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DÉCLARATION DE ACTUS/prpe SUR LA RÉVOLUTION POPULAIRE EN ÉGYPTE.
Non au système néolibéral et dictatorial de Moubarack. Oui pour une révolution démocratique et populaire !
À l’instar du déclanchement de la révolte sociale populaire en Tunisie en décembre dernier, les masses populaires égyptiennes ont emboîté le pas en exigeant la fin de la dictature du Raïs Hosni Moubarak et son départ immédiat du pouvoir.
Notre Parti ACTUS/prpe adresse ici comme il l’a fait pour la révolution de jasmin en Tunisie, nos sincères félicitations et notre solidarité militante aux masses populaires égyptiennes en lutte pour l’instauration d’une révolution démocratique.
L’Egypte honoré du Colonel Nasser, trahi et déshonoré par Sadate et Moubarack.
Ce grand pays naguère admiré avait alors pour Leader nationaliste le Colonel Gamal Adel Nasser. Ce dernier avait déclenché l’ire des impérialistes pour avoir nationalisé le canal de suez en 1956. Rappelons que 8% du commerce mondial transitent par cette voie maritime. Les contributions du Colonel Gamal Adel Nasser dans la création de l’OUA et au renforcement des pays non alignés ont suscité l’admiration de toute l’Afrique. Cependant hélas, après sa mort, ses successeurs ont avili le pays des Pharaons depuis 40 ans de Sadate à Moubarak. L’Egypte est devenu un terrain de prédilection du néolibéralisme économique et un fidèle allié de la domination de l’impérialisme occidental et principalement étatsunien dans la région du moyen orient. La vassalisation du plus grand pays arabe aux USA font de lui un allié privilégié d’u gouvernement israélien dans le conflit israélo-palestinien qui retarde à ce jour la création d’un état palestinien, pourtant réclamé par le reste de la dite communauté internationale.
Le système néolibéral allié à la dictature, une source de la paupérisation des masses populaires.
La paupérisation croissante des masses populaires est provoquée par les mesures suicidaires du FMI imposées au pays et appliquées par le président Sadate dans les années 70 avec la vague de privatisations des secteurs publics à impacts sociaux. Le développement d’une petite bourgeoisie locale et compradore elle-même sous traitante des multinationales occidentales a laminé les petits artisans locaux et provoquant une augmentation de nombre de chômeurs.
Selon des informations du quotidien britannique « Guardian », la fortune de la famille Moubarak serait de l'ordre de 40 à 70 milliards de dollars. Loin des 5 milliards prêtés à la famille Ben Ali, en Tunisie. Soit autant, voire plus que Carlos Slim et Bill Gates [Cf. L'Expansion.com du 07.02.2011 ] Comment pourrait-on accepter que 40% des égyptiens vivent avec moins de 3 dollars par jour, alors que le PIB s'élève à 138 milliards d'euros en 2009 ?
La prédation des richesses du pays par le clan au pouvoir au détriment des masses populaires a crée des frustrations, augmenté la misère et auxquelles viennent s’ajouter une dictature implacable par un état d’urgence instauré depuis 1981. Ces conditions inhumaines qui compressent les masses populaires depuis plusieurs décennies ont fini par exploser car les égyptiens n’en pouvaient plus !
La révolte sociale populaire ou l’aspiration à une révolution démocratique et les manœuvres impérialiste de son étouffement
Les manifestations gigantesques anti Moubarak qui perdurent depuis une quinzaine de jours à la place Taharir du Caire (au nom prémonitoire de place de la Libération), est le début d’une révolution démocratique et populaire. Ce mouvement populaire inquiète les impérialistes occidentaux et principalement les USA qui ont soutenu politiquement, économiquement et militairement le régime de Hosni Moubarak depuis 30 ans et à qui il octroye annuellement entre 2 et 3 milliards de dollars [L’Humanité 29.01.2011]
Ces gigantesques sommes n’ont jamais servi à l’amélioration des conditions de vie des masses populaires, mais ont servi plutôt à entretenir les organes de répressions et de surveillance du peuple. Les pro Moubarak, « chiens de garde » du despote Hosni Moubarak et comprenant une partie des policiers déguisés en civile ont été lancés à l’assaut par leur le Raïs sur les manifestants pacifiques anti Moubarak de la place Tahrir. Le bilan est lourd : plusieurs morts et des centaines de blessés.
L’objectif escompté par le pouvoir aux abois est de diviser le peuple et de créer volontairement un chaos afin de justifier une répression plus musclée et son maintien au pouvoir. Dans sa déclaration du jeudi 03 janvier à la télévision américaine ABC, le Raïs Hosni Moubarak déclara : « qu'il aimerait quitter le pouvoir mais qu'il ne peut le faire par crainte du «chaos» qui s'installerait alors dans son pays. » .Il se présente comme le seul garant de la stabilité montrant ainsi son intention de s’agripper au pouvoir nonobstant les cris de colère des masses populaires qui demandent son départ immédiat et plusieurs morts et des centaines de blessés.
Les gesticulations et déclarations hypocrites des impérialistes occidentaux qui ont soutenu pendant 30 ans le despote Moubarak et qui réclament aujourd’hui du bout des lèvres le respect des « droits démocratiques du peuple » ne devraient pas endormir les victimes égyptiennes. Les pyromanes d’hier font semblant de s’ériger en pompiers face à la colère du peuple, il n’y a qu’un pas que ces puissances occidentales ont osé franchir sans pudeur et avec allégresse. Elles sont complices de la dramatique situation du peuple égyptien car pendant les 30 dernières années elles demeurées aphones et aveugles.
Les ridicules mesures anesthésiantes annoncées par le Raïs telles que son renoncement à la présidentielle de septembre 2011, les nominations de ses fidèles lieutenants le Général Omar Soleiman au poste de Vice-président, d’un nouveau premier ministre le Général Ahmad Chafic, la dissolution de l’ancienne direction de son parti le Parti National Démocrate(PND), la toute dernière augmentation de 15% des fonctionnaires alors que la fortune volée par sa famille serait estimée entre 40 à 70 milliards de dollars… sont autant de subterfuges que Hosni Moubarak et ses alliés impérialistes occidentaux appliquent dans l’espoir de sauver les meubles afin de s’assurer la pérennité du système inféodé au grand capital et au néolibéralisme. A ce sujet la revue Maghreb intelligence du 15 janvier 2011 écrit : « Les Américains auraient semble-t-il opté pour un militaire comme candidat (…) La surprise c’est que le nom de Chafik vient supplanter celui du général Omar Soleiman, patron des Moukhabarates et jusque-là considéré comme l’homme des Américains ».
Le régime Moubarak est incontestablement le nervis des USA qui comptent encore confisquer la révolution démocratique des masses populaires égyptiennes en martelant sempiternelle crainte de la prise de pouvoir par les « extrémistes musulmans, alliés des terroristes ». Il est inacceptable et insupportable de voir les puissances impérialistes occidentales continuer à régenter la vie politique, économique et sociale des états africains selon leurs agendas et leurs intérêts en imposants leurs valets dictatoriaux qui leurs sont soumis.
La démocratie doit être intégralement appliquée et exercée par les peuples. Seuls ces derniers ont le droit légitime et la liberté de choisir librement ses dirigeants, son système politique, économique, culturel et social conformes à ses aspirations.
La révolte sociale populaire égyptienne est légitime et ne doit pas être accaparée par les fossoyeurs du peuple et alliés des puissances impérialistes. Les masses populaires doivent la conduire à terme en ne cédant sur aucune de leurs revendications : du pain, du travail, de la liberté, de la démocratie, un gouvernement de transition issu de l’opposition…en exigeant au préalable le départ du despote Moubarak.
La révolte populaire sociale égyptienne à l’instar de celle de la Tunisie, a pour fondement la paupérisation des peuples sous la férule de dictateurs imposés par l’impérialisme occidental au service du grand capital et multinationales prédatrices des pays du sud. Ces pays sont appréciés par le FMI pour l’application stricte de ses mesures anti sociales et leurs prétendus « progrès économiques » notamment pour la Tunisie. C’est une injure à la mémoire des victimes africaines de ces mesures antisociales du FMI. Cette institution ne tarit pas d’éloges à l’égard des économies dites « prospères » de certains pays d’Afrique, or les conditions de vie des masses populaires sont diamétralement opposées et leur paupérisation croit à un rythme exponentiel. Inversement on constate croissance soutenue de la prospérité d’une poignée de dirigeants corrompus, prédateurs et de leurs proches qui s’accaparent des richesses du pays à l’instar des multinationales qui pillent davantage les ressources naturelles car les profits chez les capitalistes sont sans limites.
Citons en exemple le Tchad où les statistiques de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) estime le meilleur taux de croissance (4,4% pour 2011) de toute l’Afrique centrale grâce aux revenus du pétrole. Mais jamais de mémoire de tchadien, la misère n’a jamais atteint un tel seuil ! En effet, le dictateur, Général président Idriss Déby, imposé au peuple et soutenu militairement par l’impérialisme français depuis 20 ans, fait mains basses sur les deniers publics avec son clan familial comme en Tunisie. Non satisfait de cette fortune, il complète son palmarès provisoire de crimes contre l’humanité par la mort de plus de 31000 tchadiens selon les rapports des associations des droits de l’Homme. L’une de ces dernières victimes est Dr Ibni Oumar Mahamat Saleh, qui était porte-parole de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC), une coalition de partis politiques démocratiques et Secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD). Ce dernier fut froidement assassiné le 3 février 2008.
Les Forces révolutionnaires,démocratiques et progressistes doivent former un large front afin de faire triompher les futures révolutions démocratiques.
Le système économique capitaliste, le néolibéralisme ou encore en termes édulcorés économie de marché, imposés par les dictateurs, nervis des puissances impérialistes, creusent d’avantage le fossé entre les couches des populations et exacerbent les luttes de classes qui sous-tendent les révoltes sociales populaires en Egypte et dans d’autres pays d’Afrique. Il appartient aux Forces progressistes, aux révolutionnaires, aux communistes, aux démocrates… de s’associer, aux jeunes, paysans, ouvriers, chômeurs, bergers égyptiens révoltés de donner une orientation claire, un contenu véritablement révolutionnaire et démocratique prélude à un changement radical et irréversible. Faute de quoi, les alliés du régime Moubarak et leurs excroissances, tapis à l’ombre s’accapareraient de la direction de la lutte et perpétreraient insidieusement l’ordre ancien.
Notre Parti, ACTUS/prpe souhaiterait vivement que ce vent de révolte populaire sociale qui a vu le jour en Tunisie avec la fuite du dictateur Ben Ali, et qui embrase aujourd’hui l’Egypte et fait trembler le raïs Moubarak jusqu’à sa prochaine éviction du pouvoir, puisse s’étendre à tout le continent africain, au Moyen orient, en Asie et en Amérique latine.
Notre parti, ACTUS, soutient toutes les légitimes revendications des masses populaires égyptiennes afin d’instaurer durablement une véritable révolution démocratique.
Nous demandons que les commanditaires et responsables des morts et blessés de la place Tahrir et dans le reste du pays soient jugés et sévèrement punis.
Les sacrifices des martyrs devrait conduire le peuple égyptien à mener la lutte jusqu’à la victoire finale. C’est un devoir de mémoire.
Le Tsunami de la révolution démocratique qui envahit l’Afrique donne espoir aux masses populaires exploitées, écrasées par la mondialisation néolibérale alliée des dictateurs africains. Ce mouvement révolutionnaire est irréversible car c’est la fin d’un cycle tragique de notre histoire. Les impérialiste quelle que soit leur puissance, ne saurait l’anéantir. La confiance dans la lutte renaît chez les pessimistes et la découverte de la puissance du pouvoir que détiennent les masses populaires. Désormais la peur a changé de camp car la tornade révolutionnaire tuniso-égyptienne emporterait incontestablement les tyrans de la Françafrique qui ne sont en réalité que de «tigre en carton ou des géants au pied d’argile».
- « Moubarack Dégage !» Ces inscriptions qui fleurissent sur les banderoles doivent être
maintenues et appliquées et respectées.
- Non au Moubarackisme sans Moubarack ! Oui à un véritable changement !
- Vive la révolution démocratique des masses populaires égyptiennes !
- Hommages aux martyrs tombés pour la juste cause du peuple !
- Vive la solidarité des peuples africains opprimés, exploités et en lutte contre les dictateurs !
- Vive l’Afrique nouvelle prospère, indépendante, démocratique et populaire !
Le 08 Février 2011
Action Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme / Parti Révolutionnaire Populaire et Écologique
Chadian Action for Unity and Socialism/Popular and Ecological Revolutionary Party
(ACTUS / prpe)
Le Secrétaire Général
General Secretary
Dr LEY- NGARDIGAL Djimadoum