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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 23:27
Le Pentagone « repositionne » les forces navales et terrestres

par Manlio Dinucci

Mondialisation.ca, Le 2 mars 2011




« Les Etats-Unis sont en train de repositionner leurs forces navales et aériennes dans la région » pour préparer « leur gamme complète d’options » à l’égard de la Libye : c’est ce qu’annonce hier (mardi 1er mars) le porte-parole du Pentagone, colonel de marines Dave Lapan. Il a ainsi dit que « c’est le président Obama qui a demandé aux militaires de préparer ces options », car la situation en Libye empire. Les militaires ont donc commencé « la phase de planification et préparation » pour une intervention en Libye. Les stratèges du Pentagone travaillent à plusieurs plans spécifiques, en fonction desquels a commencé le « repositionnement des forces » de façon à avoir la plus grande flexibilité  pour mettre en acte n’importe quelle option.

 


Le colonel de marines états-uniennes Dave Lapan

Dans ce cadre, le porte-avions nucléaire USS Enterprise, envoyé dans le Golfe d‘Aden officiellement pour des opérations anti-piraterie, a commencé à remonter la Mer Rouge pour traverser le Canal de Suez et se placer devant les côtes libyennes. Même déploiement pour le navire amphibie de débarquement USS Kearsarge, avec à son bord une escadrille d’hélicoptères d’attaque et 2 mille marines. Une première option pourrait être l’imposition d’une « no-fly zone » sur la Libye : les chasseurs étasuniens et d’autres pays de l’OTAN empêcheraient tout avion de décoller pour survoler le territoire libyen, en l’abattant s’il le faisait. Cette mesure, dont la motivation officielle serait d’empêcher les chasseurs de Kadhafi de frapper les rebelles, isolerait, en pratique, la capitale. Une autre mesure, qui pourrait être mise en œuvre en même temps, serait d’interrompre toutes les télécommunications entre la capitale et le reste du pays. On prépare simultanément une troisième option : le débarquement de forces en Libye, officiellement pour ouvrir « des couloirs humanitaires ».

 

Les opérations aéronavales sont dirigées par le Commandement des forces navales USA en Europe, à Naples, où se trouvent aussi le quartier général des forces navales du Commandement Africa et celui de la Force conjointe alliée. Les trois commandements sont dans les mains du même amiral étasunien Sam J. Locklear III.  Un rôle important revient aussi à la base aéronavale de Sigonella (en Sicile), d’où opère depuis longtemps une force spéciale étasunienne pour des missions secrètes en Afrique. Mais c’est tout le réseau des bases USA/OTAN en Italie, Sixième flotte comprise,  qui est en état d’alerte pour « la gamme complète des options ». C’est ce qu’a confirmé le secrétaire étasunien « à la défense » (guillemets de la traductrice) Robert Gates, dans une interview au Wall Street Journal et au Weekly Standard : à propos de l’imposition d’une no-fly zone sur la Libye, il a déclaré que « la France et l’Italie ont les structures qui permettraient de mettre en acte l’opération plus rapidement ».

  

Ce que serait la couverture politique de l’opération, c’est la secrétaire d’Etat Hillary Clinton qui l’a anticipé. Dans une intervention depuis la base aérienne d’Andrews, elle a annoncé que les Etats-Unis sont en train de prendre « des contacts avec de nombreux Libyens qui s’organisent dans la partie orientale du pays, tandis que la révolution avance vers l’ouest ». Ceci confirme indirectement les informations, provenant de diverses sources, que « des conseillers » étasuniens et OTAN sont déjà au travail chez les rebelles. Le feu vert à l’imposition d’une « no-fly zone » et au débarquement de forces USA/OTAN en Libye serait donné à la demande des rebelles eux-mêmes ou d’un « gouvernement provisoire », dirigé par quelque notable qui ait quitté en temps utile la barque du raïs pour passer sur celle des rebelles.

 

Ce qui apparaît ressemble à un plan de « balkanisation » de la Libye, qui exploite le mécontentement et la haine évidente pour le chef et son clan accumulés chez une partie de la population et, donc, la lutte de ceux (surtout des jeunes) qui se battent sincèrement pour la démocratie et la justice sociale. Un plan, conçu à Washington, qui ne prévoit pas d’éteindre les flammes de la guerre civile, mais de les alimenter pour affaiblir ultérieurement la Libye. La mise est claire : le contrôle des précieuses réserves énergétiques libyennes. Le mot « révolution » dans la bouche de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton devrait résonner comme un signal d’alarme quant au type d’ « assistance » qu’elle offre « à quiconque désire la recevoir des Etats-Unis ».

 

Edition de mercredi 2 mars 2011 de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/il-manifesto/in-edicola/numero/20110302/pagina/05/pezzo/298325/  

 

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 
Manlio Dinucci est géographe et collaborateur au quotidien italien il manifesto

 

 

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=2345

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 09:48

 

. Libye : Kadhafi jette les jalons d’une guerre civile

 

 

http://www.espacefeminin.org/23-02-2011-libye-kadhafi-jette-les-jalons-d-une-guerre-civile

 

 

Une guerre civile provoquée en Libye afin de justifier une intervention militaire des États-Unis et de l'OTAN ?
Mahdi Darius Nazemroaya

 

Le 1 mars 2011

 

Est-ce que Tripoli est poussée à la guerre civile pour justifier une intervention militaire des Etats-Unis et de l'OTAN dans la Libye qui regorge de pétrole? 

Est-ce que les pourparlers relatifs aux sanctions sont le prélude à une intervention de type Irak?

Il y a quelque chose de pourri dans la “Jamahiriya” de Libye

Il est certain que le Colonel Mouammar Kadhafi (Al-Gaddafi) est un dictateur. Il a été le dictateur et "caïd" de la Libye pendant à peu près 42 ans. Il apparaît aujourd'hui qu'on a fait monter les tensions et qu'on a attisé les flammes de la révolte sur place en Libye. Ceci inclut les déclarations du Secrétaire des Affaires Etrangères britannique William Hague comme quoi le Colonel Kadhafi avait quitté la Libye pour le Vénézuela. [1] Cette déclaration à servi à amplifier la révolte contre Kadhafi et son régime en Libye.

Bien qu'ils soient tous les trois  dictateurs, le Libyen Kadhafi est assez différent du tunisien Ben Ali et de l'égyptien Moubarak. Le pouvoir en Libye n'est pas tellement subordonné aux Etats-Unis et à l'Union Européenne. Contrairement aux cas de la Tunisie et de l'Egypte, la relation qui existe entre Kadhafi et les ETats-Unis et l'Union européenne est un modus vivendi. En clair, Kadhafi est un dictateur arabe indépendant et non pas un "dictateur supervisé" comme Ben Ali et Moubarak. 

En Tunisie et en Egypte, le statu quo prévaut, la machine militaire et le néo-libéralisme restent intacts, tout ceci roule dans le sens des intérêts des Etats-Unis et de l'Union Européenne. Par contre en Libye, les Etats-Unis et l'Union Européenne ont pour objectif de bouleverser l'ordre établi.

Les Etats-Unis et l'Union Européenne. veulent maintenant capitaliser sur la révolte contre Kadhafi et sa dictature en espérant se forger une position plus forte que jamais en Libye. Des armes entrent en Libye par ses frontières sud pour pousser la révolte. La déstabilisation de la Libye aurait aussi des conséquences significatives pour l'Afrique du Nord, l'Afrique de l'Ouest et les réserves d'énergie globales.

 


Le Colonel Kadhafi en bref

L'accession au pouvoir de Kadhafi a commencé quand il était lieutenant libyen au sein d'un groupe d'officiers qui ont fomenté un coup d'Etat. Le coup d'Etat de 1969 était contre la jeune monarchie libyenne et son roi Idris Al-Sanusi. Sous cette monarchie, la Libye était passive vis-à-via des intérêts des Etats -Unis et de l'Europe de l'ouest.

Bien qu'il n'aie aucun poste officiel ou gouvernemental, Kadhafi a alimenté et profondément enraciné une culture politique du favoritisme, de la corruption et des privilèges en Libye, dès le coup d'Etat de 1969. De plus, en toile de fond, il a aussi renforcé le culte de la personnalité en Libye.

Kadhafi a tout fait pour s'ériger en héros devant les masses, et en particulier les Arabes et les Africains. Ses aventures militaires au Tchad étaient aussi liées au fait de laisser sa marque dans l'histoire et de créer un état client  en morcelant le Tchad. Le "cahier vert" de Kadhafi a été fortement décrit et vénéré en tant qu'exploit politique et philosophique. De nombreux intellectuels ont été obligés ou payés pour le soutenir.

Avec le temps, le Colonel Kadhafi a essayé de se forger une image romantique d'homme du peuple. Ceci implique notamment de vivre sous la tente. Il a tout fait pour se faire remarquer. Ses réprimandes à l'égard des autres dictateurs arabes, comme le Roi Abdallah d'Arabie Saoudite pendant les sommets de la Ligue Arabe ont fait la une des journaux et ont été bien accueillis par beaucoup d'Arabes. Pendant ses visites d'état, il s'est ostensiblement entouré d'une garde rapprochée féminine pour attirer l'attention. De plus, il s'est aussi auto-proclamé imam ou leader des Musulmans, et homme de Dieu, discourant sur l'Islam en Libye et en dehors.

La Libye est gérée par un gouvernement sous la coupe de Kadhafi. La peur et le favoritisme ont été le nerf de la guerre pour maintenir l'ordre en Libye parmi les officiels aussi comme les citoyens. Des Libyens et aussi des étrangers ont été tués ou ont disparu pendant plus de dix décades. Le cas du Libanais Musa Al-Sadr, le fondateur du mouvement Amal, est l'un des plus fameux et a toujours été une entrave pour les relations Libano-Libyennes. Kadhafi a eu une influence très négative en créant et en conditionnant une hiérarchie entière d'officiels corrompus à Tripoli. Chacun poursuit son propre intérêt aux frais des Libyens.

Ruptures et Tensions dans la Hiérarchie du Régime de Kadhafi.

A cause de la nature du régime de Kadhafi à Tripoli, il y a beaucoup de tensions internes en Libye et dans la structure du régime elle-même. L'un de ces sujets de tension est entre Saif Al-Islam Kadhafi et le cercle des ministres plus âgés de son père.  Les ministres libyens sont en général divisés entre ceux qui se regroupent autour de Saif Al-Islam et ceux qui font partie de la vieille garde.                     

Il y a même des tensions entre Kadhafi et ses fils. En 1999, Mutassim Al-Kadhafi essaya de renverser son père quand le Colonel Kadhafi était hors de Libye. Mutassim Kadhafi dispose d'un panel de sociétés libyennes en tant que conseiller en sécurité nationale.  Il est fameux parmi les Libyens en tant que play-boy ayant passé la plupart de son temps en Europe et à l'étranger. Il y a aussi Khames Kadhafi qui a sa milice de nervis, qu'on appelle la milice Khames. Il a toujours été vu comme un candidat sérieux pour la succession par rapport à ses frères.

On a toujours eu en Libye des craintes au sujet de la succession en cas de disparition du Colonel Kadhafi. Au fil du temps, Kadhafi a purgé en profondeur la Libye de toute forme d'opposition organisée et a empêché quiconque, à part sa famille, d'acquérir suffisamment de pouvoir pour défier son autorité.

Le problème de la loyauté et de la défection en Libye.

Sans aucun doute, il n'y a pas une grande loyauté envers Kadhafi et sa famille. C'est par peur que les Libyens se sont tenus tranquilles. Au niveau du gouvernement libyen et des militaires libyens, bons ou corrompus, ils  se sont tenus tranquilles par peur et par intérêt personnel. Cette chape de peur vient de sauter. Les affirmations et les déclarations de dénonciations contre le régime de Kadhafi arrivent des officiels, des villes et des casernes dans toute la Libye.

Aref Sharif, commandant de la Force Aérienne libyenne, a lâché Kadhafi. Le Ministre de l' Intérieur Abdul Fatah Al-Yunis (Al-Younis), qui est de Bengazi et supervise une section des opérations spéciales en Libye a démissionné. On rapporte que Yunis est le numéro deux de Kadhafi, mais c'est inexact. Abdullah Sanusi, le chef des services secrets libyens et allié à Kadhafi par son mariage, serait plutôt numéro deux dans la structure du pouvoir à Tripoli.

On a rapporté que deux pilotes libyens se seraient réfugiés à Malte et que des vaisseaux de la marine libyenne auraient refusé d'attaquer Bengazi.  Les défections continuent en cascade au sein de l'armée et du gouvernement. Maintenant, il faut une pause pour analyser la situation.

L'opposition libyenne

Il est temps de se demander qui est l'opposition en Libye. L'opposition n'est pas  monolithique.  Son commun dénominateur est l'opposition au système de Kadhafi et de sa famille. Il faut dire que les "actions d'opposition ou de résistance contre l'oppresseur" et un "mouvement d'opposition" sont deux choses différentes. Principalement, les gens ordinaires et les officiels libyens corrompus, qui génèrent une haine bien ancrée envers Kadhafi et sa famille, sont maintenant dans le même camp, mais il y a des différences.

Il y a une forme d'opposition authentique qui n'est pas organisée, et une forme d'opposition systématique, qui est soit externe, soit menée par des personnalités du régime libyen proprement dit.  L'opposition interne des gens authentiques en Libye n'est pas organisée et les "actions de l'opposition" venant du peuple ont été spontanées. Pourtant, l'opposition et la révolte ont été encouragés et relatées depuis l'extérieur de la Libye à travers les réseaux sociaux, les chaînes de nouvelles internationales et les évènements à travers le reste du Monde Arabe. [2]

Le leadership de l'opposition interne qui émerge en Libye vient de l'intérieur du régime lui-même. Les officiels corrompus qui se sont rebellés contre Kadhafi ne sont pas choisis par le peuple. Ces figures de l'opposition ne sont pas opposées à la tyrannie; elles sont surtout opposées à la férule du Colonel Kadhafi et de sa famille. Aref Sharif et Al-Yunis sont eux-mêmes des personnalités du régime libyen.

Il faut voir que quelques officiels libyens qui se sont retournés contre Kadhafi le font pour se sauver, alors que d'autres vont travailler à mollir ou durcir leurs positions. Abdel Moneim Al-Honi, le délégué libyen à la Ligue Arabe au Caire, peut être pris comme exemple.  Al-Honi a dénoncé Kadhafi, mais il faut remarquer qu'il était l'un des membres du groupe des officiers libyens qui ont fait le coup d'Etat de 1969 avec Kadhafi et que plus tard en 1975, il a lui même essayé de prendre le pouvoir en un coup d'Etat manqué. Après ce coup manqué, il a fui la Libye et ne revint qu'en 1990 après que Kadhafi lui eût pardonné.

Al-Honi n'a pas été le seul diplomate libyen à démissionner. L'ambassadeur libyen en Inde en fit autant. Il y a une intention de la part de ces officiels à être partie-prenante du pouvoir en Libye après l'éviction de Kadhafi:

L'ambassadeur de Libye en Inde Ali al-Essawi a déclaré à la BBC qu'il démissionnait, opposé à l'attitude violente du gouvernement envers les manifestants.

M. Al-Essawi avait été Ministre à Tripoli et pourrait être une personnalité importante dans un gouvernement alternatif, au cas où le Président libyen Mouammar Kadhafi perde le pouvoir.

Le second diplomate libyen à démissionner fut le représentant permanent auprès de la Ligue Arabe  Abdel Moneim al-Honi, qui déclara au Caire qu'il devait quitter son poste pour "rejoindre la révolution" dans son pays.

"J'ai remis ma démission en protestation contre les actes de répression et de violence contre les manifestants, et je rejoins les rangs de la révolution," a déclaré M. Al-Honi. Le second Secrétaire Hussein Sadiq al Musrati, a annoncé sa démission depuis la Chine, dans un interview à Al-Jazeera, et a appelé l'armée à intervenir dans le soulèvement. [3]

A nouveau, ces officiels en révolte, comme Al-Yunis et Sharif, sont issus du régime. Ce ne sont pas des diplomates, mais d'anciens ministres. Il y a aussi la possibilité que ces "figures de l"opposition" pourraient avoir fait ou faire des arrangements avec des puissances étrangères.

Puissances étrangères en jeu en Libye

Les gouvernements des Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne et Italie savaient très bien que Kadhafi est un despote, mais cela ne les a nullement empêchés de faire des affaires lucratives avec Tripoli. Quand les media ont couvert la violence en Libye, on aurait pu aussi se demander, d'où viennent les armes qu'on a utilisées? Les ventes d'armes que les Etats-Unis et l'Union Européenne ont faites à la Libye doivent être examinées. S'agit-il d'une partie de leur programme de promotion?

Depuis le rapprochement entre les Etats-Unis et la Libye, les forces militaires des deux pays se sentent des points communs. La Libye et les E.U. ont  des transactions militaires, et depuis le rapprochement, Tripoli s'est montré très intéressé à acheter du matériel lourd américain. [4] En 2009, une porte-parole du Pentagone, le Lieutenant-Colonel Hibner, a affirmé que cette relation était au mieux; "[Les E.U.] considéreront les demandes libyennes pour des équipement de défense qui permettent [à la Libye] de se renforcer dans des zones qui servent nos intérêts mutuels [ou les intérêts synchronisés des Etats-Unis et de la Libye]." [5] Le critère est ici les intérêts des Etats-Unis, c'est-à-dire que le Pentagone n'armera la Libye que sur la base des intérêts étasuniens.

Il semble que ce qui est arrivé hier, c'est l'arrivée en Libye de tout un arsenal de matériel de défense des Etats-Uis.  Des jets F-16 made in USA, des hélicoptères Apache et des véhicules sont utilisés en Libye par Kadhafi. Si elle est confirmée, cette révélation est choquante. Il n'y a pas de confirmation officielle au sujet de ce matériel militaire en provenance des Etats-Unis dans l'arsenal libyen. Par rapport aux F-16, les jets libyens sont traditionnellement des Mirages de fabrication française et des MIGs russes.

Silvio Berlusconi et le gouvernement italien ont également été d'ardents  supporters  du régime de Kadhafi.  Il y a une information en provenance de Libye selon laquelle il y aurait des pilotes italiens au sein de l'Armée de l'Air libyenne. [7] Il y a également des mercenaires venant du Tchad, du Soudan, du Niger et du Nigeria.  Ceci a été vérifié sur des vidéos en provenance de Libye. Le régime libyen envisage également de passer des contrats avec des sociétés de sécurité américaines ou européennes (mercenaires). [8]

Les Politiques d'Al Jazeera

Le gouvernement libyen a coupé Internet et les lignes téléphoniques, une guerre de l'information est en cours. Bien qu'étant l'un des réseaux d'information les plus professionnels du monde, il faut reconnaître qu'Al Jazeera n'est pas neutre. Il est subordonné à l'Emir du Quatar et au gouvernement Quatari, qui est aussi une  autocratie. En sélectionnant et choisissant ce qu'il rapporte, la couverture de la Libye par Al Jazeera est biaisée. Ceci saute aux yeux quand on examine la couverture de Barheïn par Al Jazeera, qui a été tronquée en raison des liens politiques entre Barheïn et Quatar.

Les retours d'Al Jazeera sur les jets libyens faisant feu sur les manifestants à Tripoli et dans les villes principales ne sont pas confirmés et posent question. [9] D'où les relations selon lesquelles les jets libyens  auraient attaqué les gens dans les rues n'ont pas été vérifiées. On n'a aucune preuve visuelle de l'attaque des jets, alors que les autres évènements de Libye ont été confirmés par des preuves visuelles.

Al Jazeera n'est pas le seul à avoir biaisé les informations venant de Libye. Les media d'Arabie Saoudite se délectent également des évènements en Libye. Asharq Al-Awsatest un journal appartenant à un Saoudien, et qui est strictement aligné sur les intérêts des Etats-Unis dans la région du Moyen-Orient Afrique de l'Est (MENA). Son rédacteur en chef fait actuellement des éditoriaux glorifiant la Ligue Arabe pour sa décision d'exclure la Libye, à cause de  l'usage de la force par Tripoli envers les manifestants libyens - pourquoi de telles mesures n'ont-elles pas été prises pour l'Egypte, la Tunisie, le Barheïn ou le Yémen? - A l'intérieur comme à l'extérieur du Monde Arabe, les media principaux créent actuellement les conditions pour une intervention en Libye.

Le Rôle des intérêts étrangers en Libye

Kadhafi et ses fils ont géré la Libye comme une propriété privée. Ils ont gaspillé ses forces et ses ressources naturelles. L'un des fils de Kadhafi est connu pour avoir payé la chanteuse américaine Beyonce Knowles au moins un million de dollars US pour un concert privé. [10] Les sociétés étrangères jouent également un rôle dans cette histoire.

Les positions et les actions des sociétés étrangères, des Etats-Unis et de l'Union Européenne face à la Libye ne devraient pas être ignorées. 

Se poser des questions sur le rôle des gouvernements et des sociétés étrangers en Libye, voilà qui est très important. Les gouvernements italien et américain devraient être interrogés quant au rôle des pilotes de nationalité italienne, et de toutes les nouvelles armes mises en jeu en Libye.

Il est très clair que la démocratie est employée comme un prétexte pratique uniquement contre les dictateurs qui ne font pas allégeance aux intérêts américains et européens. Il suffit de regarder comment Mutassim Kadhafi fut accueilli les bras ouverts à Washington le 21 avril 2009 par Hillary Clinton et l'administration Obama. Après le meeting, la Secrétaire d'Etat Clinton a déclaré en public:

Je suis très heureuse d'accueillir le Ministre Kadhafi au Département d'Etat. Nous attachons beaucoup d'importance à la relation entre les Etats-Unis et la Libye. Nous avons beaucoup d'occasions pour approfondir et renforcer notre coopération, et je souhaite vivement  investir dans cette relation. Alors, M. le Ministre, bienvenue ici. [11]

Ce que veulent les Etats-Unis et l'Union Européenne maintenant, c'est tirer un maximum de profit de la Libye. La guerre civile, c'est ce que Bruxelles et Washington ont derrière la tête.

La balkanisation de la Libye et la marche vers la guerre civile.

Le fils de Kadhafi Saif Al-Islam a fait des déclarations sur la télévision libyenne sur des organisations religieuse apparentées aux Talibans et qui prendraient le dessus en Libye ou essayeraient de le faire. Rien n'est moins vrai. Il a aussi mis en garde contre la ruine et la guerre civile. C'est un exemple des efforts de la famille Kadhafi pour garder le pouvoir en Libye, mais une avancée vers la guerre civile apparaît en Libye.

Parmi les personnalités en vue chez les militaires, Mahdi Al-Arab, le chef adjoint de l'Etat-Major libyen, aurait renié Kadhafi.  [12] Al-Arab a cependant modifié sa position en disant qu'il ne veut pas voir la Libye s'enfoncer dans la guerre civile que déclencherait une intervention étrangère ou une mise sous tutelle.  [13] C'est pourquoi Al-Arab a empêché les gens de sa ville, Zawarah, de se joindre à la révolte et d'aller à Tripoli, ville voisine.  [14]

Le penchant vers la guerre civile en Libye est encouragé par deux facteurs. L'un est la nature du régime de Kadhafi. L'autre est un désir extérieur d'affaiblir et de diviser la Libye. 

Kadhafi a toujours agi de façon à diviser les Libyens. Cela fait des années que l'on craignait que les fils de Kadhafi ne déclenchent entre eux une guerre civile, ou qu'un autre haut dignitaire n'intervienne pour prendre le pouvoir après la disparition de Kadhafi. Une guerre civile sur les bases des ethnies, du régionalisme ou du tribalisme, ce n'est pas une très grosse menace. On peut coopter ou s'allier avec des tribus ou des régions, mais ceux qui voudraient déclencher la guerre civile sont des puissants du régime. Les risques de guerre civile viennent des rivalités entre les officiels du régime eux-mêmes. Il faut bien comprendre que ces rivalités ont été soigneusement entretenues afin de diviser la Libye.

Les feux de la guerre sont ravivés en Libye. Dans de nombreux cercles stratégiques à Washington, Tel-Aviv, Londres et aux Quartiers Généraux de l'OTAN, on voit d'un bon oeil le chaos dans le Monde Arabe. Si la Libye est en proie à la guerre civile ou devient balkanisée, les bénéficiaires seront les Etats-Unis et l'Union Européenne, à long terme, et il y aura de sérieuses implications géopolitiques.

Tous les états voisins en Afrique du Nord seraient déstabilisés par les évènements en Libye. L'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale seraient également déstabilisées. Les frontières tribales de Libye et du Tchad s'étendent jusqu'au Niger, à l'Algérie et au Soudan. Le chaos en Libye aurait également un impact non négligeable en Europe et sur l'énergie au niveau global. Les évènements en Libye servent de test pour le contrôle du Cercle Arctique et de ses ressources énergétiques. [15]

 


Quelle sera la chute de Kadhafi? 

Il y a de fortes chances pour que Kadhafi n'aie pas une sortie du pouvoir aussi heureuse que Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte. Kadhafi aura du mal à trouver un pays d'accueil. En général, Kadhafi est considéré comme une assurance par les autres gouvernements. L'Arabie Saoudite, que l'on peut dépeindre comme un refuge pour les dictateurs, n'accordera sans doute pas le refuge à Kadhafi. La Libye et l'Arabie Saoudite ne sont pas en bons termes. Il est également recherché pour témoignage au Liban. En général, la relation de Kadhafi avec les leaders des pouvoirs pétroliers arabes du Golfe Persique est tendue et négative. Personne ne l'accueillera dans le Golfe Persique.

En général, les gouvernements arabes auront peur de l'accueillir. Dans ses efforts pour passer pour un champion du peuple, il a insulté beaucoup de ses pairs dictateurs arabes. Cependant il faut dire que les déclarations de Kadhafi aux meetings de la Ligue Arabe ou au sujet de la Palestine ou de l'Irak sont beaucoup plus populaires et candides que ce qu'ont fait le reste des dictateurs.

Il est très improbable qu' un pays d'Amérique Latine, d'Europe ou ex-soviétique lui donne refuge. On le verrait mieux dans un pays d'Afrique sub-Saharienne.

Ses options sont limitées et il est déterminé à garder le pouvoir. La guerre civile semble surgir à l'horizon. Il y a fort peu de chances qu'il quitte la Libye pacifiquement, et les Etats-Unis et leurs alliés on sans aucun doute examiné ce scénario. Les 23 et 24 février 2010, il a rencontré les chefs des trois plus importantes tribus de Libye (Werfala, Tarhouna et Wershfana), pour s'assurer de leur soutien . [16] Sa propre tribu, Qaddafa, le soutient et il semble que les tribus Madarha et Awlad Slieman le soutiennent aussi. [17]

Les risques d'intervention de l'OTAN et les E.U. et l'U.E.  Contrôler la Libye

La Libye est dans le collimateur du Pentagone depuis des années. Selon Wesley Clark, le général en retraite qui était le commandant en chef de l'OTAN, la Libye était sur la liste des pays à envahir après l'Afghanistan contrôlé par les Talibans. La liste incluait l'Irak, la Somalie, le Soudan, le Liban, la Syrie et enfin l'Iran. Les propos de Clark:

"Alors je suis rentré pour le voir [un officier de haut rang au Pentagone] quelques semaines après, nous étions alors en train de bombarder l'Afghanistan." "- allons nous toujours faire la guerre avec l'Irak?" "- Oh, c'est pire que ça." Il rejoint son bureau. Il prit une feuille de papier" - Je la rapporte tout juste du 1er étage aujourd'hui." - ce qui voulait dire du bureau du Secrétaire de la Défense -. Il ajouta: "C'est un mémo qui explique comment nous allons prendre sept pays en cinq ans, d'abord l'Irak puis la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan et pour finir l'Iran." [18]

D'une manière ou d'une autre, toutes les nations de la liste ont été attaquées de manière directe ou indirecte, et toutes, sauf la Syrie et l'Iran, ont succombé aux Etats-Unis et à ses alliés. Je répète, les seules exceptions sont l'Iran et son alliée la Syrie. Au Liban, les Etats-Unis ont partiellement gagné, mais il y a un recul avec le déclin de l'alliance du 14 mars conduite par Hariri.

La Libye a entamé des négociations secrètes avec Washington en 2001, qui se sont concrétisées par un rapprochement formel après la chute de Bagdad provoquée par les troupes britanniques et américaines en 2003. En fait, les Etats-Unis et leurs alliés ont toujours voulu étendre leur influence sur le secteur énergétique de la Libye et s'approprier les grandes richesses de la Libye. Une guerre civile offre la meilleure des couvertures en ce sens.

Les Libyens doivent être conscients du prétexte d'intervention pour aide humanitaire.

Les Libyens doivent absolument être sur leurs gardes. Il est clair que les Etats-Unis et l'Union Européeenne soutiennent les deux camps. Les Etats-Unis et l'Union Européenne ne sont pas les alliés des peuples du Monde Arabe. A ce propos, les Etats-Unis supportent Kadhafi au sol par du matériel militaire, alors qu'ils supportent également l'"opposition". Si les soi-disant gouvernements des pays occidentaux étaient sérieux au sujet de la démocratie, ils auraient coupé les liens commerciaux avec la Libye, et spécialement le secteur énergétique, avant 2011.

Washington et le pouvoir de Bruxelles pourraient conjointement coopter les forces d'opposition. Ils ont soutenu Kadhafi, mais ils ne le contrôlent pas, ni lui ni son régime, de même qu'ils n'ont pas contrôlé Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte. La Libye, c'est une toute autre histoire. Les objectifs de Washington et de Bruxelles seront de renforcer leur contrôle sur la Libye soit par un changement de régime, soit par une guerre civile.

Les "Actions de l'opposition à Kadhafi" sont puissantes, mais il n'y a pas de véritable "mouvement d'opposition." Les deux choses sont différentes. La démocratie n'est pas garantie, à cause de la nature de la coalition opposée à Kadhafi, qui compte de nombreux officiels corrompus du régime.

On discute actuellement d'une "intervention humanitaire" en Libye, comme en Yougoslavie et en Irak. Une "interdiction de survol" au dessus de la Libye a été évoquée, ainsi qu'une possible intervention de l'OTAN. Les intentions derrière ces déclarations ne sont pas humanitaires, mais visent à justifier une ingérence étrangère qui pourrait potentiellement mener à une invasion. Si ceci se mettait en place, la Libye deviendrait un pays occupé. Ses ressources seraient pillées et ses richesses privatisée et contrôlées par des compagnies étrangères comme c'est le cas de l'Irak. 

Aujourd'hui les fantômes d'Omar Mukhtar et de Saladin sont encore très vivants et actifs en Libye et dans le Monde Arabe. Se débarrasser de Kadhafi et de ses fils, ce n'est pas la solution. Tout le système corrompu de gouvernance en Libye, et la culture de la corruption politique doivent être démantelés.  En même temps il faut pourtant ne pas laisser s'installer en Libye les ingérences étrangères.  Si le peuple libyen est mobilisé et ferme, il peut combattre ces méthodes.

 


Article original en anglais : Libya: Is Washington Pushing for Civil War to Justify a US-NATO Military Intervention?, publié le 25 février 2011.

Traduction par Madelaine Chevassus

NOTES 

[1] “UK Hague: some information that Qaddafi on way to Venezuela,” Reuters, 21 février  2011.
[2] On revient en arrière vers la prolifération de drapeaux libyens lors du coup de 1969. D'où viennent tous ces drapeaux?
[3] “3 Libyan Diplomats resign,” The Hindu, 22 février 2011.
[4] James Wolf, “U.S. eyes arms sales to Libya,” Reuters, 6 mars 2009.
[5] Ibid.
[6] Informations venant de sources en Libye, non encore confirmées.
[7] Ibid.
[8] Ibid.
[9] Ibid.; J'ai donné des explications sur ce point.  La première explication, c'est que des agents du gouvernement de Libye ont répandu des contre-informations auprès d'Al-Jazeera. Ceci inclut les rapports faits à Al-Jazeera selon lesquels des jets avaient attaqué des civils dans les rues. Kadhafi a joué là-dessus pour discréditer Al-Jazeera  sur le plan intérieur en Libye en affimant au peuple Libyen qu'il n'y avait pas eu d'attaques de jets, et qu'Al-Jazeera  diffusait des contre-informations. La seconde explication est qu'Al-Jazeera diffuse tout simplement des contre-informations. En tout cas, les deux explications coïncident sur le fait qu'il n'y a pas eu jusqu'à présent d'attaque des manifestants par des jets libyens.
[10] Marine Hyde, “Beyonce and the $2m gig for Colonel Gaddafi’s son,” The Guardian (U.K.), 8 janvier 2010;le concert était pour  Mutassim et non pas  Hannibal Kadhafi (l'article a tort). L'article n'est pas fondamental et a été cité pour montrer que ce genre d'escapade est à peine connu des journaux grand public en Grande-Bretagne et en Europe de l'Ouest.
[11] U.S. State Department, “Remarks With Libyan National Security Adviser Dr. Mutassim Qadhafi Before Their Meeting,” 21 avril 2009: <http://www.state.gov/secretary/rm/2009a/04/121993.htm>.
[12] Informations venant de sources en Libye, non encore confirmées.
[13] Ibid.
[14] Ibid.
[15] David Ljunggren, “Libya turmoil puts focus on Arctic oil: Greenland,” ed. Robert Wilson, Reuters, 23 février 2011.
[16] Informations venant de sources en Libye, non encore confirmées. On m'a dit que Kadhafi promettait des réformes aux tribus et qu'il allait se retirer dans environ un an. Et également qu'il affirmait qu'aucun de ses fils ne serait au pouvoir en Libye
[17] Ibid.
[18] General (retired) Wesley Clark, “92 Street Y Exclusive Live Interview,” interview by Amy Goodman, Democracy Now, 2 mars 2007.


Mahdi Darius Nazemroaya specialisé dans le Moyen-Orient et l'Asie Centrale. Il est chercheur associé du Centre de recherche sur la Mondialisation.

 

 

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=23455

 

 

Lire  aussi :

 

Les USA réservent à Kadhafi le sort de Saddam Hussein


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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 05:55
Consignes aux militaires français en Afghanistan : déni de valeurs et profil bas - que se passe-t-il vraiment ?
  • Ça fait quand même moins de morts que dans la Somme, au Chemin des Dames ou à Verdun, non ? Et là, je n’entends pas de chanson de Craone, sauf la voix du Padré. Respects. La chair à canon aujourd’hui est sous contrat, donc... Donc, si on signe on est aux ordres du diable. Et (...)
    Bourguignoul
    Lire les réactions
Ce n’est pas le devoir de réserve qu’on transgresse, c’est nos valeurs !

Le pavé dans la mare a été lancé par un aumônier, le père Benoît Jullien, détaché au 2°REP (régiment étranger parachutiste). Le devoir de réserve est-t-il transgressé lorsqu’il s’agit de rendre compte de ce que l’on a vu ? Il faut croire que oui puisque, aux dernières nouvelles, le père a été prié de « quitter » la Légion. Quel est le péché de ce prêtre opérationnel, para jusqu’à l’âme et réputé ne pas mâcher ses mots ? Il fustige et accuse simplement la hiérarchie – et tout ce qu’il y a derrière – de compromission envers les islamistes combattus en Afghanistan et musulmans soutenus par nos troupes par une obligation de « profil bas » devant l’Islam. Apprécié par tous, il est dans le collimateur de sa hiérarchie pour avoir parlé de « dysfonctionnements importants qui ont conduit à des dérives graves  ».


Aujourd’hui les langues se délient et ce qui se disait dans les popotes se retrouve à présent dans les médias ; les militaires français en Afghanistan en ont gros sur le cœur et commencent à le faire savoir. On ne peut pas, longtemps, cacher de telles consignes déshonorantes et poursuivre sereinement sa mission. Mais chut, secret oblige, il a été très difficile d’obtenir des informations, les militaires, conscients des impacts, notamment des réactions des talibans et y compris sur leurs carrières n’iront pas plus loin que le courageux aumônier ; tout est dans son rapport, rien ne sera, pour l’instant, dit de plus.

 

Le problème dans cette affaire, ce n’est pas la transgression du devoir de réserve ou plus prosaïquement celui de fermer sa gueule mais bien de déterminer un seuil de résistance aux ordres : à partir de quand notre système de valeurs est-il en contradiction avec les exigences du commandement ? Sachant que tout militaire doit s’interroger sur la légalité de tout ordre exécuté, peut-il aussi faire marcher son cerveau par une autre interrogation : celle de la congruence entre ce qui lui est ordonné et ce qu’il fait ? Il est clair que la différence entre les deux données est aux antipodes l’une de l’autre, dans le cas global qui nous préoccupe c’est d’une consigne dont il s’agit : celle de ne pas froisser l’Islam et d’adapter nos attitudes, fussent-elles méprisables … à nos yeux.

 

Le rapport : cliquez sur l’image

PDF - 156.2 ko

Il fait chaud, très chaud, près de 50 degrés, la femme en uniforme, française, qui distribue, action humanitaire ? des tapis de prières aux femmes afghanes d’un village (c’est dans le rapport), doit avoir les bras couverts, le prêtre ne mâche pas ses mots en sous entendant que les tapis sont financés par le contribuable français. Tout ce que nous apportons, construisons, livrons est accepté avec mépris, le mépris de ceux qui ont déjà perdu la guerre, c’est le ressenti exprimé du père Jullien. Mépris aussi envers cette jeune sous-officier féminin contrainte par sa hiérarchie de dissimuler sa tête ne laissant que le visage, une partie seulement, visible au motif de respect envers…je vous laisse deviner la suite…


S’adapter aux valeurs de l’Islam afghan, c’est perdre les nôtres et accepter que les dérives deviennent acceptables, puis normales, au risque de perdre tout sens moral, puisque là bas, c’est normal d’être le mari de 50 ans d’une fillette de 10 ans. Alors on passe, et de normalité en normalité, on accepte de transgresser nos valeurs. En France, un homme de 50 ans avec une fillette de 10 ans, c’est de la pédophilie (dans le rapport). Pour ne pas déplaire, nos soldats peuvent sombrer dans une servilité dont les psychiatres parviendront ou ne parviendront pas à réparer les effets pervers, les cerveaux incapables de connecter ce qu’ils observent à leurs acquis moraux et valeurs républicaines aux ordres légaux reçus.

 

Ces « deux poids deux mesures » morales à des milliers de kilomètres de distance peuvent déstabiliser gravement le psychisme de nos soldats. C’est ainsi qu’ils peuvent assister à la quasi mise à mort d’une mère de famille par son mari qui l’assomme, au sol, de coups de pieds, aux cris et hourras de liesse de ses enfants mâles. « C’est comme ça ici… » Et on passe son chemin. Les ordres, les consignes, sont des contre-sens humains, tabasser une femme pour le plaisir devrait, normalement, conduire son exécuteur en prison, ou devant un juge, ici le juge c’est le mari barbu qui donne les coups, la femme est son objet, sa bête de somme, sa prison est son voile et le militaire français un passager du temps qui n’est ni le sien ni celui de ses valeurs, simple observateur qui se déshumanise.

Cérémonie militaire troublée

Pendant qu’on rendait hommage à un légionnaire tué, drapeau français dans le vent, militaires au présentez-armes, minute de silence, des dignitaires locaux invités aux cérémonies sont restés assis plaisantant bruyamment entre eux. Il est même rapporté que certains, fort nombreux, se sont rapidement portés vers le foyer des soldats pour écluser bière sur bière n’oubliant pas d’en provisionner, au passage, les larges poches de leurs burnous.

Nos militaires se battent déjà dans des conditions difficiles. Ils risquent leurs vies en permanence. Faut-il, en plus, leur imposer des consignes qui nous déshonorent tous ?

Louis Pinou

 

Le rapport : cliquez sur l’image

PDF - 156.2 ko

10 février 2011

 

 

http://www.armees.com/info/actualites/consignes-aux-militaires-francais-en-afghanistan-deni-de-valeurs-et-profil-bas-que-se-passe-t-il,34554.html

 

 

 

On demande aux soldats de couvrir le pillage des pays, leur occupation, et lorsqu'ils sont témoins de scènes intolérables, comme en Afghanistan, obscurantiste, ils doivent se taire: La complaisance doit être totale - la soif de profit excuse tout. L'Occident démocrate tolère les dictateurs, et les met en place aussi, d'ailleurs, et il tolère également des comportements inadmissibles - tout cela pour l'appât du gain (pour une minorité). Et naturellement, le discours est lénifiant: Protégons la liberté, la démocratie, les femmes... Il y a loin du discours aux actes ! Mais les politiques n'arriveront pas à étouffer la conscience de certains Eva R-sistons

 

 

Dernier commentaire :

 

Jean- Claude Meynet il y a 2 jours

Il faut ne pas connaître le métier de militaire pour écrire que celui-ci doit obéir car c’est son premier devoir.
Même s’il est de son devoir d’être aux ordres de ses chefs ce n’est pas pour cette raison qu’il doit être idiot..
Je rejoints pour cela le discours de l’aumonier que je félicite d’avoir eu le courage de son opinion.

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 06:24

 

Vers la 3e guerre mondiale ?

 

 



Mondialisation.ca, Le 28 janvier 2011 WSWS Des dépêches diplomatiques américaines citées par le quotidien norvégien Aftenposten révèlent au grand jour des entretiens entre des députés américains et des officiels israéliens en vue de préparer la prochaine guerre au Moyen-Orient. Ces documents font clairement ressortir à la fois les préparatifs d’Israël en vue d’une autre guerre majeure dans la région et le soutien inconditionnel de membres du Congrès, démocrates et républicains, qui, […]
Suite ici :
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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 01:53

https://mecanoblog.wordpress.com/tag/bresil/

 

Révolutions populaires nations arabo-musulmanes : la marche en avant vers le 3 è guerre mondiale !

Le 01/03/2011


La population à très large majorité chiite (tout comme l'est le pouvoir Iranien, et cela est très important), du Bahreïn conteste le pouvoir sunnite.


A proximité du Bahreïn se situe l'Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole dont le pouvoir, tout comme le Bahreïn, est détenu par les sunnites.


La coalition israélo-sunnite est en passe d'être rompue, en d'autres termes la division arabo-musulmane sunnite/chiite ne sera plus d'actualité et laissera la place à un front arabo-musulman chiite unifié, au côté de l'Iran, pour former un équilibre des forces géostratégiques, comme convenu par l'élite de la franc-maçonnerie, pour déclencher le 3e conflit international.


A cela, il ne manque plus qu'un effondrement financier, économique des États-unis.
Le démarrage des préparatifs du 3e conflit international a été effectif dès cette première quinzaine de janvier 2011 au travers de la « révolution populaire » en Tunisie, et formalisé le 11 février 2011 avec le départ de l'Égyptien Hosni Moubarak.

  

 

L'élite de la franc-maçonnerie a crée l'outil numérique (dont les réseaux sociaux tel " Facebook") pour servir d'arme à double-tranchant. En d'autres termes, la jeunesse tant égyptienne que tunisienne est tombé dans un piège monumental tendu par l'élite de la franc-maçonnerie dont l'objectif n'est nullement une marche en avant vers la démocratie, bien au contraire, une marche en avant vers le 3è conflit international où bloc occidental et islamique s'affronteront !

 

Contrairement à ce que pourrait croire la population arabo-musulmane, ces révolutions ne vont nullement dans le sens d'une marche en avant vers la démocratie, tout au contraire, vers une marche en avant vers le 3e conflit international.


Sans ces différentes « révolutions populaires », les divisions arabo-musulmanes sunnites et chiites seraient toujours d'actualité et le front israélo-musulman sunnite (Israël - Égypte - Arabie saoudite - Bahreïn), bien en place, et l'État d'Israël non isolé.

 

En isolant Israël, les conditions d'un affrontement « monde arabo-musulman (chiite) / monde occidental judéo-chrétien », seront réunies…

 

http://revelations4.blogs.fr/

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 01:11

Centrale nucléaire israélienne de Dimona, jamais inspectée (Israël refuse de signer le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires).Centrale nucléaire israélienne de Dimona, jamais inspectée (Israël refuse de signer le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires).

Israël, qui refuse toute inspection de son arsenal nucléaire, exige des inspections en Syrie !


L’entité sioniste installée en Palestine sait fort bien que la révolte qui parcourt actuellement le monde arabo-musulman signifie forcément des changements dans la région. Malgré des manœuvres et des provocations qui ont déjà commencé, la situation ne sera jamais comme avant. Les musulmans n’acceptent plus leurs régimes corrompus au service d’Israël. Cette nouvelle donne est mortelle pour l’entité sioniste, et ses dirigeants savent très bien que le compte à rebours – commencé bien avant – est en train de s’accélérer. Cela explique sans doute la récente « découverte » d'un prétendu site nucléaire syrien à usage militaire…

Le 24 février dernier en effet, Ehud Barak, le ministre israélien de l’Agression (dit de la « Défense »), a saisi l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) afin de demander des inspections en Syrie. Le même jour, le journal allemand Süddeutsche Zeitung affirmait – sans preuve aucune – que la Syrie construisait un réacteur nucléaire. Et pour mieux impressionner l’opinion publique, il a été précisé que cette construction se faisait « avec l’aide de la Corée du Nord », cette dernière jouant le rôle d’épouvantail. Tout le monde sait que ladite Corée du Nord se situe à des milliers de kilomètres de la Syrie, et que le moindre mouvement aérien ou maritime de ce pays est surveillé de très près par les États-Unis !

On remarquera la concordance entre le journal allemand Süddeutsche Zeitung et la diplomatie israélienne. Encore une preuve de la collaboration entre les deux pays, comme on a pu le constater au Liban.  Le chef de la Commission d'enquête sur l’assassinat de l'ex-Premier ministre libanais, l'Allemand Detlev Mehlis, avait en effet écarté toutes les pistes menant à Israël, et ce afin de mieux accuser le Hezbollah (lire à ce sujet notre article du 07/02/11 : Cour Pénale Internationale et Tribunal Spécial pour le Liban au service du sionisme mondial !).

Il est par ailleurs surprenant qu’Israël exige des inspections, alors qu'il est la seule puissance nucléaire de la région en dehors de toute légalité internationale, et qu’il est interdit de l'inspecter !  Rappelons en effet qu'Israël a toujours refusé de signer le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), mais ne se gêne jamais pour invoquer ce Traité dans ses accusations…

 

Après l’Iran, que l’on tente d’asphyxier par des sanctions frappant sa population civile, Tel Aviv veut étendre son offensive contre la Syrie, par AIEA interposée. Les lobbies sionistes se doivent de préserver le deux poids, deux mesures, toujours appliqué au bénéfice d’Israël.

L'accusation sioniste contre la Syrie ne se produit pas par hasard. Alors qu'une magnifique révolution ébranle tous les régimes pro-sionistes de la région, le vent de révolte n'a pas atteint la Syrie, en dépit des opérations de déstabilisation menées par l’USraël depuis plus de trente ans. Cette accusation a donc pour objectif de cibler l'un des maillons les plus importants du Front de la Résistance, d’entraîner éventuellement l’Europe dans une nouvelle croisade contre Damas, et enfin de maintenir un climat de guerre permanent avec les voisins d'Israël. Ce dernier point caractérise d'ailleurs le sionisme depuis son origine…

L’isolement d’Israël et l’incertitude qui plane sur la nouvelle donne régionale vont inciter Tel Aviv à provoquer une nouvelle guerre. Or il y a des coïncidences au sujet desquelles les Français devraient réfléchir. La première guerre mondiale aura permis la sinistre Déclaration Balfour (1917), légalisant la colonisation sioniste en Palestine. La deuxième guerre mondiale sera rapidement suivie de la transformation de cette colonisation sioniste en la création d'un « État » (1947). Les guerres semblent ainsi profitables au sionisme, surtout lorsqu'elles sont faites par d’autres…  Le sionisme a besoin de la guerre pour tenter de se survivre. Le sionisme, l’entité occupant la Palestine, et son réseau mondial de lobbies sont donc en guerre permanente contre des nations voulant rester libres.

 

La Syrie le sait très bien. Ses dirigeants, contrairement aux Ben Ali ou Moubarak (la liste n’est pas limitative), ont toujours préféré la dignité et le combat à la soumission honteuse. Et cette fois-ci encore, ils sauront faire face aux menaces qui s’annoncent. Comme de plus en plus de Français aujourd'hui, le Parti Anti Sioniste est à leurs côtés !


Parti Anti Sioniste

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 22:47

Libye: Rasmussen voudrait profiter de la situation (Rogozine)

http://sarko-verdose.bbactif.com/t176-maitres-du-monde-politique-otan-une-niche-a-140-millions-d-euros
Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, voudrait profiter de la situation en Libye pour étendre la zone de responsabilité otanienne au-delà du territoire européen, a déclaré vendredi à RIA Novosti Dmitri Rogozine, délégué permanent russe auprès de l'Alliance.

En visite à Budapest pour assister à une réunion des ministres de la Défense des 27 pays membres de l'UE, le secrétaire général de l'Alliance a convoqué d'urgence à Bruxelles une réunion des ambassadeurs des pays membres de l'Otan pour discuter de la situation en Libye.

"Le fait même de convoquer une telle réunion du Conseil de l'Otan témoigne du désir du secrétaire général d'élargir la zone géographique de responsabilité de l'Organisation au-delà des pays européens", a indiqué le diplomate.

Jusqu'à présent, la Libye n'était pas un partenaire de l'Alliance et "intéressait peu de personnes au sein de l'Etat-major de l'Otan", a poursuivi l'intéressé. "Néanmoins, les événements récents donnent un prétexte à l'Otan pour essayer de s'implanter dans cette région, sous couvert de vouloir pacifier la situation en Afrique du Nord", a affirmé le représentant permanent.

Interrogé sur une éventuelle convocation du Conseil Russie-Otan consacré à la situation en Libye, M.Rogozine a donné une réponse négative.

"Ce genre de réunion dans le cadre du Conseil Russie-Otan est impossible pour la simple raison que l'Alliance entreprend une démarche assez expérimentale en mettant l'Afrique du Nord sous son égide, ce qui est susceptible de provoquer des mécontentements au sein même de l'Alliance. Il ne s'agit donc pas non plus d'impliquer la Russie", a conclu M.Rogozine.


Vendredi 25 Février 2011


http://fr.rian.ru/ http://fr.rian.ru/*

 

http://www.alterinfo.net/Libye-Rasmussen-voudrait-profiter-de-la-situation-Rogozine_a55650.html

 

 

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 22:25

Kouriles: Moscou dénonce l'ingérence de Washington

MOSCOU, 24 février - RIA Novosti

 

Moscou juge inadmissible l'ingérence de Washington dans le litige russo-japonais autour des Kouriles du sud et estime qu'elle ne contribue pas à régler ce problème, a déclaré jeudi le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, au sujet du soutien apporté par les Etats-Unis à la position de Tokyo sur les îles disputées.

"Nous jugeons absolument inadmissibles les tentatives d'ingérence dans cette question bilatérale et la tendance à réviser les résultats de la Seconde Guerre mondiale consacrés par les trois puissances [l'URSS, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ndlr] lors des accords de Yalta sur l'Extrême-Orient le 11 septembre 1945", a-t-il indiqué.

Le 21 février, l'ambassadeur des Etats-Unis John Beyrle a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères en raison du soutien exprimé par le département d'Etat américain aux revendications territoriales de Tokyo.

"La position des Etats-Unis sur cette question n'a rien de nouveau, mais nous avons profité de l'occasion pour rappeler à nos partenaires américains qu'ils ont manifesté leur soutien à un moment où la rhétorique radicale s'est accentuée au Japon", a souligné M. Loukachevitch.

"Le problème de la frontière entre la Russie et le Japon revêt un caractère bilatéral, et les tentatives d'ingérence extérieure ne contribuent nullement à apporter une solution constructive à ce problème complexe et sensible", a conclu le porte-parole de la diplomatie russe.

 

 

http://chiron.over-blog.org/ext/http://fr.rian.ru/world/20110224/188706166.html

 

 

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 10:05

Les blogs du Diplo - Nouvelles d'Orient

Faut-il intervenir militairement en Libye ?

par Alain Gresh

Depuis la chute du régime Ben Ali en Tunisie, une vague de soulèvements submerge le monde arabe, portée par les images de la chaîne Al-Jazira, qui permet à l'opinion de suivre en direct les événements. Du Maroc à Bahreïn, de l'Algérie à l'Irak, les citoyens, le plus souvent désarmés, descendent dans la rue pour demander des réformes politiques et une plus grande justice sociale. Dans la plupart des cas, les autorités hésitent à faire un emploi indiscriminé de la force. En Libye, en revanche, les manifestants se sont heurtés à la répression la plus terrible (Le Monde diplomatique publie dans son prochain numéro, en kiosques le 2 mars, un dossier de huit pages sur « le réveil arabe »).

Les informations provenant de Libye sont contradictoires, partielles, quelquefois non confirmées. La brutalité du régime ne fait aucun doute, et le nombre de morts est important : des centaines selon les organisations non gouvernementales, probablement plus compte tenu de la violence utilisée par les milices du régime. Si l'est du pays, avec les villes de Benghazi et de Tobrouk, est tombé aux mains des insurgés, ce qui a permis l'entrée dans le pays de journalistes étrangers, la partie ouest, et notamment Tripoli, restent inaccessibles. Kadhafi a apparemment repris en main la situation dans la capitale, et il semble avoir gardé la confiance des tribus de la région (« Gaddafi tightens grip on Libyan capital as rebels swiftly advance west », par Leila Fadel et Sudarsan Raghavan, The Washington Post, 24 février). Il vient d'annoncer que Tripoli serait ouverte dès demain à tous les journalistes. Par ailleurs, il s'appuie sur des mercenaires de pays d'Afrique subsaharienne, ce qui risque de développer le racisme anti-Noirs dans le pays.

Le caractère erratique et dictatorial du colonel Mouammar Kadhafi a été confirmé par son discours illuminé prononcé le 22 février 2011 (lire une traduction en anglais ici). Le leader libyen y a rappelé les conquêtes de son règne - en particulier l'obtention du retrait des bases britannique et américaine et la nationalisation du pétrole - qui lui avaient acquis, au début, une popularité incontestable et une condamnation occidentale aussi massive. Mais il a aussi, dans son discours, multiplié les propos menaçants et incohérents, affirmant qu'il ne pouvait pas démissionner car il n'occupait aucun poste officiel, qu'il se battrait jusqu'à la dernière goutte de sang, que le pays allait vers la guerre civile, etc.

Les indignations justifiées contrastent avec le silence qui prévalait quand le régime, au début des années 2000, alors que s'esquissait la réconciliation avec l'Occident, écrasait sans pitié les islamistes. La détention et la torture de militants islamistes en Libye (comme en Egypte ou en Tunisie) n'indignaient pas les bonnes âmes.

Quoi qu'il en soit, les appels à des interventions militaires se multiplient.

Marc Lynch, sur son blog de Foreign Policy, est très clair, comme l'indique le titre de son envoi : « Intervening in the Libyan tragedy » (21 février 2011) :

« La comparaison doit se faire avec la Bosnie ou le Kosovo, ou encore avec le Rwanda : un massacre se déroule en direct à la télévision et le monde est incité à agir. Il est temps pour les Etats-Unis, l'OTAN, l'Organisation des Nations unies et la Ligue arabe d'agir avec force pour essayer d'empêcher la situation déjà sanglante de dégénérer en quelque chose de bien pire. »

On a un peu de mal à comprendre ces comparaisons. Au Rwanda, on avait affaire à un génocide qui a fait des centaines de milliers de morts. Quant au Kosovo, il est douteux que l'intervention militaire ait été un succès (...)

Lire la suite de cet article d'Alain Gresh.

 

 

 

Le cours du baril de pétrole brut de la Mer du Nord a frôlé 120 dollars en séance à la Bourse de Londres, jeudi 24 février, en écho au soulèvement populaire en Libye. A première vue, l'explication semble simple : des exportations interrompues et des investisseurs tétanisés à l'idée que les révoltes ne gagnent d'autres pays exportateurs de pétrole entraînent une flambée des prix. Pourtant, la formation des cours de l'or noir reste entouré d'un halo de mystère.

Lire cet article d'Akram Belkaïd issu du Manière de voir n°115, « Batailles pour l'énergie ».

Disponible en kioques et sur la boutique enligne
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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 08:17

Fidel Castro Met En Garde Contre Une intervention Militaire De L’OTAN En Libye

Lors de l’une de ses « réflexions » paraissant régulièrement dans la presse cubaine Castro avertit que sous l’impulsion des US et pour s’accaparer les richesses naturelles du pays dont le pétrole, l’OTAN se prépare à envahir la Libye.



Fidel Castro Met En Garde Contre Une intervention Militaire De L’OTAN En Libye


Selon Fidel Castro les Etats Unis n’hésiteront pas à donner l’ordre à l’OTAN d’envahir la Libye afin de mettre la main sur les réserves pétrolières de ce pays à la faveur d’une situation présentée comme des plus chaotiques et dans une ambiance fiévreuse de surenchère médiatique sur ce qui se passe en Libye.

Hors la presse étrangère ne peut pas couvrir de l’intérieur les manifestations et la violente répression en cours en Libye donc ce qui se passe réellement reste de l’ordre de l’inaccessible. Même Al Jazeera qui a réussi à couvrir ce qui se passait en Tunisie en Egypte au Bahreïn s’est vu privée de couverture son relais satellitaire ayant été brouillé.

Par qui ?

Kadhafi dispose -t-il des moyens technologiques d’un tel brouillage ?

Ou bien ce brouillage sert t-il à amplifier «l’effet chaos » nécessaire pour convaincre l’opinion publique mondiale de la nécessité d’une intervention militaire de l’OTAN en Libye ?

Pour ce qui est des « révolutions » dans les pays arabes on est désormais passé au Plan B de contre insurrection et récupération par les US et leurs alliés UE, Israël et consorts.

Les démissions en masse de diplomates et autres responsables politiques libyens sont-ils le prélude à l’installation d’un autre « gouvernement de transition » intégré au Nouvel Ordre Mondial libre échangiste cette fois en Libye ?

« Il est absolument évident que les Etats Unis ne se soucient pas du tout de la paix en Libye et n'hésiteront pas à donner l'ordre à l'Otan d'envahir ce riche pays. C'est peut-être une question d'heures ou de jours" affirme Castro. Selon lui "il faudra attendre" de savoir ce qui relève "de la vérité ou du mensonge" dans les informations faisant état d'une violente répression des mouvements de protestation, qui a fait des centaines de morts, selon diverses organisations humanitaires.

Fidel Castro a notamment qualifié de "mensonge, non dénué d'"intentions perfides", l'information qui a circulé sur une fuite de Kadhafi au Venezuela dont le président Hugo Chavez, fils spirituel de Fidel Castro, s'est rapproché ces dernières années du dirigeant libyen. "En ce qui me concerne, je n'imagine pas le leader libyen abandonnant son pays et ses responsabilités", a déclaré Castro. Et de conclure :

"Une personne honnête s'opposera toujours à toute injustice quelle qu'elle soit commise contre n'importe quel peuple du monde, et, en cet instant, la pire de toutes serait de garder le silence devant le crime que s'apprête à commettre l'OTAN contre le peuple libyen »

Actuellement prés de 80% du pétrole de la Libye est exporté vers l’Union Européenne soit 10% de la totalité des importations de l’UE qui jusqu’à présent s’est fort bien accommodée du régime dictatorial et politiquement très excentrique de Kadhafi réintégré dans le «concert des nations » après quelques années de mise au ban et sanctions - dont l’embargo sur les exportations pétrolières instauré par les US. Grâce à ses pétrodollars Kadhafi a pu moderniser ses équipements militaires (avions hélicoptères missiles…) fournis par les puissances occidentales exportatrices et utilisés actuellement pour contrer les manifestations en bombardant les opposants au régime mais aussi en les faisant mitrailler dans les rues par des mercenaires importés et parachutés de pays africains voisins.

Les US ont de grandes ambitions concernant les richesses naturelles du continent africain dont le pétrole et le gaz leur principal objectif étant de se les approprier pour ensuite dicter leurs conditions aux pays demandeurs tels les pays de l’UE, le Japon gros consommateur importateur mais aussi les pays émergeants comme la Chine et l’Inde. C’est dans cette perspective qu’a été crée AFRICOM, le commandement militaire US spécifiquement dévolu à l’Afrique.

Intervention de l’OTAN ou de son fidèle serviteur l’AU ?

Mais c’est surtout par le biais de son bras armé européen l’OTAN dont font partie d’anciens empires coloniaux ayant eu autrefois main mise sur ces richesses africaines tels la France, la Grande Bretagne, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, l’Allemagne, l’Italie … que les US comptent étendre leur emprise hégémonique énergétique.

Selon un article récent de la Revue Afrique du Kenya l’OTAN et l’AU ( UA :Union Africaine qui compte 53 pays membres) se préparent à signer un traité de partenariat militaire faisant état d’informations rapportées par des fonctionnaires de l’AU dont le siège est à Addis Abeba en Ethiopie. Cet article précise également que l’OTAN négocie l’ouverture d’un bureau de liaison aux quartiers généraux de l’AU et que le département des affaires légales de l’OTAN « est entrain de finaliser avec son homologue de l’AU la rédaction du nouveau pacte qui sera bientôt signé ».

Le Commissaire pour la Paix et la Sécurité de l’AU, Ramtane Lamamra, a « confirmé que l’OTAN doit signer un accord militaire avec l’AU » visant surtout à consolider la Force d’Intervention Africaine pour la Stabilité (ASF) comprenant plusieurs brigades d’intervention rattachées aux cinq zones économiques du continent (Nord, Est, Ouest, Centre et Sud).

La mission dévolue à l’ASF c’est d’intervenir autrement dit d’envahir et d’occuper certains pays africains considérés comme « instables » c'est-à-dire récalcitrants au Nouvel Ordre Mondial libre échangiste des US et de leurs alliés européens. Lamanra a déclaré que « l’Afrique aimerait apprendre de l’OTAN sur les transports aériens stratégiques de troupes, les communications avancées, la rotation d’unités importantes parmi des régions et répondre aux défis logistiques » ajoutant que « l’OTAN est un bon modèle à utiliser pour construire l’ASF ».

Toujours selon cet article des « experts ont dit que l’Afrique devient le champ de bataille stratégique entre les puissances mondiales et en particulier les US, l’UE, la Russie, la Chine… » les deux dernières investissant massivement sur le terrain dans l’exploitation des ressources de certains pays africains directement en compétition avec les multinationales US/UE.

Kadhafi s’est toujours élevé contre la création de l’AFRICOM et a vu d’un mauvais œil ce rapprochement OTAN/AU.

Donc sous couvert de manifestations populaires pour exiger la fin de la dictature Kadhafi et réprimées par un bain de sang, il n’est pas impossible que l’US/OTAN directement ou soit via ses collaborateurs de l’AU décident d’une intervention militaire en Libye au prétexte d’arrêter les massacres mais en réalité pour prendre le contrôle des richesses pétrolières de la Libye.

Après une pause de quelques décennies pendant laquelle on a fait croire aux peuples «décolonisés» qu’ils étaient libres tout en leur imposant des dictateurs tortionnaires, le colonialisme occidental US/UE ne cache plus ses ambitions ni en Afrique, ni au Moyen Orient, visant directement le contrôle et l’exploitation des ressources énergétiques aux détriments de leurs propriétaires les peuples autochtones à qui on essaie de voler encore une fois leurs justes révolutions. L’époque des « élites nationales » servant de gouvernements fantoches et se servant grassement dans les caisses des états est révolu retour à l’exploitation directe brutale cette fois sous la botte coloniale des forces d’intervention mondiales US/OTAN.

 

http://www.planetenonviolence.org/Fidel-Castro-Met-En-Garde-Contre-Une-intervention-Militaire-De-L-OTAN-En-Libye_a2377.html

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