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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 05:41

 

Menthalo – La guerre contre le terrorisme en Afrique

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Comme on le voit sur ce premier graphe, il y a 10 ans, les Etats-Unis devançaient la Chine dans la vente de produits et services à l’Afrique. La Chine a inversé sa position dès 2003 et a multiplié par 10 ses exportations vers l’Afrique, laissant les Etats-Unis loin derrière.

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Sur ce deuxième graphe, on voit que les relations commerciales entre l’Afrique et la Chine sont équilibrées. Contrairement à l’Amérique, qui a toujours cherché à endetter ses partenaires commerciaux pour les tenir par la dette afin de mieux exploiter leurs ressources sous la contrainte, la Chine a développé une politique d’échanges équitables en Afrique.

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Le président sénégalais Abdoulaye Wade au sommet Union Européenne-Afrique de Lisbonne en 2007, avait donné le ton avec cette phrase, qui en dit long sur la manière de travailler de la Chine.

« Quand je veux construire 5 kilomètres de route, avec la Banque Mondiale ou les autres institutions financières internationales, il me faut 5 ans. Avec la Chine, c’est quelques jours. Je dis oui ou je dis non, ils viennent, on signe le papier, ils sont sur place. » Quand la Chine construit 1800 km de voie ferrée entre Tanzanie et Zambie ou 960 km de routes en Somalie, elle offre un prix main-d’œuvre comprise. Puis les Chinois débarquent, réalisent l’ouvrage avec une rigueur militaire dans des temps records sans avoir à souffrir de l’apathie africaine. Certains Chinois restent et créent des commerces ou des entreprises, créant une diaspora qui va multiplier les échanges avec la mère-patrie. Ce qui est vrai en Afrique de l’Est, l’est tout autant en Afrique Centrale ou en Afrique du Nord. Ces infrastructures permettent l’amélioration du petit commerce local et profitent à toute la population. Au temps de la colonisation, la France excellait dans ce domaine. Elle a totalement perdu la main aujourd’hui.

Beaucoup de négociants africains, qui jadis importaient des marchandises d’Europe et des Etats-Unis à prix élevés, finissaient par découvrir que ces mêmes produits étaient fabriqués en Chine en sous-traitance. Ils importent désormais directement ces produits de Chine à meilleur prix. Il ne s’agit pas seulement de pacotille, mais également de produit de haute technologie, d’équipement de la maison, de bicyclettes ou d’automobiles.

Par ailleurs, forte de ses immenses réserves monétaires en Dollars constamment dévalués, la Chine distribue des prêts souples, sans intérêts ni garanties à certains Etats débiteurs les plus pauvres de l’Afrique, contrastant fortement avec les méthodes de la Banque Mondiale et du FMI.

Depuis plusieurs années, les Etats-Unis voulaient contrer la présence chinoise en Afrique et défendre leur accès aux immenses réserves minières et agricoles de ce continent sous-exploité. Comme toujours, priorité est donné au lobby militaro-industriel pour défendre le dollar et les intérêts des banquiers. Des équipes de l’armée US devaient donc être implantées dans 35 pays africains sous prétexte de lutter contre le terrorisme. L’AFRICOM, le commandement des Etats-Unis pour l’Afrique, a été conçu par un think-tank israélo-américain en 2006 (IASPS), créé en 2007 et entré en fonction en 2008. Auparavant, les Etats-Unis avaient décidé de laisser les anciennes puissances coloniales gérer leurs anciens près carrés. Face à la montée en puissance de la Chine, l’Amérique a décidé de prendre les choses en main depuis George Bush. Le siège de l’AFRICOM temporairement basé à Stuttgart, y est resté du fait du refus des pays africains de l’abriter. Le baptême du feu de ce corps d’armée a été la guerre en Libye, où ils espéraient pouvoir installer leur base, mais leur action a été limitée par l’opposition du Congrès américain à l’entrée en guerre des Etats-Unis. Les Etats-Unis recrutent et forment aujourd’hui une force d’élite de 500 hommes, autour de laquelle sera formée l’armée de la « Nouvelle Libye ». Leur mission officiellement approuvée par le Congrès est « d’affronter et de vaincre les organisations terroristes et extrémistes violentes ». Ces hommes sont encadrés et entrainés par les forces spéciales américaines transférées du Yémen et du Pakistan en Libye. Nous assistons à la création d’un nouvel Escadron de la Mort, qui demain fera couler autant d’encre que de sang. Comme vous le voyez, nous sommes au cœur même d’Al Quaida, la structure créée par la CIA, le Mossad et encadrée par l’I.S.I.,  les services spéciaux pakistanais. Un schéma bien rôdé.

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Les Pompiers-pyromanes

Les forces d’Al Quaida en Libye avaient été armées par l’Occident, financées par le Qatar et appuyées par l’OTAN, pour le compte de l’AFRICOM. Ces mêmes forces redéployées en Syrie ont été entrainées et encadrées par l’OTAN, encore et toujours financées par le Qatar pour tenter de renverser le président Bachar el-Assad et déstabiliser cette région-clé pour le gaz et le pétrole.

Le mouvement indépendantiste touareg qui existe depuis le début de l’ère coloniale est aujourd’hui utilisé par les Etats-Unis pour pouvoir entrer en guerre dans toute l’Afrique du Nord. Sous fausse bannière, financés et programmés par ceux-la mêmes qui sont supposés s’y opposer. Les attentats vont se multiplier dans la région, de l’Algérie au Golfe de Guinée, de Djibouti (où stationnent déjà des troupes israéliennes) au Congo.

La prise d’otages organisée par les services spéciaux occidentaux sur le site de BP en territoire algérien permet à l’AFRICOM de justifier sa raison d’être: lutter contre le terrorisme. Les forces américaines vont pouvoir se déployer dans cette immense région riche de ressources pétrolières et gazières. Les forces françaises au même titre que les forces africaines, ne servent que de supplétifs à l’AFRICOM.

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Mise en scène du vilain Kony

Vous avez peut-être visionné un reportage  dégoulinant de bons sentiments à l’américaine, produit par une ONG américaine « invisible Children », qui dénonce les méfaits d’un seigneur de la guerre ougandais, le méchant Joseph Kony. Ce général africain enrôle de force des enfants, les transformant à la fois en soldats sanguinaires, en esclaves de la drogue, tout en abusant d’eux sexuellement. Pire que l’infâme Ben Laden, le dirigeant de la Lord’s Resistance Army (LRA) est le monstre à abattre. Ce reportage a été produit avec de gros moyens et on retrouve parmi les mécènes USAID, l’agence du Département d’Etat américain qui coordonne ses interventions à l’étranger avec le Pentagone et la CIA. Ce film a été visionné par 80 millions de personnes sur Youtube, ce qui est un taux d’audience unique, si tant est qu’il est vrai. Kony est l’ennemi idéal, car comme Ben Laden, il a disparu en 2006, sans que nul ne sache s’il est mort, ni où ?

De manière assez évidente, cette diabolisation de la LRA et cette campagne médiatique à grand spectacle a pour objectif de justifier l’intervention américaine dans cette région de l’Afrique pour son opinion nationale. L’Ouganda, au cœur de l’Afrique Centrale, est évidemment riche de ressources minières et contrôle l’eau des grands lacs africains, qui irriguent une grande partie de l’Afrique.

Le Congo

L’Africom s’est déployé au Congo, l’un des plus riches pays africains, longtemps partagé entre Empire belge et Français. Les Américains investissent le pays de différentes manières, souvent sous le couvert d’ONG, mais également comme instructeurs ou conseillers des forces armées, comme au plus fort de la Guerre froide. On se souviendra du Katanga, notamment, qui au moment de l’Indépendance avait fait sécession grâce à Bob Denard et ses « affreux », pour le plus grand bonheur des multinationales. Aujourd’hui, les entreprises américaines trustent déjà la moitié du gâteau, notamment dans l’exploitation des mines de cuivre. Les tensions inter-ethniques au Congo devraient permettre aux Américains de jouer des uns contre les autres, dans le seul but d’être appelé à ramener la paix.

Libye, Syrie, Mali

Selon l’ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, Alain Chouet, la France « soutient en Syrie les Djihadistes qu’elle combat au Mali ». Même son de cloche pour Eric Denécé, le Directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), pour qui : « Les positions de Paris sont totalement contradictoires. Nous luttons contre les djihadistes au Mali et en Somalie, mais nous les avons aidés à prendre le pouvoir en Libye et continuons de les soutenir en Syrie, en dépit du bon sens (…) Paradoxalement nous continuons d’être les alliés de l’Arabie saoudite et du Qatar, deux Etats ouvertement wahhabites, qui, après avoir engendré et appuyé Ben Laden, soutiennent les groupes salafistes partout dans le monde, y compris dans nos banlieues. En conséquence, une remise à plat de notre politique étrangère s’impose et il nous faut balayer devant notre porte ». Toujours dans le même sens, il y a quelques jours, les autorités syriennes ont, elles aussi, raillé les autorités françaises, les accusant de se dire prêts à combattre le terrorisme quand il s’agit du Mali mais de le soutenir quand il s’agit de la Syrie.

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Messieurs, si la France ne soutenait pas les rebelles, elle n’aurait pas la chance d’être appelée à intervenir ensuite comme sauveur, pour mieux imposer la présence de ses compagnies minières ou pétrolières. Maintenant, si les banquiers  occidentaux évoluaient dans leur manière de pressurer les nations africaines par la dette, ils ne laisseraient pas un boulevard ouverts aux Chinois trop heureux de se débarrasser de leurs milliards de dollars dévalués contre les ressources naturelles de l’Afrique. Qui sème le vent récolte la tempête !

De plus, toutes les exactions des armées occidentales en général, israélo-américaines en particulier, renforcent les légions de ceux qui veulent mettre fin au règne de l’Empire. La victoire à la Pyrrhus  des forces spéciales à Mogadiscio et les malheurs de l’Erythrée depuis est dans toutes les têtes et suscitent partout des vocations. Les guerres en Afrique n’ont pas fini de s’éteindre.

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 05:37
Lundi 28 janvier 2013

Chine - AfriqueAntiterrorisme ? Mission humanitaire ? Á moins que derrière ces beaux mots se cachent, comme d’habitude, d’autres choses bien peu avouables… Les media occidentaux omettent bien de dire, par exemple, que Pékin et Bamako ont signé en septembre 2011 trois accords commerciaux d’importance pour la rondelette somme de 739 milliards de yuans. Les deux pays étaient représentés par le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale,  M. Soumeylou Boubèye Maïga, et par l’assistant au ministre du commerce de Chine, M. Yu Jianhua, qui s’était rendu dans la capitale malienne pour inaugurer le troisième pont à y avoir été construit.   

 

Le premier accord (quelque 70 milliards de yuans) représente en quelque sorte un cadeau que Pékin a voulu faire au pays africain. Le second accord porte sur un prêt de cinq milliards de yuans, que Bamako utilisera pour financer des projets prioritaires qui seront identifiés par le gouvernement du Mali pour améliorer les conditions de vie de la population locale. Le troisième accord prévoit quant à lui un financement de 619 milliards de yuans qui permettront à la Chine de participer, avec d’autres partenaires techniques et financiers du Mali, à la construction de l’important bassin hydroélectrique de Taoussa, près de Gao, dans la zone fréquentée par les milices djihadistes et touarègues. L’achèvement du barrage de Taoussa pourrait apporter un nouveau souffle au développement de l’irrigation indispensable à la culture du riz, mais aussi contribuer à la régénération de l’écosystème. Le barrage assurerait par ailleurs le développement de tout un réseau d’activités dans la région de Gao et de ses alentours.

 

Mais Pékin ne s’arrête pas en si bon chemin. L’empreinte chinoise se trouve également dans quantité d’autres projets au Mali dans des secteurs clefs comme l’éducation, l’industrie, la santé, la sécurité, les communications et les infrastructures. Il est évident, au vu des accords « gagnant-gagnant » qui permettent à Pékin et Bamako de tisser des liens de plus en plus étroits, que l’intervention française au Mali tombe à pic. Derrière les beaux discours humanitaires de F. Hollande se cache en réalité bien autre chose, comme par exemple la volonté de l’Occident d’arracher l’Afrique sub-saharienne à l’influence de la République populaire de Chine. Un objectif parmi d’autres, me direz-vous… mais certainement pas le moindre.

 

Capitaine Martin

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Communiqué de Presse : Le Réseau CADTM Afrique condamne l’intervention militaire de la France et de ses alliés au Mali
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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 05:58
Syrie : Israël entre en guerre contre la Syrie et prépare des frappes préventives

Publié le 28 janvier 2013

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Bachar Al-Assad

Bachar Al-Assad

Israël pourrait lancer des frappes dites préventives contre la Syrie, ont indiqué, hier, dimanche, des hauts responsables. Les raisons officielles : pour empêcher que les armes chimiques de la Syrie ne reviennent aux mains du Hezbollah libanais et des groupes proches d’Al-Qaïda qui combattent contre le régime du président Bachar al-Assad. Ne faut-il pas plutôt s’associer au régime syrien pour lutter contre les groupes terroristes qui sévissent sur place ? La logique occidentale qui veut envoyer leur bras armé du Proche et Moyen-orient au front est assez mortelle. La Syrie est bel et bien victime d’un complot mondial qui ne porte pas de gants, entre salafistes et occidentaux s’accordant sur un point: détruire ce pays… 

Selon les autorités israéliennes, les militaires syriens auraient déplacé un système de défense de fusée près d’une ville du nord syrien. Comme si ça ne suffisait ps, le Premier ministre israélien a (encore) averti des dangers de la Syrie et de… l’Iran. On se demande bien ce que vient faire l’Iran dans ce dossier. Ce que nous savons, à part le fait qu’Israël a construit un mur dans le Golan syrien, il a aussi déployé des missiles dans la région de Haïfa, en direction de la frontière syrienne.

Mais, cette sortie israélienne cacherait la vérité. Elle a néanmoins le mérite de prouver urbi et orbi qu’Al Qaïda est bel et bien l’allié de l’Occident en Syrie. D’ailleurs, on a appris que les terroristes d’Al-Nosra ne sont que l’émanation des services secrets… saoudiens. Une nouvelle qui fait froid dans le dos. Il ne vous a pas échappé que, Ayman Al-Zawahiri le nouveau leader d’Al Qaïda, n’a pas hésité d’appeler « tous les musulmans » d’aller se battre en…Syrie. Mais, contrairement à ce que la presse « mainstream » annonce, attestant qu’Israël s’est tenu à l’écart de la guerre contre le terrorisme que mène le régime syrien -guerre civile dit-elle (la presse)-, il n’en ait rien. En effet, des agents israéliens auraient été arrêtés à Darya.

L’armée arabe syrienne aurait donc démantelé le plus grand réseau d’espionnage appartenant au MOSSAD qui opérait à Darya. Les agents israéliens arrêtés seraient:  Iennif Sergil (chef du réseau d’espionnage), Moïse Aharonot, Chica Tzulu (secrétaire d’Iennif) et  Dim Gayunca (un colonel de l’armée israélienne). Info ou intox ? Nous ne pouvons confirmer.

Affaire à suivre !

http://allainjules.com/2013/01/28/syrie-israel-entre-en-guerre-contre-la-syrie-et-prepare-des-frappes-preventives/

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Sur ce site,

IRAN. Ahmadinejad: « les musulmans doivent mobiliser des ressources pour déraciner le sionisme »

Publié le 28 janvier 2013

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Mahmoud Ahmadinejad/ Crédits photo / IRNA

Mahmoud Ahmadinejad/ Crédits photo / IRNA


Selon l’agence officielle iranienne IRNA, hier, dimanche, lors d’un discours à la 26e conférence internationale sur l’unité islamique, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que: « les musulmans doivent mobiliser des ressources pour déraciner le sionisme » . Pour lui, avant de rendre son tablier en juin, l’objectif premier des musulmans est de mettre fin au « problème » du sionisme. On peut déjà imaginer les interprétations.

suite ici :

 

http://allainjules.com/2013/01/28/iran-ahmadinejad-les-musulmans-doivent-mobiliser-des-ressources-pour-deraciner-le-sionisme/

 

 

CAMEROUN : Paul Biya à Paris ou le crépuscule de l’opposition camerounaise

Publié le 28 janvier 2013

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Paul Biya quittant Yaoundé pour Paris ce matin

Paul Biya quittant Yaoundé pour Paris ce matin

 

Dans un article publié par Le Figaro le 20/09/2012 et intitulé « Hollande reçoit discrètement les dictateurs«

 

suite ici :

http://allainjules.com/2013/01/28/cameroun-paul-biya-a-paris-ou-le-crepuscule-de-lopposition-camerounaise/

 

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Guerre, voir aussi :

 

Lundi 28 janvier 2013

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SYRIE. Mauvaise nouvelle pour les ennemis de la Syrie: L’armée syrienne arrivera à bout du terrorisme

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by Allain Jules

Les ennemis de la paix et de la Syrie ne veulent pas entendre du dialogue politique, eh bien, l'armée syrienne prend l'initiative sur le terrain. Jour après jour, l'armée arabe syrienne gagne du terrain. Saisie d'armes, destruction des QG, élimination des terroristes etc, tout marche comme sur des roulettes. Bien sûr, vous le savez tous, il [...]

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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 01:38

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article3160

Syrie : Nous n’oublierons pas la leçon !

 

Samedi 26 janvier 2013
Un article de Sami Kleib

Dans moins de 2 mois la crise syrienne aura atteint sa deuxième année. Le premier appel à la démission du président syrien par son homologue US, M. Barack Obama, a été lancé il y a 18 mois, le 18/08/2011 ; précédé par celui du président français Nicolas Sarkozy, le 28/05/2011. Entretemps, des dirigeants turcs et arabes n’ont cessé d’annoncer son départ…
25 janvier 2013

Pourtant, M. Bachar al-Assad est toujours fidèle à son poste, tandis que le ministre russe des Affaires étrangères, M. Sergueï Lavrov, déclare que son éviction du pouvoir « est impossible à mettre en oeuvre » ; que l’un des plus importants conseillers du Guide suprême iranien, M. Ali Akbar Velayati, parlant des limites acceptables par son pays quant à la situation syrienne, avertit qu’« Assad reste une ligne rouge » ; et que le ministre syrien des Affaires étrangères, M. Walid al-Mouallem, contredit tout ce qui a pu être colporté à ce sujet et notamment les interprétations consécutives aux déclarations du vice-président syrien, M. Farouk al-Chareh, ajoutant que ceux qui persistent à soumettre la « solution politique » au départ d’Al-Assad assumeront la responsabilité de la poursuite de la guerre en Syrie ! [Intervention télévisée du 19 Janvier 2013 sur Al-fadaiya, NdT].

 

Par conséquent, la déduction logique qui s’impose est que « l’axe Russie-Iran-Syrie » a tenu bon et qu’il se dirige probablement vers des solutions politique et sécuritaire qui mériteraient de revenir sérieusement sur les causes premières de ces événements, lesquelles pourraient bientôt influer sur la situation libanaise et sur ce qui s’y prépare du point de vue loi électorale, entre autres. Ce, d’autant plus que de Moscou à Téhéran en passant par la Syrie et le Liban, conviction est faite que ce qui se passe en Syrie est la manifestation d’une « guerre froide mondiale » où Damas est devenue le lieu de la victoire ou de la défaite, tant qu’un compromis n’a pas été trouvé.

 

Ces jours derniers, ceux qui ont pu rencontrer le président syrien [dans sa résidence que, contrairement aux rumeurs, il n’a pas quittée], se sont dits surpris par son calme et la tranquillité de ses propos. Pour lui, l’équation s’est inversée ; l’État syrien restera droit dans ses bottes tant que cette guerre se prolongera ; le combat n’est pas à situer entre le pouvoir et l’opposition mais entre l’État et des terroristes et, quoi qu’il en coûte, il se poursuivra jusqu’à l’éradication du dernier d’entre eux. Il n’a jamais douté ni de son gouvernement, ni de l’armée syrienne. Il n’a jamais douté de l’allié russe sur le plan international, ni de l’allié iranien sur le plan régional. Il dit d’un ton rassurant : « Dès le départ, nous avons dit que notre alliance stratégique avec la Russie ne changerait pas à tous les virages, beaucoup pensaient que nous exagérions ! ». Pour rappel, cette alliance s’est effectivement dessinée début 2007, et n’a cessé de se renforcer jusqu’à devenir le rempart solide contre toute tentative de frappes contre la Syrie, aussi bien au sein de l’Assemblée des Nations Unies qu’au de Conseil de sécurité.

 

Ainsi, le Président syrien ne semble pas inquiet de l’expansion de « l’opposition armée », et disposerait de nombreux indices confirmant que l’armée syrienne est capable de résoudre nombre de batailles reportées à plus tard. Il n’empêche que la géographie syrienne a permis à des médias anti-syriens de divulguer leurs « clichés » sur le soi-disant échec inévitable des forces de sécurité syriennes, aidés en cela par une répartition de la population ne permettant pas à l’armée de rester sur place dans beaucoup de régions nettoyées. De fait, l’armée se retire une fois les nombreux éléments armés éliminés, voire exterminés, mais d’autres éléments arrivent ! Ceci dit, Assad est néanmoins convaincu que « l’environnement leur devient de plus en plus défavorable », nombre de citoyens s’étant mis à aider efficacement l’armée pour les démasquer ou indiquer leurs repaires.

 

Cet optimisme du président syrien va de pair avec nombre de nouvelles donnes internationales et régionales

1. La réelle inquiétude des USA de voir « Jabhat al-Nousra » et les djihadistes l’emporter au détriment de l’opposition « acceptée par l’Occident », associée à la quasi certitude que l’armée syrienne restée soudée depuis bientôt deux années n’est plus susceptible de se laisser désolidariser. Idem pour le corps diplomatique, malgré tous les efforts de l’ex ambassadeur US à Damas, Robert Ford. Ce dernier, qui dès le deuxième mois de la crise syrienne a eu beau tenter des percées majeures au niveau des institutions sécuritaires et diplomatiques en poussant officiers et personnalités alaouites à la dissidence, aurait fini il y a quelques jours par lever les bras au ciel en avouant avec amertume : « Je ne sais comment Assad partirait, il se peut qu’il ne parte jamais, il ne veut pas partir ! ». Cet aveu pourrait trouver écho dans les chancelleries occidentales, y compris au ministère français des Affaires étrangères !

Car, les Mouvements djihadistes ne plaisantent pas et, comme l’a dit un responsable syrien, « la magie s’est retournée contre les magiciens ! ». En effet, les Américains et certains Européens sont surpris de constater que la permission qu’ils ont accordée à quelques djihadistes pour traverser leurs frontières avant de s’infiltrer en Syrie par la frontière turque, a dépassé leurs attentes ! Du Sinaï à l’Irak et à la Syrie en passant par la Jordanie et le nord du Liban, les djihadistes se sont disséminés dans le corps de l’Orient. Il est donc devenu nécessaire de fermer les yeux sur les opérations de l’armée syrienne pour les éliminer. Autrement dit, plus l’armée syrienne en éliminera, moins le fardeau des occidentaux pèsera !

 

2. L’intervention française au Mali, l’enlèvement d’Occidentaux en Algérie, et l’incapacité de libérer un otage en Somalie, ont fini par réveiller les pays occidentaux ! De nombreux contacts ont eu lieu ces derniers jours entre Paris, Washington, Londres et certains pays arabes pour endiguer cette marée djihadiste aussi rapidement que possible. Des sources françaises ont même accusé certains dirigeants arabes de promouvoir un climat propice aux djihadistes et à Al-qaïda, pendant que d’autres doigts tout aussi accusateurs désignaient ceux qui avaient armé cette organisation en Libye. Mais, un ouvrage en cours de rédaction devrait bientôt paraître en France et mettre en lumière l’influence néfaste du Qatar sur certains pays arabes et européens, dont la France… sans pour autant espérer connaître le réel degré d’implication de ce dernier pays dans la crise syrienne ou ouest-africaine avant de longs mois !

 

3. Le changement d’optique de certains dirigeants arabes. À commencer par le roi de Jordanie qui aurait confié à Abdel Bari Atwan du journal « Al-Quds al-Arabi » et à l’écrivain jordanien de gauche Nahed Hattar : « Le président Assad reste mais l’équation est en cours de modification ! ». Des membres du Renseignement jordanien auraient confié la même chose à leurs homologues libanais et syriens. Quant aux monarques saoudiens, des contacts discrets se poursuivraient entre Riyad et Damas. Il semble qu’ils aient calmé la tempête sans avoir abouti à de grands résultats, mais ce serait un bon début. D’ailleurs, Damas ne se réfère pas au pouvoir central de l’Arabie saoudite, mais plutôt à des parties influentes dont l’une des plus éminentes exprimerait déjà une opinion différente sur l’intervention en Syrie. Le Qatar reste le principal accusé même si Walid al-Mouallem a nommément cité le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie [en tant qu’ États responsables du financement, de l’armement et de l’hébergement des terroristes sous direction US ; NdT] [1]. Ceci dit, la Syrie n’est pas la seule à accuser le Qatar ; des responsables algériens, irakiens, libanais et égyptiens ne cachent plus leur exaspération devant l’entêtement des Qataris à armer l’opposition.

 

4. L’entente russo-américaine sur plusieurs points de détails concernant la crise syrienne, accompagnée par des changements fondamentaux dans l’administration Obama. Cette entente étant principalement basée sur l’Accord de Genève du 30 Juin 2012, il est donc indispensable de trouver un règlement associant les autorités actuellement au pouvoir et les parties d’opposition. Damas accepte la réactivation de la mission de M. Lakhdar Brahimi, mais selon ses propres termes. De son côté, Moscou n’acceptera pas que l’on fasse pression sur Al-Assad pour l’obliger à quitter le pouvoir ; M. Lavrov ayant explicitement souligné à ses homologues européens qu’Al-Assad est toujours très populaire en Syrie, ce qui l’autorise à se présenter au suffrage universel et éventuellement à gagner les prochaines élections présidentielles. Quant aux Iraniens, il suffirait de passer par Téhéran pour comprendre qu’il n’y a pas place pour les tergiversations réclamant le départ d’Al-Assad, et aussi pour mesurer l’étendue de leur colère contre les dirigeants qataris et la sévérité de leur blâme à l’encontre des dirigeants de la Turquie.

 

5. Le net recul du rôle de la Turquie, malgré les vociférations obligées contre le président syrien. Le premier ministre Erdogan serait d’ailleurs parfaitement conscient de l’impasse dans laquelle il s’est engagé. De sources parisiennes, son ministre des Affaires étrangères, M. Ahmet Davutoglu, serait en passe d’être remercié. Il semble que les autorités syriennes soient arrivées à une mutuelle compréhension avec les Kurdes. Les combattants du « Parti des travailleurs du Kurdistan », ou PKK, seraient devenus un rempart contre les attaques venant de Turquie avec, selon la rumeur, d’autres surprises en perspective. Un responsable de l‘OTAN assure que les antimissiles « Patriot » ont été installés en Turquie pour protéger la Turquie non pour qu’elle attaque ! Ankara est donc inquiète pour sa sécurité, alors que M. Erdogan n’a eu de cesse de prédire le départ d’Al-Assad, tandis qu’une question reste en suspens : l’assassinat des trois militantes kurdes à Paris relève t-il du hasard ?

 

6. Beaucoup d’informations circulent en Syrie. Il se dit que des changements seraient en cours en Arabie Saoudite et au Qatar. Le royaume saoudien, qui a mené une guerre médiatique implacable avec les Émirats arabes unis et le Koweït contre les Frères musulmans d’Egypte et de Tunisie, préparerait l’étape d’après le roi Abdallah. D’après le Washington Post, la santé du monarque saoudien se serait dégradée et la priorité de Washington consisterait à veiller au bon remplacement de l’ancienne génération par une nouvelle. Un discours du même ordre circule sur la santé du prince qatari, et Doha se préparerait elle aussi à des remaniements politiques.

Mais le plus important pour Damas reste l’option militaire visant l’éradication des djihadistes et de leurs proches associés qaidistes. On ne parle plus beaucoup de « l’opposition intérieure » dite modérée. Les dirigeants syriens, de tout échelon, leur reprochent d’avoir tardé à réagir et d’avoir laissé le champ libre à des combattants qui ne connaissent rien aux réformes, à la liberté et à la démocratie. Mais malgré ces reproches, la solution politique est sur la table, telle que proposée par M. Bachar Al-Assad dans son discours du 6 Janvier dernier : Charte nationale, référendum, Constitution et élections [2]. Autant de propositions fondamentalement approuvées par la Russie, et qui ont fait que l’administration de M. Poutine s’est posée une fois de plus en rempart contre les attaques occidentales et arabes en réponse à ce discours. Encore mieux, l’administration russe est allée jusqu’à considérer qu’il correspondait au maximum de ce que pouvaient proposer les autorités syriennes et, qu’à partir de là, il revenait à l’opposition d’imaginer une alternative pour résoudre la crise.

 

Ce qui précède est certes très important, mais l’évolution des combats sur le terrain et les nouvelles stratégies militaires sont plus importantes encore. L’armée a tiré bénéfice de ses erreurs passées, et a bouclé d’une main de fer les failles du système sécuritaire creusées par la corruption financière. Ces derniers mois, des comités populaires, aidés par des compétences russes, ont suivi des entrainements intensifs et ont développé un réseau de surveillance et d’écoute qui a rivalisé avec toute l’aide occidentale fournie à l’opposition armée. L’auto-défense est devenue le maitre mot dans certains milieux plus particulièrement menacés, et Il se dit que dans certains cas les comités populaires ont dépassé en efficacité l’armée elle-même !

 

Tout cela a coïncidé avec des mesures économiques auxquelles ont contribué la Russie, l’Iran, l’Irak, et d’autres états qu’il n’y aurait pas lieu de mentionner aujourd’hui. Il se dit que la reconstruction de ce qui a été détruit est, d’ores et déjà, envisagé en collaboration avec certains pays et particulièrement avec la Russie. Le facteur pétrolier est aussi entré en ligne de compte. Ces mesures n’ont pas empêché l’aggravation de la crise économique, mais la situation aurait été bien pire si elles n’avaient pas été prises. Le souci économique est de taille, mais le président syrien semble confiant dans la programmation des prochaines étapes. Partout où des ajustements ont eu lieu, comme à Homs, les conditions de vie du citoyen se sont améliorées. De nouveaux ajustements sont prévus à Alep avec l’espoir de lui éviter de nouvelles guerres. Par ailleurs, la gravité de la situation a fait que des réfugiés et des personnes déplacées ont reconstruit les ponts avec le gouvernement.

 

Suite à ces nouvelles donnes, quelles sont les perspectives ?


Il est vraisemblable que la poigne de fer va se maintenir à intérieur, pendant que de nombreuses réunions d’« opposants » se dérouleront à l’extérieur. Certains fonderaient encore des espoirs sur ce que prépare le « Comité de Coordination pour le Changement national et démocratique » ou CCCND [qui a refusé la solution politique proposée par le président syrien ; NdT] [3] et son représentant à l’étranger, M. Haytham el-Manaa. Cet opposant aurait le mérite d’avoir toujours refusé les solutions militaires, la militarisation de la révolution, l’intervention étrangère, et aurait rencontré plus de 32 ministres des Affaires étrangères ! Ces derniers temps, il serait très sollicité et surtout par les Pays du Golfe ! Il présiderait la prochaine réunion supposée rassembler, à Genève, des personnalités du gouvernement syrien [peut-être de l’Assemblée du peuple] et d’autres personnes gravitant autour de la confrérie des Frères Musulmans. Ces réunions se tiendraient sous les auspices de la Russie avec la coopération des Européens et seraient bienvenues pour les Iraniens et des pays du Golfe opposés à une trop forte gouvernance par des Frères Musulmans ! On s’attend à ce qu’elles soient suivies par des contacts entre les autorités politiques syriennes et l’opposition. La Russie, l’Iran, l’Arabie saoudite et l’Egypte sont sur la ligne ; la Turquie étant obligée de suivre.

 

Moscou compterait sur ces réunions pour signifier aux dirigeants US que l’unique solution pour arrêter la guerre en Syrie passe par : la mise en application de l’accord de Genève, le transfert des pouvoirs à un gouvernement réunissant toutes les parties, et l’organisation des élections de 2014 ; élections auxquelles il n’est pas question d’interdire à Bachar al-Assad de se porter candidat. Ainsi, les choix seraient clairs ; soit ce règlement est accepté avec arrêt du soutien des insurgés et arrêt de la guerre ; soit la guerre se poursuit sans aucune possibilité concrète de modifier l’équation, mise à part celle de l’assassinat du président Bachar al-Assad par les insurgés, aidés par l’Occident !!! Ce serait donc pour cette raison et parce qu’il semble être le seul garant de la survie de l’État syrien, que Moscou puis Téhéran ont déclaré qu’Al-Assad restait « une ligne rouge » à ne pas franchir. Sans oublier que, jour après jour, d’autres pays en arrivent à la conviction qu’il n’y aura de règlement que par une solution politique à laquelle tous devront participer, y compris le président syrien. C’est en tous cas ce qui ressort des communications, non déclarées, entre l’Égypte, l’Iran, l’Arabie saoudite, ainsi que la Turquie !

 

Qu’en est-il du Liban ?


Certains responsables syriens aiment rappeler que ce sont des accords internationaux, en particulier avec la France, qui ont amené M. Michel Sleimane à la présidence et qu’en conséquence, ses prises de position ne sont pas surprenantes. À un moment donné, le président libanais et le Premier ministre, Najib Mikati, ont vraiment cru à la chute du régime syrien. Il se dit que les Libanais tombent toujours dans l’erreur de croire l’Occident quand il leur parle de changements ! En tout cas, quoique M. Miqati reste en meilleure position que M. Sleimane à Damas, les interrogations sont importantes. Il ne s’agit ni de satisfaction ni de colère contre les responsables libanais, mais de beaucoup de blâmes, notamment pour avoir autorisé la contrebande des armes et avoir attaqué l’ambassadeur de Syrie au Liban. Ces blâmes se résumeraient en une phrase énoncée par une personnalité syrienne : « Cette crise nous a permis de découvrir quels sont nos vrais amis, nous n’oublierons jamais la leçon ! ».


Les responsables syriens aiment aussi souligner que le voyage en Russie de M. Walid Joumblatt, chef du « Parti socialiste progressiste », signifie beaucoup par les temps qui courent. Le voilà qui s’apprête à un grand retournement, maintenant qu’il a compris que « le vent a tourné » contrairement à ses prévisions. C’est avec un certain sourire, qu’ils commentent les divisions libanaises sur la loi électorale et le retour au pays, sans cesse reporté, de l’ex Premier ministre Saad Hariri. Ils sont convaincus que ce retour n’aura lieu qu’après entente entre la Syrie et l’Arabie saoudite, ce qui n’arrivera pas de sitôt ! Certains disent que les lois syriennes dépassent largement la loi électorale libanaise dite des « Soixante » et de toutes celles qui en découlent. D’autres affirment que « Damas n’oubliera pas ceux qui l’ont soutenue, tout comme elle n’oubliera pas ceux qui ont contribué à verser le sang syrien ». Ces propos se traduiront-ils sur le terrain ? Le silence est roi… Avec cependant, des petits bruits en provenance de quelques personnalités libanaises anti-Assad qui tentent de rétablir les lignes avec Damas ces deux derniers mois ; alors qu’un haut responsable de la Sécurité libanaise persiste à clamer que le régime syrien tombera d’ici deux mois. Exactement ce que clamaient Ms Obama, Sarkozy et Erdogan !

 

Finalement, une fois de plus, il est clair que les intérêts des États l’emportent sur les souffrances des peuples, surtout lorsqu’il s’agit des peuples arabes. Et dans l’attente d’un règlement, la guerre ne parait pas devoir toucher à sa fin !

Sami Kleib
Arabi press, 21 janvier 2013.


Sami Kleib, journaliste libanais de nationalité française, est diplômé en Communication, Philosophie du Langage et du Discours Politique. Il a été Directeur du Bureau du journal libanais As-safir, à Paris, et Rédacteur en chef du Journal de RMC-Moyen Orient. Responsable de l’émission « Visite spéciale » sur Al-Jazeera, il a démissionné en protestation contre l’orientation politique de cette chaîne.

Article traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca (23.01.2013) :
http://www.mondialisation.ca/syrie-nous-noublierons-pas-la-lecon/5320223

Texte original en arabe (21.01.2013) :
http://www.arabi-press.com/ ?page=article&id=59232

 


[1] Al-Mouallem : Le programme politique pour le règlement de la crise est un texte intégré et se base sur la coparticipation et l’opinion du peuple syrien
http://www.sana-syria.com/fra/51/2013/01/20/462771.htm

[2] Syrie : Qui est dans le déni de la réalité ?
Le président al-Assad lance une solution politique de la crise en Syrie.
http://www.mondialisation.ca/le-president-al-assad-lance-une-solution-politique-de-la-crise-en-syrie/5318025

[3] Le CCCND veut-il remplacer la Coalition de Doha ? Par Louis Denghien
http://www.infosyrie.fr/actualite/le-cccndveut-il-replacer-la-coalition-de-doha/

 

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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 01:18

 

Mali : les dessous impérialistes
d’une intervention Franco-Américaine

Par Mireille Fanon-Mendes-France


.http://www.fruits-rouges.org/?attachment_id=1110

 

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« Au Mali, les menaces d’intervention américano-françaises [visent] à profiter de la déliquescence [de l'Etat] sous domination continue depuis les indépendances [afin de] réintroduire directement une présence militaire camouflée derrière des armées locales dont nul n’ignore l’insigne faiblesse»

 

L’écoute attentive du discours des deux candidats à la présidence des Etats-Unis a confirmé l’orientation stratégique de déclencher une nouvelle guerre, aux conséquences totalement imprévisibles, contre l’Iran. Dans ce but, l’establishment américain et ses médias n’hésitent pas à instiller l’idée que ce pays est sur le point de finaliser la bombe nucléaire. Dès lors serait un danger pour l’ensemble du monde mais particulièrement pour l’Etat d’Israël, dernier rempart moyen-oriental d’un Occident dont l’influence se contracte irrésistiblement et dont le modèle libéral est entré dans une crise terminale. 

Les Etats-Unis se posent en gardien de la paix et de la sécurité internationales. Ainsi qu’on a pu le voir en Irak où leur intervention a été imposée à la communauté internationale par le mensonge, en Afghanistan où celle-ci a été justifiée au nom de la démocratie et contre la situation faite aux femmes,  les Etats-Unis ont bien l’intention d’attaquer l’Iran dès que leur calendrier sera en cohérence avec celui de l’Etat d’Israël. Mais, entretemps, Washington ne perd pas de vue son objectif principal: contrer la progression globale de la Chine dans la grande guerre pour les ressources de la planète. Et dans ce conflit encore feutré mais qui pourrait se transformer en guerre chaude, l’Afrique est le continent de tous les enjeux.  Le rapport «Horizons stratégiques» publié par le Ministère français de la Défense, avril 2012, anticipe cette éventualité et s’inquiète du face-à-face Chine-Etats-Unis: « enfin, sans conduire à une logique bipolaire, le format de la relation sino-américaine devient, qu’on le souhaite ou non, l’enjeu de la gouvernance de demain ».

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C’est bien sous cet angle que doit être évaluée la situation du Mali et les menaces d’intervention américano-françaises. Il s’agit de profiter de la déliquescence d’Etats sous domination continue depuis les indépendances pour réintroduire directement une présence militaire camouflée derrière des armées locales dont nul n’ignore l’insigne faiblesse. Dans ce jeu géostratégique, le Mali devient otage d’une volonté des Etats impérialistes et de leurs soutiens. Ceux-ci souhaitent porter partout la guerre sans fin, de façon à interdire la progression d’une puissance adverse et, dans le même mouvement, d’éradiquer toute volonté des peuples à résister à l’ordre ultralibéral mondialisé construit sur la financiarisation et la militarisation. En répondant à l’appel à l’aide de son allié français désormais incapable, à lui seul, de gérer son pré carré africain, les Etats-Unis démontrent leur sens de l’opportunisme. La présence américaine dans le Sahel permet de contrôler directement l’accès à des ressources essentielles, l’uranium notamment, et de conférer une profondeur stratégique à leur action sur le continent et au Moyen-Orient.

Les Etats-Unis et Africom

La première étape pour les Etats-Unis qui avaient compris que l’ancienne puissance coloniale de l’Afrique francophone, la France, n’avait plus les moyens de jouer le rôle de soutien et de protecteur effectif des transnationales implantées pour capter les ressources naturelles indispensables à leur domination économique, était d’implanter des bases Africom.  Il y a six ans, les Etats-Unis, par le biais d’Africom, ont décidé d’un cadre militaire spécifique au continent afin de faciliter sa mise sous tutelle. Les Etats-Unis ont étoffé leur présence militaire, notamment par des bases plus ou moins secrètes sur l’ensemble du continent. C’est ainsi qu’Africom a commencé son installation au Mali par des programmes de formation à l’intention de quelque 6 000 soldats de l’arméemalienne, dans l’incapacité de contrôler le territoire parce qu’insuffisamment formés et armés.

Sous couvert d’une opération «Creek Sand», des militaires et des entrepreneurs américains sont arrivés au Mali pour des missions de renseignement. Par ailleurs, dès 2009, le Pentagone avait envisagé l’intégration dans l’armée malienne de  commandos américains mais aussi le survol du territoire par des avions de surveillance ressemblant à des avions de transport civil, mais cela a été abandonné. Enfin au moins partiellement[4], puisqu’en avril dernier, six personnes, dont trois soldats américains accompagnés de trois ressortissantes marocaines, ont trouvé la mort à Bamako lorsque leur 4×4 a plongé dans le fleuve Niger. Que faisaient-ils là ? Officiellement, les Etats-Unis avaient annoncé avoir suspendu toutes relations miliaires avec le gouvernement malien, à la suite du coup d’Etat du mois de mars.

Cet accident semble fortement confirmer le contraire: au nord Mali, des unités d’élite, investies secrètement dans des actions de contre-terrorisme visant officieusement Aqmi, étaient bien présentes et le sont probablement encore.

Une intervention militaire au Mali

La seconde étape consiste à préparer l’opinion publique internationale à une intervention au nord Mali au nom de la démocratie et de l’ordre constitutionnel, du patrimoine culturel mondial mis en péril par des terroriste islamistes et de la souffrance des populations, qui, rappelons-le, paient le prix fort de tout conflit interne ou  importé par ceux qui veulent imposer leur loi. Ces raisons méritent questionnement.

Sont à la fois mis en avant la situation humanitaire des populations du nord et du sud mais ne peut être omis que de nombreux partenaires, dont l’Union européenne, les Etats-Unis, la Belgique, le Canada, la France (1) et des institutions financières ont  décidé, au lendemain du coup d’Etat, de suspendre leurs aides au Mali, précipitant l’ensemble de la société malienne dans une pauvreté encore plus grande; cet «embargo» financier a été renforcé par un «embargo» politique. L’Organisation internationale de la Francophonie (2) a suspendu le Mali dès le 30 mars; l’Union Africaine (3)dès le 23 mars et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dès le 27 mars. Il aura fallu la quasi-certitude d’une intervention militaire pour que certaines instances reviennent sur leur décision de bannir le Mali de leur communauté internationale.

Le Président Hollande, quant à lui, revendique son droit à délivrer les otages –cela semble compter bien peu- mais surtout à protéger les intérêts français. Pour mieux faire accepter une intervention militaire, il cache des intentions néocoloniales partagées derrière le besoin d’une intervention pour « éradiquer le terrorisme dans l’intérêt de ce pays, de l’Afrique et de la stabilité du monde». Certes, l’Islam radical –désigné globalement et sous nuances par le terme « terrorisme » pour conditionner l’opinion– dispose de bases dans le Sahel, sur les routes du pétrole, du gaz et de l’uranium, mais ne soyons pas naïfs, son émergence et sa consolidation ont bien été favorisées –notamment par les Saoudiens et les Qataris- pour servir les intérêts des Occidentaux et particulièrement ceux des Américains. Cette consolidation des positions des fondamentalistes correspond au vide institutionnel que l’Etat malien déliquescent a laissé s’installer dans la région. Les Jihadistes font la loi et assurent une sorte de service public (par la distribution d’eau, de vivres et de médicaments) là où des potentats disposaient de manière régalienne du réel pouvoir d’Etat. La lutte contre le terrorisme est l’argument rhétorique pour justifier la mise sous tutelle du Mali et faire main basse sur les ressources naturelles de cette région du monde dont les multinationales veulent s’arroger le monopole. On ne peut, bien sûr, ignorer que nombre de citoyennes et de citoyens maliens souhaitent, eux aussi, la fin de l’Islam radical et des exactions qui l’accompagnent sur leur territoire.

Les Maliens, dans leur ensemble, désirent vivre en assumant leur droit à l’autodétermination, leur droit à disposer pleinement de leurs ressources naturelles et leur droit à choisir librement leur représentation politique sans qu’un pays, ancien ou futur colonisateur, vienne leur dire ce qui est bon pour eux, au nom de la « responsabilité de protéger » et/ou la démocratie mais surtout au nom de la lutte contre le terrorisme.

Le Président français n’hésite pas, pour se doter d’une « légitimité » moins discutable et pour convaincre les derniers récalcitrants, à affirmer qu’il s’agit de « casser un processus fondé sur le trafic de drogue, d’armes, d’êtres humains qui risque de déstabiliser l’ensemble de la région (…) ». Mais qui contrôle et à qui profite exactement le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains?

Le Mali ne possède pas d’armes de destruction massive mais sur son territoire se retrouvent tous les ingrédients pour que les Occidentaux s’autorisent à intervenir au nom de ce qu’ils considèrent comme leur mission depuis l’époque où ils ont foulé, pour la première fois, d’autres terres que les leurs. Leur mission imprescriptible et immuable est de « sauver leur monde »; la lutte de la Civilisation (ou de l’Axe du Bien) contre le terrorisme est une des nouvelles dénominations du crédo impérialiste. Et comme le veut l’usage, le moyen d’imposer les lumières et la Civilisation, par essence, est la guerre…

Le rapport «Horizons stratégiques» permet de constater que, d’une part, même si le Président de la France change, les relations coupables de la Françafrique perdurent, le néocolonialisme vit encore de beaux jours. Une fois élu, rien ne change alors que le candidat Hollande avait claironné, durant sa campagne, qu’il allait tout changer. D’autre part, ce rapport pointe un possible affaiblissement de la sphère occidentale ce qui renforcerait encore plus le besoin en sécurité globale « dont les Etats-Unis continueraient d’assurer la maîtrise d’ouvrage (…) » avec  « la possible émergence d’un référentiel unique en matière de contrat opérationnel et, surtout, un processus décisionnel maîtrisé de plus en plus étroitement par les États-Unis ». En toute objectivité, les rédacteurs du rapport, envisagent qu’« indirectement donc, l’autonomie de nos décisions relatives à notre environnement international de sécurité pourrait être régulièrement mise à l’épreuve d’ici 2040 », particulièrement si « un retrait de la présence militaire américaine en Europe » n’était « pas suivi d’une stratégie concertée entre Européens sur les modalités de la sécurité du continent » ce qui « aurait des effets néfastes pour la stabilité de la région ».

Construction d’une alliance militaire

Se pose, à l’heure actuelle, la question des alliances pour mener cette guerre dont les premières victimes seront les Maliens eux-mêmes, mais aussi les Mauritaniens, les Nigériens, les Burkinabais, les Algériens avec des conséquences évidentes pour les Guinéens, les Ivoiriens et les Sénégalais. Autant dire que toute l’Afrique sahélienne et de l’ouest pourrait s’embraser et s’enfoncer dans une guerre sans fin à l’instar de celles menées en Irak et en Afghanistan.

La CEDAO, malgré les orientations bellicistes qui lui sont dictées par ses mentors parisiens, n’a ni les moyens humains ni matériels pour mener une intervention lourde et complexe. Sous forte influence, pour ne pas dire sous la conduite directe, de l’ex-métropole, elle a donc recherché un soutien extérieur, obtenu à l’issue du vote à l’unanimité de la Résolution 2071 adoptée par le Conseil de sécurité, considérant notamment que « la situation au Mali constitue une menace contre la paix et la sécurité internationales » et qui « se déclare prêt à donner suite à la demande des autorités de transition maliennes qu’une force militaire internationale prête son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du Mali ». Reste à savoir qui participera à cette force internationale qui à terme devrait, selon les termes du Secrétaire général des Nations Unies, « élaborer une stratégie globale portant sur les problèmes transfrontaliers du Sahel : les armes, les réfugiés et le terrorisme »?

Afin de délimiter les contours de cette force, le gouvernement transitoire du Mali a, maintenant un peu moins de 45 jours pour définir, en liaison avec ses partenaires de la CEDAO et de l’Union africaine, un « concept d’opération » -conditions concrètes de l’aide extérieure, modalités du déploiement sur le terrain, forces venant de différents pays. Ce n’est qu’à l’issue de ces 45 jours, qu’une autre résolution autorisera le déploiement de la force.

La réunion, tenue dans le cadre du Conseil européen -18 et 19 octobre à Bruxelles-, semble avoir précisé le cadre de cette force qui devrait prendre modèle sur l’Amisom- mission de l’Union africaine en Somalie- qui, soutenue  par l’European Union Training Mission Somalia  -EUTM Somalia- aurait contribué à arrêter les jihadistes Chebabs en Somalie. Il s’agit là d’une interprétation optimiste. Même si les Chebabs somaliens sont en recul, la guerre dure en Somalie et la paix n’est pas à l’ordre du jour, le pays est toujours en état de guerre civile.

Il est, dès lors, pour le moins curieux de se revendiquer d’un modèle qui n’a pas fait ses preuves et dont la fin de la « formation » ne prendra effet qu’en décembre 2012, date à laquelle près de 3 000 soldats somaliens auront été formés par quelque 675 instructeurs européens.

La mission de formation au Mali (Micema) compte 3 000 hommes environ. Elle devrait contribuer à la réorganisation et à l’entraînement des forces de défense maliennes et se trouver sous mandat de l’Union africaine et de l’ONU. La France, la Grande-Bretagne et l’Espagne ont accepté d’y participer,  l’Italie, la Belgique aussi, l’Allemagne vient de se décider; seuls la Pologne et les pays nordiques font encore attendre leur décision.

Mais il est bien évident que la force de la Cedeao avec ou sans l’appui logistique de l’Otan ne suffira pas. Dans l’appel des acteurs, sur ce champ martial un des protagonistes essentiels semble renâcler.

Une inconnue de taille

Il reste en effet une inconnue de taille et dont dépendent l’entrée et l’issue de cette guerre: l’Algérie va-t-elle accepter de participer à cette force? Jusqu’à présent, elle a refusé toute intervention militaire  hors de ses frontières. De plus les Algériens qui connaissent bien la région et les autres acteurs estiment que 3 000 hommes, dans un théâtre d’opérations de plus de 8 000 km2 et face à une guérilla déterminée et soutenue par les populations Touaregs, sont loin de constituer une force suffisante. Il est indispensable pour les Algériens d’identifier précisément les groupes de guérilla et d’établir une distinction nette entre subversion jihadiste, incarnée par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Aqmi, et le groupe militaro-politiques, Ançar Eddine et le Mouvement national de libération de l’Azawa (Mnla), qui ont un réel ancrage dans les populations locales. Dans une optique de guerre indifférenciée, l’adversaire mènera une guerre d’usure qu’il gagnera à coup sûr contre une formation militaire telle que la pense la Cedeao, qui ne connaît pas, non plus, le terrain saharien. Les groupes armés s’appuieront sur la population locale, des Touaregs, pour qui une armée africaine équivaut à une force d’occupation étrangère. A l’heure actuelle, l’Algérie, après avoir pondéré son avis, accepterait, selon le très influent service de renseignement algériens, le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), d’offrir un appui logistique à la future force africaine d’intervention dans le nord du Mali.

L’Etat algérien entretient de bons rapports avec les Etats-Unis mais sait aussi qu’il suscite la convoitise à cause de ses propres ressources et de sa position géographique qui ouvre les portes vers le Sahel avec ses richesses énergétiques et son potentiel souterrain.

L’Algérie se montre hésitante mais il n’échappe à personne que dans la région, c’est le seul Etat, disposant d’une armée puissante et équipée, capable d’envisager une confrontation de longue haleine avec les rebelles, même si elle sait que cela reste risqué. Dès lors, ceux qui s’auto-désignent comme « communauté internationale », essentiellement les Occidentaux du G5 (Etats-Unis, Japon, Grande-Bretagne, Allemagne et France), s’impatientent: au premier chef la France et elle le fait savoir.

La fabrication de l’ennemi de l’intérieur

Pour ne pas être exclue des richesses à prendre et qu’elle n’a pas su garder mais aussi pour montrer sa participation active à l’Axe du Bien tel que pensé par George W. Bush, la France, après avoir œuvré en vue du vote de la résolution 2071, mène, sur son propre territoire, une guerre multiforme contre les terroristes, les jihadistes, les islamistesfanatiques, …, laquelle parfois, à la lumière des « unes » de certains hebdomadaires, ressemble ni plus ni  moins à une guerre contre l’Islam, prolongement et succédané de la guerre perdue d’Algérie. Une guerre policière mais aussi idéologique, psychologique et très lourdement médiatique.

Dans ce combat oblique où l’ennemi n’est pas seulement le terroriste armé mais celui qui proclame sa différence, la République n’hésite pas à recourir à l’arsenal des stigmatisations néocoloniales et à la diabolisation de l’étranger inassimilable. La méthode est éprouvée mais la République ne veut pourtant, à aucun titre, en assumer les origines collaborationnistes et coloniales. La France des élites laisse (ou pousse) une partie de son opinion dériver vers une représentation européo-centrée qui désigne l’Autre, l’Etranger en tant que responsable de l’errance politique des représentants politiques (y compris ceux au gouvernement), du délitement de la pensée intellectuelle et d’une crise sociale, économique et finalement morale et culturelle. Il est aujourd’hui admis et considéré comme absolument normal de réécrire une « histoire » plus « politiquement correcte », basée sur une conception raciste ou ethnoculturelle du monde. Ce prisme réducteur et dangereux est de plus en plus présent dans le champpolitique. C’est ainsi que l’on entend les intellectuels organiques du libéralisme au pouvoir distiller à longueur de colonnes et sur tous les plateaux de télévision les thématiques de l’arabophobie et de l’islamophobie (5). Le racisme se fond aujourd’hui dans un ensemble de mécanismes d’exclusion et d’infériorisation qui semblent fonctionner de manière autonome, sans que personne n’ait à s’assumer explicitement raciste mais où tous comprennent le langage le code de l’exclusion. Les superstructures idéologiques d’Etat nourrissent l’exclusion par des stigmatisations essentialistes. De « l’homme noir qui n’est pas entré dans l’histoire » à une laïcité de combat, l’essentialisme est bien l’habit neuf d’un vieux discours. Les hiérarchies ontologiques visent à différencier irrémédiablement pour mieux exploiter.

Dans un climat de xénophobie ascendante et d’émiettement social, le racisme est vécu au quotidien, pèse fortement sur les constructions identitaires des individus et vient de manière, ô combien opportune pour le système, transcender les clivages de la misère et les logiques d’exclusion qui concerne des catégories croissantes de Français. En ce sens la figure sociale de l’Algérien, en France ou en Algérie, pour les Français n’a pas changé depuis la colonisation.

On peut affirmer que la raison de ce racisme tient au fait que ces représentations ont précédé les Français issus de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, au-delà même de la période coloniale. C’est ainsi que la reprise du thème du « racisme anti-blanc » par un parti de droite « républicain » est révélatrice de l’imprégnation d’un discours essentialiste directement hérité de la colonisation et de la guerre d’Algérie. On le sait, le soi-disant racisme anti-blanc est la première ligne de défense du racisme réel, celui des colonisateurs et des exploiteurs.

Comment émerger d’un passé traumatique et visiblement indépassable? La question est d’autant plus complexe qu’elle renvoie irrésistiblement aux enjeux actuels du débat sur l’immigration et à l’enracinement dans la société de jeunes Français issus de minorités « visibles ». C’est sur ce terreau nauséabond que l’on voit des intellectuels -presque toujours- d’origine algérienne désignés (6) à la vindicte au prétexte qu’ils feraient l’apologie du « racisme anti-blanc ». Apparaît dans l’espace politico-social la désignation de responsables des errances d’une société qui se réveille chaque jour un peu plus raciste, chauffée à blanc par ses médias engagés à des degrés divers dans la défense de l’Etat d’Israël et du mouvement sioniste, reprenant à son compte les délires racistes datant de la lutte de libération nationale de l’Algérie. Cette accusation n’est pas sans lien avec la guerre programmée au Mali et l’éventuelle agression de l’Iran.

Il s’agit pour ceux qui dominent et qui veulent pérenniser cette domination au nom des multinationales et des banques de désigner ceux qui empêcheraient ou leur « paix » et leur « sécurité internationales » ou leur « cohésion sociale ». Leur volonté de porter la guerre au Mali, certes au nom de la libération du nord de forces rétrogrades, ce que désirent de nombreux Maliens, n’est pas sans lien avec ce que le rapport « Horizons stratégiques » cité plus haut dit de la peur que suscitent, chez les Occidentaux, la résurgence puissante du panafricanisme et la volonté de certains Etats africains d’assumer leur souveraineté sans « tuteurs ». De nombreux intellectuels et politiques du continent font entendre leur désir d’être débarrassés de certains des accords bilatéraux qui les maintiennent dans un statut de soumission –militaires, policiers, économiques ou portant sur les migrations. Ces revendications successives sont, pour les anciens colonisateurs, inacceptables. Ce n’est pas pour rien que les vigies occidentales scrutent avec angoisse les révoltes arabes. Les centres néocoloniaux craignent bien trop la prise en main du processus de libération de la dictature par le mouvement social. Outre la fabrication aéroportée d’une révolution assujettie comme en Libye, les Occidentaux, forts de leurs relais saoudiens et qataris, poussent leurs pions et tentent d’influer les luttes internes comme en Tunisie, où certains se délectent de la montée de l’Islam obscurantiste et des faux débats autour de valeurs morales qu’il introduit pour détourner les populations tunisiennes des réalités économiques et politiques de la domination et de l’exploitation.

Le bombardement envisagé sur l’Iran procède de la même logique. Il s’agit de mettre à l’index ceux qui s’opposent à l’ordre du monde impérialiste et de les exclure de la communauté internationale; tout comme il s’agit d’exclure de la société ceux qui dénoncent la droitisation de la société française. Il s’agit pour les dominants d’utiliser des instruments de répression politico-idéologique et de remise en cause des droits politiques et civils.

Les Etats-Unis et leurs alliés assument pleinement la logique du dit « choc des civilisations », entre Etats mais aussi entre citoyens d’un même pays, en légitimant l’état d’exception international mis en place par les puissants contre les peuples.

Terrorisme versus paix et sécurité internationales

La plus grande menace à la paix et à la sécurité internationales se trouve dans la violence des pays occidentaux, spécialement des Etats-Unis et de leurs alliés européens qui violent systématiquement le droit international et la Charte des Nations Unies, sous couvert de lutte contre le terrorisme, comme c’est le cas en Irak, en Afghanistan, au Soudan, à Cuba, en Haïti , en Serbie, en Côte d’ivoire et bientôt au Mali.

L’exemple le plus caractéristique est celui de la Palestine qui, depuis plus de soixante ans, est exilée –aussi bien sur son territoire qu’à l’international -par une « communauté internationale »- réduite au G5 occidental: il maintient l’ensemble des Palestiniens exclus des normes impératives du droit international et du droit humanitaire international mais aussi du droit à leurs droits.

Cette communauté d’alliés qui, en protégeant l’Etat israélien et en le laissant commettre des crimes de guerre, toujours impunis, contribue décisivement à la violation des normes impératives du droit international et, surtout joue le rôle de courroie de transmission d’un projet et d’un modèle politique, idéologique et économique qui vise à l’instauration d’un ordre international fondé sur la guerre sans fin, la discrimination, l’apartheid, la force, la domination des peuples et la violence.

Comme cela a été le cas en Libye où l’intervention de l’Otan a été possible grâce à l’injonction paradoxale portée par ceux qui ont voté la résolution 1973, ils affirment d’un côté, « leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de la Jamahiriya arabe libyenne » et de l’autre envoient des forces armées pour obtenir plus rapidement l’assassinat en direct de Kadhafi en dehors de toute légalité internationale au regard de la Charte des Nations Unies, laissant le pays dans une situation de grave déstabilisation.

La vraie menace à la paix internationale est la pauvreté généralisée des populations du Sud, le pillage de leurs ressources naturelles par les sociétés transnationales et les guerres qu’elles déclenchent pour pérenniser leur hégémonie ou prévenir l’intrusion du nouveau concurrent chinois. C’est bien dans la réalité de la misère généralisée et organisée par la mondialisation libérale que peuvent être définis les ressorts profonds du terrorisme et des idéologies du désespoir. L’impérialisme et ses relais locaux ont, traditionnellement, utilisé pour leurs propres aventures et toujours à leur avantage les mouvements fanatiques apolitiques et les desperados qu’ils subjuguent. Les médias omettent de le rappeler mais le terrorisme islamiste contemporain est né en Afghanistan pour contrer l’Union soviétique. Ce terrorisme, financé par les Saoudiens et soutenu à bout de bras par les Américains et leurs alliés, a fini par avoir raison de l’armée rouge et a précipité l’effondrement de l’URSS. On le voit, hier instrument commode et efficace, le terrorisme islamiste est aujourd’hui un épouvantail tout aussi opérant. Le terrorisme, conséquence du désespoir que l’ordre injuste impose aux peuples, est aussi un instrument entre les mains des architectes de la mondialisation libérale.

Au Mali, en France, aux Etats-Unis mais aussi dans de nombreux autres pays, le terrorisme islamiste est un argument fondamental dans la justification des aventures bellicistes de l’impérialisme et des atteintes aux libertés dans les sociétés occidentales elles-mêmes. La guerre globale et éternelle contre l’islamisme alimente un discours raciste qui permet de détourner l’attention des populations des pays industrialisés confrontées à une crise économique majeure. La libération de l’impensé raciste occupe une place centrale dans le discours politique « décomplexé » par temps de chômage généralisé et de creusement sans précédent des inégalités. En Europe comme en Afrique.

Mireille Fanon-Mendes-France

experte à l’ONU et présidente de la Fondation Frantz Fanon.

9 November 2012   

source :  bamada.net


(1) Sur le site du MAE, « Depuis le coup d’Etat du 22 mars, la France a suspendu toutes ses coopérations régaliennes avec le Mali. Elle maintient son aide en faveur de la population, en particulier l’aide alimentaire, ainsi que la coopération en matière de lutte contre le terrorisme. »http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo/mali/la-france-et-le-mali/

(2) Communiqué du 30 mars 2012  dans lequel le Conseil permanent de la Francophoniea décidé « la suspension de ce pays des instances francophones, y compris la suspension de la coopération multilatérale francophone à l’exception des programmes qui bénéficient directement aux populations civiles et de ceux qui peuvent concourir au retour à l’ordre constitutionnel et au rétablissement de la démocratie ».

(3) Communiqué du 23 mars dernier transmis par Paul Lolo, président du Conseil de paix et de sécurité de l’organisation panafricaine: «Le Conseil a décidé que le Mali devrait être suspendu sine die de toute nouvelle participation jusqu’au retour effectif de l’ordre constitutionnel».

(4) Conférence de presse tenue à l’Elysée lors de la venue du Secrétaire général de l’ONU

(5) A ce sujet, lire Thomas Deltombe, L’Islam imaginaire (Editions  La Découverte), octobre 2007 et Sébastien Fontennelle et alii,  Les Editocrates (Editions La Découverte) 2009

(6) Houria Bouteljda, porte-parole du Parti des Indigènes de la République ;www.indigenes-republique.fr/bloghouria et Saïd Bouamama, sociologue, animateur du Forum de l’Immigration et des Quartiers populaires ; dailynord.fr/2012/10/36389/

 

Mali : les dessous impérialistes d’une intervention Franco-Américaine

 

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Un point de vue africain anti-impérialiste

26 janvier 2013, par Comité Valmy

Ferñent / Mouvement des Travailleurs Panafricains-Sénégal

« Union libre des peuples libres d’Afrique. Solidarité internationaliste des travailleurs »
Alors qu’officiellement on faisait croire que l’ONU avait été saisie d’une intervention militaire « africaine », voilà que soudain le président Français Hollande lance sa guerre sous le nom de Serval au Mali. Sarkozy avait fait exactement la même chose en Côte d’Ivoire, là aussi pendant qu’officiellement le mandat onusien et de la force (...)
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Al-Qaïda sert d’écran de fumée à la recolonisation de l’Afrique du nord par l’OTAN

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De plus en plus de pays occidentaux s’impliquent directement ou indirectement dans le conflit au Mali, et les interrogations sont de plus en plus nombreuses sur leurs motivations. Le journaliste Neil Clark explique ici à RT, que l’intervention a « uniquement des raisons économiques ».
Neil Clark
Lundi 21 Janvier 2013


Al-Qaïda sert d’écran de fumée à la recolonisation de l’Afrique du nord par l’OTAN
Plusieurs pays occidentaux ont déjà proposé leur aide à la France, laquelle va renforcer sa force militaire jusqu’à 2500 soldats la semaine prochaine.

Le Royaume-Uni fournit une assistance logistique aérienne, tandis que les États-Unis fournissent des systèmes de surveillance et une aide dans le renseignement.

Washington a également annoncé qu’il allait fournir des avions de transport pour les troupes françaises et qu’il était envisagé d’envoyer des avions ravitailleurs pour les avions de combat français.

Le Canada soutient également l’intervention militaire en cours en envoyant un avion de transport. Le pays fournit également une contribution indirecte par des formations au contre-terrorisme dans le Niger voisin.

L’Italie est prête à fournir un soutien logistique pour les opérations aériennes, mais elle ne rejoindra pas les troupes françaises sur le terrain. Le ministre italien de la défense, Giampaolo Di Paola, a déclaré au Sénat ce mercredi que l’offre de l’Italie était uniquement limitée à des opérations aériennes.

Le journaliste du Guardian, Neil Clark a déclaré à RT qu’il était persuadé que des raisons économiques étaient derrière chaque aventure militaire occidentale de ces 30 dernières années – et le Mali n’était pas une exception.

RT : Le Royaume-Uni soutient cette campagne militaire française au Mali avec des fournitures en armement et plusieurs otages britanniques ont été tués en Algérie. Jusqu’à quel point pensez-vous que le public britannique et les politiciens sont prêt à s’engager ?

Neil Clark : Je pense que le public est très préoccupé, parce que ce qui s’est passé ici, c’est que David Cameron, qui a passé la majeure partie de l’année dernière à encourager les rebelles islamistes en Syrie, a maintenant adopté la ligne selon laquelle les rebelles islamistes au Mali sont le plus grand danger pour le reste du monde et que nous devons intervenir, malgré les conséquences prévisibles pour la Grande-Bretagne. Et je pense que c’est une politique tout à fait erronée. Malheureusement, l’élite politique en Grande-Bretagne semblent être toute entière derrière la politique de Cameron, ce qui est très inquiétant. Mais je pense que le public est très préoccupé par ce qui se passe.

RT : Qu’en est-il pour le Royaume-Uni ? Qu’est-ce qui pousse Londres à soutenir la France ?

NC : C’est très intéressant, parce que si on repense à 2011, c’était des gens comme David Cameron et William Hague qui étaient ceux qui criaient le plus fort et qui étaient les plus agressifs pour déposer le colonel Kadhafi. Et maintenant, les mêmes personnes, Cameron et Hague, disent que nous devons nous impliquer au Mali pour y réprimer les groupes d’al-Qaïda. Et il y a donc une contradiction réelle ici, une véritable hypocrisie. Pourquoi la lutte contre Al-Qaïda en Afrique serait la tâche la plus urgente ? Pourquoi devons-nous jouer un rôle actif dans la chute de dirigeants ? Et qu’est-ce qu’il y a derrière tout cela pour la Grande-Bretagne ? Je pense que ce qui se passe, c’est que cette menace d’al-Qaïda est utilisée comme un écran de fumée pour la recolonisation de l’Afrique du Nord par les forces de l’OTAN, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis.

RT : Pensez-vous que c’est pour cela qu’ils ne tiennent pas compte de la montée en puissance d’Al-Qaïda en Syrie ?

NC : Tout à fait ! Parce que, bien sûr, l’un des plus grands mythes dans les relations internationales, c’est que les puissances occidentales étaient comme un seul homme contre al-Qaïda toutes ces 20-30 dernières années. Ce n’est pas vrai. Elles utilisent la menace d’al-Qaïda, dans certaines circonstances pour envahir certains pays comme l’Afghanistan. Mais ailleurs, elles peuvent effectivement soutenir al-Qaïda pour renverser des régimes laïques, comme en Syrie et en Libye. Ça prend des allures de monstre de Frankenstein, et bien sûr, tout remonte à l’Afghanistan dans les années 1980, quand al-Qaïda et des groupes islamistes radicaux ont été utilisés par l’Occident pour aider à chasser l’Armée rouge. Et cela fait partie de la politique.

RT : Jusqu’où l’implication britannique en Afrique du Nord pourrait-elle aller – et quelle réaction pourrait-il y avoir ?

NC : Je pense que nous allons nous enfoncer de plus en plus, parce que la semaine dernière, David Cameron nous a dit que nous ne pouvions pas laisser les islamistes prendre le pouvoir au Mali. Bien qu’il ait contredit ces commentaires quelques jours plus tard, en disant que ça n’avait pas vraiment d’importance si les islamistes prenaient le pouvoir au Mali… Donc, j’ai vraiment peur. Je veux dire que les néo-conservateurs n’ont pas obtenu leur guerre contre la Syrie, mais que maintenant il semble que nous avons tous à appuyer cette intervention contre le Mali.

RT : L’Afrique a beaucoup de ressources naturelles inexploitées. Quels pays semblent plus intéressés à gagner et peut-être à élargir leurs intérêts là-bas ? Et comment ces intérêts peuvent-ils se percuter ?

NC : Très probablement, car je pense bien évidemment que selon le point de vue de M. Hollande – l’économie est en très mauvais état en France – il espère qu’une intervention réussie au Mali augmenterait sa popularité à l’intérieur. C’est aussi la question de l’uranium et de la façon dont la France a besoin d’uranium. Et le Mali est un grand producteur d’uranium. Il y a des ressources là-bas. Donc, je pense que la France – c’est très clair – a des raisons économiques. Et je pense que des raisons économiques sont derrière chaque intervention occidentale de ces 30 dernières années.

Si nous regardons en arrière – les attaques contre la Yougoslavie, contre la Syrie, la guerre en Libye – tout cela était habillé comme des interventions humanitaires. Mais il n’en était rien. Ce sont des interventions économiques. Et l’Occident veut les ressources, l’Occident veut prendre le contrôle des ressources dans cette région. Et je pense que l’OTAN va s’installer en Afrique du Nord. Je pense que c’est clairement de cela dont il est question La menace d’al-Qaïda est instrumentalisée de telle sorte que l’OTAN, après son départ d’Afghanistan, ira se déployer en Afrique du Nord.


Russia Today

Article original en anglais :
http://rt.com/news/mali-interventio…

Traduction : Info-Palestine.eu - al-Mukhtar

http://www.mondialisation.ca/al-qaida-sert-decran-de-fumee-a-la-recolonisation-de-lafrique-du-nord-par-lotan/5319872?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=al-qaida-sert-decran-de-fumee-a-la-recolonisation-de-lafrique-du-nord-par-lotan http://www.mondialisation.ca/al-qaida-sert-decran-de-fumee-a-la-recolonisation-de-lafrique-du-nord-par-lotan/5319872?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=al-qaida-sert-decran-de-fumee-a-la-recolonisation-de-lafrique-du-nord-par-lotan

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Mali : De la guerre humanitaire au probable pillage économique.

Publié le 26 janvier 2013

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drapeau-maliDerrière les plis de l’actualité, les non-dits, l’escroquerie intellectuelle et médiatique, la ruse et le mensonge, de cet impérialisme meurtrier, accompagné toujours d’un discours humanitaire, qui est entrain de vouloir rééditer ses exploits passés, il faut dire non. Des amis Maliens, sensibles à la propagande, n’ont pas hésité à me traiter de tous les noms d’oiseaux. Mais, derrière cette façade triturée du bien se cache en fait, le bruit et la fureur. Le refus permanent de tendre la main, le diktat, la violence et le perpétuel logos morbide et mortifère. 

Il n’est pas utile de revenir ici sur les exploits des prêcheurs de haine qui s’habillent d’oripeaux élogieux pour semer la misère, la détresse et la mort. Pour ceux qui ont suivi mon débat tout à l’heure sur la radio suisse Kanal K, mon interlocuteur n’a pas hésité à me dire qu’on m’offrira un logis chez les Touareg. Pire, il a nié même le fait qu’un problème touareg existe, en arguant même que l’Azawad était une fabrication. C’est triste. Comment peut-on prôner la paix en cherchant à diviser ? Je m’interroge.

Les différents Gouvernements maliens qui se sont succédés n’ont jamais tenu en compte le cas de cette région où il manque tout. On peut comprendre les alliances avec des islamistes. La France n’a-t-elle pas fait la même chose pour évincer le frère Guide Mouammar Kadhafi en s’alliant avec Aqmi  ? Passons.

Encore heureux d’entendre les autorités françaises annoncer que l’aéroport de Gao est entre leurs mains et l’armée malienne. Personne, ici ou là, ne veut de ces djihadistes qui veulent tout imposer aux autres. La France doit être logique dans sa lutte supposée contre le terrorisme. Comment la France peut-elle, aujourd’hui, parler d’humanitaire avec ses exploits en Libye ? Avec un tel parcours jonché de macchabées, il serait plus intelligent de se taire sur le dossier syrien et rechercher la paix au lieu d’attiser les tensions en mettant de l’huile sur le feu.

La France mène une guerre sans réel combat. Après des bombardements, les djihadistes quittent les villes et les armées française et malienne s’y installent. Des escarmouches ? Il n’y en a pas vraiment. Comment ne pas attester que ces islamistes sont des alliés de la France ? Ce pays colonialistes, après avoir installé le chaos dans le sahel, justifiera l’installation d’une base militaire pour protéger ledit sahel. On connaît la chanson. Après, les multinationales s’installeront.

Les islamistes ont bien aidé la France à s’installer définitivement au Mali. La re-colonisation est en marche. Chiche…

 

http://allainjules.com/2013/01/26/mali-de-la-guerre-humanitaire-au-probable-pillage-economique/

 

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touareg_kalyle.jpg

Touaregs libyens le 6 avril 2011. Reuters/Zohra Bensemra

http://www.slateafrique.com/84997/en-cours-sahel-mali-algerie-les-frontieres-touaregs-
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La France casse du touareg au Mali – Partie 1

CJ_napoleon-3,5cmPar Menthalo – Ceux qui ont des actions chez AREVA, dans les mines de Cuivre et les mines d’Or AngloGold Ashanti, RandGold ou IAMGold peuvent se réjouir, le chef d’état-major du Président de la République sous Sarkozy, maintenu à son poste par François Hollande, dépense désormais les impôts du contribuable français pour améliorer vos dividendes. Après s’être piteusement planté en Syrie, pour tenter en vain de renverser Bachar al Assad, le chef d’état major de l’Elysée tente de redorer son blason au Mali, oubliant qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

Cet ancien directeur du renseignement militaire est pourtant secondé dans sa tâche par tout l’appareil de propagande médiatique de la Ploutocratia Inc et ce depuis des mois. En effet souvenez-vous de ces reportages à la télévision ou dans vos journaux ( l’Express Nouvel Obs Libé  Figaro LeMonde) sur ces terroristes islamistes Al Quaida au Maghreb détruisant les mausolées sacrés de Toubouctou. Cela a un côté « déjà vu » de campagne de propagande américaine en mars 2001, montrant les talibans détruisant les bouddhas géants classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, exactement 6 mois avant l’invasion de l’Afghanistan.  Même schéma,  même mise en scène, mêmes agents provocateurs, même timing, mêmes agents de propagande médiatique. Quel manque d’imagination !

Nous allons voir qu’il y a un lien intime entre la politique militaire néo-coloniale de la France et Gringott’s Bank International Ltd.

carte-mali

Alors que pour faire voler un hélicoptère de l’armée française, il faut en désosser deux pour faire voler le troisième, l’Etat Major envoie plus de moyens au Mali qu’il n’y en a aujourd’hui en Afghanistan. 2500 hommes, dont 1400 sont déjà sur place, 4 rafale, 6 mirages 2000, 5 avions ravitailleurs, 2 mirages F1 de reconnaissance + 6 rafales mobilisables actuellement sur Abu Dhabi, sans même parler de la cavalerie blindée ou des hélicos. Alors que toute l’Europe se serre la ceinture, le chef d’Etat Major dépense allègrement 400.000 € par jour de l’argent des contribuables pour aller chasser le « pas-nous-pas nous » et le touareg  au Mali.

L’Empire du Mali

Sahara_Mali

Comme on peut le voir sur ces cartes, les frontières du Mali et des pays voisins ont été dessinées par des cartographes occidentaux à la règle, sans tenir compte des peuples (et surtout des ETHNIES), de l’histoire ou de la géographie. La carte de gauche montre l’étendue du Sahara, une zone aride et semi-aride constituée pour partie d’ergs, vastes dunes de sable, de déserts de rocailles (les regs), avec quelques massifs montagneux. Du fait de sa très faible pluviométrie, le Sahara est peuplé historiquement de peuples nomades berbères, appelés numides (nomades) ou maures dans l’antiquité, dont la plus grande partie est aujourd’hui le peuple touareg. A droite, la carte montre que l’hydrographie a joué un rôle déterminant pour l’ensemble des populations sédentaires. Le fleuve Niger, le troisième plus long fleuve d’Afrique après le Nol et le Congo, arrose Guinée, Côte d’Ivoire, Mali,  Niger et Nigéria. Son nom  ne vient pas de niger (noir en latin), mais de son appellation en langue touareg « gher n gheren«  , le fleuve des fleuves, abrégé en « ngher » dans l’usage courant notamment à Toubouctou. Comme partout ailleurs, ses plaines alluviales ont vu se développer une population sédentaire d’agriculteurs. Au cours des siècles, en période de sécheresse prolongée, les touaregs faisaient de rapides incursions guerrières, les razzias,  chez leurs voisins pour piller vivres, richesses et esclaves. Le peuple touareg a été celui qui a le plus longtemps résisté à la colonisation française. Leur soumission ne s’est faite qu’au début du XXieme siècle. Les Français ont cherché à sédentariser les « nobles guerriers du désert » pour mieux les contrôler, mais à intervalles réguliers, ceux-ci reprennent les armes en se moquant des frontières, en Mauritanie, au Maroc, en Algérie, au Tchad… ou au Mali.

Le Niger est, comme toute grande vallée fluviale, un axe routier par lequel se développaient les échanges commerciaux.  En 1230, un chef de tribu va coaliser ses voisins et à la tête de 10.000 cavaliers va conquérir les états voisins, créant l’Empire du Mali. Ses fabuleuses richesses en or, ivoire et poivre notamment, vont permettre des échanges fructueux avec l’Arabie, l’Egypte et l’Occident. Un siècle plus tard, en 1324, l’Empereur du Mali, Kankou Moussa, partant en pèlerinage à la Mecque, avec une suite de 60.000 homme et 12.000 esclaves, va provoquer indirectement le krach monétaire de 1345. En effet,  il emporte avec lui  80 chameaux chargés d’or, soit près de 20 tonnes, qu’il va distribuer très largement sur sa route. Surpayant tous les biens nécessaires à sa suite nombreuse, il va provoquer une très violente inflation sur son passage et dévaloriser l’or. Cet événement historique arrive juste après que les banquiers vénitiens aient amené leurs homologues italiens génois et florentins à passer à l’étalon or. Ce brusque afflux de métal jaune va changer le rapport de rareté et faire basculer le ratio or/argent, provoquant un krach monétaire et l’effondrement économique de 1345. (cf « Histoire de l’Argent » tome I)

Tour à tour, les arabes, les génois, les portugais puis les anglais vont chercher à maîtriser ce commerce de l’or de cette zone de l’ouest africain que les anglais baptiseront la côte de l’or. L’Empire colonial français va se tailler la part du lion dans cette région. Sénégal, Côte d’Ivoire, Cameroun, Mali, Burkina Faso, Niger, Algérie, Maroc. La décolonisation des années 60 va amener chacun de ces pays à avoir des parcours néo-coloniaux différents. Le 22 septembre 1960, le Mali accède à l’Indépendance et sous l’impulsion de son président Modibo Keïta se tourne vers le socialisme. Déjà en 63-64, les touaregs veulent faire sécession. Rompant avec la France, le nouveau président crée le Franc Malien,

imprimé dans les pays de l’est, mais le peuple n’a pas confiance dans cette monnaie et préfère le Franc CFA, monnaie des échanges avec les pays voisins. Lors de sa deuxième dévaluation en 1967 (50%), le mécontentement va provoquer un coup d’état. Le nouveau dictateur, issu de l’armée, a participé comme instructeur à la guérilla maoïste pour l’indépendance du Tanganyka, l’actuelle Tanzanie. Il va faire appel à l’aide financière internationale, dont les fonds seront détournés et simultanément va s’appuyer sur les soviétiques pour développer le pays. En 1984, le Franc malien n’ayant aucune crédibilité, il est obligé de revenir au Franc CFA, se mettant ainsi sous la coupe des banquiers français. La France est le premier bailleur de fonds au Mali et représente plus de la moitié des importations de ce pays en déficit commercial permanent. En 1990, ne voyant pas l’aide internationale s’investir pour développer la région, les touaregs se révoltent à nouveau. L’année suivante, la répression sanglante d’un mouvement pour un retour à la démocratie, amène un coup d’état militaire. Amadou Toumani Touré prend le pouvoir le temps d’une transition démocratique. Il revient à la présidence par les urnes en 2002, après avoir œuvré à l’ONU auprès de Kofi Annan. Il sera destitué par un nouveau coup d’état militaire le 21 mars 2012, pour sa mauvaise gestion de la crise au Nord-Mali en zone touareg.

 

La France casse du touareg au Mali – Partie 2

Par Menthalo -

A qui profite le crime ?

Dans ce rapport de Rockgate Capital Corp,  tout est dit ou presque. Rockgate a obtenu des concessions minières à l’ouest du Mali. Ô Surprise ! Le sous-sol malien est riche en Uranium,  Cuivre, Or et Argent. La demande d’uranium continue d’être forte malgré Fukushima. Depuis « l’accident » nucléaire au Japon, 12 nouveaux réacteurs sont en construction ou en projet. Cameco, le troisième producteur mondial d’uranium prévoit 93 nouveaux réacteurs avant la fin de la décennie.  L’agence nucléaire chinoise parle de multiplier par 8 la production d’énergie nucléaire d’ici 2020, alors que son homologue en Inde envisage de multiplier par 13 sa capacité de production. Les projets russes, sud-coréens, japonais, chinois et indien vont nécessiter 32.000 tonnes d’uranium de plus par an. Pour Rockgate, comme pour toutes les sociétés minières, l’Afrique cela se traduit en chiffres, comme ci-dessous, avec les réserves prouvées et les réserves espérées de différents minerais. Rockgate est une compagnie d’exploration minière. Son job est de quadriller un territoire, faire des études géologiques, trouver des filons, estimer la teneur en minerais par tonnes et les réserves d’une zone donnée, avant de vendre ses droits à des sociétés exploratrices.

Falea-reserves

La Banque Mondiale et l’Or le moins cher d’Afrique

Dans les années 80, le président socialiste Moussa Traoré confie aux soviétiques la recherche d’or sur le sol malien, sans grand succès. Après l’effondrement soviétique, le système anglo-américain va se mettre en place. Revoyez la confession d’un tueur à gage économique et la manière dont on corrompt les élites pour endetter un pays et s’approprier ses richesses.  Le Mali, incapable de rembourser ses dettes, la Banque Mondiale et la finance internationale vont exercer leurs droits sur les garanties des prêts, c’est-à-dire les réserves de minerais. Les Compagnies Minières sud-africaines, AngloGold Ashanti, RandGold et IAMGold, vont exploiter les richesses maliennes à partir de 1990 et ne laisser que des pourboires aux maliens. Or le Mali est aujourd’hui le TROISIÈME PRODUCTEUR D’OR d’Afrique. En dix ans, l’or va devenir le premier poste d’exportation du Mali devant le coton et en 2001, il va représenter 50% du commerce extérieur. Les mines d’or sont à ciel ouvert, quasiment en surface, affichant un coût de production absolument incroyable de 95$ l’once en 2005. Le moins cher d’Afrique. Les marges réalisées sur l’or malien n’ont cessé de croître depuis avec la hausse des cours du métal jaune. Trois mines tiennent la vedette. En 2005, Yatela a produit 98.000 onces d’or1, Sadiola 442.000 onces et Morila 655.000 onces (réserves évaluées à 3 millions d’onces). Ensemble, leurs réserves sont évaluées à environ 350 tonnes d’or. Sans nouvelles découvertes majeures, Sadiola et Morila devaient fermer leurs portes avant en 2010, et Morila fermer en 2013. La hausse du cours de l’or a changé la donne. Avec 19 permis ayant réellement donné lieu à une prospection sur les 165 octroyés, le Mali n’a pas encore révélé la totalité de ses ressources.

Vue_de_la_mine_d_or_de_Morila

Les Compagnies minières vont araser les hectares agricoles où était produit le coton, pour laisser un désert aride. Les mines d’or aussi bien que les mines d’uranium vont polluer les nappes phréatiques, tuant bétail et végétation et provoquant l’exode des populations indigènes. Dans les zones minières, comme à Sanso, le village mitoyen de la mine de Morila à 200 kilomètres au sud de la capitale Bamako, les surfaces cotonnières cultivées ont chuté de 68,4 % en l’espace de cinq ans, de 99 à 2004. La mine occupe les champs et les ouvriers agricoles avec pour conséquence la disparition des trois quarts des exploitations. Le coton nourrissait 3,3 millions de personnes travaillant dans 200.000 exploitations, alors que les mines n’emploient que 12.000 personnes et n’enrichissent que les actionnaires des grosses mines.

Un audit publié en décembre 2003, montre que les mines de Sadiola et Yatela doivent 15 M$ d’impôts sur les bénéfices des deux années précédentes, mais les mines ont refusé de payer jusqu’à ce que, corruption active aidant, le Mali se contente du tiers des sommes dues. Un audit général des mines a été jusqu’à présent toujours repoussé. Les sud-africains dépassant les mandats qui leur ont été accordés, accaparent les zones qui leur ont été confiées, les transformant en camps retranchés entourés de barbelés à l’intérieur desquels ils dirigent selon leurs propres lois. La réalité de l’or extrait n’a rien à voir avec les quantités déclarées, pourtant extraordinaires.


La France casse du touareg au Mali – Partie 3

Par Menthalo -

Quand l’ombre de Sion s’étend dans le désert

La nouvelle révolte touareg doit beaucoup à Nicolas Sarkozy et aux meilleurs alliés des israélo-américains :  l’Arabie Saoudite.

Durant plusieurs décennies, le colonnel Kadhafi entretint et instrumentalisa le mécontentement d’une partie des Touaregs pour appuyer ses entreprises déstabilisatrices en Afrique subsaharienne. Sa chute, au printemps 2011, précipita le retour au Mali de ceux qu’on appela les “revenants“ (les estimations varient de quelques centaines à quelques milliers), ex-rebelles des années 1990 recrutés dans l’armée libyenne,  lourdement équipés grâce au pillage des stocks d’armes libyens. La mort (accidentelle ?) le 26 août 2012 d’Ibrahim Ag Bahanga, figure centrale de la rébellion touarègue au Mali, retarda le lancement d’un soulèvement de grande ampleur. Mais d’autres prirent sa suite car la conjoncture les encourageait à exploiter une “chance historique“ : pour la première fois depuis 1960 le rapport de force défavorisait les troupes loyalistes. Ainsi, en octobre 2012, les intellectuels et militants politiques du Mouvement national de l’Azawad s’unirent aux anciens combattants de l’Alliance Touareg Niger-Mali et aux “revenants“ pour fonder le Mouvement national de libération de l’Azawad-MNLA. Il s’agit donc de l’amalgame d’éléments hétéroclites, ce qui explique en partie les contradictions – dans les déclarations comme dans les actes – relevées par les observateurs (attitude vis-à-vis des salafistes, objectif politique, par exemple). Belal Ag Sharif  en dirige le Bureau politique. Mohammed Ag Najim, son chef militaire, rebelle exilé dans les années 1990, commandait précédemment une unité de l’armée libyenne spécialisée dans la guerre en milieu désertique. Le déclenchement de l’offensive n’eut rien d’une surprise : six mois durant, d’intenses discussions se déroulèrent publiquement au sein de la communauté touarègue quant à l’opportunité et aux modalités d’un nouveau soulèvement. Les partisans comme les adversaires d’une entente avec Bamako y participèrent et le pouvoir malien n’en ignorait rien.

2013-01-16touaregs-maliLe 6 avril 2012, après une campagne éclair lancée le 17 janvier et qui avait vu tomber entre ses mains toute la partie du territoire malien située au nord du fleuve Niger, le MNLA proclama l’indépendance de l’Azawad, terme qui signifie, en langue tamasheq, “terre de transhumance“, “pâturage“. Il s’agit d’une référence explicite au nomadisme pastoral, caractéristique de la société touarègue traditionnelle et base affichée de l’identité touarègue. Ce succès inattendu effaçait l’échec des rébellions de 1960-1964, 1990-1992 et 2006-2009. Les districts de Tombouctou, de Kidal et de Gao, soit 822 000 km2, échappaient au contrôle de Bamako. Le Mali était amputé des deux-tiers de son territoire. Au cœur de ce nouvel ensemble se trouve l’Adrar des Ifoghas, massif granitique et volcanique de 250 000 km2, très découpé par les oueds, censé être le berceau de la civilisation tamasheq. Ce territoire, investi d’une très forte valeur symbolique, pourrait constituer le point d’attraction des groupes touaregs résidant dans les pays voisins (Niger et Algérie, en particulier) et éveiller chez eux des revendications indépendantistes.

Touaregs partisans du salafisme djihadiste qui contrôlent le nord du Mali : le MNLA a perdu la maîtrise de la situation au profit d’une organisation jusqu’alors inconnue : Ansar Eddine. Un ex-rebelle touareg de 2006, artisan de la paix, Iyad Ag Ghali, avait été nommé consul du Mali à Djedda (Arabie Saoudite) en 2008. Ce séjour entraîna, semble-t-il, sa conversion au salafisme. Dès lors, on le retrouva comme intermédiaire entre AQMI et les pays occidentaux dans plusieurs négociations en vue de libérer des otages moyennant rançon. Associé aux tractations qui précédèrent la création du MNLA, il semble qu’il n’obtint pas les responsabilités auxquelles il prétendait. Dans le même temps, il se vit refuser d’être désigné comme successeur de l’amenokal des Ifoghas, dignité suprême dans cette prestigieuse confédération tribale à laquelle il appartient. En cause dans les deux cas : son passé (ralliement au pouvoir malien lors de la rébellion de 2006 assimilé par certains à une trahison) et peut-être surtout son engagement religieux radical, loin de faire l’unanimité dans sa communauté et incompatible avec la laïcité affichée (pour s’assurer du soutien de l’Occident ?) par le MNLA. En réaction, il fonda sa propre organisation : Ansar Eddine (“Combattants de la foi“). Même s’il guerroya aux côtés du MNLA pour chasser les forces fidèles à l’État malien, son objectif n’est pas la sécession, mais l’instauration de la charia sur l’ensemble du territoire malien (ce qu’attestent le franchissement du Niger et la prise de contrôle de la ville de Douentza, le 1er septembre 2012). Probablement financé par AQMI (qui préfèrerait laisser agir des Touaregs en territoire touareg et se consacrer exclusivement à ses activités djihadistes), il renforça ses positions dès le mois de mars 2012, puis se retourna contre ses alliés fin mai et les chassa de tous les centres urbains de l’Azawad. Il semble qu’Ansar Eddine dirige Kidal, tandis que des groupes islamistes étrangers tiennent Gao et Tombouctou. À l’instar des talibans afghans dans les années 1990 ou des Shebab somaliens, Ansar Eddine s’efforce d’apparaître comme une force de stabilisation (r)établissant, à l’aide de la charia, la loi et l’ordre (largement mis à mal par les combattants du MNLA si l’on en croit les rares témoignages à notre disposition). De plus, alors que le MNLA dispose de peu de moyens, Ansar Eddine peut nourrir, équiper et rémunérer ses combattants. Aussi n’éprouve-t-il aucune difficulté à recruter et parvient-il à débaucher (massivement semble-t-il) dans les rangs de son rival.

Une situation complexe

Le Mali au cœur de l’ancien Empire colonial français et toujours sous sa coupe monétaire fait partie de la zone d’influence politique, économique et financière française. Elle défend son accès aux matières premières et les débouchés de sa production industrielle. Les Etats-Unis, quasiment absents entre 1945 et 1989, se sont invités en Afrique après la fin de la Guerre froide et l’effondrement de la Russie. Leur objectif est d’avoir accès à une part du gâteau dans ce continent immense, riches en matières premières.

La Chine, très active depuis plusieurs décennies, offre une alternative aux états africains, pillés par la Banque Mondiale au service des entreprises anglo-américaines. La Chine offre un autoroute, qu’elle va construire elle-même pour éviter la dilapidation des fonds de la corruption contre des droits miniers ou pétroliers. L’invasion chinoise, qui cherche aussi des sources de nourriture pour sa population est assez mal vécue pour les populations. La France, en déployant ses forces, défend la présence française et ses intérêts en Afrique, non seulement au Mali, mais également dans tous les pays de l’ancienne Afrique Occidentale Française. Cette offensive vise t’elle à écraser Ansar Eddine et sa faction radicale de l’AQMI, s’opposant directement aux intérêts, que l’on est en droit de supposer anglo-américano-sionistes ?  On peut se poser la question, mais sans pouvoir apporter de réponse étant donné les apparentes incohérences de la politique étrangère française. Un diplomate français déclarait récemment : « ceux qui ont pris la décision de bombarder Kadhafi n’avaient pas la moindre idée des conséquences que cela pourrait avoir au Sud. »


Il semblerait que les intérêts personnels de Nicolas Sarkozy à faire taire les révélations de Khadafi et sa prise de position en faveur de Washington dans la guerre monétaire aient, par sa guerre en Libye, sabordé les intérêts industriels de la France dans le tiers Monde et dans les pays émergents. La guerre en Syrie détruit également la confiance dans une région longtemps sous influence française. Là aussi, les diplomates français ont tout fait pour s’opposer à la politique militaire de l’Elysée, qui allait à l’encontre de nos intérêts nationaux.


Sarkozy a joué de toute évidence contre la France pour des intérêts étrangers. Pour qui travaille le nouveau président ? nous en saurons plus au fil des mois.

 

Avec Fabius, même politique à venir (eva)


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L'impérialisme prévoit "des décennies de guerre» en Afrique"
L'intervention française au Mali, suivie du siège sanglant en Algérie, représente un tournant dans ce qui se présente comme une nouvelle ruée impérialiste vers l'Afrique. Ces événements, si peu de temps après la guerre des Etats-Unis et de l'OTAN en vue d'un changement de régime en Libye et la guerre civile sectaire en Syrie avec le soutien de Washington, sont le signe que l'humanité assiste à une poussée convulsive des grandes puissances pour la redivision du monde, de ses territoires, ses marchés, ses ressources.

 

Article ici :

 

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« Sous nos yeux »
Mali : une guerre peut en cacher une autre
par Thierry Meyssan
Damas (Syrie)
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Et en Syrie ?

 

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.Entretien avec Anastasia Popova
Syrie, une réalité autre
26 janvier 2013 | Pressenza a récemment posté de nouveau un article écrit par Silvia Cattori qui faisait référence au documentaire d’Anastasia Popova diffusé sur la chaîne Russia 24 . Cette publication a suscité éloges et critiques sur le point de vue émis sur la situation actuelle en Syrie, point de vue différent de celui qui circule dans les médias européens.
 

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Un article de Sami Kleib
Syrie : Nous n’oublierons pas la leçon !
25 janvier 2013 | Dans moins de 2 mois la crise syrienne aura atteint sa deuxième année. Le premier appel à la démission du président syrien par son homologue US, M. Barack Obama, a été lancé il y a 18 mois, le 18/08/2011 ; précédé par celui du président français Nicolas Sarkozy, le 28/05/2011. Entretemps, des dirigeants turcs et arabes n’ont cessé d’annoncer son départ…

Témoignage
Mgr Philippe Tournyol Clos : Décembre syrien
24 janvier 2013 | À l’heure où je prends la plume, la fausse bataille de Damas touche à sa fin et la route de l’aéroport international est sécurisée. Les rebelles ont vu leur tentative d’investir la capitale – entre autre par les collecteurs d’égout – échouer et ont repris le harcèlement ininterrompu des banlieues, ainsi que du camp palestinien de Yarmouk, au sud de la ville.

 

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 13:38

 

 


 

 

Un demi siecle de grignotage
Carte de Philippe Rekacewicz-2011

 


Elections israéliennes : rien de nouveau à attendre !


http://www.france-palestine.org/Elections-israeliennes-rien-de

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A en croire les « commentateurs », les résultats des élections israéliennes, auraient marqué un certain « recentrage » sur l’échiquier politique et constitueraient donc un semi échec pour Netanyahou.

 

Il est vrai que les questions sociales ont joué contre lui du fait de la politique qu’il a suivie et qui avait provoqué des mouvements populaires considérables.

 

Mais nous savons trop ce que la politique israélienne a de continuité  sur la longue durée concernant l’occupation et la colonisation pour avoir quelque illusion sur les conséquences d’une éventuelle recomposition politique. Les partis arrivés en tête du scrutin, y compris ceux présentés comme au « centre », ont en commun d’être tous dans la négation totale des droits nationaux du peuple palestiniens tels qu’ils sont universellement reconnus et contenus dans le droit international.

Les sordides ou subtils jeux d’alliances, qui sont le quotidien de la politique intérieure israélienne, ne déboucheront pas, quelle que soit la future coalition gouvernementale, sur une remise en cause de la politique de colonisation.

 

La fin de celle-ci,  n’a pour ainsi dire pas fait l’objet de débats comme  si le « statu quo » de l’occupation apparaissait indépassable.

C’est précisément cela que la communauté internationale, à commencer par l’Union européenne, doit refuser car entre la paix et la guerre, la liberté et l’occupation, il n’est pas de « statu quo » possible. On ne peut laisser le rouleau compresseur de la colonisation poursuivre son avancée. Quelle que soit la composition du futur gouvernement, il serait illusoire d’espérer qu’il s’engage sur le chemin de la paix sans y être contraint. 

 

La France doit agir dans cet esprit, lucidement. Sans attendre elle doit envoyer à tous un signal clair : reconnaître de manière bilatérale l’État de Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale et prendre enfin des mesures pour sanctionner la colonisation. Ce sera ainsi un message pour la société israélienne qui ne doit pas pouvoir rester dans un déni de la réalité et un signe d’espoir pour la population palestinienne qui n’a que trop souffert.

 

AFPS

Le 24 janvier 2013

 

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Le pire est à attendre de ce gouvernement fasciste, raciste, arrogant, haineux, hors-la-loi ! Avec en plus le désir fou de rayer de la carte l'Iran millénaire (parce que non-aligné) qui conduira à la guerre mondiale de dépopulation ! (eva)

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Les élections israéliennes.

Légitimité renforcée!

 

²Légitimité renforcée!

 

Ce qu’il faut retenir des élections israéliennes est d’abord le nouveau mandat donné à Nethanyahu ce qui était l’objectif principal (Lien). Il sera allié avec une frange extrémiste et dure (Lien) dans la volonté de poursuivre l’extension du territoire sioniste en Palestine et peut-être avec les centristes pour légitimer encore plus sa légitimité. S’il a vu se réduire sa marge c’est par l’irruption des affaires sociales intérieures derrière notamment le mouvement des indignés. C’est la crise aussi en Israël pour les pauvres.


Finalement même si son parti perd des députés c’est quand même une belle victoire pour Nethanyahu puisque sa politique extérieure n’est pas massivement remise en cause, loin de là même, les plus virulentes critiques sont pour sa politique intérieure.


Analyse éclairante de Pierre Dortiguier :

 

VIDEO et suite texte (affaire Cassez etc) ici :

 

http://litinerantcitoyen.wordpress.com/2013/01/25/en-ce-debut-dannee-la-mafia-sioniste-fait-feu-de-tout-bois/

 

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Le petit caporal de l’UMP donne des leçons… Humm !

Jean François Copé, le candidat sioniste de l’UMP, a récemment fait des déclarations où il s’interrogeait sur les objectifs réels de F. Hollande. Bien sûr, ce candidat prétendu de droite n’a pas la science de la vérité pour déclamer que l’affaire malienne est la conséquence directe de la politique générée par ses amis de l’UMP et surtout son grand copain des services US : à savoir Nicolas Sarkozy.


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On se souviendra de Jean François Copé… affichant son programme… ou son message aux « décideurs » :

« En conscience ma réponse est simple : il est dans l’intérêt de la France de reprendre toute notre place dans le commandement de l’Otan ».

Puis, lors d’une déclaration au siège de l’UMP : « Je suis depuis toujours à titre personnel un ami d’Israël. J’aime ce pays, grande démocratie dans une région où les dictatures continuent hélas de faire flores. Grand pays qui montre aux uns et aux autres qu’il est important de tout faire dans un esprit de dialogue et de paix ».


J.-F. Copé ne peut ignorer qu’Israël est un pays d’apartheid, dirigé par un parti raciste et des criminels de guerre. Lors de son dernier déplacement en France, le Premier ministre B. Netanyahu a montré à F. Hollande qu’il entendait se comporter vis-à-vis de lui comme le chef d’une mafia. Il exige la soumission de tout l’appareil d’Etat français.


vladimir-jabotinsky-fondateur-du-likoud-israelienPlus, doit-on rappeler que la Palestine est le plus grand camp de concentration à ciel ouvert au monde ? Les démocrates auxquels fait référence J.-F. Copé sont des disciples de Vladimir Jobotinsky, surnommé Vladimir Hitler, lequel (comme ses successeurs) traduisait la paix avec les arabes comme suit :

« Nous devons tuer tous les Palestiniens à moins qu’ils ne se résignent à vivre ici comme des esclaves ».

Copé : la voix de la vérité ou celle des Jabotinskistes qui utilisent la France pour asservir leur dessein ? Et c’est ce genre de politicien qui voudrait succéder à F. Hollande…

Ces UMPistes n’ont aucun droit à la critique sinon de porter la réflexion sur leur propre bilan. Quels chiffres évoque Laurent Obertone :  « Toutes les 24 heures, il y a 13 000 vols, 2 000 agressions et 200 viols en France ». Franchement, de cela, Hollande n’est pas responsable et qu’a fait l’UMP ?

 

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26 janvier 2013, par Comité Valmy

sam,26 jan 2013
Le Hezbollah et la crise du modèle occidental de guerre limitée de haute technologie.
Paris - Le Hezbollah reprendra à son compte le principe de l’asymétrie obtenant en 2000 le retrait israélien du Liban, premier dégagement militaire israélien d’un pays arabe, non assorti de négociations ni de traité de paix. Il récidivera six ans plus tard, en 2006, à un degré élevé de sophistication dans sa guerre balistique contre Israël. Le choix de missiles s’explique par des raisons économiques et (...)
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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 02:30

 

De Florange à Goa
L'homme de l'Élysée (non, pas du Picardie) fait donc "sa" guerre, dans un lieu dont je crains qu'il ne le connaisse mal. Le voilà soudain conquérant. Il ne s'agit pourtant pas de sauver "nos fils et nos compagnes", mais de l'extraction d'un produit que bien des Français préfèreraient bien voir ailleurs. Oui, bien sûr, il y a aussi de l'or, du pétrole, et autres bricoles. Mais ne s'agit-il pas de sauver le soldat Areva, qui a là sa principale source... de pollution à long terme ? C'est tellement mieux que les énergies durables : là il s'agit du danger durable.
Soudain, à la demande d'un gouvernement à la légitimité très douteuse, les mercenaires que sont désormais tous les prétendus "défenseurs de la France" sont envoyés là-bas, dans le désert, à leur sortie d'un autre théâtre d'opérations contesté, et contestable, l'Afghanistan. Il va falloir combattre quelques mercenaires là aussi, ceux d'Al Qaida, ces groupuscules de déstabilisation inventés par la CIA aux temps des Moudjahidin... encore d'Afghanistan. A leurs côtés sont les occupants légitimes et millénaires du terrain, les Touareg. Une vraie civilisation, très différente de la nôtre, mais au moins aussi respectable. C'est un processus qui sent très mauvais.  Les Affaires Étrangères de notre pays y seront durablement jetées au Gémonies par les gens du cru. Sans doute cela n'a-t-il pas d'importance, dès qu'on parle d'uranium.
Florange
Curieusement, le discours fut bien moins ferme, quand il s'est agi de défendre notre sidérurgie. Il est vrai que, désormais, elle appartient à un homme du sous-continent indien, très riche donc respectable sans doute. En revanche, elle est bien implantée sur notre sol, et elle est servie par nos compatriotes. Bah ! Cela n'a sans doute pas d'importance. Et toutes les solutions qui ont été proposées pour sauver ce facteur pourtant stratégique ont été récusées, toujours par l'homme de l'Élysée. Au contraire, le voilà en quête du démontage final pour toute la protection sociale de notre pays, sans doute parce qu'elle agresse les amis du personnage. Son prédécesseur n'est donc pas allé assez loin, il faut très vite finir de détruire ce que des centaines d'années de luttes avaient fini par obtenir, au prix du sang parfois.
Un certain séjour à Londres, un peu avant les élections, fut donc fructueux. Tout est en place pour contenter les adorateurs de la City, les banquiers du Dieu Argent. Comme ses prédécesseurs des années 90, un socialiste ™ va plus loin et plus vite que ceux qu'on aurait pu supposer être ses adversaires. Les centrales syndicales ne bougent pas. Ceux qui descendent dans la rue ne s'en réclament pas. A la suite d'autres sacrifiés comme la Grèce ou l'Espagne, voilà la victime qui est présentée à ses bourreaux.
Et pourtant, l'opposition existe, elle est toujours là. Elle n'a pas les mêmes aspects que les hommes de Billancourt. Elle se bat ici contre Areva (oui, celui qui a des mines au Niger et en Mauritanie), contre Vinci ici, contre Vinci là. C'est un projet d'aéroport ridicule, dans le pire endroit pour le construire ; c'est un EPR-Arlésienne, et la ligne THT qui en découlerait peut-être s'il venait à fonctionner.... un jour.... c'est un dossier pharaonique pour traverser les Alpes en bousculant tout sur son passage (merci le TAV) comme les éléphants d'Hannibal ; ce sont des dizaines de projets où Vinci (encore lui) n'a pas la plus petite part, pour des résultats envisagés qui feraient rire si ce n'était si grave (dix minutes de gain de temps pour Poitiers-Limoges, si, si....).
Oui, il y a une opposition, mais elle n'est portée ni par des syndicats, ni par des partis politiques hormis le Front de Gauche parfois. La plupart du temps, ce sont des riverains de projets qui prennent leur destin en main, ou des jeunes motivés qui viennent leur prêter main-forte. Ils sont en butte aux forces dites de l'Ordre (particularité, tout est très calme quand elles ne sont pas là) qui, manifestement, ne sont là que pour les intimider, alors pourtant et manifestement, cela ne fait que renforcer l'opposition, et ridiculiser les positions gouvernementales.
Magistral là-bas (pour le moment), piteux ici, et dangereux, voilà un parcours "officiel" que les citoyens français ont le droit de trouver malséant. De la précarité organisée pour un maximum de personnes, à une retraite de plus en plus rikiki pour de moins en moins de gens, d'une santé publique en grand danger (l'espérance de vie redescend désormais) à un emploi aussi rare que l'eau dans le désert du Mali, notre pays entier s'en va à la poubelle.
N'a-t-on pas le droit d'être en colère ?
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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 22:52

 

Le Président Al Assad voit le bout du tunnel !
Assad voit le but du tunnel!
 
Selon l’hebdomadaire palestinien, « Al-Manar », les parties qui se sont, activement, engagées à renverser Assad commencent à désespérer :

« dans les capitales anti-syriennes, des voix s’élèvent pour évoquer  le fait qu’Assad  a bel et bien surmonté les obstacles et est devenu inoxydable ».


« La résistance du peuple et du Président syrien semblent avoir eu raison des projets de ses ennemis, qui sont amenés à revoir leurs politiques ».


« L’exemple le plus flagrant est celui de l’Arabie saoudite où les dirigeants qui soutenaient avec acharnement les terroristes ont renoncé au soutien armé à ces éléments et se contentent, désormais, de leur apporter un soutien humanitaire ».


« Quant aux États-Unis, ils semblent attendre la mise en place d’une nouvelle équipe d’Obama, pour entrer en dialogue avec la Russie et discuter d’une trêve ».


« Sur le terrain, les terroristes s’entretuent et les divergences entre l’ASL et les Qaïdistes les ont affaiblis. Les mercenaires perdent du terrain et leurs dirigeants sont tués, les uns après les autres ….

 

lundi, 21 janvier 2013

 

http://lavoixdelasyrie.com/data/?p=9839

 

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La Situation réelle en Syrie .

http://img.over-blog.com/280x192/4/05/09/28/Cote-d-Ivoire/Afrohistorama1/image1/Yak130MAKS.jpg

 

AFROHISTORAMA par Louis Denghein   Jeudi 24 janvier 2013   Le site francophone de l’importante agence de presse russe RIA Novosti publie, ce 21 janvier, des informations, émanant du commandement local de l’armée syrienne, relatives à la situation à Daraya, …

 

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 22:47

 

Lundi 14 janvier 2013

Il a sa guerreNotre petit président est fier de lui : il a déclenché sa propre guerre !

La source de ce nouveau conflit est certainement l’agression précédente contre la Libye. En effet, cette dernière avait d’importants projets de coopération avec le Mali. L’abandon forcé de ces projets a probablement contribué aux difficultés du Mali. La conséquence est une déstabilisation politique du pays, la désorganisation de son économie et, entre autres, de ses forces armées. D’autre part, les terroristes dont on nous parle semblent bien être d’anciens miliciens qui ont fait le coup de feu en Libye contre le gouvernement du colonel Kadhafi. La presse nous les dit « bien équipés », sans préciser que l’équipement en question provient du pillage des arsenaux libyens et des armes que le camp des agresseurs leur a généreusement livrées pour mener leur sinistre projet.

Tous les partis politiques soutiennent cette nouvelle guerre. C’est l’union sacrée contre les peuples ! Cela montre que toutes les nuances du grand capital la souhaitaient. Pour eux, l’enjeu est colossal. L’Afrique est un immense continent, immensément riche. Cependant, le colonialiste, puis néocolonialiste d’après les années 60, a empêché les pays qui la composent  de se développer normalement. Au fur et à mesure de leur déclin, les anciennes puissances coloniales (France, Angleterre, Belgique, Portugal, etc.) ont tenté de se piquer les richesses africaines. Puis les USA ont essayé de mettre tout le monde d’accord en cherchant à ramasser la mise. Toutes ces manœuvres ont engendré d’immenses conflits et d’immenses souffrances pour les peuples africains.

Mais une arrivée inattendue a bouleversé la donne. La Chine impose peu à peu ses méthodes : pas de préalable politique aux actes commerciaux (donc pas de conflits, pas de rétro-commissions, pas de corruption), possibilité de paiement en nature (des matières premières contre des infrastructures), et échanges à avantages mutuels. Pour les colonialistes, il y a là une intolérable concurrence !

Donc, de l’ingérence, le capital passe à la guerre.

D.R.

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 22:45

 

Jeudi 24 janvier 2013

Manifestations contre l'arrivée des missiles PatriotLes mouvements de protestation des mouvements anti-impérialistes à la livraison des missiles Patriot demandés par Ankara à l’OTAN pour renforcer ses frontières avec la Syrie battent leur plein. Avec ces missiles sont également arrivées des centaines de militaires étatsuniens et allemands. De nombreuses autres nationalités sont également représentées.

 

Selon les media turcs, un groupe de militants anti-guerre aurait attaqué au petit matin du 21 janvier des soldats allemands qui étaient en charge de la protection de deux batteries de Patriot dans le port d’Iskenderun.

 

Des militants de l’Union des jeunes progressistes (TGB) auraient également pris pour cible six militaires allemands qui se promenaient dans le centre-ville. La police turque est intervenue aussitôt pour défendre les soldats qui s’étaient réfugiés dans un magasin avant de les en extraire sous haute protection. Selon l’agence turque Dogan, vingt-six militants auraient été arrêtés.

 

Des manifestations et des incidents ont déjà eu lieu ces derniers jours à Iskenderun, où sont arrivées dimanche dernier par bateau les quatre batteries envoyées par l’Allemagne et les Pays-Bas, mais aussi à Ankara et aux alentours de la base militaire d’Incirlik, où ce sont deux batteries et 400 militaires étasuniens en charge de leur maintenance qui ont récemment débarqué.

 

De très violents affrontements ont éclaté devant cette base avec les forces de l’ordre. Vingt-six autres manifestants ont été arrêtés après qu’ils ont forcé les barrages et pénétré dans la base. Denombreuses autres manifestations ont émaillé ces derniers jours le paysage politique turc, à l’image du millier de personnes rassemblées dans les cortèges du parti communiste (TKP), à Iskenderun et Antioche.

 

Á Ankara, des rassemblements ont eu lieu devant l’ambassade des États-Unis, où les manifestants ont condamné ce qu’ils considèrent comme une inacceptable agression envers le peuple syrien. Des mouvements de foule ont également été observés devant la délégation étasunienne à Istanbul. 

 

Capitaine Martin

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