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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 15:11

 

http://reveil-fm.com/index.php/2011/05/23/1479-tres-mal-elu-idriss-deby-rase-les-murs-hors-du-tchad

La coalition Séléka a pris le pouvoir par les armes à Bangui (Centrafrique). En janvier le régime de Bozize (un allié de la France et des USA qui avait eu le tort de se rapprocher un peu trop de la Chine ces derniers temps) avait accusé ce groupe d'être dirigé par Moussa Mohammed Dhaffane et Nourredine Younous Adim Birema, wahabbites formés en Arabie Saoudite et au Qatar. Le ministre de la défense sud-africain Pikkie Greeff demande à la Cour Pénale internationale d'inculper le nouveau président autoproclamé Michel Djotodia. Djotodia a cependant donné des gages de stabilité au pays en maintenant le premier ministre Nicolas Tiangaye au pouvoir.

 

Mercredi la puissance pétrolière et militaire montante qui soutenait Bozizé, le Tchad, réunit la communauté économique des Etats de l'Afrique centrale. Le président sud-africain Jacob Zuma y participera.

 

A Doha au Qatar un rebelle tchadien Timan Erdimi leader de la coalition Union des forces de résistance a affirmé vouloir renverser le régime du président tchadien Idriss Déby. L’opposant souhaite rallier à sa cause l’ANCD de Mahamat Nouri, mais aussi les « déçus » de la Séléka centrafricaine, qui accusent leur mouvement d’être désormais "à la solde du Tchad". Il a invité les rebelles à se concentrer au Soudan, et pourrait tirer profit de l'implication des Tchadiens au Mali pour renverser le régime de N'Djamena.

 

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 21:50

 

 

 

Moscou accuse les USA d’ingérence

et décide de financer ses ONG

L’équipe du site

 La Russie a accusé samedi d'ingérence dans ses affaires intérieures les Etats-Unis qui s’obstinent à vouloir financer des ONG, dont la nature des activités sur le sol russe, et a décidé de les financer elle-même  .

"Les commentaires de Victoria Nuland (la porte-parole du département d'Etat américain) comparant les contrôles de routine des ONG à une +chasse aux sorcières+ ne peuvent pas être considérés comme autre chose que du cynisme et de la provocation", a affirmé dans un communiqué le porte-parole du ministère russe, Alexander Loukachevitch.

Il a ajouté que Moscou voyait dans la volonté de Washington continuait de financer des ONG russes au moyen d'intermédiaires, comme "une ingérence directe dans nos affaires intérieures".
Selon le diplomate, il s'agit "d'inciter des structures non gouvernementales et sociales bien connues à violer les normes législatives réglementant l'activité des ONG sur le territoire de la Fédération de Russie".

 

En parallèle, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret qui octroie la somme de 2,32 milliards de roubles (58,2 millions d'euros) en 2013 pour soutenir les organisations non gouvernementales en Russie, comme l’indique un communiqué mis en ligne samedi sur le site du Kremlin. Selon le document, ce montant doit être versé d'ici 20 octobre prochain.

 

90 ONG inspectées

Le Parquet de Russie effectue depuis quelques jours des inspections au siège d'organisations non gouvernementales. Le ministère russe de la Justice a fait savoir lundi que les vérifications avaient pour but d'établir si les activités des ONG sont conformes à leurs statuts et à la législation russe.

La radio russe La Voix de la Russie a indiqué que les audits ont eu lieu dans déjà dans 90 ONG, siégeant dans 24 régions russes.
A Moscou le Parquet s’est intéressé aux activités du Fonds allemand Friedrich Ebert, et à Saint-Pétersbourg à l’antenne du Fonds Konrad Adenauer qui a fait objet d’un audit. Ont aussi été inspecté des antennes russes de l’Alliance Française à Samara, Rostov-sur-le-Don, Perm, Ekaterinbourg et Vladivostok.

Les autorités françaises et allemandes ont de suite demandé des comptes à Moscou.

 

Dépister les irrégularités 

Selon l’avocat Mikhaïl Salkine, qui dirige le Centre des droits de l’Homme de Moscou, sont vérifiés les transferts de sommes entre comptes bancaires qui peuvent mettre à jour des infractions aux normes juridiques.

« Il s’agit de dépister les dépenses qui ne correspondent pas aux activités déclarées. Il est aussi question de la recherche dans la charte de l’organisation de clauses contredisant la Loi sur l’extrémisme. Ce sont aussi des virements des moyens financiers de l’étranger et le financement occulte, ainsi que la participation aux élections politiques ou le financement de tels ou tels autres candidats avec des capitaux étrangers», explique-t-il pour La voix de la Russie.

Pour sa part, Gazeta ru, média en ligne de l’opposition russe, cite comme ONG ayant subi l’inspection «Transparency International »  ainsi que Grajdanskoé sodeïstvié [Assistance civique], et Agora, l’association interrégionale de défense des droits de l'homme.

"On nous demande les copies des statuts, des documents sur nos activités, le nombre et l'identité de nos salariés, nos sources de revenu, le montant de notre budget, les détails de sa composition et la manière dont il est dépensé", précise Agora dans un communiqué de presse. Le parquet réclamerait également le bilan comptable des années 2011 et 2012 et des informations sur les sommes reçues de l'étranger durant cette période. En outre, le procureur a convoqué le responsable de l'association Agora, Pavel Tchikov, afin qu'il fournisse des explications.
 Le 25 mars, des descentes impromptues ont eu lieu chez Amnesty International et dans les bureaux de la fondation Obchtchestvenny verdikt [Verdict de la société].

 

Des lois inspirées de la législation américaine 

Ces contrôles sont liés à une loi entrée en vigueur fin 2012, qui oblige les ONG bénéficiant d'un financement étranger et ayant une activité politique à se faire inscrire sur un registre "d'agents de l'étranger" et à se présenter en tant que tel dans toute activité publique.

En juillet 2012, alors que le projet de loi était discutée à la Douma et dans les médias, le chef de la diplomatie Serguei Lavrov a trouvé bon de signaler que  lors de l'élaboration du projet de loi sur les ONG, la Russie a emprunté bien des éléments, y compris le terme d'"agent étranger" , leurs droits et obligations, à la législation américaine.

Durant la campagne présidentielle en 2012, des ONG financées par les pays occidentaux ont déployé des efforts  intenses pour empêcher le victoire de Poutine.

En octobre 2012, les activités de l’un des groupes, Helsinki de Moscou, financé par l'agence américaine pour le développement international (USAID), (très active au Liban) ont été interdites, pour "tentatives d'influencer les processus politiques" dans le pays.

 

http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=104399&frid=19&seccatid=33&cid=19&fromval=1

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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 02:31
Vendredi 1 mars 2013

Erdogan se rapproche d'IsraëlLes relations entre la Turquie et Israël sont en train de prendre un nouveau cours : la raison d’État cède désormais la place aux affaires. Après avoir rompu tout lien diplomatique à la suite de l’arraisonnement par des militaires israéliens du navire turc Navi Marmara en 2010 (l’assaut sanglant contre les militants de la mission Free Gaza qui se dirigeait vers Gaza avait fait neuf morts parmi des militants de nationalité turque), le quotidien Today’s Zaman annonçait dimanche 17 février la signature d’un accord portant sur la vente par Israël de systèmes électroniques aériens au gouvernement d’Erdoğan.  

 

Ce nouvel équipement viendra compléter les systèmes déjà mis au point par l’industrie militaire turque. L’AWACS (système de détection et de commandement aéroporté) est un  système de détection radar monté sur des avions de guet qui peuvent surveiller un vaste espace aérien et servir de postes de commandement pour les opérations anti-aériennes ou de lutte anti-aérienne. L’accord en question, d’une valeur supérieure à cent millions de dollars, remonte à l’année 2002 et prévoyait la vente de quatre Boeing 737, tous dotés du système de détection et de commandement aéroporté (AWACS).

 

Le contrat, cependant, n’avait jamais été appliqué en raison du refus d’Israël de fournir les deux derniers équipements nécessaires à l’achèvement du système de défense AWACS. Ce refus était la conséquence de la rupture par la Turquie des relations diplomatiques avec Israël et de sa volonté d’intenter un procès par contumace à l’encontre des soldats de Tsahal coupables de la mort des neuf militants de la flottille.

 

Peu après l’attaque des forces spéciales israéliennes contre le Navi Marmara, le Premier ministre turc Erdoğan avait exigé d’Israël des excuses officielles et l’octroi d’une indemnisation économique aux familles des neuf victimes. Des conditions pour la reprise des relations bilatérales qu’Israël n’a jamais voulu satisfaire. Bien au contraire, dans le rapport final de la commission Turkel, commission gouvernementale chargée d’enquêter sur les événements du 30 mai 2010, les experts de Tel-Aviv ont complètement absous le gouvernement d’alors et estimé que l’usage de la force contre des militants désarmés était « approprié et proportionnel à la menace ».

 

C’est l’intervention directe de la société Boeing qui aurait débloqué la situation. Selon un responsable du ministère turc de la défense, qui a tenu à garder l’anonymat : « Boeing a fait savoir à Israël que le refus de l’état hébreu de ne pas honorer la totalité du contrat contribuait à mettre à mal sa situation économique ». En 2010, le gouvernement Netanyahou avait interdit les exportations vers la Turquie. Les affaires étant les affaires, Israël met aujourd’hui de facto un terme à l’embargo avec son voisin.  

 

En jeu, il y a également ce vaste projet turco-israélien de construction d’un gazoduc sous-marin en provenance d’Israël, via la Turquie, pour favoriser l’exportation de gaz naturel vers l’Europe. Cette fois-ci, c’est au tour de la Turquie de traîner des pieds. La semaine dernière, le ministre turc de l’énergie, Taner Yildiz, a affirmé au quotidien anglophone Hürriyet daily News qu’Ankara n’approuverait pas le projet sans le consentement du Premier ministre Erdoğan. L’offre israélienne prévoit la construction d’un gazoduc qui partirait du bassin de Levant, le plus prometteur d’Israël, et qui se poursuivrait le long de la côte méridionale de la Turquie pour venir satisfaire, au final, les nécessités énergétiques des pays européens. Un total de 425 milliards de mètres cubes de gaz.

 

L’empressement d’Israël de vouloir boucler ce dossier est bien compréhensible. Mais la Turquie freine parce qu’elle doit satisfaire aux conditions politiques posées par M. Erdoğan. Le Premier ministre s’est toujours montré, au moins en paroles, un farouche opposant à l’État d’Israël : il l’a à plusieurs reprises qualifié d’Etat terroriste, la dernière en date remontant aux bombardements israéliens dans la bande de Gaza.

 

Nous ne devons pas oublier un élément clé dans la compréhension des relations entre les deux pays : l’intention d’Ankara de jouer un rôle de premier plan dans son périmètre géographique, en profitant de l’instabilité de l’Égypte et de la Syrie en proie à une vaste entreprise de déstabilisation. Depuis longtemps, M. Erdoğan ne cache pas son désir de faire de la Turquie la nouvelle puissance régionale, en rompant au besoin ses relations avec son ex-allié Bachar el-Assad et en entretenant des relations conflictuelles avec l’Iran.  

 

Évoluant dans un contexte similaire, Israël a tout intérêt à se rapprocher de la Turquie, étant donné ses rapports tendus, pour ne pas dire dignes de la guerre froide, avec Damas et Téhéran. La Turquie pourrait ainsi devenir pour l’État hébreu ce qu’a été l’Égypte pendant des années : sous la dictature de Moubarak, Israël s’était assuré la non-belligérance du Caire, une garantie qui vaut son pesant d’or dans le monde arabe.

 

Mais qu’est-ce qui pousse la Turquie à se rapprocher d’Israël ? L’écrivain et politologue palestinien Nassar Ibrahim est bien placé pour en parler : «  il est nécessaire de se plonger dans l’histoire pour comprendre l’actuel jeu des alliances : pendant très longtemps, la Turquie et Israël ont maintenu d’excellents rapports politiques et militaires. L’attaque contre le Navi Marmara est l’exception qui confirme la règle. Le Premier ministre Erdoğan a rapidement saisi l’occasion d’apparaître aux yeux du monde arabe comme le seul leader en mesure d’affronter Israël et de défendre les droits du peuple palestinien, si bien que les drapeaux turcs étaient particulièrement nombreux dans les manifestations en Cisjordanie. Cette situation ne découle à vrai dire pas tant de la stature de ce leader qu’à la frustration concomitante au silence observé par les pays arabes ». 

 

« Lors du déclenchement du Printemps arabe, M. Erdoğan, président de l’AKP affilié aux Frères musulmans, a compris que l’heure de la Turquie avait sonné », poursuit Nassar Ibrahim.  « Ankara aurait pu faire la différence et devenir le nouveau leader au Proche-Orient, guidé en cela par les Frères musulmans. C’est la raison pour laquelle M. Erdoğan s’est lancé contre le régime de Moubarak, de Ben Ali, de Kadhafi et enfin contre celui de Bachar el-Assad. Tout en commettant une erreur stratégique de premier plan : la Syrie a été un allié loyal de la Turquie pendant des décennies. Les deux pays avaient noué d’excellentes relations… jusqu’à la décision d’Erdoğan d’abandonner son vieil ami el-Assad, croyant qu’il allait rapidement céder la place à un régime guidé par les Frères musulmans, comme en Tunisie ou en Égypte ».

 

Mais deux ans après le début de la guerre civile syrienne, la Syrie n’est toujours pas tombée et, pendant que les groupes islamiques traditionnels (parmi lesquels ces mêmes Frères musulmans) perdent du terrain, les milices d’Al-Qaïda avancent. « Erdoğan tout comme son régime sont en crise. En cause, le mécontentement du peuple turc, traditionnellement historiquement proche de son voisin syrien, qui n’a pas compris cette subite nécessité d’abandonner Damas. L’armée, qui jouit en Turquie d’une position particulière, a très durement critiqué M. Erdoğan, accusé d’avoir favorisé les intérêts de son parti tout en sacrifiant les intérêts économiques et politiques de la Turquie ».

 

C’est dans ce contexte que doit être lu le rapprochement avec Israël. La Turquie s’est isolée et est désormais entouré d’États antagoniques : la Syrie, l’Iran et l’Irak. Il reste à Recep Erdoğan l’OTAN, les États-Unis et l’Europe, soit les plus fidèles alliés d’Israël. Et si Ankara souhaite s’assurer le soutien de l’Occident et des missiles Patriot de l’alliance atlantique, elle a tout intérêt à se rapprocher de Tel-Aviv. Ce qu’ont déjà commencé à faire les Frères musulmans. La confirmation vient d’une instruction donnée par le ministre égyptien des affaires religieuses « de faire des fatwas sur l’importance de faire preuve de bon voisinage, notamment avec Israël ». Le ton est donné…

 

Capitaine Martin

 

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 14:39

 

Lettre d'Hugo Chavez à l'Afrique: Amérique Latine - Afrique « Formons un seul peuple, un seul continent »


Hugo Chavez Frias
Lundi 25 Février 2013


Lettre d'Hugo Chavez à l'Afrique: Amérique Latine - Afrique « Formons un seul peuple, un seul continent »
Au moment où une part croissante de la gauche européenne se convertit au « droit d’ingérence » qu’elle critiquait il y a quelques années et où, complices de l’impunité, les médias occidentaux minimisent les milliers de victimes civiles de bombardements « humanitaires » ou « laïcs » (Afghanistan, Libye, Mali, etc…), les latino-américains ne sont pas dupes des habits neufs du colonialisme. Ils savent qu’au-delà du contrôle des matières premières, c’est l’unité politique du Sud qui est visée. La volonté des gouvernements progressistes latino-américains de développer des relations Sud-Sud (suivant la ligne tracée du Congrès de Panama organisé par Bolivar en 1828 au sommet de Bandoeng en 1956…) n’a rien à voir, contrairement à ce que martèlent les médias occidentaux, avec un quelconque « appui aux dictateurs ».

Lorsque le président brésilien Lula da Silva signa avec la Turquie un Pacte appuyant le droit de l’Iran à développer l’énergie nucléaire civile et qu’il critiqua « l’ ingérence des occidentaux dans les élections et dans la vie politique de l’Iran », quand les présidents Evo Morales, Cristina Fernandez ou Rafael Correa notamment, signent d’importants traités et contrats avec les iraniens, ils ne font qu’appliquer ce qu’il y a plus de trente ans un certain Régis Debray conseillait au prince à propos des pays du « socialisme réel ». Plutôt que d’entrer dans le Disneyland de la Guerre Froide en les ostracisant, développer une stratégie plus subtile et plus ambitieuse, garder des relations politiques et diplomatiques avec eux, pour les influencer dans le bon sens et garder son mot à dire.

En Amérique Latine, la concrétisation par des gouvernements de gauche de la démocratie participative, des droits de la femme, de l’éco-socialisme, etc… ne peuvent qu’influencer dans le bon sens la construction d’un monde multipolaire des trois-quarts de l’humanité. On ne peut qu’être frappé en comparaison par le néant idéologique qui caractérise le discours de gouvernants européens devenus simples « commis de commerce » vis-à-vis des nations du Sud (voir le récent sommet UE-CELAC à Santiago du Chili).

Lorsque les occidentaux (y compris de gauche) raillèrent et rejetèrent la proposition de nombreux gouvernements latino-américains, soutenue par l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), d’entamer des pourparlers diplomatiques en Libye afin d’éviter une guerre meurtrière, la présidente argentine sut exprimer le sentiment d’un continent : « Quand je vois les gens dits civilisés régler leurs affaires à coups de bombes, je suis fière d’être latino-américaine ».


Lettre d'Hugo Chavez à l'Afrique: Amérique Latine - Afrique « Formons un seul peuple, un seul continent »
Lettre du Président Hugo Chavez aux participants du IIIème Sommet Afrique-Amérique latine et Caraïbes (Guinée Équatoriale, février 2013)

Caracas, 22 février 2013.

Frères et sœurs,

Recevez mon plus fervent salut bolivarien, unitaire et solidaire, avec toute ma joie et de toute mon espérance dans le déroulement de ce III° Sommet si attendu des Chefs d’État et de Gouvernement d’Amérique du Sud et d’Afrique.

Je regrette vraiment, du plus profond de mon être de ne pouvoir être présent physiquement parmi vous pour vous réitérer, par une sincère accolade, mon irrévocable engagement en faveur de l’unité de nos Peuples. Je suis présent, cependant, dans la personne du Chancelier de la République Bolivarienne du Venezuela, le camarade Elias Jaua Milano, à qui j’ai demandé de vous transmettre la plus vive expression de mon amour pour ces continents qui sont plus que frères, unis par de solides liens historiques et destinés à avancer ensemble vers leur rédemption pleine et absolue.

Je le dis du plus profond de ma conscience : l’Amérique du Sud et l’Afrique sont un même peuple. On réussit seulement à comprendre la profondeur de la réalité sociale et politique de notre continent dans les entrailles de l’immense territoire africain où, j’en suis sûr, l’humanité a pris naissance. De lui proviennent les codes et les éléments qui composent le syncrétisme culturel, musical et religieux de notre Amérique, créant une unité non seulement raciale entre nos peuples mais aussi spirituelle.

De la même manière, les empires du passé, coupables de l’enfermement et de l’assassinat de millions de filles et de fils de l’Afrique mère dans le but d’alimenter un système d’exploitation esclavagiste dans leurs colonies semèrent dans Notre Amérique le sang africain guerrier et combatif qui brûlait du feu que produit le désir de liberté. Cette semence a germé et notre terre a enfanté des hommes aussi grands que Toussaint Louverture, Alexandre Pétion, José Léonardo Chirino, Pedro Camejo parmi beaucoup d’autres, avec pour résultat, il y a plus de 200 ans, le début d’un processus indépendantiste, unioniste, anti-impérialiste et reconstructeur en Amérique Latine et caribéenne.

Ensuite, au XX° siècle, vinrent les luttes de l’Afrique pour la liberté, ses indépendances, contre ses nouvelles menaces néo-coloniales, Patrice Lumumba, Amilcar Cabral pour n’en citer que quelques-uns. Ceux qui, dans le passé nous ont conquis, aveuglés par leur soif de pouvoir, ne comprirent pas que le colonialisme barbare qu’ils nous imposaient deviendraient l’élément fondateur de nos premières indépendances. Ainsi, l’Amérique Latine et les Caraïbes partagent avec l’ Afrique un passé d’oppression et d’esclavage. Aujourd’hui plus que jamais, nous sommes fils de nos libérateurs et de leurs hauts faits , nous pouvons dire, nous devons dire avec force et conviction, que nous unit aussi un présent de lutte indispensables pour la liberté et l’indépendance définitive de nos nations.

Je ne me lasserai pas de le redire, nous sommes un même peuple, nous avons l’obligation de nous rencontrer au-delà des discours formels dans une même volonté d’unité et ainsi unis, donner vie à l’équation qui devra s’appliquer dans la construction des conditions qui nous permettront de faire sortir nos peuples du labyrinthe dans lequel le colonialisme les a jetés et, par la suite, le capitalisme néo-libéral du XX° siècle.

Pour cela, je veux évoquer la mémoire de deux grands combattants pour la coopération sud-sud comme l’ont été les deux ex présidents du Brésil et de la Tanzanie, Luis Ignacio « Lula » da Silva et Julius Nyerere dont les apports et les efforts ont permis, en leur temps, la mise en place de magnifique forum pour une coopération solidaire et complémentaire comme l’est l’ASA (1).

Cependant, les temps que nous vivons nous obligent à consacrer nos plus profondes et urgentes réflexions à l’effort nécessaire pour transformer l’ASA en un véritable instrument générateur de souveraineté et de développement social, économique, politique et environnemental.

C’est sur nos continents que l’on trouve les ressources naturelles, politiques et historiques suffisantes, nécessaires, pour sauver la planète du chaos où elle a été conduite. Faisons que le sacrifice indépendantiste de nos ancêtres qui nous offre le jour d’aujourd’hui serve à unifier nos capacités pour transformer nos nations en un authentique pôle de pouvoir qui, pour le dire avec le père Libérateur Simon Bolivar, soit plus grand par sa liberté et sa gloire que par son extension et ses richesses.

Les paroles de cet immense général uruguayen José Gervasio Artigas résonnent toujours dans mon âme et dans ma conscience : « Nous ne pouvons rien attendre si ce n’est de nous-même ». Cette pensée si profonde renferme une grande vérité que nous devons assumer, j’en suis absolument convaincu.

Notre coopération sud-sud doit être un lien de travail authentique et permanent qui doit tourner toutes ses stratégies et ses plans de développement soutenable vers le sud, vers nos peuples.

Quoiqu’en aucune manière nous ne nions nos relations souveraines avec les puissances occidentales, nous devons nous rappeler que ce ne sont pas elles qui sont la source de la solution totale et définitive pour l’ensemble des problèmes de nos pays. Loin de l’être, quelques-unes d’entre elles appliquent une politique néo-coloniale qui menace la stabilité que nous avons commencé à renforcer sur nos continents.

Frères et sœurs, je voudrais rappeler pour ce III° Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’ASA, l’esprit de fraternité, d’unionisme et de volonté qui a dirigé le déroulement de ce II° merveilleux Sommet dans l’île de Margarita, au Venezuela, qui nous permit d’adopter unanimement les engagements de la Déclaration de Nueva Esparta. Je souhaite avec beaucoup de foi et d’espérance que nous puissions récupérer à Malabo l’impulsion et l’effort de ce moment extraordinaire pour notre processus d’unité, le Sommet de 2009, qui a montré autant par sa fréquentation massive que par la quantité et le contenu des accords atteints.

Depuis le Venezuela, renouvelons aujourd’hui notre plus ferme engagement dans le renforcement du Secrétariat Permanent de la Table Présidentielle Stratégique de l’ASA avec ses principales tâches et fonctions pour accélérer le rythme dans la consolidation de nos institutions et obtenir ainsi une plus grande efficacité dans notre travail conjoint.

Je regrette avec beaucoup de douleur et de peine que tout notre travail commencé formellement depuis 2006 ait été interrompu par les forces impérialistes qui prétendent encore dominer le monde. Ce n’est pas un hasard, je le dis et je l’assume pleinement, que depuis le Sommet de Margarita, le continent africain ait été victime des multiples interventions et des multiples attaques de la part des puissances occidentales.

Les nombreux bombardements et invasions impériaux empêchant toute possibilité de solution politique et pacifique aux conflits internes qui ont commencé dans diverses nations d’Afrique, ils ont eu comme objectif principaux de freiner le processus de consolidation de l’unité des peuples africains et, en conséquence, de miner les progrès de l’union de ces états avec les peuples latino-américains et caribéens.

La stratégie néo-coloniale a été, depuis le début du XIX°, de diviser les nations les plus vulnérables du monde pour les soumettre à des rapports de dépendance esclavagiste. C’est pour cela que le Venezuela s’est opposé, radicalement et depuis le début, à l’intervention militaire étrangère en Libye et c’est pour le même motif que le Venezuela réitère aujourd’hui son rejet le plus absolu de toute activité d’ingérence de l’OTAN.

Face à la menace extra-régionale pour empêcher l’avance et l’approfondissement de notre coopération sud-sud, je le dis avec Bolivar dans sa Lettre de Jamaïque de 1815 : « Union, union, union, cela doit être notre plus importante consigne. » Notre Gouvernement renouvelle, en ce III° Sommet de l’ ASA dans cette république sœur de Guinée Equatoriale, son absolue disposition à avancer dans le travail nécessaire pour consolider notre coopération dans les secteurs que j’ai personnellement proposées à notre dernier sommet, dans la belle île de Margarita. Energie, Education, Agriculture, Finances et Communication continuent d’être nos priorités et pour celles-ci, nous réitérons notre engagement pour avancer dans des initiatives concrètes comme Petrosur, l’Université des Peuples du Sud ou la Banque du Sud, pour ne citer que quelques exemples. Dans le secteur de la communication, nous proposons, depuis le Venezuela, que cet effort que nous avons réussi à mettre en place ensemble dans différents pays de l’Amérique du Sud, TeleSur, s’articule avec l’Afrique afin qu’il puisse accomplir depuis ces latitudes sa principale fonction : relier les peuples du monde entre eux et leur apporter la vérité et la réalité de nos pays.

Enfin, je veux renouveler à tous mon désir que les résultats projetés lors de ce III° Sommet ASA nous permette de transformer ce forum en un outil utile pour conquérir notre définitive indépendance en nous plaçant à la hauteur de l’exigence de l’époque et comme le dirait le Libérateur, le plus de bonheur possible pour nos peuples. Je suis un convaincu, simple et obstiné, nous réussirons à mener à bien cette cause que nos libérateurs et martyres nous ont transmise depuis des siècles. Nos millions de femmes et d’hommes présentés en sacrifice pour leur pleine et absolue liberté. Avec le père infini, notre Libérateur Simon Bolivar, je dis une fois de plus : « Nous devons attendre beaucoup du temps, son ventre immense contient plus d’espérance que de faits passés et les prodiges futurs doivent être supérieurs aux anciens ».

Marchons donc vers notre union et notre indépendance définitive. En paraphrasant Bolivar, je dis maintenant : « Formons une patrie,un continent, un seul peuple, à tout prix et tout le reste sera supportable. »

Vive l’union sud-américaine et africaine !

Vive l ’ASA !

Jusqu’à la victoire toujours !

Nous vivrons et nous vaincrons !

Hugo Chavez Frias



Le troisième sommet Afrique-Amérique du Sud, qui a réuni une soixantaine de chefs d’État à Malabo (Guinée Équatoriale) du 20 au 23 février 2013 a permis la signature de 27 accords de coopération sud-sud dans tous les secteurs d’activité. La réunion se poursuivra à Caracas le 26 avril 2013.
Le troisième sommet Afrique-Amérique du Sud, qui a réuni une soixantaine de chefs d’État à Malabo (Guinée Équatoriale) du 20 au 23 février 2013 a permis la signature de 27 accords de coopération sud-sud dans tous les secteurs d’activité. La réunion se poursuivra à Caracas le 26 avril 2013.

http://www.nationalemancipe.info/2013/02/amerique-latine-afrique-formons-un-seul.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+nationalemancipe%2FkzKf+%28Le+National+%C3%89mancip%C3%A9%29 http://www.nationalemancipe.info/2013/02/amerique-latine-afrique-formons-un-seul.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+nationalemancipe%2FkzKf+%28Le+National+%C3%89mancip%C3%A9%29

 

http://www.alterinfo.net/Lettre-d-Hugo-Chavez-a-l-Afrique-Amerique-Latine-Afrique-Formons-un-seul-peuple-un-seul-continent_a87199.html

 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 23:48

 

Le danger de guerre en Asie

Deux récents commentaires soulignent la nervosité grandissante dans les cercles dirigeants internationalement face au danger d'une nouvelle guerre mondiale qui éclaterait en Asie. Les deux articles attirent l'attention sur les disputes maritimes extrêmement tendues de la région, particulièrement entre la Chine et le Japon, et tracent les parallèles avec le développement des intérêts et alliances concurrents qui ont inexorablement mené à l'éruption de la Première Guerre mondiale en 1914.

Manifestation chinoise contre le Japon
© Th4018
Dans un article intitulé « Les Balkans du 21e siècle en mer de Chine ? » dans le journal Foreign Policy le 30 janvier, l'ancien premier ministre australien, Kevin Rudd, a déclaré : « Nous sommes dans une période trouble en Asie de l'Est. Avec les tensions qui émergent des revendications territoriales conflictuelles dans les mers de Chine orientale et méridionale, la région ressemble de plus en plus à une reprise au 21e siècle du conflit des Balkans d'il y a un siècle, cette fois-ci en mer - une poudrière sur l'eau. Les sentiments nationalistes augmentent à travers la région, ce qui réduit la marge de manoeuvre politique pour réduire les stratégies de confrontation... En termes de sécurité, la région est plus fragile qu'à n'importe quel moment depuis la chute de Saïgon en 1975 ».

L' « exceptionnalisme » occidental s'effondre alors qu'un sénateur australien est expulsé de Malaisie

Traduit de l'anglais par Mondialisation.ca

Malaisie Map
© Inconnu

Le journal The Australian rapportait dans son article, « Xenophon deported by Malaysia » que le sénateur australien Nick Xenophon a été détenu puis expulsé de Malaisie après avoir fait partie d'une « délégation parlementaire non-officielle pour la révision du système électoral ».

En réalité, le sénateur Xenophon faisait partie d'un effort occidental visant à metre au pouvoir l'opposition financée et soutenue par Wall Street et la City de Londres, dans le cadre d'une vaste stratégie géopolitique d'alignement de l'Asie du Sud-Est contre l'émergence régionale la Chine.
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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 00:53

 

De Gaulle - Monnet : le duel du siècle

Souveraineté nationale contre "rationalité supranationale" ; indépendance des Etats contre force des engrenages ; démocratie contre technocratie ; l’affrontement De Gaulle-Monnet dépasse les hommes pour toucher à l’essentiel.

 

DE GAULLE - MONNET OU LE DUEL DU SIECLE, par Eric Branca

Pour Monnet, de Gaulle (ici avec Adenauer) était « un ennemi du peuple français et de ses libertés, un ennemi de la construction européenne, et qu'il doit être détruit...» (Note déclassifiée)
Pour Monnet, de Gaulle (ici avec Adenauer) était « un ennemi du peuple français et de ses libertés, un ennemi de la construction européenne, et qu'il doit être détruit...» (Note déclassifiée)

Il fut le plus constant des anti-gaullistes en même temps que le plus farouche adversaire de l’indépendance nationale. Mieux : c’est parce qu’il ne croyait plus aux nations et faisait de leur extinction un gage de progrès, qu’il s’opposa avec acharnement à l’homme du 18 juin, pour qui la souveraineté des Etats était une condition absolue et non négociable de la démocratie.

A l’heure où les petits-fils politiques de Jean Monnet semblent victorieux - au point d’avoir converti à leur eschatologie fédéraliste ceux-là même dont la raison d’être commandait, encore et toujours, de garder à la France ses mains libres - il n’est pas inutile de rappeler ce que fut le duel engagé, dès 1943, entre Monnet et De Gaulle autour de la grande querelle de la Nation. Car s’il est du droit de chacun de changer de camp, il n’est de celui de personne de faire mentir l’Histoire au point de présenter la construction européenne d’aujourd’hui comme la fille de celle voulue par le général de Gaulle.

Au propre comme au figuré, Monnet restera dans la vie politique française comme l’un des grands fantômes du siècle. Vivant, il n’agissait que dans l’ombre (ses Mémoires, publiées en 1976, ne sont qu’un long précis de manipulation des gouvernements) et ne parlait jamais ; ce n’est qu’une fois mort qu’il devint présent - et même omniprésent - grâce aux continuateurs fidèles qui eurent à coeur de faire fructifier son héritage.

Premier paradoxe, première opposition avec de Gaulle ; vivant, le Général existait par son verbe et agissait sous le soleil de l’Histoire ; mort, il n’a plus guère que des admirateurs, à défaut d’avoir trouvé le moindre continuateur.

Etrange Jean Monnet que tout, dans sa longue vie, sépara de De Gaulle, au point d’avoir su, tel un aimant, attirer à lui ce que la France, l’Europe et surtout l’Amérique comptaient d’antigaullistes, puis agréger leurs forces en une sorte de "pouvoir fédéral intellectuel" (le mot est de Jean-Jacques Servan-Schreiber) dont le but avoué était d’en finir avec douze cents ans d’exception française ...

De Gaulle le "nationaliste" contre Monnet l’"européen" ? Si les choses avaient été si simples, on n’en parlerait sans doute plus : un pur "nationaliste" serait-il devenu le héros de tant de peuples opprimés voyant dans la France un moyen de retrouver leur dignité ? Et un "européen" qui n’aurait pensé qu’à défendre les intérêts de l’Europe, aurait-il été si puissamment soutenu par l’Amérique ?

C’est que, dans le cas du premier, la France "madone aux fresques des murs" incarnait une forme supérieure de la justice (la réconciliation, chère à Malraux, de Jeanne d’Arc et des soldats de l’An II), alors que pour le second, la construction d’une Europe supranationale ne figurait qu’une étape vers le "gouvernement mondial" qu’il appelait de ses voeux au nom d’une "rationalité" économique. Celle-là même dont arguent aujourd’hui les partisans d’Amsterdam pour dénier aux peuples le droit élémentaire de s’exprimer sur leur destin.

Sous les catégories commodes de "nationalisme" et d’"européisme" appliquées à de Gaulle et à Monnet (avec l’intention évidente d’en appeler aux modernes contre les anciens !) perce une dialectique autrement enracinée dans l’histoire : la liberté nationale opposée à la coercition impériale ; la tradition capétienne de la France relevée par la République contre le vieux rêve carolingien sécularisé par les technocrates. On voit bien où se situe l’archaïsme ... Il est vrai qu’à peine nés, de Gaulle et Monnet s’opposaient déjà. Quand le premier voit le jour en 1890 à Lille, capitale d’une marche frontière meurtrie par les invasions et traumatisée par la perte de l’Alsace et de la Lorraine voisines, l’autre est né deux ans plus tôt à Cognac, coeur de cette Aquitaine où, depuis la guerre de Cent ans, on ne sait voir dans l’étranger qu’un client, et même un associé.

Fils d’un exportateur d’alcool vivant la moitié de l’année outre-Manche et "sachant bien l’allemand", Monnet cultive, dès son plus jeune âge, une vision policée du monde. "Tout a un prix, donc tout se négocie". Quand, à seize ans, il se rend à Londres pour la première fois, son père lui dit : "N’emporte pas de livres. Personne ne peut réfléchir pour toi". La découverte de la City est le choc de sa vie : c’était "un milieu fermé socialement mais ouvert professionnellement sur le monde", résume-t-il dans ses Mémoires. "Les préoccupations qui y régnaient, c’était l’état des affaires à Shangaï, à Tokyo, à New-York ..."

Nourri de Péguy et de sa "certaine idée de la France", de la doctrine sociale de l’Eglise, mais aussi de Barrès et de Nietzsche, de Gaulle choisit au même moment le métier des armes. Souvenons-nous du début des Mémoires de guerre. "Quand j’entrai dans l’armée, c’était une des plus grandes choses du monde ... Elle sentait venir avec une sourde espérance le jour où tout dépendrait d’elle."

Non moins impatient de faire ses preuves, Monnet part en 1906 pour le Canada. Il y troque des caisses de cognac familial contre des ballots de pelleterie, bientôt revendus au fourreur Revillon. Remarqué par les dirigeants de la célèbre compagnie de la baie d’Hudson, Monnet entre en 1908 à la Banque Lazard de New-York, où il débute avec éclat. Quand survient la guerre de Quatorze, Monnet (réformé) est déjà solidement introduit dans l’establishment de la côte est des Etats-Unis. A vingt-six ans il traite d’égal à égal avec les plus grands noms de la finance anglo-saxonne.

L’un des premiers d’entre eux, Paul Warburg, auquel Jacques Attali consacra, voici quelques années, une monumentale biographie (Une homme d’influence, Fayard, 1985), prend Monnet sous sa protection. Il est alors, avec John Pierpont Morgan (fondateur de la banque du même nom) et Jacob Schiff (de la Kuhn Loeb) l’une des figures de proue de la Pilgrim’s Society, matrice idéologique d’où naîtront, au fil du XXe siècle, tois émanations spécialisées à l’origine desquelles l’on trouve toujours Monnet : le CFR (Council of Foreign Relations) en 1920 ; le Bilderberg Group (anglo-saxon et européen) en 1954 ; et la fameuse Commission Trilatérale créée en 1973 pour associer le Japon aux "décideurs" économiques d’Europe et d’Amérique du NordBut de la Pilgrim’s, repris peu ou prou par tous ses épigones : annihiler les risques de guerre en favorisant l’intégration des économies nationales et en obtenant des Etats qu’ils transfèrent leur souveraineté à des organismes exécutifs supranationaux.

De cette "rationalité supranationale", Monnet avait jeté les bases dès l’entre-deux-guerres. Unique Français associé à la création du CFR, les anglo-saxons ont fait, dès 1923, le secrétaire général adjoint de la SDN, tremplin qui lui permettra de devenir dans les années trente le conseiller personnel (on dirait aujourd’hui le consultant) de Roosevelt, de Tchang Kai Chek, du colonel Beck en Pologne, ou du roi Carol en Roumanie. Il a écrit dans ses Mémoires : "S’il faut beaucoup de temps pour arriver au pouvoir, il en faut peu pour expliquer à ceux qui y sont le moyen de sortir des difficultés présentes : c’est un langage qu’ils écoutent volontiers à l’instant critique. A cet instant où les idées manquent, ils acceptent les vôtres avec reconnaissance, à condition que vous leur en laissiez la paternité ... Si c’est au prix de l’effacement que je puis faire aboutir les choses, alors je choisis l’ombre ..."

Alors que tout aurait dû le rapprocher, en 1943, du général Giraud, porté à bout de bras par Roosevelt qui compte sur sa docilité pour placer, dès la libération, la France sur orbite américaine, Monnet qui a toujours un coup d’avance, comprend que seul de Gaulle peut sortir vainqueur de l’imbroglio d’Alger. Envoyé par la Maison Blanche au secours de Giraud, il renonce à s’opposer publiquement à l’homme du 18 juin, lequel utilisera brièvement ses talents d’organisateur en le nommant en 1944 délégué général au Plan du gouvernement provisoire. Ce qu’ignore alors de Gaulle, c’est qu’à Alger même Monnet a pris le parti de le combattre. Et avec quelle violence ! Dans une note ultra-secrète* envoyée au secrétaire d’Etat Harry Hopkins, le 6 mai 1943, il écrit à propos du futur libérateur de la France : "Il faut se résoudre à conclure que l’entente est impossible avec lui ; qu’il est un ennemi du peuple français et de ses libertés (sic) ; qu’il est un ennemi de la construction européenne (et) qu’en conséquence, il doit être détruit dans l’intérêt des Français ..."

De Gaulle "détruit" dans l’"intérêt" des Français, ou dans celui des Américains auxquels Monnet adresse ces fortes pensées ? A Roosevelt le même écrira le 5 août suivant : "Il n’y aura pas de paix en Europe si les Etats se reconstituent sur la base de souverainetés nationales. Ils devront former une fédération qui en fasse une unité économique commune".

Contrairement à Monnet qui pense régler la question allemande en l’internationalisant - il mourra persuadé d’avoir empêché par son action toute réunification ultérieure ! - de Gaulle prend garde, au même moment, de marquer combien, à ses yeux, la survie d’une nation allemande, fût-elle provisoirement divisée en deux Etats, sera nécessaire à l’organisation de l’Europe future. Le 25 avril 1945, il déplore ainsi "l’acharnement [du Reich] qui mène à sa ruine complète un grand peuple, coupable certes, et dont la justice exige qu’il soit châtié, mais dont la raison supérieure de l’Europe déplorerait qu’il fût détruit".On comprend qu’au lieu de ronger son frein au service d’un homme qu’il abhorre, Monnet que de Gaulle surnommera bientôt l’Inspirateur, trouve plus exaltant de se consacrer dès 1946 à son grand dessein : la supranationalité européenne. "J’avais mieux à faire, avouera-t-il dans ses Mémoires, que d’exercer moi-même le pouvoir. Mon rôle n’était-il pas d’influencer ceux qui le détiennent et de veiller à ce qu’ils s’en servissent au moment utile ?"

De Gaulle chassé par les partis, les amis de Monnet occupent tous les rouages du système ; ils s’appellent René Pleven (président du Conseil ou ministre sans interruption de 1944 à 1954), Pierre Pflimlin (quinze fois ministre et avant-dernier président du Conseil de la IVe république), ou Félix Gaillard, chef du gouvernement qui en 1957 signera le traité de Rome. Ensemble, ils creuseront les fondations de l’édifice supranational qui, quarante années plus tard, aboutirait à Maastricht : la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), dont le premier secrétaire général sera, en 1951, Jean Monnet.

Hostile, d’instinct, à ce "méli-mélo" dans lequel une poignée de "géomètres" rêve de dissoudre la France, de Gaulle n’a pour seul allié que son éphémère RPF. Mais celui-ci est écarté du pouvoir par la Troisième Force. Autrement dit, l’alliance gouvernementale des socialistes de la SFIO et des démocrates chrétiens du MRP, unis derrière Robert Schumann.

Aussi allemand de tempérament que Monnet était anglo-saxon, Schumann lui offre la dimension mystique qui manquait à ses plans, en mobilisant via le MRP tout ce que l’église catholique compte alors de relais d’opinion. A commencer par le pape Pie XII lui-même qui rêve à un nouveau "serment de Strasbourg" entre les chefs de la démocratie chrétienne occidentale : Schumann, l’allemand Konrad Adenauer et l’italien Alcide de Gasperi. Au coeur de leur dispositif, l’"européisation" de la Sarre, que Schumann compare à une "Lotharingie industrielle", creuset de toutes les intégrations à venir.

Pour faire triompher l’étape suivante (la fameuse Communauté européenne de Défense, vendue clés en main par Washington en 1952 au Parlement français), les fédéralistes font flèche de tout bois : même l’Osservatore Romano, organe officiel du Saint Siège, prend parti en suppliant les Français de ne pas suivre les gaullistes, "adversaires de l’Europe, donc de la paix" ! Face à cette conjuration vaticano-bancaire, l’opinion française, volontiers gallicane, se cabre. Tout à leurs pointages parlementaires, les partisans de la fusion européenne n’ont négligé que l’essentiel : l’élément moral qui souvent fait basculer le destin. Plus d’armées nationales, plus d’hymnes, plus de drapeaux. André Malraux s’écrie au Vél d’hiv : "Et nous aurions fait la Résistance pour que le général Guderian devienne par décision américaine commandant militaire de la place de Paris ?"

Par leurs certitudes prématurément affichées, Monnet et ses amis ont déclenché l’affaire Dreyfus de la IVe République. En août 1954, la CED s’écroule sous les assauts d’une coalition associant au RPF le Parti communiste, une partie des radicaux, quelques socialistes et même une poignée d’antigaullistes regroupés derrière le général Weygand, qui ne craint pas pour la circonstance d’apposer sa signature à côté de celle d’anciens FTP !

Cette union sacrée, dont le véritable artisan fut Michel Debré, Monnet ne s’y attendait pas. Affecté par cet échec contraire à l’arithmétique qu’il avait suscitée ("les Etats, dit Rivarol, sont des vaisseaux qui ont leurs ancres dans le ciel"), il décide de structurer son réseau d’amitiés politiques, dont Valéry Giscard d’Estaing sera, à la fin de la IVe République, l’un des français les plus actifs. Celui dans lequel l’Inspirateur placera bientôt tous ses espoirs pour subvertir de l’intérieur les majorités gaullistes, auxquelles il sera associé.

Participation gouvernementale oblige, Valéry Giscard d’Estaing met, à partir de 1950, ses convictions en sourdine. Cette discrétion en fait, pour Monnet, un correspondant d’autant plus essentiel qu’après le départ des ministres MRP, en 1962, son protégé reste le dernier vrai partisan de l’Europe supranationale dans l’équipe Pompidou. Son renvoi, en 1966 - au profit de Michel Debré, "bête noire" du Comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe depuis l’affaire de la CED - ôte tout scrupule à Valéry Giscard d’Estaing qui peut désormais s’afficher.

Installé dans un vaste appartement du 83, avenue Foch, l’Inspirateur, entouré d’un état-major restreint que son secrétaire, Pascal Fontaine, comparera à un "cercle magique", l’Inspirateur travaille alors d’arrache-pied à gagner son "match retour" contre de Gaulle. "Le Comité, résume Fontaine, voit siéger en son sein, dûment mandatés par leurs organisations, plus de 130 responsables de partis et de syndicats de l’Europe des six et, à partir de 1968, de Grande-Bretagne. On y retrouve tout le Gotha politique de l’Europe des années soixante et soixante-dix, mêlant plusieurs dizaines d’hommes de gouvernement : Brandt, Kiesinger, Barzel, Schmidt, Wehrner, Schelle pour l’Allemagne ; Pflimlin, Lecourt, Pleven, Giscard d’Estaing, Pinay, Defferre, Mollet, Maurice Faure pour la France ; Fanfani, Moro, Forlani, Piccolo, Rumor, Malgoni, Nenni, Saragat, la Maffia pour l’Italie ; Douglas-Home, Heath, Jenkins pour la Grande-Bretagne ; Tindemans, Leburton, Werner pour le Benelux ...".

Et la liste n’est pas exhaustive puisque l’auteur oublie, outre JJSS déjà cité, au moins cinq correspondants réguliers pour la France : François Mitterrand, Raymond Barre, Jacques Delors, Jean Lecanuet et Alain Poher. Hostiles en bloc à la politique européenne et internationale de la France (veto mis à l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun, refus de la force multilatérale proposée par Kennedy ; politique de la chaise vide au Conseil européen, afin d’imposer que les décisions importantes continuent de se prendre à l’unanimité, et non à la majorité comme le propose déjà la Commission de Bruxelles dont l’objectif est de rendre irréversible le tournant fédéral de la Communauté ; mise sur pied d’une dissuasion nucléaire indépendante ; sortie de la France du commandement intégré de l’Otan, etc.), les hommes de Jean Monnet poussent même les responsables étrangers à soumettre à leurs Parlements respectifs des motions hostiles aux choix du général de Gaulle.

Le 13 octobre 1967, le Bundestag adopte ainsi une résolution condamnant la politique européenne de la France, rédigée de la main même de l’Inspirateur. Présent dans les tribunes du Bundestag, celui-ci sera applaudi debout par tous les députés présents. Le chancelier Kiesinger quitte même son siège pour réapparaître un instant plus tard dans les tribunes félicitant ostensiblement Jean Monnet !

En France même, les tentatives de politique intérieure de ses amis se soldent par des échecs : échec du "cartel des non" emmené par le MRP et la SFIO pour s’opposer à la réforme constitutionnelle de 1962 ; échec de la candidature de "Monsieur X" (Gaston Defferre) orchestrée deux ans plus tard par l’Express de Jean-Jacques Servan-Schreiber. Echecs encore des candidatures Lecanuet en 1965 et Poher en 1969. Mais en 1974, l’ultime manoeuvre réussit ; le monnetiste Giscard d’Estaing entre à l’Elysée, fort du ralliement de Jean-Jacques Servan-Schreiber et de Jean Lecanuet qui jusqu’alors siégeaient dans l’opposition face à Georges Pompidou.

Pour bien marquer que l’héritage a enfin trouvé un continuateur où s’incarner, Jean Monnet prend une décision symbolique : il met en sommeil son Comité d’action puisque l’un des siens siège désormais à l’Elysée.

Tout peut enfin jaillir des cartons : création en 1974 du Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement ; décision d’élire l’Assemblée européenne au suffrage universel direct (dernier projet supervisé par Jean Monnet alors âgé de quatre-vingt huit ans, en 1977) ; création du système monétaire européen (1979) d’où sortira douze ans plus tard, sous l’impulsion de François Mitterrand et de Jacques Delors, le projet d’Union monétaire européenne, coeur fédéral du traité de Maastricht. Si le but ultime de cette stratification institutionnelle est identique à celui de la CED - vider les souverainetés nationales de leur contenu - les ressorts ont bien changé. Plus question de prendre les opinions à rebours, au risque d’un électrochoc finalement contre-productif. Puisque la démesure ne paie pas, c’est par le biais des procédures que la supra-nationalité va, cette fois, parvenir à ses fins.

Ici, une parenthèse. Au terme d’un entretien consacré à l’Acte unique européen de 1987 qu’il tenait pour une monstruosité juridique au sens où certaines de ses dispositions rendaient relative la notion même de souveraineté - laquelle comme la liberté ne se divise pas, sous peine de ne plus exister ("Comme la couronne ne peut être si son cercle n’est entier, ainsi sa souveraineté n’est point si quelque chose y fait défaut", disait Charles Loyseau, l’un des grands légistes de la monarchie classique) - François Goguel me lâcha un jour tout de go : "Au fond, Jean Monnet était profondément marxiste, et ses continuateurs avec lui".J’avoue n’avoir totalement compris ce qu’il voulait dire qu’à la lecture du traité de Maastricht dans lequel revient si souvent la notion d’irréversibilité (passage "irréversible" à la monnaie unique ; fixation "irréversible" des parités, etc.). Le génie de Monnet est d’avoir recyclé la théorie marxiste des infrastructures économiques censées commander aux superstructures politiques. Dès les premières années du traité de Rome, son pari consiste à laisser agir les procédures et se développer les engrenages afin que, le jour venu, ce ligotis de liliputs - négligeables pris séparément, mais décisifs par le nombre de domaines auxquels ils s’appliquent - s’imposent comme un carcan de fait, se substituant aux mécanismes classiques de la prise de décision démocratique.

Telle est bien la logique de l’Acte unique, par lequel le rôle des Parlements nationaux se résume à transposer en droit interne quelque 300 directives décidées à Bruxelles sans le moindre contrôle ; telle est bien celle de Maastricht qui transfère la souveraineté monétaire, donc budgétaire, donc sociale des Etats, vers une structure technique indépendante du pouvoir politique et de son substrat démocratique essentiel : la communauté nationale.

Cet effet d’engrenage, ou spill over effect, selon le vocable emprunté à l’école néo-fonctionnaliste américaine chère aux disciples de Jean Monnet, a été fort bien résumé par Jacques Delors, alors président de la commission de Bruxelles, le 30 novembre 1989 à l’occasion d’un colloque du Center for European studies de Boston : "Le secret de la construction européenne est celui d’une dialectique entre la force des engagements fondamentaux, et le développement spontané de ses multiples effets d’engrenage ...".

Contre de Gaulle, qui ne concevait l’économie que comme une discipline ancillaire du politique, Monnet a bel et bien imposé l’ordre inverse : la soumission de la politique - qui implique le choix, donc la contingence - à la technique économique, laquelle ne souffre aucune alternative, puisqu’elle se conçoit elle-même comme détentrice d’une rationalité suprême ! François Goguel a raison : le socialisme, phase suprême du communisme, c’est l’extinction de l’Etat ; le mondialisme, phase suprême du fédéralisme européen, c’est l’extinction des nations, fondement de la légitimité des Etats.

Dans l’esprit du général de Gaulle, le traité de Rome n’est qu’un instrument de libre-échange mis au service de la modernisation de la France, dans le cadre d’un espace protégé par un tarif extérieur commun, censé domestiquer les effets de la mondialisation ; dans celui de Jean Monnet, c’est le Zollverein : une union douanière conçue comme le substrat provisoire d’un futur Etat européen.

Il contient de fait, en filigrane, toutes ses institutions : un exécutif (composé de deux pôles : le conseil des ministres et la commission de Bruxelles) ; un législatif, le Parlement européen (qui en 1957 n’est encore qu’un croupion, auquel il suffira de donner vie) et surtout, une cour de justice censée fixer la loi - la norme en jargon européen - à cette CommunautéActivés à partir de 1974, tous ces engrenages aboutiront à l’inverse de ce que souhaitait de Gaulle : non plus une "Europe européenne" riche de la diversité des nations déléguant provisoirement leurs compétences dans la perspective de leur bien commun, mais un système dépolitisé, "l’Euroland", se nourrissant du transfert définitif et irréversible des souverainetés vers une instance technique - en l’espèce le directoire de la banque centrale européenne - déconnectée de toute volonté démocratique.

Comment s’étonner qu’ayant consenti à cela, la France ait ratifié, en décembre 1996, sans le moindre débat parlementaire, sans la moindre consultation nationale, ce qu’il est convenu d’appeler le pacte de stabilité, ce codicille à Maastricht dont n’aurait osé rêver Jean Monnet ? Par lui, le gouvernement français a ni plus ni moins accepté d’être mis à l’amende - sous forme de pénalités versées au budget de l’Europe - pour peu que sa politique économique sorte des critères de convergence imposés par Maastricht afin de garantir la valeur de l’euro. Pénalités, mises à l’amende ... Et pourquoi pas la prison ? Avec Amsterdam, nous y sommes, ou plutôt nous y serons dès que ce traité, qualifié d’"ajustement technique" par les plus hautes autorités de la République, aura été ratifié. Ne prévoit-il pas en vertu de son article 7 que les Etats qui contreviendraient à leurs obligations pourraient être temporairement privés de leur droit de vote au sein des instances dirigeantes de l’Union, et ce sans que leurs devoirs soient suspendus ? Il n’est pas exagéré de dire qu’en dehors d’une guerre et d’une défaite, jamais la France ne s’était vu imposer autant de contraintes réduisant à néant l’exercice de la démocratie.

En transférant aux organes de l’Union la politique de sécurité commune et d’immigration des Etats - domaines qui, aux termes de Maastricht, restaient encore du domaine intergouvernemental - Amsterdam achève donc la communautarisation voulue, dès les années cinquante, par Jean Monnet. Pis, c’est l’essence même de la constitution de 1958 que, du même mouvement, cette construction rend caduque.

En décembre 1997, le Conseil constitutionnel ne s’y est pas trompé puisqu’il a considéré que plusieurs normes de référence de notre loi fondamentale étaient en contradiction avec ce traité. A ce titre, il citait rien de moins que l’article 3 de la déclaration des droits de l’homme reprise dans le préambule de la constitution ("le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation") mais aussi l’article 3 de cette même constitution : "La souveraineté nationale appartient au peule qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum". Mais il aurait pu en citer d’autres : son article 2, qui définit la République comme le gouvernement du peuple par le peuple ; son article 5, qui confie au président de la République la mission de veiller à l’intégrité du territoire, dont le contrôle des frontières fait partie ; et même l’article 16, qui autorise le chef de l’Etat à user de pouvoirs spéciaux quand cette même intégrité est menacée "de manière grave ou immédiate", intégrité qui disparaît dès lors que l’Etat n’a plus le contrôle exclusif de son territoire !

Académicien oublié, Eugène-Melchior de Voguë définissait la France comme le royaume des "morts qui parlent". A l’heure où la fin des empires et l’écroulement des certitudes nées de la guerre froide donnent partout raison au général de Gaulle qui voyait dans la nation l’unique structure politique vivante capable de promouvoir la liberté des peuples, il est temps de se demander pourquoi seul Jean Monnet a encore voix au chapitre.

Eric Branca est journaliste, essayiste (ses ouvrages )

Première publication : Revue Espoir nov.1998 - Fondation Charles de Gaulle



* NDLR : La correspondance de Jean Monnet avec Harry Hopkins, proche confident du président Roosevelt, le montre tout entier dressé contre l’idée que De Gaulle puisse incarner la légitimité de la Résistance française et donc la souveraineté de la France… Quand De Gaulle, le 4 mai 1943, dans un discours prononcé à Londres, fait connaître sa décision de se rendre à Alger…Dans la note à Harry Hopkins, du 6 mai 1943, il n’hésite pas à écrire : « Cela me rappelle le discours que Hitler a fait avant l’affaire tchécoslovaque…De Gaulle est synonyme d’action arbitraire, avec tous les risques de fascisme… Dans un cas, c’est l’hitlérisme ou la guerre civile ; dans l’autre, le maintien de la loi établie par le peuple français et de ses libertés … ». Dans une note rédigée au lendemain du discours de Londres du général De Gaulle, Jean Monnet n’hésite pas à écrire : « Il est un ennemi du peuple français et de ses libertés… Il est un ennemi de la reconstruction européenne dans l’ordre et la paix…en conséquence il doit être détruit dans l’intérêt des Français, des Alliés et de la paix. »…en 1977, à Valéry Giscard d’Estaing, au palais de l’Elysée, Jean Monnet : « J’ai vu, à votre façon d’agir, que vous avez compris l’essentiel... Oui, j’ai vu que vous aviez compris que la France était désormais trop petite pour pouvoir résoudre seule ses problèmes. »

Source : Jean-Pierre Chevènement « La faute de M.Monnet » Edition Fayard 2006.
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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 01:54

 

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par Philippe Grasset, Dedefensa

0702-NateBeelerUn mouvement d’abord intuitif nous a fait rapprocher deux textes de commentateurs qu’on peut considérer certes comme “dissidents” (ou “semi-dissidents”) mais dans un temps où l’information se trouve souvent bien mieux dans les canaux effectivement “dissidents” du système de la communication ; deux textes publiés sur des sites qui ne sont pas exactement des institutions-Système, mais qui ont tout de même une notoriété, une position institutionnelle ; deux commentateurs d’horizons différents, de croyances sans aucun doute différentes (l’un est croyant fervent, l’autre ne paraît pas l’être vraiment), d’opinions sans doute différentes mais caractérisées toutes deux par un radicalisme qui n’est pas aujourd’hui exceptionnel, qui est même, souvent, la marque inévitable de tout commentaire qui voudrait être significatif.

Ce qui nous a poussé à les rassembler, à les mettre ensemble pour proposer un commentaire commun aux deux, c’est la forme de leurs commentaires. Il y a une remarquable concordance d’appel à des références hors de la politique, hors de la raison courante, – mais une raison que nous jugeons, justement, pervertie par la modernité, donc de plus en plus inutilisable en tant que processus “de confiance”, s’il est laissé à lui-même ; l’objet de cette démarche est pourtant le type de sujet de politique dont l’explication devrait être confiée à la seule raison. Pour autant, il ne s’agit pas d’interventions de type “complotiste”, donnant une interprétation extraordinaire à un événement, à l’aide d’éléments et de faits extraordinaires ou dissimulés qu’on affirme connaître. Il s’agit d’une interprétation de deux auteurs qui ont l’habitude de commenter, qui ont donc une certaine pratique, une documentation, une connaissance objective des sujets traités, etc.


Le premier des deux auteurs s’appelle Xavier Larma et publie sur le site Pravda.ru. Larma est un conservateur très affirmé sinon radical, avec une tendance spiritualiste (peut-être “néo-eurasiatique”) ; un de ses articles, qui comparait Obama à un communiste, et même à Staline, le 19 novembre 2012, a eu un certain succès aux USA où une partie non négligeable de la droite populiste est de cette opinion. Ici, il s’agit d’un article du 4 février 2013, titré “La Russie menace l’Ouest”… Mais la menace est, par rapport aux commentaires courants, assez singulière, – sans pour autant qu’il faille la qualifier d’“absurde », – et c’est bien là qu’on sent combien les temps que nous vivons sont eux aussi très singuliers…

«Putin a dit vendredi dernier: « l’Eglise Orthodoxe de Russie ainsi que l’Église russe orthodoxe à l’étranger ont une mission tout à fait spéciale en Russie et dans le monde entier. » Une « mission spéciale » fait référence, pour l’Occident au KGB, aux frappes nucléaires ou à la guerre froide. […] Il est clair comme de l’eau de roche que la rencontre de vendredi entre les leaders chrétiens de Russie et Putin sera ignorée par les médias occidentaux. L’indéniable influence de Putin sur le plan international pousse les médias libéraux à l’ignorer craintivement ou à ternir son image. Pendant ce temps, comme un bon roi chrétien, le président Vladimir Putin mène son peuple à Jésus.

»L’Occident, quant à lui, préfère célébrer des jeunes filles perverties qui profanent des églises en Russie. Cette même église qui a été détruite par les communistes et reconstruite par la foi russe. L’Occident clame que Putin est un monstre qui a emprisonné de pauvres petites filles qui ne faisaient que chanter dans une église. Même les médias conservateurs, supposément chrétiens, ignorent l’église russe et les hommes qui comme Putin l’ont soutenue. C’est de la propagande qu’ils disent. Nous, nous appelons propagande la manière qu’a l’Occident de déformer et d’ignorer la vérité d’une église que Christ lui-même a sauvée. […]

»Les fervents chrétiens russes s’apprêtent à conquérir le monde. Pas comme les communistes de l’Union Soviétique qui ont semé partout la guerre comme Obama et les États-Unis aujourd’hui. Ces Russes sont comme des Disciples de Jésus qui traitent leurs frères et sœurs humains avec amour. Ils aident les hommes et les femmes qui ont perdu leurs repères en devenant esclaves d’une société matérialiste et qui ont grand besoin de Lui. Il faut regarder vers l’Orient.

»Dans la vidéo ci-dessus, Putin dit: « Il nous faut… tirer les leçons des perturbations qu’a connu le début du 20ème siècle. Il ne faut pas oublier que c’est la perte des valeurs spirituelles et nationales liée à la persécution de l’Église Orthodoxe Russe… qui a détruit l’unité de notre état et a entraîné des révolutions, des luttes fratricides, des conflits et des guerres. Nous espérons poursuivre notre partenariat positif et multiforme avec l’Église Orthodoxe Russe. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour l’aider à se fortifier. Nous poursuivrons notre coopération et nos efforts communs pour renforcer l’harmonie de notre société par de hautes valeurs morales. »»


Le deuxième auteur est l’activiste américain David Swanson, qui s’inscrivit dans diverses campagnes aux USA (notamment pour obtenir la mise en accusation de GW Bush après l’attaque de l’Irak), qui a publié plusieurs livres (dont War Is a Lie), qui reste très actif dans la contestation et la “dissidence”, avec son site, avec le site War Is A Crime, avec une émission radio (Talk Nation Radio), etc. Son texte du 10 février 2013, sur PressTV.com, concerne d’une part le nationalisme US comme religion («La religion nationale des Etats-Unis d’Amérique est le nationalisme. Son dieu est le drapeau. Sa prière est le serment d’allégeance.») ; d’autre part, l’emploi des drones par le président US ainsi transformé en “Tueur-en-chef”, mais aussi bien comme “grand-prêtre” d’une nation qui ne vit dans sa dévotion religieuse que parce qu’on tue tout ce qui n’est pas d’elle…

«Les prérogatives de son drapeau comprennent le pouvoir de vie et de mort, qui était auparavant détenu par les religions traditionnelles. Ses mythes sont construits autour du sacrifice de vies humaines destiné à protéger le peuple contre les maux extérieurs. Ses héros sont les soldats qui consentent à ce sacrifice parce que leur foi est sans faille. Le « Décret de rêve » qui donnerait la citoyenneté aux immigrants qui tuent et meurent pour le drapeau serait la meilleure expression de sa vénération du drapeau. Son grand prêtre est le Commandant en Chef. Son massacre d’infidèles n’est pas simplement la protection d’une nation qui a d’autres préoccupations, mais un acte qui constitue en lui-même la nation telle que ses fidèles la voient. Si la nation cessait de tuer, elle cesserait d’exister.

»Que deviennent de tels mythes quand il s’avère que des robots tueurs volants font de meilleurs soldats que les soldats eux-mêmes? Ou quand on apprend que le président utilise ces robots volants pour tuer des citoyens étasuniens? A quelles convictions devons-nous renoncer pour atténuer le trouble que cela jette dans nos esprits?

»Environ 85% des Étasuniens, et ce chiffre diminue vite, croient en dieu. La dévotion au drapeau décline peut-être aussi, mais elle est encore importante. La majorité des gens pensent que brûler le drapeau doit être interdit. La majorité des gens approuvent le pouvoir du président de tuer des non étasuniens avec des drones mais un pourcentage beaucoup plus faible approuve le meurtre de citoyens étasuniens avec des drones à l’étranger. C’est à dire que si le grand prêtre déclare que quelqu’un est un ennemi de dieu, beaucoup de gens pensent qu’il doit avoir le pouvoir de tuer cet ennemi… sauf si cet ennemi est un citoyen étasunien. En termes laïques, qui montrent encore mieux à quel point la situation est insensée, beaucoup d’entre nous soutiennent le meurtre basé sur la citoyenneté de la victime.

»Il est clair que le Commandant en Chef tue sans arrêt des citoyens étasuniens en le envoyant à la guerre. Les drones ne changent rien à l’affaire. Des pilotes de drones se sont suicidés. Des pilotes de drones ont été les victimes d’attentats suicides de vengeance. Les drones ont tué des citoyens étasuniens dans des tirs « amis » accidentels . L’hostilité que les drones engendrent à l’étranger a généré des attaques terroristes et de tentatives d’attaques à l’étranger et à l’intérieur des frontières nationales des États-Unis.

» On pourrait penser que ce n’est pas la même chose de sacrifier des hommes à notre saint drapeau en les offrant directement aux robots ailés du président sans intermédiaire étranger. Et pourtant, un quart environ du public étasunien trouve que c’est exactement pareil. Le président, selon eux, devrait pouvoir les tuer tous ou au moins tuer tous ceux (y compris les citoyens étasuniens) qui sont assez dégénérés pour se trouver à l’extérieur des États-Unis d’Amérique –dans des lieux effrayants et primitifs où la plupart des Étasuniens ne se sont jamais rendus et n’éprouvent aucun besoin de se rendre…»

Il n’est nullement dans notre intention, ni de faire une revue critique ou approbatrice de ces deux points de vue, ni de faire une appréciation critique ou approbatrice des approches ainsi choisies, qui s’écartent manifestement de la structure et de la forme habituelles du commentaire politique. Après avoir donné, plus haut, certaines indications qui se veulent rassurantes sur le statut disons “professionnel” des deux auteurs, et en écartant résolument l’explication trop facile et nullement substantivée selon laquelle ils subiraient une certaine perturbation de leurs attitudes mentales, nous voulons prendre ces deux texte pour du comptant et ainsi apprécier combien il devient de plus en plus difficile, sinon impossible, de faire un commentaire de quelque intérêt sans utiliser des références qui dépassent largement les lignes habituelles du commentaire politique. Le fait est qu’après tout, en lisant ces deux textes, on en vient à la conclusion qu’ils ne sont pas plus stupides, pas plus incroyables, que les commentaires que nous sert la presse-Système sur le désordre formidable du monde courant en nous le présentant comme complètement ordonné, et qu’ils sont, d’un certain point de vue de plus en plus insistant, plus intéressants et éventuellement plus stimulants. Une fois écartées les réserves du conformisme et de l’alignement-Système des raisons subverties si inclinées par leur subversion à accepter ce rangement inepte du monde en cours, ces deux textes sont évidemment plus intéressants et plus stimulants que les productions écrasantes de monotonie et surréalistes de fausse raison et de raison subvertie, de la presse-Système.

Il ne faut pas s’y tromper : ces deux textes ne ressortent pas de la veine “complotiste” ou de la spéculation politique à ce propos, ils ne vous présentent pas leur interprétation comme des faits ou des spéculations factuelles dans lesquels la raison, même maléfique, joue un rôle central… Lorsque Larma écrit «Les fervents chrétiens russes s’apprêtent à conquérir le monde», on comprend bien qu’il n’a aucune information spéciale sur des plans d’invasion préparés en secret, dans l’armée et dans les services secrets, et qu’il ne parle absolument pas de cela. Nos deux auteurs interprètent, et ils se réfèrent nécessairement à des domaines qui échappent à la raison subvertie et au programme-Système pour parvenir à une interprétation qu’ils voudraient à la fois crédible, convaincante et puissante… Qu’ils y soient ou non parvenus constitue un autre problème, qui ne nous intéresse pas ici ; seule compte la démarche. (La seule exception que nous ferions à notre indifférence pour le contenu, pour tenter d’enrichir notre propos, est la remarque que le domaine principal auquel il est fait appel est celui du spirituel dans le sens le plus large, qu’il soit jugé négativement ou positivement. C’est une indication évidemment importante… Nous-mêmes avons mis en évidence combien l’élément de la “spiritualité” devait être pris en compte pour bien apprécier et comprendre, notamment la politique russe actuelle : voir le 23 avril 2012.))

Il s’agit d’une tendance assez nouvelle qui illustre un problème grandissant, – en tenant compte très fermement de tous les éléments qu’on a dits, pour bien montrer que nous sommes hors de la zone des originalités incontrôlables. Ce problème est celui de l’impossibilité grandissante de présenter et de commenter l’actualité et les événements, même si l’on est “dissident” et que l’on rejette à juste raison l’essentiel presque jusqu’à la totalité de l’information officielle et de la production épouvantable de la presse-Système. Le simple contrepied, la seule contradiction ne suffisent plus pour nous donner une explication des événements qui soit suffisante en même temps qu’acceptable. Il faut désormais rechercher dans d’autres domaines, avec tous les risques que cela comporte (notamment, ceux de l’entraînement de l’esprit, de la fascination du jugement, de la faiblesse de la psychologie, etc.). Il devient manifeste que la description des événements du monde selon les outils normatifs de la raison est devenue décisivement improductive, décisivement incompréhensible, même dans une posture qui se voudrait radicalement antiSystème et qui ne l’est donc plus complètement puisqu’elle ne parvient plus à embrasser et surtout à bien comprendre tous les aspects d’une manifestation du Système qu’elle veut observer.

Cette évolution de la perception, puis de l’analyse et de l’interprétation des événements, constitue un problème fondamental pour bien apprécier l’évolution du Système. Mais surtout, elle répond à une nécessité, qui est justement l’évolution du Système, et aussi l’évolution de la situation générale, – évolution du Système et évolution des forces antiSystème qui se manifestent indépendamment de l’organisation humaine. Il s’agit d’un défi considérable à relever, si l’on entend poursuivre la démarche générale de tenter d’appréhender la véritable signification de l’évolution de la situation du monde. Dans ce cas, – cette tentative de relever le défi, – il s’agit d’un énorme effort d’adaptation, à la fois des commentateurs, à la fois de ceux qui les lisent, avec certainement la réduction accélérée, dans certains cas la disparition des références qu’on avait coutume d’utiliser pour cette sorte de démarche.

Pour consulter l’original : Suivre ce lien.

Traduction des parties en Anglais: Dominique Muselet

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 04:28

 

Libye : des billets de banque sans Kadhafi

Libye : des billets de banque sans Kadhafi

  • mardi, 05 février 2013 07:37

(Agence Ecofin) - La Banque centrale libyenne (Central Bank of Libya) a fabriqué de nouveaux dinars d’une valeur de 1, 5, 10, et 20 dinars libyens (LYD) qui ne comportent plus le portrait de Mouammar Kadhafi.

Ces billets seront mis en circulation le 17 février prochain, date anniversaire de la célébration du deuxième anniversaire de la révolution.

Sur le nouveau billet de 10 dinars, la figure du leader déchu a été remplacée par un portrait d’Omar al-Mukhtar, qui a dirigé la résistance à la colonisation italienne et qui est devenu un symbole de la révolution qui a mis fin au régime Kadhafi.


778 billets Libye2

Le gouverneur de la Banque Centrale, Saddek Elkaber, a confirmé par la même occasion que les anciens billets allaient être progressivement retirés de la circulation afin de ne pas semer la confusion dans le marché des changes.

 

http://www.agenceecofin.com/banque/0502-8787-libye-des-billets-de-banque-sans-kadhafi

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 03:01

 

chinamerique

47 signes prouvant que la Chine a complètement pulvérisé les États-Unis sur la scène économique mondiale

Ce texte est la traduction d’un article du site The Economic Collapse – Merci à Valérie pour sa traduction exclusive pour www.les-crises.fr

Avez-vous déjà regardé un match de football ou un match de basket où une équipe domine tellement l’autre que dire que c’est une “tuerie” est un euphémisme? Eh bien, c’est ce que fait la Chine aux États-Unis. La Chine a complètement pulvérisé l’Amérique sur la scène économique mondiale.

Il était une fois une économie chinoise qui était une plaisanterie et l’économie des États-Unis qui était la plus puissante que le monde ait jamais vue. Mais au cours des deux dernières décennies l’économie américaine a décliné et dépéri, alors que l’économie chinoise s’est épanouie et envolée. Aujourd’hui, la Chine produit plus d’acier, plus d’automobiles, plus de bière, plus de coton, plus de charbon et plus de panneaux solaires que nous. La Chine possède le train le plus rapide du monde, l’ordinateur le plus rapide du monde et exporte deux fois plus de produits high-tech que nous le faisons.

En 2011, le déficit commercial américain avec la Chine était le plus grand déficit commercial qu’une nation ait eu avec une autre nation de toute l’histoire ; aujourd’hui la Chine a maintenant accumulé plus de 3 trillions de dollars en réserves de change. Chaque jour, nous abandonnons plus d’emplois, plus d’entreprises et plus de notre richesse nationale à la Chine. En termes techniques économiques, la Chine “nous a mené derrière le hangar à bois” – dans un recoin de la scène internationale – et nous a battu à plate couture.

Malheureusement, la plupart des Américains sont tellement accros à l’amusement qu’ils ne réalisent même pas ce qui se passe.

Si vous ne croyez pas que la Chine est en train de savonner la planche de l’Amérique au nez et à la barbe du reste du monde, continuez votre lecture. À suivre, les 47 signes prouvant que la Chine a complètement pulvérisé  l’Amérique sur la scène économique mondiale…

N° 1 – En 1998, les États-Unis pesaient 25 % du marché mondial des exportations de haute technologie tandis que la Chine représentait tout juste 10 %. Aujourd’hui, les exportations chinoises de haute technologie sont plus de deux fois plus importantes que celles des États-Unis.

N° 2 – L’Amérique a perdu plus d’un quart de l’ensemble de ses emplois manufacturiers de haute technologie au cours des dix dernières années.

N° 3 – L’économie chinoise a connu une croissance 7 fois plus rapide que celle de l’économie américaine au cours de la dernière décennie.

N° 4 – En 2010, la Chine a produit plus de deux fois plus d’automobiles que les États-Unis.

N° 5 – En 2010, la Chine a produit 627 millions de tonnes métriques d’acier. Les États-Unis seulement 80 millions de tonnes métriques.

N° 6 – En 2010, la Chine a produit 7,3 millions de tonnes de coton. Les États-Unis ont produit 3,4 millions de tonnes de coton.
 

N° 7 – La Chine a produit 19,8 % de tous les biens consommés dans le monde en 2010. Les États-Unis en produisent 19,4 %.

N° 8 – Au cours de 2010, nous avons dépensé 365 milliards de dollars en biens et services en provenance de Chine alors qu’ils n’ont dépensé que 92 milliards de dollars dans les nôtres.

N° 9 – En 1985, le déficit commercial américain avec la Chine était de 6 millions de dollars pour l’année entière. Le déficit commercial américain final avec la Chine pour 2011 sera très proche de 300 milliards de dollars. Ce sera le plus grand déficit commercial qu’une nation ait eu avec une autre nation de toute l’Histoire.

N° 10 – Le déficit commercial américain avec la Chine est maintenant 28 fois plus important qu’il ne l’était en 1990.

N° 11 – Depuis que la Chine est entrée à l’OMC en 2001, le déficit commercial américain avec la Chine a augmenté en moyenne de 18 % par an.

N°  12 – Selon le New York Times, un Jeep Grand Cherokee qui coûte 27 490 $  aux États-Unis, il coûte  environ 85 000 $ en Chine.

N° 13 – Selon l’Institut économique de la politique, l’Amérique perd un demi-million d’emplois au bénéfice de la Chine chaque année.

N° 14 – Les États-Unis a perdu un (énorme) 32 pour cent de ses emplois manufacturiers depuis l’an 2000.

N°  15 – Les États-Unis ont été le premier pays consommateur d’énergie sur le globe pendant environ 100 ans, mais, durant l’été 2010, la Chine a pris la place de numéro un.

N° 16 – Il y a 15 ans, la Chine, était 14e dans le monde pour les publications d’articles de recherche scientifique. Mais désormais, la Chine devrait dépasser les États-Unis et devenir numéro un en très peu de temps.

N° 17 – La Chine devrait également bientôt devenir le leader mondial des dépôts de brevet.

N ° 18 – En 2009, les États-Unis se classent bon dernier des 40 pays examinés par la Fondation des Technologies de l’Information et de l’Innovation quand il s’agit de  «changement» dans le domaine de la «compétitivité globale basée sur l’innovation” au cours des dix années précédentes.

N ° 19 – Aujourd’hui, la Chine délivre plus de diplômes de doctorat en ingénierie chaque année que les États-Unis.

N ° 20 – La Chine possède maintenant le superordinateur le plus rapide de la planète.

N ° 21 – La Chine compte actuellement les trains les plus rapides du monde et le plus vaste réseau au monde de trains à grande vitesse.

N ° 22 – La construction du nouveau siège de l’Union africaine a été financée par la Chine (200 millions de dollars).

N ° 23 – Aujourd’hui, la Chine produit près de deux fois plus de bière que les États-Unis.

N° 24 – 85 % de tous les arbres de Noël artificiels sont fabriqués en Chine.

N ° 25 – Étonnamment, la Chine consomme désormais 53 % du ciment mondial.

N ° 26 – Il y a plus de porcs en Chine que dans les 43 nations productrices de porc réunies.

N ° 27 – La Chine est désormais le premier producteur d’énergie éolienne et solaire sur l’ensemble du globe.

N ° 28 – En Chine, la production de panneaux solaires était environ 50 fois plus importante en 2010 qu’elle ne l’était en 2005.

N ° 29 – À l’heure actuelle, la Chine produit plus de trois fois plus de charbon que les Etats-Unis.

N ° 30 – La Chine contrôle plus de 90 pour cent de l’approvisionnement total mondial en terres rares.

N ° 31 – La Chine est désormais le fournisseur numéro un des composants essentiels pour le fonctionnement des systèmes de défense américains.

N ° 32 – Selon l’auteur Clyde Prestowitz, l’exportation chinoise n°1 vers les États-Unis est l’équipement informatique. Selon un article de U.S. News & World Report, au cours de 2010, l’exportation numéro un des États-Unis vers la Chine était “de la ferraille et des déchets“.

N ° 33 – Les États-Unis ont perdu une moyenne de 50 000 emplois manufacturiers par mois depuis que la Chine a rejoint l’Organisation mondiale du commerce en 2001.

N° 34 – Retour en l’an 2000, plus de 20 % de tous les emplois en Amérique sont des emplois manufacturiers. Aujourd’hui, seulement 5 % environ.

N ° 35 – Entre décembre 2000 et décembre 2010, 38 % des emplois manufacturiers ont été perdus dans l’Ohio, 42 % en Caroline du Nord et 48 % dans le Michigan.

N ° 36 – La charge moyenne de l’endettement des ménages aux États-Unis est de 136 % du revenu moyen. En Chine, elle est de de 17 %.

N ° 37 – Le nouveau World Trade Center va être construit avec du verre importé de Chine.

N° 38 – Le nouveau mémorial Martin Luther King sur le National Mall a été fabriqué en Chine.

N° 39 – Un sondage du Washington Post / ABC News, effectué il y a quelque temps, a montré que 61 pour cent des Américains considèrent la Chine comme une menace pour leurs emplois et la sécurité économique.
N ° 40 – Selon le représentant américain Sutton Betty, une moyenne de 23 sites de production ont été fermés, chaque jour, aux États-Unis en 2010.

N ° 41 – Dans l’ensemble, plus de 56.000 sites de production aux États-Unis ont fermé leurs portes depuis 2001.

N ° 42 – Selon le professeur Alan Blinder l’Université de Princeton, 40 millions d’emplois aux États-Unis pourraient être délocalisés hors du pays au cours des deux prochaines décennies.

N ° 43 – Au cours des dernières décennies, la Chine a été en mesure d’accumuler environ 3 000 milliards de dollars en réserves de devises étrangères, et le gouvernement des États-Unis doit maintenant à la Chine près de 1 500 milliards de dollars.

N ° 44 – Selon le FMI, la Chine dépassera les États-Unis et deviendra la plus grande économie mondiale en 2016.

N ° 45 – Selon un éminent économiste, l’économie chinoise crée déjà à peu près autant de pouvoir d’achat que l’économie américaine.

N ° 46 – Selon l’Université de Stanford,  et le professeur d’économie Lazear Ed, si l’économie américaine et l’économie chinoise continuent de croître au rythme actuel, le citoyen moyen chinois sera plus riche que le citoyen américain moyen en 30 ans seulement.

N ° 47 – Le Prix Nobel d’économie Robert Fogel W. de l’Université de Chicago prévoit que l’économie chinoise sera trois fois plus forte que l’économie américaine d’ici l’an 2040 si les tendances actuelles se poursuivent.

Si l’économie mondiale était un jeu, l’Amérique perdrait lamentablement alors que la Chine serait grande gagnante.

Malheureusement, l’économie mondiale n’est pas un jeu. De vraies entreprises et de vrais emplois  sont touchés tous les jours.

Barack Obama continue de parler sur la façon dont “l’économie s’améliore”, mais la réalité est que nous ne sommes jamais revenus au niveau  où nous étions avant la crise financière de 2008.

Le graphique suivant (qui a été extrait ce jour d’un site Web de la Fed) indique la durée moyenne du chômage aux États-Unis. E

st-ce à cela que ressemble une reprise économique selon vous ? ….

L’administration Obama nous dit que le taux de chômage officiel n’est que de 8,5 %, mais c’est une plaisanterie. Même le Congressional Budget Office admet que le taux de chômage officiel devrait effectivement se situer aux alentours de 10 pour cent.

Mais le véritable problème est le nombre de chômeurs de longue durée que nous avons dans l’Amérique d’aujourd’hui.

Selon Hamilton, environ 53 pour cent des travailleurs sans emploi dans l’État de Floride, au cours de 2011, sont sans emploi depuis plus de six mois.

Cependant Barack Obama semble absolument stupéfait qu’il y ait encore autant de chômeurs là-bas malgré sa «reprise économique». Il suffit de vérifier la conversation suivante qui a eu lieu entre M. Obama et une femme dont le mari est concerné par ce problème, au cours d’une récente apparition de B. Obama sur Google + ….

“Puis-je vous demander quel genre d’ingénieur est votre mari?”, a déclaré M. Obama à la femme de l’ingénieur au chômage.
“Il est ingénieur en semi-conducteurs» a-t-elle répondu.
“Cela m’intéresse – et je pense ce que j’ai dit –  et si votre mari pouvait m’envoyer son CV, j’essayerais de trouver exactement ce qui se passe là parce que les retours que nous obtenons est que quelqu’un dans ce type de domaine – la  haute technologie – ce genre d’ingénieur, devrait être en mesure de trouver quelque chose tout de suite. “

Obama ne se rend pas compte que ce n’est pas si simple à «trouver quelque chose tout de suite” dans cette économie.

Nous avons expédié les emplois high-tech à l’étranger à un rythme effréné. Les emplois ne sont tout simplement plus là.

En Europe, le chômage est encore pire. Il suffit de consulter ce tableau qui montre ce qui s’est passé au niveau du chômage des jeunes en Europe récemment.

Aux États-Unis et en Europe, une grande déconnexion a eu lieu. Tout simplement parce que les grandes sociétés aux États-Unis et en Europe se portent bien, cela ne signifie pas qu’ils vont offrir de bons emplois pour les travailleurs aux Etats-Unis et en Europe.

Ces temps-ci, il est trop facile pour les grandes entreprises de délocaliser les emplois vers des endroits comme la Chine, où il est parfaitement légal de payer un salaire d’esclave aux travailleurs.

Donc, à moins que quelque chose change, cela signifie qu’à partir de maintenant, il y aura des problèmes chroniques de chômage structurel aux États-Unis.

Cela signifie également que le nombre d’Américains qui dépendent du gouvernement va continuer à augmenter.

Et malheureusement, il y a des signes montrant que l’économie est sur le point de connaître un autre ralentissement. La confiance des consommateurs aux États-Unis est en baisse une fois de plus. Le Baltic Dry Index, qui est souvent utilisé comme une mesure de la santé de l’économie mondiale, a chuté de plus de 60 pour cent depuis Octobre.

Peut-être le plus important de tout, l’Europe se dirige vers une récession et plusieurs pays européens connaissent déjà des conditions similaires à la dépression.

Compte tenu du fait que la moitié de tout le commerce mondial implique l’Europe d’une certaine manière, ce n’est pas une bonne chose pour nous.

Donc, si vous avez un emploi en ce moment,  gardez-le précieusement. Les emplois sont des denrées rares à l’heure actuelle, et ils vont devenir encore plus rares dans les années à venir.

 

Publié le 31 janvier 2012 -  The Economic Collapse Blog


 

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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 16:50

http://www.abna.ir/data.asp?lang=8&id=384068
 Visite du cheikh d’Al Azhar en Arabie; feu vert au renforcement des liens avec le wahhabisme

ALERTE - Al-Azhar appelle l'Iran à ne pas s'ingérer dans les affaires du Golfe


LE CAIRE - Le chef d'Al-Azhar, la prestigieuse institution théologique de l'islam sunnite, a appelé mardi l'Iran à ne pas s'ingérer dans les affaires des monarchies du Golfe (..)

 

Dans un communiqué, cheikh Ahmed Al-Tayyeb a demandé à M. Ahmadinejad, président du plus grand pays chiite, qui effectuait une visite sans précédent à Al-Azhar, à respecter Bahreïn, un Etat arabe frère, et à ne pas s'immiscer dans les affaires des pays (arabes) du Golfe.



Article complet ici :

http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___Al_Azhar_appelle_l_Iran_a_ne_pas_s_ingerer_dans_les_affaires_du_Golfe94050220131641.asp

 

(©AFP / 05 février 2013 16h39)

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