Michel Nazet, Roger Favry
Editions Ellipses
Un sujet devenu classique. Et qui évidemment rejoint nos préoccupations. Puisque EODE conçoit précisément la Russie et l’Union européenne comme les deux moitiés de la Grande-Europe – ce que symbolise notre logo -, l’Europe-continent de Vladivostok à Reyjavik. Dans la ligne des travaux d’avant-garde de notre fondateur Luc MICHEL et de son Ecole « euro-soviétique » de géopolitique dans les Années 1983-91.
Depuis beaucoup d’eau a coulé d’un bout à l’autre du Continent et cette thèse iconoclaste en 1983 est devenue une des idées-force de la géopolitique européenne, celle d’un « incontournable partenariat ».
Le livre EUROPE ET RUSSIE. UN PASSE POUR QUEL FUTUR ? s’inscrit dans ce cadre général. Avec une approche didactique, claire et précise ! Et de nombreuses cartes pour agrémenter les analyses et explications. Un ouvrage à se procurer absolument !
PRESENTATION
Une Europe toujours en construction ; une Russie en recomposition… un nouveau jeu géopolitique mondial s’engage, au cœur du Vieux Continent, autour d’un incontournable partenariat.
Ce livre est un cours complet composé de tous les outils nécessaires pour réviser les données essentielles, acquérir la méthode… et réussir les concours :
L’essentiel : une introduction pour recadrer les problématiques.
Les dates indispensables : une chronologie pour aborder le sujet.
Les chiffres incontournables : les statistiques pour mémoriser les données essentielles.
Des cartes étapes : pour assimiler les grands repères.
Des cartes de synthèse : pour faire un bilan du thème abordé.
Des dissertations et des sujets de colle : pour se préparer efficacement au concours.
Les 100 mots du continent : un lexique pour maîtriser le vocabulaire indispensable.
Les lieux de la géopolitique : pour cibler les points stratégiques du continent.
Une bibliographie enrichie : livres, sites, films, musique… pour étudier le continent autrement.
EXTRAIT
« Chapitre 1
Un continent à la géographie incertaine façonné par une histoire productrice de valeurs. L’essentiel :
« L’Europe a une configuration particulière. Considérée parfois comme une presqu’île du continent asiatique, elle forme un continent morcelé qui rend sa géographie incertaine. Cette géographie est aussi mouvante selon les époques qui générèrent la constitution d’empires éphémères, sa fausse simplicité mettant en évidence une histoire riche où se mêlent une multitude de peuples, lesquels forgèrent des identités successives ou antagonistes.
Cette histoire productrice de valeurs construisit une identité singulière qui tire son origine de la guerre et de la colonisation comme des expériences des nationalismes et des totalitarismes. Elle justifie enfin, après 1945, la recherche d’un projet politique fondé avant tout sur la paix, dans un contexte où l’Europe, rendue exsangue par deux guerres mondiales qu’elle a provoquées, doit se reconstruire grâce à l’immigration. La construction européenne est l’aboutissement ultime de cette logique.
- Comment la géographie physique de l’Europe façonne-t-elle ce continent ?
- Quels sont les apports de l’histoire sur les identités de l’Europe ?
- En quoi les nationalismes ont-ils pu rendre nécessaire et engendrer la construction européenne ?
Les dates indispensables
– A l’échelle protohistorique…
– 800 000 à 400 000 ans avant J .-C. : « Anténéandertaliens », populations représentées notamment par l’homme de Tautavel (-450 000 ans), le « Français le plus ancien ».
– 300 000 à 30 000 ans avant J.-C. : premières traces de peuplement néandertalien en Europe.
– 6900 avant J.-C. : formation de la mer Baltique.
– 6000 avant J.-C. : la Méditerranée pénètre l’actuel détroit des Dardanelles, puis celui du Bosphore. Il s’ensuit, vers -5500, la formation de la mer Noire qui était auparavant un lac d’eau douce.
– 5500 à 4800 avant J.-C. : première culture indoeuropéenne dans la steppe pontique, au nord de la mer Noire. La langue de ses habitants, les Proto-indo-européens, est à l’origine d’une grande majorité des langues parlées en Europe (Albanais, Baltes, Celtes, Germains, Grecs, Latins, Slaves, Arméniens).
– VIe siècle avant J.-C. : apparition du mot « Europe » qui désigne d’abord pour les Grecs qui l’inventent la région continentale située au nord de Corinthe, puis les terres qu’ils découvrent peu à peu au nord du Bassin méditerranéen. Plus au nord se développent des civilisations protohistoriques, essentiellement les Celtes et les Germains.
Les chiffres incontournables
– Superficie de l’Europe : 10 392 855 km² (= 1/3 de l’Afrique ou 1/4 de l’Asie ou de l’Amérique, près de 7 % des terres émergées du monde)
– Densité : 71 habitants/km²
– L’Europe est constituée de 49 pays (en comparaison, les États-Unis d’Amérique sont constitués de 50 États fédérés auxquels s’ajoutent le district de Columbia)
– Population : 733 millions d’habitants (2007)
– Principales langues : albanais, allemand, anglais, espagnol, français, grec, hongrois, italien, néerlandais, polonais, portugais, roumain, russe, langues scandinaves, serbo-croate, ukrainien
– Principales chaînes de montagne européennes : l’Oural, le Caucase, les Carpathes, les Alpes, les Apennins, les Pennines, les Alpes scandinaves. »
SOMMAIRE :
IDENTITES ET DIVERSITES DU CONTINENT EUROPEEN
- Un continent à la géographie incertaine façonné par une histoire productrice de valeur.
- L’Europe : identité géographique et diversités nationales et régionales.
L’UNION EUROPEENNE : PUISSANCE, FRAGILITES ET DEFIS D’UNE CONSTRUCTION IMPROBABLE
- L’Union européenne : un OPNI résultat de logiques multiples et d’ajouts de composantes hétérodoxes.
- Une construction d’abord économique.
- Des mutations économiques et sociales de grande ampleur au gré de la haute croissance et des perturbations depuis les années 1970.
LA RUSSIE AUX MARGES DE L’EUROPE MAIS AU CENTRE DU CONTINENT EURASIATIQUE
- La renaissance d’un vieil Etat au défi d’un jeune nationalisme.
- Entre pays en transition et pays émergent : une économie, une société, des espaces en recomposition.
- Un rêve de puissance qui l’écarte de l’UE, une réalité qui l’en rapproche.
C’est sur ce dernier sujet que nous devenons critiques. Car les auteurs ne semblent pas concevoir que ce « rêve de puissance », précisément, pourrait aussi conduire la Russie à prendre la tête d’un nouveau processus d’unification européenne. La Russie, hégémon d’une Grande-Europe, comme la Macédoine le fut de la Grande-Grèce – celle d’Isocrate, de Philippe et d’Alexandre -, est une hypothèse qui évidemment demande un effort d’imagination bien éloigné du conformisme académique. Mais au moment où l’UE est confrontée à un possible échec, incapable de passer du stade de marché unifié au rang d’état – l’Europe-puissance -, l’Europe, précisément, a besoin d’imagination et d’un grand dessein …
LES AUTEURS :
Michel Nazet, spécialiste de géopolitique, est diplômé de Sciences Po Paris. II est professeur en classes préparatoires économiques et commerciales au lycée Saint-Michel-de-Picpus à Paris. Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages dont 30 Questions d’histoire-géographie et géopolitique et La Géopolitique pour tous (Ellipses, 2009 et 2010).
Olivier Favry est docteur de l’EHESS et travaille au ministère des Affaires étrangères. II est l’auteur de Tout savoir sur l’Europe. Glossaire de l’Union européenne (Ellipses, 2005), traduit en chinois en 2008 avec une préface de Michel Rocard.
Roger Favry est agrégé de lettres modernes et a enseigné le français pendant plus de 30 ans. II est l’auteur de nombreux ouvrages parus chez PEMF.
Nb de pages : 264 p.
Format : Broché.
Dimensions : 24.0 x 19.0 x 1.8 cm
ISBN : 9782729866150
EAN13 : 9782729866150
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Beaucoup de commentateurs et analystes ont tenté de faire le bilan politique de la première année du troisième mandat de Vladimir Poutine, c'est-à-dire sa neuvième année en tant que président de la fédération de Russie et sa treizième année au sommet de la scène politique russe.
Le premier mandat Poutine avait commencé dans le sang avec la tentative de déstabilisation orchestrée de la république Tchétchène qui avait conduit à la seconde guerre de Tchétchénie. Ce premier mandat sera également marqué par la prise d’otages du théâtre de Moscou en 2002 ainsi que par l’attentat du métro de Moscou en février 2004. Le second mandat commencera lui aussi difficilement avec le double attentat sur les avions de ligne d’août 2004, l’abominable prise d’otages de l'école de Beslan et l’attaque de 2005 à Naltchik contre le bâtiment des forces de l’ordre. 2010 et 2011 connaitront également leurs attentats, dans le métro puis à l’aéroport de Domodedovo. Pourtant dans le même temps, l’intensification de la lutte contre les structures terroristes dans le Caucase a sans doute considérablement amoindri la capacité de ces cellules à frapper ailleurs en Russie et notamment dans la capitale russe, visée en priorité pour des raisons bien évidemment politiques. Sur le plan du terrorisme la situation s’est donc améliorée en Russie et ce sur la quasi-totalité du territoire.
La situation politique s’est elle aussi stabilisée. L’opposition parlementaire n’est pas plus qu’il y a 10 ou 12 ans en position de remporter des échéances électorales majeures puisque seul le parti communiste peut prétendre faire de l’ombre à Russie-Unie, ce parti (on doit sans doute plus parler de plateforme) centriste et conservateur. Mais le parti communiste, tout comme le parti nationaliste libéral-démocrate de Vladimir Jirinovski, souffrent d’une usure profonde due à l’ancienneté de leurs leaders respectifs, qui concourent politiquement depuis la fin de l’URSS. Curieusement du reste, cette usure politique semble frapper autant, voir plus, l’opposition que le pouvoir et ce contrairement aux prévisions de nombre d’experts.
L’opposition minoritaire et non parlementaire qui avait quand à elle réuni quelques dizaines de milliers de manifestants durant l’automne 2011 s’est logiquement essoufflée, minée par les scandales et les dissensions internes, tout comme sans doute et surtout par l’absence d’un quelconque programme politique. Aucune surprise à cela, il y a un an j’avais tenté d’expliquer que la jeune classe moyenne supérieure (dite classe créative) n’allait pas pouvoir se résoudre bien longtemps à confier le leadership des manifestations de l'opposition à des tendances radicales par exemple d’extrême gauche, prêtes à l’action violente, voire à basculer dans le terrorisme.
Illustration: Une de mes amies, journaliste pour une télévision publique me disait qu’elle était allée à Bolotnaia, puis lorsqu’elle a vu ce que devenaient ces rassemblements, à savoir occuper des quartiers pour jouer du tam-tam et dormir dehors (à l’époque révolue du slogan Occupy Moscow) elle m’a dit n’y avoir plus jamais mis les pieds. Ce mouvement, pâle copie d’un projet américain lui aussi sur le déclin, est rapidement mort. Mon amie a fini par voter Prokhorov aux élections, par défaut, ne sachant pas trop pour qui mettre son bulletin dans l'urne.
Une enquête par sondages vient de démontrer que les jeunes russes, contrairement à une idée reçue, ne font en réalité pas plus confiance à l’opposition qu’au pouvoir. Si un grand nombre de jeunes soutiennent les autorités, ils ragent en même temps contre les bureaucrates et le système administratif, et ce comme la totalité des russes. Si Vladimir Poutine reste l’homme politique préféré des jeunes, celui-ci est suivi par Vladimir Jirinovski et par Michael Prokhorov, et la grande majorité des jeunes interrogés n’a pris part à aucune manifestation de l’opposition. Pour Elena Omeltchenko, chef du Centre de recherche de la jeunesse de l’École des hautes études en sciences économiques: "Les jeunes gens ont de la bouillie dans la tête. Le nationalisme coexiste avec le libéralisme".
Ce mélange de deux tendances que l’on pourrait juger hautement contradictoires peut donner naissance a une nouvelle tendance hybride, dont l’une des formes a sans doute émergé discrètement en conséquence de l’évolution que la scène politique russe a connu ces 18 derniers mois: l’idéologie nationale-démocrate.
Plusieurs membres de la Chambre civile russe (organe consultatif auprès du Kremlin) s'attendent du reste à l'émergence de plusieurs partis nationalistes capables de concurrencer les partis parlementaires lors des prochaines élections législatives. Cette droitisation à venir de la société civile a visiblement été anticipée par le pouvoir russe, et ceci se traduit par l’émergence de figures fortes et nationalistes dans le cercle de gouvernance, que l’on pense par exemple à Dimitri Rogozine ou encore à Serguey Glaziev, tous deux anciens du mouvement politique Rodina (La Patrie).
On peut donc imaginer que de Bolotnaia 2011, il ne restera pas grand-chose dans le futur proche. Comme l’écrivait Dimitri Olchansky il y a de cela un peu plus d’un an: "Les gens qui ont manifesté à Bolotnaia et Sakharov sont victimes d’une illusion d’optique. (…) Ils pensent représenter le peuple russe dans son ensemble – mais sur ce point, ils se trompent. (…) Plus longtemps Poutine conservera le pouvoir, plus on aura de chances de voir la société russe évoluer de façon paisible et harmonieuse. Les nationalistes finiront de toute façon par prendre le pouvoir, c’est inévitable. Mais plus tard ce jour arrivera, plus ils seront civilisés".
Pourrait-on imaginer dans l’avenir une scène politique russe partagée entre un bloc centriste (concentré autour de Russie-Unie et/ou du Front populaire Russe) et un bloc nationaliste? Et si la réelle opposition, après avoir été communiste de 1991 à aujourd’hui, devenait à l’avenir l’opposition nationaliste?
L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.
Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".
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37:22
Bienvenue pour cette nouvelle édition du journal télévisé de La Voix de la Russie. Ce rendez-vous hebdomadaire en français vous présente les actualités russes, françaises et internationales sous l’angle de la réinformation. Contrairement à une vision tronquée et manichéenne de l’information délivrée par le mainstream médiatique français, nous nous efforcerons de vous faire percevoir que la vérité n’est jamais toute entière du même côté…
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