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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 20:38

 

L’Amérique latine après Chávez
Luiz Inácio Lula da Silva

L’histoire confirmera, à juste titre, le rôle joué par Hugo Chávez dans l’intégration de l’Amérique latine et l’importance de ses quatorze années de présidence pour les pauvres du Venezuela, où il est mort mardi (5 mars) après une longue lutte contre le cancer.

Toutefois, avant de permettre à l’histoire de nous dicter son interprétation du passé, nous devons disposer d’une compréhension claire de la signification de l’oeuvre de Monsieur Chávez, à la fois dans le contexte politique national et international. Ce n’est qu’ensuite que les dirigeants et les peuples d’Amérique du Sud - on peut d’ailleurs affirmer que celle-ci constitue aujourd’hui la région la plus dynamique au monde - pourront définir clairement les tâches qui nous attendent. Et ce, afin que nous puissions consolider les avancées vers l’unité internationale réalisées ces dix dernières années. Ces tâches ont acquis une importance nouvelle maintenant que nous sommes privés de l’aide apportée par l’énergie sans limite de Monsieur Chávez, par sa confiance profonde dans le potentiel d’intégration des nations d’Amérique latine, et par son engagement en faveur des transformations sociales nécessaires au soulagement de la misère de son peuple.

Les campagnes sociales de Monsieur Chávez, notamment dans les domaines de la santé publique, du logement et de l’éducation, ont réussi à améliorer le niveau de vie de dizaines de millions de Vénézuéliens.

Personne n’est obligé d’être d’accord avec tout ce qu’a dit ou fait Monsieur Chávez. Il ne fait aucun doute qu’il était un personnage controversé qui laissait rarement indifférent. Il ne refusait jamais le débat. Pour lui, aucun sujet n’était tabou. Je dois avouer que j’ai souvent eu le sentiment qu’il aurait été plus prudent pour lui de ne pas dire tout ce qu’il a dit. Mais c’était une de ses caractéristiques et elle ne devrait pas, si peu que ce soit, porter le discrédit sur ses qualités.

Chacun peut également être en désaccord avec l’idéologie de Monsieur Chávez et avec un style politique que ses contempteurs qualifiaient d’autocratique. Il n’a jamais fait des choix politiques faciles et n’a jamais hésité dans ses décisions.

Cependant, toute personne un tant soit peu honnête - même parmi ses opposants les plus virulents - est obligée de reconnaître le haut niveau de fraternité, de confiance et même d’amour qu’éprouvait Monsieur Chávez pour les pauvres du Venezuela et pour la cause de l’intégration latino-américaine. Des nombreux personnages influents et responsables politiques que j’ai côtoyés dans ma vie, peu ont autant cru dans l’unité de notre continent et de ses populations diverses – Indiens indigènes, descendants d’Européens et d’Africains, immigrants récents – que lui.

Monsieur Chávez a joué un rôle de premier plan dans le traité de 2008 qui a établi l’Union des nations sud-américaines (Unasur), une organisation intergouvernementale composée de 12 pays qui pourrait, un jour, faire avancer le continent vers le modèle de l’Union européenne. En 2010, la Communauté des États d’Amérique latine et de la caraïbes (Celac) a franchi le pas de la théorie à la pratique en offrant un forum politique continentale parallèle à l’Organisation des États américains (OEA). Elle n’inclut pas les États-Unis et le Canada, contrairement à l’OEA. La Banque du Sud, nouvel organisme de prêt, indépendant de la Banque mondiale et de la Banque inter-américaine de développement, n’aurait pas non plus vue le jour sans l’initiative de Monsieur Chávez. Enfin, il a également démontré un vif intérêt pour le renforcement des relations entre l’Amérique latine, l’Afrique et le monde arabe.

Si un personnage public disparaît sans laisser d’idées, son héritage et l’esprit qui l’animait disparaissent aussi. Ce n’est pas le cas de Monsieur Chávez, figure forte, dynamique et inoubliable, dont les idées seront discutées pendant des décennies dans les universités, les syndicats, les partis politiques, et partout où les gens s’intéressent à la justice sociale, au recul de la misère, et à une distribution plus juste du pouvoir entre les peuples du monde. Peut-être ses idées serviront-elles d’inspiration aux jeunes dans l’avenir, comme la vie de Simón Bolívar, le grand Libertador de l’Amérique latine, a inspiré Monsieur Chávez lui-même.

Son héritage dans le domaine des idées demandera encore du travail pour que ces dernières deviennent une réalité dans le monde brouillon de la politique, où les idées sont débattues et contestées. Sans lui, le monde aura besoin que d’autres dirigeants fassent preuve des mêmes efforts et de la même volonté pour que ses rêves ne subsistent pas que sur le papier.

Pour maintenir vivant cet héritage, les partisans de Monsieur Chávez au Venezuela ont encore beaucoup de travail devant eux afin de construire et renforcer les institutions démocratiques. Ils devront aider à rendre le système politique plus intégré et plus transparent ; à rendre la participation à la vie politique plus accessible ; à renforcer le dialogue avec les partis d’opposition ; et à consolider les syndicats et la société civile. L’unité du Venezuela, et la survie des succès durement obtenus par Monsieur Chávez, l’exigeront.

C’est sans aucun doute le souhait de tous les Vénézuéliens – qu’ils soutiennent ou s’opposent à Monsieur Chávez, qu’ils soient militaires ou civils, catholiques ou évangélistes, riches ou pauvres – que se réalise le potentiel d’une nation aussi riche de promesses que la leur. Seules la paix et la démocratie peuvent faire que ces aspirations deviennent réalité.

Les institutions multilatérales que Monsieur Chávez a contribué à créer aideront aussi à parvenir à la consécration de l’unité sud-américaine. Il ne sera plus présent aux sommets sud-américains, mais ses idéaux, ainsi que le gouvernement du Venezuela, continueront à être représentés. La fraternité démocratique entre les dirigeants de l’Amérique latine et des Caraïbes est la meilleure garantie de l’unité politique, économique, sociale et culturelle que veulent nos peuples, et dont ils ont besoin.

Dans ce mouvement vers l’unité, nous avons atteint un point de non-retour. Mais aussi déterminés que nous soyons, nous devons l’être plus encore quand nous négocions la participation de nos nations dans les forums internationaux comme les Nations unies, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Ces institutions, nées sur les cendres de la Deuxième guerre mondiale, ont insuffisamment répondu aux réalités du monde multipolaire d’aujourd’hui.

Charismatique et singulier, capable de forger des amitiés, de communiquer avec les masses comme peu d’autres dirigeants avant lui, Monsieur Chávez nous manquera. Je chérirai toujours l’amitié et l’esprit de partenariat qui, pendant les huit années où nous avons travaillé ensemble comme présidents, ont amené tant d’effets positifs pour le Brésil et le Venezuela, et pour nos peuples.

Luiz Inácio Lula da Silva
président du Brésil de 2003 à 2010, est président honoraire de l’Institut Lula, dédié aux relations entre le Brésil et l’Afrique.

Ce texte a été traduit du portugais (vers l’anglais) par Benjamin Legg et Robert M. Sarwark et publié sur le site du New York Times : http://www.nytimes.com/2013/03/07/opinion/latin-america-afte...

Traduction française : Bernard Leprêtre
Edition : Mémoire des luttes http://www.medelu.org/L-Amerique-latine-apres-Chavez

URL de cet article 19896
http://www.legrandsoir.info/l-amerique-latine-apres-chavez.html
Sur ce site,

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Série : Banques – Peuples : les dessous d’un match truqué !
Éric TOUSSAINT
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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 22:32

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L’OCDE invite la France à d’amples contre-réformes

 


mardi 19 mars 2013, par Visiteur (Date de rédaction antérieure : 19 mars 2013).

 

Comme la France est l’un des rares pays de l’OCDE où les inégalités ne se sont pas suffisamment creusées au cours des 25 dernières années, l’organisation estime que : la baisse des dépenses est particulièrement nécessaire pour les retraites, en ajustant les paramètres du système et en supprimant les régimes spéciaux ; pour la santé, en favorisant les soins ambulatoires, en ne remboursant que le prix des génériques et en supprimant des médicaments soit-disant "inefficaces" ; et pour les collectivités, en supprimant les départements et en fusionnant les petites communes.

 

L’OCDE invite la France à d’amples réformes


http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE92I00Q20130319?sp=true

PARIS (Reuters) - L’OCDE abaisse sa prévision de croissance économique en France à 0,1% cette année contre 0,3% auparavant et maintient sa prévision pour 2014 à 1,3%, tout en prônant des réformes pour dynamiser l’économie française, dans un rapport présenté mardi.

L’Organisation de coopération et de développement économiques juge nécessaire de redresser les comptes publics, d’accroître la faible compétitivité des entreprises françaises et de lutter contre un chômage structurellement élevé.

"L’enjeu est de réaliser partout des gains d’efficience afin de préserver le haut niveau de protection sociale cher aux Français", a dit son secrétaire général, Angel Gurria, lors d’une conférence de presse au ministère de l’Economie.

Sa voix s’ajoute à celles de nombreux économistes et institutions internationales qui pressent la France de réduire ses dépenses publiques, parmi les plus élevées au monde en proportion de la richesse nationale.

La croissance économique atone ne devrait permettre de réduire le déficit public qu’à 3,5% du PIB fin 2013 puis 3,0% fin 2014, estime l’OCDE. Ces prévisions sont plus positives que celles de la Commission européenne (3,7% et 3,9%) car cette dernière ne prend en compte que les décisions fermement actées.

L’OCDE estime que les efforts de réduction du déficit doivent se poursuivre comme prévu, sans ajouter en urgence de nouvelles mesures d’austérité, ce qui est la ligne actuelle du gouvernement.

"Nous pensons comme vous monsieur le ministre qu’il convient de ne pas ajouter davantage de rigueur à la rigueur cette année", a poursuivi Angel Gurria, qui s’exprimait aux côtés de Pierre Moscovici.

La France pourrait obtenir de la Commission européenne un délai d’un an pour atteindre le seuil de 3% de déficit public promis à l’origine pour fin 2013, mais elle devra en échange présenter une stratégie crédible de redressement de ses comptes.


RSA ET SALAIRE MINIMUM PROGRESSIFS POUR LES JEUNES

Selon l’OCDE, le chômage devrait poursuivre sa hausse pour atteindre 11,0% de la population active cette année et 11,2% l’an prochain contre 10,3% en 2012.

"Les performances du marché du travail des jeunes et des seniors restent le talon d’Achille de la société française", a souligné Angel Gurria.

Pierre Moscovici a déclaré que "nos diagnostics sont souvent convergents et les recommandations ou les diagnostics sont, à quelques exceptions près, partagés".

L’organisation estime que la baisse des dépenses est particulièrement nécessaire pour les retraites, en ajustant les paramètres du système et en supprimant les régimes spéciaux ; pour la santé, en favorisant les soins ambulatoires, en ne remboursant que le prix des génériques et en supprimant des médicaments inefficaces ; et pour les collectivités, en supprimant les départements et en fusionnant les petites communes.

Selon Pierre Moscovici, "les efforts en dépenses sont essentiels, ils se poursuivront tout au long du quinquennat, dans un souci d’efficacité et de justice".

Pour la future réforme des retraites, l’OCDE prône un changement total de système pour aller vers un système à points ou à comptes notionnels, des pistes qui semblent écartées par le gouvernement.

Sur le plan fiscal, "supprimer les dépenses fiscales inefficaces et augmenter les taxes environnementales, la fiscalité immobilière et les droits de succession permettraient de réduire davantage la fiscalité sur le travail et sur les entreprises".

Accroître la concurrence, ouvrir des professions réglementées permettrait d’augmenter le potentiel de croissance de la France, estime encore l’OCDE.

Si la France est l’un des rares pays de l’OCDE où les inégalités ne se sont pas creusées au cours des 25 dernières années, la complexité du système de prélèvements et de transferts pèse sur l’économie et gagnerait à être profondément simplifié.

L’OCDE propose "des réformes de grande ampleur" pour améliorer la situation des jeunes, dont le taux de chômage est supérieur à 16% pour les 20-24 ans depuis près de 30 ans.

Elle suggère de permettre aux jeunes ayant terminé leurs études de bénéficier du revenu de solidarité active (RSA), en échange d’une obligation de se former, de chercher un emploi et d’accepter les offres d’emploi proposées.

Le barème de ce RSA pour les jeunes devrait être progressif en fonction de l’âge, de même que le montant du salaire minimum, dont "le niveau élevé évince les jeunes les moins qualifiés du marché du travail", estime l’OCDE.

Jean-Baptiste Vey et Yann Le Guernigou, édité par Patrick Vignal

 

http://mai68.org/spip/spip.php?article4989

 

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Nigel Farage aux Européens: "Sortez votre argent tant que vous le pouvez"

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Dans cette première apparition de Nigel Farage depuis que la taxe chypriote sur les dépôts a été annoncée, l'Anglais ne mâche pas ses mots. Depuis toutes ces années et malgré avoir l'habitude d'être désespéré par la direction de l'Union européenne « [il] n'a jamais pensé qu'ils auraient eu recours au vol de l'argent sur les comptes d'épargne des gens. » Le fait est qu'ils savent qu'ils ne peuvent pas laisser un pays sortir, peu importe qu'il soit petit, parce « qu'une fois qu'un pays quitte [l'UE], tout le chateau de cartes s'écroule. » Il y a maintenant des « différences clairement irréconciliables » entre le Nord et le Sud de l'Europe et maintenant qu'ils ont fait cela dans un pays, « ils sont tout à fait capables de le faire en Italie, en Espagne et n'importe où. » Le message qui est envoyé aux gens, c'est « sortez votre argent pendant que vous le pouvez. » En ce qui concerne ses électeurs britanniques, il recommande vivement à George Osborne (le Chancelier britannique) d'exhorter les expatriés britanniques de retirer tout leur argent des banques de la zone Euro et de faire des transferts mensuels de chez eux. « Ne pas investir dans la zone Euro », conclut-il, « il faudrait être fou pour le faire - puisqu'elle à présent gérée par des gens qui ne respectent pas la démocratie, la primauté du droit, ou les principes fondamentaux sur lesquels la civilisation occidentale est basée. »
« Ils sont de soutenir la Zone Euro qui, à la fin, va s'effondrer en un échec désastreux et ils sont prêts à faire n'importe quoi pour cela. »
5 minutes de réalité de la part d'un député européen - A regarder...
source : Zero Hedge
traduction : Kairos & Logos
http://www.alterinfo.net/Nigel-Farage-aux-Europeens-Sortez-votre-argent-tant-que-vous-le-pouvez_a88083.html
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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 03:29
Vers une crise de régime ?
Par Jacques Sapir

mardi 12 mars 2013, par Comité Valmy


Vers une crise de régime ?

Par Jacques Sapir

9 mars 2013

Les sondages indiquent un effondrement de la popularité du Président, mais aussi du Premier Ministre et des ministres du gouvernement. Moins d’un an après l’élection présidentielle, et les élections législatives, c’est un phénomène très rare de désaffection massive[1], qui conduit certains commentateurs à parler « d’enfer ». François Hollande se retrouve avec seulement 33% de réponses lui accordant leur confiance pour résoudre les problèmes du pays. Il est au plus bas d’un Président dans l’année suivant l’élection[2]. Jean-Marc Ayrault, avec pour sa part 30% d’opinions favorables, enregistre un record absolu. De manière significative, la chute des opinions favorables est la plus forte chez les ouvriers et les employés ainsi que chez les jeunes (avec 30%), et la plus faible chez les cadres. Notons enfin le faible nombre de réponses « ne se prononce pas » avec 5% de l’échantillon. Les résultats du sondage sont donc représentatifs de l’opinion des Français. Des résultats à peu près similaires avaient été obtenus dans un sondage IFOP-Paris Match réalisés quelques jours auparavant[3]. On dira que ce gouvernement et ce Président l’ont bien cherché. Rarement a-t-on vu en aussi peu de temps autant de promesses se transformer en leurs contraires. Rarement aussi aura-t-on vu s’établir, dans le cadre d’une supposée alternance politique, une telle continuité avec la politique du précédent gouvernement, politique qui avait été rejetée tant aux élections présidentielles que législatives du printemps dernier. Ceci explique sans doute la chute de François Hollande dans les sondages, chute à la hauteur des espérances qui s’étaient portées sur sa personne. À cela ajoutons un style de gouvernement quelque peu déroutant. Et l’on sait bien que « le style c’est l’homme » (ou la femme).


L’effondrement de la popularité du pouvoir et ses conséquences.

Le problème posé par cet effondrement de la cote de popularité tant du Président que du gouvernement est qu’à priori ceci ne devrait pas avoir de conséquences. Les prochaines échéances électorales sont en 2014. Et c’est l’un des raisons pour lesquelles le pouvoir fait actuellement le dos rond, espérant qu’une amélioration de la situation économique se produira entre la fin de cette année et le début de l’année prochaine. On a déjà, et à plusieurs reprises, expliqué pourquoi une telle hypothèse avait très peu de chance de se réaliser. La France s’enfoncera progressivement dans la récession, à moins qu’un effondrement de la consommation des ménages ne provoque un basculement de la récession vers la dépression, et une accélération brutale de la progression du chômage (Chômage, la marée noire qui nous menace). Les implications politiques de la trajectoire économique doivent donc être étudiées avec attention.

Au mieux, les élections prévues en 2014 se transformeront en un vote sanction qui sera d’autant plus massif que les enjeux électoraux sont limités. Car en matière d’élections, nous serons servis pour 2014. Tout d’abord nous aurons en mars 2014 des élections municipales, les élections cantonales et régionales devant être repoussées à 2015. Dans des élections municipales, le facteur « local » a traditionnellement une grande importance. C’est ce qui explique qu’à l’heure actuelle on ne prévoit pas de grands déplacements de voix[4]. Mais, ceci pourrait changer d’ici à élections. Dans le contexte probable qui dominera en France, il n’est pas impossible qu’elles puissent prendre l’allure d’un test national. Puis, en juin 2014, se tiendront les élections européennes. Ces élections prendront elles, naturellement, la dimension d’un test national. Mais, elles auront aussi des enjeux limités, compte tenu des faibles pouvoirs du Parlement européen. Il est donc probable que le message envoyé par les électeurs soit très clair, mais qu’il soit ignoré par le pouvoir et les états-majors politiques. On voit très bien qu’il n’est pas impossible que le Front National, ou l’un de ses avatars, se hisse à plus de 30% des suffrages dans une élection marquée par ailleurs par une faible participation. Ce serait un coup de tonnerre dans la vie politique française, mais un coup de tonnerre que les médias n’auraient de cesse de transformer en coup de cymbales. Tout sera mis en œuvre pour que les leçons d’un tel scrutin ne soient pas entendues, et nous continuerons, en brinquebalant, à aller jusqu’aux élections présidentielles de 2017. Tel est, fondamentalement, le scénario dans lequel François Hollande met ses espérances, comptant bien être réélu, en dépit de tout ce qu’il a fait et n’a pas fait, s’il devait affronter au deuxième tour Marine Le Pen. Ce pari est risqué ; bien de choses peuvent changer d’ici 2017. Cependant, convenons qu’il est tentable. Il est en tout cas dans la logique « mitterrandienne » qui inspire aujourd’hui François Hollande.

Mais une autre hypothèse, tout aussi et même plus probable, est aujourd’hui parfaitement possible. Elle représente le pire, du point de vue du pouvoir actuel, et ne doit pas être écartée à la légère. Si l’économie française connaît une chute brutale d’activité dans le cours de 2013, la perte de crédibilité du gouvernement et du Président se transformera en une perte de légitimité. Cette crise de légitimité pourrait survenir de la conjonction de trois mouvements dont on sent dès aujourd’hui la montée dans la société : une colère politique, une colère sociale, une colère issue d’un sentiment de la perte d’identité. C’est là l’hypothèse la plus sérieuse sur laquelle il convient de réfléchir, car la crise de légitimité implique une crise de régime.


Les trois colères

La colère politique est facile à prévoir. Elle s’enracine sur un mécontentement allant s’approfondissant et sur le fait que ce dernier ne peut, en théorie, trouver de solution d’ici 2017. Ce mécontentement est redoublé du fait qu’une partie des électeurs qui font partie du socle traditionnel de la gauche s’estime flouée par la politique actuelle du Président et du gouvernement. Ceci est visible dans les sondages récents où le recul de François Hollande est le plus important dans les catégories qui l’ont le plus soutenu : les ouvriers, employés, les professions intermédiaires et les jeunes. Une partie des responsables du Parti Socialiste s’en inquiète d’ailleurs. Cette déception pourrait, si elle s’enracinait d’ici les prochains mois, se transformer en un mouvement d’abstention massif lors des élections de mars 2014, modifiant ainsi brutalement les rapports de force. Mais, il convient immédiatement de dire que la droite traditionnel n’est pas une alternative, et qu’elle est encore très peu audible sur les préoccupations de cet électorat. Voilà qui incite à penser que cette colère politique pourrait s’exprimer hors du cadre électoral, ou s’incarner dans tout mouvement rejetant d’emblée les partis traditionnels.

La colère sociale est elle aussi facilement prévisible. Elle s’exprime à la fois dans la montée de la violence sur des sites qui sont devenus emblématiques de la crise (PSA-Aulnay, Continental-Amiens) et dans une désespérance très sensible dans des milliers de petits sites où, à une échelle plus réduite, se rejoue le même drame. L’échec relatif de la mobilisation syndicale contre le projet d’accord ANI entre le MEDEF et quelques syndicats minoritaires ne doit pas faire illusion. Il n’y a eu échec que parce que l’on a proposé à des gens en colère et désespérés des formes bien trop traditionnelles d’expression de leur colère et de leur désespérance. Cet échec est avant tout celui des formes classiques de mobilisation syndicale. Notons déjà que la conjonction de la colère politique et de la colère sociale est redoutable. Le potentiel d’une explosion massive ne fait donc que se renforcer, mais cette explosion suivra des voies différentes de celles qui ont été tracées par les syndicats. Seuls ceux qui sauront s’y adapter y survivront. Cette explosion sera, selon toute vraisemblance, violente. Elle confrontera directement les organes du maintien de l’ordre (Police et Gendarmerie) au choc frontal avec cette colère. Comme ces organismes sont eux aussi travaillés, pour des raisons générales mais aussi des raisons particulières, par un fort mécontentement, nul ne peut dire quelle sera l’issue de ce choc. Si le gouvernement met en œuvre une politique directement répressive, il risque d’aggraver dans des proportions considérables la fracture politique qui se dessine. S’il tergiverse, il peut être emporté par une succession de mouvements se renforçant l’un l’autre.

La colère issue du sentiment de perte de l’identité est un phénomène encore plus complexe à décrypter. Elle a, bien entendu, une dimension politique, qui s’enracine dans le déni de démocratie auquel on a assisté en 2005 lors du référendum sur le projet de constitution européenne. Les partisans du « non », largement victorieux, ont été dépossédés de leur victoire, une manœuvre à laquelle François Hollande a été connivent. Les Français ont eu, à ce moment, le sentiment d’être dépossédés de la démocratie, de leur démocratie. Les gouvernants et une partie de l’opposition ont cru que ce sentiment serait passager. C’était oublier le lien très profond, enraciné dans l’histoire, qui unit en France le peuple avec le principe de la démocratie (et non nécessairement ses formes). De là date une fracture symbolique[5]. Cette fracture s’est transformée en une facture qu’il faudra bien solder. Il n’est pas sans une certaine ironie que cette facture retombe sur François Hollande qui, en tant que dirigeant du Parti Socialiste, a beaucoup fait pour l’existence de cette fracture et de cette facture. Cette colère a aussi une dimension sociale, en ceci que le mouvement de désindustrialisation qui s’accélère aujourd’hui nous confronte à l’image d’une France qui n’est plus celle que nous connaissions, ou que nous pensions connaître : un pays fier de ses réalisations industrielles. Une partie importante de la population, qui excède de loin le nombre des simples ouvriers d’industrie, est très profondément attachée à cette image de la France. C’est ce qui explique le succès initial du Ministère du « Redressement Productif ». Mais la maîtrise du verbe ne masque qu’un instant les réalités. L’importance de ce sentiment de perte de l’identité, qui peut s’incarner passagèrement dans un rejet de « l’autre », tient en ce que s’articulant avec la colère politique et la colère sociale, il va provoquer provoquer une délégitimation massive du pouvoir.


Vers la guerre civile ?

La crise qui s’annonce va faire voler en éclats l’idée d’une « démocratie apaisée ». D’une part, cette expression est une contradiction dans les termes. Les intérêts qui divisent une société ne sont pas de ceux qui peuvent se régler dans le calme feutré des cénacles privés. Leur exposition au grand jour, qui est l’une des conditions nécessaires à l’existence d’une véritable démocratie, implique un degré d’affrontement qui rend illusoire toute idée d’apaisement. D’autre part, quand les conditions d’exercice de la démocratie sont à ce point fautives que des colères convergentes ne trouveront pas de formes institutionnelles d’expression, il est illusoire de chercher à s’abriter derrière l’idée d’une « démocratie apaisée ». Il faut d’ailleurs remarquer que, de ce point de vue, la France n’est nullement une exception. C’est à un phénomène du même ordre que l’on a assisté lors des récentes élections italiennes.

Dès lors, le pouvoir actuel a devant lui trois options. Il peut rester « droit dans ses bottes », et supporter la totalité du choc de ces trois colères. Il est possible qu’il y survive, mais au prix d’une répression qui le fera changer de nature et se transformer en Tyrannie. Il est aussi possible, et c’est l’hypothèse la plus probable, qu’il soit brisé par cet affrontement, ouvrant alors une période d’incertitudes politiques et institutionnelles comme la France n’en a pas connues depuis 1958. Il peut chercher à dévier la lame de fond qui monte, en organisant des élections anticipées, donnant ainsi une forme d’expression dans le cadre institutionnel actuel à ces trois colères. Mais, le système électoral français est ici mal adapté. Rien ne serait pire que l’élection d’un nouveau Parlement qui ne soit pas à l’unisson des sentiments de la majorité de la population. Il peut, enfin, chercher à anticiper sur ces événements et changer radicalement de politique, apaisant ainsi la colère sociale et la colère identitaire. C’est la voie de la logique et de la raison, chose dit-on la plus mal partagée au monde…


[1] Ici

[2] Nicolas Sarkozy était tombé à 38% d’opinions favorables en mars 2008.

[3] Ici

[4] Municipales : premier sondage avant le scrutin

[5] J. Sapir, La Fin de l’eurolibéralisme, Paris, Le Seuil, 2006.


Jacques Sapir
Ses travaux de chercheur se sont orientés dans trois dimensions, l’étude de l’économie russe et de la transition, l’analyse des crises financières et des recherches théoriques sur les institutions économiques et les interactions entre les comportements individuels. Il a poursuivi ses recherches à partir de 2000 sur les interactions entre les régimes de change, la structuration des systèmes financiers et les instabilités macroéconomiques. Depuis 2007 il s’est impliqué dans l’analyse de la crise financière actuelle, et en particulier dans la crise de la zone Euro.
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Mise en ligne CV : 11 mars 2013

 

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article3293

 

 


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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 04:44

La dernière bonne blague de Poutine à Obama
http://actualite.portail.free.fr/monde/02-11-2012/

 

Vers un basculement du monde ?

Par eva R-sistons (Chantal Dupille)

 

 

Obama est loin de mériter son Prix Nobel de la Paix. Mais avec son élection, nous avons échappé au pire, face aux va-t-en guerres du camp républicain, pathologiquement opposés à la Russie (ils en sont restés à la guerre froide et au Maccarthysme), stupidement soumis à Israël (malgré les prix à payer), et rêvant de dominer le monde. Obama est plus pragmatique, et il a évolué avec son temps. Poutine est désormais l'homme le plus influent de la planète (et les BRICS émergent de plus en plus vigoureusement sur la scène internationale), il n'a pas cédé sur la Syrie, et il répondra coup par coup. Nous assistons certainement à une réorganisation du monde. Les dindons de la farce sont les Français désormais aux ordres du mauvais génie israélien (depuis  l'élection de Sarkozy), et loin d'être des acteurs de premier plan sur la scène internationale, comme du temps de de Gaulle ou de Jacques Chirac-de Villepin, ils sont devenus de simples supplétifs de très sales guerres et ce faisant, ils se mettent à dos une grande partie de l'humanité. Nous avons joué pour Tel-Aviv, nous allons recueillir les fruits de ce mauvais calcul politique. Et finalement, nos voisins allemands, en se rapprochant de la Russie (surtout depuis l'ancien chancelier Gerhard Schröder), ont mieux saisi le train en marche que les sayanim français Sarkozy-Kouchner-Hollande-Fabius au pouvoir. Ils ont été clairvoyants, car l'avenir de l'Europe n'est pas d'être à la remorque d'Etats plus ou moins en faillite et décrédibilisés (comme la GB et les Etats-Unis), mais de constituer une grande alliance culturelle, économique, et pour la paix, avec la Russie en plein essor grâce à l'énergie de l'étonnant Vladimir Poutine. 

 

Allez, j'ose une formule : Le nouveau siècle sera "émergent", ou ne sera pas. Et il est temps, en France, de se débarrasser de ceux qui sous l'égide de Tel-Aviv, conduisent notre pays à sa perte... et de retrouver notre pleine indépendance, avec un Quai d'Orsay renouant avec ses traditions gaulliennes de politique pro-russe et pro-arabe. Tout simplement !

 

Chantal Dupille. 

 


 

Barack Obama et Vladimir Poutine

blank.gif Barack Obama et Vladimir Poutine ont abordé le cas syrien. (Reuters)

http://www.lejdd.fr/International/Actualite/

 

Un nouveau partage du monde se dessine

Obama et Poutine vont-ils
se partager le Proche-Orient ?

Dans un article publié le 26 janvier dernier en Russie, Thierry Meyssan expose le nouveau plan de partage du Proche-Orient sur lequel travaillent la Maison-Blanche et le Kremlin. L’auteur y révèle les principales données de la négociation en cours sans préjuger d’un accord définitif, ni de sa mise en œuvre. L’intérêt de l’article est qu’il permet de comprendre les positions ambigües de Washington qui pousse ses alliés dans une impasse de manière à pouvoir leur imposer prochainement une nouvelle donne dont ils seront exclus. | Damas (Syrie) | 22 février 2013

 

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En 1916, le Royaume-Uni et la France se partageaient le Proche-Orient (accords Sykes-Picot). Presque un siècle plus tard, les Etats-Unis et la Russie discutent d’un nouveau plan de partage qui leur permettrait d’évincer à leur profit l’influence franco-britannique.

Le président Obama s’apprête à changer complètement de stratégie internationale, malgré l’opposition que son projet a suscité dans sa propre administration.

Le constat est simple. Les États-Unis sont en passe de devenir indépendants au plan énergétique grâce à l’exploitation rapide des gaz de schistes et du pétrole des sables bitumineux. Par conséquent la doctrine Carter (1980) selon laquelle la sécurisation de l’accès au pétrole du Golfe est un impératif de sécurité nationale est morte. De même d’ailleurs que l’Accord du Quincy (1945) selon lequel Washington s’engage à protéger la dynastie des Séoud si ceux-ci leur garantissent l’accès au pétrole de la péninsule arabique. Le temps est venu d’un retrait massif qui permettra de transférer les GI’s vers l’Extrême-Orient afin de contenir l’influence chinoise.

D’autre part, tout doit être fait pour empêcher une alliance militaire sino-russe. Il convient donc d’offrir des débouchés à la Russie qui la détournent de l’Extrême-Orient.

Enfin, Washington étouffe de sa relation trop étroite avec Israël. Celle-ci est extrêmement onéreuse, injustifiable au plan international, et dresse contre les États-Unis l’ensemble des populations musulmanes. En outre, il convient de sanctionner clairement Tel-Aviv qui s’est ingéré de manière ahurissante dans la campagne électorale présidentielle US, qui plus est en misant contre le candidat qui a gagné.

C’est trois éléments ont conduit Barack Obama et ses conseillers à proposer un pacte à Vladimir Poutine : Washington, qui reconnaît implicitement avoir échoué en Syrie, est prêt à laisser la Russie s’installer au Proche-Orient sans contrepartie, et à partager avec elle le contrôle de cette région.

C’est dans cet état d’esprit qu’a été rédigé par Kofi Annan le Communiqué de Genève du 30 juin 2012. À l’époque, il s’agissait juste de trouver une issue à la question syrienne. Mais cet accord a été immédiatement saboté par des éléments internes de l’administration Obama. Ils ont laissé fuiter à la presse européenne divers éléments sur la guerre secrète en Syrie, y compris l’existence d’un Presidential Executive Order enjoignant la CIA de déployer ses hommes et des mercenaires sur le terrain. Pris en tenaille, Kofi Annan avait démissionné de ses fonctions de médiateur. De son côté, la Maison-Blanche avait fait profil bas pour ne pas exposer ses divisions en pleine campagne pour la réélection de Barack Obama.

Dans l’ombre trois groupes s’opposaient au communiqué de Genève :
• Les agents impliqués dans la guerre secrète ;
• Les unités militaires chargées de contrer la Russie
• Les relais d’Israël.

Au lendemain de son élection, Barack Obama a débuté la grande purge. La première victime fut le général David Petraeus, concepteur de la guerre secrète en Syrie. Tombé dans un piège sexuel tendu par une agente du Renseignement militaire, le directeur de la CIA fut contraint à la démission. Puis, une douzaine de hauts gradés furent mis sous enquête pour corruption. Parmi eux, le suprême commandeur de l’OTAN (amiral James G. Stravidis) et son successeur désigné (le général John R. Allen), ainsi que le commandant de la Missile Défense Agency —c’est-à-dire du « Bouclier anti-missiles »— ¬(général Patrick J. O’Reilly). Enfin, Susan Rice et Hillary Clinton faisaient l’objet de vives attaques pour avoir caché au Congrès des éléments sur la mort de l’ambassadeur Chris Stevens, assassiné à Benghazi par un groupe islamiste probablement commandité par le Mossad.

Ses différentes oppositions internes étant pulvérisées ou paralysées, Barack Obama a annoncé un renouvellement en profondeur de son équipe. D’abord, John Kerry au département d’État. L’homme est partisan déclaré d’une collaboration avec Moscou sur les sujets d’intérêt commun. Il est aussi un ami personnel de Bachar el-Assad. Puis, Chuck Hagel au département de la Défense. C’est un des piliers de l’OTAN, mais un réaliste. Il a toujours dénoncé la mégalomanie des néo-conservateurs et leur rêve d’impérialisme global. C’est un nostalgique de la Guerre froide, ce temps béni où Washington et Moscou se partageaient le monde à moindres frais. Avec son ami Kerry, Hagel avait organisé en 2008 une tentative de négociation pour la restitution par Israël du plateau du Golan à la Syrie. Enfin John Brennan à la CIA. Ce tueur de sang-froid est convaincu que la première faiblesse des États-Unis, c’est d’avoir créé et développé le jihadisme international. Son obsession est d’éliminer le salafisme et l’Arabie saoudite, ce qui en définitive soulagerait la Russie au Nord-Caucasse.

Simultanément, la Maison-Blanche a poursuivi ses tractations avec le Kremlin. Ce qui devait être une simple solution pour la Syrie est devenu un projet bien plus vaste de réorganisation et de partage du Proche-Orient.

On se souvient qu’en 1916, à l’issue de 8 mois de négociations, le Royaume-Uni et la France se partagèrent en secret le Proche-Orient (Accords Sykes-Picot). Le contenu de ces accords avait été révélé au monde par les Bolcheviks dès leur arrivée au pouvoir. Il s’est poursuivi durant près d’un siècle. Ce que l’administration Obama envisage, c’est un remodelage du Proche-Orient pour le XXIe siècle, sous l’égide des USA et de la Russie.

Aux États-Unis, bien qu’Obama se succède à lui-même, il ne peut dans la période actuelle qu’expédier les affaires courantes. Il ne reprendra ses attributions complètes que lors de sa prestation de serment, le 21 janvier. Dans les jours qui suivront, le Sénat auditionnera Hillary Clinton sur le mystère de l’assassinat de l’ambassadeur en Libye (23 janvier), puis il auditionnera John Kerry pour confirmer sa nomination (24 janvier). Immédiatement après, les 5 membres permanents du Conseil de sécurité se réuniront à New York pour examiner les propositions Lavrov-Burns sur la Syrie.

Celles-ci prévoient la condamnation de toute ingérence extérieure, le déploiement d’observateurs et d’une force de paix des Nations Unies, un appel aux différents protagonistes pour qu’ils forment un gouvernement d’union nationale et planifient des élections. La France devrait s’y opposer sans pour autant menacer d’utiliser son veto contre son suzerain US.

L’originalité du plan, c’est que la force des Nations Unies serait principalement composée par des soldats de l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC). Le président Bachar el-Assad resterait au pouvoir. Il négocierait rapidement une Charte nationale avec des leaders de l’opposition non-armée sélectionnés avec l’approbation de Moscou et Washington, et ferait valider cette charte par référendum sous contrôle des observateurs.

Ce coup de théâtre a été préparé de longue date par les généraux Hassan Tourekmani (assassiné le 18 juillet 2012) et Nikolay Bordyuzha. Une position commune des ministres des Affaires étrangères de l’OTSC a été conclue le 28 septembre et un Protocole a été signé entre le département onusien de maintien de la paix et l’OTSC. Celle-ci dispose maintenant des mêmes prérogatives que l’OTAN. Des manœuvres communes ONU/OTSC de simulation ont été organisées au Kazakhstan sous le titre « Fraternité inviolable » (8 au 17 octobre). Enfin, un plan de déploiement de « chapkas bleues » a été discuté au sein du Comité militaire de l’ONU (8 décembre).

Une fois la Syrie stabilisée, une conférence internationale devrait se tenir à Moscou pour une paix globale entre Israël et ses voisins. Les États-Unis considèrent qu’il n’est pas possible de négocier une paix séparée entre Israël et la Syrie, car les Syriens exigent d’abord une solution pour la Palestine au nom de l’arabisme. Mais il n’est pas possible non plus de négocier une paix avec les Palestiniens, car ceux-ci sont extrêmement divisés, à moins que la Syrie ne soit chargée de les contraindre à respecter un accord majoritaire. Par conséquent, toute négociation doit être globale sur le modèle de la conférence de Madrid (1991). Dans cette hypothèse, Israël se retirerait autant que faire se peut sur ses frontières de 1967. Les Territoires palestiniens et la Jordanie fusionneraient pour former l’État palestinien définitif. Son gouvernement serait confié aux Frères musulmans ce qui rendrait la solution acceptable aux yeux des gouvernements arabes actuels. Puis, le plateau du Golan serait restitué aux Syriens en échange de l’abandon du lac de Tibériade, selon le schéma envisagé jadis aux négociations de Shepherdstown (1999). La Syrie deviendrait garante du respect des traités par la partie jordano-palestinienne.

Comme dans un jeu de domino, on en viendrait alors à la question kurde. L’Irak serait démantelé pour donner naissance à un Kurdistan indépendant et la Turquie serait appelée à devenir un État fédéral accordant une autonomie à sa région kurde.

Côté US, on souhaiterait prolonger le remodelage jusqu’à sacrifier l’Arabie saoudite devenue inutile. Le pays serait divisé en trois, tandis que certaines provinces seraient rattachées soit à la fédération jordano-palestinienne, soit à l’Irak chiite, conformément à un vieux plan du Pentagone ("Taking Saudi out of Arabia", 10 juillet 2002). Cette option permettrait à Washington de laisser un vaste champ d’influence à Moscou sans avoir à sacrifier une partie de sa propre influence. Le même comportement avait été observé au FMI lorsque Washington a accepté d’augmenter le droit de vote des BRICS. Les États-Unis n’ont rien cédé de leur pouvoir et ont contraint les Européens à renoncer à une partie de leurs votes pour faire de la place aux BRICS.

Cet accord politico-militaire se double d’un accord économico-énergétique, le véritable enjeu de la guerre contre la Syrie étant pour la plupart des protagonistes la conquête de ses réserves de gaz. De vastes gisements ont en effet été découverts au Sud de la Méditerranée et en Syrie. En positionnant ses troupes dans le pays, Moscou s’assurerait un plus large contrôle sur le marché du gaz dans les années à venir.

Le cadeau de la nouvelle administration Obama à Vladimir Poutine se double de plusieurs calculs. Non seulement détourner la Russie de l’Extrême-Orient, mais aussi l’utiliser pour neutraliser Israël. Si un million d’Israéliens ont la double nationalité états-unienne, un autre million est russophone. Installées en Syrie, les troupes russes dissuaderaient les Israéliens d’attaquer les Arabes et les Arabes d’attaquer Israël. Par conséquent, les États-Unis ne seraient plus obligés de dépenser des sommes phénoménales pour la sécurité de la colonie juive.

La nouvelle donne obligerait les États-Unis à reconnaître enfin le rôle régional de l’Iran. Cependant Washington souhaiterait obtenir des garanties que Téhéran se retire d’Amérique latine où il a tissé de nombreux liens, notamment avec le Venezuela. On ignore la réaction iranienne à cet aspect du dispositif, mais Mahmoud Ahmadinejad s’est d’ores et déjà empressé de faire savoir à Barack Obama qu’il ferait tout ce qui est en son possible pour l’aider à prendre ses distances avec Tel-Aviv.

Ce projet a des perdants. D’abord la France et le Royaume-Uni dont l’influence s’efface. Puis Israël, privé de son influence aux États-Unis et ramené à sa juste proportion de petit État. Enfin L’Irak, démantelé. Et peut-être l’Arabie saoudite qui se débat depuis quelques semaines pour se réconcilier avec les uns et les autres afin d’échapper au sort qui lui est promis. Il a aussi ses gagnants. D’abord Bachar el-Assad, hier traité de criminel contre l’humanité par les Occidentaux, et demain glorifié comme vainqueur des islamistes. Et surtout Vladimir Poutine qui, par sa ténacité tout au long du conflit, parvient à faire sortir la Russie de son « containment », à lui rouvrir la Méditerranée et le Proche-Orient et à faire reconnaître sa prééminence sur le marché du gaz.

Source
Odnako (Fédération de Russie)
Hebdomadaire d’information générale. Rédacteur en chef : Mikhail Léontieff.

 

http://www.voltairenet.org/article177546.html

 

 

Le plan des néoconservateurs Usraéliens

a buté sur un grain de sable... russo-syrien !

(et chinois) - Ch D

 

 

...
Général Wesley Clark (2007) - L'origine des guerres en Irak, Libye et les autres

 

ImpérialismeNous entreprenons aujourd’hui la publication de trois articles présentant les principes de base de l’économie politique, ses caractéristiques modernes, et son processus de déclin qui s’accélère depuis l’approfondissement de la crise systémique de 2008. À la fin de cette série vous aurez, nous l’espérons, accru votre compréhension de l’économie et de la politique contemporaine.

Les États-Unis d’Amérique sont-ils un pays impérialiste ? Oui, évidemment ! C’est que notamment, les Yankees entretiennent 770 bases militaires chez-eux et à  l’étranger. De plus, ils ont agressé et occupé de nombreux pays depuis 1890 (plus de cent invasions). La France et la Chine sont-elles impérialistes ?!… Le Canada est-il un pays impérialiste ? Le Canada n’a pas de bases militaires à l’étranger mais le Canada soutien des multinationales sanguinaires qui exploitent les ouvriers dans les mines de l’Afrique mortifiée ! La Grèce est-elle un pays impérialiste ? Évidemment non voyons ! La petite Grèce (10 millions d’habitants), sans base militaire à l’étranger est tellement dépenaillée. La population hellénique mendie aux portes des soupes populaires et fréquente les friperies dégarnies.

Et bien si, ces pays sont tous des pays impérialistes. C’est-à-dire que ces cinq États, comme tant d’autres dans le monde, sont des pays où sévit le système capitaliste de production et d’échange de marchandises et l’économie de ces cinq pays est parfaitement intégrée à l’économie «mondialisée-globalisée-néo-libéralisée», pour utiliser des termes à la mode.

L’impérialisme c’est le système capitaliste développé à son ultime limite – au moment où ce système global s’essouffle et tangue sur ses bases – n’assurant plus le développement des forces productives et se trainant d’une crise à une autre, inexorablement. L’économie impérialiste se développe de façon inégale – imbriquée – et par bonds saccadés. L’impérialisme provoque une division internationale du travail ou les États-Unis, la Chine, la France, le Canada et la Grèce ont chacun leur secteur de développement prioritaire et leur rôle à jouer.

Une question cruciale pour savoir si un pays quelconque est partie prenante du camp impérialiste en tant que grand spoliateur, en tant que petit profiteur, ou en tant que néo-colonie – il n’existe que trois catégories parfaitement imbriquées – consiste à se demander si le capital (je n’ai pas écrit l’argent, mais bien le CAPITAL) d’un pays est ou non amalgamé au capital mondial via les banques nationales (nationale dans le sens où chacune de ces banques obtient sa charte d’un gouvernement national). Autre question, les entreprises industrielles monopolistes et le marché national sont-ils enchevêtrés au système d’économie politique mondiale hégémonique ?

Ensuite se pose la question du rôle spécifique de cette économie nationale (grecque par exemple) dans l’ensemble international qui se développe de façon inégale – imbriquée – et par bonds successifs nous le répétons. Le CAPITAL ce n’est pas de la monnaie – de l’argent – le capital est un rapport social de production. Le capital c’est de l’argent investit-transformé en moyens de production pouvant générer de la plus-value et du profit. Le capital impérialiste est ce rapport social de production – la propriété privé – qui permet aux capitalistes du monde entier – quelle que soit leur  «nationalité» de confisquer le travail non payé – le surtravail – des ouvriers grecs, américains, chinois, canadiens, français et autres, dépendamment du pays où ces capitalistes ont investi leurs capitaux.

Prenons l’exemple du capital, propriété privé, des milliardaires grecs qui brassent des affaires «mondialisées-globalisées-néolibérales» dans trois secteurs économiques particuliers, soit la construction navale, le transport maritime et le tourisme de masse. C’est par ces trois canaux économiques prédominants qu’ils s’amalgament au capital impérialiste international. Évidemment, le gouvernement grec en tant que partie constituante, instrument et état-major de la classe capitaliste monopoliste grec-internationalisée, participe aussi aux complots militaires des grandes puissances impérialistes, telles que les États-Unis et la France, via sa participation enthousiaste à l’OTAN.

Dernièrement la petite Grèce, au bord du gouffre financier, achetait de l’armement à la France et à l’Allemagne avec de l’argent emprunté aux banques grecs qui elle-même l’avaient emprunté aux banques allemandes et dont la facture a été refilé aux gouvernements grecs qui la fera payé aux travailleurs grecs sous régime d’austérité (les travailleurs contribuent pour 80%aux revenus de l’État grec).

Pire encore, ce gouvernement à la solde expédiait trois officiers du renseignement sur le front de la révolte des « terroristes et des indépendantistes Touaregs » au fond du Mali africain – « Ah le bon temps des colonies ! Ses képis et ces négresses que le soldat blanc ou noir violaient à l’avenant ; et cet arabe ou ce Touareg que le soldat du BIMA carbonisait vivant avec ses enfants au fond de sa tanière – au bord  de son repère de brigand. Ça fleure bon la civilisation par ici s’écrie le soldat du BIMA français ! Vive l’empereur Hollande Premier, redresseur de torts de la Françafrique ! » –. Le gouvernement de la Grèce a livré par ses trois officiers sa rançon de soumission à son suzerain parisien. Chaque pays impérialiste participe à la hauteur de ses moyens. Le gouvernement canadien, ce vaurien, fournit un avion de transport des troupes néo-coloniales vers le Mali lointain. Il a fait pire lors de l’invasion de la Libye.

Revenons à l’impérialisme stade suprême du capitalisme. Depuis l’accentuation de la crise structurelle en 2008, les trois secteurs prioritaires de l’économie grecque ont été les premiers à s’effondrer – et à se restructurer (absorbé par des concurrents plus puissants ou éliminés par des concurrents plus gourmands). Ainsi, les impérialistes coréens et chinois détruisent ou absorbent l’industrie navale grecque comme celle de tous les pays œuvrant dans ce secteur industriel où ils prédominent. La division internationale du travail – impérialiste – fait son œuvre implacablement. L’impérialisme mafieux russe a pris une option sur l’hôtellerie touristique hellénique, tout comme la Belgique, et ainsi de suite.

Les milliardaires grecs sont toujours aussi milliardaires qu’avant mais leur capital s’imbrique peu à peu au capital impérialiste coréen, chinois, russe, belge, indien (BRICS) et toujours allemand évidemment. Les banquiers français, quant à eux, courent toujours après le remboursement de leurs prêts asservissants. Ceux-là jouent le rôle des « tondeurs de coupons parasitaires » comme on les appelait auparavant, avant la numérisation informatique et télématique des transactions bancaires et boursières parasitaires.

Enfin, la classe capitaliste monopoliste grecque a aussi planquée une partie de ses deniers en Suisse transformant ses euros mal acquis en Francs helvétiques garantis… plus rentable. Sous peu vous apprendrez que les grecques riches ont transformé leur pécule monétaire en étalon or comme la plupart des milliardaires de vos pays en crise économique. Au diable le dollar et l’Euro, tout juste bon pour les ouvriers soumis aux politiques d’austérités visant à renflouer ces monnaies avant la grande dévaluation…

La raison d’être du système capitaliste

La finalité de la production sociale des biens et des services nécessaires à l’existence humaine – de la production des marchandises – n’est pas de satisfaire les besoins de la population, ou de fabriquer des consommateurs aliénés – solvables et non solvables – accrédités ou endettés par les soins des banquiers. Le «dessein» de cette infrastructure économique de production matérielle, industrielle, technologique et scientifique et de cette superstructure sociologique, juridique, militaire, idéologique et politique complexe n’est même pas de rémunérer le capital selon les «risques» encourus, non plus que de rétribuer le travail à sa «juste valeur».

Mais alors, quelle est donc la raison d’être de ce système d’économie politique, quelle est la force mystérieuse qui pousse en avant la charrette du capitalisme obsolescent ? Cette force qui pousse en avant le système capitaliste est toujours la même depuis l’époque où Marx observait les Chevaliers d’industries capitaliser l’Angleterre et exploiter ses colonies. L’objectif du système d’économie-politique capitaliste est de se reproduire pour assurer sa pérennité.

La finalité de tout système d’économie politique, que ce soit l’esclavagisme romain, le féodalisme tsariste ou le capitalisme britannique, a toujours été de se perpétuer, de se reproduire à plus large échelle – cumulative – hégémonique, tentant de détruire toute trace d’un système d’économie politique antérieur ou en devenir. Ainsi, le capitalisme requiert le développement social des forces productives collectives mais les capitalistes s’opposent farouchement à l’émergence d’une société collectiviste préférant la propriété privée pléthorique et catastrophique.

De nos jours, la succession des crises économiques, industrielles, financières, boursières et monétaires n’est que le symptôme de l’incapacité du système d’économie politique impérialiste d’assurer sa reproduction étendue, conséquence de ses contradictions internes qui l’entrainent a contrario de sa finalité ultime et entravent le mouvement de son développement croissant. Nous allons en faire la démonstration.

Du capitalisme à l’impérialisme

Au début du capitalisme industriel – pendant sa phase concurrentielle – la propriété privée des moyens de production et de commercialisation a induit l’accumulation primitive du capital qui a permis d’acheter la force de travail des ouvriers et des ouvrières à vil prix, d’en spolier le «surtravail», d’en accaparer la «plus-value» – unique source des bénéfices industriels, des profits commerciaux, des rentes foncières et des bénéfices spéculatifs – d’assurer l’investissement du capital et le développement de la production industrielle marchande qui propulsait chaque nouveau cycle de circulation du capital (Capital argent –» Capital production –» Capital marchand –» Capital argent) et sa reproduction étendue.
Le stade ultime – impérialiste – de ce développement capitaliste se particularise par le mélange de huit (8) caractéristiques que voici :

1)    La concentration des moyens de production et de commercialisation des biens et des services et du capital productif parvenue à un degré si élevé qu’elle a créé les monopoles, dont le rôle est décisif dans la vie économique, politique et social générale de la société.

2)    L’interpénétration du capital bancaire (capital argent – épargne – rentes et bénéfices commerciaux) et du capital industriel (moyens de production, salaires, fonds de roulement, actions et obligations) et création, sur la base de ce capital financier gigantesque d’une oligarchie financière hégémonique (1). Ce «capital financier», en partie parasitaire, permet la titrisation inflationniste de tous les types d’actifs financiers et cela en dehors des circuits industriels productifs sans qu’aucune valeur d’usage ni aucune valeur marchande équivalente ne soit produite ou commercialisée (2).
Ce «capital financier», devenu en partie fausse monnaie inflationniste illégitime, concurrence puis phagocyte le capital «industriel productif» en offrant des rendements spéculatifs alléchants qui drainent l’épargne, les rentes et les bénéfices vers les placements boursiers illicites (3), sans compter le transfert d’une quantité importante de ces capitaux vers des paradis fiscaux hors la loi où ils fusionnent avec l’argent sale – mafieux (4).

S’ensuit une succession de crises financières, boursières, monétaires entraînant la disparition d’avoirs fictifs, superfétatoires, provoquant crises de surproduction, dépression économique, chômage endémique et marasme de l’économie impérialiste (5).

3)    L’exportation de capitaux en concomitance à l’expansion des exportations et des importations de marchandises d’une façon toute  particulière sous l’impérialisme. Sous l’impérialisme les monopoles écoulent leurs marchandises sur les marchés à des prix sous-évalués (coton américain par exemple) afin de détruire toute concurrence (des producteurs de coton égyptien par exemple) – après cette phase de «dumping», ayant accaparé le marché ils fixent ensuite des prix monopolistes. De plus, le développement impérialiste accentue l’exportation massive de «capital financier» qui asservit l’économie des pays dépendants (néo-colonies). Qui plus est, très souvent ces «investissements» ne correspondent nullement au développement de nouveaux moyens de production ou à l’utilisation de nouvelles forces productives dans les pays dominés, parfois même il n’y a aucun transfert de biens ou de services de ou vers ces pays néo-colonisés «bénéficiaires» de ces investissements asservissants.

Qu’y a-t-il d’étonnant à constater que depuis 1960 deux mille milliards de dollars, au titre de «l’aide au développement» ont été internationalement dilapidés et se sont soldés par davantage de pauvreté dans les pays néo-colonisés (6) ? Ces soi-disant investissements se réduisent souvent à une opération comptable (aux livres) où le pays débiteur se retrouve surendetté pour ne pas avoir remboursé un emprunt précédent. S’ensuit un déséquilibre important de la balance des paiements nationaux de ces pays néo-colonisés et dépendants et la mise en péril de leur monnaie nationale.

À titre d’exemple une quinzaine de pays de la France-Afrique sont toujours soumis à la structure monétaire, bancaire et financière du Franc CFA dont la gestion et les réserves monétaires sont déposées à la Banque de France à Paris et dont la parité est artificiellement maintenue avec l’Euro une monnaie déjà assujettie aux aléas économiques de 17 États européens sur le déclin. Les pays africains dépendants n’ont tout simplement aucun contrôle sur leur monnaie soi-disant nationale.

Les moyens de production et les «produits de base» que ces pays débiteurs fournissent sont de faible valeur marchande sur les marchés extérieurs alors que les produits ouvrés que lui vendent les pays créanciers sont hors de prix pour ces pays asservis. L’endettement de ces États souverains vis-à-vis du capital international se poursuit jusqu’à la déliquescence de l’appareil gouvernemental néocolonial où l’armée, forgée de flibustiers et de criminels militarisés que l’on a gratifié du monopole de la violence gouvernementale-légale (dont les officiers ont été formé dans les métropoles des oligopoles) demeure souvent la seule structure fonctionnelle sous contrôle de la métropole néo-colonisatrice.

L’effondrement de ces gouvernements aliénés, surendettés et spoliés, entraîne parfois leurs créanciers dans la faillite ; ainsi va la vie sous l’impérialisme. Sous des couverts intégristes-extrémistes en trompe-l’œil, la décrépitude de nombreux gouvernements d’Afrique et d’Extrême-Orient est le résultat de cette structure de domination économique, industrielle, financière et militaire internationale et de la misère qu’elle engendre partout en Afrique et en Asie.

4)    Le développement inégal, combiné et par bonds des monopoles, des oligopoles, des multinationales et des États capitalistes, ainsi que des régions sous domination des oligarchies financières internationales, amène la formation d’alliances internationales monopolistiques de groupes capitalistes se partageant le monde ; ainsi que la création d’organisations internationales de gouvernance et de régulation économique, financière, politique, juridique et militaire à l’échelle continentale (Union européenne, Alliance de Shanghai, L’ALBA, L’ALENA, Communauté Euro-asiatique, etc.) et à l’échelle mondiale (OTAN, OCDE, OCM, Banque Mondiale, FMI, CPI, ONU) (7).

La doxa économique moderne identifiant des pays dits «non-alignés» ainsi que d’autres catégories de pays capitalistes selon quelques singularités de leurs statistiques économiques conjoncturelles n’est que conjecture spécieuse. Le développement capitaliste s’est toujours réalisé par bonds et de façon inégale d’un pays à un autre et d’une région à une autre à l’intérieur même de chaque pays souverain. Pendant que de nouvelles puissances impérialistes apparaissent, d’autres amorcent leur détresse sous les coups de boutoirs des premiers et l’exploitation impérialiste mondiale se poursuit jusqu’au jour où la classe ouvrière y mettra fin.

5)    Le triomphe de l’impérialisme contemporain marque la fin du partage territorial du globe en zones d’exploitation, de spoliation, de contrôle et en sphères de dépendance entre les grandes puissances impérialistes et leurs alliés. Le partage des terres à exploiter, des pays à spolier, des peuples à surexploiter ayant été complété, il ne peut en résulter qu’une succession de guerres larvées pour le repartage suivant les aléas du développement inégal, combiné et par bonds entre les différentes puissances impérialistes déclinantes et celles «émergentes», très gourmandes.

Les multiples guerres impérialistes locales et régionales, sous prétexte hier de confondre les guérillas communistes dans les pays dominés et aujourd’hui d’éradiqués les activités dites «terroristes» des mercenaires et des flibustiers engagés, payés, armés et entraînées par les puissances impérialistes sont des expressions de ces combats pour le repartage des zones d’exploitation, d’oppression, de spoliation des ressources et de la plus-value dans le tiers-monde.

6)    L’impérialisme se caractérise aussi par une hypertrophie des activités de service et par la tertiarisation de l’activité économique générale. Une part très importante de la force de travail est désormais occupée à offrir des services en tout genre (services tertiaires de restauration et d’hôtellerie par exemple et services quaternaires de gouvernance et de recherche-développement par exemple) alors que la portion congrue des forces productives reste attachée à la production de moyens de production – industrie lourde – (production de machines, d’outils, d’appareils, de systèmes de transports, de robots, de matière première et de produits de première transformation et d’énergie) et de biens de consommation courants – industrie légère.

Dans la plupart des pays impérialistes plus des trois quarts des travailleurs œuvrent dans le secteur des services tertiaires et quaternaires (restauration, hôtellerie, commerce de détail, arts et spectacles, éducation, soins de santé, banque et finance, services-conseil, services gouvernementaux, etc.). Tous ces travailleurs se partagent une part ou une autre de la plus-value produite par les ouvriers des secteurs primaires (mines, agriculture, forêts et pêcheries) et secondaires (construction, transport, industrie lourde et légère) (8).

Tout ceci démontre la très haute productivité des travailleurs et l’intensité infernale du travail dans les secteurs primaires et secondaires des pays impérialistes alors que les taux d’exploitation de la classe ouvrière et d’extraction de la plus-value de la force de travail ont atteint des sommets inégalés dans l’histoire de l’humanité. Les chantres des parcours de productivité pour accroître la compétitivité n’ont plus qu’à se rhabiller la classe ouvrière a déjà trop donné pour sauver leur système dépenaillé.

Par ailleurs, au même instant, l’armée de réserve des travailleurs (chômeurs à temps plein ou partiel ; désœuvrés à plein temps ou temporairement ; assistés sociaux et pauvres retirés de la recherche active d’un emploi, etc.) n’a jamais été aussi imposante en nombre et en proportion que pendant cette crise économique systémique de surproduction relative.

En corolaire les activités primaires agricole, sylvicole et piscicole et de pêche hauturière sont, dans ces pays impérialistes avancés, devenues des activités très fortement mécanisées, avec usage massif d’une panoplie de produits chimiques industriels polluants (engrais, fongicides, insecticides, herbicides, OGM, etc.) atteignant des taux de rendement par unité de surface, des taux de productivité, d’agression de la terre-mère et d’exploitation de la force de travail salarié jamais égalés dans l’histoire de l’humanité (environ 5% de la main d’œuvre active produit les matières premières forestières, minières, hauturières et agraires nécessaires à l’ensemble de l’économie).Dans ces pays impérialistes avancés il ne reste plus aucune trace de la classe paysanne et des rapports sociaux féodaux. Dans quelques pays impérialistes ascendants – en cours de monopolisation-développement – les reliquats des rapports sociaux féodaux sont rapidement broyés en même temps que la classe paysanne est paupérisée – prolétarisée et chassée des campagnes vers les taudis urbains où elle s’agglutine dans l’attente d’un emploi aléatoire et misérable.

FIN – LA SEMAINE PROCHAINE : L’IMPÉRIALISME ET LA GUERRE

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14 février 2013

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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 23:43
Alexandre Latsa
09:25 20/02/2013
"Un autre regard sur la Russie" par Alexandre Latsa

La visite du président de la république française François Hollande à la fin de ce mois de février 2013 à Moscou arrive dans un contexte très spécial concernant les relations France/Russie, tout autant que les relations Russie/Europe et les relations Russie/Occident en général.

Depuis la fin des années 90 et la chute de l’empire Soviétique, et surtout depuis le début des années 2000, l’interaction entre la Russie et les pays de l’union Européenne, ainsi qu’avec l’Occident en général a été croissante. La volonté de rapprochement de la Russie vers l’Occident ayant été l’une des grandes orientations de la politique étrangère du Kremlin depuis 1991, soit depuis maintenant 22 ans, c'est à dire l’âge de la jeune fédération de Russie.

Sur ce plan, la politique russe est restée inchangée et stable et la volonté de rapprochement avec l’Ouest et surtout l’Europe n’a pas été que théorique. Elle a donné lieu à des actes très importants, que l’on pense à l’adhésion au conseil de l’Europe en 1996, à l’adhésion au G8 en 1997, à la proposition de la Russie de rejoindre la famille occidentale dans la lutte contre le terrorisme en 2001, à la création du Conseil Russie/OTAN en 2002 ou encore aux propositions russes de création d’une architecture européenne de sécurité en 2008.

Durant la période récente, la Russie n’a cependant pas concentré toute sa géopolitique extérieure vers l’occident et a pris beaucoup d'initiatives en direction de son étranger proche et de la zone Asie/Eurasie.

La Russie a participé à la constitution de la CEI (1991), une entité intergouvernementale comprenant 15 républiques postsoviétiques, mais aussi à la constitution de la Communauté économique eurasiatique en 2000 et de l’OTSC en 2002, regroupant Russie, Biélorussie, Arménie, Kazakhstan, Kirghizistan et Tadjikistan. Un projet de fusion des deux dernières entités étant envisagé, au sein de l’OSCE, pour qu’elle remplace peut être à terme la CEI. Enfin la Russie a contribué à la création de l’Union Douanière Eurasiatique, qui regroupe la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, confirmant sa volonté d’intégration régionale en Eurasie, au sein de l’espace postsoviétique. De plus, en 2001, soit un an après la création du conseil Russie/Otan, la Russie a aussi contribué à la création de l’Organisation de Shanghai avec la Chine, une organisation militaire intergouvernementale, qui peut être vue comme un pendant régional et asiatique de l’Otan.

La volonté russe de recherche de compromis militaires hors Occident et hors Otan prend toute sa dimension au fur et à mesure que les relations Russie/Otan elles se détériorent, face à l’incapacité qu’ont les américains de sortir d’une logique post guerre froide et de la politique de "containment" à l’Est de la Russie. Une politique dont les conséquences se matérialisent aujourd’hui à travers la crise du déploiement du bouclier anti-missile en Europe de l’est.

Paradoxalement, alors que la crise de 2008 a mis en évidence les disfonctionnements du système économique occidental, l’interaction économique Europe-Russie s'est renforcée, la relation Europe-Russie ayant créé des interdépendances croissantes. La Russie qui est sortie rapidement de la crise économique de 2008 se retrouve en position de force face à une Europe affaiblie, dont les acteurs économiques voient maintenant la Russie comme le marché le plus dynamique ou exporter et investir. En face, l’Europe est devenue le principal client de l’énergie russe, cette interdépendance étant matérialisée par les projets South Stream et North Stream. Mais alors que la Russie va présider le G20 cette année, G20 dont le sommet aura lieu en Russie, il semble que la tentation russe, face au modèle européen ne soit plus aussi importante qu’avant.

Comme le soulignait récemment Fedor Loukianov, en face de la croissante interdépendance économique entre la Russie et l’Europe, un problème de modèle commun semble se dessiner, dont les principales pierres d’achoppement sont la morale globale et le problème du modèle de société. Le malentendu est profond, l’UE souhaite imposer à la Russie une conception sociétale que celle-ci rejette, arguant qu’elle est souveraine et différente. Cette rupture morale entre une Russie conservatrice qui connaît un retour du fait religieux et une Europe au contraire très libérale-libertaire pourrait bien entrainer un malentendu croissant entre la Russie et les pays européens.

C'est peut être à cause de cette incompréhension croissante que la Russie cherche à limiter sa dépendance de fournisseur envers l’UE et projette de réaliser en Asie-Pacifique 22% à 25% de ses exportations pétrolières et 20% de ses exportations de gaz d’ici à 2020, pendant que l’Agence Internationale de l’Energie estime que la Russie réalisera 30% des exportations vers l’Europe à ce moment là.

Un rééquilibrage stratégique essentiel dont on peut imaginer qu’il affaiblira la potentielle emprise de l’UE sur une Russie, qui se liera sans doute plus activement à l’Asie, ce continent dans lequel se situe, il ne faut pas l’oublier, 75% du territoire russe.

L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".


"Un autre regard sur la Russie": Russie: vers un nouveau modèle politico-économique?

"Un autre regard sur la Russie": Synthèse démographique russe de l’année 2012

"Un autre regard sur la Russie": La loi anti-Magnitski, prémisse d’une nouvelle guerre froide?

"Un autre regard sur la Russie": Xavier Faure: "Pourquoi je souhaite devenir russe!"

"Un autre regard sur la Russie": Les enfants, enjeu politique de Moscou à Paris?

"Un autre regard sur la Russie": Depardieu est devenu russe: pas si fous ces Gaulois!

"Un autre regard sur la Russie": De Rospatriotism, des Cosaques et de l’interdiction de MTV 

"Un autre regard sur la Russie": La fin du monde, non, mais la fin du monde unipolaire, oui

"Un autre regard sur la Russie": La Syrie, la Russie et la France

"Un autre regard sur la Russie": La bataille pour l’Eurasie va-t-elle s’accélérer?

 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 00:02
Russie: vers un nouveau modèle politico-économique?- Fin de l’Occident
Alexandre Latsa

Alexandre Latsa

© RIA Novosti.

12:55 13/02/2013
« Un autre regard sur la Russie » par Alexandre Latsa

Le Forum Gaïdar s’est tenu en Russie du 16 au 19 janvier 2013. Comme chaque année, les participants au forum ont pu discuter de l’avenir économique de la Russie et envisager des scénarios de développement pour le pays. Le forum s’est notamment axé sur les questions d’intégration économique et de choix des partenaires commerciaux de la Russie.

Certains intellectuels libéraux ont ouvertement envisagé comme voie inévitable pour la Russie une forme « d’intégration à l’Union Européenne » pendant que des intellectuels de la gauche russe comme le directeur de l’institut de la mondialisation Michael Deliaguine pensent au contraire que « L’Europe n’a pas besoin d’une intégration avec la Russie ».

Le gouvernement russe, via le premier ministre Dimitri Medvedev, a lui réaffirmé ses objectifs prioritaires d’intégration eurasiatique pour faire de cette nouvelle hyper-région du monde un pont entre l’atlantique et le pacifique, tout en relevant le défi de la modernisation du pays dans les domaines de la politique, de l’économie et du social.

Les participants au forum ont tous admis que le monde était au bord de changements majeurs, ce que le président russe annonçait en décembre dernier en affirmant « L’ensemble du monde s’engage dans une époque de transformations radicales et peut-être même de grands chocs ».

L’un des signes de ces transformations radicales en cours semble être  » l’éclatement de l’Occident  » selon les mots d’Alexandre Melnik.

Un éclatement qui se matérialiserait selon lui par la transformation de l’Amérique puissance transatlantique en une puissance transpacifique happée par l’Asie conquérante, par l’isolement de l’occidentale Australie au sein d’un Pacifique de plus en plus asiatique, mais aussi par l’incapacité de l’Europe à faire face à la globalisation, ce qui lui fait prendre le risque de sortir de l’Histoire par une porte dérobée.

A ce titre, les dernières nouvelles politiques d’Angleterre semblent indiquer que la première étape de ce phénomène (un monde sans Union Européenne) est peut être bien déjà entamée.

Cette évolution vers un monde désoccidentalisé et « asiatisé » laisse penser que les intentions de la Russie de se placer comme partenaire européen prioritaire de l’Asie et comme pont entre la région Asie-pacifique et la région euro-atlantique sont non seulement un choix stratégique majeur mais aussi un choix essentiel pour la survie économique et culturelle de la Russie.

Cette option de la Russie pourrait fournir des débouchés, mais aussi une porte de survie à l’Europe, vers l’Asie et le continent eurasiatique. Le président russe, lors de son discours annuel en décembre dernier, a affirmé (il faut s’en rappeler) que l’Asie constituerait la priorité de développement de la Russie pour les prochains 25 ans.

Sur le plan des hydrocarbures, la Russie projette de réaliser en Asie-Pacifique 22% à 25% de ses exportations pétrolières et 20% de ses exportations de gaz d’ici à 2020.

Le basculement du monde y compris la Russie vers une Asie en pleine expansion pourrait modifier le mode de gouvernance en Russie puisque selon l’ancien premier ministre Evgueny Primakov, la période dite du tandem (soit l’Alliance entre deux hommes:

Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev) pourrait prendre fin. Non pas que les deux hommes soient en guerre comme cela a trop souvent été envisagé, mais parce que la situation politique interne et externe est devenue différente.

Les impulsions libérales et modernisatrices de Dimitri Medvedev ont été insufflées à la gouvernance russe, mais celle-ci n’a plus besoin d’être vue comme un tandem qui assure l’alternance politique pour apparaître plus démocratique, selon les mots de l’ancien premier ministre.

Enfin un nouveau visage est apparu au premier plan durant la dernière campagne présidentielle de Vladimir Poutine:

le très patriote Dimitri Rogozine, proche en son temps du général Lebed et ancien « Monsieur Russie »  à l’OTAN. Il est devenu vice premier ministre chargé du complexe militaro-industriel et il est partisan d’une ligne politique de reconstruction nationale avec l’appui de l’état. Récemment, il a affirmé que le complexe militaro-industriel russe devait et allait devenir la locomotive de l’économie russe.

Ces déclarations ont fait écho à celles de Serguei Glaziev, ancien candidat à la présidentielle et désormais conseiller financier de Vladimir Poutine.

Ce dernier a récemment  alerté les autorités russes sur ce qu’il appelle  » la guerre financière totale  » que mènent les pays industrialisés et occidentaux contre la Russie aujourd’hui.


Selon lui, les principales puissances monétaires mondiales, notamment les Etats-Unis, le Japon, la Grande-Bretagne et les pays de l’UE, accroissent actuellement leur émission monétaire en vue d’acquérir des actifs en Russie, ce qu’il dénonce comme étant « la guerre de la planche à billets ».

Il propose donc des mesures pour permettre à l’état russe de s’opposer au rachat massif d’actifs russes par des sociétés étrangères, via notamment une taxe sur les opérations avec les monnaies étrangères en vue de limiter les transactions spéculatives. Hasard?

Ce conseiller financier est un ancien du parti « Rodina » (Patrie) et un ancien bras droit de Dimitri Rogozine.

Vladimir Maou, recteur de l’Académie de l’économie nationale et de la fonction publique de Russie, a lui conclu au forum Gaïdar que « les changements consécutifs à une crise importante conduisent à un changement des équilibres géopolitiques et géoéconomiques et à la formation de nouvelles doctrines économiques ».

Est-ce qu’il faut s’attendre à  un changement de tendance politique et économique majeur au sein de la gouvernance russe?

On peut le penser alors que vient d’être d’annoncé la rédaction d’une nouvelle Doctrine de politique étrangère qui devrait renforcer la « souverainisation » de la politique nationale russe, et que le ministère russe du Développement économique vient aussi de publier très récemment trois scénarios de développement socio-économique de la Russie pour l’horizon 2030.

 

http://stationzebra.net/archives/16394

 

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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 05:05


http://www.contrepoints.org/2012/10/10/100091-letat-ne-fera-aucune-economie-en-2013

Mercredi 2 janvier 2013

L'Irlande prend la présidence tournante de l'Union européenne et les commentaires sur la réussite irlandaise ne vont pas manquer de fleurir dans une certaine presse aux ordres..!

Elle repose, sera-t-il expliqué, sur un redressement financier résultant d'un choc de compétitivité favorisant les exportations.(sic).

Le modèle même qui est proposé à l'ensemble de l'Union européenne..cela tombe bien !

 

De quoi s'agit-il en réalité ?

Le gouvernement irlandais a cherché le salut en poursuivant sa stratégie de tête de pont vers la zone euro destinée aux entreprises transnationales. Ce sont ces dernières qui créent les flux financiers comptabilisés comme des exportations, et le choc de compétitivité provient de la baisse des salaires, de la chute des prix de l'immobilier de bureau, et surtout du maintien d'une fiscalité avantageuse. L'Etat ayant supporté les pertes colossales des banques,

( suite à l'explosion de la bulle immobilière irlandaise notamment , et comme l'avait souligné alors le ministre des finances italien: Trémonti : la question des créances à haut risque détenues par les banques comme facteur de risque.. lire mon billet du 23/01/2011 :Les causes de la crise irlandaise),

a vu sa dette exploser et, dans le cadre d'un plan de sauvetage, la rembourse en appliquant des mesures d'austérité ayant plongé le pays dans la récession, généré un chômage de près de 15% et contribué à une nouvelle vague d'émigration.

 

De quoi demain sera-t-il fait ?

Le gouvernement irlandais cherche à transférer aux banques la dette qu'il a contractée en les restructurant et la nationalisant, en application de la stratégie adoptée au dernier sommet européen de juin, mais les allemands et la BCE font obstacle. Le succès irlandais, c'est celui tout relatif d'une stratégie de transfert de la dette privée, ni plus ni moins. Et non pas celui d'une relance économique, car le flux des exportations irlandaises diminue au fur et à mesure que la zone euro s'enfonce dans la récession..!

 

Joseph Stiglitz a choisi la quotidien Handelsblatt pour faire entendre sa musique dissonante. Il avertit que "le vrai risque" pour l'économie mondiale se trouve en Europe, et rejette à la fois la pacte budgétaire et le palliatif temporaire que représenterait l'achat de titres souverains par la BCE. Ajoutant que si celle-ci fait de la poursuite des politiques d'austérité une conditions de ses financements, cela aura pour conséquence d'aggraver l'état du malade.Il conclut en se déclarant favorable à un "pacte de croissance" sans lui donner de contenu.

 

Ce thème va rebondir, repris en Italie au sortir de ses prochaines élections de février, soutenu pas le président de la République portugaise qui prend ses distances avec son premier ministre, défendu par le gouvernement irlandais qui connaît les limites du renouveau de son miracle.! Le mot est doté de pouvoirs magiques, comme tant d'autres dès qu'il s'agit d'économie, mais ce n'est pas une petite affaire que de lui donner de la consistance..!

 

Confronté à cette situation, le premier ministre japonais n'hésite pas pour sa part à voir les choses en très grand, ce qui implique, lorsque l'on veut dépenser vite beaucoup de crédits, une politique de grands travaux. Elle aura en l'occurrence comme justification partielle : la restauration des dégâts du Tsunami (car pour ceux de Fukushima, l'argent ne peut plus grand chose). Mais un précédent a existé au Japon, dont les résultats n'ont pas été à la hauteur des espérances: la trappe à liquidité est très profonde !

 

Quels sont les gisements de croissance en Europe ?

De quelles productions parle-t-on pour quels marchés, qui ne peuvent être trouvés qu'en dehors d'une Union européenne toute entière secouée par la crise ? La course à la dévaluation compétitive qui se généralise ne peut pas faire que des gagnants, elle tend même pour l'instant à ne produire que des perdants. La boîte à outils est remplie d'instruments devenus inutiles. L'exemple irlandais est là pour montrer la vacuité de politiques reposant sur des calculs de la croissance qui datent du temps où elle ne pouvait que progresser, comme les prix de l'immobilier...


ce Jour : CAC40 + 2,55%   FOOTSIE + 3,81%....

en raison d'un accord permettant de collecter 20% de la somme qu'il faudrait en réalité réunir aux Etats-Unis...

très clairvoyants les marchés...!!!

 

par François Leclerc

 

http://millesime.over-blog.com

  .

 

Voir aussi : 

 

Tous nos voeux de Grand Soir

rupturetranquille.over-blog.com/article-meilleurs-voeux-du-forum-...

les meilleurs titres dans la presse et les blog cette semaine

N'hésitez pas faire circuler !

 

.2013Je

2013, année de tous les dangers

http://legrandreveil.wordpress.com/2013/01/03/2013-annee-de-tous-les-dangers/

(ou cliquer sur l'image)

 

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 04:55

 

La fin du monde aura bien lieu,
mais pas en 2012

Publié le 02/02/2012

8

 

Pour qui considère l’irrationalisme comme une navrante pathologie de nos sociétés, le constat est assez déprimant. Tapez « 2012″ dans la version française de Google et la première suggestion de requête associée est « fin du monde » – indice d’une préoccupation assez largement partagée par les internautes. Comme le veut une rumeur persistante, c’est en effet le 21 décembre 2012, date réputée marquer la fin de l’antique calendrier maya, que se produira un enchaînement de calamités suffisant pour entraîner une forme d’apocalypse.


 

Que se passera-t-il le 21 décembre prochain ? Rien de particulier. Car même en prêtant à des prêtres-astrologues du milieu du Ier millénaire le surnaturel pouvoir d’avoir pu prédire la fin du monde, cette date du 21 décembre 2012 ne marque nullement la fin des temps pour les Mayas de cette époque. L’épigraphiste américain David Stuart (université du Texas à Austin, Etats-Unis), l’un des meilleurs connaisseurs des systèmes méso-américains de numération et de comptage du temps, a calculé le véritable terme du calendrier maya, dont on verra qu’il laisse à l’humanité un répit assez supérieur aux quelque 300 jours qui nous resteraient tous à vivre, d’ici au fatidique 21 décembre 2012.

Pour comprendre, il faut en passer par des explications qui associent des chiffres nombreux à des mots imprononçables, décrivant de subtils emboîtements mathématiques. Mais avoir enfin accès à la véritable date de l’apocalypse – fût-elle maya – mérite bien un petit effort de concentration. D’abord, il faut savoir que les systèmes de décompte du temps chez les Mayas ne sont pas linéaires – comme c’est le cas de notre comptabilité des années, qui semble ne pas devoir connaître de fin -, mais incluent aussi une dimension cyclique. Plusieurs cycles, de longueurs variées, s’imbriquent ou se contiennent. Le premier d’entre eux dure 52 ans et est « commun à tous les peuples de Mésoamérique », précise David Stuart. D’où viennent donc ces quelque 52 ans, qui semblent si bancals à l’homme occidental ? C’est là que les choses commencent à se corser.

Les Mayas disposaient de vingt jours nommés (en maya yucatèque) Imix, Ik’, Ak’bal, etc., là où nous en avons sept. Et parce qu’ils avaient sans doute moins peur que nous des choses compliquées, ils numérotaient ces jours de 1 à 13 – ce nombre étant pourvu d’une importance particulière dans la cosmologie maya, comme d’ailleurs pour les joueurs de Loto du XXIe siècle.

Ainsi, chaque date était notée par l’association d’un nombre et d’un jour, le lendemain se notant par l’association du jour et du nombre suivants (« 1 Imix », « 2 Ik’ », « 3 Ak’bal », etc.). Mais, puisqu’il est impossible de numéroter les jours jusqu’à 20, il faut multiplier 13 par 20 pour obtenir le nombre de jours au terme duquel ce calendrier rituel – dit tzolk’in – effectuait un « tour complet ». Dans le tzolk’in, il fallait donc 260 jours pour, parti d’une date (par exemple « 1 Imix »), y revenir.

Pour ceux des lecteurs  parvenus jusqu’ici, les choses ne semblent donc pas si compliquées : l’année maya faisait simplement 260jours. Mais bien évidemment, ce serait trop simple. Car les Mayas n’étaient pas complètement ignares. Ils savaient parfaitement que l’année solaire mesure 365 jours, et non 260.

Au calendrier rituel, ils ajoutaient donc un autre calendrier, appelé haab. Celui-ci était divisé en dix-huit mois (Pop, Wo, Sip, Sotz’, etc.) comptant chacun 20 jours. Dans ce système, parallèle au premier, les dates sont simples : au « 1 Pop » succèdent le « 2 Pop », puis le « 3 Pop », etc. Et au « 20 Pop », succèdent le « 1 Wo », puis le « 2 Wo », etc. Aux 360 jours de cet autre cycle s’ajoutait une période liminaire de cinq jours qui permettait de faire correspondre le haab à l’année solaire.

Autant le dire, vous n’êtes pas au bout de vos peines. Car il faut désormais comprendre comment ces deux cycles de 260 et 365 jours utilisés parallèlement – le tzolk’in et le haab – fonctionnent dans un cycle de 52 ans, soit 18 980 jours. Ce n’est pas si complexe : pour noter une date, les anciens Mayas juxtaposaient les deux systèmes annuels. Une date pouvait ainsi être notée « 1 Imix 1 Pop ».


 

Pour les Mayas, invoquant ici leur déesse de la fertilité, les cycles planétaires rythment l'évolution de l'humanité

Or pour que coïncident à nouveau le premier jour de l’un avec le premier jour de l’autre, il faut laisser s’écouler 18 980 jours, soit 52 années solaires. Ce cycle est communément appelé « compte court » par les mayanistes.

On l’a deviné : évoquer un compte court implique l’existence d’un « compte long »… Ce n’est donc pas fini : encore des mots étranges, encore des chiffres. Ce fameux compte long permettait de noter l’écoulement des jours grâce à une décomposition du temps en cinq unités emboîtées : le k’in (un jour), le winal (période de 20 jours), le tun (période de 360 jours), le k’atun (7 200 jours, soit 20 tun) et le bak’tun (144 000 jours ou 20 k’atun).

David Stuart donne un exemple simple : la naissance de K’inich Janab Pakal, grand roi de Palenque (Mexique). Dans notre calendrier, il est né le 23 mars 603 après J.-C. Cette date tombait – accrochez-vous encore un peu – « 8 Ahaw » dans le tzolk’in et « 13 Pop » dans le haab. Et dans le compte long, elle s’écrivait comme l’écoulement de 9 bak’tun, 8 k’atun, 9 tun, 13 winal et zéro k’in (soit un total de 1 357 100 jours), après une date-origine qui marque le début de ce cycle long. Si bien qu’en définitive cette date s’écrivait en juxtaposant les notations des comptes long et court : « 9.8.9.13.0 – 8 Ahaw 13 Pop ». Si les mots ou les chiffres vous ont perdu, n’hésitez pas à relire ce paragraphe.

Quant à la date-origine du cycle long, elle se situe le 13 août de l’année 3 114 avant J.-C. Pourquoi diable ce jour-là ? « Le choix de cette référence reste un mystère, répond David Stuart. Les textes mayas décrivant ce qui s’est prétendument produit à ce moment sont assez vagues, mais l’un d’eux dit que ce jour-là « les dieux furent mis en ordre », sous-entendant une sorte de réorganisation des forces du cosmos. »

Le problème, avec le compte long, n’est pas tant son commencement énigmatique que sa fin programmée. Car le compte long ne peut « contenir » que treize bak’tun, soit un peu plus de 5 125 ans. Puisqu’il a commencé en 3 114 avant notre ère, sa fin est donc proche. « Le 21 décembre prochain verra, en effet, la fin du treizième bak’tun, ce qui aurait été une date sans doute importante pour les anciens Mayas, dit David Stuart. Cependant, nous n’avons aucun texte qui prédise la fin du monde à ce moment, et le temps maya ne s’arrête pas à cette date ! »

Tant s’en faut. Car certaines stèles, notamment une découverte à Cobá (Mexique), exhibent un décompte du temps beaucoup plus large. C’est le « grand compte long », qui englobe et dépasse les autres systèmes. Là où le compte long fonctionne grâce à cinq unités de temps, le grand compte long « en possède dix-neuf supplémentaires », dit le mayaniste américain. Avec, pour passer d’une unité à l’unité de niveau supérieur, une multiplication par vingt (les Mayas comptaient en base 20). Ainsi, le piktun, situé au-dessus du bak’tun, représente-t-il un peu plus de 7 890 ans. Et ainsi de suite. On entrevoit déjà le fort potentiel du système.

« Le temps maya est bien plus vaste que tout ce qui a été conçu par d’autres cosmologies ou par notre propre science, précise David Stuart. Certains événements mythologiques sont ainsi situés à des dates qui, si on les calcule, nous renvoient bien avant le Big Bang », c’est-à-dire il y a plus de 13,7 milliards d’années. Des textes mayas prévoient aussi des anniversaires de couronnement ou de naissance de rois, très longtemps après la fin du treizième bak’tun

Quant à la capacité totale du temps maya, elle peut être calculée. C’est ce qu’a tenté David Stuart : si le compte long cesse après quelque 5 125 ans, le grand compte long, lui, ne s’épuise qu’après l’écoulement de 72 848 437 894 736 842 105 263 157 200 années solaires.

C’est-à-dire dans plus de 72 milliards de milliards de milliards d’années. L’écoulement même du temps et la structure de l’univers n’auront alors plus grand-chose à voir avec ce que nous connaissons aujourd’hui. Il faut le reconnaître aux anciens Mayas : la probabilité est forte pour que l’humanité ne soit alors plus dans les parages pour s’intéresser à ces bouleversements.

Stéphane Foucart

 

.http://mediabenews.wordpress.com/2012/02/02/la-fin-du-monde-aura-bien-lieu-mais-pas-en-2012/

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 03:24

 

Retrait de la Grande-Bretagne de l’UE : quelle probabilité ?
Piotr Iskenderov
Mercredi 19 Décembre 2012


Retrait de la Grande-Bretagne de l’UE : quelle probabilité ?

Suivant une tradition vieille de trente ans, les experts de la banque new-yorkaise Morgan Stanley publient en décembre une liste des événements macroéconomiques pouvant se produire en 2013 avec une probabilité de 50 %. Cette fois parmi les pronostics de Morgan Stanley figurent : la fragmentation croissante du monde, le début du démembrement des organisations internationales et la constitution de nouveaux « pôles ». Les détails avec Petr Iskenderov, observateur à La Voix de la Russie.

Les élections législatives anticipées en Italie, qui pourraient avoir lieu déjà en février, seront la première heure H pour le Vieux Continent. Ce scrutin se déroulera, probablement, dans le contexte des critiques visant les mesures d’austérité budgétaire, comme ce fut le cas le printemps dernier en Grèce. Or l’Italie n’est pas la Grèce. L’instabilité politique croissante dans ce pays est capable de provoquer une panique beaucoup plus grande sur les places financières du monde, a rappelé au correspondant de La Voix de la Russie Piero Bini, professeur d’économie à l’Université Roma Tre :

 

« Il existe deux manières de régler le problème de l’endettement de la Grèce : soit par le biais d’une croissance importante des revenus réels de la Grèce, soit suite à l’abandon par les pays européens de leur intention d’exiger le remboursement des crédits octroyés à Athènes. L’économie grecque est faible. La restructuration de la dette peut s’avérer insuffisante. De plus, elle doit s’accompagner d’un plan d’investissement et de développement de l’infrastructure au profit de la Grèce. A noter que l’Europe n’a toujours pas réalisé son unité politique, et donc vers le sentiment de la solidarité européenne. Les Européens doivent s’efforcer de progresser vers leur unité politique ».

Or l’accumulation des problèmes financiers concernant la Grèce et l’Italie n’est qu’un défi parmi ceux que l’UE devra relever en 2013. Ainsi, les analystes de Morgan Stanley considèrent que le retrait de la Grande-Bretagne de l’UE est tout aussi probable que la sortie de la Grèce de la zone euro.

Il faut dire que la décision du gouvernement britannique formulée au récent sommet de l’UE de ne pas se joindre au Mécanisme européen de supervision bancaire ajoute des arguments aux dissertations sur la nouvelle montée des dispositions isolationnistes en Grande-Bretagne, a fait remarquer Vladislav Bélov, expert à l’Institut de l’Europe auprès de l’Académie russe des sciences :
« De telles propositions doivent de toute façon être étudiées. La Grande-Bretagne dit qu’elle a besoin de temps pour comprendre dans quelle mesure les modifications de la législation européenne peuvent correspondre à ses intérêts nationaux. La Grande-Bretagne est un pays qui ne donne pas immédiatement son accord. D’autres pays, ne faisant pas partie de la zone euro, s’en tiennent à une position similaire, ce qui crée des problèmes supplémentaires à Bruxelles ».

http://french.ruvr.ru/

 

http://www.alterinfo.net/Retrait-de-la-Grande-Bretagne-de-l-UE-quelle-probabilite_a84868.html

 

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 01:33

 

Bientôt la fun du monde ? 

 

Photo illustration Archives.

 

 

 

Bonjour

 

Alors, on saute tous vendredi ?

 

Il paraît qu'un Astérix (sans son Obélix bientôt en Belgique) va bientôt foncer sur nous...

 

J'ai acheté une corde à sauter pour mieux sauter avec Astérozoïde.

 

 

corde-a-sauter-index.jpg

 


fleux.com

 

 

Au fait, si bientôt on doit tous "sauter", pourquoi nos Zélus sont-ils en train de plancher sur de nouvelles mesures (évidemment toujours formidables) ? Pourquoi israël prévoit la construction de 2000 nouveaux logements à Jérusalem ? Pourquoi l'Europe concocte-t-elle un meilleur verrouillage de nos budgets ? Pourquoi Hollande a-t-il été avec sa sympathique nana préparer un avenir évidemment radieux pour les Algériens et les Français ? Pourquoi va-t-on juger bientôt super Sarko alors que la Justice divine devrait suffire ? Pourquoi la Corée du Sud s'est-elle dépêchée d'élire la fille de son ancien dictateur ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi... stop !

 

Il y a un an ou deux sur ce blog, j'ai fait un article sur "Maya oui, Maya non", comprenez Maya l'abeille oui, mais non aux Mayas spécialisés dans les sacrifices humains.

 

Bon, bref, je vous dis à samedi, et bonne sauterie vendredi !

 

Votre eva R-sistons

 

Si vous n'êtes pas convaincus par mon article très très scientifiques, si, si, vous pouvez toujours vous rabattre sur ça, vous voyez j'ai quand même envoyé un papier pour les amateurs, sur mon blog sos-crise, avec moi il y en a pour tous les goûts....

 

Le 21 décembre, c'est bientôt ! Que se passera-t-il ? Réponse d'un "chercheur"

 

Maya l'abeille
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  • : Le blog d' Eva, R-sistons à la crise
  • : Tout sur la crise financière, économique, sanitaire, sociale, morale etc. Infos et analyses d'actualité. Et conseils, tuyaux, pour s'adapter à la crise, éventuellement au chaos, et même survivre en cas de guerre le cas échéant. Et des pistes, des alternatives au Système, pas forcément utopiques. A défaut de le changer ! Un blog d'utilité publique.
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