pas distribué aux membres du Conseil de sécurité jusqu’au 30 mai 1992, jour où la résolution n° 757 du Conseil de sécurité décidait de graves sanctions contre la République fédérale yougoslave (cf. rapport du secrétaire général S24049 du 30 mai 1992, al. 6 et 9)
8    L’Espagne, la Roumanie, la République slovaque, la Grèce et la Chypre ne l’ont pas reconnue.

* «De Nuremberg à La Haye» ISBN 978-86-83965-7-3 [en serbe]
«De l’agression à la sécession» ISBN 978-86-83965-9-7 [en serbe]

 

Articles Par : Zivadin Jovanovic
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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 00:15

Gog et Magog si souvent évoqués par les Messianiques comme Bush pour justifier leurs guerres - Chirac, interpellé par Bush sur cette question, s'est plongé dans la lecture de ces textes pour tenter de comprendre les motivations folles des néoconservateurs (eva)

vendredi 22 février 2013

Gog et Magog dans les trois monothéismes

Introduction
Alors que des termes comme Armageddon ou Antéchrist sont bien implantés dans l'imaginaire collectif chrétien au sujet de l'Apocalypse, il est assez frappant de constater qu'une large partie de nos concitoyens sont assez peu familiers avec les termes de Gog et Magog pourtant d'une grande importance dans l'eschatologie islamique et judaïque.

La plupart du temps où elles sont mentionnées, ces deux entités, dépeintes comme puissantes et terribles, sont associées à une période de grands troubles et de conflits armés. Mais en dehors de ces généralités communes, il est facile de se rendre compte que Gog et Magog n'ont pas exactement le même rôle dans la religion Juive, Chrétienne ou Musulmane.
Avant de proposer différentes pistes de réflexion sur l'identité de Gog et Magog, ce document fera un rapide tour d'horizon des passages où sont cités ces entités dans les trois monothéismes. Ce préalable semble indispensable à qui veut vraiment appréhender sérieusement le sujet.
Puis nous essayerons de présenter les principales thèses à leur sujet. Le but ici n'étant pas d'imposer un point de vue plutôt qu'un autre mais de donner un panorama assez complet pour que chacun puisse se forger sa propre opinion sur ce sujet à la fois complexe et subjectif.

A noter que l'impasse sera faite sur les écrits inter-testamentaires pour leur nature assez controversée et parce que cela dépasserait le cadre de cette présentation.
1. Dans la Genèse
Premier livre de l'Ancien Testament,  le terme Magog est cité comme l'un des fils de Japhet, lui-même fils de Noé. Le terme Gog quand à lui n'est pas présent ce qui conduira les exégètes de la Tohra à considérer que Gog et Magog sont des concepts différents.
Chapitre 10

(1) Après la grande inondation, les fils de Noé, Sem, Cham et Japhet, eurent des fils. Voici la liste de leurs descendants :

(2) Fils de Japhet : Gomer, Magog, Madaï, Yavan, Toubal, Méchek et Tiras.
(3) Fils de Gomer : Achekénaz, Rifath et Togarma.
(4) Fils de Yavan : Élicha, Tarsis, Kittim et Rodanim.
(5) D'eux sont issues les populations dispersées le long des côtes, réparties par pays selon la langue et par clans dans chaque nation.
2. Dans Ezekiel
Le livre du Prophète Ezekiel est celui qui sert de référence dans le Judaïsme sur le sujet de Gog et Magog. Deux chapitres entiers leurs sont consacrés ce qui dénote une grande importance qu'ont ces concepts dans l'eschatologie juive. Une des choses remarquables qui peut être relevée est la relation entre Gog et Magog : Gog semble être une personne et Magog un pays.

Chapitre 38

(1) Le Seigneur m'adressa la parole :
(2) « Toi, l'homme, dirige ton regard vers Gog, chef suprême des peuples de Toubal et de Méchek, au pays de Magog. Prononce de ma part des menaces contre lui.
(3) Transmets-lui ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu : Je vais intervenir contre toi, Gog, chef suprême des peuples de Méchek et de Toubal.
(4) Je vais fixer des crochets dans tes mâchoires pour te déplacer de force. Je te forcerai à sortir de ton pays, toi et toute ton armée, chevaux et cavaliers magnifiquement vêtus, troupes nombreuses de soldats armés de boucliers et d'épées.
(5) Les soldats de Perse, d'Éthiopie, de Pouth, s'équiperont tous de boucliers et de casques et iront avec toi.
(6) Les soldats du pays de Gomer, ceux de Beth-Togarma, à l'extrême nord, iront avec toi par bataillons entiers, ainsi que des hommes de nombreux autres peuples.
(7) Fais les préparatifs nécessaires et tiens-toi prêt, toi et toute la foule mobilisée sous ton commandement.
(8) Bien plus tard, après de nombreuses années, je te chargerai d'envahir le pays d'Israël. Ses habitants, après avoir survécu à la guerre, auront quitté les pays divers où ils se trouvaient, et se seront rassemblés sur les montagnes d'Israël restées très longtemps à l'état d'abandon. Depuis leur séparation d'avec les autres peuples, ils auront vécu en sécurité.
(9) Toi, ton armée et tes nombreux alliés, vous les attaquerez, vous fondrez sur eux comme une tempête, vous envahirez leur pays comme un amoncellement de nuages.

(10) « Je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, quand ce moment arrivera, de nombreuses idées te viendront à l'esprit et tu élaboreras un projet malfaisant.
(11) Tu décideras d'attaquer ces gens paisibles, qui vivent en sécurité dans un pays dont les villes ne sont pas entourées de murailles ni fermées par des portes à verrous.
(12) Tu viendras piller et saccager, tu t'attaqueras à des gens qui ont repeuplé des villes autrefois en ruine. Ils se sont rassemblés en sortant des nations étrangères, ils ont acquis des troupeaux et des richesses et ils vivent au centre du monde.
(13) Les habitants de Saba et de Dédan, les commerçants de Tarsis et des localités voisines te demanderont : « Est-ce pour piller et pour saccager que tu as mobilisé ton armée ? Viens-tu prendre de l'argent et de l'or, des troupeaux et des richesses pour te constituer un énorme butin ? »

(14) « Eh bien, toi, l'homme, sois prophète. Révèle à Gog ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu : A l'époque où Israël, mon peuple, vivra en sécurité, tu te mettras en marche.
(15) Tu viendras de ton pays, de l'extrême nord, à la tête de troupes de toutes nationalités : tous montés sur des chevaux, vous formerez une puissante armée.
(16) Tu viendras attaquer Israël, mon peuple, et tu envahiras son pays comme un nuage qui recouvre la terre. Cela arrivera dans très longtemps. Je t'enverrai toi, Gog, envahir mon pays de façon à convaincre les peuples étrangers que je suis Dieu. C'est ce que je leur montrerai en agissant par ton intermédiaire.

(17) « Voici ce que je te déclare, moi, le Seigneur Dieu : Tu es celui dont j'ai parlé, il y a fort longtemps, lorsque j'ai ordonné à mes serviteurs, les prophètes d'Israël, d'annoncer pendant des années et des années, que j'enverrai quelqu'un attaquer leur peuple.
(18) Mais le jour où tu envahiras effectivement Israël, Gog, ma colère se déchaînera, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu.
(19) Dans l'ardeur de ma colère, je jure que ce jour-là, un terrible tremblement de terre secouera le pays d'Israël.
(20) Les poissons dans la mer, les oiseaux dans le ciel, les bêtes sauvages, les serpents qui rampent sur le sol et les êtres humains sur la terre, trembleront tous de peur devant moi. Les montagnes s'affaisseront, les falaises s'effondreront, toutes les murailles s'écrouleront à terre.
(21) J'enverrai la guerre contre toi pour protéger mes montagnes, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Tes soldats s'entretueront.
(22) Je te condamnerai à subir des épidémies de peste et des massacres. Je ferai pleuvoir sur toi, sur ton armée et sur tes nombreux alliés des torrents de pluie et de grêle, accompagnés de soufre enflammé.
(23) Ainsi je montrerai à toutes les nations que je suis vraiment Dieu et elles seront convaincues que je suis le Seigneur. »
Chapitre 39

(1) « Quant à toi, l'homme, prononce de ma part des menaces contre Gog. Révèle-lui ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu : Je vais intervenir contre toi, Gog, chef suprême des peuples de Méchek et de Toubal.
(2) Je te ferai sortir de ton pays, je te forcerai à quitter l'extrême nord pour aller attaquer les montagnes d'Israël.
(3) Puis je te frapperai : ton arc se brisera dans ta main gauche et tes flèches tomberont de ta main droite.
(4) Alors toi, toute ton armée et tes nombreux alliés, vous trouverez la mort sur les montagnes d'Israël. Je laisserai les oiseaux de proie et les bêtes sauvages se nourrir de vos cadavres.
(5) Tu tomberas mort à la surface du sol, car c'est moi qui parle, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu.
(6) J'allumerai un incendie dans le pays de Magog et sur les rivages lointains où les gens pensent être en sécurité. Alors tout le monde sera convaincu que je suis le Seigneur.
(7) Je ferai en sorte qu'Israël, mon peuple, reconnaisse que je suis vraiment Dieu, je ne le laisserai plus me mépriser et les autres nations seront convaincues que je suis le Seigneur, le vrai Dieu d'Israël.
(8) Oui, ces événements vont arriver, ils commencent à se réaliser, voilà que vient le jour du jugement que j'ai annoncé. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu.
(9) Les Israélites sortiront de leurs villes. Ils allumeront un feu et y brûleront les armes de leurs ennemis. Les boucliers de toutes tailles, les arcs et les flèches, les lances et les javelots alimenteront ce feu pendant sept ans.
(10) Les gens n'auront plus besoin d'aller ramasser du bois dans la campagne ni d'abattre des arbres dans la forêt, car ils feront du feu avec ces armes. Ils voleront et pilleront à leur tour les pillards qui les ont dépouillés. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu.

(11) « Lorsque tout cela sera arrivé, je donnerai à Gog un lieu de sépulture, là, en Israël. Ce sera dans la vallée des Passants, à l'est de la mer Morte, et cette sépulture barrera la route aux passants. On y enterrera Gog et toute son armée, et on appelera l'endroit «Vallée de la Multitude de Gog».
(12) Les Israélites passeront sept mois à enterrer tout ce monde et à nettoyer le pays.
(13) Tous les habitants de la région participeront à cette tâche et ce sera pour eux un sujet de fierté, le jour où je manifesterai ma présence glorieuse. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu.
(14) Au bout des sept mois, on désignera des hommes chargés de parcourir sans arrêt le pays, pour le nettoyer en recherchant et en enterrant les cadavres qui gisent encore sur le sol.
(15) Ils parcourront le pays en tous sens. Lorsque l'un deux trouvera des ossements humains, il placera un tas de pierres comme repère à côté d'eux pour que les fossoyeurs viennent les prendre et les enterrer dans la Vallée de la Multitude de Gog.
(16) Il y aura même une ville dont le nom sera Hamona, c'est-à-dire «Multitude». Finalement le pays sera nettoyé. »

(17) Le Seigneur Dieu me déclara encore : « Quant à toi, l'homme, appelle les oiseaux et les bêtes sauvages, dis-leur de ma part : Venez de partout, rassemblez-vous pour prendre part au sacrifice que je vous destine. Ce sera un grand sacrifice sur les montagnes d'Israël. Vous pourrez y manger de la chair et y boire du sang.
(18) Vous allez manger les corps de vaillants soldats et boire le sang des dirigeants du monde, offerts en sacrifice au lieu des béliers, des agneaux, des boucs et des veaux gras du Bachan.
(19) C'est à ce sacrifice que je vous convie, vous y mangerez de la graisse jusqu'à satiété et vous boirez du sang jusqu'à l'ivresse.
(20) A mon festin vous vous repaîtrez de chevaux et de cavaliers, de soldats et de toutes sortes de guerriers. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu.

(21) « Je manifesterai ma présence glorieuse aux autres nations. Elles verront toutes comment j'utilise mon pouvoir pour exécuter mes sentences à leur égard.
(22) A partir de ce jour-là, les Israélites seront convaincus que je suis le Seigneur, leur Dieu. »
3. Dans l'Apocalypse de Jean
Il est assez logique que compte-tenu de la part assez restreinte du discours de la Fin des Temps dans les Évangiles que les termes de Gog et Magog soient assez rares. Mentionnons tout de même un passage dans l'Apocalypse de Jean où ils sont mentionnés explicitement.

Chapitre 20

(7) Quand les mille ans seront passés, Satan sera relâché de sa prison,
(8) et il s'en ira tromper les nations répandues dans le monde entier, c'est-à-dire Gog et Magog. Il les rassemblera pour le combat, et ils seront aussi nombreux que les grains de sable au bord de la mer.
(9) Les voici qui s'avancent sur toute l'étendue de la terre, et ils encerclent le camp du peuple de Dieu, la ville aimée de Dieu. Mais le feu descend du ciel et les détruit.
(10) Alors le diable, qui les trompait, est jeté dans le lac de soufre enflammé, où se trouvent déjà la bête et le faux prophète. Ils y seront tourmentés jour et nuit pour toujours.

4. Dans le Coran
En arabe, Gog et Magog s'écrivent Yaʾjūj et -Maʾjūj. Ils sont mentionnés dans deux chapitres.

Chapitre 18 : La caverne
(83) Et ils t’interrogent sur Dûl-Qarnayn. Dis : « Je vais vous en citer quelque fait mémorable ».
(84) Vraiment, Nous avons affermi sa puissance sur terre, et Nous lui avons donné libre voie à toute chose.
(85) Il suivit donc une voie.
(86) Et quand il eut atteint le Couchant, il trouva que le soleil se couchait dans une source boueuse, et, auprès d’elle il trouva une peuplade [impie]. Nous dîmes : « Ô Dûl-Qarnayn ! ou tu les châties, ou tu uses de bienveillance à leur égard ».
(87) Il dit : « Quant à celui qui est injuste, nous le châtierons; ensuite il sera ramené vers son Seigneur qui le punira d’un châtiment terrible.
(88) Et quant à celui qui croit et fait bonne œuvre, il aura, en retour, la plus belle récompense. Et nous lui donnerons des ordres faciles à exécuter ».
(89) Puis, il suivit (une autre) voie.
(90) Et quand il eut atteint le Levant, il trouva que le soleil se levait sur une peuplade à laquelle Nous n’avions pas donné de voile pour s’en protéger.
(91) Il en fut ainsi et Nous embrassons de Notre Science ce qu’il détenait.
(92) Puis, il suivit (une autre) voie.
(93) Et quand il eut atteint un endroit situé entre les Deux Barrières (montagnes), il trouva derrière elles une peuplade qui ne comprenait presque aucun langage.
(94) Ils dirent : « Ô Dûl-Qarnayn, Gog et Magog commettent du désordre sur terre. Est-ce que nous pourrons t’accorder un tribut pour construire une barrière entre eux et nous ? »
(95) Il dit : « Ce que Mon Seigneur m’a conféré vaut mieux (que vos dons). Aidez-moi donc avec votre force et je construirai un remblai entre vous et eux.
(96) Apportez-moi des blocs de fer ». Puis, lorsqu’il en eut comblé l’espace entre les deux montagnes, il dit: « Soufflez ! » Puis, lorsqu’il l’eut rendu une fournaise, il dit: « Apportez-moi du cuivre fondu, que je le déverse dessus ».
(97) Ainsi, ils ne purent guère l’escalader ni l’ébrécher non plus.
(98) Il dit : « C’est une miséricorde de la part de mon Seigneur. Mais, lorsque la promesse de mon Seigneur viendra, Il le nivellera. Et la promesse de mon Seigneur est vérité ».
Chapitre 21 : les prophètes

(96) Jusqu’à ce que soient relâchés Gog et Magog et qu’ils se précipiteront de chaque hauteur ;
(97) c’est alors que la vraie promesse s’approchera, tandis que les regards de ceux qui ont mécru se figent : « Malheur à nous! Nous y avons été inattentifs. Bien plus, nous étions des injustes ».
(98) « Vous serez, vous et ce que vous adoriez en dehors d’Allah, le combustible de l’Enfer, vous vous y rendrez tous.
(99) Si ceux-là étaient vraiment des divinités, ils n’y entreraient pas; et tous y demeureront éternellement.
(100) Ils y pousseront des gémissements, et n’y entendront rien.
5. Dans les Hadiths
Mais ce sont surtout dans les Hadiths que l'Islam se montre prolifique sur le sujet. Ci-dessous une présentation des principaux Hadith sur le sujet bien qu'il en existe beaucoup d'autres.

Sahih al-Bukhari, Livre 26, Hadith 663
Rapporté par Abu Saïd Al-Khoudri :

Le Prophète a dit « Les gens vont continuer à effectuer le Hajj et la 'Umra à la Kaaba, même après l'apparition de Gog et Magog ».

Rapporté par Shu'ba complément :
L'Heure (Jour du Jugement) ne sera pas établie jusqu'à ce que le Hajj (à la Kaaba) soit abandonné.
Sahih al-Bukhari, Livre 88, Hadith 249

Rapporté par Zainab bint Jahsh (une femme du Prophète) :

En ce jour-ci, l’Apôtre d'Allah pris possession d'elle avec effroi et dit : « Nul n'a le droit d'être vénéré sauf Allah ! Malheur aux Arabes pour le Grand Mal qui s'est approché (d'eux). Aujourd'hui, s'est ouvert dans la barrière retenant Gog et Magog comme ceci ».

Le Prophète fit un cercle avec son index et son pouce.

Zainab bint Jahsh ajouta : J'ai dit : « Ô Messager d'Allah ! Allons-nous être détruit bien qu'il y ait des justes parmi nous ? »

Le Prophète dit : « Oui, si le nombre de mauvais (individus) a augmenté. »
Sahih al-Bukhari, Livre 55, Hadith 567

Rapporté par Abu Saïd Al-Khoudri :

Le Prophète a dit :
    Allah dira (le Jour de la Résurrection) : « Ô Adam. »
    Adam répondra : « Labbaik wa Sa'daik », et tout le bien est dans Votre main.
    Allah dira : « Fais sortir le peuple du feu. »
    Adam dira : « Ô Allah ! Combien sont les gens du Feu ? »
   Allah répondra : « A chaque millier, sors-en neuf-cent-quatre-vingt-neuf. » A cette époque, les enfants deviendront sénile, chaque femme enceinte fera une fausse couche, sauf un (individu) qui verra l'humanité ivre, même si ils ne seront pas déjà ivres, mais terrible sera la colère d'Allah.

Les compagnons du Prophète demanda : « Ô Apôtre d'Allah ! Qui est celui-là ? »

Il dit : « Réjouissez-vous des bonnes nouvelles, une personne sera d'entre vous et un millier sera de Gog et Magog. »

Le Prophète dit encore : « Par Celui dans les mains est ma vie, j'espère que vous serez le quart des habitants du Paradis. »

Nous avons crié : « Allahu Akbar! »

Il ajouta : « J'espère que vous serez le tiers des habitants du Paradis. »

Nous avons crié : « Allahu Akbar! »

Il dit : « J'espère que vous serez la moitié des habitants du Paradis. »

Nous avons crié : « Allahu Akbar! »

Il dit encore : « Vous (les musulmans) (contrairement aux non-musulmans) êtes comme un poil noir sur la peau d'un bœuf blanc ou comme un poil blanc sur la peau d'un bœuf noir (c'est à dire votre nombre est très faible par rapport au leur). »
Sahih Muslim, Livre 41, Hadith 6931

Rapporté par Hudhayfah ibn Usayd Ghifari, un compagnon du Prophète :

Le Messager d'Allah est venu à nous tout à coup alors que nous étions occupés à discuter.

Il demanda : « De quoi parlez vous ? »

Les Compagnons répondirent : « Nous sommes en train de parler de la Dernière Heure. »

Il dit : « Elle ne viendra pas avant que nous n'ayez vu les dix signes. »

Et il fit mention de "fumée", "Dajjal", la "bête", le "levé du soleil depuis l'ouest", "la venue de Jésus fils de Marie", "Gog et Magog", "les naufrages de la terre en trois lieux, l'un à l'est, l'autre à l'ouest et le dernier en Arabie" à la fin desquels "le feu avancera à partir du Yémen, et poussera les gens à l'endroit de l'assemblée (i.e. le lieu où l'humanité sera réunie pour le jugement)
Sahih Muslim, Livre 41, Hadith 7015

Raporté par Un Nawwas-b. Samaan :

Le Messager d'Allah a dit [...] qu'Allah révélera à Jésus ces mots : « J'ai fait sortir parmi Mes serviteurs de telles personnes contre lesquelles aucun ne sera en mesure de combattre ; vous emmenez ces personnes en toute sécurité à Tur, puis Allah enverra Gog et Magog, et ils se disperseront dans toutes les directions. Le premier d'entre eux passera par le Lac de Tribériade et le boirera complètement. Et lorsque le dernier d'entre eux passera, il dira : Il y a eu de l'eau là. [...] »
Sahih Muslim, Livre 41, Hadith 7016

Ce hadith a été raconté sous l'autorité de Jabir avec la même chaîne de transmetteurs, mais avec cet ajout que Gog et Magog marcheront jusqu'à ce qu'ils atteignent la montagne d'al-Khamar et c'est une montagne de Bait-ul-Maqdis et ils diront : Nous avons tué ceux qui sont sur la terre. Tuons à présent ceux qui sont dans le ciel et ils jeteront leurs flèches vers le ciel et les flèches leur reviendront barbouillées de sang. Et dans la narration de Ibn Hujr (les mots sont) : « J'ai envoyé ces personnes (Gog et Magog) qu'aucun n'osera lutter contre eux. »
6. Interprétations des Exégètes
Dans ce chapitre est présenté le point de vue d'exégètes de l'Islam et du Judaïsme. Pour le Catholicisme, l'eschatologie n'est pas très bien vue et la Fin des Temps doit être considérée comme une métaphore pour donner du courage aux croyants dans les temps difficiles. Gog et Magog n'étant cité que dans l'Apocalypse de Jean, il n'y a de toute façon pas vraiment matière à disserter longuement d'un point de vue du Catholicisme. En complément au point de vue de l'Islam et du Judaïsme, même si cela est abordé de façon très superficielle, nous mentionnerons les travaux de René Guénon sur le parallèle entre Gog et Magog et la religion Bouddhiste.

6.1. Islam
Dans l'Islam, parmi les spécialistes de ce sujet, le Sheik Imran Hosein est une personne qui fait autorité, même s'il est tout à fait possible de ne pas être en accord avec tout ce qu'il dit. Toujours est il qu'il a rédigé un livre à ce sujet "An Islamic View of Gog and Magog in the Modern World" dont on pourra trouver une traduction en français ici.

La lecture de cet ouvrage est très intéressante notamment du point de vue de la méthodologie de l'analyse. Mais son commentaire exhaustif dépasserait de loin le cadre de ce document. C'est pourquoi on trouvera ci-dessous un récapitulatif des principales caractéristiques de Gog et Magog selon le Sheik Imran Hosein.
  • Ce sont des êtres humains
  • Ils pourront se déplacer rapidement (littéralement ou symboliquement)
  • Ils ont un double visage (Gog semble être actif et Magog passif)
  • Ils possèdent une extraordinaire puissance militaire
  • Ils utiliseront leur puissance pour opprimer de façon agressive
  • Ils rendront possible le retour du peuple d'Israël vers leur ville Jérusalem
  • Ils métisseront l'humanité dans un melting-pot athée mondialisé
  • Ils pourront livrer une "guerre des étoiles"
  • Ils cibleront les Arabes en particulier pour l'oppression
  • Ils seront envoyés avant que Jésus ne revienne
  • Ils consommeront une quantité d'eau démesurée
  • La baisse du niveau du Lac de Tibériade sera un indicateur de leur venue
  • Ils vont entraîner la plupart de l'humanité dans le feu de l'enfer
  • Ils sont reliés à l'abandon du Hajj
Le Sheik Imran Hosein abouti à la conclusion que Gog sera une alliance Anglo-Américano-Israélienne et que Magog sera une alliance avec la Russie. Il ajoute que la barrière qui retenait Gog et Magog n'existe plus et que par conséquent ils ont déjà été libérés.

D'autres érudits ne partagent pas l'analyse du Sheik Imran Hosein. Par exemple, certains considèrent que Gog et Magog n'ont pas encore été libérés ce à quoi objecte le Sheik Imran Hosein, "Où se trouve la barrière empêchant la sortie de Gog et Magog ?". Il faut aussi mentionner que certains érudits considèrent que Gog et Magog ne sont pas des ennemis de l'Islam comme le pense le Sheik Imran Hosein, mais sont des entités qui au contraire pourchasseront les mécréants et les mauvais musulmans.

6.2. Judaïsme
Une interprétation de Gog et Magog intéressante est celle du Rav R. Chaya  :
  • Gog est un homme et Magog est le peuple leader d'une union, d'une alliance.
  • Il y aura trois guerres de Gog et Magog. Les deux premières seront des guerres réelles (les deux Guerres Mondiales) et la troisième sera une guerre métaphysique, une guerre de religion.
  • Le pays de Magog se trouve au nord d'Israël.
  • Cette union des peuples demandera à Israël de rendre Jérusalem.
  • Gog et Magog attaqueront Israël.
Pour le Rav R. Chaya, Gog et Magog sont représentés actuellement par l'Organisation des Nations Unies qui demandera à Israël de faire de Jérusalem une ville Internationale, ce à quoi, l'Etat Hébreu refusera. Il en résultera une coalition qui visera à envahir Israël puis à s'emparer de Jérusalem.
6.3. René Guénon
René Guénon a établi en son temps un parallèle entre d'une part Gog et Magog et d'autre part les créatures Koka et Vikoka dans les religions Hindouiste et Bouddhiste.

Selon le Kalki Purana, les frères jumeaux Koka et Vikoka servent en tant que Généraux sous les ordres du démon Kali, seigneur suprême du Kali Yuga. Dans leur bataille contre Kalki, le dixième et dernier avatar du Seigneur Vishnu, les frères montreront leur maîtrise des arts occultes en se levant d'entre les morts plus rapidement que Kalki ne pourra les tuer.
(source : Wikipédia)

Un autre apport intéressant de René Guénon sur le sujet de Gog et Magog a été de s'interroger sur la nature et la signification de la barrière édifiée par Dûl-Qarnayn qui retient (ou a retenu) Gog et Magog. Le chapitre XXV, Les fissures de la Grande Muraille, du livre fort intéressant Le Règne de la Quantité et Des Signes des Temps parle de Gog et Magog et de la symbolique de la barrière et de sa faille.

Conclusion
A partir de ce panorama, le lecteur se fera son idée de ce qu'est ou sera Gog et Magog. Si chaque prophétie contient sa part de vérité, alors leur apparition sera le déclenchement d'un conflit mondial. Quel sera leur visage ? Entre les religions, les révélations divergent ; et même à l'intérieur d'une même religion, les interprétations varient. Faut-il l'interpréter à la lettre ou bien est-ce simplement une métaphore ? Pourquoi pas les deux. Peut-être même que toutes les interprétations sont justes.
Gog et Magog sont peut être à la fois des alliances à l'échelle du monde qui sèmeront la guerre et la terreur. Ces alliances seront chacune représentés par leur leader, bellicistes et agressifs. Mais Gog et Magog ce sont peut-être aussi de sombres forces qui existent en chacun de nous. Retenues depuis les temps immémoriaux à la fois par les modestes capacités techniques et scientifiques des hommes, et par la morale qu'imposait la religion. Ces forces sombres aujourd'hui sont sur le point de prendre le dessus. Le progrès technique et scientifique a fait de l'homme une menace pour la planète entière. Nous n'avons plus de barrière physique. Et la pensée matérialiste, hédoniste, égocentrique et néo-libertaire, l'époque du "no limit" est une menace pour notre humanité même. Nous n'avons plus de barrières morales.
En conclusion, quelque soit le point de vue adopté sur Gog et Magog, la menace est proche. Il est donc urgent de se préparer à les combattre. N'hésitez pas à diffuser cet article et à le commenter.

 

 

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 23:05

Quand les Etats-Unis détruisaient un pays pour le sauver

Mémoires de feu en Corée du Nord
par Bruce Cumings, décembre 2004
Aperçu

 

Plutôt que d’une guerre « oubliée », mieux vaudrait parler, s’agissant de la guerre de Corée (1950-1953), d’une guerre inconnue. L’effet incroyablement destructeur des campagnes aériennes américaines contre la Corée du Nord – qui allèrent du largage continu et à grande échelle de bombes incendiaires (essentiellement au napalm) aux menaces de recours aux armes nucléaires et chimiques et à la destruction de gigantesques barrages nord-coréens dans la phase finale de la guerre – est indélébile. Ces faits sont toutefois peu connus, même des historiens, et les analyses de la presse sur le problème nucléaire nord-coréen ces dix dernières années n’en font jamais fait état.

La guerre de Corée passe pour avoir été limitée, mais elle ressembla fort à la guerre aérienne contre le Japon impérial pendant la seconde guerre mondiale, et fut souvent menée par les mêmes responsables militaires américains. Si les attaques d’Hiroshima et de Nagasaki ont fait l’objet de nombreuses analyses, les bombardements incendiaires contre les villes japonaises et coréennes ont reçu beaucoup moins d’attention. Quant aux stratégies nucléaire et aérienne de Washington en Asie du Nord-Est après la guerre de Corée, elles sont encore moins bien comprises, alors que ces stratégies ont défini les choix nord-coréens et demeurent un facteur-clé dans l’élaboration de la stratégie américaine en matière de sécurité nationale. (...)


Le napalm fut inventé à la fin de la seconde guerre mondiale. Son utilisation provoqua un débat majeur pendant la guerre du Vietnam, attisé par des photos insoutenables d’enfants qui couraient nus sur les routes, leur peau partant en lambeaux... Une quantité encore plus grande de napalm fut néanmoins larguée sur la Corée, dont l’effet fut beaucoup plus dévastateur, car la République populaire démocratique de Corée (RPDC) comptait bien plus de villes peuplées que le Nord-Vietnam. En 2003, j’ai participé à une conférence aux côtés d’anciens combattants américains de la guerre de Corée. Lors d’une discussion à propos du napalm, un (...)

 

http://www.monde-diplomatique.fr/2004/12/CUMINGS/11732

 

 

vendredi 29 mars 2013

Voilà pourquoi la Corée du Nord déteste autant l'Amérique

Combien de gens savent que pendant la guerre de Corée,  le pays fut à moitié rasé par les bombardements américains ?

Pablo Picasso, Massacre en Corée, 1951

 


Plutôt que d'une guerre « oubliée », mieux vaudrait parler, s'agissant de la guerre de Corée (1950-1953), d'une guerre inconnue. L'effet incroyablement destructeur des campagnes aériennes américaines contre la Corée du Nord – qui allèrent du largage continu et à grande échelle de bombes incendiaires (essentiellement au napalm) aux menaces de recours aux armes nucléaires et chimiques et à la destruction de gigantesques barrages nord-coréens dans la phase finale de la guerre – est indélébile. Ces faits sont toutefois peu connus, même des historiens, et les analyses de la presse sur le problème nucléaire nord-coréen ces dix dernières années n'en font jamais fait état.

La guerre de Corée passe pour avoir été limitée, mais elle ressembla fort à la guerre aérienne contre le Japon impérial pendant la seconde guerre mondiale, et fut souvent menée par les mêmes responsables militaires américains. Si les attaques d'Hiroshima et de Nagasaki ont fait l'objet de nombreuses analyses, les bombardements incendiaires contre les villes japonaises et coréennes ont reçu beaucoup moins d'attention. Quant aux stratégies nucléaire et aérienne de Washington en Asie du Nord-Est après la guerre de Corée, elles sont encore moins bien comprises, alors que ces stratégies ont défini les choix nord-coréens et demeurent un facteur-clé dans l'élaboration de la stratégie américaine en matière de sécurité nationale. (...)


Le napalm fut inventé à la fin de la seconde guerre mondiale. Son utilisation provoqua un débat majeur pendant la guerre du Vietnam, attisé par des photos insoutenables d'enfants qui couraient nus sur les routes, leur peau partant en lambeaux... Une quantité encore plus grande de napalm fut néanmoins larguée sur la Corée, dont l'effet fut beaucoup plus dévastateur, car la République populaire démocratique de Corée (RPDC) comptait bien plus de villes peuplées que le Nord-Vietnam. En 2003, j'ai participé à une conférence aux côtés d'anciens combattants américains de la guerre de Corée. Lors d'une discussion à propos du napalm, un survivant de la bataille du Réservoir de Changjin (Chosin, en japonais), qui avait perdu un œil et une partie de la jambe, affirma que cette arme était bel et bien ignoble, mais qu'elle « tombait sur les bonnes personnes ».

Les bonnes personnes ? Comme lorsqu'un bombardement toucha par erreur une douzaine de soldats américains : « Tout autour de moi, les hommes étaient brûlés. Ils se roulaient dans la neige. Des hommes que je connaissais, avec qui j'avais marché et combattu, me suppliaient de leur tirer dessus... C'était terrible. Quand le napalm avait complètement brûlé la peau, elle se détachait en lambeaux du visage, des bras, des jambes... comme des chips de pommes de terre frites. »

Un peu plus tard, George Barrett, du New York Times, découvrit un « tribut macabre à la totalité de la guerre moderne » dans un village au nord d'Anyang (en Corée du Sud) : « Les habitants de tout le village et dans les champs environnants furent tués et conservèrent exactement l'attitude qu'ils avaient lorsqu'ils furent frappés par le napalm : un homme s'apprêtait à monter sur sa bicyclette, une cinquantaine d'enfants jouaient dans un orphelinat, une mère de famille étrangement intacte tenait dans la main une page du catalogue Sears-Roebuck où était cochée la commande no 3811294 pour une “ravissante liseuse couleur corail”. » Dean Acheson, secrétaire d'Etat, voulait que ce genre de « reportage à sensation » soit signalé à la censure afin qu'on puisse y mettre un terme.

L'un des premiers ordres d'incendier des villes et des villages que j'ai trouvés dans les archives fut donné dans l'extrême sud-est de la Corée, pendant que des combats violents se déroulaient le long du périmètre de Pusan, début août 1950, alors que des milliers de guérilleros harcelaient les soldats américains. Le 6 août 1950, un officier américain donna l'ordre à l'armée de l'air « que soient oblitérées les villes suivantes » : Chongsong, Chinbo et Kusu-Dong. Des bombardiers stratégiques B-29 furent également mis à contribution pour des bombardements tactiques. Le 16 août, cinq formations de B-29 frappèrent une zone rectangulaire près du front qui comptait un grand nombre de villes et de villages, et créèrent un océan de feu en larguant des centaines de tonnes de napalm. Un ordre semblable fut émis le 20 août. Et le 26 août, on trouve dans ces mêmes archives la simple mention : « Onze villages incendiés ».

Les pilotes avaient ordre de frapper les cibles qu'ils pouvaient discerner pour éviter de frapper des civils, mais ils bombardaient souvent des centres de population importants identifiés par radar, ou larguaient d'énormes quantités de napalm sur des objectifs secondaires lorsque la cible principale ne pouvait être atteinte. La ville industrielle de Hungnam fut la cible d'une attaque majeure le 31 juillet 1950, au cours de laquelle 500 tonnes de bombes furent lâchées à travers les nuages. Les flammes s'élevèrent jusqu'à une centaine de mètres. L'armée américaine largua 625 tonnes de bombes sur la Corée du Nord le 12 août, un tonnage qui aurait requis une flotte de 250 B-17 pendant la seconde guerre mondiale. Fin août, les formations de B-29 déversaient 800 tonnes de bombes par jour sur le Nord. Ce tonnage consistait en grande partie en napalm pur. De juin à fin octobre 1950, les B-29 déversèrent 3,2 millions de litres de napalm.

Au sein de l'armée de l'air américaine, certains se délectaient des vertus de cette arme relativement nouvelle, introduite à la fin de la précédente guerre, se riant des protestations communistes et fourvoyant la presse en parlant de « bombardements de précision ». Les civils, aimaient-ils à prétendre, étaient prévenus de l'arrivée des bombardiers par des tracts, alors que tous les pilotes savaient que ces tracts n'avaient aucun effet. Cela n'était qu'un prélude à la destruction de la plupart des villes et villages nord-coréens qui allait suivre l'entrée de la Chine dans la guerre.


Larguer trente bombes atomiques ?

L'entrée des Chinois dans le conflit provoqua une escalade immédiate de la campagne aérienne. A compter du début novembre 1950, le général MacArthur ordonna que la zone située entre le front et la frontière chinoise soit transformée en désert, que l'aviation détruise tous les « équipements, usines, villes et villages » sur des milliers de kilomètres carrés du territoire nord-coréen. Comme le rapporta un attaché militaire britannique auprès du quartier général de MacArthur, le général américain donna l'ordre de « détruire tous les moyens de communication, tous les équipements, usines, villes et villages » à l'exception des barrages de Najin, près de la frontière soviétique et de Yalu (épargnés pour ne pas provoquer Moscou et Pékin). « Cette destruction [devait] débuter à la frontière mandchoue et continuer vers le sud. » Le 8 novembre 1950, 79 B-29 larguaient 550 tonnes de bombes incendiaires sur Sinuiju, « rayant de la carte ». Une semaine plus tard, un déluge de napalm s'abattait sur Hoeryong « dans le but de liquider l'endroit ». Le 25 novembre, « une grande partie de la région du Nord-Ouest entre le Yalu et les lignes ennemies plus au sud (...) est plus ou moins en feu ». La zone allait bientôt devenir une « étendue déserte de terre brûlée ».

Tout cela se passait avant la grande offensive sino-coréenne qui chassa les forces de l'ONU du nord de la Corée. Au début de l'attaque, les 14 et 15 décembre, l'aviation américaine lâcha au-dessus de Pyongyang 700 bombes de 500 livres, du napalm déversé par des avions de combat Mustang, et 175 tonnes de bombes de démolition à retardement qui atterrirent avec un bruit sourd et explosèrent ensuite, quand les gens tentèrent de sauver les morts des brasiers allumés par le napalm. Début janvier, le général Ridgway ordonna de nouveau à l'aviation de frapper la capitale Pyongyang « dans le but de détruire la ville par le feu à l'aide de bombes incendiaires » (objectif qui fut accompli en deux temps, les 3 et 5 janvier 1951). A mesure que les Américains se retiraient au sud du 30e parallèle, la politique incendiaire de la terre brûlée se poursuivit : Uijongbu, Wonju et d'autres petites villes du Sud, dont l'ennemi se rapprochait, furent la proie des flammes.

L'aviation militaire tenta aussi de décapiter la direction nord-coréenne. Pendant la guerre en Irak, en mars 2003, le monde a appris l'existence de la bombe surnommée « MOAB » ( Mother of all bombs, Mère de toutes les bombes), pesant 21 500 livres et d'une capacité explosive de 18 000 livres de TNT. Newsweek en publia une photo en couverture, sous le titre « Pourquoi l'Amérique fait-elle peur au monde ? ». Au cours de l'hiver 1950-1951, Kim Il-sung et ses alliés les plus proches étaient revenus à leur point de départ des années 1930 et se terraient dans de profonds bunkers à Kanggye, près de la frontière mandchoue. Après trois mois de vaines recherches à la suite du débarquement d'Inch'on, les B-29 larguèrent des bombes « Tarzan » sur Kanggye. Il s'agissait d'une bombe nouvelle, énorme, de 12 000 livres, jamais utilisée auparavant. Mais ce n'était encore qu'un pétard à côté de l'arme incendiaire ultime, la bombe atomique.

Le 9 juillet 1950, deux semaines seulement après le début de la guerre, le général MacArthur envoya au général Ridgway un « message urgent » qui incita les chefs d'état-major (CEM) « à examiner s'il fallait ou non donner des bombes A à MacArthur ». Le général Charles Bolte, chef des opérations, fut chargé de discuter avec MacArthur de l'utilisation de bombes atomiques « en soutien direct aux combats terrestres ». Bolte estimait qu'on pouvait réserver de 10 à 20 bombes au théâtre coréen sans que les capacités militaires globales des Etats-Unis s'en trouvent affectées « outre mesure ». MacArthur suggéra à Bolte une utilisation tactique des armes atomiques et lui donna un aperçu des ambitions extraordinaires qu'il nourrissait dans le cadre de la guerre, notamment l'occupation du Nord et une riposte à une potentielle intervention chinoise ou soviétique comme suit : « Je les isolerai en Corée du Nord. En Corée, je vois un cul-de-sac. Les seuls passages en provenance de Mandchourie et de Vladivostok comportent de nombreux tunnels et ponts. Je vois là une occasion unique d'utiliser la bombe atomique, pour frapper un coup qui barrerait la route et demanderait un travail de réparation de six mois. »

A ce stade de la guerre, toutefois, les chefs d'état-major rejetèrent l'usage de la bombe car les cibles suffisamment importantes pour nécessiter des armes nucléaires manquaient, ils redoutaient les réactions de l'opinion mondiale cinq ans après Hiroshima et ils s'attendaient que le cours de la guerre soit renversé par des moyens militaires classiques. Le calcul ne fut plus le même lorsque d'importants contingents de soldats chinois entrèrent en guerre, en octobre et novembre 1950.

Lors d'une célèbre conférence de presse, le 30 novembre, le président Truman agita la menace de la bombe atomique. Ce n'était pas une bourde comme on le supposa alors. Le même jour, le général de l'armée de l'air Stratemeyer envoya l'ordre au général Hoyt Vandenberg de placer le commandement stratégique aérien en alerte « afin qu'il soit prêt à envoyer sans retard des formations de bombardiers équipés de bombes moyennes en Extrême-Orient, (...) ce supplément [devant] comprendre des capacités atomiques ». Le général d'aviation Curtis LeMay se souvient à juste titre que les CEM étaient parvenus auparavant à la conclusion que les armes atomiques ne seraient probablement pas employées en Corée, sauf dans le cadre d'une « campagne atomique générale contre la Chine maoïste ». Mais puisque les ordres changeaient en raison de l'entrée en guerre des forces chinoises, LeMay voulait être chargé de la tâche ; il déclara à Stratemeyer que son quartier général était le seul qui possédait l'expérience, la formation technique et « la connaissance intime » des méthodes de largage. L'homme qui dirigea le bombardement incendiaire de Tokyo en mars 1945 était prêt à mettre le cap de nouveau sur l'Extrême-Orient pour diriger les attaques. Washington se souciait peu à l'époque de savoir comment Moscou allait réagir car les Américains possédaient au moins 450 bombes atomiques tandis que les Soviétiques n'en avaient que 25.

Peu de temps après, le 9 décembre, MacArthur fit savoir qu'il voulait un pouvoir discrétionnaire concernant l'utilisation des armes atomiques sur le théâtre coréen, et, le 24 décembre, il soumit une « liste de cibles devant retarder l'avancée de l'ennemi » pour lesquelles il disait avoir besoin de 26 bombes atomiques. Il demandait en outre que 4 bombes soient larguées sur les « forces d'invasion » et 4 autres sur les « concentrations ennemies cruciales de moyens aériens ».


Dans des interviews parues après sa mort, MacArthur affirmait avoir un plan permettant de remporter la guerre en dix jours : « J'aurais largué une trentaine de bombes atomiques (...) en mettant le paquet le long de la frontière avec la Mandchourie. » Il aurait ensuite amené 500 000 soldats de la Chine nationaliste au Yalu, puis aurait « répandu derrière nous, de la mer du Japon à la mer Jaune, une ceinture de cobalt radioactif (...) dont la durée de vie active se situe entre soixante et cent vingt années. Pendant soixante ans au moins, il n'aurait pas pu y avoir d'invasion terrestre de la Corée par le nord ». Il avait la certitude que les Russes n'auraient pas bougé devant cette stratégie de l'extrême : « Mon plan était simple comme bonjour. »

La radioactivité du cobalt 60 est 320 fois plus élevée que celle du radium. Selon l'historien Carroll Quigley, une bombe H de 400 tonnes au cobalt pourrait détruire toute vie animale sur terre. Les propos bellicistes de MacArthur paraissent insensés, mais il n'était pas le seul à penser de la sorte. Avant l'offensive sino-coréenne, un comité dépendant des chefs d'état-major avait déclaré que les bombes atomiques pourraient s'avérer être le « facteur décisif » qui stopperait l'avancée chinoise en Corée. Au départ, on envisageait éventuellement leur utilisation dans « un cordon sanitaire [pouvant] être établi par l'ONU suivant une bande située en Mandchourie juste au nord de la frontière coréenne ».


La Chine en ligne de mire

Quelques mois plus tard, le député Albert Gore (le père d'Al Gore, candidat démocrate malheureux en 2000), qui s'opposa par la suite à la guerre du Vietnam, déplorait que « la Corée [fasse] détruise peu à peu la virilité américaine » et suggérait de mettre fin à la guerre par « quelque chose de cataclysmique », à savoir une ceinture radioactive qui diviserait la péninsule coréenne en deux de façon permanente. Bien que le général Ridgway n'ait pas parlé de bombe au cobalt, après avoir succédé à MacArthur en tant que commandant américain en Corée, il renouvela en mai 1951 la demande formulée par son prédécesseur le 24 décembre, réclamant cette fois 38 bombes atomiques. Cette demande ne fut pas acceptée.

Début avril 1951, les Etats-Unis furent à deux doigts d'utiliser des armes atomiques, au moment, précisément, où Truman révoquait MacArthur. Si les informations concernant cet événement sont encore en grande partie classées secrètes, il est désormais clair que Truman ne destitua pas MacArthur uniquement en raison de son insubordination réitérée, mais parce qu'il voulait un commandant fiable sur le terrain au cas où Washington décide de recourir aux armes atomiques. En d'autres termes, Truman se débarrassa de MacArthur pour garder ouverte sa politique en matière d'armes atomiques. Le 10 mars 1951, après que les Chinois eurent massé de nouvelles forces près de la frontière coréenne et que les Soviétiques eurent stationné 200 bombardiers sur les bases aériennes de Mandchourie (d'où ils pouvaient frapper non seulement la Corée, mais les bases américaines au Japon), MacArthur demanda une « force atomique de type Jour J » afin de conserver la supériorité aérienne sur le théâtre coréen. Le 14 mars, le général Vandenberg écrivait : « Finletter et Lovett alertés sur les discussions atomiques. Je pense que tout est prêt. » Fin mars, Stratemeyer rapporta que les fosses de chargement des bombes atomiques sur la base aérienne de Kadena, à Okinawa, étaient de nouveau opérationnelles. Les bombes y furent transportées en pièces détachées, puis montées sur la base, seul le noyau nucléaire restant à placer. Le 5 avril, les CEM ordonnèrent que des représailles atomiques immédiates soient lancées contre les bases mandchoues si de nouveaux contingents importants de soldats chinois se joignaient aux combats ou, semble-t-il, si des bombardiers étaient déployés de là contre des positions américaines. Le même jour, Gordon Dean, président de la Commission sur l'énergie atomique, prit des dispositions pour faire transférer 9 têtes nucléaires Mark IV au 9e groupe de bombardiers de l'aviation militaire, affecté au transport des bombes atomiques. (...)

Les chefs d'état-major envisagèrent de nouveau l'emploi des armes nucléaires en juin 1951 – cette fois, du point de vue tactique sur le champ de bataille – et ce fut le cas à maintes autres reprises jusqu'en 1953. Robert Oppenheimer, l'ancien directeur du Projet Manhattan, travailla sur le Projet Vista, destiné à évaluer la faisabilité de l'usage tactique des armes atomiques. Au début de 1951, un jeune homme du nom de Samuel Cohen, qui effectuait une mission secrète pour le département de la défense, étudia les batailles ayant conduit à la seconde prise de Séoul et en conclut qu'il devait exister un moyen de détruire l'ennemi sans détruire la ville. Il allait devenir le père de la bombe à neutrons.

Des milliers de villages anéantis

Le projet nucléaire le plus terrifiant des Etats-Unis en Corée fut probablement l'opération Hudson Harbor. Cette opération semble avoir fait partie d'un projet plus vaste portant sur « l'exploitation ouverte par le département de la défense et l'exploitation clandestine par la Central Intelligence Agency, en Corée, de la possibilité d'utiliser les armes nouvelles » (un euphémisme désignant ce qu'on appelle maintenant les armes de destruction massive). (...)

Sans recourir aux « armes nouvelles », bien que le napalm ait été très nouveau à l'époque, l'offensive aérienne n'en a pas moins rasé la Corée du Nord et tué des millions de civils avant la fin de la guerre. Pendant trois années, les Nord-Coréens se sont trouvés face à la menace quotidienne d'être brûlés par le napalm : « On ne pouvait pas y échapper », m'a confié l'un eux en 1981. En 1952, pratiquement tout avait été complètement rasé dans le centre et le nord de la Corée. Les survivants vivaient dans des grottes. (...)

Au cours de la guerre, écrivit Conrad Crane, l'armée de l'air américaine « provoqua une destruction terrible dans toute la Corée du Nord. L'évaluation à l'armistice des dégâts provoqués par les bombardements révéla que sur les 22 villes principales du pays, 18 avaient été au moins à moitié anéanties. » Il ressortait d'un tableau établi par l'auteur que les grandes villes industrielles de Hamhung et de Hungnam avaient été détruites à 80 %-85 %, Sariwon à 95 %, Sinanju à 100 %, le port de Chinnamp'o à 80 % et Pyongyang à 75 %. Un journaliste britannique décrivit l'un des milliers de villages anéantis comme « un monticule étendu de cendres violettes ». Le général William Dean, qui fut capturé après la bataille de Taejon, en juillet 1950, et emmené au Nord, déclara par la suite qu'il ne restait de la plupart des villes et des villages qu'il vit que « des gravats ou des ruines couvertes de neige ». Tous les Coréens qu'il rencontra, ou presque, avaient perdu un parent dans un bombardement. Winston Churchill, vers la fin de la guerre, s'émut et déclara à Washington que, lorsque le napalm fut inventé à la fin de la seconde guerre mondiale, personne n'imaginait qu'on en « aspergerait » toute une population civile.

Telle fut la « guerre limitée » livrée en Corée. En guise d'épitaphe à cette entreprise aérienne effrénée, citons le point de vue de son architecte, le général Curtis LeMay, qui déclara après le début de la guerre : « Nous avons en quelque sorte glissé un mot sous la porte du Pentagone disant : “Laissez-nous aller là-bas (...) incendier cinq des plus grandes villes de Corée du Nord – elles ne sont pas très grandes – ça devrait régler les choses.” Eh bien, on nous a répondu par des cris – “Vous allez tuer de nombreux civils”, et “c'est trop horrible”. Pourtant, en trois ans (...), nous avons incendié toutes (sic) les villes en Corée du Nord de même qu'en Corée du Sud (...). Sur trois ans, on arrive à le faire passer, mais tuer d'un coup quelques personnes pour régler le problème, beaucoup ne peuvent pas l'encaisser. »

La Corée du Nord tenterait, sans raison, de s'équiper en armes de destruction massive, tandis que l'opposition de Washington à cette stratégie relèverait de l'innocence originelle. Pourtant, depuis les années 1940, les Etats-Unis ont eux-mêmes utilisé ou menacé d'utiliser ces armes en Asie du Nord-Est. Ils sont la seule puissance à avoir eu recours à la bombe atomique, et leur dissuasion repose sur la menace de les employer de nouveau en Corée.

Auteur: Bruce Cumings 
http://www.monde-diplomatique.fr/2004/12/CUMINGS/11732

 

 

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 20:19

 

 

 

Un cheikh tué, décapité,la tête plantée sur un minaret, le corps trainé

 

 

L’équipe du site

Faute d’avoir provoqué une vraie révolution populaire pour renverser le président syrien Bachar el-Assad, l’insurrection syrienne va au bout de l’horreur. Ses frappes ne se sont jamais cantonnées aux militaires de l’armée syrienne. Depuis le début, elle tue par tous les moyens, en vrac, tous les civils qui l'ont refusée.

Une victime du bombardement chimique de Khan el-Açal (Asal)Mais dernièrement, précisément depuis la désignation du candidat en préparation de la CIA, Ghassane Hitto, lequel devrait prendre les rênes du pouvoir au nord de la Syrie,  l’horreur est montée d’un cran.

Elle est livrée à un rythme accélérée.

L'étudiant Ala Ello, victime du massacre de l'Université de DamasEn moins de deux semaines, il y a eu le bombardement chimique de Khan el-Assal, (soi-disant contre un barrage de l’armée) le massacre dans une mosquée, (pour tuer entre autre le dignitaire religieux cheikh al-Bouti), sans oublier le bombardement de la cafeteria de l’université de Damas.

Un autre cheikh 

Et ce samedi, c’est un assassinat commis avec une furie indescriptible qui a été révélé : celui d’un religieux « pro-régime », tel qu’il est qualifié par l’OSDH, l’imam de la mosquée AlHassan, cheikh Hassan Safieddine.

 

Sur une page Facebook, intitulée «  les collaborateurs de la clique au pouvoir en Syrie et les recherchés par le peuple libre », cheikh Safieddine était qualifié de « chabbih », (terme qui de plus en plus désigne les civils mis à mort) de « maudit ». la menace y est très claire : «  Nous viendrons à toi, ne t'évade pas», est-il écrit.

Cheikh Saïfeddine (80 ans)  a été enlevé par des miliciens dans la nuit de vendredi à samedi, dans un quartier hostile à l’insurrection, cheikh Maksoud, à majorité kurde. 

Selon Sana, citant des sources religieuses, il a été égorgé. Alors que Syria Truth et d’autres sites syriens) assure à la foi de sources sur place qu’il a été décapité, et sa tête a été plantée sur le minaret de sa mosquée. Comble de la furie, son cadavre a été trainé dans les rues du quartier, comme le rapporte l’AFP, citant l’OSDH.

Faute de révolution, les massacres!

Commentant les sévices infligés aux cadavres de leurs victimes, généralement filmés et diffusés sur la toile, un  observateur de la crise syrienne ayant requis l’anonymat a expliqué pour notre site que les insurgés visent par-là à terroriser la population syrienne qui a refusé de soutenir l’insurrection. «  Voilà ce que vous risquez si vous restez cramponnés à votre soutien au régime, voudrait-on leur insinuer », poursuit l’observateur.
Et de conclure : «  faute d’avoir pu déclencher une vraie révolution populaire contre le pouvoir, les miliciens massacrent la population ».

Ce qui s’est passé à cheikh Maksoud

Miliciens au quarteir cheikh MaksoudSyria Truth assure que l’assassinat a été perpétré par des éléments du front al-Nosra d’Al-Qaïda, en collaboration avec les milices de l’Union démocratique kurde, et ce dans une tentative d’occuper le quartier.
 « Nous avons vécu un film d’horreur », a rapporté au site un habitant du quartier, selon lequel des milliers d’habitants sont sortis en pleine nuit, portant leurs enfants, allant dans toutes les directions.
Pour sa part, le site Arabi-Press assure que l’attaque contre le quartier s’est finalement soldée par un échec et 15 miliciens ont été tués dans une riposte des forces gouvernementales, assistant les volontaires des Comités populaires.  L’aviation syrienne est intervenue pour pilonner les positions des miliciens. 

Alors que selon l’AFP, de violents combats entre pro et anti régime ont éclaté au cours des dernières 24 heures dans l'est de ce secteur, habité par des sunnites non-kurdes. Les affrontements ont impliqué essentiellement des non-kurdes, selon l'OSDH. Toujours selon cette instance qui siège à Londres et qui dit disposer d’un réseau d’informateurs sur place, les combats dans l'est de Cheikh Makssoud ont fait 31 morts --10 civils, 14 militants armés pro-régime et sept rebelles--, selon l'OSDH.
   D'après l'organisation, rapporte l’AFP, l'armée tente d'empêcher les rebelles de s'emparer de l'est de Cheikh Makssoud qui est situé sur une colline et qui permettrait aux insurgés de mener des attaques au mortier sur les secteurs d'Alep contrôlés par le régime.

Les menaces exécutées de Maleh

S’agissant du massacre de l’université de Damas, qui s’est soldé par la mort de 15 étudiants, des observateurs accusent une menace préliminaire exprimée ouvertement de la part de  la figure de proue de l’insurrection syrienne, Haytham Al-Maleh, lequel dirige la milice Liwa al-Islam, active à Damas.

Sur sa page Facebook, il avait écrit quelques jours avant le pilonnage: «  Il incombe aux étudiants de l’Université de Damas des responsabilités, dont la plus importante est la désobéissance civile et les obsèques, le pays est en guerre, s’ils n’acquiescent pas, leur université aura le même sort que celle d’Alep ».

Le Massacre de l'Université d'AlepLe mois de janvier dernier, 82 étudiants de l’université d’Alep ont péri et 160 autres ont été blessés, dans un pilonnage aux missiles, perpétré par les miliciens en plein examen.

Comme de coutume, l’attaque sanguinaire avait été attribuée aux forces gouvernementales. Les écrits de Maleh sur Facebook constituent un aveu incontestable.

  

Le premier qatari

Omar al-Hazzaa Des sites de jihadistes ont pour leur part annoncé la mort du premier milicien qatari en Syrie : Omar al-Hazzaa connu sous le nom de guerre Abou Hamza le qatari.

La page Twitter intitulée « les partisans de la charia au Qatar », s’est contentée d’annoncer sa mort, avec la photo ci-dessus, sans signaler les circonstances. Selon Arabi-press, il semble être un suicidaire.

Et un américain aussi

Eric Haroune

Et puis c’est un américain qui a été arrêté aux Etats-Unis pour avoir combattu dans les rangs du front al-Nosra en Syrie.

Selon les agences, Eric Haroune (30 ans)  qui a été un soldat dans l’armée américaine a été arrêté à l’aéroport de Washington DC, alors qu’il rentait de Syrie. Durant son interrogatoire, il a reconnu être lié à Al-Qaïda.

  

Pertes à Lattaquié

Le soldat Madar Abbas tué à DeraaDu côté de la province de Lattaquié, les milices ont essuyé de lourdes pertes dans des combats violentes avec les militaires regulieres depuis vendredi matin. Un groupuscule d’Al-Qaïda a été éliminé à Kansaba. Parmi ses éléments figurent deux miliciens d’origine asiatiques, ainsi qu’Omar al-Masri (l’égyptien), qui est le commandant du bataillon Omar.

Des miliciens étrangers, des Afghans, des tchétchènes et autres,  ont été tués dans la montagne des Turcomans. De plus, 5 miliciens francs-tireurs ont été tués et trois véhicules équipés de mitrailleuses ont été détruits sur le sommet du mont du prophète Younès (Jonas).

Terrain

Les informations sur le terrain d’après Syrian Documents :

Dans la province de Damas : 4 miliciens de l’ASL tués dans des accrochages avec l’armée régulière à Douma.
Dans le quartier Qaboune, au nord-est de Damas, occupé par les miliciens, des blessés dans un bombardement de plusieurs positions.
A Deraa : des accrochages entre les miliciens et les forces gouvernementales et des blessée des deux côtés. Et un pilonnage contre les repaires des miliciens à Alma.

 

 

http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=104409&frid=18&seccatid=37&cid=18&fromval=1

 

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VIDEO. Syrie : Eric Omar Harroun, ancien GI’s et djihadiste en Syrie, poursuivi par la justice américaine

Publié le 30 mars 2013

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Eric Harroun

Eric Harroun

Un ancien soldat américain, fait partie d’un groupe affilié à Al-Qaïda en Syrie, et recoonu par son Gouvernement comme étant un groupe terroriste. Vous savez, l’affreux Front el-Nusra, ces meurtriers d’enfants et de civils syriens. D’ailleurs, ce meurtrier s’affiche sans avoir froid aux yeux. C’est vrai que so Gouvernment dit traquer les teeroristes à travers le monde mais ouboie bien sûr ses citoyens. Les seuls qui sont traqués sont ceux qui s’attaquent sans doute à leur pays.  

 

Eric Harroun, 30 ans, vit habituellement à Phoenix, en Arizona. Désormais, puisqu’il pensait que son Gpuvernement qui lutte contre Bachar alAssad avait le pouvoir de le disculper, c’était sans compter avec le procureur du District Est de Virginie, qui a vu les exploits du monstre sur un réseau social et sur Youtube. Du coup, une enquête a été ouverte et des poursuites sont engagées finalement contre lui. Alors, et les autres qui ont des ressortisants qui luttent là-bas contre Bachar al-Assad, qu’attendent-ils pour condamner leurs terroristes ?


Selon le communiqué du bureau du Procureur, « Harroun, citoyen américain qui a servi dans l’armée américaine de 2000 à 2003, a été inculpé pour crime et complot visant à utiliser des dispositifs de destruction à l’extérieur des États-Unis, ce qui entraîne une peine maximale d’emprisonnement à perpétuité, s’il est reconnu coupable. » La vidéo l’accuse évidemment.

« Selon la plainte pénale, poursuit le communiqué, Harroun serait arrivé en Syrie en Janvier 2013 et s’est battu avec des membres du Front al-Nusrah contre le président Bachar al-Assad ». L’accusation affirme aussi que Harroun été formé à l’utilisation des RPG par des membres de l’organisation terroriste et qu’il a tiré au RPG et mis en ligne plusieurs photos de lui-même transportant ou posant avec des RPG et d’autres armes militaires.

Voici son dernier message sur Facebook, daté du 22 mars, à propos des excuses de Netanyahou vis à vis de la Turquie:

Ainsi donc, les sionistes admettent qu’ils se sont trompés ? Envoyons un autre bateau pour prouver qu’ils ne sont pas désolés. Je parie que ce sera un remake de la dernière tentative pour apporter de l’aide humanitaire aux Palestiniens qui vivent comme s’ils sont dans un camp concentration nazi.

Pourquoi ne va-t-il pas faire son djihad là-bas ?

 

VIDEO ici:

http://allainjules.com/2013/03/30/video-syrie-eric-omar-harroun-ancien-gis-et-djihadiste-en-syrie-poursuivi-par-la-justice-americaine/

 

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EGYPTE. L’humoriste Bassem Youssef arrêté ce samedi pour offense à Morsi et à l’islam

by Allain Jules

Ah, le "printemps arabe" ! Quelle connerie ! Quelle falsification ! Démocratie, liberté, liberté d'expression et tutti quanti ne sont que de la folie aux yeux des Frères musulmans. D'ailleurs, ceux qui ont volé la révolution au peuple, l'avaient dit, sans porter de gang. Seul "Dieu comptait" mais au fond, ces gens utilisent son nom [...]

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Syrie: Quand les amis de François Hollande décident de tuer les religieux musulmans

by Allain Jules

Décidément, les terroristes en Syrie changent chaque jour davantage de stratégies. Une réalité qui prouve, sur le terrain, qu'ils n'ont plus d'inspiration mais, tout reste pareil dans la terreur. Leur nouvelle arme est d'assassiner tous les imams qui ne véhiculent pas leur message de haine. En multipliant ce genre d'attentat, ils se disqualifient tous seuls [...]

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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 19:48

 

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Vidéos sur le site


25 mars 2013

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Selon l’officine syro-britannique de propagande pro-rebelle appelée Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), il y aurait eu 26 morts dont 16 soldats gouvernementaux et 86 blessés suite à l'attaque survenue le 19 mars à Khan Al 'Assal, quartier du sud-ouest d'Alep. D'après une source hospitalière, ce bilan risque de s'alourdir en raison de l'inhalation de gaz toxiques par la population civile et par les soldats. De leur côté, les protecteurs occidentaux de la rébellion anti-syrienne préfèrent nier l'évidence.

Tombée le mois dernier aux mains du Front Al Nosra, filiale syrienne d'Al Qaïda, la localité de Khan Al 'Assal connue pour sa loyauté envers le régime venait d'être reprise par l'armée arabe syrienne.

Voici les images des brigades patriotiques du parti Baas sur la reprise de Khan Al Assal : 
 
VIDEO

Ici les images du JT de la chaîne Al Ikhbariya du 12 mars 2013 sur la reprise de la localité par l’armée gouvernementale : 
 
VIDEO

Dans la logique des choses, vu la nature de l’attaque et vu la cible, les regards devraient se tourner vers les rebelles, seul camp susceptible de tirer profit d’une pareille attaque.

D’autant que les victimes sont sans conteste majoritairement « loyalistes ».

Qui plus est, la population a manifesté sa joie lorsqu'elle a été libérée par l'armée gouvernementale, raison de plus pour les rebelles de se venger de Khan Al 'Assal.

D’ailleurs, comme on peut le constater sur les images de la chaîne Al Ikhbariya, les victimes elles-mêmes accusent les rebelles d’avoir commis cette attaque :
 
 
VIDEO
Cinquièmement, sur la toile circulent plusieurs vidéos où l'on voit des rebelles menaçant de recourir à l'arme chimique.
 

VIDEO

Notons ici l’énième service rendu par les médias occidentaux à leurs terroristes préférés.

Ces images ayant été soigneusement censurées par nos médias, le citoyen lambda européen ou étasunien ne peut en effet envisager le moindre lien entre celles-ci et l’attaque de Khan Al ‘Assal. 

Sixièmement, des enregistrements de conversations téléphoniques datant de janvier 2013 indiquent que des chefs rebelles envisagent le recours à l'arme chimique (5min, 10 sec.) :
 

VIDEO

Septièmement, la rébellion est à ce point morcelée qu'aucun de ses chefs, pas même le colonel Kassem Saadeddine autoproclamé commandant suprême ne peut prétendre démentir ces allégations au nom de tous les bataillons rebelles.

Il n'est donc pas à exclure qu'une brigade rebelle agissant en électron libre ou appartenant à une mouvance indépendante de l’Armée syrienne libre ait perpétré ce massacre.

Rappelons au passage que le quartier de Khan Al ‘Assal avait été envahi par le Front Al Nosra, fer de lance de la guerre anti-syrienne, et non par l’ASL.

Rappelons aussi que le Front Al Nosra n’a pas démenti les allégations du gouvernement concernant l’usage d’armes chimiques.

Rappelons enfin que l’ASL s’est souvent fait ridiculiser par Al Nosra en démentant les crimes qu’Al Nosra revendiquait fièrement.

Malgré tous ces éléments accablant pour les rebelles (l’identité des assassins n’ayant pas été établie de manière définitive, l’incertitude demeure tout de même), la Maison Blanche doute encore qu’ils puissent être responsables de l’attaque chimique.

Washington ose même conclure qu’il n’y a pas eu usage d’armes de ce type à Khan Al ‘Assal.

Pourtant, même un photographe de Reuters qui se trouvait sur place parle d’une « forte odeur de chlore après l’explosion ». (Reuters, 22 mars 2013)

Quant aux victimes, elles parlent toutes de la propagation d’une « poudre blanche ».

Les images et les commentaires recueillis par le site d’information Syrian Truth confirment ces allégations :


Il a fallu que l’Etat syrien porte plainte à l’ONU pour que les puissances occidentales daignent accepter une enquête impartiale du bout des lèvres.

Visiblement, avec l’Occident comme arbitre du conflit syrien, la mauvaise foi (pour ne pas dire le négationnisme) a encore de beaux jours devant elle.


 

 

Sur ce site,

 


Copie de la lettre transmise par Bahar Kimyongür aux membres de la Commission d’enquête (...)

Guy Verhofstadt a invité le commandant de l’armée rebelle syrienne à venir plaider pour un plus (...)

Mon cher Stéphane, Où que vous soyez, je sais que vous êtes bien et en paix. Je suis également (...)

Malgré tous les crimes qu’il commet, malgré toutes les résolutions de l’ONU qu’il bafoue, l’Etat (...)

Le philosophe et médecin arabe Averroès nous avait prévenus : « Il n’est pire ennemi de l’Islam que (...)

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cia
SYRIE :
Pont aérien de la Cia pour armer les «rebelles»
Global Research, mars 27, 2013

Dans la « guerre couverte » en Syrie, on découvre désormais les cartes. Après que le centre de Damas a été touché par des projectiles de mortier et des missiles qui ont tué plusieurs civils, le commandant « rebelle » Abou Omar, revendiquant le mérite de l’action, a déclaré hier 26 mars au New York Times que « les groupes rebelles autour de Damas ont été renforcés par de nouvelles fournitures d’armes à travers la Jordanie avec l’assistance américaine ». Une enquête de ce même journal confirme ce que nous écrivons depuis longtemps sur il manifesto : l’existence d’un réseau international, organisé par la Cia, à travers lequel un flux croissant d’armes arrive aux « rebelles » en Syrie.

Depuis des centres opérationnels appropriés, des agents de la Cia pourvoient à l’achat d’armes avec des financements (de l’ordre de milliards de dollars) concédés principalement par Arabie saoudite, Qatar et autres monarchies du Golfe ; ils organisent ensuite le transport des armes en Turquie et Jordanie à travers un pont aérien, puis les font enfin parvenir, à travers la frontière, aux groupes en Syrie, déjà entraînés dans les camps installés à cet effet en territoire turc et jordanien.

Depuis que l’opération a commencé en janvier 2012, au moins 3.500 tonnes d’armes, selon une estimation par défaut, ont ainsi été transportées par pont aérien. Les premiers vols ont été effectués, par des avions militaires de transport C-130, du Qatar en Turquie. Depuis avril 2012 ont été utilisés de gigantesques avions cargos C-17, fournis par le Qatar, qui ont fait la navette entre la base aérienne de Al Udeid et celle turque de Esenboga. Détail non négligeable : la base aérienne qatari de Al Udeid abrite le quartier général avancé du Commandement central Usa, avec un personnel de plus de 10mille militaires, et fonctionne comme hub pour toutes les opérations au Moyen-Orient. Dans ses dépôts sont stockés des armes de tous types, y compris certainement aussi celles non made in Usa, plus adaptées pour les opérations « couvertes ». Depuis octobre 2012, des avions jordaniens C-130 ont atterri dans la base turque de Esenboga, pour charger des armes à transporter à Amman pour les « rebelles » syriens.

En même temps, des avions cargos jordaniens ont commencé à faire la navette avec Zagreb, en transportant à Amman des armes d’arsenaux croates achetées avec les financements saoudiens. Pour cette opération on utilise de gigantesques avions Iliouchine de la Jordanian International Air Cargo. Depuis le mois de février 2013, aux vols des avions cargos qatari et jordaniens se sont ajoutés des saoudiens, effectués par des C-130 qui atterrissent sur la base turque d’Esenboga.

Malgré les démentis de Zagreb, l’enquête a amplement documenté l’engagement de la Croatie dans ce trafic international d’armes, dirigé par la Cia. Un acte méritoire pour la Croatie qui, pour son rôle dans la désagrégation de la Yougoslavie, a été récompensée par son admission dans l’Otan en 2009. A présent, en participant à l’opération pour la désagrégation de la Syrie, elle acquiert de nouveaux mérites aux yeux de Washington. Et ceci à la veille de son admission dans l’Union européenne, dont elle deviendra le 28° membre en juillet prochain. Elle pourra ainsi joindre sa voix à celle de l’Union européenne qui, tandis qu’elle renforce l’embargo des armes à l’égard du gouvernement syrien, déclare vouloir « atteindre une solution politique qui permette d’arrêter le massacre et autorise la fourniture d’aides humanitaires rapides et efficaces, avec une attention particulière pour les enfants ».

Manlio Dinucci

Edition de mercredi 27 mars de il manifesto

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Manlio Dinucci est géographe et journaliste.

Copyright © 2013 Global Research

 

ALORS QUE LA FRANCE SOUTIENT LE TERRORISME FINANCÉ EN SYRIE PAR L'ARABIE SAOUDITE (et le Qatar)

Enlèvement d’enfants palestiniens à Hébron par l’armée israélienne d’occupation
27 mars 2013 | .

 Alors que la France soutient le terrorisme financé en Syrie par l’Arabie Saoudite

 

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Sous la dictature des Saoud, les opposants sont menacés de crucifixion
29 mars 2013 | Ce mercredi, un procureur saoudien a requis « la mort par crucifixion » pour un religieux anti-gouvernemental dont l’arrestation l’été dernier, avait suscité dans le royaume ultra-conservateur des manifestations réprimées de façon meurtrière .

 

Un article de Ramzy Baroud
La Turquie retombe dans les filets israéliens
26 mars 2013 | Un rapprochement israélo-turc est incontestablement en cours, mais contrairement aux années 1990 qui ont vu le plus fort de leur alignement politique, les relations remises en place sont susceptibles d’être plus réservées et poseront plus de problèmes à la Turquie qu’à Israël.

Un article de Muhammad Abu Nasr
Quand les activistes pro-palestiniens se soumettent aux exigences des "juifs progressistes"
25 mars 2013 | Sur la base de ce que nous avons observé durant onze années nous sommes arrivés au même tragique constat que l’auteur de cet article. A savoir que toute cette solidarité avec la Palestine, telle que conduite par la direction du mouvement international, est de la poudre aux yeux. Et elle le restera tant que les droits des gens à s’exprimer librement au sein de ce mouvement ne sont pas défendus. [Silvia Cattori]

Il y a dix ans l’intervention US en Irak
Les mensonges des journalistes « embedded » commentés par Abby Martin
25 mars 2013 | .

Une analyse de Ghaleb Kandil
Liban : La démission de Mikati et le plan d’escalade d’Obama
25 mars 2013 | La démission du gouvernement de Najib Mikati est la copie libanaise du plan d’escalade américain à l’échelle régionale, et dont le coup d’envoi a été donné par le président Barack Obama lors de sa visite en Israël. Au Liban, la démission avait été précédée par de nombreux indices politiques. Elle ouvre la porte à une nouvelle étape de la confrontation politico-sécuritaire, qui s’inscrit dans le cadre de la guerre mondiale menée contre l’État national syrien et dont les acteurs veulent transformer le Liban en plateforme pour attaquer ce pays voisin et porter atteinte à la Résistance, qui constitue une force de dissuasion contre Israël et ses soutiens.

"Nous étions soldats dans la "Guerre contre la Terreur"
25 mars 2013 | Témoignages de vétérans US de la guerre en Irak.


Ahmed

Plongée dans l'horreur criminelle provoquée par les Hollande-Fabius

 

Voir aussi :

Obama en visite en Israël : Disparition définitive de la Palestine originelle

Syrie: Un tragique remake de Suez ? - Alerte Damas et Liban - Enfants dans l'ASL (Vidéo L. Louis)

Tout serait prêt pour une attaque de l'Iran... Le pire bientôt ?

La France apparaît désormais comme le pays le plus agressif de la planète

La France, sous-marin des Etats-Unis, soutient les pires terroristes

Pourquoi Chavez rend tout le monde hystérique

Pourquoi l’Afrique doit s’inspirer de Chavez - 31.3 Marche pour Gbagbo 

 

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 22:07
VIDÉO. Syrie: Plongée dans l’antre des amis de François Hollande et de leurs enfants soldats.

Publié le 28 mars 2013

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Ahmed

Ahmed

 

ALEP, Syrie – Ahmed (photos), 7 ans, est le fils d’un combattant de l’ASL. Cette photo a été prise hier, dans le secteur du quartier de Salahadeen encore contrôlé par les terroristes. Voilà comment les princes de la guerre, de Washington à Doha, en passant par Paris et Londres, font aux enfants. Une vraie génération perdue. Sacrifiant la vie de leurs propres enfants, les terroristes attaquent des écoles, pour que les autres enfants n’y aillent plus. Tout ceci pour le pouvoir et au nom de Dieu ? Lequel, celui de la mort ?


Dans le reportage qui va suivre, intitulé tendancieusement « Alep, une ville abandonnée par le monde », des gamins enrôlés par les terroristes qui veulent détruire la Syrie parlent ouvertement des actes macabres dont ils sont témoins, notamment ceux qui travaillent dans les hôpitaux des terroristes. Ils disent que, pour eux, la vue du sang ne leur fait plus rien, c’est comme voir de l’eau. Faut-il dire et redire ici que recruter un enfant est un crime de guerre condamné par la Convention de Genève ? Obama et ses laquais n’en ont cure. Tous ces gens doivent être traduit devant les instances internationales mais, hélas, ce sont eux ces institutions….Dans la vidéo, les terroristes du Front al-Nosra, plus actifs sur le terrain, parlent de leur amour pour Hitler…etc…

 

Ahmed

Ahmed

 

http://allainjules.com/2013/03/28/video-syrie-plongee-dans-lantre-des-amis-de-francois-hollande-et-de-leurs-enfants-soldats/

 

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 02:49

 

Un remake de Suez
Avic
Lundi 25 Mars 2013

Un remake de Suez
Octobre 1956. Vous en avez certainement entendu parler ou, peut-être les anciens s’en souviennent-ils. C’était le début de ce que l’on a appelé et qu’on appelle encore pudiquement l’expédition de Suez. Un voile de pudeur semble vouloir recouvrir cet évènement, et l’on en comprend les raisons. Mais cacher une partie de l’Histoire, c’est volontairement décider de ne pas en tirer les leçons. Elles sont pourtant très intéressantes. Si on revoit froidement les faits, on peut considérer qu’ils constituent un tournant majeur dans l’Histoire occidentale et du Monde. D’une part ils marquent la fin définitive d’une époque dominée par deux des belligérants, la France et la Grande Bretagne, pour laisser la place à un nouveau monde qui se révéla publiquement durant la crise. D’autre part, ce conflit a quand même failli, ne l’oublions pas, nous valoir une bombe atomique sur la tête. A ma connaissance, c’est la seule fois dans l’Histoire où la France a reçu une menace directe, formulée clairement, d’une attaque par une arme nucléaire. Dans les années 60, on a fait tout un cinéma, autour de la crise des missiles de Cuba, relayé par nos propres médias à longueur de colonnes, alors que la France n’était en rien concernée directement, mais il n’y a pas eu beaucoup d’échos sur cette attaque imminente sur notre sol. Heureusement que ces grands gamins d’américains immatures ont pris la menace au sérieux et ont désamorcé la crise pour empêcher la destruction de ce vieux pays plein de sagesse mais incapable de relever la tête du guidon quand il est engagé dans une opération belliqueuse.

Pourquoi ce conflit ? Comme d’habitude, des tas de raisons ont été avancées pour le justifier et pour l’expliquer : réactions contre la nationalisation du Canal de Suez, situation algérienne pour la France, le nationalisme égyptien, le rapprochement avec l’URSS, ou encore Israël, etc… Mais au-delà de tous ces arguments, le véritable objectif était un changement de régime au Caire. Gamal Abdel Nasser devait partir.

Quelques mois avant le début de l’action armée, on assiste à diverses manœuvres de la part de la Grande Bretagne et de la France : des manœuvres de déstabilisation, des tentatives d’assassinat sur la personne de Nasser, la manipulation des frères musulmans, etc… Parallèlement à ces actions clandestines, ils feront aussi recours au Conseil de Sécurité de l’ONU mais se heurteront au véto soviétique.

En désespoir de cause, un scénario machiavélique est mis au point : le protocole de Sèvres. Si la France et la Grande Bretagne ont été en première ligne jusqu’ici, la mise au point des accords de Sèvres s’est déroulée à trois. Le troisième larron n’était autre qu’Israël. Pour participer aux entretiens, Israël avait envoyé une délégation de trois personnes dont… Shimon Peres. Dès le 21 Octobre 1956 commence à Sèvres une comédie ubuesque, un jeu de dupes plutôt. Les britanniques, les premiers intéressés et qui avaient remué ciel et terre pour dégommer Nasser, se montrent réticents pour une action militaire. Pour ne pas compromettre leurs relations privilégiées avec le monde arabe, disent-ils. Les israéliens, quant à eux, se présentent comme voulant rendre service, rien de plus. Ils veulent bien rendre service mais, en reconnaissance de leur action désintéressée et risquée, ils exigent des français, qui apparemment sont les seuls à vouloir la guerre, une couverture navale et aérienne de leur territoire et la livraison d’avions (Mystère II, Mystère IV, Vautour) à l’aviation israélienne, de chars légers AMX-13 et une coopération nucléaire (don d’un détonateur). Du coup la France se retrouve en position de quémandeuse d’un conflit pour le plus grand bénéfice de ceux à qui il va « demander de l’aide ». Elle va ainsi accéder à toutes les demandes d’Israël pour balayer « leur réticence » et, pour « convaincre « la Grande Bretagne, va lui concéder le commandement de l’opération. Une fois ces points cruciaux réglés, il s’avère que tout le dispositif était déjà prêt, y compris chez les réticents, puisque 5 jours après les accords, l’opération commençait. En quoi consiste-t-elle ?

Le plan prévoit trois phases : La première phase : Israël attaque l’Egypte par surprise et avance jusqu’au canal de Suez. Bien entendu, l’armée égyptienne riposte en allant au-devant de l’armée israélienne. La France et le Royaume-Uni enjoignent Israël et l’Égypte de cesser les combats et de se retirer à une quinzaine de kilomètres du canal de Suez. L’Égypte, ne pouvant l’accepter, rejette l’ultimatum, alors qu’Israël, en démocrate exemplaire, bat sa coulpe et se retire. La deuxième phase peut alors commencer. Devant le refus de Nasser, La Grande Bretagne et la France attaquent l’Egypte et occupent des points stratégiques. Une fois les objectifs atteints, ils s’attèlent à la dernière étape en faisant débarquer leurs troupes.

C’était simple. Mais voilà. Dès les premières heures de l’intervention, l’URSS réagit. Elle est déterminée à ne pas s’en laisser conter. Devant la montée de la tension, les Etats-Unis ont dû élever le ton contre leurs alliés, allant jusqu’à immiscer leurs navire dans le dispositif naval, et même faire la guerre à la Livre Sterling. Ils n’avaient pas le choix, car ça commençait à devenir brûlant. Les soviétiques n’avaient pas l’air de bluffer. En cas de guerre nucléaire, ils y auraient été automatiquement entrainés, ce que ne pouvait se permettre Eisenhower qui était en pleine campagne électorale pour un deuxième mandat.

Pourquoi ce rappel de la guerre de Suez ? Parce que l’agression contre la Syrie nous y ramène, presque point par point. Les attitudes de Hague et de Fabius sont en tous points similaires à celles de leurs prédécesseurs. Les similitudes sont telles que l’on croit voir un remake d’un vieux film en noir et blanc. Comment ne pas penser au Shimon Peres de 1956 en voyant celui d’aujourd’hui faire un petit tour en Europe et, dès le lendemain, entendre les loups hurler pour rameuter toute la meute pour la curée ? Comment aussi ne pas être troublé de constater que le pays le plus hargneux d’hier est le même que celui d’aujourd’hui ? Les deux preux chevaliers en première ligne, le troisième larron avançant masqué, Moscou toujours aussi déterminé, et enfin une Amérique n’ayant aucune envie d’en découdre à un niveau apocalyptique. C’était en 1956 à Suez. C’est en 2013 en Syrie. En Egypte la France avait utilisé les Frères Musulmans, en Syrie elle utilise les wahabo-salafistes. Si le couple Hollande-Fabius n’est pas plus tenu en laisse, il risque de nous refaire le coup du Canal, poussé avec « réticence » par la Grande Bretagne et Israël. On peut même s’attendre à voir ces deux pays demander, comme en 1956, des compensations pour leur engagement aux côtés de la France pour son « noble combat ». Si Shimon Peres a gagné une bombe nucléaire avec Guy Mollet, que gagnera-t-il avec François Hollande ? Et les anglais, que demanderont-ils pour prix de leur positionnement à Malte et à Chypre, ou des énormes sacrifices que représente la brouille avec quelques amis ? C’est triste à pleurer, et c’est à pleurer de rage de voir tant de gens mourir par bêtise. Bêtise sur le terrain, bêtise à mi- sommet, mais pas bêtise du tout au sommet où se trouvent justement les « réticents » qui savent ce qu’ils veulent, et savent à quoi faire appel pour actionner leurs marionnettes. Allah pour les uns, honneurs ou grandeur, pour d’autres et beaucoup d’argent pour tous.

Oseront-ils aller jusqu’au bout du scénario ? On se dit que non, mais on sait que certains osent tout. Rappelons-leur seulement qu’en 1956, l’Armée avait atteint tous ses objectifs. Et pourtant elle a été obligée de se retirer comme une armée vaincue. Si on lui refait ce coup une seconde fois, il n’est pas certain que ça passe aussi facilement.

Avic

http://avicennesy.wordpress.com/
http://www.alterinfo.net/Un-remake-de-Suez_a88274.html
ALERTE INFO. Syrie: L’Etat terroriste du Qatar prépare intensivement la prise de Damas

Publié le 27 mars 2013

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QATAR EMIR DU MONDE ARABE

 

Les livraisons d’armes aux terroristes ont considérablement augmenté et ont été intensifié ces derniers jours en coordination avec les Etats-Unis en vue de prendre rapidement la capitale syrienne Damas, d’après une confirmation des fonctionnaires arabes et des experts militaires occidentaux. Des déclarations qui font suite à celles du sommet de la Ligue arabe. C’est ce mercredi que tout a été acté.


Barack Obama (USA) et Hamad bin Khalifa al-Thani (Qatar)

Barack Obama (USA) et Hamad bin Khalifa al-Thani (Qatar)

 

Le Qatar aurait rassuré les Etats-unis, en lui précisant que ces armes ne sont pas livrées aux salafo-wahhabo-terroristes. La belle blague. Pour les convaincre, il ont désavoué officiellement et de facto l’Armée Syrienne Libre (l’ASL), considérée comme étant incapable de combattre. Les choses sont donc claires. Ce qui m’inquiète dans tout ce tohu-bohu, c’est le silence sino-russe. 


La prise de Damas se prépare intensivement. Autour de la ville, actuellement, il y a 15 à 20 brigades terroristes différentes, dont le Front al-Nusra, comptant chacune, près de 150 hommes, prêts au combat et suffisamment entraînés. Le Qatar leur a livré 3.500 tonnes de matériel militaire. Il y a des fusils M60, des lance-roquettes M79 et Osa, des RBG-6, des lance-grenades. Toutes ces armes sont très efficaces contre les chars par exemple.

Malgré tout ça, un nouveau front est entrain de s’ouvrir au sud, vers la frontière jordanienne, où les terroristes reçoivent des armes. « Assad doit partir » a été leur credo depuis le début. Ils refusent tout dialogue, peu importe le prix à payer pour les Syriens. Jusqu’à quand on acceptera ça ? J’espère que ceux qui aiment la Syrie, ne se laisseront pas berner par ces monstres…

 

http://allainjules.com/2013/03/27/alerte-info-syrie-letat-terroriste-du-qatar-prepare-intensivement-la-prise-de-damas/

 

 

 

 

 

[EXCLUSIF] Syrie: Plus de 160 vols cargos chargés d’armes en provenance du Qatar et de l’Arabie Saoudite,

by Allain Jules

Il est interdit de filmer les armes que certains pays, dont la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis envoient en Syrie. Il ne vous a pas échappé que chaque fois qu'on montre ces soi-disant rebelles, des terroristes en fait, ils sont en guenilles  sans armes. C'est la face cachée de l'iceberg. En réalité, ils sont [...]

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Laurent LOUIS dénonce l'enrôlement de force d'enfants au sein de "l'armée syrienne libre" - 21 Mars 2013
  • Par alf_red
  • Le Vendredi 22 Mars 2013
  • Commentaires (0)

Alors que de nombreux documents circulent sur le net et prouvent que les rebelles syriens enrôlent de force des enfants innocents dans leurs groupuscules, la France et la Grande-Bretagne ont décidé d'armer ce groupement terroriste téléguidé par les Etats-Unis et Israël. Le but ? Créer le chaos dans la région. La Belgique, par la voix de son Ministre des Affaires Etrangères ne s'opposera pas à cette décision franco-britannique. Le député Laurent LOUIS dénonce cette situation et accuse les pays occidentaux de crimes contre l'humanité tout en rappelant son soutien au Président Bashar Al-Assad dont le pays est victime d'une véritable agression extérieure.

 

 

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Liban - La démission de Mikati et le plan d'escalade américain

Ghaleb Kandilrejouissance sioniste
Mardi 26 Mars 2013

rejouissance sioniste
La démission du gouvernement de Najib Mikati est la copie libanaise du plan d'escalade américain à l'échelle régionale, et dont le coup d'envoi a été donné par le président Barack Obama lors de sa visite en Israël. Au Liban, la démission avait été précédée par de nombreux indices politiques. Elle ouvre la porte à une nouvelle étape de la confrontation politico-sécuritaire, qui s'inscrit dans le cadre de la guerre mondiale menée contre l'Etat national syrien et dont les acteurs veulent transformer le Liban en plateforme pour attaquer ce pays voisin et porter atteinte à la Résistance, qui constitue une force de dissuasion contre Israël et ses soutiens.

Les premiers indices de cette escalade sont apparus avec les déclarations, il y a quelques semaines, de l'ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth, qui a exigé l'organisation des élections au Liban selon la loi de 1960. Maura Connelly a ainsi torpillé toutes les tentatives interlibanaises d'aboutir à une loi électorale consensuelle, car Washington et ses alliés du Golfe sont parvenus à la conclusion que toute loi rectifiant la représentation chrétienne permettrait de dégager une majorité claire qui ferait échec à la mission qu'ils ont confié au bloc centriste, qui consistait à neutraliser les initiatives nationales, une tâche que le 14-Mars, le Courant du futur en particulier, n'ont pas réussi à mener à bien. Le mot d'ordre de Connelly donne le coup d'envoi à une période de confrontations et de troubles.

Les propos agressifs et provocateurs à l'égard du Hezbollah, prononcés par Obama, constituent un autre indice émanant, celui-ci, de la plus haute autorité américaine. Le président US est la source des instructions de Washington aux pétromonarchies, à la Turquie, à ses auxiliaires libanais et aux pays européens. C'est lui qui ordonne et tous les autres s'exécutent. Certaines personnalités et forces politiques libanaises se plient à ses ordres, sous prétexte que l'Occident gagne toujours, alors que les expériences du passé prouvent qu'au Liban, il a essuyé de lourdes défaites. Ou bien alors, elles affirment qu'elles sont incapables de supporter les pressions exercées sur elles. L'ordre américaine est clair: le moment est venu de mettre un terme au partenariat avec le Hezbollah au sein du gouvernement.

Les deux points litigieux qui sont, en apparence, à l'origine de la démission de Najib Mikati, sont au centre de l'intérêt américain: l'insistance à former la commission de supervision des élections s'inscrit dans le cadre de la volonté d'organiser les élections sur la base de la loi de 1960; l'insistance à maintenir le général Achraf Rifi à la tête des Forces de sécurité intérieure (FSI) est tout à fait naturelle, vu que depuis 2005, cette institution est au cœur du dispositif qui fournit services et renseignements aux Américains et à leurs auxiliaires régionaux, notamment ceux qui sont impliqués dans la guerre contre la Syrie.

Les responsables libanais qui ont milité pour le maintien de Rifi à la tête des FSI savent pertinemment que cet homme et l'institution qu'il dirige ont apporté soutien et protection aux mouvements takfiristes proches d'Al-Qaïda, et autres groupes terroristes multinationaux au Liban, dans les camps palestiniens et à l'intérieur de la prison centrale de Roumié.

La démission illustre l'enchevêtrement des enjeux politiques et sécuritaires avec la loi électorale. Toute solution politique devra attendre l'effondrement des illusions américaines en Syrie et la défaite des Etats-Unis dans ce pays.



La tournée d'Obama

Le président américain a donc donné le coup d'envoi de cette escalade lors de sa tournée régionale dont le but était de resserrer les rangs de ses alliés, d'aplanir les divergences qui existent entre certains d'entre eux, dans le but d'essayer de modifier les rapports de forces en Syrie et dans la région. Il a d'abord donné le signal de la guerre ouverte contre le Hezbollah, il a convaincu la Jordanie de jouer pleinement le rôle qui lui est imparti dans l'agression contre la Syrie (afflux de terroristes, entrainement sur le territoire du royaume etc...) et, enfin, il a réglé le pseudo-différend entre la Turquie et Israël.

Son secrétaire d'Etat a été chargé de faire le suivi, en essayant d'isoler la Syrie de ses alliés. John Kerry a prévenu dimanche à Bagdad le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki que des avions chargés d'armes qui relient l'Iran et la Syrie en traversant l'espace aérien irakien contribuaient à maintenir Bachar al-Assad au pouvoir. "J'ai très clairement dit au Premier ministre que les survols d'appareils épartis d'Iran contribuaient à soutenir le président Assad et son régime", a déclaré M. Kerry à des journalistes après sa rencontre avec M. Maliki dans la capitale irakienne. "Tout ce qui aide le président Assad pose problème", a ajouté M. Kerry, qui s'exprimait pendant une conférence de presse organisée lors d'une visite surprise dans la capitale irakienne.

Le décor est planté, la bataille décisive va bientôt commencer.
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Ghaleb_Kandil.250313.htm http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Ghaleb_Kandil.250313.htm

 

http://www.alterinfo.net/La-demission-de-Mikati-et-le-plan-d-escalade-americain_a88312.html

 

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ALERTE INFO. Syrie : Un violent attentat terroriste contre des étudiants en architecture à Damas

by Allain Jules

La vermine wahhabo-salafo-terroriste a encore frappé à Damas, en lançant des  obus de mortier sur la faculté d'architecture. Il était exactement 13h. Toute honte bue, et guidée essentiellement par la terreur, elle veut empêcher les gens de vaquer à leurs occupations, aux enfants d'aller à l'école. Il y a au moins 9 morts (bilan provisoire) parmi [...]

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 02:13
Et dans ce cas, la France devenue folle sous la conduite des sayanim Hollande-Fabius, sera parmi les pays néo-conservateurs et messianiques les plus engagés ! Et notre pays sera parmi les plus menacés ! (eva)
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Obama donne son feu vert à Israël pour une attaque contre l’Iran.


Qu’est venu faire Obama en Israël? Alors que les tensions au moyen-orient perdurent ce voyage est un signe fort pour le début du second mandat Obama.


C'est la franche camaraderie dans l'alliance terroriste mondiale.

C’est la franche camaraderie dans l’alliance terroriste mondiale.

Tout cet enrobage de sourire graveleux entre l’alliance terroriste mondiale USA-Israël n’est pas surprenant même si la nouvelle administration américaine ne veut pas donner à croire qu’elle serait toute centrée sur Israël. Elle n’oublie pas que l’empire menaçant son leadership mondial sera celui de la Chine. Toute la politique extérieure est donc tournée pour faire barrage à l’empire chinois, pour le limiter.
En fait Obama n’est venu en Israël que pour une chose: donner son feu vert à Israël pour une frappe contre l’Iran. Il le dit d’ailleurs très clairement même si cela est relayé de manière anodine par les médias 1 :

« Je ne m’attends pas à ce que le Premier ministre prenne une décision sur la sécurité de son pays et s’en remette pour cela à n’importe quel autre pays », affirme par ailleurs Obama.

On ne peut être plus clair. Le feu vert est donné à Israël qui aura le soutien US en toutes circonstances.  Les USA sont très fiers de financer « Iron dome » qui assure à Israël un bouclier anti-missile efficace contre les roquettes du Hamas dont deux viennent de tomber alors qu’il est en plein voyage dans la région! 2 Quelle belle provocation! S’il fallait un signe pour que le président US ne montre aucune sympathie à la résistance palestinienne c’est bien tombé…

Il faut noter qu’aux USA la propagande est au plus haut puisque 64% des américains soutiendraient Israël et 12% seulement les palestiniens 3 . Cela ressemble à un vrai score de dictature africaine et montre que la propagande est hyper-active là-bas. Surtout 92% des personnes pensent qu’un Iran nucléaire ne peut être toléré par le monde! Alors avec un tel soutien plébiscite en faveur d’Israël Obama ne pouvait qu’être dans la ligne et c’est ce qu’il est venu rappeler sur place.

Pour suivre son voyage en direct (Le Figaro…): ICI


On peut donc conclure que le déclenchement des hostilités contre l’Iran ne sont plus qu’une question de jours maintenant. Nethanyahu a pu faire alliance avec les ultrasionistes, les USA ont donné leur feu vert à une attaque préventive et les russes auraient choisi d’abandonner leur port syrien de Tartous pour se réfugier à Beyrouth! 4 Ceci montre aussi une chose claire la Russie n’interviendra pas pour défendre ouvertement l’Iran. N’oublions pas que la majorité des juifs israéliens sont d’origine russe et que ceux-ci sont parmi les plus sionistes…Bref l’anéantissement de l’Iran est sur la table maintenant ouvertement.

 

 

http://lecitoyenengage.fr/obama-donne-son-feu-vert-a-israel-pour-une-attaque-contre-liran-4326


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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 02:06

 

Photo de Tartous: 'Tatous sea' de Hussein Hussamou

http://fr.weather-forecast.com/locations/Tartous/photos/8228

Tatous sea, Tartous

Syrie : les navires russes renonceraient
au port de Tartous,
selon une source militaire russe


Suite à l’escalade du conflit en Syrie, les navires de guerre russes se ravitailleront désormais à Beyrouth, au Liban, et non dans le port syrien de Tartous, abritant une base navale russe, écrit jeudi l’hebdomadaire russe VPK, spécialisé dans la défense. « La brusque escalade du conflit


en Syrie et les spéculations liées aux escales de navires de guerre russes à Tartous nous poussent à chercher des ports plus sûrs, dont celui de Beyrouth », a indiqué une source militaire citée par la revue. La base de Tartous est la seule base navale russe à l’étranger, hors ex-URSS.


Créée conformément à un accord intergouvernemental soviéto-syrien de 1971, elle sert actuellement de point de ravitaillement matériel et technique de la marine russe.


http://www.guysen.com/fil-infos/syrie-les-navires-russes-renonceraient-au-port-de-tartous-selon-une-source-militaire-russe/

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