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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 12:18


publié par
liliM Avant-hier 07H21

http://www.almata.fr/library/images/news/pesticides-and-parkinsons.jpgLes victimes des pesticides s'organisent pour faire reconnaître leurs maladies

mercredi 22 juillet 2009

Par Rafaële Rivais

Le Mouvement pour le Droit et le Respect des Générations Futures vient de lancer un Réseau des victimes des pesticides. Cette association, qui milite depuis quinze ans pour une agriculture sans pesticides, est sollicitée par « de nombreux particuliers qui constatent qu'ils n'ont aucun moyen de se défendre contre les pulvérisations, la législation étant quasiment inexistante », explique François Veillerette, président du Mouvement.

Bertrand Pouchin est l'un d'entre eux. Lorsqu'il achète sa maison au milieu des champs de blé de la Beauce, en juillet 2004, il pense avoir gagné un "petit coin de paradis". Il déchante vite. Un week-end, un énorme tracteur vient pulvériser des pesticides à l'odeur nauséabonde jusqu'à la haie qui sépare les champs de son jardin, où joue son petit garçon. Première confrontation, violente, avec le fermier. M. Pouchin fait appel au maire qui, dans un premier temps, temporise. "Le conseil municipal, composé de huit céréaliers sur onze élus, a fini par m'envoyer promener, raconte-t-il. Chez les gendarmes, même chose ! On m'a répondu que les agriculteurs étaient là avant moi, et qu'ils doivent travailler." Il ne trouve donc personne pour constater l'infraction qui consiste à pulvériser ces produits même par vent de force 3, soit 19 km/h. "C'est pourtant fréquent dans la Beauce, premier parc éolien de France !", observe M. Pouchin. "De mars à octobre, on vit un enfer !, poursuit-il. Les céréaliers déversent des herbicides, des insecticides, des fongicides, des hormones de croissance, des hormones de contrôle..."

En octobre 2008, Damien, son deuxième petit garçon, alors âgé de 3 ans, perd du poids, et les médecins diagnostiquent une hyperthyroïdie que M. Pouchin impute aux pesticides, considérés comme des perturbateurs endocriniens. "En guerre" contre cette pollution chimique, il lance des accusations dans la presse locale et reçoit des menaces de mort. Il s'estime pourtant légitimé dans son combat lorsque des "repentis" de l'agriculture intensive lui font part de leurs maladies et de leurs soupçons.

Agriculteur installé en Alsace, Patrick fait partie de ces "repentis". Il a toujours utilisé les pesticides parce qu'on lui a "appris à le faire à l'école", mais le regrette depuis qu'il a développé la maladie de Parkinson, à l'âge de 35 ans. "On nous disait que les pesticides n'étaient pas nocifs, alors on les pulvérisait en short et en chemise... Un jour, un tuyau a éclaté et j'ai été douché aux désherbants à l'intérieur de la cabine de mon tracteur. J'ai dû être hospitalisé après une forte fièvre. Huit ans plus tard, les tremblements ont commencé. J'estime que j'ai été empoisonné, mais la Mutualité sociale agricole refuse d'établir un lien entre les deux événements et de reconnaître qu'il s'agit d'une maladie professionnelle", explique-t-il. Patrick et Bertrand se sont retrouvés au sein du nouveau Réseau des victimes des pesticides.

Le Mouvement pour le Droit et le Respect des Générations Futures réclame l'interdiction des pesticides en ville, dans les parcs, jardins et aires de jeux, "pour éviter que les enfants dont le ballon tombe sur la pelouse les touchent et les avalent". Il demande aussi l'instauration de zones tampons (cultures bio ou pâturages), entre les habitations et les lieux de pulvérisation. Et, "pour que la législation soit respectée, il faut qu'elle soit assortie de sanctions pénales dissuasives", insiste Mr. Veillerette. Il souhaite que le gouvernement saisisse l'opportunité de la transposition d'une directive européenne encadrant l'usage des produits phytosanitaires pour introduire ces dispositions.

Le Mouvement espère aussi venir en aide aux victimes professionnelles, en les aidant à faire reconnaître leurs maladies, "ce qui n'a été le cas que d'un ou deux agriculteurs pour l'instant", selon Mr. Veillerette. "De nombreuses études épidémiologiques montrent que l'exposition aux pesticides augmente les risques de cancers, de troubles de la reproduction et de maladies neuro-dégénératives", rappelle-t-il.

L'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm) vient ainsi de confirmer, le 16 juin, qu'elle double le risque de survenue de la maladie de Parkinson chez les agriculteurs. "Nos adversaires répondent qu'on ne peut rien prouver, qu'on n'a jamais établi de lien de causalité entre l'exposition et la maladie, s'indigne Mr. Veillerette. Le fait de briser la loi du silence devrait les faire reculer." Comme cela a été le cas pour l'amiante.

°°°°°°°°°
Risques accrus de Parkinson et de lymphomes

L'exposition aux pesticides double le risque de survenue de la maladie de Parkinson chez les agriculteurs, selon les travaux menés par une équipe de chercheurs de l'Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (Inserm) et de l'université Pierre-et-Marie-Curie. Le risque augmente avec le nombre d'années d'exposition et il est principalement lié à l'usage d'insecticides, notamment de type organochloré. Une autre étude récente de l'Inserm montre que les agriculteurs exposés aux pesticides présentent des anomalies chromosomiques pouvant favoriser le développement d'un lymphome ou d'un cancer du système immunitaire. Dans le cas du lymphome, le processus de cancérisation débute par un échange de matériel génétique, ou translocation, entre les chromosomes 14 et 18. Or, le sang de 128 agriculteurs suivis par l'Inserm présentait une fréquence de cellules transloquées pouvant être jusqu'à 1 000 fois supérieure à la normale.

Sur le Web : pesticidescancer.eu

lemonde.fr

Source : publié sur altermonde sans frontières

Image ajoutée par liliM


18 Juin 2009 : Création d'un réseau de victimes des pesticides

Depuis de nombreuses années, le MDRGF, association française de référence sur la question des pesticides, reçoit des demandes d'aide, parfois sous forme d'appel au secours, sur cette exposition aux pesticides, subie par nombre de personnes à l'échelle du territoire national. Ces dernières nous sollicitent pour avoir des informations sur la législation en vigueur et les impacts possibles des pesticides auxquels elles peuvent-être exposées.

La santé en danger.

La législation ne garantit pas une protection suffisante des victimes des pesticides : autorisation de produits pourtant reconnus dangereux par différentes agences au niveau international, absence de normes atmosphériques d'exposition des riverains, pas de limites de protection autour des habitations qui pourraient être concernées par des pulvérisations etc. Pourtant on sait que les risques de développer certaines pathologies graves sont accrus lorsqu'on manipule ces produits dangereux ou quand on vit à proximité de lieux où des pesticides sont épandus. Ainsi une étude américaine a montré que le risque de malformations chez les bébés était multiplié par un facteur 2,4 dont les mères résident près de champs pulvérisés(1). Cela montre l'importance de protéger les populations les plus vulnérables comme les enfants des expositions tôt dans leur développement physique, intellectuel et psychologique. Le risque de développer un cancer plus tard dans leur vie est augmenté. « Les cancers des enfants sont en constante augmentation de 1 à 1,5% chaque année depuis 30 ans, ce qui exclut les facteurs comportementaux. Ainsi il convient de regarder parmi les polluants environnementaux et notamment les pesticides qui sont partout dans l'alimentation, dans l'air intérieur, l'air des villes et des campagnes ainsi que l'eau. Cela pose un problème de santé publique qu'il faut régler », déclare le Dr Nicole Delépine, chef du service d'oncologie pédiatrique de l'Hôpital Raymond Poincaré.

Une campagne pour agir.


Fort de ce constat et de l'envie de venir vraiment en aide à toutes ces personnes, HEAL et le MDRGF, organisations sans but lucratif, lancent aujourd'hui, dans le cadre de leur partenariat sur la thématique Santé-Environnement, une campagne « victimes des pesticides - votre santé, notre priorité » pour informer, soutenir, conseiller, recenser, faire témoigner et mobiliser afin que demain plus personne ne sente victime des pesticides. Pour renforcer leur action, ces deux organisations ont écrit ce jour aux différents ministères concernés pour les inciter à prendre de vraies mesures de protection pour les populations touchées. Cette campagne se déroulera en plusieurs étapes et sera visible sur le site : www.victimes-pesticides.org. « Nous n'avons aucun moyen de protection puisque la législation est inapplicable sur le terrain. Ainsi pour éviter l'exposition aigue et quand nous le pouvons, nous devons quitter notre maison pour attendre que le nuage passe. Le dialogue est difficile avec les différents acteurs locaux, même les maires qui ont pourtant un devoir d'Officier de Police Judiciaire et qui devrait constater les infractions. », déplore M. Pouchin, victime.

Notre objectif : Trouver des solutions durables pour protéger toutes celles et ceux qui seraient exposés aux pesticides. « Pour protéger ces populations il convient donc d'accélérer le plan de réduction de l'utilisation ,et de retirer les molécules les plus dangereuses et faciliter la réduction de 50% des pesticides - par exemple en créant autour des communes françaises des zones agricoles « bio » qui puissent fournir les cantines scolaires. Pour atteindre ces objectifs rejoignez le réseau et témoignez sur notre site », indique Aurèle Clémencin, chargé de la campagne au MDRGF et HEAL.


(1) D.A. Schwartz and J.P. LoGerfo, Congenital limb reduction defects in the agricultural setting, Am J Pub Health, 1988, 78 : 654-57

Documents joints

Dossier de Presse "Victimes des pesticides" (2.4 Mo)

Source : publié par pesticides et cancer

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=5286

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commentaires

I
<br /> <br /> je viens de lire cet article qui touche un sujet auquel je suis très sensible. Par contre, il y a pour moi une incohérence dans les désirs: vouloir mettre, en zone tampon entre champs aspergés de<br /> pesticides et habitations, une zone en bio! Si les pesticides touchent les maisons sans cette zone tampon, c'est qu'ils toucheraient la zone tampon à la place si celle-ci existait...vouloir donc<br /> que ce soit une zone en agriculture bio qui reçoive ces produits toxiques, ça me parait incroyable, cela reviendrait à rendre les productions de cette zone, à cause des pesticides du voisin,<br /> non-bio. Ces productions seraient vendues comme bio puisque venant de chez un producteur bio, sans que le consommateur ne soit informé de la situation... cherchez l'erreur<br /> <br /> <br /> <br />
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