Encore un détail pittoresque : À un certain moment de son allocution, le 14è dalaï-lama dit : “Today, the language, script and culture of the Manchu people have been extinct.” (La langue, l’écriture et la culture du peuple mandchou ont disparu.) Juste avant cela il disait : « [le gouvernement chinois] est à l’origine d’une immigration massive de Han dans les régions tibétaines qui mènera graduellement à l’extinction de la culture et de la langue propres au Tibet. » L’auditeur européen pensera, surpris : « Il y a déjà eu un précédent ! Les mandchous n’existent plus alors qu’ils ont été à la tête de l’empire. L’extermination culturelle en Chine doit donc vraiment être terrible. » Réaction normale, car qui sait réellement quelque chose à propos des mandchous ici, sans parler de leur langue ? Le dalaï-lama laisse donc entendre que la langue mandchoue a disparu à cause de l’immigration massive de Han dans leur région, immigration insufflée par l’actuel gouvernement communiste. C’est un habile retournement de l’histoire pour nos oreilles mal informées. Quelque éclaircissement est nécessaire, sans trop entrer dans les détails.
Les mandchous étaient un peuple de cavaliers à l’extrémité nord-est de la Chine. Ils ont pris Beijing en 1644 – ils étaient alors à peu près au nombre de 2 millions – et se sont appropriés le trône de l’empereur. C’est le début de la dynastie Qing. Ils saisissent les terres et soumettent les paysans, lèvent des armées de Han et étendent à nouveau l’empire chinois à sa taille maximale, le Tibet et le lointain Xinjiang oriental compris. Mais qu’advient-il de leur langue ? Ils lui donnent une sorte de statut « administratif solennel », alors qu’en même temps ils embrassent la langue chinoise dans la littérature, la poésie, la calligraphie, l’écriture de l’histoire, les sciences et le commerce. Plusieurs empereurs Qing étaient d’excellents poètes, en chinois. De très grandes œuvres datent de la dynastie Qing. Toutefois, à la chute des Qing (fin du 19è siècle, début du 20è) il ne restait rien de la langue mandchoue, ils en étaient eux-mêmes la cause. En 1911, lors de la chute de l’empire, la langue mandchoue n’était plus d’usage même dans leurs cercles aristocratiques et il n’était plus question d’enseignement « à leur peuple, dans leur langue ». Les années mouvementées de la Première République de Chine et ensuite de la Seconde Guerre Mondiale n’apportèrent pas d’amélioration à cela, la langue mandchoue ne refit pas surface. En bref, l’écriture mandchoue avait disparu bien avant la Révolution Chinoise. Les premières années de la République Populaire étaient occupées à d’autres problèmes que celui de la langue. Il s’agissait de reconstruire un pays gigantesque qui était à terre. Maintenant qu’une certaine prospérité est atteinte en Chine, les intellectuels ont de nouveau le loisir d’aller repêcher l’héritage mandchou, et c’est ce qui se passe. Il y a encore 2 millions de pièces qui sont conservées dans les Archives Nationales. Des linguistes et historiens chinois ont lancé un mouvement : « Sauvez la langue mandchoue. » En 2006, une première école en mandchou a été re-ouverte. C’est tout à fait différent que de laisser paraître que « les communistes chinois ont intentionnellement fait disparaître la langue mandchoue » comme le suggère l’allocution du dalaï-lama au Parlement Européen.
Cette « histoire mandchoue » n’est pas le seul épisode de l’histoire chinoise que l’actuel dalaï-lama détourne dans sa croisade contre l’actuel pouvoir en Chine. Par contre, c’est une nouvelle histoire et elle est bien trouvée pour nos oreilles.
Dans un discours en Pologne, quelques jours plus tard, il appela les dirigeants internationaux présents à faire entrer la Chine dans le « camp démocratique ». C’est par « We must do that » (Nous devons faire cela) que le 14è dalaï-lama a commencé sa phrase. Sur son site web le 14è dalaï-lama décrit Walesa comme « l’icône anti-communiste polonaise ».
Source Tibetdoc
Notes : Par un Hasard curieux ou curieux Hasard, diraient Dupont et Dupont, tous ces beaux personnages ont acquis leur richesse de quelle manière? Xinjiang et Rebiya Kadeer et le 14e dalaï-lama Tibet.
http://sergeadam.blogspot.com/ (un blog à visiter !)
NB Eva: Le Dalaï-Lama est une créature de la CIA, il est entretenu par les USA. On se sert de lui, "icône de la bonté et de la foi", pour diviser les Chinois au profit de l'Occident. S'il était sincère, il ne parlerait pas comme il le fait !