Mais qu'on ne s'y trompe pas, cet endettement public supplémentaire immense n'est qu'une tentative de substitution à un PNB « disparu » du fait de la crise et de la fin de l'endettement des consommateurs. On pourrait d'ailleurs défendre l'idée que cela fait au moins une ou deux décennies que ces 30% ne sont plus qu'une fiction de PNB. Mais notre problème n'est pas ce qui s'est passé il y a vingt ans, mais bien ce qui va se passer dans l'avenir. Et là où l'entrée dans la phase d'austérité de la crise systémique apporte un élément fondamentalement nouveau, c'est qu'elle crée un contexte général qui favorise le dévoilement de cette réalité : le PNB US n'est plus que l'ombre de lui-même (3) et sa valeur utilisée dans les statistiques économiques et financières est fortement surévaluée. Avec une telle surévaluation, ce sont donc pratiquement tous les indicateurs qui sont faux dans des proportions importantes. Le taux d'endettement du pays, sa part dans l'économie mondiale, les ratios monétaires, la valeur du Dollar (qui est appuyée sur la valeur de l'économie US), … tous ces chiffres sont donc largement erronés. Ceci peut d'ailleurs expliquer (comme pour le couple « inflation/déflation ») pourquoi les politiques économiques et monétaires mises en œuvre aux Etats-Unis échouent si lamentablement. Sans connaissance exacte du terrain, aucune stratégie ne peut aboutir au succès ; et en l'occurrence, la vision que donne la carte (indicateurs) du terrain est de plus en plus faussée (4).