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Tout sur la crise financière, économique, sanitaire, sociale, morale etc. Infos et analyses d'actualité. Et conseils, tuyaux, pour s'adapter à la crise, éventuellement au chaos, et même survivre en cas de guerre le cas échéant. Et des pistes, des alternatives au Système, pas forcément utopiques. A défaut de le changer ! Un blog d'utilité publique.

Syrie: Même les Médias commencent à réaliser la manipulation (armée, de l'étranger)

Vendredi 5 Août 2011


« Ils » commencent à se poser des questions….
A l’époque de la télé par satellite et d’internet, il n’aura fallu finalement que 140 jours environ – soit 3 360 heures ou 201 600 minutes – pour que les grands médias francophones commencent à se poser la question de l’exactitude de leurs « infos » sur la Syrie : après – ou plutôt en même temps que - Le Monde.fr qui vient (voir notre article « Petit hommage du vice à notre vertu « , mis en ligne le 5 août) de reconnaître que la personnalité de Rami Abdel Rahmane et des chiffres qu’ils fournissait faisait – de plus en plus – débat, c’est la chaîne d’information continue France24 qui se pose gravement la question : « La contestation syrienne est-elle toujours pacifique ? »

Par Pierre Marulaz
Il y aurait là de quoi rire pour les lecteurs d’Infosyrie.fr et d’autres sites « dissidents », si ce n’était si grave sur le fond : les « professionnels » de France24 découvrent tout juste qu’il y a des groupes armés à l’oeuvre en Syrie, un mois et demi après les massacres de policiers de Jisr al-Choughour, trois semaines après les heurts inter-confessionnels – provoqués par des radicaux sunnites – de Homs. Mais France24 le dit elle-même sur son site : il a fallu la diffusion, « depuis quelques jours« , de certaines « vidéos amateur », vidéos « relayées par la télévision syrienne et les chaines Youtube proches du pouvoir« , pour que ses journalistes se posent des questions. Ou, plus pudiquement, disent que certains se posent des questions…. On portera au crédit de France24 de mettre en ligne, ce que n’a pas fait à notre connaissance le site du Monde, une vidéo d’un extrait d’un reportage diffusé par la télévision syrienne et montrant sans équivoque possible des émeutiers armés parader dans les rues de Hama en criant « Allah o Akbar ! » et faire le coup de feu contre les forces de l’ordre. Rien de très nouveau pour les lecteurs d’Infosyrie.fr, mais on ne peut que se réjouir que la diffusion de tels documents s’étende au lectorat de la « grande » presse.
Vent de nervosité dans l’opposition Facebook
L’effet de ces vidéos – au fait à quand la diffusion par nos confrères de la grande presse de celle montrant des cadavres ensanglantés jetés dans l’Oronte par des manifestants présumablement islamistes ? –  est en tout cas assez dévastateur pour que, selon France24, de nouvelles pages Facebook aient été créées « immédiatement » par des activistes invitant les opposants de Syrie « à maintenir le caractère pacifique des manifestations et à ne pas tomber dans ce qu’ils considèrent comme un piège tendu par le régime en prenant les armes. » On est sûr que les excités islamistes de Hama, Homs et d’ailleurs écouteront « religieusement » ce sage conseil !
Soyons sérieux : si piège il y a, les cyber-opposants se le sont tendu eux-mêmes, en suscitant la rébellion violente contre le régime, en appelant à le renverser par tous les moyens et d’abord ceux de la rue, sans vouloir voir que  les Frères musulmans étaient les mieux à même de récupérer et d’orienter le mouvement, de le faire dégénérer en guérilla urbaine. Ces apprenti-sorciers – nous parlons ici de ceux qui croyaient sincèrement à une démocratie pluraliste et apaisée, pas des islamistes ou agents américains déguisés – ont semé le vent de la contestation – sans aucun doute justifiée à maints égards – sans comprendre qu’il existait beaucoup de gens en et surtout hors de Syrie qui guettaient depuis longtemps cette occasion de déstabiliser un pays essentiel à l’équilibre du Proche-Orient. Un pays qui est comme un caillou dans la chaussure des tenants du Nouvel Ordre mondial, qu’ils soient américains, européens, israéliens ou même arabes. Ces cyber-opposants, enivrés par l’écho intéressé que leur renvoyait les gouvernements et médias d’Occident, se sont donc « enivrés » de radicalité, moquant les déclarations et gestes d’ouverture du régime, ignorant même superbement – ou calomniant – l’opposition modérée intérieure, celle qui accepte de dialoguer.
Les questions franchissent la frontière franco-belge
Dernière minute : la contagion du doute – ou au moins du débat – s’étend au-delà de nos frontières puisque le site de la RTBF belge - RTBF.be  - reprend en partie – ce vendredi 5 août – l’article du Monde.fr sur les chiffres contestables et contestés fournis par la rébellion syrienne. RTBF.info précise même que début juillet un journaliste belge, François Janne d’Othée, avait voyagé en Syrie pendant une semaine, « constatant peu de signes d’agitation et de répression sauf à Hama« . Notre confrère belge cite aussi le site de l’hebdo Jeune Afrique qui constate qu’ « en Syrie, les images de groupes armés postés sur les toits et tirant au hasard sur la foule et sur les forces de l’ordre sont diffusées par les télévisions nationales. Sur les chaînes occidentales et saoudiennes, les mêmes images sont reprises pour attribuer ces crimes au gouvernement de Damas. » A ce propos, on serait un journaliste occidental français, de France 2, d’I-Télé ou d’Arte, on serait un peu gêné d’avoir la même grille d’ « analyse » que la télé saoudienne !!!
Alors, à quand Laurence Ferrari ou Marie Drucker faisant état de « doutes », dans leur « 20 heures » respectif, sur la réalité de certains points de la vulgate anti-Bachar qui est remâchée depuis plus de 4 mois par leurs chaînes ?
On parle beaucoup – et avec beaucoup de trémolos – chez les opposants syriens et leurs puissants relais internationaux, de la « révolution » syrienne : mais seule la vérité est révolutionnaire, et elle n’est pas forcément du côté qu’on croit !

Petit hommage du vice a notre vertu
« Ils » commencent à se poser des questions….

Par Louis Denghien

« Vox clamantis in deserto » (des voix clamant dans le désert) : c’est un peu ce que nous ressentions ces derniers jours en constatant que malgré tout ce que nous pouvions écrire et montrer sur la Syrie, les médias français continuaient leur « couverture » en noir et blanc de la situation, niant ou relativisant le soutien populaire dont bénéficiait Bachar al-Assad, répercutant imperturbablement les chiffres et les analyses de l’opposition « virtuelle », et faisant le black-out sur les preuves, notamment visuelles, de l’existence d’opposants armés et agressifs et, a fortiori, sur leurs crimes, comme ceux illustrés par la vidéo du pont de Hama. On ressentait pleinement ce que pouvait être la « pensée unique », une pensée unique dont à vrai dire « notre » presse nationale est une habituée, et qui s’est déjà exercée, pour s’en tenir à la politique étrangère, sur l’Irak, la Serbie, l’Iran, le Soudan, la Russie, la Côte d’Ivoire (tendance Gbagbo) et aujourd’hui, avec la Syrie, la Libye. C’est-à-dire, vous l’aurez noté, tous les pays mal en cour avec Washington – et donc Bruxelles !

Eh bien il ne faut jamais désespérer ! Est-ce un – vague – remord déontologique, le souci de ménager l’avenir au cas où l’ensemble de la presse internationale ferait, un de ces jours, son mea culpa sur la façon dont elle a rendu compte des événements de Syrie – comme elle a bien été obligée de le faire, naguère, sur la Roumanie ou l’Irak ? Toujours est-il que dans son édition du jeudi 4 juillet le site du Monde met un ligne un article dont le titre est déjà un hommage à notre travail : « Faut-il douter des chiffres de la révolte syrienne ? »
Oh, attention, Le Monde ne doute pas des chiffres, il dit que des gens doutent, nuance. Et parmi ces gens il est bien obligé de citer « le très actif site Infosyrie.fr », qui « met notamment en doute les bilans chiffrés de l’OSDH » du désormais célèbre – sinon transparent – Rami Abdel Rahmane. Au risque de gravement déstabiliser ses dévots de lecteurs, Le Monde.fr explique qu’Infosyrie.fr « affirme ainsi que le 22 juillet, le nombre des manifestants recensés dépassait celui de la population totale des villes cités. »
Cet argument, ajoute Le Monde, est aussi celui avancé par un autre « hérétique », le professeur belge Pierre Piccinin, dont nous avons publié déjà un compte-rendu du voyage qu’il a effectué à travers la Syrie (« Un mouvement de contestation limité et tout à fait minoritaire « , mis en ligne le 21 juillet) et dans lequel il souligne, entre autres, la contradiction entre le chiffre – avancé par l’AFP qui le tient de l’OSDH – de 500 000 manifestants à Hama quand la ville n’en compterait que 370 000. A cela, Le Monde.fr réplique que, « selon les sources », la population de Hama oscille entre « 280 000 et 1,5 million d’habitants« . Dans ces conditions statistiques un peu floues – parle-t-on de la ville elle-même ou du gouvernorat dont elle est la capitale (et qui porte le même nom) ? – tout est permis c’est vrai, et notamment d’inventer des manifs d’un demi-million de personnes, chiens et chats compris ! Le Monde.fr s’en tire avec une pirouette du  »malicieux » Ignace Leverrier, ancien diplomate, qui rappelle « que les problèmes de comptage ne sont pas spécifiques à la Syrie. En France aussi, syndicats et polices se livrent à ce jeu. » C‘est vrai, sauf qu’en ce qui concerne la Syrie, Le Monde et consorts ne citent, ne martèlent qu’un seul son de cloche depuis le début de la crise.
Les demi-aveux du Monde
Plus sérieusement, pour rassurer son lectorat « captif », Le Monde convoque un journaliste de France24, Julien Pain, qui reconnaît que « les chiffres sont invérifiables, c’est vrai », que les manifestants « ont tout intérêt à gonfler les chiffres » et qu’ « entre eux et le régime se joue une vraie guerre de communication« . Ah oui ? On en apprend vraiment tous les jours, grâce au Monde !
On notera que, prudent sur les chiffres des manifestants, Le Monde.fr renouvelle sa confiance à Rami Abdel Rahmane – où qu’il se trouve, quoiqu’il dise – pour l’estimation du nombre des morts. Le quotidien en ligne cite l’entretien accordé au correspondant AFP de Nicosie – et non au Point – dans lequel le mystérieux patron de l’OSDH raconte le secret de sa réussite : un réseau de 200 Syriens écumant les registres des admission des hôpitaux de Lattaquié à Deir Ezzour, et « facebookant » ensuite les fruits de leurs enquêtes au « patron » établi à Londres. Le Monde convoque là encore Ignace Leverrier, animateur du blog « Un oeil sur la Syrie » sur le site du quotidien, qui délivre son certificat de « fiabilité » à l’OSDH, au moins ce qui concerne « le décompte des morts et personne disparues« .
Des spécialistes tout en nuances
Si M. Leverrier le dit, nous n’avons qu’à nous incliner ! Au fait, nous sommes quand même allés faire un petit tour sur le blog de cet ancien diplomate « arabisant » et qui fut  »en poste dans de nombreux pays arabes du Mahgreb et du Machreq ». Parmi les nombreux articles, nous citerons celui-ci, daté du 31 juillet dernier, et intitulé « Pour en finir en Syrie avec la théorie du complot » dont la première phrase donne tout le ton de la contribution de M. Leverrier à l’analyse de la crise syrienne :
« Alors que Bachar al-Assad s’attelle en ces jours à un défi de taille en cherchant à rivaliser en cruauté avec son père à Hama, comme dans le reste du pays… » Quelle finesse d’analyse, quelle objectivité, quelle mesure dans le propos ! Avec une telle approche du problème, M. Leverrier pourrait prétendre à intégrer un de ces think tanks néo-conservateurs américains qui ont conduit à la guerre contre l’Irak. On a vraiment les spécialistes qu’on mérite !
A la toute fin de son article, Le Monde.fr – par acquit de « conscience » ? – signale que la télévision gouvernementale syrienne « diffuse des images qui montreraient des manifestants armés et agressifs« . On savourera le conditionnel qui, mieux qu’un long discours, en dit beaucoup sur la façon de faire du grand quotidien « atlanto-socialiste », mais aussi sur la gêne qu’il commence à éprouver sur le dossier.
Au fait, à propos de violences conditionnelles d’opposants éventuellement agressifs, Le Monde.fr, semblable en cela à l’ensemble de ses confrères, continue de ne rien dire de la vidéo du pont de Hama. Sans doute attend-elle le commentaire qu’en fera bien un jour Rami Abdel Rahmane, ou la fine équipe qui se cache sous ce « nom collectif » !

http://www.infosyrie.fr/

 

http://www.alterinfo.net/Ils-commencent-a-se-poser-des-questions_a61980.html

 

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