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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 00:49

 

   Sh
 Le classement des meilleures ventes politiques d’Amazon, premier vendeur de livres en ligne, donne une indication assez nette de la rupture entre les prescripteurs de livres politiques des médias dominants, et le public qui s’intéresse à des auteurs en dissidence avec le prêt-à-penser.

A rebours du prêt-à-penser euro-fédéraliste et atlantiste, l’essai d’Alain Soral — Comprendre l’empire : Demain la gouvernance globale ou la révolte des Nations ? — se hisse à la quatrième place, malgré une couverture médiatique nulle hormis un « Ce soir ou jamais », l’émission tardive de Taddei. Son appel à un retour aux cadres nationaux face au mondialisme niveleur et à une contre-balance de l’influence américaine, rencontre un écho certain auprès d’une partie de l’opinion attachée à la souveraineté nationale. Le livre bénéficie d’une excellente distribution en librairie, jusque dans les Relay des gares et aéroports.

A rebours du prêt-à-penser monétaire, l’essai du député Nicolas-Dupont-Aignan, candidat déclaré à la présidentielle L’euro, les banquiers et la mondialisation : L’arnaque du siècle — se hisse à la septième place  devant le Vrai roman de Dominique Strauss-Khan !

Le succès du livre inquiète à tel point que « NDA » a été déprogrammé du Grand journal (Canal+) et de Semaine critique (France2), la rupture de stock du premier tirage moins d’un mois après sa parution devant y être pour quelque chose…taillé pour être populaire, le livre du président de Debout La République est effectivement pensé pour : un format très léger de 150 pages en gros caractères, des courts chapîtres passant vite (malheureusement) sur des sujets tels que l’inflation, la compétitivité, l’euro divergeance économique, qui méritaient des démonstrations beaucoup plus etayées.

Le succès du livre tient surtout à l’accusation centrale de NDA contre un conflit d’intérêt logé dans le comité stratégique de l’Agence France Trésor, constitué de membres éminents de grandes banques ayant pour responsabilité de trouver des financements (pour notre dette) dans des produits exclusivement…bancaires. Autre intérêt du livre, un bon rafraichissement de mémoire sur la date historique du 2 janvier 1973 où le parlement français a abdiqué le pouvoir de création monétaire de la Banque de France au profit des banques, renforcé par les traités de Maastricht ( « Munich social » selon Philippe Séguin pourtant loué par Fillon lors d’un récent colloque à sa mémoire…) et de Lisbonne, aboutissant à ce que les Etats se financent aurpès des banques à des taux bien supérieurs (environ 3%) qu’elles mêmes bénéficient auprès de la BCE (environ 1%). Le différentiel représentant une manne financière assez indécente pour le peuple qui supporte ce cadeau fait aux banques…

 

 

suite ici :

 

http://www.enquete-debat.fr/archives/la-dissidence-politique-caracole-sur-amazon

 

Julien Grosso, pour Enquête et Débat

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 22:50

 

 

twitter-geek1-150x150.jpg

http://www.newzilla.net/2012/12/20/l%E2%80%99integralite-de-vos-tweets-bientot-consultables-sur-votre-ordinateur/

 

 

Tweets, tweetons !

 

Par eva R-sistons

 

 

Depuis quelques jours, je me suis mise aux tweets. Il y a peu encore, j'annonçais juste la parution de mes articles. Eh bien, les tweets, c'est super ! On peut commenter l'actualité ou la désinformation en direct, à chaud ! Et je ne m'en prive pas, d'ailleurs c'est super vivant et drôle. Je me marre, j'informe, je tire la langue aux Médias et aux Elus aux ordres. De quoi ulcérer tous les "bien pensants", tous les adeptes de la Pensée si unique inspirée par les libéraux, les fans des banksters ou des Mario en tous genres et de leur Europe vampire, les inconditionnels des gaz qui vous explosent à la figure ou des guerres bien sanguinaires, les fous du Nouvel Ordre Mondial et de la future société orwelienne, et j'en passe, j'en passe. Je suis résolument non-alignée, libre penseuse, impertinente, et c'est ainsi. Ca plaît, ou ça ne plaît pas. Mais avec les tweets, je me régale, chaque fois que les Médias désinforment ou crachent leur propagande, je suis là pour relayer, dénoncer, inciter à rétablir la vérité. 

 

Ma dernière abonnée est une certaine Sylvie, bienvenue à elle, elle a publié peu de tweets mais tous sont délicieusement pertinents et donc impertinents. Et j'ai pioché sur sa page l'article joint, l'interview de Bachar sur l'excellent blog de Siliva Cattori, que je dédie à toutes les Euterpia esclaves de la Pensée unique atlantiste et sioniste au mépris de leurs intérêts surtout à long terme.

 

Cet interview, je l'ai loupé le 6 mars, car j'étais en pleine tempête dans le Sud, à deux doigts d'avoir ma voiture ensevelie sous une trombe d'eau et emportée vers des récifs inconnus. Eh oui, ce jour-là j'ai démarré quelques mn avant que ma voiture ne soit sous... 3 mètres d'eau ! Il faut dans des circonstances comme ça avoir l'estomac bien accroché, ou une foi solide ("Les grandes eaux ne te submergeront pas", promesse de Dieu). Donc, grâce à Sylvie je découvre maintenant ce texte, que les amoureux de la Pensée vraiment non-alignée liront avec délices.

 

Et dans mes tweets, voici ce que j'écris sur les pseudos dictateurs, populistes ou conspirationnistes. De quoi donner la migraine à tous les manipulés, à tous les conditionnés par la Pensée unique distillée par nos médias prostitués orchestrés par les ultra-libéraux, les européistes, les atlantistes, les sionistes, et autres bandits...

 

J'adore la spontanéité, l'instantanéité des tweets...

 

A bentôt, votre "eva" (Chantal Dupille)

Tweet, tweetons ! Par Chantal Dupille - Je me suis mise aux tweets, j'aime ça

 

NB Assurément, ceux qui en ont marre d'être roulés ou ceux qui vomissent la Pensée officielle, aimeront mes tweets dérangeants. Mais sincères, non partisans et honnêtes, eux ! Et appuyés sur un approfondissement des Médias et de l'Actualité...

 

https://twitter.com/rsistons

 

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  1. BRAVO pour tes tweets,ta clairvoyance,on voudrait TOUS COMME toi ! Alors le monde changerait.. d'abord les médias: Ne pouvant + duper !

  2. Et après avoir traités de conspirationnistes, dictateurs, populistes les non-alignés, Occident et médias se prétendent encore démocratiques?

  3. Qui est "conspirationniste, facho, raciste et même nazi" (!)? Un journaliste, écrivain, militant.. non-aligné sur Pensée Unique, libre-penseur

  4. Qu'est-ce qu'un populiste (Poutine, Chavez, Mélenchon..) pour Occident ? Un dirigeant insoumis, défendant peuple, méfiant vis-à-vis USA..

 

Qu'est-ce qu'un dictateur (Poutine,Bachar..) pour Occident? Une personne refusant de se soumettre à ses diktats, patriote, liberté choix...!


 

Le président syrien répond
aux questions du Sunday Times

« Si quelqu’un veut « vraiment » – et j’insiste sur le mot vraiment – aider la Syrie et aider à la cessation de la violence dans notre pays, il ne peut faire qu’une seule chose ; il peut se rendre en Turquie et s’asseoir avec Erdogan pour lui dire de stopper la contrebande de terroristes vers la Syrie, d’arrêter d’envoyer des armes, de cesser de fournir un soutien logistique aux terroristes. Il peut aussi aller en Arabie saoudite et au Qatar pour leur dire de cesser de financer les terroristes en Syrie. C’est la seule chose que n’importe qui pourrait faire en ce qui concerne le versant externe de notre problème, mais nul étranger ne peut s’occuper du versant interne. »


6 mars 2013

Syria_president_Alassad_s_interview_text La journaliste Hala Jaber du Sunday Times avec le président syrien, Bachar Al-Assad, à Damas.

Vidéo : Extrait de l’entrevue en anglais


Sunday Times : Monsieur le Président, votre récente offre de « dialogue politique » a été fermement rejetée par ces mêmes groupes que vous devez pacifier pour mettre fin à la violence : les rebelles armés et la Coalition nationale syrienne, principale alliance de l’opposition. Vous offrez donc un rameau d’olivier à la seule opposition loyaliste, en majorité interne, qui renonce à la lutte armée et reconnaît effectivement la légitimité de votre leadership. Avec qui êtes-vous vraiment prêt à dialoguer ?

Le président Assad : Pour plus de précision, permettez-moi de commencer par corriger certaines idées fausses qui circulent et qui sont sous-entendues dans votre question.

Sunday Times : Bien.

Le président Assad : Premièrement, lorsque j’ai annoncé « le plan » [1], j’ai dit que je m’adressais à ceux que le dialogue intéresse, parce que vous ne pouvez proposer un plan reposant sur le dialogue à qui ne croit pas au dialogue. J’ai donc été très clair sur cette question.

Deuxièmement, ce « dialogue ouvert » ne doit pas avoir lieu entre certains groupes exclusifs, mais entre tous les Syriens et à tous les niveaux. C’est un dialogue qui porte sur l’avenir de la Syrie. Nous sommes 23 millions de Syriens et nous avons tous le droit de participer à la construction de l’avenir du pays. Certains peuvent le regarder comme un dialogue entre le gouvernement et certains groupes de l’opposition « externe ou interne ». C’est, en fait, une façon très superficielle de le voir. Il est beaucoup plus global et concerne chaque Syrien et tous les aspects de la vie syrienne. L’avenir de la Syrie ne peut être déterminé par ses seuls dirigeants, mais par les ambitions et les aspirations de tout son peuple.

L’autre aspect de ce dialogue est qu’il ouvre la porte aux groupes armés pour qu’ils déposent leurs armes. D’ailleurs, nous avons accordé plus d’une amnistie pour faciliter cela. C’est la seule façon d’installer le dialogue avec ces groupes. Cela avait commencé, avant même l’annonce du plan, certains ayant déjà rendu les armes et repris le cours de leur vie normale. Mais, ce « plan » rend le processus plus méthodique, publiquement annoncé et clair.

Concernant l’opposition, une autre erreur de l’Occident consiste à mettre toutes les entités, mêmes hétérogènes, dans le même panier ; comme si tout ce qui s’oppose au gouvernement est dans cette opposition. Nous nous devons d’être clairs sur ce point. Nous avons une opposition correspondant à des entités politiques et nous avons des terroristes armés. Nous pouvons engager le dialogue avec l’opposition, mais nous ne pouvons pas engager le dialogue avec les terroristes ; nous luttons contre le terrorisme !

Une phrase revient souvent [en Occident] : « l’opposition de l’intérieur de la Syrie » ou « l’opposition interne loyale envers le gouvernement »… Les groupes d’opposition devraient être patriotes et loyaux envers la Syrie ! L’opposition interne et externe ne relèvent pas d’une localisation géographique, mais de leurs racines, de leurs ressources, et de leurs représentants. Sont-elles enracinées dans la terre syrienne ? Représentent-elles le peuple syrien et les intérêts syriens ou les intérêts d’un gouvernement étranger ? C’est notre façon de regarder le dialogue, c’est ainsi que nous l’avons commencé, et c’est ainsi que nous allons le poursuivre.

Sunday Times : La plupart l’ont rejeté, du moins si nous parlons des opposants de l’extérieur qui sont devenus « l’organisation saluée en tant qu’Opposition » avec, fondamentalement, le monde entier derrière eux. La plupart l’ont en effet rejeté et certains de ces opposants ont décrit votre offre comme une « perte de temps » ; d’autres ont déclaré qu’il s’agissait d’une « rhétorique creuse » fondée sur un manque de confiance ; William Hague, ministre britannique des Affaires étrangères, considérant qu’elle allait « au-delà de l’hypocrisie », les Américains disant que vous étiez dans un ” déni de la réalité “ !

Le président Assad : Je ne ferai aucun commentaire sur ce que ces soi-disant organisations, extérieures à la Syrie, ont dit. Ces organisations ne sont pas indépendantes. En tant que Syriens, nous sommes indépendants et nous devons répondre à des organisations indépendantes, ce qui n’est pas leur cas. Alors, intéressons-nous aux autres allégations.

À propos du « déni de la réalité » : la Syrie se bat contre les adversaires et les ennemis depuis deux ans ; vous ne pouvez pas le faire si vous n’avez pas le soutien du peuple. Le peuple ne vous soutiendra pas si vous êtes détaché de la réalité. Au Royaume-Uni, une étude récente montre qu’une proportion non négligeable de britanniques demandent à leur gouvernement de « rester en dehors de la Syrie » et pensent pas qu’il ne devrait pas fournir du matériel militaire aux rebelles en Syrie. En dépit de cela, le gouvernement britannique continue de pousser l’Union européenne à lever son embargo sur les armes en direction des rebelles en Syrie, et à entreprendre de leur livrer des « armes lourdes ». Etre ainsi détaché de votre propre opinion publique, c’est ce que j’appelle un « déni de la réalité » !

Ils vont plus loin encore lorsqu’ils déclarent qu’ils veulent envoyer une « aide militaire » qu’ils présentent comme « non létales » ; alors que les renseignements, l’assistance financière et en moyens de communication fournis, sont quand même létaux ! Les événements du 11 Septembre n’ont pas été commis par des « aides létales ». C’est l’utilisation et l’entrainement à une technologie non-létale qui ont causé les atrocités. Le gouvernement britannique veut envoyer une aide militaire aux « groupes modérés », en sachant très bien que ces groupes modérés n’existent pas en Syrie. Maintenant, nous savons tous que nous combattons Al-Qaïda ou Jabhat al-Nusra – qui est une émanation d’Al-Qaïda – et d’autres groupes d’individus endoctrinés par des idéologies extrémistes. C’est cela qui est « au-delà de l’hypocrisie » !

Ce qui est « au-delà de l’hypocrisie » est que vous parliez de « liberté d’expression » quand vous bannissez la diffusion des chaines de télévision syriennes par les satellites européens ; quand vous pleurez pour quelqu’un qui a été tué par des terroristes en Syrie, tout en empêchant le Conseil de sécurité de prononcer une déclaration dénonçant un attentat suicide, tel celui qui a eu lieu la semaine dernière à Damas, alors que vous y étiez, et où trois cents Syriens dont des femmes et des enfants ont été tués ou blessés… tous des civils ! C’est au-delà de l’hypocrisie quand vous prêchez les droits de l’homme et que vous allez, en Irak, en Afghanistan et en Libye, tuer des centaines de milliers de personnes dans des guerres illégales. C’est au-delà de l’hypocrisie quand vous parlez de démocratie et que vos alliés les plus proches sont les pires régimes autocratiques du monde et appartiennent aux siècles médiévaux. C’est cela l’hypocrisie !

Sunday Times : Mais vous vous référez toujours aux personnes qui se battent ici [en Syrie] comme à des terroristes, acceptez-vous, même si certains sont de Jabhat al-Nusra ou affiliés à Al-Qaïda, qu’il en existe d’autres qui sont de l’ASL [Armée Syrienne Libre] ou sous l’égide de l’ASL ? Acceptez-vous que certains soient des déserteurs et que certains autres soient simplement des gens ordinaires qui ont initié une frange de la rébellion ? Ceux-là ne sont pas des terroristes ; ce sont des gens qui se battent pour ce qu’ils croient être bon pour le moment.

Le président Assad : Quand nous disons que nous combattons Al-Qaïda, nous voulons dire que le groupe terroriste principal et le plus dangereux est Al-Qaïda. J’ai dit lors de plusieurs interviews et discours que ce n’est pas le seul groupe présent en Syrie. Le spectre va des petits criminels, aux trafiquants de drogue, aux groupes qui kidnappent et tuent juste pour de l’argent, jusqu’aux mercenaires et rebelles armés. Il est clair que ceux-là n’ont ni programme politique ni aucune motivation idéologique.

La soi-disant « Armée Syrienne libre » n’est pas l’entité que l’Occident voudrait faire croire à vos lecteurs. Il y a des centaines de petits groupes tels que définis par les organismes internationaux qui travaillent avec Annan et Al-Ibrahimi. Il ne s’agit en aucun cas d’une entité, il n’y a pas de leadership, il n’y a pas de hiérarchie ; mais différents gangs oeuvrant pour diverses raisons. L’ « Armée syrienne libre » est tout simplement le titre, le parapluie utilisé pour légitimer ces groupes.

Cela ne veut pas dire qu’i il n’y avait pas un mouvement spontané au tout début du conflit. Il y avait des gens qui voulaient des changements en Syrie et je l’ai moi même publiquement reconnu à plusieurs reprises. C’est pourquoi j’ai dit que le dialogue n’est pas pour le conflit en soi mais concerne l’avenir de la Syrie, parce que beaucoup de groupes persistent dans leur volonté de changement et sont désormais contre les terroristes. Ils continuent à s’opposer au gouvernement, mais ne portent pas d’armes. Que vous ayez des besoins légitimes ne rend pas vos armes légitimes !

Sunday Times : Dans votre plan en 3 étapes, la première parle de la cessation de la violence. Manifestement, il y a d’une part l’armée et d’autre part les combattants. Or, dans le cas de l’armée vous avez une hiérarchie et donc si vous voulez un cessez-le-feu, il y a un commandant qui peut le contrôler. Mais quand vous proposez la cessation de la violence ou du feu, comment pouvez-vous supposer la même chose pour autant de groupes rebelles que vous dites si dispersés et sans direction unifiée ? C’est donc l’une des exigences de votre plan qui parait fondamentalement impossible. Ensuite, vous parlez de référendum, mais étant donné le grand nombre de personnes déplacées à l’intérieur et à l’extérieur de vos frontières dont beaucoup sont l’épine dorsale de l’opposition, il ne semble pas que les résultats de ce référendum puissent être justes. Enfin, la troisième étape de votre plan concernant les élections législatives, espérées avant 2014, fait que la liste des réalisations à atteindre d’ici là est fort longue ! Dès lors, quelles sont vos véritables conditions pour que le dialogue se tienne, et est ce que certaines de vos conditions suggérées ou offertes ne sont pas impossibles à réaliser ?

Le président Assad : Cela dépend de la façon dont nous regardons la situation. Tout d’abord, disons que l’article principal du plan est le dialogue, lequel dialogue décidera du calendrier de tout le reste, dont les procédures et les détails de ce même plan. Le premier article implique la cessation de la violence. Si nous ne pouvons pas arrêter cette violence, comment pourrions-nous parvenir aux autres articles tels que le référendum et les élections, et ainsi de suite ? Mais dire que vous ne pouvez pas arrêter la violence n’est pas une raison pour ne rien faire. Oui, il ya beaucoup de groupes sans réel leadership comme je les ai décrits, mais nous savons que leur véritable leadership se situe dans ces pays qui les financent et leur fournissent armes et équipements ; principalement la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite. Si des pays tiers veulent vraiment aider le processus planifié, ils doivent faire pression sur ces pays afin qu’ils cessent d’approvisionner les terroristes. Comme tout autre État souverain, nous ne négocierons pas avec des terroristes !

Sunday Times : Vos critiques disent que d’authentiques et véritables négociations pourraient mener à votre chute et à celle de votre gouvernement ou régime, que vous le savez, et que c’est pour cela que vous proposez des scénarios pratiquement irréalisables pour le dialogue et les négociations.

Le président Assad : En fait, je ne sais pas cela, je sais son contraire ! Restons logiques et réalistes. Si tel était le cas, ces ennemis, adversaires ou opposants devraient pousser au dialogue puisqu’ils estiment qu’il leur offrira ma chute. En réalité, ils font tout le contraire. Ils empêchent les « organisations de l’opposition extérieures à la Syrie » de participer au dialogue, car je pense qu’ils croient l’exact opposé de ce qu’ils disent et savent que ce dialogue n’amènera pas ma chute, mais fera que la Syrie en sortira vraiment plus forte. Ceci pour le premier aspect.

Le deuxième aspect est que l’ensemble du dialogue porte sur la Syrie, sur l’avenir de la Syrie et aussi sur le terrorisme ; non sur les postes et les personnalités. Par conséquent, ils feraient mieux de ne pas détourner l’attention du peuple en parlant de ce dialogue et de ce qu’il pourrait apporter ou non au président. Je ne le fais pas moi-même. En fin de compte, c’est une contradiction. Ce qu’ils disent est en contradiction avec ce qu’ils font !

Sunday Times : Vous avez bien dit que s’ils poussaient au dialogue, ils pourraient entrainer votre chute ?

Le président Assad : Non, vu ce qu’ils déclarent pouvoir amener ma chute, j’ai dit : pourquoi ne viendraient-ils pas au dialogue ? Ils disent que le dialogue conduira à la chute du président et moi, je les invite au dialogue. Pourquoi n’acceptent-ils pas un dialogue pour s’offrir ma chute ? La réponse est évidente. C’est pourquoi j’ai dit qu’ils se contredisent !

Sunday Times : Monsieur le Président, John Kerry, un homme que vous connaissez bien, a commencé une tournée qui le mènera ce week-end en Arabie saoudite, au Qatar et en Turquie où il leur parlera des moyens de « faciliter votre éviction ». En début de semaine, il a déclaré à Londres comme à Berlin que le président Assad devait partir et aussi qu’une de ses premières actions serait d’élaborer des propositions diplomatiques pour vous persuader d’abandonner le pouvoir. L’inviteriez-vous à Damas pour en discuter ? Que lui diriez-vous ? Quel serait votre message du moment, étant donné ses déclarations et ce qu’il s’est préparé à dire à ses alliés lors de sa visite de cette fin de semaine ? Et, si possible, comment le décririez-vous en fonction de vos relations dans le passé ?

Le président Assad : Je préfère décrire les politiques plutôt que de décrire les personnes. Aussi, il est encore trop tôt pour le juger. Il est à seulement quelques semaines de sa nomination en tant que secrétaire d’État. Mais, avant tout, le point que vous avez évoqué est lié à des questions ou à des affaires internes syriennes. Aucun sujet syrien de cet ordre ne sera soulevé avec des personnes étrangères. Nous n’en discutons qu’entre syriens et en Syrie. Je ne vais donc pas en discuter avec quiconque qui viendrait de l’étranger. Nous avons des amis et nous discutons de nos problèmes avec les amis. Nous écoutons leurs conseils, mais finalement la décision est nôtre et il nous appartient, en tant que syriens, de penser ou de faire ce qui est bon pour notre pays.

Si quelqu’un veut « vraiment » – et j’insiste sur le mot vraiment – aider la Syrie et aider à la cessation de la violence dans notre pays, il ne peut faire qu’une seule chose ; il peut se rendre en Turquie et s’asseoir avec Erdogan pour lui dire de stopper la contrebande de terroristes vers la Syrie, d’arrêter d’envoyer des armes, de cesser de fournir un soutien logistique aux terroristes. Il peut aussi aller en Arabie saoudite et au Qatar pour leur dire de cesser de financer les terroristes en Syrie. C’est la seule chose que n’importe qui pourrait faire en ce qui concerne le versant externe de notre problème, mais nul étranger ne peut s’occuper du versant interne.

Sunday Times : Alors, quel est votre message à Kerry ?

Le président Assad : Il est très clair. Il faut comprendre que ce que je dis aujourd’hui, n’est pas un message adressé à Kerry seulement, mais à tous ceux qui parlent de la question syrienne : seul le peuple syrien peut dire au président de rester ou de quitter, de venir ou de partir. Je le dis clairement afin que tous les autres ne perdent pas leur temps et sachent sur quoi se concentrer.

Sunday Times : Quel rôle, le cas échéant, voyez-vous pour la Grande-Bretagne au niveau du processus de paix en Syrie ? Y a-t-il eu des contacts informels avec les Britanniques ? Quelle est votre réaction devant le soutien de Cameron à l’opposition ? Que lui diriez-vous si vous étiez assis en face de lui en ce moment, surtout que la Grande-Bretagne appelle à l’armement des rebelles ?

Le président Assad : Il n’y a pas de contact entre la Syrie et la Grande-Bretagne depuis longtemps. Si nous parlons de son rôle, nous ne pouvons pas le séparer de sa crédibilité, comme nous ne pouvons pas séparer sa crédibilité, elle-même, de l’histoire de ce pays. Pour être franc, maintenant que je parle à une journaliste britannique et à un public britannique, la Grande-Bretagne a joué un fameux rôle [dans notre région], un rôle non constructif dans plusieurs domaines et depuis des décennies, certains diraient depuis des siècles ! Je vous dis ici la perception que nous en avons dans notre région.

Le problème avec ce gouvernement est que sa rhétorique superficielle et immature ne fait que souligner cette tradition de harcèlement et d’hégémonie. Franchement, comment peut-on s’attendre à ce que nous demandions à la Grande-Bretagne de jouer un rôle en Syrie alors qu’elle est déterminée à militariser le problème ? Comment pourrions-nous leur demander de jouer un rôle pour que la situation s’améliore et se stabilise ? Comment pourrions-nous nous attendre à ce qu’ils contribuent à atténuer la violence, alors qu’ils veulent envoyer des fournitures militaires aux terroristes et n’essayent même pas de faciliter le dialogue entre les Syriens ? Ce ne serait pas logique. Je pense qu’ils travaillent contre nous et contre les propres intérêts du Royaume-Uni. Ce gouvernement agit d’une manière naïve, confuse et peu réaliste. Si les Britanniques veulent jouer un rôle, ils devraient changer cela et agir d’une manière plus raisonnable et responsable. D’ici-là, nous n’attendons pas qu’un pyromane se comporte en pompier !

Sunday Times : En 2011, vous aviez dit que vous ne gaspillerez pas votre temps à parler avec les meneurs de l’opposition. Je parle ici des organisations externes dont vous aviez, en fait, à peine reconnu l’existence. Qu’est-ce qui vous a récemment fait changer d’avis ? Quel type de pourparlers avez-vous, le cas échéant, avec les rebelles qui sont un facteur et une composante majeure dans cette crise ? Ce, d’autant plus que votre ministre des Affaires étrangères, Mouallem, a déclaré plus tôt dans la semaine et lors de sa visite en Russie que le gouvernement est ouvert à des discussions avec l’opposition armée. Pouvez-vous préciser ?

Le président Assad : En réalité, je n’ai pas changé d’avis. Encore une fois, ce plan ne leur est pas destiné, mais à tout Syrien qui accepte le dialogue. Donc, cette dernière initiative ne traduit pas un changement d’avis.

Ensuite, depuis le premier jour de cette crise, commencée il y a deux ans, nous avons dit que nous étions prêts au dialogue ; rien n’a changé depuis. Nous avons une position très cohérente à l’égard du dialogue. Certains pourraient comprendre que j’ai changé d’avis parce que je n’ai pas reconnu la première entité [de l’opposition], alors que je reconnaitrais la seconde entité. Je n’ai reconnu ni l’une, ni l’autre. Plus important encore, le peuple syrien ne les reconnait pas et ne les prend pas au sérieux. Lorsqu’ un produit échoue sur le marché, ils le retirent. Ils changent son nom, changent son emballage avant de le rélancer. Il n’empêche qu’il est toujours défectueux. La première et la deuxième organisation de l’opposition sont un seul et même produit avec un emballage différent.

Concernant la déclaration de notre ministre, M. Moallem, elle était des plus claires. Une part de notre initiative est que nous sommes prêts à négocier avec quiconque, y compris avec les rebelles qui déposent leurs armes. Nous ne traiterons pas avec des terroristes déterminés à garder leurs armes pour terroriser la population, tuer des civils, attaquer les lieux publics ou les entreprises privées, et détruire le pays.

Sunday Times : Monsieur le Président, le monde regarde la Syrie et voit un pays en cours de destruction, avec au moins 70 000 morts, plus de 3 millions de personnes déplacées, et des divisions sectaires de plus en plus profondes. Beaucoup de gens autour du monde vous blâment. Qu’est-ce que vous leur répondez ? Êtes-vous à blâmer pour ce qui s’est passé dans le pays que vous dirigez ?

Le président Assad : Vous donnez ces chiffres comme s’il s’agissait d’un tableau numérique, alors que certains acteurs les utilisent pour faire avancer leur agenda politique, et c’est malheureusement la réalité. Pour nous Syriens et indépendamment de leur exactitude, chacun de ces chiffres représente un homme, une femme ou un enfant syriens. Quand vous parlez de milliers de victimes, nous voyons des milliers de familles qui ont perdu des êtres chers dont ils porteront le deuil pendant des années et des années. Personne ne peut éprouver cette douleur plus que nous-mêmes !

Si nous nous penchons sur la question des agendas politiques, nous devons nous poser des questions plus importantes. Comment ces chiffres ont-ils été vérifiés ? Combien de combattants étrangers représentent-ils ? Combien y a t-il de combattants âgés de 20 à 30 ans ? Combien d’entre eux étaient des civils, des femmes ou des enfants, tous innocents ? La situation sur le terrain fait qu’il est presque impossible d’obtenir des réponses précises à ces questions.

Nous savons tous combien ont été manipulés, dans le passé, les chiffres de morts et de blessés pour ouvrir la voie à des « interventions humanitaires ». Le gouvernement libyen a récemment annoncé que le nombre de morts « avant l’invasion » de la Libye a été exagéré ; ils ont parlé de cinq mille victimes de part et d’autre tandis que les chiffres qui ont circulé à l’époque [de l’invasion] parlaient de dizaines de milliers de personnes.

Les Britanniques et les Étasuniens, présents physiquement en Irak pendant la guerre, ont été incapables de fournir des chiffres précis sur les victimes tuées du fait de leur invasion. Soudain, voilà que ces mêmes sources sont capables de décompter très précisément les victimes syriennes. C’est un étrange paradoxe !

C’est en toute simplicité que je vous dis que ces chiffres n’existent pas dans la réalité. Ils font partie de leur réalité virtuelle, celle qu’ils veulent créer pour faire avancer leur agenda et pousser vers une intervention militaire, sous couvert d’une intervention humanitaire !

Sunday Times : Si je puis me permettre de revenir sur ce point en particulier, même si les chiffres sont exagérés et pas vraiment précis, ils sont corroborés par des groupes syriens et quoi qu’il en soit, il n’en demeure pas moins que des milliers de syriens ont été tués. Certains étaient des combattants, mais d’autres étaient des civils. Certains sont morts lors d’offensives militaires menées, par exemple, par l’artillerie ou l’aviation sur certains secteurs. Donc, même si nous ne nous basions pas sur des chiffres exacts, ils continuent à vous blâmer pour les civils tués lors d’offensives de l’armée. Acceptez-vous cela ?

Le président Assad : Tout d’abord, nous ne pouvons pas parler de leur nombre sans citer des noms. Les personnes qui ont été tuées ont des noms. Ensuite, pourquoi sont-ils morts ? Où et comment ont-ils été tués ? Qui les a tués ? Les bandes armées, les groupes terroristes, les criminels, les kidnappeurs, l’Armée, qui les a tués ?

Sunday Times : Une combinaison de toutes ces opérations.

Le président Assad : C’est, en effet, une combinaison ; mais il semble que vous laissez entendre qu’une seule personne est responsable de la situation actuelle et de toutes les pertes en vies humaines. Dès le premier jour, la situation en Syrie a été influencée par les dynamiques militaire et politique, le tout évoluant très rapidement. Dans de telles situations, vous avez les catalyseurs et les obstacles. Supposer qu’un côté est responsable de tous les obstacles alors qu’un autre est responsable de toutes les catalyses est absurde.

Beaucoup trop de civils innocents sont morts et beaucoup trop de Syriens sont dans la souffrance. Comme je l’ai déjà dit, personne n’est plus en peine que les Syriens eux-mêmes et c’est pourquoi nous incitons à un dialogue national. Je ne suis pas dans une affaire de blâme, mais si vous parlez de ma responsabilité, il est clair que j’ai la responsabilité constitutionnelle de garder la Syrie et son peuple à l’abri des terroristes et des groupes radicaux.

Sunday Times : Quel est le rôle d’Al-Qaïda et d’autres djihadistes et quelles menaces représentent-ils pour la région et l’Europe ? Craignez-vous que la Syrie ne se transforme en quelque chose de semblable à la Tchétchénie il y a quelques années ? Êtes-vous préoccupé par le sort des minorités si vous perdiez cette guerre, ou encore par une guerre sectaire comme en Irak ?

Le président Assad : Le rôle d’Al-Qaïda en Syrie est comme le rôle d’Al-Qaïda partout ailleurs dans le monde ; assassinat, décapitation, torture, interdiction des enfants d’aller à l’école parce que, comme vous le savez, l’idéologie d’Al-Qaïda prospère là où il y a de l’ignorance. Ils tentent de s’infiltrer dans la société avec leurs sombres idéologies extrémistes, et ils réussissent !

Si vous deviez vous inquiéter pour quoi que ce soit en Syrie, ce n’est pas pour les « minorités » qu’il faudrait vous inquiéter. C’est une vision trop superficielle car la Syrie est un creuset de religions, de confessions, d’ethnies et d’idéologies qui, ensemble, forment un mélange homogène sans rapport avec des proportions ou des pourcentages. Nous devrions plutôt nous inquiéter pour la majorité des Syriens modérés qui, si nous ne combattons pas cet extrémisme, pourraient devenir la minorité. Alors la Syrie cessera d’exister !

Si vous envisagez votre inquiétude dans ce dernier sens, vous auriez du souci à vous faire pour le Moyen-Orient, parce que nous sommes le dernier bastion de la laïcité dans la région. Et si vous admettez cela, alors le monde entier devra s’inquiéter pour sa stabilité. Voilà la réalité telle que nous la voyons.

Sunday Times : Jusqu’à quel point Al-qaïda est-elle menaçante aujourd’hui ?

Le président Assad : Elle est menaçante par son idéologie plus que par ses assassinats. Certes les attentats sont dangereux, mais ce qui est tout aussi irréversible est la dangerosité de son idéologie. Nous avons mis en garde contre ceci depuis de nombreuses années, même avant le conflit, et nous avons eu à faire avec cette idéologie depuis les années soixante-dix. Nous étions les premiers de la région à faire face à ces terroristes qui ont revêtu le prétendu manteau de l’Islam.

Nous n’avons cessé d’avertir de cela, surtout pendant la décennie de l’invasion et de l’occupation de l’Afghanistan et de l’Irak. L’Occident se contente de réagir face à une situation donnée, mais n’agit pas. Nous devons commencer par traiter l’idéologie. Une guerre contre le terrorisme sans s’attaquer à l’idéologie ne mènera nulle part et ne fera qu’empirer les choses. Elle est une menace et un danger non seulement pour la Syrie, mais pour toute la région.

Sunday Times : Récemment, et notamment hier, il a été rapporté que des responsables US auraient déclaré que la décision de ne pas armer les rebelles pourrait être révisée. Si cela devait arriver quelles seront, selon vous, les conséquences en Syrie et dans la région ? Que diriez-vous pour mettre en garde contre cela, maintenant qu’ils parlent d’équiper « directement » les rebelles avec des véhicules blindés et des gilets de protection en plus d’assurer leur entrainement militaire.

Le président Assad : Vous savez que le crime ne concerne pas uniquement la victime et le criminel, mais aussi le complice et le soutien , qu’il s’agisse d’un soutien moral ou logistique. J’ai dit à plusieurs reprises que la Syrie se trouvait sur une « ligne de faille » géographiquement, politiquement, socialement et idéologiquement. Par conséquent, jouer sur cette ligne aura de graves répercussions dans tout le Moyen-Orient. Aujourd’hui, la situation est-elle meilleure en Libye ? Au Mali ? En Tunisie ? En Egypte ? N’importe quelle intervention n’améliorera pas les choses, elles iront de pire en pire. L’Europe, les États-Unis et d’autres vont tôt ou tard payer le prix de l’instabilité dans cette région, ce qu’ils n’ont pas prévu.

Sunday Times : Quel est votre message à Israël après ses raids aériens sur la Syrie ? Userez-vous de représailles ? Comment répondrez-vous à une future attaque, d’autant plus qu’Israël a déclaré qu’il attaquerait de nouveau s’il pensait devoir le faire ?

Le président Assad : À chaque fois la Syrie a riposté, mais à sa façon et pas nécessairement du tac au tac. Nous avons riposté à notre manière et les Israéliens savent ce que nous voulons dire.

Sunday Times : Pouvez-vous développer ?

Le président Assad : Oui. Riposte ne veut pas dire missile pour missile ou balle pour balle. Notre manière de riposter n’a pas à être annoncée ; les Israéliens savent de quoi je parle.

Sunday Times : Pouvez-vous nous dire comment ?

Le président Assad : Nous n’avons pas à faire ce genre d’annonce.

Sunday Times : J’ai rencontré un garçon de sept ans en Jordanie…

Le président Assad : Un garçon syrien ?

Sunday Times : Un garçon syrien qui avait perdu un bras et une jambe par un tir de missile dans Herak. Cinq enfants de sa famille avaient été tués dans cette explosion. En tant que père, que pouvez-vous dire à ce petit garçon ? Pourquoi tant de civils innocents sont-ils morts sous des frappes aériennes, parfois des bombardements de l’armée et parfois, je cite, sous « les fusillades des chabiha » ?

Le président Assad : Quel est son nom ?

Sunday Times : J’ai son nom … Je vous le donnerai plus tard.

Le président Assad : Comme je l’ai déjà dit, toutes les victimes de cette crise ont un nom et chaque victime a une famille. Par exemple, le petit Saber a cinq ans et a perdu une jambe, sa mère ainsi que d’autres membres de sa famille alors qu’il ne faisait que prendre son petit déjeuner à son domicile familial. Le petit Rayan a quatre ans, il a vu ses deux frères se faire égorger parce qu’ils avaient participé à une manifestation. Aucune de ces familles n’avait d’affiliations politiques.

Les enfants sont le maillon le plus fragile dans n’importe quelle société et, malheureusement, ils paient souvent le plus lourd tribut en cas de conflit. En tant que père de jeunes enfants, je sais ce que c’est que de voir son enfant touché par une légère blessure, alors que dire en cas de graves blessures ou de décès ; la pire des choses qui puisse arriver à une famille que toute la famille ?

Dans tous les conflits, vous vivez de tels événements douloureux qui affectent toute la société ; et c’est justement la raison majeure qui nous incite fortement à lutter contre le terrorisme. Les véritables humanistes qui ressentent notre douleur face à ceux que nous avons perdus, et face à nos enfants, devraient encourager leurs gouvernements à interdire la contrebande d’armes et de terroristes et à empêcher les terroristes de recevoir des fournitures militaires de tous les pays.

Sunday Times : Monsieur le Président, la nuit, quand vous êtes couché dans votre lit, entendez-vous les explosions à Damas ? Comme tant d’autres syriens, êtes-vous inquiet pour votre famille ? Craignez-vous qu’à un moment donné votre propre sécurité soit menacée ?

Le président Assad : Je vois les choses tout à fait différemment. Quelqu’un peut-il être sûr que lui et sa famille puissent rester à l’abri quand tout le pays est en danger ? En réalité, NON ! Si votre pays n’est pas en sûreté, vous ne pouvez pas être en sûreté. Ainsi, au lieu de vous soucier de vous-même et de votre famille, vous devez vous soucier de chaque citoyen et de chaque famille de votre pays. C’est donc une relation mutuelle.

Sunday Times : Vous savez les préoccupations internationales concernant les armes chimiques de la Syrie. Est-il possible que votre armée les utilise en dernier ressort contre vos adversaires ? Des rapports suggèrent qu’ils ont été déplacés à plusieurs reprises. Si oui, pourquoi ? Partagez-vous la crainte internationale de les voir tomber aux mains des rebelles islamistes ? Quel est le pire qui puisse arriver ?

Le président Assad : Tout ce qui a été mentionné dans les médias ou par les déclarations rhéthoriciennes de responsables politiques, sur les armes chimiques syriennes, relève de la spéculation. Nous n’avons jamais discuté, et nous ne discuterons jamais de nos armements avec qui que ce soit. Ce dont le monde devrait se soucier c’est des matières chimiques arrivées entre les mains des terroristes. Des séquences vidéos ont déjà été diffusées les montrant en train de tester des matières toxiques sur des animaux, et aussi en train de menacer le peuple syrien de mourir de cette façon ! Nous avons partagé ce matériel vidéo avec d’autres pays. C’est là-dessus que le monde devrait se concentrer au lieu de gaspiller ses efforts à créer des titres insaisissables sur les armes chimiques syriennes pour justifier n’importe quelle intervention en Syrie.

Sunday Times : Je sais que vous ne dites pas si ces armes sont en lieu sûr ou non. Il n’empêche que des craintes existent sur le fait que certains puissent se les approprier.

Le président Assad : C’est l’ambiguïté constructive. Aucun pays ne parle de ses capacités en la matière.

Sunday Times : Un autre sujet est aussi très commenté : Quels sont les rôles du Hezbollah, de l’Iran et de la Russie dans la guerre sur le terrain ? Savez-vous s’il y a des combattants du Hezbollah en Syrie et que font-ils ? Quelles armes vous sont livrées par vos alliés russes et iraniens, et quels sortes d’autres soutiens vous apportent-ils ?

Le président Assad : La position de la Russie est très claire en matière d’armement. Les russes fournissent à la Syrie des armes défensives, en conformité avec le droit international. Le Hezbollah, l’Iran et la Russie soutiennent la Syrie dans sa lutte contre le terrorisme. La Russie a été très constructive, l’Iran nous a très favorablement soutenus, et le rôle du Hezbollah est de défendre le Liban non la Syrie. Nous sommes un pays de 23 millions d’habitants avec une armée nationale forte et des forces de police. Nous n’avons pas besoin de combattants étrangers pour défendre notre pays. La question qui devrait nous être posée concernerait plutôt le rôle d’ autres pays – le Qatar, la Turquie, l’Arabie saoudite, la France, le Royaume-Uni, et les Etats-Unis, – qui soutiennent le terrorisme en Syrie, directement ou indirectement, politiquement ou militairement.

Sunday Times : Un autre sujet est aussi très commenté : Quels sont les rôles du Hezbollah, de l’Iran et de la Russie dans la guerre sur le terrain ? Savez-vous s’il y a des combattants du Hezbollah en Syrie et que font-ils ? Quelles armes vous sont livrées par vos alliés russes et iraniens, et quels sortes d’autres soutiens vous apportent-ils ?

Le président Assad : La position de la Russie est très claire en matière d’armement. Les russes fournissent à la Syrie des armes défensives, en conformité avec le droit international. Le Hezbollah, l’Iran et la Russie soutiennent la Syrie dans sa lutte contre le terrorisme. La Russie a été très constructive, l’Iran nous a très favorablement soutenus, et le rôle du Hezbollah est de défendre le Liban non la Syrie. Nous sommes un pays de 23 millions d’habitants avec une armée nationale forte et des forces de police. Nous n’avons pas besoin de combattants étrangers pour défendre notre pays. La question qui devrait nous être posée concernerait plutôt le rôle d’ autres pays – le Qatar, la Turquie, l’Arabie saoudite, la France, le Royaume-Uni, et les Etats-Unis, – qui soutiennent le terrorisme en Syrie, directement ou indirectement, politiquement ou militairement.

Sunday Times : Monsieur le Président, permettez-moi de vous interroger sur votre propre position. Le ministre russe des Affaires étrangères, M. Lavrov, a récemment déclaré que Lakhdar Ibrahimi s’était plaint du peu de flexibilité de votre régime et que, même si vous semblez ne jamais dire NON, vous ne semblez jamais dire OUI. Pensez-vous qu’un règlement négocié soit possible tant que vous resterez président, question que beaucoup de gens se posent ?

Le président Assad : N’attendez pas d’un politicien qu’il vous réponde par un oui ou par un non dans un sens absolu, quoiqu’il ne s’agisse pas de questions à choix multiples où vous cochez la bonne ou la mauvaise réponse. En revanche vous pouvez attendre d’un politicien qu’il vous parle d’une vision. La nôtre est très claire. Nous avons proposé un plan. Celui qui veut travailler avec nous, peut le faire sur la base de ce plan. C’est très clair et il est inutile de perdre son temps. Ceci dit, votre question traduit « la personnalisation du problème syrien » prêchée par les médias occidentaux pour laisser croire que l’ensemble du conflit relève du président et de son propre avenir.

Si ce prétexte est correct, mon départ ferait cesser les combats ; ce qui est clairement absurde. Les précédents récents, en Libye, au Yémen et en Égypte en témoignent. Ce qui les motive est d’essayer de se soustraire à l’essentiel du problème : le dialogue, les réformes et la lutte contre le terrorisme. L’héritage de leurs interventions dans notre région a été le chaos, la destruction et le désastre. Par conséquent, comment peuvent-ils justifier une nouvelle intervention ? Ils ne le peuvent pas ! Alors, ils se concentrent sur le blâme du président, poussent à son départ, font douter de sa crédibilité, se demandent s’il vit dans une bulle, et prétendent qu’il est dans le déni de la réalité. C’est ainsi que le point de focalisation du conflit devient le président !

Sunday Times : Certains fonctionnaires étrangers ont appelé à vous juger pour crimes de guerre devant la Cour pénale internationale en tant que personne responsable, en dernier ressort, des exactions de l’armée ? Craignez-vous les poursuites par cette Cour, ou d’autres poursuites futures lors d’éventuels procès en Syrie ?

Le président Assad : Chaque fois qu’un problème lié à l’ONU est soulevé, vous soulevez la question de sa crédibilité. Nous savons tous que ces vingt dernières années, et particulièrement suite à l’effondrement de l’Union soviétique, l’ONU et toutes les organisations qui en dépendent sont, sans exceptions, les victimes de l’hégémonie au lieu d’être des bastions de la justice. Elles sont devenues des outils politisés pour créer l’instabilité et attaquer des pays souverains, ce qui est contraire la Charte de l’ONU ! Maintenant, la question que nous devons nous poser : vont-ils juger les dirigeants US et britanniques pour avoir attaqué l’Irak en 2003 et avoir fauché plus d’un demi-million de vies sans parler des orphelins, des handicapés, des défigurés et malformés ? Vont-ils juger les US, les britanniques, les français et d’autres qui se sont rendus, l’année dernière, en Libye sans résolution de l’ONU pour faucher à nouveau des centaines de vies ? Ils ne vont pas le faire. La réponse est très claire.

Par ailleurs, savez-vous que l’envoi de mercenaires dans tout pays est un crime de guerre selon les principes de Nuremberg et conformément à la Charte de Londres de 1945. Vont-ils juger Erdogan devant ce même tribunal parce qu’il a envoyé des mercenaires en Syrie ? Vont-ils faire de même avec les Saoudiens et les Qataris ? Si nous avions les bonnes réponses à ces questions, nous pourrions continuer à parler des organisations pour la paix et de leur crédibilité.

Ma réponse à moi est très brève : lorsque des personnes défendent leur pays, ils ne tiennent compte de rien d’autre !

Sunday Times : Regarder en arrière est une chose merveilleuse, Monsieur le Président. Si vous pouviez remonter le temps deux ans en arrière, auriez-vous géré les choses différemment ? Croyez-vous qu’il y a des choses qui auraient pu ou auraient dû être faites d’une autre manière ? Quelles sont les erreurs commises par vos partisans que vous penseriez rectifier ?

Le président Assad : Vous pouvez poser cette question à un président qui serait le seul responsable du cours des événements. Dans notre cas, en Syrie, nous savons qu’interviennent de nombreux acteurs extérieurs. Partant de ce présent, vous devez juger rétrospectivement chacun des acteurs. Avec le recul, vous devez demander à M. Erdogan : auriez-vous envoyé des terroristes pour tuer des Syriens et leur auriez-vous procuré toutes sortes de soutien logistique ? Avec le recul, vous devez demander au Qatar et à l’Arabie saoudite : auriez-vous financé des terroristes, des réseaux d’Al-qaïda ou toute autre organisation terroriste pour tuer des Syriens ? Avec le même recul, vous devriez poser les mêmes questions aux fonctionnaires US et européens : auriez-vous offert un parapluie politique aux terroristes qui tuent des civils innocents en Syrie ?

En Syrie, nous avons pris deux décisions. La première consiste à lancer le dialogue, la seconde consiste à lutter contre le terrorisme. Si, avec le recul, vous de

mandez à n’importe quel Syrien : diriez-vous NON au dialogue et OUI au terrorisme ? Je ne pense pas qu’une seule personne, saine d’esprit, serait d’accord. Donc, avec le recul, je pense que nous avons commencé par le dialogue et que nous allons continuer le dialogue. Avec le recul, nous avons dit que nous allons lutter contre le terrorisme et nous allons continuer à combattre le terrorisme.

Sunday Times : Avez-vous jamais pensé vivre en exil si les choses en arrivaient jusque là ? Et est-ce que vous quitteriez votre pays si cela devait augmenter les chances de paix en Syrie ?

Le président Assad : Encore une fois, il ne s’agit pas du président. Je ne pense pas que n’importe quel patriote ou citoyen pourrait songer à vivre hors de son pays.

Sunday Times : Vous ne quitterez jamais ?

Le président Assad : Nul patriote ne peut songer à vivre hors de son pays. Je suis comme n’importe quel autre syrien patriote.

Sunday Times : Jusqu’à quel point avez-vous été secoué par la bombe qui a tué certains de vos plus hauts généraux l’été dernier, y compris votre beau-frère ?

Le président Assad : Vous avez mentionné mon beau-frère, mais ce n’est pas une affaire de famille. Lorsque des hauts fonctionnaires sont assassinés c’est une affaire nationale ! Un tel crime, vous rend plus déterminé à combattre le terrorisme. Cela ne concerne pas ce que vous ressentez, mais plutôt ce que vous devez faire. Nous sommes plus déterminés dans notre lutte contre le terrorisme.

Sunday Times : Pour finir, Monsieur le Président, puis-je vous interroger sur ma collègue, Marie Colvin, qui a été tuée lors du bombardement par l’opposition d’un centre de médias de Bab Amr, le 22 Février de l’année dernière. A-t-elle été ciblée, comme certains l’ont suggéré, parce qu’elle avait condamné les destructions sur les télévisions américaines et britanniques ? Ou bien a-t-elle simplement manqué de chance ? Avez-vous entendu parler de sa mort à l’époque et, si oui, quelle a été votre réaction ?

Le président Assad : Bien sûr, j’en ai entendu parler par les médias. Quand un journaliste se rend dans les zones de conflit, comme vous le faites en ce moment même, pour couvrir un événement et le transmettre au monde, je pense que c’est un travail très courageux. Toute personne honnête, qu’il s’agisse de responsables ou de membres du gouvernement, devrait soutenir les efforts des journalistes car cela aidera à faire la lumière sur ce qui se passe sur le terrain et démontera la propagande là où elle existe. Malheureusement, dans la plupart des conflits un journaliste a payé le prix ultime. C’est toujours triste quand un journaliste est tué parce que les journalistes ne sont partie prenante et ne font même pas partie du problème. Ils cherchent juste à couvrir l’événement.

Il y a une guerre médiatique contre la Syrie pour empêcher que la vérité ne soit connue du monde extérieur. Quatorze journalistes syriens ont aussi été tués depuis le début de la crise, et tous ne sont pas tombés sur le champ de bataille. Certains ont été ciblés à leur domicile en dehors des heures de travail, kidnappés, torturés, puis assassinés. D’autres sont toujours portés disparus. Plusieurs bâtiments de la télévision syrienne ont été attaqués par les terroristes et leurs bombes. Et, actuellement les chaines de télévision syriennes sont interdites de diffusion par les systèmes satellitaires européens.

On sait maintenant comment les rebelles ont utilisé les journalistes dans leur propre intérêt. Il ya eu le cas du journaliste britannique qui a réussi à s’échapper…

Sunday Times : Alex Thompson ?

Le président Assad : Oui. Il a été dirigé vers un piège mortel par les terroristes dans le but d’accuser l’armée syrienne de sa mort. C’est pourquoi il est important d’entrer légalement dans le pays, d’avoir un visa. Ce ne fut pas le cas pour Marie Colvin. Nous ne savons pas pourquoi et ce n’est toujours pas clair. Si vous entrez illégalement, vous ne pouvez pas attendre de l’État qu’il soit responsable.

Contrairement à la croyance populaire, depuis le début de la crise des centaines de journalistes de partout dans le monde, y compris vous, ont obtenu un visa d’entrée en Syrie et ont rendu compte librement, à partir de la Syrie, sans interférences dans leur travail et sans obstacles contre leurs missions.

Sunday Times : Je vous remercie.

Le président Assad : Merci à vous.

Texte traduit de l’anglais par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca (05.03.2013) :
http://www.mondialisation.ca/entrevue-integrale-du-president-syrien-avec-le-sunday-time/5325236

Texte original en anglais (03.03.2013)


http://www.sana-syria.com/eng/21/2013/03/04/470326.htm

 

http://www.silviacattori.net/article4279.html

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 13:40

http://www.courrierinternational.com/magazine/2004/688-zapatisme-altermondialisme-que-faire-apres-dix-ans-de-luttes

couv688.jpg

Résistance politique: Apprenons des mouvement de lutte natifs des Amériques… L’exemple de l’Ejercito Zapatista de Liberaciòn Nacional (EZLN)

A propos de paroles ardentes, de rêves rebelles: L’insurrection indigène

 

Luis Martinez

 

Le 11 Mars 2013

url:

http://www.mondialisation.ca/a-propos-de-paroles-ardentes-et-de-reves-rebelles-linsurrection-indigene/5326252

Original en espagnol:

http://www.rebelion.org/noticia.php?id=163011

 

 

Le 1er janvier 1994, dans le sud-est mexicain, un groupe d’indigènes, le visage recouvert d’un passe-montagne et armés de fusils rustiques, défiait le gouvernement et l’armée du Mexique. Ils réclamaient la terre, du travail, un toit, de la nourriture, la santé, l’éducation, la liberté, l’indépendance, la démocratie et la justice pour les 56 ethnies de la République. La nouvelle d’un soulèvement populaire dans le coin le plus pauvre du pays faisait l’effet d’une douche froide autant sur la classe politique que sur les élites patronales, car à cette époque, l’information qui faisait la une des principaux média était la si fameuse entrée du Mexique dans la « modernité » à travers la signature du Traité de Libre Echange. En plus de souligner une relation asymétrique entre deux pays faisant partie du G8 et leur homologue mexicain, ce traité avait pour objectif la consolidation du modèle néolibéral. C’est pour cette raison que le mouvement néo-zapatiste faisait irruption sur la scène politique afin de dénoncer la comédie néfaste et abjecte préparée par le président de l’époque : Carlos Salinas (du Parti Révolutionnaire Institutionnel, PRI).

Dans un long entretien, publié sous le titre Marcos, le seigneur des miroirs, le sous-commandant insurgé Marcos expliquait : « Nous (les zapatistes) voulions démontrer que l’entrée du Mexique dans le premier monde reposait sur une imposture. Imposture non seulement à l’encontre des indigènes, comme le montra la crise de 1994-1995, mais aussi pour les classes moyennes et les classes laborieuses, comme on les appelait autrefois. Et même pour une frange importante du secteur des entreprises. Notre position coïncide avec la rupture des simulacres, nous disons que la mise en scène instaurée avait commencé à opérer, ou même qu’elle est déjà à l’œuvre dans d’autres pays qui sacrifient une partie importante de leur histoire et d’un secteur social ». [2]

Au début, le gouvernement a essayé de dénaturer non seulement le contenu du soulèvement indigène mais en plus, avec un mépris cinglant pour le monde indigène, il n’a pas hésité à soutenir que le soulèvement était manipulé par des groupes étrangers. Même le prix Nobel de Littérature, Octavio Paz, à l’instar de la grande majorité des membres de l’establishment culturel du pays habitué aux prébendes, aux sinécures et aux privilèges dont ils sont « gavés » [3] par ceux qui dirigent en donnant des ordres, suggérait que le soulèvement répondait à des intérêts extérieurs visant à plonger le pays dans une spirale de violence.

Dès ses premiers communiqués, l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) se fit remarquer non seulement parce qu’elle était un groupe qui se réclamait de la révolution à une époque de « démocratisation » libérale et de la désintégration de l’Union Soviétique mais du fait de la rhétorique de son discours [4]. Ce groupe de « noctambules » donna l’impression d’arriver en retard dans le débat national et donc, de ne pas comprendre l’esprit des temps nouveaux.

Ironie de l’histoire, cette guérilla surgissait à un moment où était proclamée la fin de la lutte armée en Amérique Latine [5], selon le diagnostic de Jorge Castañeda, un sociologue mexicain, Secrétaire des Relations Extérieures sous le gouvernement de Vicente Fox (du Parti d’Action Nationale, PAN).

Irruption prophétique et espoirs intergalactiques.

 

« L’Eglise des pauvres », comme expression d’un Christianisme de la Libération, a accompagné les mouvements de résistance en Amérique Latine. Le rôle que jouèrent quelques membres du clergé, depuis la lutte contre le pouvoir colonial espagnol jusqu’à la rébellion héroïque contre le néo-libéralisme colonial du XXIème siècle, en passant par les luttes pour l’Indépendance au XIXème siècle et par celles de libération au cours du XXème, fait partie de la mémoire des mouvements d’émancipation latino-américains. Fort de l’antécédent de Vatican II, le noyau prophétique et subversif du Christianisme de la Libération reprit de la vigueur. Les séquelles du travail réalisé par les Communautés Ecclésiales de Base et les réseaux de base eurent un impact fort sur la formation et la configuration du mouvement zapatiste. Avec des emblèmes tels que les mythes messianiques, les stratégies utopiques et traditionnelles, les mouvements sociaux eurent la possibilité de créer et de proposer des projets alternatifs au pouvoir.

Dès qu’il fit irruption, le mouvement néo-zapatiste se montra original et global. Une date significative est le 27 juillet 1996, où Ana María, officier supérieur indigène, dans le discours inaugural qu’elle prononça à l’occasion de la Première Rencontre Intercontinentale pour l’Humanité et contre le Néo-Libéralisme, pointait deux globalisations. D’un côté, celle du capitalisme néo-libéral (d’esprit colonialiste) qui mercantilise tous les aspects de la société, qui homogénéise les gens et qui chosifie la nature et d’un autre, une mondialisation de la résistance, de la lutte et de la rébellion représentée par des peuples, des organisations et des individus qui cherchent à construire des passerelles pour un dialogue symétrique et fédérateur. Unis dans la définition de la problématique mais respectueux des différences. Dans ce sens, Marcos remarquait que « le mouvement indigène zapatiste est un symbole qui se refuse à être sacrifié sur l’autel d’un monde standardisé où toutes les différences sont soit intégrées et cessent d’être des différences ou bien elles sont éliminées. Le mouvement indigène refuse cela et il relève le défi. D’où la sympathie qu’il suscite dans des secteurs à l’origine aussi lointains du monde indigène que le sont les jeunes, les anarchistes, les émigrants, ceux qui ont été arrachés à leur terre, ici et là, en Europe, aux Etats-Unis et au Mexique (…) Nous travaillons à l’instauration d’une société où nous aurons une place sans que cela signifie que nous allons homogénéiser cette société. Nous travaillons à l’instauration de l’idée que tous doivent être des indigènes et que celui qui ne serait pas indigène devra disparaître ». [6]

La lettre de bienvenue que le Commandement lut aux participants de la Rencontre Intercontinentale de 1996 se terminait sur la devise suivante : Planète – Terre. Ce n’est pas un hasard si Naomi Klein reconnut l’importance de ce Meeting comme prémisse fondamentale à la constitution du mouvement altermondialiste et à la mise en marche du Forum Social Mondial en 2001 [7]

D’autre part, le discours éthico-politique néo-zapatiste est novateur dans le domaine linguistique, celui du jargon politique car il déterre les lieux communs. L’importance de la parole dans la lutte nous renvoie à la récupération de la mémoire, outre la charge symbolique de la non-contemporanéité du contemporain. Par exemple, le fait de « commander en obéissant » n’est pas seulement une pratique de résistance, alimentée par la tradition des communautés indigènes, qui « renvoie à un mélange de contenus relatifs au temps, le futur et le passé, l’aurore et le crépuscule ou le crépuscule et l’aurore sociaux » mais en plus, c’est une fusion entre politique et éthique qui s’oppose à la philosophie politique bourgeoise. Dans un autre entretien accordé au sociologue français Yvan Le Bot, Marcos confirme que « pour les zapatistes, les valeurs éthiques sont une référence fondamentale qui compte plus que la realpolitik. Les décisions des zapatistes contournent la realpolitik, car les zapatistes accordent plus de valeur aux implications morales ». [8]

L’élément éthique est incontournable dans le discours et dans la pratique zapatistes. Il est important de rappeler le fameux épisode de la capture par l’EZLN du général Absalon Castellanos Dominguez (militaire et gouverneur de l’état du Chiapas de 1982 à 1988, partisan du PRI) dans sa propriété « El Momón ». Après un jugement populaire, rendu par un tribunal militaire zapatiste, il ne fut pas condamné à l’échafaud mais à « vivre jusqu’au dernier de ses jours dans la honte d’avoir reçu le pardon et la générosité de ceux qu’il a aussi longtemps humiliés, séquestrés, dépouillés, volés et assassinés ». [9] Cette manière de concevoir la justice montre la probité et la stature morale du mouvement zapatiste et le distingue de tout autre type de mouvements sociaux. [10]. Selon l’expression de Walter Benjamin, la violence divine du mouvement zapatiste est encore plus violente et radicale que celle de nombreux groupes terroristes ou fondamentalistes. C’est la violence divine qui s’oppose à la violence structurelle.

La guerre de basse intensité : le massacre d’Actéal.

 

Walter Benjamin écrivit dans la sixième de ses Thèses sur la philosophie de l’Histoire : « Articuler historiquement le passé ne signifie pas le connaître ‘ tel qu’il a été vraiment’. Cela signifie s’emparer d’un souvenir tel qu’il étincelle en un instant de danger… Le seul qui ait le droit d’allumer dans le passé l’étincelle de l’espoir est l’historien traversé par l’idée que même les morts ne seront pas à l’abri de l’ennemi, si ce dernier est vainqueur. Et cet ennemi n’en a pas fini d’être vainqueur ».

Après une importante mobilisation nationale, le gouvernement et les zapatistes acceptent un « cessez-le-feu » et entament les Conversations de Paix, connues aussi comme « Le dialogue de la cathédrale », car elles eurent lieu dans la cathédrale de San Cristóbal de las Casas, avec la médiation de l’évêque Samuel Ruiz, [11] Dans une lettre datée du 16 février 1994, le Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène et le Commandement Général de l’EZLN soutenaient : « Le mot de vérité qui vient du plus profond de notre histoire, de notre douleur, des morts qui vivent en nous, combattra avec dignité sur les lèvres de nos chefs. Le canon de nos fusils se taira pour que notre vérité parle avec des mots pour tous, les mots qui se battent dans l’honneur, il n’y aura pas de mensonge dans nos cœurs d’hommes authentiques. A travers notre voix, s’exprimera la voix du plus grand nombre, de ceux qui n’ont rien, de ceux qui sont condamnés au silence et à l’ignorance, qui ont été expulsés de leur terre et de leur histoire par la souveraineté des puissants, la voix de tous les hommes bons qui sillonnent ces espaces de douleur et de rage, celle des enfants et des vieillards qui sont morts dans la solitude et l’abandon, des femmes humiliées, des hommes humbles. A travers notre voix, s’exprimeront les morts, tellement seuls et oubliés, tellement morts et cependant tellement vivants dans notre voix et dans nos actes ».

En juin 1994, l’EZLN lança la Seconde Déclaration de la Forêt Lacandonienne pour exhorter la société civile à former une Convention Nationale Démocratique. On peut y lire que « toutes les formes de luttes permettant de favoriser le passage à la démocratie au Mexique sont nécessaires ». Parallèlement aux Dialogues de Paix, le gouvernement mexicain, à ses trois niveaux, déploya une stratégie de contre-insurrection dans tout l’Etat du Chiapas, et envoya l’armée harceler les communautés en rébellion. A la fin 1994, fut publiée la Troisième Déclaration de la Forêt Lacandonienne où l’EZLN appelle à « la lutte pour la justice, la démocratie et la liberté, par tous les moyens, à tous les niveaux et partout ». Cette Troisième Déclaration a pour contexte la crise économique qui condamna des millions de mexicains à la pauvreté et obligea une grande majorité d’entre eux à émigrer aux Etats-Unis. En outre, en décembre, les zapatistes parvinrent à briser l’encerclement militaire dans 38 municipalités de l’état du Chiapas.

Le 1er janvier 1996, fut publiée la Quatrième Déclaration de la Forêt Lacandonienne qui annonçait la création d’un Front Zapatiste de Libération Nationale (FZLN). Le sous-commandant Marcos prononça ces mots : « La démocratie dans un pays démocratique ne se limite pas à tenir des élections démocratiques. Elle signifie quelque chose de plus profond, à savoir la relation entre gouvernants et gouvernés… Le plus grand défi du Zapatisme est de proclamer qu’il est possible de faire de la politique sans se poser la question du pouvoir. Nous l’affirmons. Et nous parions : quel type de politique conduire sans la référence à la prise du pouvoir ? Quelle est la référence électorale ? La référence des partis politiques. Nous pouvons construire une formation politique sans envisager de prendre le pouvoir. Et nous l’affirmons. Ceci constitua la Quatrième Déclaration de la Forêt Lacandonienne où l’on peut lire : ‘Nous voulons une nouvelle façon de faire de la politique, créons une nouvelle organisation politique’. Pour que cela devienne concret, il faut respecter un processus » [12]

Nous fîmes remarquer qu’en un an, nous en étions à la quatrième Déclaration de la Forêt Lacandonienne. Pendant 12 mois, les zapatistes non seulement durent redéfinir leurs stratégies et leur positionnement sur l’échiquier politique mais aussi ils durent faire face à la guerre « de basse intensité » engagée par le gouvernement colombien. L’un des épisodes les plus ignominieux de cette « guerre de basse intensité » fut le massacre perpétré dans la communauté d’Actéal où, le 22 décembre 1997, furent assassinés 45 indigènes tzotziles, dont des femmes enceintes et des enfants. Le gouvernement de Felipe Calderon (2006-2012) et la majeure partie de la classe politique mexicaine non seulement assurèrent l’impunité aux auteurs intellectuels qui orchestrèrent cette action comme le chef de l’Etat d’alors, Ernesto Cedillo, conseiller de différentes entreprises privées nord-américaines, mais en plus, la Cour Suprême de Justice de la Nation, sous prétexte que le Ministère public avait fabriqué les preuves, ordonna la libération de près de 20 indigènes qui avaient été arrêtés et inculpés pour ce massacre. Ensuite, le 4 novembre, 9 paramilitaires furent libérés.

Il convient de mentionner que le 21 avril 2009, le Centre des Droits de l’Homme Bartolomé de las Casas et l’organisation civile « Les Abeilles » avaient informé de la possible libération de quelques paramilitaires qui avaient dû participer au massacre. Cependant, aussi bien pour la Cour Suprême de Justice que pour les « paladins du système », c’est-à-dire, les avocats du Centre de Recherche et d’Enseignement Economique (C.I.D.E.), l’inconsistance des preuves était un motif pour mettre en œuvre un recours en justice, qui impliquerait à la fin, la libération de 20 détenus. C’est en ce sens que nous pouvons ajouter à la liste des « mercenaires de la justice » [13] les noms de Hugo Eric Flores Cervantes-évangéliste et professeur au CIDE et d’Hector Aguilar Camin, directeur de la revue Nexos qui prirent part à la machination [14].

Dans le cadre d’une « guerre de basse intensité » livrée par l’Armée mexicaine contre les communautés autonomes zapatistes, le 22 décembre 1997, près de 90 paramilitaires proches du PRI firent irruption dans la chapelle où étaient en prières les habitants de la communauté autonome « les Abeilles » et les massacrèrent. Il est important de signaler que le groupe « Les Abeilles » était constitué de sympathisants de la cause zapatiste mais ils n’étaient pas zapatistes au sens strict. Il est évident que le massacre d’Actéal répondait davantage à une politique de contre-insurrection qu’à un « conflit entre indigènes », comme l’affirma le secrétaire du gouvernement et futur candidat PRI à la présidence Francisco Labastide Ochoa. Et même, dans un article publié le 20 décembre 2007, dans le journal mexicain La Jornada, Carlos Montemayor soutenait qu’il s’agissait d’un épisode d’une stratégie de guerre et par conséquent, la logique d’une administration de guerre prenait le pas sur la possibilité d’une solution politique.

Dans un climat d’amnésie délibérée, de répression systématique et de criminalisation des mouvements sociaux au Mexique, nous devons prendre au sérieux l’opinion de Walter Benjamin selon laquelle les morts ne sont pas à l’abri. Le massacre d’Actéal est un chapitre de plus de l’histoire qui nous met en garde contre « l’état d’exception », la règle sous laquelle nous vivons. Il ne faut pas oublier le massacre d’Actéal, il faut se souvenir que ce fut un crime d’Etat évident et donc, il faut agir en conséquence et exiger que les coupables soient châtiés. Pour l’heure, c’est la mémoire de la « dignité » qui les juge et les condamne.

Les douze années tragiques du Parti Action nationale [15]

Le 19 juillet 1998, fut publiée la Cinquième Déclaration de la Forêt Lacandonienne où sont consignées les demandes en matière de terre, de logement, de travail, de pain, de soins médicaux, d’éducation, de démocratie, de justice, de liberté, d’indépendance nationale et de paix dans la dignité. En plus d’exhorter la société civile à une consultation nationale pour la reconnaissance indigène et contre la guerre d’extermination, l’EZLN soulignait l’impérieuse nécessité d’une Réforme constitutionnelle en matière de droits et de culture indigènes et bien sûr, la prise en compte des Accords de San Andrés [16]

Après presque soixante-dix ans d’hégémonie du PRI, le Parti Action Nationale (PAN, parti conservateur et de tendance libérale) accéda à la présidence de la République mexicaine aux élections de 2000, à travers son candidat Vicente Fox [17]. La fameuse « transition vers la démocratie au Mexique » se traduisit par une accentuation et un approfondissement de l’agenda néo – libéral. Sous l’administration Fox, les salaires connurent une chute réelle, la migration vers les Etats-Unis augmenta (il y avait déjà en 2004 plus de 48 millions de mexicains de l’autre côté du rio Bravo), la flexibilité de l’emploi et la précarisation du travail accompagnaient la criminalisation des mouvements sociaux.

 

En février et mars 2001, l’EZLN allait entreprendre la Marche de la Couleur de la Terre et parcourut en 37 jours une distance de 6 mille kilomètres, marche qui se termina au Congrès le 28 mars. Leur but était d’exposer les causes de leur lutte, les requêtes et les exigences des peuples indigènes [18]. Il convient de mentionner que les membres du Parti Action Nationale n’étaient pas présents lorsque le Commandement de l’EZLN prit la parole au Congrès. En effet, depuis quand le noyau créole, constitué de gens bien, était-il un interlocuteur abordable pour les indiens ? Comment cela pouvait-il être possible ? Ces indiens du Chiapas qui remettaient en cause le système de classes !

Le 25 avril 2001 est une date significative pour le repositionnement politique de l’EZLN car ce jour-là, le Sénat approuva, grâce au vote des trois partis les plus importants (PRI, PAN, PRD), une réforme constitutionnelle en matière de droits indigènes. Cependant, cette réforme était radicalement différente de celle qu’avait proposée l’EZLN et trahissait même l’esprit des Accords de San Andrés. La gauche institutionnelle, c’est-à-dire, le Parti de la Révolution Démocratique découvrait finalement le vrai visage de ceux qui en faisaient partie : une ribambelle de profiteurs du Budget Public. Que rêver de mieux qu’un portrait en paroles du PRD fait par le Sous – Commandant Marcos ? :

« Le PRD, le parti des ‘erreurs tactiques’. L’erreur tactique, qui consiste, grâce à des pactes électoraux, à favoriser les affaires de familles déguisées en partis. L’erreur tactique de s’allier avec le PAN dans quelques états et en particulier au PRI. L’erreur tactique de la contre-réforme indigène et des paramilitaires de Zinacantan. L’erreur tactique de Rosario Robles [19) et les vidéos scandaleuses. L’erreur tactique de harceler et d’exercer la répression contre le mouvement estudiantin de la UNAM en 1999 [20]. L’erreur tactique de la ‘Loi Ebrard’ [21] et la ‘loi Monsanto’. L’erreur tactique de la ‘tolérance zéro’ importée de l’extérieur et de poursuivre jeunes, homosexuels et lesbiennes coupables du délit d’être différents. L’erreur tactique de trahir la mémoire de ses morts, d’accepter leurs assassins comme candidats aux élections et de recycler les exclus des candidatures du PRI. L’erreur tactique de convertir des mouvements populaires en bureaucraties partisanes et gouvernementales. L’erreur tactique du manque de clarté face à des mouvements de résistance et de libération dans d’autres pays, de s’incliner face au pouvoir nord-américain et de tout faire pour s’arranger avec les puissants. L’erreur tactique de l’alliance avec le narco – trafic dans le District Fédéral. L’erreur tactique de réclamer de l’argent aux gens en leur disant que c’est pour aider ‘ en sous-main’ les zapatistes. L’erreur tactique de faire une cour indigne aux secteurs les plus réactionnaires du clergé. L’erreur tactique de se servir des morts dans la lutte, comme carte valant impunité pour voler, dépouiller, corrompre, réprimer. L’erreur tactique de courir vers le centre, éperdu de bonheur, avec son chargement d’erreurs tactiques » [23].

Avec la contre-réforme indigène, le Parti de la Révolution Démocratique a démontré qu’il n’était qu’un parti comme tous les autres, sans divergences idéologiques de fond avec le PRI ou le PAN, en ce qui concerne les bagarres pour le budget et pour les charges publiques. Un parti qui s’était adapté à la logique de la démocratie libérale et opportuniste, un parti qui ne rechigne pas à accepter dans ses rangs des transfuges du PRI pour les recycler sur ses listes électorales. Le PRD se convertissait en parti de l’amnésie et de l’ignominie.

Suite à la trahison de la classe politique mexicaine, l’EZLN réalise que cette classe politique n’est pas la solution mais au contraire une partie du problème structurel dont souffre le pays. De sorte qu’en août 2003, les zapatistes créent les Juntas de Buen Gobierno (Ndt : Comités de Bon Gouvernement), réinterprétant ainsi tout un héritage de pratiques d’autonomie et d’autogestion inspirées des formes communautaires du monde indigène et paysan. Cette façon de relier l’autonomie aux formes de résistance aura un fort impact sur la configuration des mouvements sociaux anti – système en Amérique Latine [24]. Il est intéressant de noter cette défiance envers l’ancienne et traditionnelle classe politique de la part des mouvements sociaux dans différents endroits d’Amérique Latine.

Dans un autre ordre d’idées, nous ne devons pas détacher la lutte contre le narco – trafic des stratégies de contre-insurrection, phénomène qui s’est appliqué, et c’est toujours le cas au Mexique, sous le gouvernement de Felipe Calderon (2006-2012). Par exemple, en novembre 2010, la journaliste Laura Castellanos annonça : le « Commandant Ramiro », membre de l’Armée Populaire Révolutionnaire Insurgée (ERPI) fut exécuté au cours d’une opération contre le narco – trafic. Le Secrétariat de la Défense soutint que « le Commandant Ramiro » entretenait des liens avec le narco – trafic, cependant, une telle accusation n’a jamais fait l’objet d’aucun signalement. Dans le même ordre d’idées, Castellanos elle – même a déclaré : « Récemment, un responsable indigène du sud-est du Chiapas a été soupçonné d’entretenir des liens avec un autre groupe de narco – trafic. Il a été arrêté, des photos ont été prises et l’information a été divulguée dans la presse. Cependant, il a été remis en liberté par la suite par manque de preuves crédibles. Le pays passe par un moment très délicat car la seule stratégie qu’ait appliquée Felipe Calderon a été de faire circuler l’armée dans les rues et les zones rurales. Evidemment, cette stratégie a connu un échec retentissant et des plaintes concernant la mort et la torture de civils ont été ignorées. Dans ce contexte, les communautés indigènes qui ont assumé leur autonomie sont plus vulnérables, comme ce fut le cas de celle de Santa Maria Ostula, dans l’état de Michoacan, communauté qui non seulement fait face à une situation socio-économique marginale mais qui subit la violence de groupes paramilitaires liés au narco – trafic. Au cours de ces derniers mois, trois membres de l’organisation paysanne Bienes Comunales Casa del Pueblo (Ndt : Biens Communaux de la Maison du Peuple), entre autres le président Francisco de Asis Verdia Manuel, ont été enlevés et sont portés disparus, et l’on reste sans aucune nouvelle d’eux » [25].

L’accession du Parti Action Nationale à la Présidence de la République a conditionné la nouvelle répartition géographique et par conséquent, a déclenché une lutte intestine parmi les divers groupes criminels du pays. L’évasion, en 2001, de Joaquin Guzman Lœra, mieux connu sous le nom de « El Chapo Guzman » (Ndt : Guzman le Courtaud), chef du « Cartel de Sinaloa », révéla de façon évidente que le gouvernement fédéral s’était tourné vers un groupe criminel spécifique [26]. La classe politique, PRI, PAN, PRD, fait partie du crime organisé et vice-versa.

Sous le mandat de Calderon, l’EZLN a continué de pratiquer sa politique de « commander en obéissant » dans les communautés autonomes. Sans renoncer à engager un dialogue autant pratique que théorique, non seulement avec les principaux mouvements sociaux en Amérique Latine, mais aussi avec des intellectuels comme Pablo Gonzalez Casanova, Sylvia Marcos, Walter Mignolo, Enrique Dussel, Naomi Klein, Jean Robert, Immanuel Wallerstein, Raul Zibechi, John Berger, Gilberto Valdez entre autres, au cours du mois de décembre 2007, dans le cadre du Premier Colloque International In Memoriam de Andrés Aubry. Et deux ans plus tard au Premier Festival Mondial de la « Digna Rabia » qui fut célébré dans la ville de México, dans le Caracol de Oventik (Ndt : village zapatiste) et dans la ville de San Cristobal de las Casas. L’EZLN continua la lutte contre le système capitaliste, dans la mesure de ses possibilités, ainsi que contre les lourds assauts idéologiques de la démocratie représentative. La critique des armes et les armes de la critique, comme Marx aimait à dire, continuent d’être fondamentales dans la pratique zapatiste.

L’autre Politique

A la veille des élections présidentielles de 2006, l’EZLN publia sa Sixième Déclaration de la Forêt Lacandonienne. Sa structure mettait l’accent sur six points fondamentaux : 1) Ce que nous sommes 2) Où nous en sommes maintenant 3) Comment nous voyons le monde 4) Comment nous voyons notre pays, le Mexique 5) Ce que nous voulons faire 6) Comment nous allons le faire.

Dans le document, l’EZLN exposait clairement sa position face aux partis politiques qui « ont approuvé une loi qui ne vaut rien, car ils ont tué et enterré le dialogue et peu importe ce qu’ils décident ou ce qu’ils signent car ils n’ont pas de parole ». [27] Cependant, cette rupture avec la classe politique n’a pas signifié un regard passif, si fréquent parmi les universitaires et les chroniqueurs de pacotille, mais la résistance active et quotidienne dans les municipalités rebelles. La critique du système capitaliste et de sa logique destructrice est centrale dans cette déclaration. Ici réside une différence importante, car si avant l’EZLN s’en prenait à la globalisation néo – libérale, maintenant elle dénonce ouvertement le capitalisme et évidemment, son expression politique : la démocratie libérale bourgeoise.

L’autre politique « depuis le bas et pour le bas » que promeuvent les zapatistes n’est pas une création ex nihilo mais le fruit « de plusieurs siècles de résistance indigène et de l’expérience zapatiste elle-même ». Cela est précisément l’une des principales caractéristiques des mouvements d’émancipation latino-américains car, d’un côté, ils perturbent la politique bourgeoise à l’œuvre depuis le XVIeme siècle et de l’autre, ils minent à la racine la pesante chape de la colonialité du pouvoir. Au moyen de l’organisation horizontale, de l’autogestion comme mode de production, de la décentralisation des décisions (sur le plan politique et moral), de la démocratie « les yeux dans les yeux » et évidemment, d’une autre manière d’établir des rapports avec la nature, les mouvements sociaux latino-américains, en général, et les zapatistes, en particulier, consolident, la longue tradition libertaire des opprimés, tout en apportant de nouvelles expériences.

La colonialité du Pouvoir, lourde structure de domination, se fonde sur l’interaction entre la race, le genre et le travail. Cependant, cette structure, de même que le capitalisme, est l’expression de relations sociales historiques bien précises et donc, elle peut être transformée pour peu que nous modifiions notre réalité, à travers la praxis. Dans les communautés autonomes, on essaye de transformer cette structure de domination. C’est en ce sens que les mots de la Comandanta Hortensia éclairent la décision de démonter la « colonialité du pouvoir » enracinée dans l’imaginaire social. Pour elle, « par exemple, dans l’organisation politique, il y a eu des femmes à la direction de notre organisation, comme au Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène (CCRI), des responsables à l’échelon local et régional, ainsi que la nomination de nombreuses compañeras comme suppléantes au CCRI. Les femmes participent déjà aux assemblées villageoises, les femmes sont présentes aussi lors des ateliers politiques ou des assemblées générales, pour élire leurs responsables, par exemple les responsables municipaux, les Assemblées de Bon Gouvernement, des femmes sont agents municipaux, commissaires dans les communautés et les comités d’éducation. Et aussi pour élire les responsables politiques dans la communauté, comme les responsables locaux (…). C’est pour cela que nous les femmes ne devons pas rester à part. Nous devons nous préparer sans cesse. Pour pouvoir continuer et progresser le plus possible à tous les niveaux du travail. Si nous ne le faisons pas, nous qui appartenons encore à ce monde, un monde où nous les femmes n’avons pas de visage, de nom ni de voix pour les capitalistes et les néo – libéraux. Il est donc temps d’exercer et de faire valoir nos droits. Mais pour pouvoir mener à bien tout cela, nous n’avons besoin de rien d’autre que de la volonté, de la détermination, de la force et de l’esprit de rébellion. Nous n’avons pas besoin de demander la permission à personne. Tout ce que nous faisons est bien vrai, je n’invente rien. Nous l’avons démontré lors de la Troisième Rencontre, au Caracol de la Garrucha, il y a un an. Là, nous avons parlé et nous avons expliqué nos activités en tant que femmes. » [28].

Face à l’étonnement de quelques uns mal renseignés, la paresse d’autres un peu perdus et la déception de nombreux arrivistes, l’EZLN a décidé de ne pas se joindre au projet du candidat de la diligente Gauche Institutionnelle : Andrés Manuel Lopez Obrador. Une telle décision valut aux zapatistes de contourner non seulement l’encerclement militaire mais aussi un nouvel encerclement informatif. Il ne fait pas de doute qu’une partie de la classe politique et patronale du pays ne se sentait pas à l’aise avec la popularité croissante, dans certains secteurs de Lopez Obrador. En dépit des manigances et des arguties de Vicente Fox pour discréditer Lopez Obrador, ce dernier sut capitaliser le mécontentement social. Mais en 2005, quelle perception l’EZLN avait-elle de la figure de Lopez Obrador ?

« L’Andrés Manuel Lopez Obrador (AMLO) qui fut propulsé au sommet de la démocratie ‘moderne’ (c’est-à-dire les sondages) grâce à l’absurde campagne du couple présidentiel. Celui qui convertit la mobilisation citoyenne contre cette campagne de discrédit en un acte de promotion et d’exhibitionnisme personnel. Celui qui ne prononça pas, lors de la mobilisation contre le discrédit dont il était l’objet, la phrase qui aurait été réellement souhaitable, à savoir : ‘Aucun dirigeant n’a le droit de prendre la tête d’un mouvement mobilisé pour une cause juste, si c’est pour l’annexer à son projet personnel de recherche du pouvoir et le négocier dans ce but et cela, en cachette de la majorité’. Lui qui appelle à une marche du silence et, loin de le respecter, il l’utilise pour s’adresser au Pouvoir et imposer à tous la parole d’un seul (…). Lui qui a pour principal ‘comité d’appui’ indigène au Chiapas les caciques et les paramilitaires de Zinacantan, ceux-là même qui ont attaqué la marche zapatiste le 10 avril 2004. Lui qui se voit déjà portant l’écharpe présidentielle (…). Lui qui s’est comparé avec Francisco I. Madero, oubliant que la similitude avec Madero ne se limite pas à l’image du démocrate emprisonné par Porfirio Diaz mais qu’elle englobe aussi le Madero qui forma son équipe gouvernementale aux côtés des partisans de Porfirio Diaz lui-même (il fut d’ailleurs trahi par l’un d’entre eux). Et aussi le Madero qui, se détournant des réclamations des pauvres, se consacra au maintien de la même structure économique d’exploitation, d’extorsion et de racisme que celle édifiée par le régime porfiriste. Andrés Manuel Lopez Obrador et les oiseaux de son entourage ont ‘oublié’ ces détails. Et surtout, ils ont ‘oublié’ que face à Madero, les zapatistes ont brandi le Plan d’Ayala. Ce plan à propos duquel Madero a prononcé à peu près ces mots : ‘Publiez-le, afin que tout le monde sache que ce Zapata est fou’. Mais laissons les histoires du passé et les comparaisons. Nous sommes au début du XXIème siècle et non pas du XXème(…). La proposition principale du programme présidentiel d’A.M.L.O. est ‘stabilité macro-économique’, c’est-à-dire, ‘profits croissants pour les riches, misère et dépouillement croissants pour les pauvres et un service d’ordre contrôlant le mécontentement de ces derniers’. Critiquer le projet d’A.M.L.O., ce n’est pas critiquer un projet de gauche, car ce n’est pas le cas, selon les déclarations et les promesses de Lopez Obrador au Pouvoir Suprême. Il a été clair et les seuls à ne pas le voir sont ceux qui ne veulent pas le voir (ou bien que cela n’arrange pas), cependant, ils continuent de le regarder et de le présenter comme un homme de gauche. Le projet d’A.M.L.O. est un projet du centre, comme il le dit lui-même (…). Si Salinas de Gortari fut quand il était au gouvernement, l’artisan exemplaire de la destruction néo-libérale au Mexique, Lopez Obrador veut être le paradygme de l’artisan du réordonnancement néo-libéral. Tel est son programme » [29]

Cela bien connu, après la catastrophe électorale et la fraude de 2006, la diligente Gauche Institutionnelle (qui pour les zapatistes « n’est qu’une gauche de la honte »), au lieu de procéder à une auto – critique sur la manière dont ils se firent rouler par la classe politique elle-même, avec laquelle ils allaient de pair dans des affaires ou dans des projets sur six ans (Ndt : durée du mandat présidentiel), il préféra passer son temps à vilipender le zapatisme [30]. Le président du PRD d’alors Leonel Cota Montaño et quelques « chroniqueurs à sa solde » rendirent coupable l’EZLN de la déroute de Lopez Obrador. Sans se donner le moins du monde la peine de saisir la reconfiguration politique et idéologique des mouvements sociaux, comprendre leurs objectifs (symboliques et matériels), ni réfléchir sur les conséquences que le silence complice (par exemple, celui de Lopez Obrador face au vote en faveur du PRD au Sénat à l’encontre des Accords de San Andrés ou celui de Cota Montaño face à l’hostilité du gouvernement de Juan Sabines, ex-PRI comme le précédent, contre les communautés zapatistes, parmi tant d’autres), silence complice que cette diligente gauche institutionnelle a observé face aux décisions ignominieuses et aux actions abjectes du Pouvoir.

Il est incontestable que les douze années tragiques (Ndt 6 ans x 2) virent s’exacerber le mécontentement, la frustration et le délitement social du fait de la violence structurelle constamment présente et de la justice sociale inexistante, une carence perpétuelle dans les sociétés post – coloniales. Il ne fait aucun doute que les séquelles de la situation sociale actuelle et la production en série de gens bons pour le rebut qu’elle engendre [31], apparaissent clairement dans les niveaux de pauvreté (31 millions de pauvres) et de corruption terribles qui règnent dans le pays (selon ce que laissent transparaître des observations internationales, au cours des six dernières années, le Mexique a rétrogradé de 33 places). Sur cette toile de fond, quelques secteurs de la société mexicaine décidèrent d’appuyer par la voie du Mouvement de Régénération Nationale (MRENA) la candidature réitérée en 2012 d’Andrés Manuel Lopez Obrador [32]. Evidemment, la stridente ritournelle des chroniqueurs de pacotille et des intellectuels organiques de la diligente Gauche Institutionnelle insulta la position de l’EZLN et d’autres mouvements sociaux (comme le Mouvement pour la Paix dans la Justice et la Dignité) qui ne s’alignèrent pas sur la campagne d’A.M.L.O. De nouveau, les indigènes zapatistes ne comprenaient pas ce qui se passait…

Pourquoi, en effet, puisque depuis 2005, l’EZLN, qui avait exposé sa position face à la politique de ceux d’en haut, la politique bourgeoise magique, devait-elle se replier sur un projet qui n’impliquait pas une rupture avec le capital ? Pour quelle raison, si depuis 2001, la diligente Gauche Institutionnelle avait déjà révélé sa position envers le pouvoir et sa faiblesse pour lui, alors qu’elle devait servir de gouvernail aux opprimés ?

La « faible force messianique » depuis la forêt lacandonienne.

Dans son célèbre ouvrage, Das Passagen Werk, Walter Benjamin interprétait la modernité comme « l’époque de l’enfer » [33]. Effectivement, pour Benjamin, l’époque moderne, située dans une temporalité vide, était définie par rapport au marché et à la logique du capital. La raison instrumentale joua le rôle d’une arme pour la domination des peuples et d’outil d’exploitation de la nature. Aujourd’hui, cette raison instrumentale n’est plus seulement un instrument mais une dictature. Le capitalisme comme religion, peut-être la plus féroce, la plus implacable et irrationnelle, qui ne consent aucun type de rédemption, menace de destruction l’Humanité et la Planète. Cependant, la vision prophétique de Benjamin renferme des possibilités de lutte, des moments de résistance, des lueurs d’espoir et de rébellion ; c’est la « faible force messianique » des victimes.

Les dieux de la mort, ceux qui se nourrissent de sang et des « valeurs en usage », ne reconnaissent pas de divinités autres que celles qui contribuent au « processus de valorisation ». Dès le XVIème siècle, les cultures méso-américaines ou pré – hispaniques de l’autre côté de l’Atlantique furent témoins des nouvelles divinités de la modernité : l’or et l’argent. Des millions d’indigènes moururent en extrayant l’or et l’argent des mines qu’ils appelaient : « la bouche de l’enfer ». De même que Moloch, la modernité naissante avait besoin de victimes. C’est alors que commence la longue nuit de 500 ans des peuples originaires. Par conséquent, ce n’est pas un hasard si la lutte des peuples originaires, premières victimes de la modernité, non seulement débouche, depuis un noyau éthico-mystique différent, sur la temporalité homogène et vide mais de plus, qu’elle soit confrontée à la rationalité instrumentale bourgeoise.

Pendant le Minuit de l’Histoire, lorsque l’Antéchrist se levait face à la complaisance des démocraties bourgeoises, deux juifs romantiques révolutionnaires formulèrent l’idée que la tradition des opprimés (W. Benjamin) et la non-contemporanéité des contemporains (E. Bloch) débordent souvent, dans la lutte elle-même, sur la temporalité vide du capital. Cette intuition n’a pas pu trouver de meilleure expression que dans le soulèvement insurrectionnel du sud-est mexicain [34]. En parcourant à cheval les forêts luxuriantes du Chiapas, en traversant les plaines et en vivant dans la forêt, les zapatistes, hommes et femmes, comme des éclairs de l’histoire, venaient interrompre le continuum de l’histoire. Le Ya Basta ! (Ndt : Ça suffit !) était la preuve la plus convaincante que « l’espérance ne nous est donnée que par ceux qui sont sans espoir » [35].

Tandis que la planète entière était dans l’incertitude à cause du présage maya de la fin du monde, le 12 décembre, plus de 40.000 indigènes, les bases d’appui zapatistes, réalisaient une marche du silence en nous montrant qu’ils continuaient à résister dans les montagnes, à lutter pour la justice, à marcher fièrement, à rêver d’un autre monde possible, à nous donner de l’espoir, mais surtout, une grande leçon de dignité.

Luis Martinez Andrade

http://www.rebelion.org/noticia.php?id=163011

Luis Martinez Andrade, sociologue mexicain. En 2009, il reçut le Premier Prix du Concours International d’Essai : « Penser à contre-courant ».

Rebelion a publié cet article avec la permission de l’auteur sous une
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Traduction Simone Bosveuil pour le Grand Soir

Notes de l’auteur :

Je remercie René Rojas et Ali Calderon pour leurs précieux commentaires et leurs observations. Les erreurs et les faiblesses de ce texte sont indiscutablement de ma responsabilité.

[2] Manuel Vázquez Montalbán, Marcos, el señor de los espejos , Aguilar, México, 2000, p. 108

[3] Le terme « maizar » provient de l’action de donner du maïs aux volailles pour les nourrir. En outre, cette expression fait allusion à la cooptation que le gouvernement réalise avec les intellectuels, journalistes ou politiciens de l’opposition en échange d’argent, de postes gouvernementaux ou de faveurs. On raconte que lorsque le général Porfirio Díaz, qui gouverna le pays à neuf reprises et pendant presque trente ans, se sentait attaqué par les critiques de l’un ou l’autre de ses adversaires, il avait coutume de dire : « Ce coq réclame son maïs » dans le but de stimuler l’appareil politique en faveur de son éventuelle cooptation. A l’intérieur de l’éventail de tendances qui existaient pendant la Révolution Mexicaine, se détache particulièrement le Magonisme (courant anarchiste représenté principalement par les frères Ricardo et Enrique Flores Magón et par Práxides Guerrero), le Villisme du Nord (représenté par Francisco Villa) et le Zapatisme du Sud, incarné par la figure de Emiliano Zapata et son Plan de Ayala). Parfois, l’EZLN assimile le rôle de la dictature de Díaz avec celui du Parti de la Révolution Institutionnelle (P.R.I.) et il recourt pour cela à des images et à des termes propres à l’imaginaire paysan.

[4] Pour Enrique Dussel, théologien et philosophe de la libération, les communiqués de l’EZLN sont ancrés dans la mémoire collective car ils accordent un sens au présent, à cette demande de liberté, de justice et de démocratie à laquelle les indigènes intègrent leur sens éthique dans ce que l’on appelle la modernité. Le discours zapatiste est un lieu de mémoire et de rencontre entre diverses visions du monde qui avaient été évacuées du discours politique euro – centré.

[5] Jorge Castañeda, L’utopie désarmée, J. Mortiz-Planeta, Mexico, 1993

[6] Manuel Vazquez Montalban, Marcos, op.cit.p.107

[7] Naomi Klein, Clôtures et fenêtres, Paidos, Barcelone, 2002

[8] Sous-Commandant Marcos / Yvon Le Bot, Le rêve zapatiste, Seuil, p.214

[9] Gloria Muñoz Ramirez, EZLN : 20 y 10, el fuego y las palabras, Rebeldía- La Jornada, México, 2005.

[10] Ong Thong Hoeung : J’ai cru aux Khmers rouges, Bouchet/Chastel, Parie, 2003

[11] En 1959, Samuel Ruiz est nommé Evêque de San Cristobal de Las Casas. Sous l’influence de Vatican II, Samuel Ruiz adopte graduellement des positions plus progressistes, liées à la Théologie de la Libération. Il organise même en 1974 le Congrès Indigène, un événement fondamental pour la prise de conscience des communautés. En août 1995, le gouvernement d’Ernesto Cedillo (PRI) et Jean Paul II parviennent à éloigner Samuel Ruiz de son diocèse et ils nomment à sa place Raul Vera en pensant que ce dernier serait hostile au mouvement zapatiste. Cependant, Raul Vera radicalise sa position et témoigne de la sympathie pour les luttes indigènes. Par la suite, en 1999, Vera est nommé évêque de Saltillo et son travail se centre particulièrement sur la défense des Droits de l’Homme, l’appui aux revendications d’augmentation de salaires des mineurs, l’aide aux immigrants, la lutte contre la discrimination dont souffrent les homosexuels, entre autres.

[12] Manuel Vazquez Montalban, Marcos, op.cit, p.126

[13] Pour le Sous – Commandant Marcos, les « mercenaires de la justice » sont ceux qui pensent que la justice est un phénomène médiatique, au même titre que la politique. Parmi eux, le juge Baltazar Garzon qui « se vante beaucoup de donner la chasse à l’ETA et en réalité, la seule chose à laquelle il ait donné la chasse, c’est la culture basque. Il a interdit des journaux, des journalistes et il présente cela comme un combat contre le terrorisme. » Laura Castellanos, Corte de Caja. Entretien avec le sous-commandant Marcos, Endira, México, 2008, p.105.

[14] Cf Luis Hernandez Navarro, « Justicia a la Carta », La Jornada, mardi 11 août 2009

[15] Au Mexique, on nomme la « Décade tragique » le mouvement armé qui renversa le président Francisco I. Madero et qui dura du 9 au 18 février 1913, c’est-à-dire, dix jours. Ici, par « douzaine tragique » nous nous référons aux deux administrations du gouvernement du PAN de Vicente Fox (2000-2006) et de Felipe Calderon (2006-2012) qui non seulement aggravèrent la pauvreté du pays mais le plongèrent dans une vague de violence sans précédents. Par exemple, la « guerre au narcotrafic » déclarée par Felipe Calderon en 2006 fit plus de 80.000 morts. Sans parler des terribles violations des Droits de l’Homme que cautionnèrent ces deux administrations.

[16] Les Accords de San Andrés sur les Droits et Culture Indigènes ont été signés le 16 février 1996 entre l’EZLN et le gouvernement mexicain avec pour objet la modification de la Constitution et l’incorporation de l’autonomie des Peuples Indigènes du Mexique. Mais en septembre de la même année, l’EZLN se retira de la table des négociations en déclarant que le gouvernement refusait de respecter lesdits Accords. Conformément à l’article 13.2 de la Convention 169 de la OIT, le gouvernement prit sur lui d’effectuer un « nouveau pacte social » avec les peuples indigènes. Malheureusement, le gouvernement ne respecta jamais lesdits Accords.

[17] Pendant sa candidature, Vicente Fox avait déclaré qu’il résoudrait le problème du Chiapas en 15 minutes. Inutile de dire que non seulement il ne le résolut pas mais en plus, il ne retira pas l’armée du Chiapas, ni ne fit cesser les hostilités envers les communautés zapatistes

http://www.pagina12.com.ar/2001/01-01/01-01-10/pag17.htm

[18] Lire Gloria Muñoz Ramirez : « Dix ans après la Marche Couleur de la Terre ».
http://www.jornada.unam.mx/2011/03/12/oja167-marcha.html

[19] Politicienne mexicaine qui, en plus d’être l’une des fondatrices du PRD, fut sa présidente pendant quelque temps. Grâce à ce parti, elle fut chef du gouvernement du District Fédéral (1999-2000). Actuellement, elle fait partie de l’équipe de travail du président Enrique Peña Nieto (PRI).

[20] Entre avril 1999 et avril 2000, le mouvement estudiantin de la UNAM se souleva contre la Modification Générale des Tarifs qui impliquait un pas en avant vers la privatisation de l’Education Secondaire et Supérieure de la Plus Grande Maison d’Etudes du pays. Après avoir tenu de nombreuses assemblées, les étudiants décidèrent de créer le Conseil Général de Grève (CGH) comme interlocuteur avec le Rectorat. La grève universitaire, l’une des plus longues de l’histoire des mouvements estudiantins latino-américains, fut réprouvée par les principaux media du pays. Il y eut même des intellectuels aimant se présenter « en haut » en tant que progressistes et proches du PRD pour critiquer durement le mouvement estudiantin. Cf Arturo Ramirez : Palabra de CGF. El testimonio de los huelguistas. (Ndt. Le témoignage des grévistes), Editions del Milenio, México, 2000. Pour connaître la position de l’EZLN, lire :http://palabra.ezln.org.mx/comunicados/1999/1999_10_08_a.htm

[21] On connaît sous le nom de « Loi Ebrard » la proposition faite par Marcelo Ebrard de modification du Code de Procédure et d’Institutions Electorales dont l’objectif est de cadenasser encore plus l’enregistrement de nouveaux partis politiques. Marcelo Ebrard, ainsi que la grande majorité des politiciens supposés progressistes comme Andrés Manuel Obrador ou Manuel Camacho Solis, commença sa carrière politique au PRI et il passa graduellement à la Gauche Institutionnelle. Il est évident que son glissement vers la Gauche Institutionnelle se fit davantage pour des motifs électoraux qu’idéologiques.

[22] Le sous-commandant Marcos souligne toujours la fonction de l’appareil répressif imposé dans le District Fédéral pendant la gestion d’André Manuel Lopez Obrador, qui avait importé des Etats-Unis la doctrine de la tolérance zéro. Elle fut appliquée par le gouvernement de Marcelo Ebrard (2006-2012). Cf Premier souffle du Festival Mondial de la Digne Rage, 2 janvier 2009. De même qu’en Grèce, en Espagne ou au Chili, les étudiants sont taxés de vandales et de bandits. Le premier acte de gouvernement, dans le District Fédéral, de la part de Miguel Angel Macera Espinosa (PRD) fut la répression du 1er décembre 2012 pendant la cérémonie de prise de fonctions de Enrique Peña Nieto. Il ne faut pas oublier le trio Lopez Obrador – Ebrard – Mancera qui est déjà en train de préparer sa candidature pour 2018, année des prochaines élections présidentielles. Le calendrier du pouvoir et sa temporalité vide démontrent une autre modalité du pouvoir et de l’idéologie libérale bourgeoise.

[23] Sous – Commandant Insurgé Marcos, « L’impossible géometrie ? du pouvoir au Mexique » in Sergio Rodriguez Lascano, La crisis del poder y nosotr@s (Ndt La crise du pouvoir et nous), Rebeldia, Mexico, p.147-148.

[24] Effectivement, les zapatistes ne sont pas les premiers à mener à bien la pratique de l’autogestion car depuis les années 90, le Mouvement des Travailleurs Sans Terre du Brésil (MST) pratique l’auto – gestion sur les terres qu’il occupe ; le mouvement indigène zapatiste imprègne avec ses mythes, ses légendes et ses principes de croyances la production d’autres subjectivités en rapport avec la terre et la nature. Cf Raul Zibechi, Autonomies et émancipations : l’Amérique Latine en mouvement, Bajo Tiera-Sisifo Editions, Mexico, 2008

[25] Entretien publié dans le journal « El Columnista », Puebla, México, 1er juin 2010, p.22, disponible sur http://www.rebelion.org/noticia.php?id=107229

[26] Sur le rapport entre l’administration de Vicente Fox et le Cartel de Sinaloa, consulter Anabel Fernandez, Los Señores del Narco, Grijalbo, México, 2010.

[27]http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2005/11/13/sexta-declarac…

[28] « Quinto viento : una digna y femenina rabia » (Ndt Le Cinquième vent, une rage digne et féminine), 4 janvier 2009, México. Disponible sur :http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2009/01/05/la-brutalidad-…

[29] Sous – Commandant Insurgé Marcos : La imposible ¿geometria ? del poder en México op cit p. 148-152

[30] Il ne faut pas oublier que le 2 juillet 2006, jour des élections, presque 30% des responsables des bureaux de vote du candidat Lopez Obrador n’étaient pas présents.

[31] Zygmunt Bauman, Wasted Lives. Modernity and its Outcasts, Polity, Cambridge, 2004.

[32] Il n’est pas superflu de mentionner d’une part les pactes d’AMLO avec l’ancienne classe politique, entouré d’une part de René Berajano et de Carlos Imaz, et de l’autre son appui à la candidature au sénat du PRI Manuel Bartlett Diaz. Dans la vie politique mexicaine, Bartlett est lié à la fraude électorale de 1988 (qui porta Carlos Salinas à la présidence) et avec la mort d’un agent de la DEA (Drug Enforcement Administration).
http://articles.latimes.com/1997/oct/26/news/mn-46907/5 Ne pas oublier non plus la proximité entre AMLO et Arturo Nuñez Jimenez (ex PRI, pour changer) que le Sous – Commandant Marcos a toujours identifié comme étant l’un des responsables du massacre d’Actéal. nada.unam.mx/2007/10/02/index.php?article=009n1pol">http://www.jornada.unam.mx/2007/10/02/index.php?article=009n…§ion=politica

[33] Walter Benjamin : Libro de los pasajes, Akal, Madrid, 2005, p. 838-839

[34] Pour Stefan Gandler, philosophe allemand et élève d’Alfred Schmidt, récemment décédé, « Etre révolutionnaire impliquerait donc la capacité de se souvenir, de voir et d’apprendre des générations passées leurs expériences et traditions. L’enlisement dans la prétendue ‘modernité’ nous ferme, au contraire, le chemin vers ce saut du tigre. Les recettes de la gauche réformiste et staliniste dans les ex-colonies pour dépasser d’abord les restes des sociétés traditionnelles, c’est-à-dire, pour ressembler aux sociétés du centre, comme exigence préalable à l’entrée dans un projet de société radicalement moins répugnante, se fondent sur cette fausse conception du rôle des traditions. Les néo-zapatistes constituent peut-être le groupe qui voit le plus clairement la nécessité de ce saut du tigre vers le passé et ce n’est pas un hasard s’ils le font depuis le coin le plus reculé du Mexique, apparemment depuis le lieu le plus éloigné de l’autre société moins répressive ». Stefan Gandler : Fragments de Francfort : essais sur la Théorie Critique, Université Autonome de Querétaro- Siglo XXI, p.79

[35] “Nur um der Hoffnungslosen willen ist uns die Hoffnung gegeben” écrivit Benjamin pendant l’avènement de l’époque fasciste.

Détournement de la science: Escroquerie du réchauffement climatique anthropique… Stagnation des températures depuis 1997…

 

 

http://resistance71.wordpress.com/

 

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la voie du jaguar


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Nouveau site relais des luttes zappatistes, voici un aperçu de ce que vous y trouverez

 

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 03:11

Le 17 mars à 14 heures place Saint-Michel

- Métro Saint-Michel

L’Union des Patriotes syriens en France organise une manifestation dimanche le 17 mars de 14 heures à 17 heures place Saint-Michel,   suivie d’une marche vers le Panthéon.

 

Nous dénoncerons  la politique honteuse du gouvernement français (socialiste) qui à travers son ministre Fabius veut armer les salafistes terroristes syriens.

 

La France veut d’un côté massacrer les salafistes maliens qu’elle a contribué à  installer  dans le Sahel en détruisant la Libye  et de l’autre côté les soutienir en Syrie.Venez nombreux afin de soutenir nos amis Syriens de France et montrer notre solidarité au peuple syrien .

 

Vive la Syrie souveraine

Vive la Solidarité avec le peuple syrien et son gouvernement

 

http://www.vilistia.info/manifestation-de-soutien-au-peuple-syrien-et-a-son-gouvernement-le-17--a80139924

 

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 02:07

 

Les voies d’une nouvelle Révolution française.

Pourquoi évoquer l’éventualité d’une nouvelle Révolution française ?

Notre pays est-il à ce point bloqué dans l’évolution de son économie et de ses institutions pour qu’il soit nécessaire de penser à des transformations radicales, voire révolutionnaires ?

Faut-il venir puiser dans une tradition bien française pour obtenir les changements nécessaires ?

| Paris (France) | 16 mars 2013

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                     Prise de la Bastille le 14 juillet 1789

  • Tout Français peut aisément constater la dégradation rapide de sa situation économique.
  • Tout Français possède aujourd’hui un ressenti d’inquiétude quand à son avenir et à celui de ses enfants. Jadis puissance économique prospère édifiée sur son industrie, notre pays se trouve confronté à une hémorragie d’emplois industriels à une extension du chômage et de la précarité.
  • Tout Français peut constater avec amertume que l’alternance au pouvoir des partis de gauche avec des partis de droite n’amène aucun changement. La désindustrialisation de la France se perpétue et s’aggrave tandis que la pauvreté progresse.
  • Tout Français est également en droit de se demander à quoi peut bien servir cette « démocratie » si elle est incapable d’améliorer sa vie, si aucune autre alternative ne lui est proposée.
  • Tout Français est également en droit de se poser des questions sur la représentation nationale, quand en 2005 les électeurs ont majoritairement rejeté par référendum la constitution européenne et qu’ensuite les députés dans leur immense majorité ont contredit ce vote populaire en ratifiant le traité de Lisbonne, reprise à peine modifiée de ce projet de constitution.
  • Tout Français peut s’apercevoir qu’une caste de politiciens et de journalistes accapare le pouvoir, caste ayant une vision dogmatique et totalitaire de la société prétendant que mondialisation et dérégulation sont des bienfaits alors que chacun peut constater l’exacte contraire.
  • Tout Français peut aisément s’apercevoir que le système de représentation nationale renforce en fait cette caste politico-médiatique au pouvoir, que les partis politiques font écran entre le pouvoir législatif et le citoyen, que la séparation des pouvoirs, fondement de notre République, notamment entre pouvoir législatif et exécutif n’existe plus. Le pouvoir exécutif a toujours l’ascendant et fabrique des lois votées par des députés « godillots » craignant pour leur siège, bien que la plupart des lois appliquées chez nous viennent du pouvoir supranational de l’Union européenne et sont souvent décrétées par des non élus.

Notre pays est devenu une véritable monarchie élective mais où, quelque soit le « roi » élu, rien ne change puisque tous les candidats suivent les mêmes dogmes économiques. Les médias omnipotents n’adoubent que des candidats possédant ces fameux dogmes et les Français dégoûtés et insatisfaits se réfugient ainsi de plus en plus dans l’abstention. D’ores et déjà, si on cumule citoyens non inscrits, vote blanc/nul et abstention des inscrits, la barre des 50% des Français n’exprimant pas de vote est régulièrement atteinte.

La République ne fonctionne plus, rien ne va. Les Français sont très mécontents de la politique qui est menée, mécontents du fonctionnement des institutions, mécontents de la caste politico-médiatique détenant le pouvoir.

Un récent sondage donne ces chiffres désastreux.

  • 56% des Français craignent le chômage,
  • 61% estiment que la mondialisation est une menace,
  • 65% estiment qu’il faut renforcer le pouvoir de décision de la France,
  • 62% estiment que les politiciens sont corrompus,
  • 72% estiment que le système démocratique fonctionne mal,
  • 82 % estiment que les politiciens n’agissent que dans leur propre intérêt,
  • 58% estiment que les médias font mal leur travail,
  • 72% estiment que les journalistes ne parlent pas des vrais problèmes des Français,
  • 73% estiment que les journalistes ne sont pas indépendants.

Comme il n’existe aucune volonté, ni de droite ni de gauche, pour modifier les causes de ce mécontentement, il y a tout lieu de penser que la colère des Français contre les dirigeants, les institutions et les médias ne peut que grandir.

La colère et l’indignation, chères à Stéphane Hessel ne suffisent pourtant pas : il faut, désormais, pour retrouver la voie du progrès économique et social, que les règles changent radicalement. Si les institutions actuelles ne permettent pas de retrouver cette voie de prospérité jadis acquise alors il est du devoir de chaque citoyen de les changer par tous moyens.

Ce changement radical nécessaire sera bien une révolution, une nouvelle Révolution française pour déverrouiller ce qui est bloqué.

Si les citoyens français ont pour désir de promouvoir d’autres règles et d’autres institutions plus démocratiquement efficaces, il leur faut analyser correctement ce qui s’oppose à leurs intérêts.

Cette compréhension du monde est loin d’être aisée, tant les médias et les politiciens s’efforcent de brouiller les analyses. Puis, certains – sous couvert d’opposition déclarée au système – cherchent à détourner le peuple sur des voies sans issues ou n’offrant qu’une compréhension partielle du système, n’osant pas ou ne voulant pas aller jusqu’au terme de l’analyse, notamment sur le rôle de l’impérialisme.

Le Réseau Voltaire est aujourd’hui la seule organisation politique en France et dans le monde à présenter une analyse exhaustive de la situation et à désigner clairement la cible pour mobiliser les peuples contre elle.

Contrairement à certains qui se prétendent opposés au système, le Réseau Voltaire ne désigne pas des catégories d’individus qui seraient à elles seules responsables des malheurs des peuples ; le Réseau Voltaire désigne un système qu’il combat ainsi que les idées politiques qui le justifient.

Les juifs, les francs-maçons, les musulmans, les noirs, les banquiers, etc. sont tour à tour, et selon différentes organisations politiques, désignés à la vindicte publique, suivant en cela une méthode ancestrale de désignation de boucs émissaires et de division du peuple pour mieux régner. Ces groupes politiques mettant en avant des phobies sont clairement les ennemis de la Nation et ne peuvent prétendre la conduire vers des changement véritables.

Ceci nous rappelle l’avènement du fascisme en Europe après la Révolution bolchevique en Russie, au début du 20ème siècle. Ce fascisme faisait un discours démagogique, antiploutocratie, mais il protégeait en fait le grand capitalisme et, surtout, il s’en prenait aux communistes, aux juifs et aux francs-maçons, afin de canaliser et détourner la colère du peuple sur eux.

Le système que le Réseau Voltaire désigne clairement comme étant responsable de nos malheurs est l’impérialisme. Cet impérialisme doit être combattu et abattu si nous, citoyens français, voulons retrouver cette fameuse voie du progrès.

L’impérialisme.

J’ai maintes fois montré dans de nombreux articles ce qu’est, pourquoi il existe et comment il fonctionne.

L’invention du terme revient à Lénine. Dans son ouvrage L’impérialisme stade suprême du capitalisme, Lénine nous dit, déjà, en 1916 :

« L’impérialisme est le capitalisme arrivé à un stade de développement où s’est affirmée la domination des monopoles et du capital financier, où l’exportation des capitaux a acquis une importance de premier plan, où le partage du monde a commencé entre les trusts internationaux et où s’est achevé le partage de tout le territoire du globe entre les plus grands pays capitalistes. »

Cet impérialisme, ainsi analysé par Lénine il y a presque 100 ans, a évolué depuis pour passer de son stade suprême à son stade ultime. Cette évolution est venue avec la transformation même du capitalisme dont deux natures différentes se partagent la planète.

Capitalisme financier dans la zone OTAN.

Dans les pays sous domination états-unienne, en gros les pays dévolus à la coalition anglo-saxonne en 1945 lors de la rencontre de Yalta, le capitalisme – qui est l’action d’accumuler du capital – ne s’exerce plus avec l’industrie, devenue insuffisamment rentable. Il s’exerce par contre au moyen de la spéculation sur les matières premières, à l’aide de capitaux issus des intérêts des dettes dont sont criblés les peuples, hier riches et prospères de l’Amérique du Nord, de l’Europe occidentale et du Japon.

Ces peuples les plus riches, mais en voie de paupérisation, sont doublement exploités, d’un côté par le paiement des intérêts de la dette (en France, environ 3 000 € par individu et par an) et de l’autre côté par le renchérissement continu du prix des matières premières parmi lesquelles, au premier chef, le pétrole.

Ce capitalisme prédateur, non industriel, ne créant aucune marchandise, aucune richesse, est organisé selon un axe, la City de Londres et Wall Street à New York, avec un certain nombre d’institutions financières extrêmement opaques dont les banques les plus connues ne représentent que la pointe visible d’un iceberg.

Cette organisation financière est liée étroitement aux Etats anglo-saxons, principalement le Royaume-Uni et les Etats-Unis, Etats qui fournissent la force armée nécessaire à l’imposition de ce système prédateur. Ce système est imposé d’abord aux Etats de l’Europe occidentale, dont évidemment la France, puis au monde.

La France a dû subir continuellement des reculs de souveraineté au bénéfice de l’impérialisme états-unien depuis la fin de la guerre 39-45, reculs qui se sont accélérés depuis 30 ans.

Il faut bien préciser que ce système impérialiste n’épargne nullement les peuples anglo-saxons, qui sont soumis au même régime que les autres peuples dépendants. Ce système correspond à la description qu’en faisait Lénine en 1916, à ceci près qu’il n’existe plus d’impérialismes nationaux comparables à cette époque-là, quand la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis se chamaillaient pour le partage du monde et pour les dépouilles des autres impérialismes, par exemple les impérialismes espagnol, allemand et turc.

L’impérialisme spéculateur mobilisant des capitaux de toutes origines est devenu transnational, bien que la principale force armée qui l’impose soit celle des Etats-Unis.

L’impérialisme est devenu aujourd’hui unique, à domination financière anglaise et à domination militaire états-unienne.

L’impérialisme français a disparu et le terme de « France-Afrique », qui revêtait encore une signification dans les années 1960-1970, ne présente plus aujourd’hui de réalité, l’ancienne influence française en Afrique étant en voie de dissolution dans une influence impérialiste « occidentale » à domination états-unienne.

Capitalisme industriel hors de la zone OTAN.

L’autre nature du capitalisme est celle – à présent archaïque – qui procède à l’accumulation du capital par la fabrication de marchandises industrielles, comme cela se faisait jadis en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Ce type de capitalisme s’exerce essentiellement en Asie et en Amérique latine, la puissance capitaliste industrielle la plus importante étant aujourd’hui la Chine communiste.

Pourquoi le capitalisme industriel occidental a-t-il massivement émigré en Chine communiste faisant de ce pays la première puissance industrielle mondiale ?

L’accumulation du capital par l’industrie est frappée d’une dure loi économique, celle de la baisse tendancielle du taux de profit, comme l’a signalé Marx. Par le jeu de la concurrence, la valeur des marchandises diminue tandis que la mécanisation induisant cette baisse de valeur augmente. Il faut donc toujours plus de moyens de production onéreux pour produire des marchandises de moindre valeur. La plus-value gagnée par la marchandise a donc tendance à diminuer jusqu’à tendre vers zéro. Pour retrouver une marge de profit appréciable, les industriels se doivent de rechercher les coûts de main-d’œuvre les plus bas possibles.

Mais les hauts salaires occidentaux et les lois sociales grèvent lourdement cette plus-value industrielle. Les très bas salaires chinois et l’absence de lois sociales due à l’éradication des syndicats ouvriers par le régime stalinien ont été une divine surprise pour les industriels du monde, qui se sont empressés à déplacer leurs usines en Chine « communiste ».

En délocalisant la fabrication de marchandises en Chine et en Asie, les industriels ont apporté à ces pays un savoir-faire qu’ils ne possédaient pas et ont voué leurs propres concitoyens au chômage et à la pauvreté. Force est de constater que l’organisation communiste, stalinienne de l’Etat chinois n’a nullement gêné les investisseurs industriels. Ceci nous montre bien que le capitalisme se soucie peu des idéologies philosophiques et politiques. Chaque investisseur ne prend en compte que ses propres intérêts immédiats et n’a que faire de la nature des systèmes politiques et de ses desseins, avec lesquels il se doit de composer.

D’ailleurs tout dessein politique est incompatible avec la gestion d’une entreprise. L’impérialisme par nature ne peut posséder d’autre volonté que la facilitation de l’exploitation capitaliste. Dans ce sens, il ne peut se soumettre à une quelconque philosophie de type nationale ou religieuse. On en tire également la conclusion que l’impérialisme ne peut en aucun cas former un empire. Un empire est composé d’un Etat despotique justifié par une idéologie nationale impériale et animé par un dessein propre d’extension de son territoire.

L’impérialisme transnational à domination états-unienne n’a jamais pu empêcher quiconque de faire de la Chine communiste la première puissance industrielle mondiale, en dépit de l’opposition politique affichée et bruyante des Etats-Unis au communisme. Cette idéologie officielle états-unienne anticommuniste a pesé de très peu de poids face à l’intérêt suscité par les très bas salaires.

L’impérialisme,
État, idéologie et contradictions.

L’impérialisme financier prédateur de matières premières a bien entendu besoin d’une force militaire pour imposer sa loi, la dette obligatoire, la libre circulation des capitaux et des hommes à exploiter. Il a donc besoin d’un Etat puissant. L’idée que l’impérialisme serait libéral et opposé à l’Etat est l’idée la plus fausse émise par ceux qui se prétendent opposés au système.

Mais cet impérialisme a aussi besoin de dérégulation et il lui faut donc briser la résistance des peuples et des Etats-nations qui, avec leurs différentes lois, lui compliquent la tâche et minimisent ses profits. En effet, pour exploiter au mieux les matières premières, il convient que l’Etat où se déroule cette exploitation soit inexistant ou faible car, dans ce cas, les redevances à accorder sont minimes. La meilleure solution pour cet impérialisme est donc l’absence totale de structures étatiques dans des zones où l’anarchie règne sous la coupe de mafias, comme dans l’Est congolais, le Kivu. Cette région est riche en minerai de coltan, un mélange de cobalt et de tantale très utilisé dans l’industrie électronique. Et le coltan y est exploité par des mercenaires à la solde du Rwanda voisin, maintenant sous la coupe de l’impérialisme anglo-saxon, lesquels ne rétrocèdent rien à l’Etat congolais.

L’Etat puissant de l’impérialisme va donc essayer de briser les Etats-nations historiques légaux existants afin d’imposer d’autres formes étatiques tyranniques, qui peuvent être supranationales – comme l’Union européenne – ou ethnico-religieuses – comme dans le monde arabo-musulman.

Si le capitalisme n’a aucunement besoin d’idéologie, l’Etat impérialiste états-unien va promouvoir et instrumenter un certain nombre d’idéologies, souvent contradictoires, en fonction de ses besoins locaux, pour briser les nations légales et les remplacer par de fausses nations ethniques.

L’Etat impérialiste états-unien peut autant promouvoir des idéologies de destruction morale et nationale, rôle dévolu par exemple à l’Open Society de Georges Soros, que promouvoir un ordre moral stricte, comme un islam radical mais antinational, par l’intermédiaire de ses « amis » de l’Arabie saoudite et du Qatar qui font la promotion du salafisme et du djihadisme terroriste pour déstabiliser et renverser les derniers régimes arabes nationaux.

Si l’impérialisme ne peut mettre en œuvre de véritables desseins politiques, contrairement à ce que ferait un empire, il entretient de nombreux « think tank » qui vont tenter, en accaparant l’Etat, de promouvoir telle ou telle politique ou idéologie. Ainsi les néoconservateurs ont détenu le pouvoir aux Etats-Unis durant les deux mandats de Georges W. Bush et aussi pendant le premier mandat de Barack Obama. La politique de guerre généralisée promue en 2000 par le « think tank » Project For a New American Century a été un échec cuisant. Une nouvelle politique promue par le deuxième mandat d’Obama semble vouloir prendre le contre-pied de la politique néoconservatrice.

L’observation attentive de la politique états-unienne nous permet de percevoir en elle nombre de tiraillements et de contradictions reflétant des divergences d’intérêts entre différents groupes, qui se chamaillent entre eux pour s’emparer de l’Etat avec l’utilisation de ses moyens.

Il existe deux groupes principaux aux Etats-Unis. Un groupe dit militaro-industriel, dénoncé en son temps par Eisenhower. Ce groupe est particulièrement lié aux néoconservateurs et pense que la guerre est le levier le plus propre à conforter ses intérêts. L’autre groupe, militaro-financier, pense quant à lui qu’il est préférable d’exploiter les peuples en les plongeant dans le chaos sans forcément aller jusqu’à la guerre totale : ce groupe est plus représentatif de l’axe City-Wall Street et des bailleurs de fonds d’Obama ; il détient actuellement le pouvoir aux Etats-Unis.

L’Europe et la France.

Nous comprenons bien qu’Européens et Français sont soumis à cette évolution tragique de mondialisation et de financiarisation du capitalisme mué en impérialisme d’origine états-unienne. Les industries sont délocalisées vers des pays où les salaires sont bas et les lois sociales inexistantes, le prix des matières premières nécessaires à la vie courante – comme les carburants – augmente sans cesse par l’effet de la spéculation tandis que le paiement de l’intérêt d’une dette inique grève le budget de chacun.

Pour les Français – et les Occidentaux en général – il y a de moins en moins de travail et de plus en plus de taxes et d’impôts, avec un coût de la vie en constante augmentation.

Face au mécontentement grandissant des peuples, de puissantes barrières ont été érigées pour empêcher que ce mécontentement ne se transforme en changements politiques radicaux.

La République française a été vidée de son contenu, la démocratie est devenue inexistante. Politiciens et médias forment maintenant un groupe cohérent, une aristocratie chargée de faire écran entre le peuple et l’impérialisme en désinformant la population ou en la conduisant sur de mauvaises voies, sans issues.

Les institutions françaises de la Cinquième République, taillées sur mesure pour le général de Gaulle, qui en fit bon usage, sont devenues particulièrement iniques dans des mains malveillantes. Ces institutions favorisent le rassemblement autour de deux grands partis politiques, qui sont en fait d’accord sur l’essentiel, tandis que les autres partis se trouvent dans l’obligation de se soumettre aux deux premiers pour obtenir des désistements au deuxième tour des élections et avoir un minimum de députés, ainsi que les revenus qui vont avec.

Les partis politiques sont devenus de fait des affaires commerciales juteuses, au frais des contribuables, ainsi que des cibles de corruption de la part de l’impérialisme.

Nous voyons que tous les partis politiques, de droite comme de gauche, ainsi que tous les médias partagent un avis favorable à cet impérialisme et le soutiennent dans ses guerres. C’est le cas, par exemple, des deux dernières guerres déclenchées contre la Libye et contre la Syrie, pour ne citer que les plus récentes.

Ces partis soutiennent quasi unanimement aussi le même avis sur la nécessité de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN, autant d’instruments du pouvoir impérialiste états-unien sur les nations européennes.

La société française se trouve complètement bloquée. Nul espoir de changement ne se fait jour dans le cadre des institutions actuelles. Le rejet de la caste politico-médiatique grandit chez les Français, rejet d’autant plus vif que cette caste va sans cesse plus loin dans sa politique, à la fois de mensonge médiatique et de soumission total à l’impérialisme.

Seule une révolution pourra redonner le pouvoir au peuple français et le conduire à nouveau dans la voie du progrès social et économique.

Une révolution pour atteindre
quels objectifs ?

L’objectif est, en premier lieu, de recouvrer l’indépendance nationale afin que le peuple français puisse décider en toute liberté du chemin qu’il désire suivre. A cet effet, la première chose à entreprendre est la sortie de l’OTAN, de l’Union européenne et de la zone euro.

Puis, il s’agit de remettre en place de véritables institutions républicaines. Pour ceci, il faut une Assemblée constituante représentant non pas les partis politiques mais les Français directement. Il faut donc adopter un mode de scrutin qui le permette. Un scrutin de listes régionales, à la proportionnelle, à un seul tour, afin d’éviter les « combinazione » entre gredins politiques au deuxième tour, serait plus efficace pour la démocratie que le système actuel.

Dans une révolution, dans la paix ou la violence, quel rôle pour l’armée française ?

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L’armée française devrait garantir l’indépendance nationale

Aujourd’hui, rien ne pourrait se réaliser démocratiquement sans qu’un référendum ne soit organisé pour demander aux Français s’ils désirent se doter d’autres institutions. Dans ce cas, il serait juste et nécessaire que tout un chacun puisse avoir accès aux médias sans que ceux-ci ne soient monopolisés, comme d’habitude, par les grands partis au service de l’impérialisme.

Est-il sensé de penser que le pouvoir actuel, soumis à cet impérialisme, puisse organiser un tel référendum et amorcer ainsi des changements fondamentaux ? Il paraît difficile de le croire. Alors... ?

L’armée est, ou plutôt devrait être, la garante de l’indépendance nationale, rôle qu’elle ne peut plus jouer actuellement dans la mesure où son commandement est intégré dans l’OTAN et elle se trouve de fait sous commandement étasunien. Une Nation sans armée jouant son rôle de défenseur de cette nation ne peut absolument pas survivre.

Nous avons sous les yeux l’exemple de la Syrie. Ce pays gravement agressé par l’impérialisme arrive à résister grâce à la vaillance de son armée ; celle-ci est une armée de conscription, c’est à dire qu’il s’agit du peuple en armes.

Concernant la France, l’impérialisme et ses représentants politiques sur notre sol ont bien pris soin de réduire l’armée française à une portion congrue, tout juste utile pour servir de supplétive aux actions coloniales des Etats-Unis.

Dernièrement, un groupe de jeunes officiers du mouvement Marc Bloch a publié un manifeste protestant contre le déclin en moyens de l’armée française. On comprend la lucidité et l’inquiétude de ce groupe car pour dominer une nation, il convient d’abord d’affaiblir son armée. Le général de Gaulle avait bien vu qu’une nation voulant conserver son indépendance devait pouvoir s’en donner les moyens, à la fois militaires et en industrie de défense ; il avait donc doté la France de ces moyens. Après sa mort, l’industrie de défense française, fleuron de technologies, fut rapidement bradée à l’étranger ; la conscription obligatoire, cœur de la défense du territoire et creuset de l’identité nationale, fut abandonnée. L’armée française, sous-équipée, manquant d’effectifs, aurait bien du mal aujourd’hui à repousser une agression étrangère.

Or, il faut bien comprendre que toute volonté d’indépendance du peuple français serait rapidement contrée par l’impérialisme, qui ne pourrait accepter cette défection sans réagir. C’est une évidence.

L’impérialisme réagirait alors avec tous les moyens dont il dispose. Et nous avons sous les yeux maints exemples de ce dont il est capable pour briser la volonté d’indépendance des peuples. L’impérialisme agit par la guerre ouverte, directement ou indirectement – comme il l’a fait contre la Libye ou contre la Syrie –, ou par la subversion, en finançant des groupes antinationaux – comme il le fait en Russie, en Iran, en Chine ou au Venezuela.

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Une armée du peuple pour défendre le peuple comme à Valmy

Toute volonté de changement démocratique en France, pour rétablir l’indépendance nationale, se retrouvera fatalement en confrontation avec l’impérialisme. Et, dans ce cas, notre armée et notre police seront nos meilleurs recours.

Notre armée doit maintenant prendre ses responsabilités, dans les traditions républicaines et de résistance de notre peuple face à l’envahisseur, en suivant ainsi l’exemple des soldats de Valmy, commandés par les généraux patriotes Kellerman et Dumourier, puis de nos plus récents héros : Jean Moulin, le général de Gaulle, le général Leclerc, le colonel Fabien et bien d’autres.

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Nos héros sur notre drapeau

Notre pays ne peut s’en sortir seul. Les nations encore indépendantes, comme celles cherchant à acquérir cette indépendance, ont toutes le même ennemi. Chacune, confrontée à cet impérialisme, peut contribuer à l’affaiblir.

Mais l’impérialisme va mal. Une crise systémique due aux excès de la financiarisation l’affecte lourdement. Après sa victoire sur la Libye, il peine à détruire la Syrie. Il n’ose s’opposer militairement à une coalition militaire formée par la Russie, la Chine et l’Iran. L’impérialisme prendra-t-il la responsabilité de déclencher une guerre mondiale au risque de tout perdre ?

Le peuple français doit nécessairement être solidaire avec les nations en butte à l’impérialisme, et aujourd’hui principalement avec la nation syrienne, c’est son intérêt et son devoir.

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Un peuple, une armée du peuple

Que serait aujourd’hui la Syrie sans son armée ? La proie du terrorisme, comme la Lybie.

Vouloir opérer de profonds changements en France sans cette nécessaire solidarité avec d’autres nations est vain et stupide.

Aujourd’hui, le Réseau Voltaire fait partie des rares mouvements capables de procéder à une analyse exhaustive de la situation de la France et de situer son devenir dans un contexte international. Et le Réseau Voltaire possède en même temps de solides connexions avec les autres Nations agressées par ce même impérialisme qui nous opprime.

Et seul le Réseau Voltaire est présent sur place, au plus près des confrontations militaires avec l’impérialisme, hier en Libye, aujourd’hui en Syrie. Seul le Réseau Voltaire discute avec les chefs d’Etat des Nations combattantes et est ainsi pris au sérieux par ceux-ci.

Il est donc aisé de comprendre que le Réseau Voltaire soit la principale cible de la caste politico-médiatique au pouvoir en France.

Les élections italiennes ont montré que l’outil internet est utile, nécessaire mais insuffisant.

Le Réseau Voltaire France en appelle à tous les citoyens de notre pays pour qu’ils commencent à se mobiliser et à prendre, sans attendre, l’initiative de former des comités patriotiques locaux.

Chaque adhérent du Réseau Voltaire France doit aujourd’hui prendre l’initiative de former son comité local patriotique en rassemblant les citoyens patriotes de toutes obédiences. Si les dirigeants des partis et des organisations se prétendant opposés au système passent leur temps à se déchirer, nous constatons que leurs militants ont peu de divergences et souhaitent travailler ensemble.

Citoyens, pour se mettre sur la voie d’une nouvelle Révolution française, commençons donc par nous unir !

Être membre du Réseau Voltaire France c’est être à l’avant-garde du combat pour la libération nationale !

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 01:41
Révolte du Parlement de Strasbourg contre le projet de budget européen

Le Monde.fr | 13.03.2013 à 13h51 • Mis à jour le 14.03.2013 à 12h51 Par Benoît Vitkine - Strasbourg, envoyé spécial

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A Strasbourg, 506 parlementaires européens contre 161 ont voté une résolution de "rejet dans sa forme actuelle" du projet de budget pluriannuel de l'Union, mercredi 13 mars 2013.
 

Après deux sommets – l'un, raté, en novembre2012 ; l'autre, en février2013, conclu à l'issue de vingt-six heures de négociations acharnées –, l'épineuse question du budget de l'Union européenne (UE) pour la période 2014-2020 semblait réglée. Au rabais, certes, avec un budget global en recul pour la première fois dans l'histoire de l'Union, mais le compromis était là, accepté y compris par le Britannique David Cameron, partisan d'une réduction drastique.

Mercredi 13mars, le Parlement européen a rebattu les cartes en adoptant massivement une résolution très critique du compromis trouvé le 8février. Cette résolution, déposée par cinq groupes politiques et adoptée par 506 voix contre 161, indique que le Parlement, auquel le traité de Lisbonne de 2009 confère un droit de veto sur le sujet, "rejette sous sa forme actuelle" le projet de budget concocté par le Conseil européen.

Les mots employés sont inhabituellement durs. Les parlementaires déplorent le "fossé entre les engagements politiques de l'Union européenne et ses moyens budgétaires". Ils accusent le Conseil d'avoir manqué de "transparence" et même d'avoir outrepassé son rôle en décidant de l'attribution de certains fonds pour obtenir l'assentiment de tel ou tel Etat membre – d'avoir organisé une "négociation de marchands de tapis", a résumé l'un des meneurs de la fronde, le président (UMP) de la commission des budgets Alain Lamassoure.

Les eurodéputés, qui défendent depuis plusieurs mois l'adoption d'un budget ambitieux, à même d'apporter des réponses à la crise en termes d'emploi, de croissance ou d'innovation, ont eu la prudence de ne pas remettre en cause le montant de l'enveloppe globale, fixée à 960milliards d'euros (1% du revenu national brut de l'Union).

Leurs revendications sont toutefois importantes avec, pour objectif, une meilleure utilisation des ressources, rognées dans le climat général d'austérité, et l'ambition de modifier en profondeur, à l'avenir, la façon dont est établi le budget de l'Union.

Il y a d'abord la question de la flexibilité, qui permettrait de transférer des fonds non utilisés d'une année sur l'autre et d'un programme à l'autre ; celle de l'utilisation intégrale des crédits de paiement, qui contribuerait à éviter que l'Union se retrouve en déficit, comme c'est le cas actuellement avec des impayés atteignant 17milliards d'euros en 2013, notamment pour le programme d'échanges universitaires Erasmus.

Le Parlement demande aussi que la part des ressources propres – tirées d'une future taxe sur les transactions financières, d'une taxe carbone ou d'un reversement d'une partie de la TVA – augmente substantiellement, seul moyen à même d'éviter les marchandages entre Etats et de doter l'UE d'une souveraineté budgétaire. "C'est le point qui change la donne, estime la socialiste Pervenche Bérès. Celui qui peut transformer un budget conçu comme un empilement de cadeaux faits aux Etats en véritable arme contre la crise."

Dernier point, le texte demande une révision à mi-parcours de ce cadre budgétaire établi pour sept ans, afin de permettre au nouveau Parlement élu en 2014 d'endosser un budget qu'il aura contribué à élaborer. L'idée est aussi de pouvoir accompagner un éventuel redémarrage de la croissance.

"C'ÉTAIT L'ÉPREUVE DU FEU, ET LE PARLEMENT EST TOUJOURS DEBOUT"

Avec le vote de mercredi va s'ouvrir une difficile négociation avec les dirigeants des Vingt-Sept, désireux de garder la main sur l'élaboration du budget en même temps qu'un œil sur une application stricte des règles d'austérité. L'affrontement s'annonce dur, tant est vive l'insatisfaction: "Il n'y a rien dans les conclusions du Conseil qui réponde aux préoccupations exprimées par le Parlement depuis plusieurs semaines. Négocier sur cette base, c'est déjà trop", prévient Ivaïlo Kalfin, socialiste bulgare, vice-président de la Commission du budget, qui fera, à ce titre, partie des cinq négociateurs mandatés par le Parlement.

La question des 17 milliards d'euros d'impayés, qui placent de fait l'Union en situation de déficit, ce que lui interdisent les traités, constitue un premier casus belli à régler avant même d'entrer dans le vif des négociations. Un engagement des Etats sur les ressources propres apparaît aussi nécessaire.
Alain Lamassoure, qui dirigera l'équipe de négociateurs, reconnaît qu'"il faudra ensuite lâcher un peu sur chacun des points évoqués dans la résolution sans en abandonner aucun".

Mais le rapport de force n'est pour une fois pas défavorable au Parlement, malgré la proximité des élections européennes, en mai2014, qui rend une partie des parlementaires nerveux quant à leur investiture. La large majorité obtenue mercredi par la résolution montre que la menace d'un veto du Parlement est bien réelle, puisqu'il faudra in fine que 378 députés valident le cadre financier pluriannuel. Seule une partie du groupe majoritaire, celui de la droite (PPE), a tenté d'atténuer la vigueur de la résolution en lui ôtant le terme "rejet".

Mais la manœuvre a échoué et les frondeurs, majoritairement des eurodéputés polonais craignant de renverser un accord très favorable à leur pays, s'y sont ralliés.

"C'était l'épreuve du feu, et le Parlement est toujours debout", se réjouissait après le vote M.Lamassoure, qui prenait un plaisir non dissimulé à rappeler que le temps joue contre les Etats puisque, en cas de désaccord, les règles de 2013 s'appliqueront automatiquement pour 2014... soit des montants supérieurs à ceux négociés en février par les chefs d'Etat et de gouvernement.
Mercredi, les parlementaires cachaient d'ailleurs mal leur satisfaction d'avoir réalisé un "coup", alors que leur institution est volontiers moquée pour sa faiblesse. Le président du Parlement, le socialiste allemand Martin Schulz, évoquait "un grand jour pour la démocratie européenne", tandis que la Française Catherine Trautmann (PS) saluait "un acte fort, surtout vu les pressions qui se sont exercées".

"Le but n'est pas de montrer les muscles pour montrer les muscles, relativise la députée bulgare (PPE) Mariya Gabriel. Après le Conseil, chaque premier ministre est rentré chez lui en clamant "J'ai gagné!". On a voulu rappeler que l'ambition européenne avait été oubliée en chemin."

"De toutes les grandes batailles que le Parlement a menées, celle-ci est sans doute la plus importante, estime quant à lui le chef de file des libéraux, le Belge Guy Verhofstadt. A la fois pour obtenir un budget plus efficace dans la crise et pour changer en profondeur la nature de l'Union."

 

Lire aussi (édition abonnés) l'analyse de Philippe Ricard Strasbourg : la crise d'identité d'un Parlement en quête d'émancipation et de crédibilité

 

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 22:35
Pour Manuel Valls, les Roms "ne souhaitent pas s'intégrer"
Pour Manuel Valls, les Roms "ne souhaitent pas s'intégrer"
© AFP

Les Roms habitant dans des campements "ne souhaitent pas s'intégrer" en France, a estimé le ministre français de l'Intérieur dans un entretien publié vendredi dans "Le Figaro". Une déclaration qui a suscité la colère de plusieurs associations.

Par FRANCE 24 (texte)
 

Manuel Valls durcit le ton contre les Roms. Dans un entretien au quotidien "Le Figaro"  vendredi 15 mars, Manuel Valls estime que les Roms vivant dans des campements "ne souhaitent pas s'intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu'ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution".

Evoquant les 400 campements insalubres installés dans l'Hexagone, le locataire de la place Bauveau juge que "les préfets sont soumis à une contradiction", devant "à la fois démanteler les campements tout en répondant à la demande de (...) trouver des mesures alternatives".

Le ministre de l'Intérieur déclare également vouloir poursuivre la politique de démantèlement des camps de Roms faisant ainsi écho aux propos du Premier ministre roumain Victor Ponta, qui aurait assuré que les Roms "ont vocation à rester en Roumanie, ou à y retourner".


Le ministre de l'Intérieur "légitime la xénophobie"


Une sortie qui n'a pas manqué de provoquer l'ire de plusieurs associations, à l'instar de La Voix des Roms. Jugeant ces déclarations "de mauvais augure", cette dernière a estimé par communiqué que cela présageait  "un durcissement de la politique à laquelle nous assistons depuis 2003, lorsque M. Sarkozy devint ministre de l'Intérieur". Ceux qui disent que les Roms occupant des campements ne veulent pas s'intégrer sont "des menteurs", "des irresponsables dangereux pour la paix et la cohésion sociales", dénonce l'association, visant directement Manuel Valls.

"Evidemment tout le monde veut éradiquer les bidonvilles", mais "ça ne sert à rien de les renvoyer d'un coin de trottoir à un autre endroit pourri", a rétorqué Laurent El Ghozi, cofondateur du collectif Romeurope, qui rassemble une trentaine d'associations (Médecins du Monde, Ligue des droits de l'Homme, Mrap, Secours catholique, etc). Pour lui, le ministre "légitime la xénophobie, le rejet de l'autre, voire le racisme" contre "une population désignée en fonction de son origine ethno-raciale présumée".


Des "clichés" qui "blessent" la République


Au-delà des associations de défense des Roms en particulier, SOS-Racisme s’est également insurgé face à un "amalgame" jugé "inqualifiable". "En véhiculant de tels clichés au plus haut sommet de l'État, le ministre de l'Intérieur, par ailleurs en contradiction avec les engagements pris par le candidat Hollande sur le sujet, inflige à notre République et au principe d'égalité une blessure inouïe et révoltante" a ainsi affirmé l’association.

Saimir Mile, président de la Voix des Roms, a annoncé à l'AFP qu'il allait consulter les membres de son association en vue de porter plainte contre le ministre pour incitation à la haine raciale. "On va aussi interpeller l'Union européenne" sur une éventuelle violation du droit européen, a-t-il précisé.


La France est déjà dans le collimateur de la Commission européenne pour sa politique contre les Roms

 

http://www.france24.com/fr/20130315-france-manuel-valls-roms-integration-campements-roumanie-bulgarie-voix-association-plainte-discrimination-haine-raciale?ns_campaign=highlights&ns_source=google_news&ns_mchannel=autopromo&ns_fee=0&ns_linkname=20130315_france_manuel_valls_roms_integration_campements

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 21:58

 

L'héritier de la famille Guichard, soit l'arrière-petit-fils du fondateur de l'enseigne Casino, Xavier Kemlin, a porté plainte contre la compagne du président français François Hollande, Valérie Trierweiler, l'accusant de détournement de fonds publics, rapporte vendredi Le Progrès.

Selon ce quotidien de presse régionale, l'héritier de Casino n'apprécie pas le train de vie de la première dame de France, en jugeant inadmissible que la "maîtresse" de François Hollande soit gracieusement entretenue par l'Etat et par les impôts de Français.

"Il est absolument scandaleux que nos impôts servent à loger, nourrir, entretenir, payer le personnel et les déplacements d'une dame avec qui nous n'avons aucun lien juridique", a déclaré M.Kemlin.

Selon Le Progrès, le tribunal correctionnel de Saint-Etienne (Loire) a enregistré la plainte de l'héritier des fondateurs de l'empire Casino contre Mme Trierweiler.

La journaliste française Valérie Trierweiler est la campagne de François Hollande depuis 2007, mais le couple n'a pas officialisé son union

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 20:19

La France et la Grande-Bretagne veulent livrer des armes aux rebelles syriens !La France et la Grande-Bretagne veulent livrer des armes aux rebelles syriens !Le Parti Anti Sioniste dépose plainte contre l’Etat français pour ingérence et soutien au terrorisme en Syrie !


[Communiqué de presse]

Le Parti Anti Sioniste répond aux déclarations du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, du Premier ministre anglais, David Cameron et de l’Elysée et à leur volonté d’armer l’opposition syrienne.

De telles déclarations arrogantes vis-à-vis d’un pays souverain, d’un président élu par son peuple et une telle ingérence en Syrie s’inscrivent en faux contre le Droit International.

Assurément, les Français et les Anglais n’en sont pas à leur première bavure contre le Droit international…

Alors rappelons à ces deux ministres qu’ils n’ont été désignés, ni pour prendre de telles décisions belliqueuses et guerrières, ni pour soutenir et financer le terrorisme, ni même pour mettre leur logistique à disposition et encore moins pour fournir des armes !

Une fois de plus, ces politiques se permettent d’outrepasser le Droit international et même le Droit tout court, et imposent au peuple français l’ingérence, le financement et l’armement avec l’argent du contribuable.

Décidément, dans la lutte contre le terrorisme, le deux poids, deux mesures est de rigueur : côté malien, la France dit vouloir combattre des pseudo-terroristes (islamiques), et côté syrien elle arme ces mêmes pseudo-terroristes (islamiques) ?

Le dessein de la France sioniste socialiste n’est autre qu’une mainmise sur le Moyen-Orient au profit d’Israël. Ce double jeu, ce double langage, cette propagande mensongère et ces crimes contre le peuple syrien sont intolérables ! Combien d’innocents civils mourront-ils encore avec l’aide de ce gouvernement socialiste et avec l’argent des contribuables français ?

Il est temps que les Hommes de bonne volonté reviennent à la lucidité ; car en définitive, c’est un boomerang que la France veut lancer mais celui-ci lui reviendra en pleine face… Malheureusement, nos responsables ne sont pas assez mûrs pour le comprendre !

Le Parti Anti Sioniste dénonce et condamne cette décision. Nous appelons tous les Français libres à s’associer à nous en soutenant un dépôt de plainte contre l’Etat français pour crime sur le peuple syrien, ingérence et soutien au terrorisme qui, pour mémoire, est un crime condamnable par les lois de notre République.


Parti Anti Sioniste

URL : www.partiantisioniste.com/articles/1423
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GUERRE AU MALI. Scoop: Les « résistants » du Nord-Mali étaient rémunérés par….qui ?

Publié le 15 mars 2013

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Qatar-Mali

Qatar-Mali

Vous comprendrez que l’utilisation du terme « résistant » est une façon de me moquer des faiseurs d’opinion et des politiques qui manient à merveille la diffamation, quand ils ont un ennemi. Suivez mon regard. J’estime donc que, du Mali à la Syrie en passant par d’autres pays, la France favorise des terroristes qu’elles nomment « résistants » ici, et « terroristes » là…


On a appris, par l’AFP, que les combattants du groupe islamiste Ansar ed-Dine percevaient des espèces sonnantes et trébuchantes à chaque conquête d’une nouvelle ville au Nord Mali. Les sommes peuvent paraître dérisoires vu d’ici en Occident mais, en Afrique, compte tenu de la puissance de l’euro, ce sont des sommes conséquentes, probablement ce que touchent des ministres dans certains pays africains. La vraie question est de savoir les « qui » finançaient ces renégats et bandits de grands chemins. Mystère et boule de neige…mais, j’ai mon idée.

Tenez, toujours selon un Touareg cité par l’AFP, pour la prise de Tessalit (10 mars 2012), chacun a touché 500 000 francs CFA (760 euros), pour celle de Kidal, c’était 400 000 CFA (610 euros). C’est sans commentaire. Ces gens sont resté un an dans ces villes, se livrant, me semble-t-il, à d’autres activités très lucratives.

Et là, les yeux écarquillées, on lit que l’action menée vers le sud du pays doublait les primes.  La récompense promise était montée de façon exponentielle à 1 million de francs CFA (1520 euros), si la ville de Sévaré, point névralgique menant à Mopti, tombait. Hélas, les « pauvres » perdaient argent et vie (nous n’avons pas encore vu leurs corps) avec l’intervention (précipitée) de l’armée héroïque de papa François Mali Hollande…

 

http://allainjules.com/2013/03/15/guerre-au-mali-scoop-les-resistants-du-nord-mali-etaient-remuneres-par-qui/

 

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Syrie: François Hollande, le nouveau frère musulman de la cause califatiste de Syrie

Publié le 15 mars 2013

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http://allainjules.com/2013/03/15/syrie-francois-hollande-le-nouveau-frere-musulman-de-la-cause-califatiste-de-syrie/

 

François Hollande, hier soir, sur France 2 (02-05-2012)

François Hollande, hier soir, sur France 2 (02-05-2012)

L’UMP est inquiète, le dictateur de Syrie, François Hollande, veut muer sa République en Califat. Hier, comme sorti de nulle part, l’association « Rescue Children» et/ou « Arche de Zoé » était arrivée dans nos foyers avec fracas. Son action héroïque : vouloir enlever des enfants tchadiens. Eric Breteau et sa complice Emilie Lelouch dorment en prison. Il y a deux jours, comme sorti d’un chapeau de magicien, on assiste à l’entrée fracassante d’une nouvelle ONG dans le conflit syrien, « Save the Children ». Ce fait majeur ne vous a pas échappé. Pour faire bonne figure -c’est la règle-, l’association s’habillent d’oripeaux élogieux et dit vouloir sauver des milliers d’enfants mais, il y a un gros couac.


En effet, ses accusations portent sur deux axes : le pouvoir de Bachar al-Assad, et les terroristes syro-étrangers. En parlant des deux camps, elle affirme que des enfants sont recrutés par les deux. Dans ce vaste tonneau des Danaïdes aucune preuve sur le supposée recrutement d’enfants soldats par le pouvoir. Or l’inverse est bien valable et, des vidéos circulent. Dans le cas du Gouvernement syrien, il est indiqué qu’il utilise des enfants comme bouclier humain. Où, quand ? Cette falsification se poursuit avec acuité.

Dans une gymnastique intellectuelle et des contorsions ignobles dont on a l’habitude, ne pouvant apporter de preuves dans ce qu’ils avancent ou affirment urbi et orbi concernant le Gouvernement syrien, la presse « mainstream » et ses journalistes poursuivent dans la même fiente, avec en prime, la désinformation poussée à l’extrême. Est-ce qu’il a urgence à sauver des enfants syriens ? Oui. Est-ce qu’il faut le faire ? Oui. En revanche, si chaque action en Syrie se résume à déblatérer sur Bachar al-Assad, rien n’avancera. Il faut voir les reportages orientés pour s’en convaincre.

L’Unicef regrette le désintérêt des bailleurs de fonds. À ce jour, seuls 20 % de l’appel de fonds de 195 millions de dollars (149 millions d’euros) pour le fonds lancé par l’organisation, sont financés par la soi-disant communauté internationale. Et pourtant, elle veut armer les terroristes. Où trouve-t-elle cet argent et, ces armes sont-elles offertes gracieusement par les fabricants ? 

Pourquoi est-il impossible aux occidentaux d’entendre raison ? A force de matraquer leur slogan creux« Bachar doit partir », ils se sont perdus dans les abîmes, coincés dans les méandres de la suffisance. Au nom des « qui » travaillent au juste ces gens-là ? Pourquoi veulent -ils façonner le monde à leur image ? Qui leur dit que seul leur modèle sociétal est bon, le nec plus ultra de la gouvernance ? Hier, à Bruxelles, François Hollande a déclaré qu’on ne pouvait « laisser Bachar al-Assad massacrer ».

S’il y a massacre en Syrie demain, la seule et unique responsabilité incombe aux Occidentaux et à leurs affidés, ces affreux jihadistes-assassins-égorgeurs devenus fréquentables alors que la plupart, du moins, les chefs, font tous parties des notices rouges d’Interpol piur des crimes de droit commun et non des « opposants poursuivis par une quelconque dictature. Des meurtriers répertoriés, connus et dangereux. Un flirt avec l’Occident qui dure. Je suis entrain de finir un livre fort intéressant du journaliste d’investigation Jean-Loup Izambert « Crimes sans châtiments », qui décrypte justement, ces liaisons incestueuses entre l’Occident et les Frères musulmans. Nous y reviendrons…

Néanmoins, le même scénario se joue en Syrie et, ces gens sont, encore une fois, les idiots utiles de l’Occident. De leur côté, ne luttant que pour leurs beaux yeux, de l’avenir de leur pays, ils n’en ont cure…

 

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Violences sectaires ou génocide anti-alaouite ?
15 mars 2013 | Copie de la lettre transmise par l’universitaire et militant des droits de l’Homme Bahar Kimyongür aux membres de la Commission d’enquête internationale de l’ONU sur la Syrie.


La famille d’un jihadiste tunisien provoque une grande agitation à l’aéroport d’Istanbul
15 mars 2013 | Une famille tunisienne a provoqué une grande agitation dans l’aéroport Atatürk d’Istanbul (*), lundi 11 mars 2013, selon la presse turque. La raison : un jihadiste tunisien, se rendant en Syrie via la Turquie, a été intercepté par sa mère et son épouse, venues le chercher depuis la Tunisie.

Des réseaux d’insurgés "syriens" redessinent la physionomie du Liban
15 mars 2013 | Des réseaux de combattants Syriens au Nord Liban redessinent la physionomie du territoire. Depuis les cellules logistiques syriennes aux routes clandestines pour les armes, de nouvelles réalités politiques changent la manière dont les Libanais circulent dans leur pays.

 


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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 20:02

 

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