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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 22:17

 


Exclusif LCI : le directeur de la rédaction de l'Express donne rendez-vous chaque matin à une personnalité du monde politique ou économique.

 

"J'envisage d'être candidat en 2012 car je ne vois personne entre Sarkozy et Strauss-Kahn qui puisse être le candidat de l'alternative"

 

 

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Christophe Barbier sur LCI vendredi 7 janvier. Voici le podcast de l'émission ci-dessous ainsi qu'un "verbatim express".

 

Verbatim express:

  • "La gauche arrivant au pouvoir s'est heurtée au néo-libéralisme triomphant en 1981"
  • "L'Europe est désarmée dans un monde dominé par les Etats-Unis et la Chine"
  • "Si nous ne voulons pas voir se poursuivre l'érosion de notre base productive (30% en 1982, 13% aujourd'hui), il faut faire baisser l'euro et une initiative européenne de croissance"
  • "Le test c'est l'Espagne : si l'Espagne devait faire défaut, nous aurions une crise majeure"
  • "Nous devons avoir derrière la tête un plan B
[s'il s'avérait impossible de réformer l'euro] : une sorte de SME bis avec une monnaie commune"
  • "La sortie de l'euro : y penser toujours et n'en parler jamais"
  • "Nicolas Sarkozy a fait une erreur de trajectoire : il a été téléscopé par une crise qu'il n'avait pas vue"
  • "S'il n'y a pas un candidat socialiste qui renouvelle la donne, la gauche peut gagner, mais risque de décevoir"
  • "DSK : il est comprétent dit-on mais pour quoi faire ? Quand il propose une autorité budgétaire indépendante sur le modèle de la Banque centrale européenne, je ne suis absolument pas convaincu"
  • "Le mot d'ordre c'est la coordination : peser sur les Allemands mais en s'appuyant sur d'autres"
  • "J'envisage d'être candidat en 2012 car je ne vois personne entre Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn qui puisse être le candidat de l'alternative. J'y réfléchis donc sérieusement."
  • "Mélenchon a le mérite d'essayer, mais il cherche à constituer un pôle de radicalité à la gauche. Ce n'est pas mon cas : je m'adresse à tous les Français, et je reste fidèle à ce que je disais en 2002 : ce qui est nécessaire à la France, c'est un candidat qui soit l'homme de la Nation"
  • "Déverouiller les 35 heures, c'est une attaque contre le pouvoir d'achat"
COMMENTAIRE :
1.Posté par Julien Cabrera le 07/01/2011 13:28
Si, il y a un candidat qui s'est déjà manifesté et dont la proximité idéologique est flagrante : c'est Nicolas Dupont-Aignan.
Dommage qu'il ne soit pas possible de réunir les républicains des deux rives (rives qui ne veulent plus rien dire au passage)
Note d'eva : Il y a aussi : François Asselineau, souverainiste aussi, de droite
http://www.chevenement.fr/J-envisage-d-etre-candidat-en-2012-car-je-ne-vois-personne-entre-Sarkozy-et-Strauss-Kahn-qui-puisse-etre-le-candidat-de_a1035.html?TOKEN_RETURN

 

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 09:24

http://alain-piriou.net/index.php?2006/11

 

 

Evènement : aujourd’hui sort le nouveau livre de Jean-Pierre Chevènement, « La France est-elle finie ? ». J’ai eu la chance de le recevoir en avant-première et j’ai donc pu le lire pendant les vacances. Un livre essentiel dont je vous recommande vivement la lecture.


Une histoire économique et européenne


C’est toujours avec un immense plaisir que j’écoute ou lit Jean-Pierre Chevènement. Ce n’est pas pour rien qu’il fait partie des références de ce blog. Lui et Philippe Séguin ont été les deux personnes qui ont le plus compté dans ma construction intellectuelle au début des années 1990, lors de la campagne référendaire sur le traité de Maastricht et du débat sur l’autre politique (opposée au franc cher, dit « fort »). Paradoxalement, je n’ai véritablement découvert le Général de Gaulle qu’après et grâce aux citations qu’ils en faisaient dans leur combat contre cette Europe supranationale et monétariste.

Ce livre ressemble un peu à une réactualisation de son testament politique, où le vieux lion de Belfort, que j’aurai tant aimé voir accéder à l’Elysée en 2002, résume à nouveau tout ce qu’il a tiré de sa vie politique. Cet essai remet en lumière l’évolution de la construction européenne et de la libéralisation économique qui s’est accélérée en France à partir de 1983. Jean-Pierre Chevènement nous montre à quel point l’influence de la seconde guerre mondiale a joué dans la construction d’une Europe supranationale conçue avec une volonté farouche d’affaiblir les nations.

Le président d’honneur du MRC revient également sur le virage de 1983 et la conversion des socialistes à l’orthodoxie. Il montre bien à quel point le Parti Socialiste est coresponsable de la déréglementation généralisée de l’économie des trente dernières années. Et, à le lire, on a surtout l’impression que la frange souverainiste et interventionniste du PS a toujours été minoritaire et que la parenthèse du programme commun était seulement une tactique mitterrandienne puisque les ténors d’alors (Rocard, Mauroy, Delors) n’avaient rien à envier à DSK ou Manuel Valls…


Un gaulliste qui croit être un socialiste ?


On retrouve encore dans le discours de Jean-Pierre Chevènement cet espoir que la gauche en général et le PS en particulier se décident enfin à comprendre les ravages de la globalisation néolibérale. Cependant, le portrait qu’il fait de son ancien parti ne laisse guère d’espoir. Quand on constate que Pierre Mauroy faisait partie des « orthodoxes », on se dit que le centre de gravité du PS a toujours penché beaucoup plus à droite qu’on ne le pense sur les questions économiques.

En outre, l’universalisme des socialistes les conduit à une méfiance innée dans la nation et à une croyance naïve que la globalisation est une bonne chose malgré l’accumulation de preuves du contraire, notamment dans les classes populaires, qu’ils ont abandonnées de toutes les façons. De manière significative, l’ombre du Général de Gaulle hante ce livre. Il est très souvent évoqué, toujours de manière positive, sur d’innombrables sujets (international, économie, Résistance…).

On en vient à se demander (mais je suis un peu de parti pris) si, en fait, il n’est pas un gaulliste qui s’ignore, un gaulliste qui croît être socialiste. Car sur les thèmes qui lui sont chers (la nation, la déréglementation, la politique industrielle, l’éducation…), il semble presque toujours en décalage avec la pensée de la majorité des socialistes mais bien proche des idées du Général. Ne cherche-t-il pas inconsciemment à transformer les socialistes en gaullistes (de gauche) ?

La perspective d’une candidature de Dominique Strauss-Kahn n’en devient que plus intéressante car elle trancherait clairement le débat. Que feront nos frères républicains du MRC dans un tel contexte ? En tout cas, j’espère que la voix de Jean-Pierre Chevènement continuera à porter.

 


http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 06:39

 

 

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Les Européistes sont dangereux.

Leur logique conduira les travailleurs

à toucher un salaire minimum de 680 euros. Scandaleux !

Il faut sortir de l'Euro !

Et d'ailleurs  "l'Europe  est le "machin", le tremplin

                                       de l'ennemi des peuples: Le Nouvel Ordre Mondial" (eva)

 


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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 06:04

 

ITALIE : La contre-révolution en cours et l’exigence sociale et politique de la reconstruction du Parti Communiste
Interview à Domenico Losurdo de Sara Milazzo pour l’Ernesto on line

par Domenico Losurdo et Sara Milazzo
drapeau italie

 

Nous sommes à Urbino, avec le professeur D. Losurdo, professeur d’histoire de la philosophie à l’Université « Carlo Bo », philosophe de renommée internationale et président de l’association Marx XXI. Il nous reçoit en un moment où nous sommes confrontés à une attaque du capital (contre tout le monde du travail, contre la démocratie, contre la Constitution issue de la Résistance) qui est une des plus aigues et dangereuses de toute l’histoire de notre république. Face à cette attaque s’étend un désert, l’absence d’opposition de classe et de masse qui puisse repousser l’offensive de la réaction et relancer une contre-offensive. Nous lui posons la question : comment est-on arrivé à tout cela ? Que manque-t-il, comment reconstruire une digue, une résistance, une contre-attaque ?

DL : Nous pouvons distinguer deux problèmes qui accompagnent l’histoire de la République dans toute sa durée. Le premier problème est la disproportion entre nord et sud : Togliatti, déjà, avait souligné que la « question méridionale » est une question nationale et nous sommes aujourd’hui en train de voir comment le déficit de solution du sous-développement du sud risque de mettre en danger l’unité nationale.

L’autre problème est l’injustice sociale qui se manifeste de façon particulièrement criante dans le phénomène de l’évasion fiscale. C’est peu dire que ce fléau n’a été contenu en aucune manière : il est même, au contraire, devenu plus scandaleux, plus explicite, jusqu’à être encouragé par le Président du Conseil : celui-ci en a parlé comme de quelque chose qui peut  être toléré dans le cas où un individu singulier, soit le riche capitaliste, estime avoir été trop touché par la pression fiscale.

Si ces deux problèmes accompagnent l’histoire de la république dans toute la durée de son évolution, nous pouvons, nous, ajouter qu’il y a aujourd’hui de nouveaux problèmes qui font penser à une véritable contre-révolution. Peut-être l’année du tournant est-elle celle de 1991, l’année qui voit la fin du Parti Communiste Italien.  Cette fin avait annoncée par d’emphatiques attentes : les ex-communistes déclaraient que, en en finissant avec un parti lié au discrédité « socialisme réel », tout serait devenu plus facile : on se serait libéré du « plomb dans l’aile », et la démocratie et l’Etat social allaient se développer ; en somme, tout irait pour le mieux. C’est peu dire qu’en réalité nous nous trouvons devant une contre-révolution qui n’est certes pas une exclusivité italienne, car elle a un caractère international, mais qui se manifeste de façon particulièrement virulente dans notre pays.

Voyons quels sont les éléments de cette contre-révolution : la République Italienne née de la Résistance, et marquée par la présence d’un parti communiste fort dans l’opposition, ne s’était jamais engagée directement dans des opérations guerrières ; de nos jours au contraire, la participation à des guerres de caractère clairement colonial est considérée comme quelque chose de normal, si ce n’est comme un devoir.

On assiste en outre à une attaque contre l’Etat social, et son démantèlement : tout le monde a cela sous les yeux. Moins évident par contre est un fait sur lequel je voudrais attirer l’attention : l‘attaque contre l’Etat social n’est pas déterminée en premier lieu par le problème des compatibilités économiques, par la nécessité de l’épargne parce que l’argent manquerait (on se comprend). Rappelons-nous qu’un des  patriarches du néo-libérisme (qui a même été couronné par le prix Nobel d’économie), Friedrich August Von Hayek, déclarait dès les années 70 du siècle dernier que les droits sociaux-économiques (ceux protégés justement par l’Etat social),  étaient une invention qu’il considérait comme catastrophique : ils étaient le résultat de l’influence exercée  par la « révolution marxiste russe ». Et il appelait donc à se débarrasser de cet héritage encombrant. On comprend bien que, à la disparition du défi que représentait l’Union Soviétique et un camp socialiste fort, ait correspondu et continue de plus en plus à correspondre le démantèlement de l’Etat social.

Il y a enfin, un troisième aspect de la contre-révolution, que nous ne devons pas, nous, perdre de vue. C’est la véritable attaque à la démocratie qui prend des formes particulièrement criantes à l’usine. Ici la contre-révolution est évidente au point d’être quasiment déclarée : le pouvoir patronal doit pouvoir s’exercer sans trop de limites, la Constitution ne doit pas être une cause de gêne dans les rapports de travail. Mais il y a un aspect qui va bien au-delà de l’usine et qui concerne la société dans son ensemble : c’est l’avancée du « bonapartisme soft » (que j’ai défini dans mon livre Démocratie ou bonapartisme) incarné dans notre pays par le Président du Conseil. A propos de l’ascension de ce personnage, je voudrais attirer l’attention sur un autre phénomène non moins inquiétant : aujourd’hui la richesse exerce un poids politique immédiat. Tant qu’existait en Italie le système proportionnel, celui-ci rendait  plus aisée la formation de partis politiques de masse, et cela permettait de contenir à l’intérieur de certaines limites le poids politique de la richesse, qui aujourd’hui par contre s’exprime de façon immédiate voire impudente. Nous assistons à l’émergence et à l’affirmation d’un leader politique qui, à partir de la concentration des moyens d’information et en faisant un usage sans préjugés de l’énorme richesse à sa disposition, prétend exercer, et en effet exerce, un pouvoir décisif sur les institutions politiques et révèle une capacité totale de corruption et de manipulation.

On peut tracer, en ce point, un premier bilan : le tournant de 1991, qui avait vu la dissolution du PCI et qui aurait du favoriser le renouvellement démocratique et social de l’Italie, a été en réalité le point de départ d’une contre-révolution qui est certes de dimensions internationales, mais qui se révèle de façon particulièrement douloureuse en Italie, dans ce pays qui, grâce à la Résistance et à la présence d’une gauche forte et d’un Parti communiste fort, avait permis des conquêtes démocratiques et sociales assez importantes.

A ce propos une question : comment a-t-il été possible que dans un pays qui devrait justement avoir un souvenir encore frais de ce qu’a été la Résistance, on en soit arrivé à une anesthésie des consciences telle que notre Président du Conseil soit aimé jusque du point de vue personnel, qu’il soit même envié ? Comment expliquer d’un côté la fascination pour le « self made man » et de l’autre des phénomènes tels que l’antipolitique de Grillo[1] ?  Et si l’on pense à ce que l’on pourrait définir comme le troisième pôle : comment expliquer la fascination qu’éprouve la gauche pour une personnalité comme celle de Vendola[2] qui jusqu’à hier faisait partie de Rifondazione Communista et qui aujourd’hui remplit le vide qui s’est génériquement ouvert à la gauche du Partito Democratico ?

DL : Nous assistons à une contre-révolution dont j’ai déjà défini les éléments politiques centraux ; mais nous ne devons pas oublier que cette contre-révolution se joue aussi au niveau idéologico-culturel. On est en train de réécrire de façon absolument fantaisiste et honteuse l’histoire non seulement de notre pays mais de tout le 20ème siècle.

Quels sont les éléments fondamentaux de cette histoire ? A partir de la Révolution d’Octobre ont commencé trois gigantesques processus d’émancipation. Le premier est celui qui a investi les peuples coloniaux : à la veille du tournant de 1917 les pays indépendants n’étaient qu’en nombre assez restreint, presque tous situés en Occident. L’Inde était une colonie, la Chine un pays semi-colonial ; toute l’Amérique du Sud était soumise au contrôle de la doctrine Monroe et des USA. L’Afrique avait été partagée  entre les diverses puissances coloniales européennes. En Asie, étaient des colonies l’Indonésie, la Malaisie etc.. Le gigantesque processus de décolonisation et d’émancipation qui a mis fin à cette situation a vu sa première impulsion dans la Révolution d’octobre.

Le second processus est celui de l’émancipation des femmes : il est important de se rappeler que le premier pays dans lequel les femmes ont joui de la totalité des droits politiques et électoraux (actifs et passifs) a été la Russie révolutionnaire entre février et octobre 1917. Ce n’est que dans un deuxième temps que sont arrivés à ce même résultat l’Allemagne de la République de Weimar, issue d’une autre révolution, celle de novembre 1918, puis les Etats-Unis. Dans des pays comme l’Italie et la France les femmes n’ont conquis leur émancipation que sur la vague de la Résistance anti-fasciste.

Le troisième processus, enfin, a été l’effacement de la discrimination censitaire qui,  en matière de droits politiques, continuait à discriminer négativement les masses populaires : dans l’Italie libérale et des Savoie, au lieu d’être élu par le bas, le Sénat était un apanage de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie. La discrimination censitaire se faisait sentir aussi en Angleterre, et pas seulement par la présence de la Chambre des lords ; en 1948 encore, il y avait 500.000 personnes qui jouissaient du vote pluriel et donc de la faculté de voter plusieurs fois : elles étaient considérées comme plus intelligentes (bien sûr, il s’agissait de riches de sexe masculin).

Pour conclure. Au cours du 20ème siècle s’est développé sur trois fronts un gigantesque processus d’émancipation qui est parti de la Révolution d’octobre et de la lutte contre la guerre et le carnage du premier conflit mondial. Tout ceci est à présent oublié et refoulé à un point tel que dans l’idéologie aujourd’hui dominante, l’histoire du communisme devient l’histoire de l’horreur.

Le paradoxe est qu’à cette gigantesque manipulation n’a pas participé seulement la droite proprement dite ; Fausto Bertinotti[3] lui a fourni une large contribution, ainsi que Vendola qui est son héritier et son disciple. Il ne fait aucun doute que lui aussi s’est employé dans la tentative d’effacer de la mémoire historique le gigantesque et multiple processus d’émancipation issu de la Révolution d’octobre : de ce grand chapitre d’histoire, Bertinotti a tracé un aperçu qui n’est pas très différent de celui tracé par l’idéologie et la classe dominante.

On en est ainsi venu à constituer une culture, ou plus exactement une « inculture », qui est d’un grand recours pour l’ordre existant. Comme sur le plan plus proprement politique, sur le plan idéologique aussi est à l’œuvre ce que j’ai défini (toujours dans Démocratie ou bonapartisme) le régime de « monopartisme compétitif ». Nous y voyons à l’oeuvre un parti unique qui, par des modalités diverses, renvoie à la même classe dominante, à la bourgeoisie monopolistique. Bien sûr, le moment de la compétition électorale est toujours là, mais il s’agit d’une compétition entre couches politiques dont chacune essaie de réaliser des ambitions à court terme, sans mettre en aucune manière en discussion le cadre stratégique, l’orientation culturelle de fond et la classe de référence, c’est-à-dire la bourgeoisie monopolistique ; de tout cela, on ne discute même pas.

Voilà la situation devant laquelle nous nous trouvons : le Monopartisme Compétitif.  L’effacement du système proportionnel en a favorisé la consolidation.   

Et, en l’absence de vraie alternative, on comprend les phénomènes de l’antipolitique, du « grillismo » : malgré leurs déclarations, ils finissent par faire partie intégrante du régime politique et du même désolant panorama que j’ai essayé de décrire brièvement.


Ces phénomènes sont donc une autre forme d’anesthésie, une tentative de brider quelque type de réaction que ce soit, même celles venant des mêmes couches sociales
.

DL : C’est un fait qu’il manque aujourd’hui une force politique organisée et structurée qui s’oppose à la manipulation idéologique et historiographique et au monopartisme compétitif qui règnent aujourd’hui. S’avèrent ainsi incontestés la domination et l’hégémonie de la bourgeoisie monopolistique ainsi que la contre-révolution néo-libériste et pro-impérialiste dont j’ai déjà parlé.

Un mouvement communiste serait nécessaire justement pour les questions de fond qui envahissent l’Italie et le monde entier. Pourquoi dans notre pays le mouvement communiste vit-il une crise aussi profonde ?

DL : À partir de 1989 on a assisté à une vitalité nouvelle des forces conservatrices et réactionnaires et cette vitalité s’est manifestée aussi en Italie. Cela ne doit pas nous étonner. C’est autre chose qui doit susciter notre questionnement : pourquoi dans notre pays cette offensive contre-révolutionnaire a-t-elle trouvé une aussi mince résistance, voire pas de résistance du tout et dans certains cas, comme je l’ai déjà dit, elle a même pu bénéficier d’un encouragement de la part de ceux qui devaient constituer la gauche ?

À partir de 1989, à gauche aussi on a commencé à dire que le communisme était mort. A propos de ce mot d’ordre, qui revient sans cesse, je voudrais faire quelques considérations en tant qu’historien et en tant que philosophe. Il se présente comme quelque chose de nouveau mais en réalité il est assez vieux : le communisme a toujours été déclaré mort, tout au long de son histoire ; on pourrait même dire que le communisme a été déclaré mort avant même sa naissance.

Il ne s’agit pas d’un paradoxe ou d’un mot d’esprit. Voyons ce qui se passe en 1917 : la Révolution d’octobre n’a pas encore éclaté, par contre le carnage de la première guerre mondiale fait rage. C’est justement cette année-là qu’un philosophe italien de stature internationale, Benedetto Croce, publie un livre intitulé Matérialisme historique et économie marxiste.  La préface s’empresse de déclarer immédiatement que le marxisme et le socialisme sont morts. Le raisonnement est simple : Marx avait prévu et invoqué la lutte de classe prolétaire contre la bourgeoisie et le capitalisme, mais où était à ce moment-là la lutte de classe ? Les prolétaires s’égorgeaient entre eux. À la place de la lutte de classe on assistait à la lutte entre les Etats, entre les nations qui s’affrontaient sur le champ de bataille. Et, donc, la mort du marxisme et du socialisme étaient sous les yeux du monde entier. C’est-à-dire que, avant même que n’émerge et ne se développe le mouvement communiste proprement dit, qui verra son acte de naissance dans la Révolution d’octobre et ensuite avec la fondation de l’Internationale communiste, avant même tout cela ce mouvement avait déjà été déclaré mort, par les soins de Benedetto Croce. Nous savons aujourd’hui, après coup, que la dispute pour l’hégémonie et la guerre impérialiste, considérées par Croce comme un fait immuable, ont constitué le point de départ de la Révolution d’octobre, qui s’est imposée justement dans la lutte contre le carnage provoqué par le système capitaliste et impérialiste. C’est ainsi qu’a commencé le mouvement communiste. Et les déclarations de mort se sont succédées…Pendant que dans la Russie soviétique était introduite la NEP, de nombreux journaux européens et états-uniens et des intellectuels de premier plan et d’éminents hommes politiques ont opiné : voilà, il n’y a plus de collectivisation totale des moyens de productions, qui avait été proposée et sollicitée par Karl Marx ; même Lénine a été obligé de prendre acte de la nécessité du virage ; donc le communisme est mort. Il suffit de lire quelque livre d’histoire un peu plus fouillé que les manuels consensuels pour réaliser combien est récurent le mot d’ordre dont nous discutons. Ceux qui continuent à affirmer que le communisme est mort, en croyant annoncer quelque chose de nouveau, ne se rendent pas compte, à cause de leur ignorance historique ou par leur adhésion acritique ou leur soumission à l’idéologie dominante, qu’ils sont tout simplement en train de répéter un slogan récurrent dans l’histoire de la lutte de la bourgeoisie et de l’impérialisme contre le mouvement communiste.

Sur ce point on pourrait quasiment conclure par une boutade : il y a un proverbe selon lequel l’individu considéré comme mort, et dont on prononce l’éloge funèbre alors qu’il est encore vivant, est destiné à embrasser la longévité. Si ce proverbe devait valoir aussi pour les mouvements politiques, ceux qui se réclament du communisme peuvent avoir toute confiance dans l’avenir.


Partant du présupposé qu’il y ait une nécessité sociale et historique en faveur d’une nouvelle vague révolutionnaire et que la renaissance d’un Parti Communiste soit absolument nécessaire, quelles sont les caractéristiques qu’il devrait avoir, quels sont les pas à accomplir, et qui devrait les accomplir et de quelle manière ?

DL : il faut distinguer la dimension idéologico-politique de celle organisationnelle. Je me concentrerai sur la première. Que signifie donc parler de mort du communisme, quand nous nous trouvons face à une situation dans laquelle la guerre est revenue à l’ordre du jour, et quand s’aggrave de jour en jour le danger d’un conflit à vaste échelle ?  Oui, jusqu’à présent nous avons assisté et nous assistons encore à des guerres de type colonial classique : elles ont lieu alors qu’une puissance armée jusqu’aux dents et avec une nette supériorité technologique et guerrière se déchaîne contre un pays, ou contre un peuple, qui ne peut opposer aucune résistance. Sont des guerres coloniales, par exemple,  celle que l’OTAN a lancé contre la Yougoslavie en 1999, les diverses guerres du Golfe, la guerre contre l’Afghanistan. Sans parler de la guerre interminable, la plus infâme de toutes, qui continue à faire rage contre le peuple palestinien.   

Mais aujourd’hui les grands organes d’information internationaux observent qu’existe le danger concret de guerre à vaste échelle : celle qui ferait suite à l’agression déchaînée par les Etats-Unis et Israël contre l’Iran. Nous ne savons pas quels pourraient en être les développements et les complications internationales. Et surtout, nous ne devons pas perdre de vue la guerre (pour le moment froide) que les USA commencent à mener contre la République Populaire de Chine : il faut être très  provincial pour ne pas réaliser cela. Nous nous trouvons face à une situation qui rend urgent le devoir de lutter contre l’impérialisme et sa politique d’agression et de guerre, et cela nous ramène évidemment à l’histoire du mouvement communiste.

L’autre élément don nous devons tenir compte est la crise économique. Qui ne se souvient des discours triomphaux, selon lesquels le capitalisme avait désormais dépassé ses crises périodiques, ces crises dont Marx avait parlé ? Et même -nous assurait-on- devait-on parler non seulement de fin de la crise mais carrément de fin de l’histoire. À présent au contraire, la crise du capitalisme est sous nos yeux et nombreux sont ceux qui pensent qu’elle est destinée à durer ; il n’est pas facile de prédire ses développements, mais il ne s’agit certes pas d’un phénomène purement contingent.

Donc, claire est la permanence des problèmes, des questions centrales qui sont à l’origine du mouvement politique communiste.

Venons en maintenant au second aspect ; que signifie parler de fin du communisme quand nous voyons un pays comme la Chine, qui représente un cinquième de la population mondiale, être dirigée par un parti communiste ? Nous pouvons et nous devons discuter les choix politiques des groupes dirigeants, mais on ne peut pas ne pas avoir d’admiration pour l’ascension prodigieuse d’un pays aux dimensions continentales qui libère de la faim des centaines de millions de personnes et qui en même temps change en profondeur (dans un sens défavorable à l’impérialisme) la géographie politique du monde.

En ce point il est nécessaire de se poser une question : quel a été le contenu politique central du 20ème siècle ? J’ai déjà parlé des trois mouvements d’émancipation qui caractérisent l’histoire du 20ème siècle.  Arrêtons-nous sur ce qui a eu le développement planétaire le plus ample : tout le 20ème siècle est traversé par de gigantesques luttes d’émancipation, menées par des peuples coloniaux ou menacés de subir l’assujettissement colonial : qu’on pense à la Chine, au Vietnam, à Cuba, à l’Union Soviétique même qui, dans la lutte contre la tentative hitlérienne de créer un empire colonial en Europe orientale précisément, a du mener la Grande guerre patriotique. Ce gigantesque processus s’est-il évanoui au 21ème siècle, dans le siècle où nous vivons ? Non, il continue. Mais il y a du nouveau. A part des cas tragiques, comme celui du peuple palestinien qui est contraint à subir le colonialisme dans sa forme classique et la plus brutale, dans les autres pays la lutte anti-coloniale est passée de la phase proprement politico-militaire à la phase politico-économique. Ces pays essaient de s’assurer une indépendance qui n’est plus seulement politique mais aussi économique ; ils sont donc engagés à rompre le monopole technologique que les Etats-Unis et l’impérialisme avaient cru conquérir une fois pour toutes. En d’autres termes, nous nous trouvons devant la continuation de la lutte contre le colonialisme et l’impérialisme qui a constitué le contenu principal du 20ème siècle. Et comme dans le siècle désormais passé où ce sont des partis communistes qui ont stimulé et dirigé ce mouvement, ainsi voyons-nous aujourd’hui des pays comme la Chine, le Vietnam ou Cuba guider au 21ème siècle cette nouvelle phase du processus d’émancipation anticolonial. Ce n’est certes pas un hasard si ces trois pays sont dirigés par des partis communistes. Ceux qui déclarent mort le mouvement communiste, et pensent même dire ainsi une chose évidente, ne se rendent pas compte qu’ils répètent une idiotie macroscopique.


Donc les conditions objectives matérielles existent pour une relance même en Italie d’un Parti Communiste de cadres et avec une ligne de masse ?

DL : Je crois vraiment que oui, j’en suis même convaincu : on ne voit pas pourquoi l’Italie devrait être une anomalie par rapport au cadre international. S’il est vrai  qu’en Europe orientale entre 1989 et 1991 le mouvement communiste a subi une défaite sévère, dont il faut évidemment prendre acte et tenir compte, il est aussi vrai que la situation mondiale dans son ensemble présente un cadre passablement plus varié et décisivement plus encourageant. Par exemple, je reviens d’un voyage au Portugal, où j’ai eu l’occasion d’apprécier la présence du Parti Communiste. Il est clair qu’en Italie nous avons une grande tradition communiste derrière nous et il n’y a aucune raison de ne pas s’en réapproprier, de façon certes critique. Je crois qu’il existe aussi les présupposés non seulement idéaux mais aussi politiques pour mettre fin au fractionnement des forces communistes. En circulant dans notre pays, pour des manifestations culturelles plus encore que politiques, j’ai noté que le potentiel communiste est réel. Les communistes sont simplement fragmentés en diverses organisations, parfois même en petits cercles : il faut retrousser ses manches et se mettre au travail pour l’unité, en s’appuyant en premier lieu sur les forces communistes qui sont présentes déjà de façon plus ou moins organisée au niveau national. Je pense à L’Ernesto, qui agit dans le cadre de Rifondazione Comunista, et au PdCI (Partito dei Comunisti italiani, NdT): en s’unissant, ces deux forces devraient être en mesure de lancer un signal aux cercles communistes diffus sur le territoire national, une invitation à abandonner la résignation et le sectarisme pour se mettre au travail afin de concrétiser les idées et un projet communistes.

 

Donc ce qui empêche la construction d’un Parti Communiste unique en Italie est à votre avis cette fragmentation, cette fatigue pour affronter à nouveau des luttes que nombre de camarades ont déjà faites ?

DL : En Italie se ressent le poids d’une situation particulière : l’action négative d’un parti, celui de Rifondazione comunista, longtemps conduit par des dirigeants avec une vision substantiellement anti-communiste, des dirigeants qui se sont employés activement à liquider l’héritage de la tradition communiste dans le monde et en Italie. Il est clair que nous devons nous libérer de cette phase tragique et grotesque de l’histoire que nous avons derrière nous ; de ce point de vue la reconstruction du Parti est non seulement un devoir organisationnel, mais c’est un devoir en premier lieu théorique et culturel. Je crois que ces problèmes peuvent être affrontés et résolus positivement.


Nous sommes aujourd’hui dans une situation dans laquelle nous avons assisté à un changement du point de vue même culturel. Tandis qu’au 20ème siècle, l’hégémonie culturelle était l’apanage du mouvement communiste, aujourd’hui le terme communiste est vécu presque avec embarras si ce n’est avec une honte manifeste, jusqu’à en arriver aux déclarations de Bertinotti sur l’imprononçable du terme communiste ou sur la réduction de sa signification, dans la meilleure des hypothèses, à quelque chose de purement culturel. Comment en est-on arrivé là et comment pouvons-nous nous libérer de tout cela ?

DL : Le terme communisme serait-il imprononçable ?  En tant qu’historien je dois tout de suite observer qu’alors nous devrions renoncer aux termes qui servent de référence aux mouvements politiques actuels en général. Comment s’appelait aux USA le parti  qui a défendu jusqu’au bout l’institution de l’esclavage des Noirs ? Il s’appelait Parti Démocrate. Et comment s’appelait, encore aux USA, le parti qui, même après l’abolition formelle de l’esclavage, a défendu le régime de la suprématie blanche, la ségrégation raciale, le lynchage des Noirs organisé comme torture lente et interminable et comme spectacle de masse ? Il s’appelait, encore une fois, Parti Démocrate.  Oui, les champions de l’esclavage et du racisme le plus honteux ont fait profession de démocratie. Devrions-nous conclure que « démocratie » est imprononçable ? Penser que le terme démocratie a une histoire plus belle, plus lisse, plus immaculée, que le terme communisme signifie ne rien connaître de l’histoire. Ce que j’ai dit à propos du terme démocratie pourrait être tranquillement repris pour d’autres termes qui sont une part essentielle du patrimoine de la gauche. Comment s’appelait le parti d’Hitler ? Il s’appelait Parti national-socialiste : doit-on aussi considérer le terme socialiste comme tabou ? Pour être exacts, le parti d’Hitler s’appelait Parti national-socialiste des ouvriers allemands. Serait-il alors inconvenant et inacceptable de faire référence aux ouvriers et à la classe ouvrière. Aucun mot ne peut exhiber le statut de la pureté. Hitler et Mussolini prétendaient être les promoteurs et protagonistes d’une révolution ; voici un autre terme qui, dans la logique de Bertinotti, devrait se révéler imprononçable.

En réalité, ces propos sur l’imprononçabillité du terme « communisme » présuppose non seulement une totale subalternité par rapport à l’idéologie dominante mais aussi une incapacité de jugement historique et politique. Pour clarifier ce dernier point je prendrai appui sur une comparaison que j’ai illustrée dans mon livre Controstoria del liberalismo (Contre histoire de la démocratie, NdT). Dans les années trente du 19ème siècle deux illustres personnalités françaises visitent les USA. L’un est Alexis de Tocqueville, le grand théoricien libéral ; l’autre Victor Schoelcher, celui qui, après la révolution de février 1848, abolira définitivement l’esclavage dans les colonies françaises. Tous deux visitent les USA dans la même période mais indépendamment l’un de l’autre. Ils constatent les mêmes phénomènes : le gouvernement de la loi et la démocratie sont en vigueur dans la communauté blanche ; mais les Noirs subissent l’esclavage et une oppression féroce, pendant que les Peaux-rouges sont progressivement et systématiquement effacés de la surface de la terre. Au moment de conclure, dès le titre de son livre (La démocratie en Amérique), Tocqueville parle des USA comme d’un pays authentiquement démocratique, et même comme du pays le plus démocratique au monde ; Schoelcher par contre voit les USA comme le pays où fait rage le despotisme le plus féroce. Qui des deux a raison ?

Imaginons qu’au 20ème siècle Tocqueville revenant et Schoelcher revenant aient fait le tour du monde. Le premier aurait fini par célébrer le gouvernement de la loi et la démocratie en vigueur aux USA et dans le « monde libre » et considérer comme peu importantes l’oppression et les pratiques génocidaires imposées par Washington et par le « monde libre » dans les colonies et semi colonies (en Algérie, au Kenya, en Amérique du Sud etc.), l’assassinat systématique de centaines de milliers de communistes organisé par la CIA dans un pays comme l’Indonésie, la discrimination, l’humiliation et l’oppression infligées jusque dans la métropole capitaliste et « démocratique » aux dépens  des peuples d’origine coloniale (les Noirs aux USA, les Algériens en France etc.). Schoelcher revenant aurait par contre concentré son attention justement sur tout cela et aurait conclu que c’était le soi-disant « monde libre » qui exerçait le pire despotisme. On comprend bien que l’idéologie dominante s’identifie sans réserve avec le Tocqueville proprement dit et avec le Tocqueville revenant. Le sort réservé aux peuples coloniaux et d’origine coloniale ne compte pas !

Je répète, contre cette vision, ce que j’ai déjà dit : les communistes doivent savoir regarder de façon autocritique leur histoire mais n’ont pas à avoir honte et ne doivent pas se laisser aller à l’autophobie ; c’est le mouvement communiste qui a mis fin aux horreurs qui ont caractérisé la tradition coloniale (qui a débouché ensuite dans l’horreur du Troisième Reich, dans l’horreur du régime qui a subi sa première et décisive défaite grâce à l’Union Soviétique).

 

Nous pouvons donc dire que la voie pour la reconstruction du Parti communiste passe inévitablement par le choix de se réapproprier ce qui a constitué ses propres racines, ce qui a été l’orgueil communiste et aussi le langage qui en fait partie ?

DL : Cela ne fait pas de doute. Cette réappropriation doit être totalement critique, mais cette attitude non plus n’est pas une nouveauté. Quand Lénine a lancé le mouvement communiste, il s’est d’une part relié à la tradition socialiste précédente, mais il a su d’autre part réinterpréter cette tradition dans un sens critique, en gardant à l’esprit les développements de l’histoire de son époque. De nos jours il ne s’agit en aucune manière d’éviter un bilan autocritique, qui s’impose absolument. Mais ceci n’a rien à voir avec l’acceptation du cadre manichéen proposé ou imposé par l’idéologie dominante. Ce cadre ne correspond en aucune manière à la vérité historique mais seulement au besoin politique et idéologique des classes dominantes et exploitantes de faire taire toute opposition de poids.


Donc, pratiquement comment devrions-nous travailler pour redonner à la classe ouvrière un Parti Communiste qui soit à la hauteur des thèmes et de l’affrontement de classe ? Comment pouvons-nous avoir un rapport fécond avec les citoyens italiens ?

DL : Le modèle du Parti communiste élaboré en particulier par Lénine me semble rester valide ; évidemment, il faut tenir compte que son Que faire ?  se référait à la Russie tsariste et donc aussi aux conditions de clandestinité dans lesquelles le parti était contraint d’évoluer. Dans tous les cas, il s’agit de construire un parti, qui ne soit pas un parti d’opinion et qui ne se caractérise pas par le culte de la personnalité, comme cela a été longtemps le cas de Rifondazione Comunista. Il faut un parti capable de construire un savoir collectif alternatif aux manipulations de l’idéologie dominante, un parti qui doit savoir être présent dans les lieux du conflit et doit savoir aussi, quotidiennement, construire une alternative à la fois sur le plan idéologique et sur celui de l’organisation politique.

Je voudrais conclure avec deux observations. La première : l’exemple de la Lega (Ligue du Nord, parti xénophobe et sécessionniste de Umberto Bossi, NdT) (un parti qui a des caractères réactionnaires et qui nous met en présence de scénarios très inquiétants) démontre qu’était peureusement erronée la vision selon laquelle il n’y avait plus de place pour un parti enraciné dans le territoire et sur le lieu du conflit.

La seconde observation me ramène exactement au début de notre entretien, où je rappelais l’enseignement de Togliatti concernant la question méridionale comme une question nationale. Aujourd’hui une constatation amère s’impose : le défaut de solution de la question méridionale est en train de mettre en crise, ou risque de mettre en crise, l’unité nationale de notre pays : dans un pays caractérisé par de forts déséquilibres régionaux, le démantèlement définitif de l’Etat social passe à travers la liquidation de l’Etat national et de l’unité nationale. Le parti communiste que nous sommes appelés à reconstruire en Italie fera la démonstration de son internationalisme concret dans la mesure, aussi, où il saura affronter et résoudre la question nationale.  Adhérer aux mouvements sécessionnistes ou même seulement ne pas les combattre jusqu’au fond signifierait rompre avec la meilleure tradition communiste. Il faut toujours garder à l’esprit la leçon de la Résistance : le Parti communiste est devenu un fort parti de masse dans la mesure où il a su relier la lutte sociale et la lutte nationale, interpréter les besoins des classes populaires et en même temps prendre la direction d’un mouvement qui luttait pour sauver l’Italie.  

 

Interview publiée le 24 novembre 2010 sur L’Ernesto on line
http://www.lernesto.it/index.aspx?m=77&f=2&IDArticolo=19905  

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Toutes les notes de bas de page ont été écrites, pour la version française de cette interview, par Stefano G. Azzarà (s.azzara@uniurb.it), historien de la philosophie à l’université d’Urbino (Italie) http://materialismostorico.blogspot.com/.

 

[1] Beppe Grillo : acteur comique très connu en Italie. Engagé à l’époque dans une polémique avec le PSI de Bettino Craxi qui imposa son exclusion de la télévision publique, il est maintenant leader d’un mouvement («5 Stelle », 5 étoiles) aux allures qualunquistes (poujadistes, NdT), qui invite au boycott des partis et des institutions et en appelle à une forme peu probable de démocratie directe corrélée à Internet. Il faut cependant préciser que son mouvement a une grande audience surtout chez les lecteurs qui votaient autrefois pour les partis communistes et pour la gauche radicale ; ces électeurs se sont tournés vers Grillo, déçus par la maigre autonomie de ces partis et leur participation malheureuse au gouvernement Prodi (« ils sont tous pareils »).

[2] Nicola -Nichi- Vendola : est né et a grandi dans le PCI, il est proche des positions organisationnelles de la gauche de Pietro Ingrao, et a été un des principaux leaders du PRC. Fervent partisan de la méthode des primaires, il a été élu président de la Région Puglia où il exerce à présent son deuxième mandat. Battu dans la course au secrétariat du PRC, il a fondé un parti personnel, Sinistra Ecologia e Libertà (Gauche, Ecologie et Liberté). Toujours par la méthode des primaires, il vise désormais le remodelage, dans une perspective plus radicale, de la gauche modérée italienne : il a lancé à cet effet sa propre candidature comme président du Conseil, en concurrence avec les candidats du Partito Democratico. Héritier de Fausto Bertinotti, il est aussi le théoricien d’un populisme rhétorique de gauche, de veine soi-disant poético-littéraire.

[3] Fausto Bertinotti : lié dans sa jeunesse à la gauche socialiste de Riccardo Lombardi, puis leader de l’aile gauche de la CGIL (équivalent à peu près de la CGT française, NdT), il a été « inscrit » comme secrétaire du PRC (Partito della Rifondazione Comunista) par le vieux leader communiste Armando Cossutta. Il a dirigé Rifondazione pendant plus de 10 ans, lui donnant une notable visibilité médiatique et une force électorale. Mais il a été aussi le principal fauteur de sa dé-communistisation et mutation en un parti de gauche radicale. Après avoir lié le destin du PRC au mouvement no-global et au radicalisme le plus poussé, il a en 2005 imposé un virage du genre épingle à cheveu, en amenant son propre parti dans le gouvernement Prodi et en acceptant la présidence de la Chambre. Ceci n’a pas été accepté par les électeurs qui, aux élections de 2008, ont bruyamment rejeté la coalition de la gauche radicale.

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=22606

 

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 09:16
illustration « Remèdes pour les crises de panique »
http://www.pipelette.com/bien-etre/sante/psychologie/remedes-pour-les-crises-de-panique.html

 

 

 

Il y a quelques mois, en plein milieu d’une très grave crise financière, l’Islande apparaissait bien isolée et on pouvait se demander s’il n’aurait pas mieux valu qu’elle fasse partie de la zone euro. Mais quelques mois après, c’est l’inverse qui semble vrai, comme le souligne Courrier International.


Irlande vs Islande


Voici deux pays qui ont connu une énorme bulle financière dont l’explosion a provoqué un cataclysme économique aboutissant à une réduction d’environ 10% du PIB. Mais la réaction des deux pays a été très différente, en partie du fait de l’appartenance de l’Irlande à la zone euro alors que l’Islande a conservé sa monnaie. Bien sûr, il serait hasardeux de conclure que cette seule différence monétaire explique les différences entre les deux pays, mais il y a des leçons à en tirer.

La première différence est le traitement du système bancaire. L’Islande a laissé tomber les banques et ne les a donc pas renflouées, économisant des sommes gigantesques par rapport à l’Irlande qui a consacré 19% de son PIB aux aides au secteur bancaire uniquement cette année. Résultat, le déficit sera de 6% en 2010 en Islande, contre le double hors renflouement en Irlande. Mieux, ladévaluation de la couronne islandaise de 30% a relancé la croissance et les exportations.

 

Leçons et comparaison

 

Bien sûr, le cas de l’Islande restera unique car un défaut de ce petit pays ne risquerait pas de déséquilibrer l’ordre financier mondial. Cependant, Paul Krugman soutient que le fait de ne pas être dans l’euro l’a grandement aidée : « elle a fortement dévalué sa monnaie et imposé un contrôle des capitaux. Il s’est alors passé quelque chose d’étrange : bien qu’elle ait traversé la pire crise financière de l’Histoire, elle a été bien moins lourdement sanctionnée que d’autres nations ».

La raison est assez simple : la capacité à rembourser les dettes accumulées est cruciale dans le jugement des marchés. Or la croissance est essentielle pour permettre à un pays d’honorer ses engagements et il se trouve qu’une dévaluation permet de relancer la croissance. C’est pourquoi les marchés peuvent préférer un pays qui dévalue plutôt qu’à des pays qui s’enferrent dans des politiques déflationnistes qui alourdissent le poids de la dette et hypothèquent ainsi leur capacité de remboursement.

Il y a quelques mois, le cas de l’Islande semblait désespéré et seule une aide de la zone euro paraissait pouvoir le sauver. Aujourd’hui, le petit pays volcanique montre que le fait de ne pas faire partie de la monnaie unique était peut-être finalement un avantage…

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 04:47


Paris, le 29 décembre 2010

Madame Alliot-Marie

Ministre d’État

Ministre des Affaires étrangères

37, Quai d’Orsay

75007 Paris

 

 

Madame le Ministre des Affaires Étrangères,

A l’Assemblée nationale, le 22 décembre dernier, vous avez répondu à la question du député Hervé de Charrette, qui vous interrogeait sur l’inaction de l’Union européenne au Proche-Orient. L’ancien ministre y soulignait à juste titre que cette situation était plus que choquante, eu égard aux déclarations faites par cette dernière, notamment la déclaration du Conseil des ministres des Affaires étrangères 8 décembre 2009.

1. Dans votre réponse, vous avez affirmé qu’il n’était pas possible « pour des raisons de stabilité régionale » de rester sur l’échec actuel. Certes, la question de la stabilité est majeure mais ne pensez-vous pas que cette instabilité régionale est la conséquence d’une politique et des complicités dont celle-ci bénéficie et non pas un fait en soi ? Quelle résulte du refus obstiné de l’État d’Israël d’appliquer les résolutions pertinentes des Nations unies sur les conflits israélo-palestinien et israélo-arabe ? Et n’estimez-vous pas que les Palestiniens n’en peuvent plus de cette injustice qui les frappe – et la société israélienne par ricochet – depuis plus de 40 ans ? L’instabilité régionale est fruit de la complaisance de la « communauté internationale » à l’égard de cette injustice, de son refus d’imposer fermement le droit à Israël aussi.

Vous agissez et vous sanctionnez quand il s’agit de la Côte d’Ivoire, par exemple. Mais quand il s’agit de l’État d’Israël, qui pourtant piétine chaque jour les décisions de l’ONU, le mot sanction – et plus encore la chose – disparaît de votre vocabulaire.

Pis : comme ministre de la Justice et Garde des Sceaux vous avez fait envoyer, début 2010 aux Parquets, une directive exigeant qu’ils poursuivent celles et ceux de nos concitoyens qui - devant l’inaction de la communauté internationale, de l’Union européenne et de votre gouvernement - ont décidé de recourir au boycott citoyen des produits israéliens, comme leurs aînés l’avaient fait contre l’Afrique du Sud de l’apartheid. Vous avez même inventé un « boycott des produits casher », dont je vous mets au défi d’apporter la moindre preuve de l’existence dans notre pays, pour leur appliquer l’article 24 alinéa 8 de la Loi du 29 juillet 1881 réprimant la « provocation publique à la discrimination » : un tract distribué ou un autocollant apposé pourrait leur coûter, comme dans la plus sinistre des dictatures, trois ans de prison ferme, 45 000 euros d’amende et, pour les fonctionnaires, la radiation à vie.

Bref, au lieu de sanctionner Israël pour ses violations permanentes du droit international, vous sanctionnez ceux qui appellent au respect de ce droit et à la fin de l’impunité d’Israël. C’est le monde à l’envers : vous traitez comme des criminels celles et ceux qui veulent le droit et protégez comme des innocents les responsables – dixit le rapport Goldstone – de « crimes de guerre, voire contre l’Humanité ».

2. Toujours dans votre réponse du 22 décembre, vous évitez en revanche soigneusement d’informer la représentation nationale d’un aspect majeur du Conseil des Affaires générales de l’Union européenne tenu le 13 décembre dernier : à savoir que celui-ci se proposait, « le moment venu », de reconnaître l’existence d’un Etat de Palestine.

Or ce serait un acte politique majeur, de nature à débloquer une situation d’impasse qui peut, à tout moment, menacer gravement la paix mondiale. Reconnaître de facto et de jure un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale et contribuer à ce qu’il soit bientôt accueilli au sein des Nations unies, comme l’a envisagé le président américain Barack Obama dans son discours à la dernière Assemblée générale de l’organisation, voilà une décision que peut prendre sans tarder l’Union européenne. Car le « moment » n’est pas à venir : il est venu.

Au lieu d’agir, vous qui vous réclamez du gaullisme vous plaignez de n’être pas assez associée à la stratégie américaine, laquelle, c’est l’évidence, est paralysée devant l’intransigeance des dirigeants israéliens. Mais qui vous empêche de peser de tout votre poids en reconnaissant immédiatement l’État de Palestine ? Personne ! Qui donc pourrait empêcher l’Union européenne de faire ainsi bouger les lignes ? Personne !

Eh bien, c’est ce que je vous demande de faire, Madame le Ministre.

Je demande que la France déclare solennellement et officiellement reconnaître l’État de Palestine et entraîne les autres membres de l’Union à agir de même, comme le font en nombre grandissant des États du continent latino-américain, et ce sur la base des paramètres connus, et rappelés ici, conformes au droit international.

Pourquoi l’Union européenne devrait-elle se placer à la remorque des États-Unis et se rendre dépendante de leur crise stratégique ? Elle peut, au contraire, marquer de son empreinte la politique mondiale. Elle le doit.

Et je vous demande instamment, par cette lettre ouverte, de faire dès aujourd’hui : que la France reconnaisse l’État de Palestine dans les frontières d’avant la guerre de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale : et qu’elle contribue décisivement, comme membre permanent du Conseil de sécurité son admission comme membre de plein droit par l’Assemblée générale des Nations unies.

Je vous prie de croire, Madame le Ministre, en l’expression de mes sentiments respectueux. 

 

Jean-Claude Lefort

Président de l’AFPS

Député honoraire

 -- 
Association France-Palestine Solidarité (AFPS)
21 ter Rue Voltaire 75011 Paris
Tél: 00.33.1.43.72.15.79
Fax: 00.33.9.56.03.15.79
afps@france-palestine.org
www.france-palestine.org
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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 06:03
27 décembre 2010
Journal de bord d’un certain Hugo Chavez
Thierry DERONNE
En 2010 le Venezuela a remporté de nombreuses victoires dans sa transformation structurelle : la démocratie participative vient d’être renforcée par de nouvelles lois qui multiplient le pouvoir des conseils communaux et des communes dans l’État ; la loi sur l’université, autre exemple, resserre ses liens avec ces organisations citoyennes. La CEPAL, organisme de l’ONU qui mesure les progrès économiques et sociaux en Amérique Latine, a fait l’éloge en novembre du Venezuela “en tête, avec l’Argentine, le Brésil et la Bolivie, de la réduction de l’inégalité et de la pauvreté pour les dix dernières années”.

Ces derniers mois le gouvernement bolivarien a récupéré des entreprises immobilières aux mains de mafias qui escroquaient la classe moyenne, indemnisé leurs victimes, nationalisé au bénéfice des travailleurs et des usagers des entreprises ou des banques pratiquant la fraude. Les récentes inondations qui ont privé de toit des dizaines de milliers de familles donnent un coup de fouet à la politique du logement et à la réforme agraire (24000 hectares remis aux petits producteurs du Zulia en décembre) tandis que Hugo Chavez demande aux révolutionnaires de se “radicaliser à gauche et de travailler au sein du peuple, dans la rue, dans les quartiers, main dans la main”.

Les grands groupes médiatiques (les propriétaires de El Pais, du Monde, de Libération, etc..) ont occulté cette transformation, pour ne parler que d’un article de la Constitution qui permet de décréter des mesures d’urgence en matière économique et sociale …preuve de la “dictature”. Déjà, en 2007, lorsque le président Hugo Chavez avait usé du même article, le choeur médiatique avait martelé la même interprétation. Un simple suivi montre pourtant que les décrets de cette époque ne visaient qu’à accélérer le développement économique et social (nationalisations de l’électricité, sidérurgie, cimenterie, etc..). * Comptons sur les mêmes journalistes pour éviter tout suivi sur les mesures à venir… Nous offrons par contraste quelques pages du “journal de bord” d’um certain Hugo Chavez.

Thierry Deronne

par Hugo Chavez, 20 décembre 2010

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Le Ministre Loyo vient de m’informer qu’il est sur place avec le Commandant Général de l’Armée, avec les institutions, l’Institut des Terres, les organismes de sécurité de l’État Bolivarien. A midi selon ce rapport il restait encore sept grands domaines (latifundios) auxquels ils n’avaient pu arriver à cause des inondations, de l’état des voies d’accès, nous avons mis des hélicoptères, toute une armée civique et militaire en action, parce que là-bas les grands propriétaires se vantent d’être armés et d’avoir l’appui des paramilitaires, et j’ai dit aux généraux, qu’ils les dégainent leurs armes, s’ils le font nous nous défendrons, sur un pied d’égalité, non ? Ils menacent de mort les fonctionnaires de l’Institut des Terres, c’est une zone d’extrême pauvreté, et ce qui abonde au sud du Lac de Maracaibo dans ces planatations de bananes, aujourd’hui inondées pour la plupart, c’est l’esclavage, même pas le capitalisme, non, l’esclavage.

S’il y a un point pour lequel on peut remercier les pluies et les inondations, c’est qu’elles font affleurer le réel. Comme les eaux en crue des rivières du llano, comme le chante “El Cubiro”, Adàn connaît cette chanson, comment dit-elle encore ? Voguant, voguant sur le fleuve.. Comme dit “El Cubiro”, lorsqu’il entre en crue le fleuve réveille des paysages endormis, l’eau qui monte réveille les oiseaux guacharacas, les serpents fuient leurs cavités, même le caïman doit se secouer quand le fleuve Arauca déborde ; Les crues nous ont permis d’observer ce que parfois nous ne voyons plus, ce à côté de quoi nous passons sans le voir, soit parce que nous ne voulons pas nous rendre compte, soit parce que cela nous est difficile. En survolant en hélicoptère les grandes inondations de Tucacas, de Chichiriviche par exemple, on se rend compte très vite, que ce qui est inondé ce sont les quartiers pauvres ; les riches ont érigé leurs talus, ont élevé le niveau des terres avec des machines, ils ont fait de l’urbanisme, n’est-ce pas ce que disent les ingénieurs ? De l’urbanisme.

Mais les pauvres ont dressé leurs baraques sans urbanisme, là, au niveau de la terre, parfois sous le niveau de la mer comme à Higuerote, où la mer surpasse le niveau des quartiers. Nous avons parcouru la côte jusqu’au cap Codera, cela faisait des années que je ne volais pas là-bas, depuis la tragédie de Vargas.

Onze ans que je ne faisais pas ce parcours en hélicoptère, pour voir tous les villages de la côte, Cabo Codera, c’est la limite de Miranda avec Vargas, n’est-ce pas ? Les zones pauvres inondées, au coeur du village, c’est là où vivent les travailleurs qui servent dans les hôtels de luxe, les femmes et les hommes avec l’eau jusqu’à la poitrine, les femmes portent les enfants, les hôtels de luxe restés intacts.

Au sud du Lac de Maracaibo quelque chose d’étrange s’est produit, j’ai dit “le peuple a marqué un point”. En fait il a tout perdu parce que le fleuve a inondé tous les pauvres, mais le latifundio d’un riche, a été inondé aussi. J’ai demandé au maire “dis donc, c’est bizarre que ce grand domaine soit inondé aussi”. Il m’a dit : “non, c’est parce que nous avons ouvert un canal pour y évacuer l’eau , parce que les riches creusent des canaux pour que l’eau se déverse chez les pauvres”. Tu vois ?

Je fais ces commentaires sur la situation que nous vivons, parce que nous devons faire un effort suprême et nous rendre compte à travers ces petits détails, qui sont gigantesques, de l’extrême inégalité de la distribution de la terre. Quel est le premier des moyens de production ? Le plus important après l’humain, après celui des travailleurs ? La terre. La mère, la pacha mama, la mama pacha, la terre.

Je me rappelle que là-bas dans l’État d’Apure, pendant la saison sèche les latifundistes utilisaient des machines qui ne leur appartenaient pas, les machines du peuple, des machines publiques, comme un payloader appartenant à un conseil municipal ou au gouvernement régional, c’étaient les riches qui les utilisaient.

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Ils emportaient un payloader, je me souviens d’avoir fait arrêter l’un d’eux, et cela m’a causé un problème terrible : j’avais dit aux soldats, ramenez cette machine, ramenez-la à la garnison. C’est qu’ils bouchaient les rivières, le Caño Caribe, ils le bouchaient pour que les indigènes ne puissent naviguer, pour que personne ne puisse naviguer, mais surtout les indigènes, les yaruros, les cuibas. Ils faisaient des bouchons de terre, et je me chargeais de les détruire, j’ai même usé de la dynamite pour en défaire un très dur, “faites-le sauter !”.

De même un jour j’ai fait tirer sur des cadenas épais qu’ils installaient sur les chemins communaux au milieu des terres : “passage interdit”. Comment osent-ils barrer un chemin comunal ? Ah, on ne trouvait plus la clef ? Poum ! Le juge m’a convoqué au tribunal, ils me dénonçaient, ils m’ont surnommé le casse-cadenas, “là-bas il y a un capitaine casse-cadenas”. Mais cette réalité reste vivante, cruellement, dans une grande partie de notre campagne, je parle de l’échelle nationale, pour les paysans, les zones rurales dans les villes, partout.

C’est pourquoi je demande de faire un effort suprême, comme lorsqu’on marche de nuit dans la plaine et qu’il faut aiguiser le regard ou emporter des jumelles spéciales. Comme dans un blindé, lorsqu’il faut ajuster le périscope, à la moindre fumerole, au moindre bruit, même le plus imperceptible.

Nous devons aiguiser à fond notre capacité de percevoir la réalité, ne pas tomber dans l’indifférence, ce qui est un autre extrême : chercher la ligne de moindre résistance pour éviter les conflits, pour ne pas entrer dans le vif du sujet. Non. Nous devons entrer au coeur, au plus profond de notre réalité.

Donc nous avons pris la mesure de récupérer ces grands domaines en application de la Constitution et de la Loi des Terres, trop retardée sur le terrain, vraiment. Une des causes de ce retard est que les mafieux de cette région ont fait assassiner plus de 200 dirigeants paysans. C’est le règne des sicaires, ils en tuent un pour en menacer cent. Ils ont menacé de mort des fonctionnaires civils et des militaires aussi.

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Donc sous la pression d’une situation aussi dure, aussi dramatique, je me suis renseigné et me suis rendu compte que tous les dossiers étaient prêts pour ces premiers 47 latifundios. J’ai envoyé le chef de l’armée, le deuxième chef de l’armée, le troisième chef de l’armée et je leur ai dit : s’il vous faut déménager le Commandement Général sur place, au sud du Lac, hé bien que toute l’armée vénézuélienne se mette en mouvement, avec ses blindés et ses hélicoptères, et les milices paysannes, mais pas sans défense, armées.

Ces mafieux ne peuvent détenir, nous ne pouvons permettre qu’ils détiennent, plus de pouvoir qu’une Révolution.

Si nous permettions que la contre-révolution détienne plus de pouvoir que la révolution, ce jour-là serait notre perte. Le Pouvoir Moral, est le plus grand pouvoir que doit posséder une Révolution.

Eux se sont étiolés, ils n’ont pas de force morale.

Classe inaugurale prononcée à l’Institut Supérieur d’Études Politiques du Parti Socialiste Unifié du Venezuela, Le 17 décembre 2010.

Traduction : Thierry Deronne pour La revolución vive

Source : Blog de Hugo Chavez

* Voir “Chavez déraperait-il ?”, dans l’Huma Dimanche, 1-7 mars 2007 : http://membres.multimania.fr/resoarchives/2007/doc%202007/fevr-mars/HD50_p90.pdf

 

article 12319 du Grandsoir.info
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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 06:57

http://www.ensemble-pour-orgeval.fr/wp-content/uploads/2010/06/conseillers-territoriaux-repartition.jpg

http://www.ensemble-pour-orgeval.fr/?p=10083

 

Collectivités

Démocratie locale : des conseillers territoriaux pour remplacer les conseillers généraux et régionaux (site officiel)

Publié le 17.12.2010

La loi réformant les collectivités territoriales a été publiée au Journal officiel du vendredi 17 décembre 2010.

Dans l’optique d’une réforme de l’architecture institutionnelle locale, il est prévu, tout en maintenant l’existence de la région et du département, de remplacer les conseillers généraux et les conseillers régionaux par un nouveau type d’élu local : le conseiller territorial. Ce conseiller territorial siègera dans l’instance délibérante du département et dans celle de la région. Le conseiller territorial sera élu au scrutin uninominal majoritaire à 2 tours. Il sera renouvelé intégralement tous les 6 ans.

Le tableau qui prévoyait le nombre de conseillers territoriaux par région et par département (3 471 conseillers territoriaux devant remplacer les 5 660 conseillers régionaux et conseillers généraux) a été censuré par le Conseil constitutionnel.

http://www.service-public.fr/actualites/001424.html?xtor=EPR-140

 

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Non à la réforme des collectivités territoriales - Pour le respect de la parité

 

Féministes : militantes politiques, associatives, syndicalistes, élues, nous sommes inquiètes des atteintes grandissantes contre les droits des femmes.



Ainsi, de réformes gouvernementales en réformes gouvernementales, précarité, chômage, et pauvreté se conjuguent de plus en plus au féminin.

Le système de santé et de protection sociale vole en éclat, entraînant de nombreuses fermetures d’établissements hospitaliers publics, de maternités, de centres IVG, sans compter toutes les menaces contre les services publics en général ayant des conséquences lourdes sur la vie des femmes.

A cela s’ajoute un déni démocratique : la réforme des collectivités territoriales qui remet en cause les fondements mêmes de la République.

Pour parfaire le tout, la proposition du mode de scrutin des conseillers territoriaux, contraire à la constitution sur bien des aspects, est une véritable provocation contre l’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités électives, condition indispensable à l’exercice de la démocratie.

Une grande démocratie comme la France, va-t-elle continuer à se distinguer en renonçant aux moyens à mettre en œuvre pour l’application d’une réelle parité après avoir mis des décennies à accorder le droit de vote aux femmes ?

En effet, ces conseillers seraient élus au scrutin majoritaire à un tour pour 80% d’entre eux et par une représentation proportionnelle tronquée pour les 20% restants.

Ce serait un coup terrible contre le pluralisme politique et une régression sans précédent de la parité entre les femmes et les hommes remettant en cause l’article 1 de la constitution française qui stipule « La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ».

Ce projet, s’il devait aboutir, aurait pour conséquence d’exclure les femmes des responsabilités départementales et régionales et remettrait en question la parité des exécutifs régionaux pourtant garantie par la loi de janvier 2007.

Nous refusons qu’il n’y ait que 19,3% de femmes pour 80,7% d’hommes parmi les conseillers territoriaux en 2014, selon des projections réalisées par l’observatoire de la parité entre les hommes et les femmes.

Avec de nombreuses militantes pour le droit à l’égalité des femmes et des hommes, nous nous sommes rassemblées le 12 novembre dernier à la Courneuve en tenant un atelier intitulé « L’égalité, ce n’est pas sorcier ».

Nous nous sommes élevées contre les dangers d’une telle loi qui a pour objectif de casser les lieux institutionnels et démocratiques dont le pays a besoin, et nous avons fait circuler un appel en ce sens dans les réseaux féministes.

Aujourd’hui, il faut amplifier cette mobilisation, car pour nous toutes, la parité politique est un droit chèrement acquis et non encore abouti que nous ne laisserons pas ainsi dépecé. Ensemble, nous avons obtenu le vote d’une loi contre les violences faites aux femmes.

Ensemble, rejetons la réforme des collectivités territoriales, refusons le nouveau mode de scrutin pour les futures régionales. Ensemble, faisons front pour empêcher une telle régression.

Premières signataires :

Marie George Buffet, députée, secrétaire nationale du PCF, Laurence Cohen Conseillère Régionale IDF Responsable nationale « Droits des femmes/féminismes », Nicole Borvo sénatrice, Brigitte Gonthier-Maurin sénatrice, Brigitte Dionnet responsable nationale du PCF, parité, Collette Mô, commission « Droits des femmes/féminisme », Christine Mendelsohn, responsable du Parti de la Gauche européenne et plusieurs responsables nationaux du PCF, conseillers et conseillères régionaux : Lilyane Annequin-Viard, Amandime Carrazoni, Isabelle de Almeida, Cécile Dumas, Martine Gayraud, Karine Jarry, Danielle Lebail, Béatrice Lejarre, Jérôme Marcuccini, Annie Mazet, Martine Perez, Véronique Sandoval Francine Valeyre, Patrice Voir. Christiane Martin, Claudette Breysse , Monique Dental Rupture, Martine Noël CADAC, Nicole Savy LDH,

 

http://www.pcf.fr/spip.php?article4701

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le débat sur les collectivités territoriales n'est pas simplement un débat technique qui n'intéresserait ou ne concernerait que les élus, comme on essaie trop souvent de nous le faire croire. Dans la perspective de la réforme territoriale du Gouvernement, nous pensons au contraire qu'il s'agit d'un débat éminemment politique - probablement l'un des plus importants de la législature - dont les enjeux sont d'une exceptionnelle gravité.

 

Marc Dolez est intervenu, le 18 février à la tribune de l'Assemblée Nationale, pour dénoncer la réforme territoriale voulue par le gouvernement.

Ci-après le texte de son intervention.

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, le débat sur les collectivités territoriales n'est pas simplement un débat technique qui n'intéresserait ou ne concernerait que les élus, comme on essaie trop souvent de nous le faire croire. Dans la perspective de la réforme territoriale du Gouvernement, nous pensons au contraire qu'il s'agit d'un débat éminemment politique - probablement l'un des plus importants de la législature - dont les enjeux sont d'une exceptionnelle gravité.

Sous couvert de procéder à des allégements, à des clarifications, à des simplifications, votre réforme des collectivités territoriales, monsieur le secrétaire d'État, s'attaque aux fondements mêmes de l'organisation républicaine de notre pays, une organisation héritée de la Révolution française et de notre histoire démocratique. Il s'agit en fait d'une offensive sans précédent contre le système français de protection collective et de solidarité républicaine.

Le Gouvernement invoque régulièrement le millefeuille administratif, présentation inexacte et trompeuse. Dans notre organisation territoriale, qui comporte essentiellement six niveaux - communes, regroupements de communes, départements, régions, nation, Europe - le triptyque communes-départements-État est historique, comme l'a brillamment démontré Anicet Le Pors dans un article paru au mois de décembre dernier : il structure politiquement le pays tandis que le triptyque regroupements de communes-régions-Europe est à dominante économique.

Le politique devrait prévaloir sur l'économique.

Mais c'est le choix inverse qu'ont fait le Président de la République et le Gouvernement. Régions et intercommunalités deviennent, avec votre projet, les échelons privilégiés car ils correspondent le mieux à la vision économique libérale, à une mise en concurrence conforme aux dogmes qui guident l'Union européenne.
L'objectif réel de la réforme, comme l'avoue sans détour Nicolas Sarkozy, est « d'adapter notre territoire aux réalités de la mondialisation et de l'économie contemporaine ».

Pour notre part, nous défendons l'axe communes-départements-État parce qu'il privilégie le rapport de proximité avec les citoyens et la mise en œuvre d'un système de solidarité républicaine et collective au plus près des habitants. Il nous semble toujours le plus adapté aux besoins actuels.

Nous nous opposons totalement à l'objectif de réduire le nombre de communes, lesquelles doivent rester l'échelon de base de l'action publique. Jaurès, qui était aussi un exceptionnel historien de la Révolution française, disait que le principal apport de la Révolution était probablement l'instauration des 44 000 communes démocratiques - il en reste aujourd'hui 36 000 -, instauration qui a « mis en mouvement, en vibration, toutes les cellules, toutes les fibres de l'organisme social ».

Nous sommes pour notre part fermement attachés aux principes constitutionnels de libre administration des communes et de non-tutelle d'une collectivité sur une autre, desquels découle la notion intangible d'intercommunalité de projet. La loi du 12 juillet 1999 l'avait d'ailleurs clairement affirmé : aux termes de l'article L. 5210-1 du code général des collectivités territoriales, les groupements de communes se fondent sur la « libre volonté des communes d'élaborer des projets communs de développement au sein de périmètres de solidarité ».

Ces principes s'opposent à l'intercommunalité forcée que, quoi qu'il en dise, le Gouvernement veut instituer, conformément aux recommandations du rapport Balladur et aux déclarations mêmes du Président de la République, qui, le 20 octobre 2009, affirmait : « Il y a trop de structures communales, il faut supprimer les syndicats inutiles, réduire le nombre de structures ». Si l'objectif est parfaitement clair, la méthode, elle, est plus insidieuse car nos collectivités territoriales ne peuvent être explicitement supprimées d'un trait de plume.

Sous couvert de renforcement et de généralisation des différentes formes d'intercommunalité et d'interterritorialité, c'est en réalité une nouvelle architecture qui se profile. Vont en effet se côtoyer nos collectivités actuelles, appelées à terme à disparaître puisqu'elles seront transformées en coquille vide et seront asphyxiées financièrement, et de nouvelles institutions, plus intégrées, qui seront les futures collectivités. Comment lire autrement la proposition de créer des communes nouvelles, ne regroupant pas moins de 5 000 habitants, ou de créer des métropoles d'au moins 450 000 habitants, qui entraîneront rapidement et immanquablement une profonde déstabilisation des départements ?

Quatre principes au moins nous semblent caractériser cette machine infernale qu'engendreront les différents textes concourant à la réforme territoriale que vous vous apprêtez à déposer :
D'abord, une régression démocratique avec l'affaiblissement de la démocratie locale et l'éloignement des centres de décision ;
Ensuite, une centralisation que je qualifierai volontiers de féodale, symbolisée par les pouvoirs coercitifs donnés aux préfets en matière d'intercommunalité ;
Par ailleurs, la limitation de l'intervention publique sous l'effet conjoint de la suppression de la clause générale de compétence et de l'assèchement des ressources financières des collectivités territoriales, déjà bien entamé avec la suppression de la taxe professionnelle ;
Enfin, une mise en concurrence exacerbée des territoires qui creusera encore un peu plus les inégalités entre eux.

Cet affaiblissement des compétences et de la démocratie locale ne profite pas pour autant aux administrations déconcentrées de l'État, affaiblies elles aussi par la révision générale des politiques publiques, la RGPP, qui entraîne une réduction des effectifs et des moyens. On ne peut pas analyser votre projet de réforme territoriale sans mettre en parallèle la réforme de l'État déjà engagée avec cette RGPP.
Ce double affaiblissement aura notamment pour conséquence de réduire les services publics relevant soit des collectivités territoriales, soit de l'État. Dans le même temps, il ouvre largement le champ au secteur privé pour occuper les espaces abandonnés par la responsabilité publique.

Toutes ces conséquences dessinent ainsi, non une réforme qui servirait l'intérêt général, mais bien ce que d'aucuns appellent, à juste titre, une contre-révolution au service des grandes puissances économiques. Cette réforme, combinée avec la RGPP, porte en germe la remise en cause du principe fondamental d'égalité républicaine : la destruction de l'égalité des citoyens devant l'impôt et les services publics.

Avant de conclure, et après avoir dénoncé ce que je crois être la philosophie de cette réforme territoriale, j'évoquerai plus particulièrement le mode de scrutin que vous avez retenu pour le moment, pour la désignation des conseillers territoriaux.

Il y aurait, à l'évidence, beaucoup de choses à dire sur l'instauration de ces conseillers territoriaux, sur le mode de scrutin utilisé, qui va combiner un scrutin uninominal majoritaire à un tour avec une pincée de proportionnelle, et sur sa constitutionnalité. Je veux mettre en garde le Gouvernement contre cette idée un peu folle qui consiste à introduire dans notre République le mode de scrutin à un tour qui existe par exemple en Grande-Bretagne.

Ce mode de scrutin, totalement inédit et étranger à notre tradition républicaine, risque de menacer sérieusement notre pluralisme politique, le multipartisme qui structure la vie politique française depuis près de deux siècles.

Évidemment, ce mode de scrutin n'est pas dénué d'arrière-pensées électorales à court ou moyen terme pour ceux qui le promeuvent. Au-delà, il tend à imposer dans ce pays qui n'en veut pas le bipartisme et à rayer les petits partis politiques de la carte. Notre démocratie ne peut en sortir qu'en lambeaux. Aussi, je demande au Gouvernement de bien réfléchir avant de persister dans cette voie mortifère pour la démocratie et la République.

Monsieur le secrétaire d'État, vous le savez, les députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine sont résolument opposés à ce projet de réforme territoriale qui touche aux fondements même de nos institutions, de notre démocratie et de la République. Compte tenu de la gravité de ces attaques, de leurs conséquences pour la République et l'ensemble de nos concitoyens, le mieux serait de retirer le projet. Mais comme je n'ai pas le sentiment que ce soit dans vos intentions, je suggère au Gouvernement de réfléchir au fait qu'il n'y a guère que le peuple qui pourrait décider de ces nouvelles orientations.

Monsieur le secrétaire d'État, organisez un référendum sur cette question et donnez la parole au peuple !

http://www.lepartidegauche.fr/editos/elus-du-pg/1945-non-a-la-reforme-territoriale-

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Exemple des Yvelines:

 

En 2014: 37 conseillers territoriaux pour les Yvelines

C’est ce qu’a prévu le Gouvernement dans son tableau de répartition par départements, contre  39 conseillers généraux actuellement. Cela signifie que deux cantons yvelinois devront disparaitre et que d’autres seront remodelés. Nous ne le saurons sans doute qu’après les élections cantonales de 2011.

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Pour l’instant c’est le tollé général parmi les élus départementaux de tous bords qui trouvent cette répartition « aberrante » ou « incohérente ». Chacun y va de son exemple local. Voici ce qu’ils relèvent:

  • La région Nord-Pas-de-Calais, comptera 136 conseillers territoriaux, soit un nombre inférieur à celui d’autres régions qui sont pourtant moins peuplées, comme la Champagne-Ardenne avec 138 conseillers, l’Auvergne avec 144 conseillers ou le Languedoc-Roussillon avec 164 conseillers
  • Rhône-Alpes aura deux fois plus de conseillers qu’en Paca
  • Un conseiller territorial représentera 28.000 habitants en Alsace contre 11.000 en Franche-Comté
  • La Mayenne  élirait 16 conseillers territoriaux  alors que l’Orne sa voisine, pour une population similaire  se verrait doté de 29 conseillers territoriaux .
  • Pour un nombre d’habitants comparable, l’Essonne aura 33 élus, quand le Var en aura 45, la Loire-Atlantique 52, la Gironde 79 et la Haute-Garonne 91 .
  • Les effectifs de certains conseils régionaux vont augmenter « démesurément » (+ 180% en Midi-Pyrénées et + 150% en Ile-de-France).

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L’Assemblée des Départements de France (ADF) remarque que l’avis des Conseils généraux aurait dû être obligatoire. Les Départements « ont été surpris de découvrir, quelques heures seulement avant l’ouverture des débats » ce tableau, « sans qu’à aucun moment ils n’aient été associés ou consultés sur ce redécoupage. »

 

 

La création des nouveaux conseillers territoriaux est mal perçue parmi les élus. Elle n’a été approuvée que par les élus UMP. Le Sénat vient même de rejeter le mode de scrutin entériné par l’Assemblée.  L’UMP n’a pas de majorité sénatoriale et doit recourir au vote centriste pour faire approuver ses textes. Ce tableau de répartition risque lui aussi de connaître le même sort dans cette Assemblée.

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http://www.ensemble-pour-orgeval.fr/?p=10083

 

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24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 11:45

agriculture_2.jpg

http://www.udc-valais.ch/?p=290

 

Un vrai conte de Noël 2011 à l'intention de tous les citoyens français, européens et de ces innombrables réfugiés venus s'établir en France et en Europe pour ne pas crever de faim dans leurs pays.

Vrai faux conte qui peut se réaliser si tout le monde s'imprègne de ces enseignements.

  

Celui qui propose ce conte n'a rien inventé, simple citoyen ordinaire élu dans notre future Constituante, oui comme en Islande, et devenu malgré lui Président de cette dernière pour remodeler en juin notre Constitution dévoyée ces dernières années par des irresponsables.

 

Le 17 juin 2011, ce Président s'adresse à l'Europe et lui soumet ce qui suit.

 

Citoyennes, citoyens français et européens.


Voici la nouvelle donne géopolitique qu'il vous faudra accepter ou refuser (les Français bien sûr) :

Si la nouvelle politique agricole commune met fin à l'intensification à outrance des procédés industriels agricoles et donc de ses excédents, les marchés ne se maintiendront que s'ils sont protégés d'importations à bas prix de pays où les conditions de production et d'élevage n'ont rien à voir avec les nôtres. La position européenne pour défendre la "préférence communautaire" sera d'autant plus forte que l'Europe renoncera à toute subvention directe ou déguisée de ses exportations, y compris les primes du premier pilier de la PAC, même conditionnées.

La protection du marché européen ne concerne pas que l'agriculture. Sans droits de douane, pour les produits industriels chinois et les services indiens, des pans entiers de l'économie de nos pays industrialisés s'effondreront. Le slogan de "l'Europe passoire" martelé lors de la campagne du référendum 2005 a été déterminant dans le rejet par la France du projet de traité constitutionnel européen. Utilité reconnue de la démocratie directe !

Au droit des peuples à se nourrir eux-mêmes, s'ajoute le droit des peuples au partage du travail pour tous.

L'Europe doit annoncer fermement la couleur à l'Organisation Mondiale du Commerce. Nous renonçons à toute aide agricole, industrielle et des services parce que ces aides directes ou déguisées sont des distorsions de concurrence. Elles sont injustes et amorales parce qu'elles bloquent le développement des pays pauvres (blé, riz, coton subventionnés ruinent les paysans africains).

En contrepartie, nous exigeons d'avoir le droit de protéger l'agriculture, l'industrie et nos services en appliquant (comme cela s'est toujours fait) des droits de douane. Nous affirmons dans notre Constituante, haut et fort, la distinction entre les subventions aux exportations et les freins aux importations à bas prix; les premières doivent être condamnées, les seconds admis.

L'objectif des Politiques avisés doit être de sortir l'ensemble de la planète du sous développement et de la misère. Les pays riches doivent aider les pays pauvres sans briser leur propre économie. Prétendre, comme la majorité des économistes, que l'ouverture des frontières, la globalisation, débouchera sur le progrès pour tous, n'est qu'une dangereuse illusion qui aboutira au chaos généralisé. Il faudra 50 ans pour que les salaires chinois atteignent la parité avec les nôtres.

Nous proposons aux futures Constituantes des divers pays européens, qui ne manqueront pas de se former partout en Europe par l'intermédiaire de citoyens mécontents, de pousser au basculement les droits de douane perçus sur les importations dans un fond de développement qui servirait à aider les pays pauvres de la planète pour s'équiper et se développer. Voies de communications, adduction d'eau, plantations multiples pour bloquer l'avancée des déserts, panneaux solaires, écoles, centres d'informations dans tous les domaines pour les adultes (abandon de tout produit chimique et la plupart des plastiques) et tenter d'enrayer la progression démographique mettant leurs propres développements en péril. Ainsi d'une pierre deux coups : protéger l'économie des pays développés tout en aidant celle des pays pauvres.

 

 

Cette idée ne mérite-t-elle pas d'être soumise à l'OMC ?


Est-on certain que le Monde pourra se nourrir ?

L'augmentation prévisible de la population mondiale devrait atteindre 9 milliards d'humains dans les années 2050. L'augmentation de la production pourra-t-elle y faire face alors que les surfaces agricoles diminuent et que l'agriculture paysanne s'écroule par l'exode des paysans vers les villes dans toutes les parties du Monde.

D'autre part la flambée du prix du pétrole, remplacé partiellement par des carburants issus de la biomasse va amplifier la pénurie alimentaire. 20% des surfaces utiles pour la nourriture seront ensemencées pour obtenir des biocarburants. La hausse du prix du pétrole rendue inéluctable par l'épuisement des réserves et les demandes exponentielles des pays émergents, comme la Chine et l'Inde, aggraveront considérablement le déficit alimentaire de la planète.

Si certains pays, comme l'Ukraine et même les Etats-Unis, ont une réserve de productivité la Chine, elle, est au maximum de ses rendements : deux à trois récoltes par an, de cinquante quintaux à l'hectare. S'ils ont limité le nombre de naissances dans chaque famille, critiques inutiles mises à part, la raison est évidente. Cette industrialisation forcée va inonder le monde de produits mais leur demande de produits alimentaires va être colossale.

La flambée des prix agricoles est à prévoir dans les 12 ans à venir. Ce phénomène rendra caduque les barrières agricoles, mais mettra en revanche au premier plan la protection de nos industries et services. Les ultras mondialistes seront pris de court, leurs projets dépassés par la vitesse des évènements. Seuls les acteurs de bon sens de ce conte de Noël vous avertissent sans rond de jambes.

A vous, responsables de Partis, cohérents et humanistes, d'en tirer les enseignements nécessaires à la sérénité et vie de vos électeurs. Ne sont pas oubliés les associations qui oeuvrent pour le bien de tous les peuples de la Terre.

Voilà la démonstration patente mais sans prétention d'hommes simples mais vrais politiciens puisqu'ils anticipent sur les évènements futurs.

Fin d'un conte qui pourrait permettre à tous les indigènes de la terre d'avoir un futur Noël 2011 sans trop de privations.

Diégo Der - Saumane le 24 décembre 2010

 

Merci à Jacques Daudon,

grand défenseur des causes essentielles pour la vie et pour les citoyens (eva)

 

 

L'agriculture biologique en 2004


Source :
Agence française pour le développement
et la promotion de l’agriculture biologique.

 

http://www.stats.environnement.developpement-durable.gouv.fr/fileadmin/donnees_essentielles/agriculture/agriculture5c.htm

 

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24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 02:07
L'INITIATIVE CITOYENNE EUROPÉENNE
ACTUALITÉ:
15/12/2010 – Le Parlement européen et le Conseil sont parvenus à un accord sur le règlement relatif à l'initiative citoyenne.

Instaurée par le traité de Lisbonne, l'initiative citoyenne est une nouvelle forme de participation à l'élaboration des politiques de l'Union européenne. Elle permet à des citoyens européens, au nombre d'un million au moins, et ressortissants d'un nombre significatif d'États membres, d'appeler directement la Commission à soumettre une proposition sur des questions présentant pour eux un intérêt et relevant des domaines de compétence de l'UE.

Avant que les Européens puissent exercer ce nouveau droit, l'UE devra adopter un règlement fixant certaines règles et procédures de base.

Étant donné l'importance de ce nouvel instrument pour les citoyens, la société civile et les acteurs concernés dans toute l'Union, la Commission a mené, de novembre 2009 à janvier 2010, une large consultation permettant à toutes les parties intéressées de s'exprimer sur la façon dont l'initiative citoyenne devrait fonctionner concrètement (voir le livre vert pdf - 64 KB [64 KB] . correspondant). Cliquez ici pour en savoir plus sur la consultation.

À la suite de cette consultation, la Commission européenne a adopté, le 31 mars 2010, une proposition de règlement sur

l'initiative citoyenne

 

http://ec.europa.eu/dgs/secretariat_general/citizens_initiative/index_fr.htm

 


Rejoignez-nous  -- signez la pétition pour soutenir l'Initiative Citoyenne Européenne!
Un nouvel outil démocratique appelé l'Initiative Citoyenne Européenne est en ce moment en discussion. Je viens de signer une pétition appelant l'UE à adopter des règles efficaces pour faciliter la participation citoyenne. A ton tour:

via http://www.facebook.com/l/ef3d0pzHjv7-zA2i9fXhHf7gjjQ;Avaaz.org ·


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  • : Le blog d' Eva, R-sistons à la crise
  • : Tout sur la crise financière, économique, sanitaire, sociale, morale etc. Infos et analyses d'actualité. Et conseils, tuyaux, pour s'adapter à la crise, éventuellement au chaos, et même survivre en cas de guerre le cas échéant. Et des pistes, des alternatives au Système, pas forcément utopiques. A défaut de le changer ! Un blog d'utilité publique.
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