Depuis son lancement fin août/début septembre, « Actif Senior Plus » a déjà fait couler beaucoup d’encre. Pas une journée –ou presque- sans qu’une télé (TF1, arte, France 3, etc.), qu’un journal (Le Parisien, L’Usine nouvelle) ou qu’une radio (RTL, RMC, France info) ne parle d’elle. Quelle est donc la raison de cet engouement médiatique ?
L’idée de départ –qui vient des Pays-Bas- est relativement simple : il s’agit de trouver un emploi aux retraités qui le désirent. Ces derniers sont en effet de plus en plus nombreux à vouloir retravailler. Soit parce que leur retraite n’est pas suffisamment élevée pour leur permettre de vivre décemment, soit parce qu’ils s’ennuient. A l’autre bout de la chaîne, les entreprises commencent à s’apercevoir qu’avec les prochains départs massifs en retraite des baby-boomers, elles risquent rapidement de devoir faire face à des pénuries de salariés confirmés. Enfin, l’assouplissement de la loi Fillon sur le cumul emploi-retraite, en place depuis début janvier 2005, permet maintenant à un plus grand nombre de retraités de pouvoir exercer une activité salariée sous certaines conditions*.
Et il semblerait que l’idée soit bonne. Selon l’un des associés, Charles Cottin, 35 ans, ancien commercial, « le téléphone n’arrête pas de sonner depuis le premier article du Parisien de fin août. Plus de 3.000 retraités aux profils très variés ont déjà appelé pour s’inscrire. Cela va du directeur financier au serveur, en passant par les comptables, les commerciaux ou les plombiers. Parallèlement, sur les 2.000 entreprises contactées, plus de 1.200 se disent intéressées . »
Le fonctionnement est simple lui aussi. La structure est ultra-légère. L’agence n’a pas pignon sur rue. Le retraité appelle et laisse ses coordonnées. Il doit ensuite remplir un dossier de candidature, fournir un CV, indiquer le montant de son dernier salaire et ce qu’il touche comme retraite. Il n’y a pas d’entretien direct, en face à face. Tout se fait à distance. A ceux qui trouvent que cette méthode de recrutement n’est pas très sérieuse, des sociétés d'intéril par exemple, Christophe-Hugues Loriot, 41 ans, PDG de l’agence, rétorque : « on a déjà la dernière fiche de paie du candidat où son poste est mentionné. Nous n’allons pas mettre en doute et juger des compétences d’un retraité qui a travaillé toute sa vie comme comptable ou comme boucher. Ces personnes n’ont pas besoin de mentir ». Et M. Cottin, d’ajouter qu’à terme, « les retraités pourront s’inscrire directement par le biais du site internet ».
« L’avantage de ce type d’organisation est que nous pouvons rayonner sur l’ensemble du pays sans avoir besoin d’ouvrir des bureaux dans toute la France » indique encore M. Cottin. « Lorsqu’une entreprise appelle pour une mission, nous savons tout de suite, grâce à notre système informatique, si nous avons une ou plusieurs personnes qui peuvent correspondre au profil recherché. Nous envoyons alors deux ou trois candidats. In fine, c’est le PDG ou le DRH qui prendra lui-même sa décision . »