Tout sur la crise financière, économique, sanitaire, sociale, morale etc. Infos et analyses d'actualité. Et conseils, tuyaux, pour s'adapter à la crise, éventuellement au chaos, et même survivre en cas de guerre le cas échéant. Et des pistes, des alternatives au Système, pas forcément utopiques. A défaut de le changer ! Un blog d'utilité publique.
Fukushima
La catastrophe de Fukushima fait la une de l'actualité depuis plusieurs jours.
Sans pour autant effectuer un jugement à chaud, cet événement permet d'ores et déjà d'alimenter le (non) débat au sujet des choix énergétiques stratégiques concernant notre pays.
Mais au delà de cette question certes importante, quelles sont les véritables causes de cette catastrophe ?
L'argumentaire politique
Les principaux arguments en faveur du nucléaire sont les suivants :
- meilleure indépendance énergétique du pays par rapport aux énergies fossiles
- pas d'impact CO2
- coût de l'énergie électrique inférieur aux autres technologies
- savoir-faire national exportable
Coté risques, la politique retenue jusqu'ici consiste à considérer que la probabilité d'accident est très faible mais que que si celle-ci se concrétise, un accident peut être extrêmement grave pour l'environnement, les populations locales et même distantes (impact possible sur les pays étrangers).
Le problème des déchets et du démantèlement des centrales en fin de vie reste non résolu.
Bilan mondial du nucléaire civil
Après environ I/2 siècle d'utilisation mondiale du nucléaire, le bilan est plus que mitigé, la liste des accidents révélés est longue : lien.
Il est fort probable que d'autres accidents significatifs ont eu lieu de part le monde et que ces derniers ont été cachés par les autorités.
Les catastrophes
Les plus graves accidents recencés sont au nombre de 3 et classés sur l'échelle INES de 0 à 7 :
- 1979 : Three Miles Island (niveau 5)
- 1986 : Tchernobyl (niveau 7)
- 2011 : Fukushima, en cours...(niveau 6 pour l'instant)
Après l'accident de Three Miles Island, les normes de sécurité mondiales ont été changées en prenant en compte le retour d'expérience de ce dernier.
Dans ce cas, on peut dire que la leçon a été tirée.
Pour Tchernobyl, sans qu'aucun bilan exact n'aie été effectué, les dégâts ont largement débordé les frontières de l'Ukraine pour atteindre comme chacun le sait toute l'Europe.
Cependant cette catastrophe fut plus ou moins mise sur le compte de l'impéritie du régime soviétique.
Cette analyse est en partie exacte et elle aurait du démontrer que cette technologie n'est pas à mettre entre toutes les mains ...
Aujourd'hui, pour la catastrophe de Fukushima, la situation est toute autre.
On ne peut pas aussi facilement mettre à priori en cause le sérieux des Japonais en ce qui concerne la gestion des risques car il s'agit cette fois d'un pays du bloc démocratique.
Ce n'est pas une catastrophe naturelle
La véritable cause de cette catastrophe n'est déjà pas à mettre au crédit des éléments naturels car cette zone est notoirement en probabilité maximum pour les tremblements de terre et autres Tsunamis.
Le libéralisme encore lui
Comme pour la catastrophe financière toujours non résolue, la véritable cause est à rechercher du coté de l'ultra-libéralisme. En effet, la gestion d'un secteur extrêmement dangereux est confiée à une société privée (TEPCO) .
Qui dit société privée, dit approche mercantile, il faut d'abord et avant tout gagner de l'argent !
Même si cette société n'est pas en évidence peuplée d'irresponsables, ses agissements passés sont pour le moins contestables : lien.
Sécurité ne rime pas avec rentabilité
En France, nous avons la société Areva qui a développé un réacteur de 3ième génération dit EPR (European Pressurised Reactor) annoncé comme plus sur mais plus cher.
Sa conception repose sur le contexte post-Tchernobyl en prenant en compte un niveau de sécurité plus élevé
Il ne s'agit pas ici de faire le prosélytisme de cette technologie, mais de noter que ce réacteur s'est avéré plus difficile à vendre de par son cout comme le montre l'échec cuisant subit à Abou Dabi.
Suite à cet échec et comme l'explique le Canard Enchainé dans son numéro du 16 mars 2011, notre brillant président a réorganisé la filière EDF en nommant à sa tête son fidèle Proglio.
Dans la foulée, un rapport secret est commandé à F. Roussely ancien patron d'EDF.
Dans la synthèse de ce rapport publiée le 16 juin 2010, on peut lire :
"...la seule logique raisonnable ne peut être une croissance continue des exigences de sécurité..."
Exprimé autrement, rabaissons les normes de sécurité afin de pouvoir vendre nos centrales moins cher.
Et comme on nous y a habitué depuis 2007, le pouvoir même vacillant a encore une fois effectué un virage à 180° poussé par le vent des événements en argumentant avec une belle indécence sur la meilleure fiabilité de notre technologie - par rapport à celle de Fukushima - qui a donc un coût plus élevé (Sarkozy sur RTL le 13 mars 2011).
En France, comme partout ailleurs le futur s'annonce bien sombre avec la privatisation en cours d'EDF suivant consensus néolibéral droite/gauche, où l'on va se rapprocher du modèle Japonais et où la question de rentabilité pèsera plus lourd que la gestion des risques.
Les libéraux ont le temps devant eux, l'événement Japonais va leur en faire perdre un peu mais comme pour la finance ils ont montré leur capacité à être patients à défaut d'être responsables.
Populations endormies par les médias au service des grands groupes, démocraties occidentales en berne, mondialisation, oligarchie financière au pouvoir, dirigeants incompétents ou/et complices, voilà les véritables causes de cette catastrophe.
L'échec d'un système
L'enjeu n'est pas simplement d'être pour ou contre le nucléaire, c'est tout un système qui est à revoir, système qui met l'argent au premier plan et l'humain dans le rôle d'une variable d'ajustement.
Tchernobyl fut le symbole de l'échec du communisme, Fukushima sera sans doute celui de l'ultra-libéralisme.
parZevengeur
http://french-revolution-2.blog.fr/2011/03/17/fukushima-10845950/
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http://www.toutlecine.com/images/star/0006/00060720-akira-kurosawa.html
Les rêves cauchemardesques du grand réalisateur japonais, exprimées dans Dreams (1989), n´étaient pas qu´allégoriques. Jugez-en :
http://www.youtube.com/watch?v=oTRw66CnWLI
http://www.dailymotion.com/video/x8y2ti_dreams-les-demons-rugissants-akira_shortfilms
http://www.youtube.com/watch?v=Zd8T76E45k0
http://mathieu.perrin.free.fr/reves.html
http://www.dailymotion.com/video/xfdw45_deces-akira-kurosawa_news
(C'est à la suite d'un accident que Kurosawa fut obsédé par le sang. Alors qu'il traversait une rue avec son chien, celui-ci passa sous un tramway et fut coupé en deux. Cette image le marqua durablement à tel point qu'il ne put plus manger de viande)
N´écoutez plus les politiques, mais croyez les artistes !
« Il y a vingt mille ans qu'ils sont à leur fenêtre
Il y a vingt mille ans qu'ils crient dans le désert. »
(Léo Ferré, Les artistes)
http://www.youtube.com/watch?v=z7fxdBDgzug
Michel R. Tarrier
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Alors que les secours continuent de risquer leur vie autour de la centrale de Fukushima, alors que les ouvriers et ingénieurs sur place ont déjà reçu des doses de radiations qui mettent leur avenir en danger et viennent d'abandonner le terrain, alors que les deux derniers réacteurs de la centrale, pourtant à l'arrêt, semblent prêts à rejoindre ceux dont le coeur a commencé à fondre, il est déjà temps de se poser quelques questions sur le fonctionnement de l'information et de la communication mondiale.
La « communication de crise » est un art difficile : comment éviter de paniquer les populations, tout en respectant l'exigence de vérité ? Comment anticiper suffisamment pour comprendre le fil des événements, tout en se référant aux faits établis ? Enfin, comment mesurer l'impact de l'information sur les récepteurs situés en dehors de la zone de crise ? Les secteurs industriels à l'origine de la crise craignent évidemment un impact durable de ce type d'accident.
A écouter les médias ces derniers jours, une première question vient à l'esprit : pourquoi la dénégation est-elle le modèle standard de l'information de crise ?
Dès ce vendredi 11 mars, par exemple, alors même que tournaient en boucle sur les écrans les terribles images du tsunami, cette langue furieuse de mer noire se dressant au dessus des villes, des habitations, balayant tout sur son passage, emportant véhicules et maisons, malaxant toutes les constructions comme des fétus de paille, les « commentaires » avaient besoin de « chiffrer » l'événement. Les images montraient l'engloutissement des efforts des humains par les forces de la nature... mais la voix n'évoquait que quelques dizaines de morts. Impossible à croire : il y a sous nos yeux bien des centaines de voitures, trains, bateaux devenus jouets des éléments. Cette disjonction entre ce que nous dit d'évidence le simple constat, le fruit de l'expérience du spectateur, et le côté lénifiant du discours doit nous inciter à réfléchir. Donnons-nous le soin de nous informer à des personnes qui auraient à ce point quitté le monde des réalités observa bles pour se réfugier dans la langue de bois ? Rappelons-nous que cette sous-estimation est un phénomène à répétition, que l'on a déjà connu pour le nombre de victimes du tsunami de l'Océan Indien (plus de 250 000 morts) ou le tremblement de terre d'Haïti (plus de 300 000 morts). Sans parler évidemment des « inquiétudes » pour les Français présents sur les lieux, chiffrage dérisoire (en nombre cumulé, c'est pour chaque famille touchée que cela importe, pas comme information « nationale ») en regard des humains, en l'occurrence japonais, victimes de la catastrophe. Pourtant, une fois annoncé, le premier « chiffre » va devenir une ancre à l'aune de laquelle vont se mesurer les évolutions. Ainsi, cinq jours après, le « bilan officiel » était-il toujours de 3 373 morts (site du Monde.fr, mardi 15 mars, 14 h 05).
On appréciera la précision, qui, comme on le sait depuis Jules Vern e, est une manière littéraire de donner un semblant de réalité à une fiction (...)