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Par Anne Bauer | 23/10
Jamais la Commission européenne n'avait présenté un budget rectificatif d'une telle ampleur. Alors que les parlementaires européens viennent de rejeter le budget proposé par les Etats pour 2013, ouvrant une nouvelle phase difficile de négociations, la Commission européenne tire la sonnette d'alarme pour la fin de l'année. Un grand nombre de programmes sont à cours d'argent, dont le programme Erasmus, qui permet aux étudiants d'obtenir des bourses pour aller étudier un semestre ou plus dans l'Union européenne.
Bruxelles estime que pour maintenir le niveau d'échange actuel, il faut trouver 90 millions d'euros d'ici à la fin de l'année. De même dans leurs laboratoires, un grand nombre de chercheurs désespèrent d'obtenir les crédits promis. Mais sur un trou budgétaire estimé à 9 milliards d'euros, ce sont surtout tous les projets engagés dans les régions, qui attendent des versements de Bruxelles.
Mardi, le commissaire au Budget, Janusz Lewandowski, a réclamé une rallonge de 9 milliards d'euros, estimant que Bruxelles ne pouvait plus râcler les fonds de tiroir. « Pas un centime n'est destiné à Bruxelles » mais aux Etats membres, a -t-il souligné, en rappelant que tout ceci ne serait pas arrivé si les Etats ne votaient pas des crédits de paiement toujours moindres, tout en assignant à Bruxelles des tâches toujours plus grandes.
Le président de la commission des Budgets, Alain Lamassoure, a ainsi appelé les gouvernements à se montrer plus responsables. En effet, la méthode pour obtenir des financements européens est archaïque. Chaque administration envoie séparément en début d'année à Bruxelles une estimation de ses besoins annuels, qu'il s'agisse du co-financement de sa politique de recherche, de développement rural, ou de formation. Bruxelles rassemble toutes les demandes et évaluent si elles sont surestimées ou si elles correspondent à de vrais projets. A aucun moment, les ministres du Budget ne centralisent les sollicitations de leurs administrations aux fonds européens. « Si les ministres centralisaient à leur niveau les demandes pour en faire un décompte rigoureux, nous n'en serions pas là », a souligné Alain Lamassoure. Les services budgétaires de la Commission ne seraient plus obligés de travailler sur des estimations floues, et en outre, en cas de difficulté, ils pourraient renvoyer la note aux Etats, en leur demandant de couper eux-mêmes les programmes non prioritaires. Pour 2013, l'hypocrisie budgétaire est toujours d'actualité. Le Parlement européen a ainsi rejeté le budget proposé par les Etats membres, qui limitent la hausse des crédits de paiement à 2,8 %, et réclame une augmentation de 6,8 %. Les gouvernements vont hurler à l'inconscience, mais aucun d'entre eux ne proposent de renoncer aux projets engagés.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202344523577-l-union-europeenne-ne-peut-plus-honorer-ses-factures-503366.php
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