Chers amis,
La marée noire du Golfe du Mexique prouve que les Révolutionnaires postmodernistes sont capables d’exterminer des dizaines de millions de gens sans provoquer aucune révolte, ni de la part des populations exterminées, ni de la part des autres. La réussite de ce bluff réside dans le fait que cette extermination est conçue et mise en œuvre dans le contexte d’une guerre de quatrième génération qui joue essentiellement sur la manipulation des psychologies. Autrement dit, personne ne croit à cette extermination tout simplement par qu’elle n’est pas croyable et on en reste là. Comme on dit vulgairement, plus c’est gros, plus ça passe.
Le mot « extermination », bien qu’il qualifie exactement ce qu’il se passe dans le Golfe du Mexique, devrait peut-être être remplacé par le mot plus écologique d’ « extinction ». Le concept d’extermination renvoie à des situations historiques assez précises qui correspondent à des massacres de masse qui se caractérisent par leurs violences, des violences qui peuvent être captées par l’image. Une extinction n’est détectable que sur la durée et aucune image ne peut en rendre compte, tout au moins en direct. On constate simplement que là où il y avait, un jour, il n’y a plus.
Une extinction de population est donc une extermination artificiellement naturelle. Allez distinguer, dans la catastrophe de la marée noire du Golfe du Mexique ce qui est accidentel de ce qui ne l’est pas ? C’est extrêmement difficile. Au bout du compte, la plupart des gens mettent cette catastrophe sur le compte de la malchance exactement comme une tempête ou un tsunami. Point barre. Sauf que, avec un gros effort moral, lorsque l'on observe d’un peu plus près cette catastrophe, les circonstances, les manipulations médiatiques autour des opérations de secours, les méthodes employées pour disperser le pétrole, etc., nous découvrons assez vite que cette catastrophe est tout sauf le résultat de la malchance.
Mais il est tellement plus reposant et rassurant d’accuser la malchance que d’affronter une vérité qui remettrait en question nos croyances les plus profondes, celles qui structurent, justement, nos psychologies. Dans le cas de la Marée noire, notre croyance est que l'Amérique est incapable d'exterminer ses propres citoyens sur son territoire. Notre croyance est que l'Amérique est la terre de l'American dream, avec le droit au bonheur... et la liberté. C'est ce qui structure encore nos psychologies. Imaginez une seconde que l'Amérique n'est plus ça et qu'aujourd'hui, l'Amérique est un régime totalitaire qui extermine ses propres populations, et nos psychologies s'effondrent. C'est pourquoi nous refusons de voir la réalité de la marée noire en face.
Je pourrais appliquer le même genre de raisonnement au sujet de la crise financière qui, elle, aura pour effet « l’extinction » de 90 à 95 % de l’humanité. Pour montrer à quel point nos psychologies sont défaillantes et que nous sommes prêts à y passer, il suffit de faire observer que, alors que tout le monde sait que les montagnes de dettes que nos responsables politiques ont décidé de nous faire payer ne sont pas nos dettes mais celles des marchés, personne ne réagit ni ne se révolte contre nos gouvernements qui peuvent donc, sans soucis ou si peu, appliquer leurs mesures d’austérités dont on sait bien que non seulement elles ne résoudront rien, mais en plus accélèreront la dégradation de nos économies sans issue possible pour s’en sortir par le haut. Notre défaillance psychologique réside dans notre croyance au mythe de la démocratie : des gens que nous avons élus ne peuvent pas vouloir nous exterminer. Cela est réservé à des dictateurs qui se sont imposés par la force. Et pourtant...
Pour revenir à une actualité plus immédiate, tout le monde observe combien la météo de saison que nous connaissons depuis quelques semaines perturbe nos moyens de transport. Il me semble pourtant normal qu’il y ait un peu de neige pour Noël, du verglas sur les routes et du givre sur les avions. Ces perturbations ne sont pas les conséquences d’un refroidissement exceptionnel mais les symptômes de l’effondrement de nos structures socio-économiques affaiblies par des années de dérégulation économique sous l’effet de la mondialisation.
Pour le dire autrement, nous n’avons plus les moyens de faire face à des situations normales et cela parce que ce sont d’abord nos psychologies qui sont défaillantes. Si nous avions encore un peu de force morale, il y a longtemps que les responsables de toutes ces pagailles auraient été virés or que faisons-nous ? Rien, nous subissons et continuons à jouer au petit jeu stupide des candidats potentiels, déclarés, en vue… pour 2012 comme s’il n’y avait actuellement personne à l’Elysée et que tous nos problèmes devaient être ignorés
jusqu’en 2012.
Comme disait l’autre, si tu ne vas pas à la guerre, c’est elle qui viendra à toi mais encore faudrait-il que nous soyons conscients que nous sommes victimes d’une guerre !!! Notre malheur étant que cette guerre est une guerre de quatrième génération justement conçue pour nous exterminer avec notre consentement.
A-t-elle été vraiment conçue par des gens où se développe-t-elle naturellement malgré nous ? La question reste posée et je serai plutôt de l’avis de Pierre Grasset qui parle d’un « déchaînement de la matière », un déchaînement que personne ne peut contrôler. L’affaire Wikileaks pourrait illustrer l’une des formes que prend ce déchaînement de la matière, le Système se dévorant lui-même sans que personne n’y puisse rien, sans que personne ne puisse prévoir ce qu’il va se passer, sans que personne n’ait la moindre idée de ce qu’il faudrait faire ou ne pas faire, sans que personne ne cherche même à tenter quoi que ce soit.
L’évolution du monde d’aujourd’hui est livrée à elle-même ou plutôt aux nouveautés technologiques - le déchaînement de la matière ? - sur lesquelles nous nous précipitons pour être à la mode, pour être branchés, pour être joignables, pour communiquer sur tout et sur rien ou seulement pour informer de là où nous sommes au moment où nous y sommes … alors que nous ne savons pas pourquoi nous sommes là et qu’en général nous y sommes seulement parce que les évènements ne nous permettent pas d’être, à ce moment-là, ailleurs: allô ? Chérie, ne m'attends pas ce soir, je couche au terminal de l'aéroport... Ne t'inquiètes pas, ils s'occupent de tout et nous sommes très bien traités... Ils sont formidables.. etc... etc...
C’est un peu comme si le vide qui rempli nos crânes nous incitait à prendre n’importe quel prétexte pour annoncer aux autres que nous ne serons pas au rendez-vous, que nous ne savons pas quand nous y serons et que notre crâne étant vide, nous n’avons d’ailleurs aucune réelle motivation pour aller là où nous sommes sensés nous rendre. Ce genre d’obligation morale est réservé à ceux qui ont (où se sentent ?) encore quelques responsabilités, mais ils se font de plus en plus rares puisqu’ils sont de plus en plus confrontés à ce déchaînement de la matière contre lequel ils ne peuvent absolument rien dans un environnement qui s’effondre de plus en plus vite et de façon de plus en plus imprévisible.
A partir de ces quelques observations (en faire des milliers d’autres ne servirait à rien), je me dis qu’il faut opposer à ce déchaînement de la matière une psychologie renforcée, ou restructurée ou plutôt, restructurante dans le but de donner un sens à ce déchaînement aveugle de la matière autrement dit, lui apporter une vision. Qui dit vision, dit images et pour moi, qui dit images dit visages.
D’où mon projet de survie à cette Révolution postmoderne via la réalisation de petites séquences vidéos réalisées à l’aide de la technologie qui nous est la plus familière et sans laquelle nous n’existons quasiment pas, le téléphone mobile. Des images qui seront ensuite diffusées sur les plateformes libres de YouTube et DailyMontion, entre autres.
Un peu par provocation, parce que j’en suis là de mon projet, je dirais que pour l’instant, mon idée serait de montrer des crânes pas vides… c'est-à-dire de filmer des gens qui auraient quelque chose à dire sur, disons, la Révolution postmoderne, le déchainement de la matière, la défaillance psychologique, l’arme postindustrielle de communication, les armes climatistes, etc… ou sur autre chose tout de même en rapport avec mon projet de survie à la Révolution postmoderne.
L’idée, le défi, étant de montrer des visages de gens qui ont envie de survivre… pour que je/nous puissions nous faire une idée d’à quoi peuvent ressembler ces visages probablement assez rares et exceptionnels, de leurs expressions, de leurs regards, etc…
Des visages, en sommes, qui expriment autre chose que la défaillance psychologique qui conduit à l’extinction d’une grande partie de notre espèce et dont nous ne connaissons que trop certains spécimens publiquement très connus dont il est inutile, ici, de donner les noms.
Libellés : Révolution postmoderne