
Simplicité volontaire et survivalisme US
Hier en écoutant une émission radio (RTBF - lapremière), le brillant psychothérapeute Thomas d'Ansembourg, dont je vous parlerai un peu plus tard, a évoqué le concept canadien de simplicité volontaire. Il s'agit d'un groupe d'individus qui a pris conscience qu'il fallait d'urgence remplacer le modèle d'expansion économique par un modèle équitable et durable. En gros, un modèle basé sur la solidarité, les échanges, le partage des ressources et des connaissances. Évidemment, cela implique un changement des mentalités et des modes de vie. Ceux qui entrent dans le modèle de la "simplicité volontaire", le font essentiellement par conviction citoyenne. Ce mouvement est à mettre en perspective avec le mouvement survivaliste américain : certains américains ont compris que la crise sera longue et douloureuse, voire pire encore, et s'organisent pour ne plus dépendre de leurs addictions mercantiques. Ils changent leur manière de vivre de façon drastique, stockant de la nourriture et des ressources essentielles à la survie ou bien encore investissent dans un plan d'autarcie partielle ou quasi totale (verger, poulallier, potager, etc.).
La différence entre ces deux mouvements semble se dessiner autour du lien social et de l'implication citoyenne. La simplicité volontaire met la solidarité et le lien social au coeur de sa démarche avec la conviction que c'est une façon de changer à terme la société. Les survivalistes n'ont pas pour objectif de sauver le monde mais celui de se protéger d'abord eux-mêmes et leur famille.
Voici le lien de l'organisation canadienne du concept de la "simplicité volontaire" : http://www.simplicitevolontaire.org
Si ce mouvement est appelé à nécessairement s'étendre, ne perdons pas de vue que réduire sa consommation de façon sévère et se mettre "hors jeu" des marchés, à des degrés divers, va entraîner un gros coup de frein sur l'économie avec des conséquences sociales plus qu'importantes. On ne peut pas vouloir des systèmes de pension solide, le plein emploi, une sécurité sociale large et le progrès scientifique sans une économie florissante. Il faut le savoir avant de s'engager massivement dans cette voix. Derrière la simplicité volontaire se cache quand même un énorme retour en arrière d'un point de vue sociétal, mais bon peut-être n'aurons nous finalement pas trop le choix.
Je terminerai en vous rappelant que le premier geste démocratique que vous posez en tant que citoyen, vous le faites lors de vos achats ! On l'oublie trop souvent. En achetant certains types de produits plutôt que d'autres, nous votons pour des styles de vie, des mentalités, des approches, des modes de vie. Si tout le monde n'avait pas un gsm, il n'y aurait pas des antennes partout. Si les ménages ne sur-consommaient pas des plats pré-cuisinés, l'alimentation serait plus saine, il y aurait moins d'obèses, il y aurait moins d'emballages non recyclables.