
Stéphane Hessel : l’Holocauste ne peut constituer une excuse pour les crimes de guerre israéliens
Dans un entretien avec l'hebdomadaire allemand « Der Spiegel », Stéphane Hessel affirme clairement que lorsque Israël commet des crimes contre l'humanité, comme le souligne le rapport de l'ONU du juge Richard Goldstone sur la guerre contre Gaza, il ne peut y avoir « d’excuse, même pas l'Holocauste. "
Cet ancien résistant français, de 93 ans, qui est également juif, a estimé qu'il était un «témoin des crimes de guerre israéliens à Gaza et des crimes contre l'humanité."
Stéphane Hessel est né à Berlin en 1917. Il a obtenu la nationalité française en 1937. Résistant français, prisonnier, évadé en 1940, il était devenu agent du BCRA en 1941 après avoir rejoint De Gaulle à Londres.
Arrêté en 1944 au cours d’une mission, il fut déporté à Buchenwald puis à Dora.
Il est l’un des rédacteurs de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 avec René Cassin. Diplomate jusqu’en 1985, il n’a jamais cessé de militer en faveur des Droits de l’Homme. Il a été Ambassadeur de France, Grand-officier de la Légion d’honneur, Grand-croix de l’Ordre national du mérite.
Il est engagé pour un boycott du régime israélien et contre toutes les exactions commises à l’encontre des droits de l’ Homme et du droit international et des résolutions de l’ONU.
« Que des Juifs puissent perpétrer eux-mêmes des crimes de guerre, c’est insupportable. Hélas, l’histoire donne peu d’exemples de peuples qui tirent les leçons de leur propre histoire ».écrit Stéphane Hessel dans son dernier ouvrage intitulé « Indignez-vous »
Cet ouvrage d’à peine vingt pages qui coûte seulement 3 euros, s’est vendu à plus de 500.000 exemplaires vendus en deux mois, est devenu un phénomène politique en France et un best-seller qui gagne l'international.
De ce parallèle entre la situation de résistance contre la barbarie fasciste et notre époque actuelle, Stéphane Hessel démontre que les motifs d’indignation même s’ils diffèrent dans le contexte historique, sont légions et ne manquent pas. Il engage notre responsabilité et notre vision de l’histoire, à savoir notre rôle d’actrice ou d’acteur. « Il faut s’engager au nom de sa responsabilité de personne humaine ».
Un débat sur le Proche-Orient, prévu mardi 18 janvier à l'Ecole normale supérieure (ENS), a été annulé par la direction de l'école. Au menu : une conférence de Stéphane Hessel sur la répression de la campagne de boycott des produits israéliens ("Boycott, désinvestissement, sanctions", aussi appelée BDS).
Dans cette conférence, il ne s'agissait pas de soutenir le boycott mais de débattre de la liberté d'expression, en particulier autour de la question israélo-palestinienne", s'est défendu l'un des organisateurs, Florian Alix.
L'auteur d'Indignez-vous ! devait faire tribune commune avec Leïla Shahid, représentante de la Palestine à Bruxelles, les pacifistes israéliens Michel Warschawski et Nurit Peled ou encore la députée socialiste Elisabeth Guigou. Le secrétaire général adjoint du Syndicat de la magistrature, Benoist Hurel, devait également participer à la conférence.
Les organisateurs de cette conférence dénoncent un acte de censure et avaient appelé à un rassemblement, mardi dernier en fin de journée, près du Panthéon, "pour défendre la liberté d'expression".
Plusieurs étudiants de l'ENS ont également écrit à la direction de l'école pour demander des explications sur cette annulation.
http://www.alterinfo.net/Stephane-Hessel-l-Holocauste-ne-peut-constituer-une-excuse-pour-les-crimes-de-guerre-israeliens_a54265.html