Vendredi 25 février 2011 5 25 /02 /Fév /2011 09:17
Excellente question posée dans le dernier éditorial de Bastille République Nations...que j'introduirais par cette citation de Pierre Mendès-France:
"L'abdication d'une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dicature interne par la remise de tous les pouvoirs à un seul homme, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique exercera en réalité la puissance politique"
(Discours sur les risques du Marché commun 18 janvier 1957)
Vers la chute du troisième Raïs ?
Source : ( http://www.brn-presse.fr/ <- c'est ici qu'on s'abonne et qu'on soutient la presse libre...)
Comme lors du mouvement contre la réforme des retraites, Nicolas Sarkozy proclame qu’il tiendra bon sur les coupes budgétaires massives, quoiqu’il arrive. Il y a deux semaines, sous l’œil de TF1, l’hôte de l’Elysée frisait même la provocation, alors que magistrats et enseignants étaient dans la rue le jour même : les dysfonctionnements de la Justice ? On n’a jamais eu autant de juges. L’incapacité à assurer la sécurité ? Ça n’a rien à voir avec le manque de moyens. L’échec scolaire, les classes surchargées ? Ce qui compte, ce n’est pas le quantitatif, c’est le qualitatif…
En face, on dénonce certes ses priorités, mais on semble peu pressé de mettre en cause le principe de la baisse des dépenses publiques. Pire : la Cour des comptes vient de préconiser 50 milliards au minimum de restrictions en matière de dépenses publiques pour les trois prochaines années. Rappelons que cette noble institution est présidée par un dirigeant socialiste. Selon le secrétaire général de FO, 400 000 emplois publics auront été supprimés entre 2007 et 2012 – le plus grand « plan social » de France, et de loin ! Qu’on le veuille ou non, ce sont, au final, 400 000 chômeurs de plus.
Le débat public évoque l’image de ces trois singes qui se bouchent respectivement les yeux, les oreilles, la bouche : le président a bien pris garde de ne pas faire une seule fois allusion à l’Europe ; et ses opposants – même ceux qui se proclament les plus radicaux – n’ont pas eu l’inélégance de rompre cette omerta. Bruxelles ? Connais pas.
Cette discrétion est ahurissante. Car en ce moment même se trament les projets dont l’objet est de donner une dimension totalement nouvelle aux cadres, dispositifs et procédures confiant à l’Union européenne le pilotage des politiques économiques et sociales des Etats-membres. Et ce, sous la pression de la chancelière allemande… avec l’appui actif du président français. Le « semestre européen » qui dessaisit les parlements nationaux de l’essentiel de leurs prérogatives budgétaires est à peine en place que le Conseil européen a déjà à son ordre du jour le principe d’un « pacte de compétitivité » : chaque pays ayant adopté la monnaie unique serait sommé d’aligner âge de la retraite (vers 67 ans), protection sociale, droit du travail et politique fiscale. La pilule est tellement énorme qu’elle a suscité une levée de boucliers de sept ou huit pays lors du sommet européen du 4 février – non certes sur le principe, mais au moins sur les modalités. Un sommet des dirigeants de la zone euro a été prévu en catastrophe pour le 11 mars, avant le Conseil européen des 24 et 25 mars. Selon certains analystes, il s’agirait là des « changements les plus radicaux de l’économie et des structures de l’Union depuis une génération » (propos cités par le site spécialisé Euobserver.com).
Pendant des décennies, les autocrates tunisien et égyptien ont régné sur leurs pays respectifs par la répression et la peur. Au moins ont-ils cristallisé sur leur personne le ressentiment populaire – avec les suites que l’on sait. Sur le Vieux continent en revanche, les instances où sont prises les décisions-cadres restent en quelque sorte derrière le rideau (qui aurait idée de crier « Van Rompuy, dégage » ?) ; l’Union européenne a précisément été conçue dans ce but.
Qu’un des peuples européens déchire – enfin – ledit rideau, et cette lucidité pourrait bien faire tâche d’huile. Qui sait, alors, si l’oligarchie bruxelloise dans son ensemble ne connaîtrait pas le sort de Ben Ali et Moubarak ? A quand la chute du troisième raïs ?
Pour celle et ceux que les débats sur l'Union européenne assomment, j'ai prévu quelques minutes d'humour :
Désolé, pas pu m'en empêcher... cette vidéo a agréablement accompagné mes journées de grève... Allez,retour au sérieux :
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http://rupturetranquille.over-blog.com/article-vers-la-chute-du-iiieme-rais-68031628.html