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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 01:18

Marc Rousset : "Nous vivons la fin de l'Empire romain"

Rencontres - Les intervenants externes
europe

L'auteur de La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou (éditions Godefroy de Bouillon – 538p -2009), Marc Rousset, ancien DG d'entreprises multinationales (Aventis, Carrefour, Véolia) répond sans détour à Scripto.

Nous lui avons fait suivre dix questions.

Marc Rousset adepte de la Real Politik et du "pour action", grand pourfendeur du "droit-de-l'hommisme", de la "décadence" et du "matérialisme consumériste" appelle à un sursaut et à un éveil des peuples et des nations européennes.

Selon cet économiste et essayiste français, pour sauver notre civilisation des choix extrêmement douloureux devront être faits.

Attention ! Même pour les lecteurs les plus avertis de Scripto, cet entretien - où précautions oratoires et circonlocutions ne sont pas  la tasse de thé de l'intervenant - risque d'en mettre plus d'un au tapis.

Chers amis Scripto-lecteurs nous vous aurons prévenus.


Entretien-courriel réalisé par Maurice Gendre


1) Quels sont les plus grands dangers qui menacent l’Europe ?

Le plus grand danger qui menace l’Europe, c’est elle même, minée par l’idéologie  utopiste droit-de-l’hommiste !

Cette idéologie est très belle sur le papier, mais elle ne résiste pas à la réflexion comme l’ont montré de nombreux auteurs dont Alain de Benoist ; elle est   devenue la  nouvelle religion non transcendante des démocraties occidentales oublieuses des droits identitaires, holistes des citoyens . Elle nous mène à la catastrophe migratoire extra-européenne, la France et l’Angleterre étant les deux pays les plus menacés, alors que l’Europe devrait prendre au contraire la Suisse comme modèle de survie.

La contrepartie de l’arrêt de l’immigration extra-européenne doit être la relance d’une politique nataliste européenne blanche !

Je ne crois pas aux dangers de l’Islam en tant que tel, mais seulement  aux dangers de l’Islam apportés dans leurs valises par les populations extra-européennes musulmanes immigrées.

Le pacifisme et l’utopisme européen nous conduisent à l’ « Irreal Politik » et à un effondrement qui sera analogue à celui de l’Empire romain. L’Europe doit avoir de nouveau une défense indépendante forte.

Le péril, c’est donc de croire en l’OTAN  pour nous protéger .

Les hommes européens doivent à nouveau retrouver le sens du courage et de la virilité au lieu de se pomponner quotidiennement  comme les femmes  avec des produits cosmétiques. Les Européens succombent  en fait aux délices hédonistes décadents de Capoue et du matérialisme consumériste.

Les Européens enfin n’ont pas trouvé dans l’Europe un bouclier et un bras armé économique  pour  les défendre, mais bien au contraire un sas de décompression, selon l’expression imagée de Régis Debray, vers la mondialisation et le libre-échangisme destructeur, ce qui  conduit  à la ruine industrielle de l’Europe et des Etats-Unis

On peut dire grosso modo  et très schématiquement que si l’emploi industriel représentait  dans les années 1950  environ  30 % de l’emploi des pays industrialisés, il tend aujourd’hui vers les 10%. Seule la préférence communautaire et des droits de douanes compensateurs, compte tenu des prix de la main d’œuvre chinoise, obligeront les entrepreneurs à relocaliser.

Les responsables de la délocalisation, ce ne sont pas les entreprises, mais les citoyens imbéciles par leurs votes  et les politiques lâches qui se refusent à prendre les mesures évidentes de salut. Voilà vingt ans que des personnes de mon style, tout comme le Prix Nobel  Maurice Allais, hurlent contre la folie suicidaire du libre-échange mondialiste. Il faut que l’Europe fabrique à nouveau  des chaussures, des produits textiles, et tous les produits des différents secteurs industriels de façon à avoir des salariés cotisants  plutôt que des chômeurs achetant des produits de Chine à bas prix. N’oublions pas que la ligne Maginot a parfaitement joué son rôle contrairement à ce que racontent les médias  et que le seul tort a été de ne pas la prolonger jusqu’à la mer du Nord avec  le concept  gaullien des divisions blindées pour la défendre. Les Allemands offensifs avaient eux aussi la ligne Siegfried qui, pour le grand malheur des Alliés, a très bien fonctionné  début 1945.

Enfin, les Européens sont menacés par l’impérialisme de la langue anglo-américaine qui conduit à la disparition à terme de toutes les langues nationales. L’Europe multilingue  ne devrait en fait avoir le choix qu’entre trois langues communes de communication possibles : le français, le latin ou l’espéranto. L’un des scandales de la France d’aujourd’hui, c’est que l’on peut présenter le provençal, mais pas l’espéranto au Baccalauréat !


2)  Comment se prémunir contre ces dangers ?

Il faut tout d’abord être conscient que ce qui est en jeu, c’est la survie de la civilisation européenne. Cet axe de survie, il est Est-Ouest-Est non pas méditerranéen ou Sud-Nord.

Il y a des mesures très simples à prendre qu’un de Gaulle prendrait immédiatement s’il revenait au pouvoir, afin de sortir de cette chienlit dans laquelle nous nous enfonçons un peu plus chaque jour. La France est en décadence depuis 1968 en passant par  1981, le droit-de-l’hommisme, le libre-échangisme, l’OTAN , la non-défense de la langue, les  valeurs matérialistes des Etats-Unis et la dénatalité européenne (indice de fécondité de 1,7 seulement  n’assurant même pas le remplacement des Français européens contrairement aux cocoricos démographiques médiatiques éhontés).

Il ne faut pas croire que la France se redressera par miracle d’autant plus que la concurrence des autres nations émergentes s’accélère à la vitesse grand V.

La France a besoin aujourd’hui  d’un nouveau de Gaulle !

Il faut donc rétablir la préférence communautaire sur le plan économique avec des droits de douane, mettre en place une défense européenne dont le quartier général serait à Strasbourg après avoir quitté l’OTAN, retrouver les valeurs traditionnelles de l’Europe quitter si nécessaire l’UE, le Conseil de l’Europe,  gagner la bataille contre le terrorisme intellectuel des  droits-de-l’hommistes inconscients et des soixante-huitards décadents en supprimant les lois Gayssot liberticides, développer le  volontarisme industriel, continuer à favoriser l’innovation, taxer d’une façon intelligente  les stock-options dans les grandes entreprises plus particulièrement, limiter les salaires éhontés non justifiés des grands dirigeants du CAC 40 qui ne prennent aucun risque, passer à une politique d’immigration zéro en favorisant la politique du retour pour les populations mal intégrées, pratiquer une politique nataliste européenne, poser le problème de la langue à Bruxelles en disant que c’est non pour l’anglo-américain, mais que nous sommes ouverts pour toutes les autres options linguistiques.

3) Comment pourrait s’articuler l’axe Paris-Berlin-Moscou que vous appelez de vos vœux ? Quels en seraient les principes fondateurs ? Vous parlez aussi d’une « Europe carolingienne », comment la définiriez vous ?

La première idée, c’est celle de Lénine, un grand criminel  lui aussi ne l’oublions pas, bien qu’à une moindre grande échelle que Staline, mais qui a dit un jour quelque chose de très  juste : « On peut faire mieux avec moins ».

Eh oui, c’est en élargissant l’Europe et en supprimant la préférence communautaire qu’on l’a détruite, ce qu’ont très bien compris les Américains et les Anglais qui voudraient même pour couronner le tout  faire rentrer la Turquie, alors que l’on ne sait même pas quoi faire avec les Roms et les  immigrés qui nous coûtent  rien qu’en France 36 milliards d’euros par an je le rappelle au passage.

Donc garder l’UE comme une simple zone de libre échange  et créer une Europe carolingienne qui serait fondamentalement l’Europe des Six ! Pourraient se joindre sans problème  l’Espagne et l’Autriche pour aboutir en fait à une Europe de l’Ouest continentale dont la capitale symbolique serait Strasbourg , symbole de la réconciliation franco-allemande et non plus Bruxelles. Comme disait Victor Hugo : «  le Rhin doit nous unir au lieu de nous séparer ! »

Cette Europe aurait une volonté politique de puissance avec une armée intégrée franco-allemande comme premier noyau. La France ne devrait pas hésiter à apporter sa force nucléaire pour créer un pacte de sang irréversible sans arrières pensées avec l’Allemagne. Lorsque je pense à Paris-Berlin-Moscou, ce n’est pas  Paris, puis  Berlin et enfin  Moscou qui me viennent à l’esprit, mais  un ensemble Paris-Berlin à l’Ouest sur le Rhin qui se rapprocherait et coexisterait avec Moscou à l’Est sur la Moskova.

Ce serait aussi simple à réaliser que cela, un  rapprochement entre les  deux pôles décideurs de l’Est et de l’Ouest de la Grande Europe !

Le risque, si nous, Français,  ne nous rapprochons pas avec l’Allemagne, c’est de finir comme les cités grecques incapables de s’unir devant Rome. Or, aujourd’hui le danger, il vient non seulement  des Etats-Unis déclinants  et  de leur idéologie décadente (démocratie parlementaire, droits de l’homme, métissage, matérialisme, individualisme, consumérisme…), mais aussi des intégristes et terroristes musulmans, de la montée en puissance de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de la pression migratoire de l’Afrique et de la Méditerranée qui ne sera jamais plus le «  Mare Nostrum » des Romains. Gardons aussi à l’esprit que le monde occidental industrialisé a perdu d'ores et déjà d’une façon irréversible le monopole de la connaissance et de la technique.

Cette Europe continentale ouest-européenne, capitale Strasbourg, serait équidistante de Moscou et de Washington sur le plan politique et militaire . Il devrait y avoir une Alliance continentale  militaire avec la Russie qui serait mot pour mot l’Alliance atlantique renégociée sur une base égalitaire entre l’Europe  ouest continentale et les Etats-Unis  et  où l’on remplacerait le mot Etats-Unis par Russie. Il s’agirait donc de rester dans une Alliance atlantique, comme le souhaitait le général de Gaulle, tout en quittant l’OTAN qui disparaîtrait et en signant un traité équivalent avec la Russie.

Ainsi pourrait se réaliser une esquisse d’une Grande Europe de Brest à Vladivostok de façon fort simple.

Cette Europe de l’Ouest continuerait à se rapprocher  économiquement  et militairement de la Russie (capitaux et savoir-faire d’un côté, espace et matières premières dont l’énergie de l’autre).

Bien évidemment cette civilisation européenne serait humaniste, démocratique au sens de la Suisse, mais forte, puissante, virile, fière, et pas désireuse du tout de disparaître de l’histoire  au nom d’une idéologie utopiste , irréaliste et décadente dans les faits.

Il s’agirait de laisser à la Russie la possibilité de trouver sa voie démocratique autoritaire propre, au lieu de lui casser les pieds et de la soûler en voulant lui imposer le modèle occidental décadent. Une plus grande part de démocratie directe en Europe de l’Ouest, comme on a pu le voir avec le refus de la Constitution européenne ou des minarets en Suisse me parait constituer  un excellent contre-feu  réaliste, seul capable de contrer la propension des élites éclairées à la décadence.

4) Le tropisme atlantiste et le dogme du libre-échangisme intégral  de l’Union européenne ne sont ils pas les deux principaux freins à cette Europe dont vous rêvez ? Si oui, la France ne devrait elle pas en tirer les conséquences en sortant de l’UE pour refonder par la suite en compagnie d’autres partenaires une Europe basée sur des principes plus sains ?

Vous avez raison, et si nécessaire pour que les choses soient claires, il faudrait qu’un gouvernement de droite populiste autoritaire et identitaire  prenne comme première mesure, sans hésiter, la sortie de la France de l’UE et du Conseil de l’Europe !

Mais connaissant trop bien l’Allemagne, germanophone et germanophile, je crains que le principal danger vienne en fait de l’Allemagne orgueilleuse qui ne comprendrait ou se refuserait à comprendre le message gaullien cherchant à s’en sortir toute seule  pour l’instant, forte de son économie  industrielle exportatrice (mais pour combien de temps?) et ne considérant pas  les Français en raison de leur économie déclinante, leur « Bömbchen » (petite bombe) comme le disent parfois les Allemands en se moquant à tort et souvent par jalousie de la force nucléaire française .

A ce caractère allemand vient se greffer le risque géopolitique dont personne ne parle car c’est très mal vu, politiquement incorrect, et donc surtout à garder pour soi sans ne jamais en parler  même si  cela va dans le sens  inéluctable de l’histoire, c’est  à dire un nouvel accord Russie-Allemagne du style Ribbentrop –Molotov en 1939 où l’Allemagne chercherait à récupérer ses territoires de l’Est et où la Russie reprendrait le contrôle de l’Ukraine, des Pays Baltes et de la Biélorussie, bref un nouveau partage de la Pologne pour appeler les choses par leur nom, et donc en fait  un axe Berlin-Moscou en guise de Paris-Berlin-Moscou. Pour moi, ce rapprochement Berlin-Moscou  dont personne ne parle, mais qui  a déjà commencé sur le plan économique,  rien ne l’arrêtera à  long terme sur le plan géopolitique, même si les esprits actuels seront outrés car sont  peu préparés à ces propos  et se refuseront à n’y voir que mon désir de mettre en pratique la fameuse devise d’Auguste Comte : « Savoir pour prévoir et prévoir pour pouvoir ».

C’est la raison pour laquelle je pense très important d’arrimer l’Allemagne à l’Ouest par la création de la Françallemagne dans un premier temps, afin que Paris soit déjà  dans le bateau du  prochain rapprochement politique  inéluctable à long terme entre  Berlin et Moscou. En ce sens seulement, la création de l’euro était une très  bonne idée !

Donc  au-delà du  tropisme atlantiste et  libre-échangiste, c’est beaucoup plus le tropisme germano-allemand et le succès économique allemand par  opposition à une France latine, socialiste, peu sérieuse, submergée par l’immigration, loin du gaullisme, beaucoup plus attirée par les 35 heures, la retraite à 60 ans et le Club  Méditerranée qui sont le véritable danger.

Le seul moment où les Allemands ont véritablement  respecté et considéré la France comme un partenaire sérieux, c’est du temps du Général de Gaulle.

Mais bien évidemment, il y aura aussi la levée de bouclier des Etats-Unis, de l’Angleterre, de la Pologne, des droits-de-l’hommistes, des utopistes,  des bien-pensants, des inconscients pour faire obstacle à la seule bouée de sauvetage européenne,  à savoir le  rapprochement franco-germano-russe.

On n’est donc pas encore sorti de l’auberge. Mais pour moi les choses sont claires : l’axe Paris-Berlin-Moscou est la seule, unique voie pour éviter la décadence définitive de l’Europe; il n’y a pas d’autre alternative !

Ce qui me laisse espérer, ce sont les prophéties nietzschéennes de l’Europe au bord du gouffre, les exemples historiques  de l’unité allemande et de l’unité italienne. Si cet axe Paris-Berlin-Moscou ne se réalise pas, alors nos petits enfants connaîtront les affres calamiteuses et horribles de l’invasion démographique extra-européenne, de la décadence économique et militaire, de la guerre civile,  bref une période tout à fait analogue à  la fin de l’Empire romain.

5) L’Europe a-t-elle besoin d’une monnaie unique, d’une monnaie commune ? Ou ni l’une, ni l’autre ?

Il faut tout d’abord savoir de quelle Europe on parle.

On a mis la charrue avant les bœufs. Alors qu’il y a trop de disparités économiques à l’intérieur de l’Europe, on s’est lancé  tête baissée dans la monnaie unique, n’écoutant pas les prédictions de Milton Friedmann.

Le plus important pour moi, c’est l’Europe politique, culturelle et militaire avec le maximum de coopération économique entre les pays pour répondre aux défis des économies d’échelle propres au monde moderne.

On ne peut pas faire Ariane, Airbus, Galileo,…si l’on ne rassemble pas au minimum 150 Millions d’habitants.

D’où la nécessité au minimum d’une monnaie commune pour cette Europe carolingienne avec possibilité de remettre parfois les parités en cause, les Français n’étant pas un peuple très sérieux aujourd’hui et ressemblant davantage aux Brésiliens, pour reprendre le qualificatif du Général de Gaulle, qu’aux Allemands.

Mais les choses étant ce qu’elles sont, je serais plutôt  favorable au maintien de la monnaie unique entre la France et l’Allemagne, la bêtise ayant été déjà faite de ne pas s’en tenir dans un premier temps  à une monnaie commune.

Certes la France, si elle ne regagne pas en compétitivité, sera perdante par rapport à l’Allemagne, mais c’est le prix à payer pour ne pas connaître le destin des cités grecques face à la menace romaine. C’est la raison pour laquelle je serais prêt aussi à mettre la force de frappe nucléaire dans la balance !

Pour se marier, il faut être deux et ne pas avoir des arrières pensées; l’attitude  hypocrite de Mitterrand  lors de la réunification allemande était justifiée d’un point de vue franco-français; elle ne l’était pas pour un destin commun carolingien européen.

Mais à terme, il est évident que  dans tous les cas une  monnaie  commune et de compte inter-étatique  aurait du  se transformer  en monnaie unique au sein des Etats pour marquer véritablement l’unité entre les peuples dans leur vie quotidienne et augmenter la crédibilité de cette monnaie en tant que monnaie de réserve pour d’autres pays, avec les avantages et les inconvénients que cela représente pour les pays émetteurs.

En ce qui concerne l’UE, elle doit être avant tout une zone de libre échange protectrice pour les pays européens, associée avec des pays tels que la Turquie, les pays méditerranéens et rien d’autre.
Les tentatives  volontaristes économiques, militaires et  monétaires de l’Europe doivent être reprises seulement dans le cadre d’une Europe  plus petite avec des Etats souhaitant "aboutir" et  dont les économies sont comparables.

L’UE est devenue en fait  un laboratoire expérimental de ce que ne doit pas être l’Europe !

6) Votre Europe s’inscrit-elle dans un projet d’intégration supranationale ou dans le cadre d’une coopération d’Etats-Nations ?

Je suis  gaulliste,  très  pragmatique, et même dans le cadre de cette Europe carolingienne , je souhaite avant tout une intense coopération  économique, technologique  et culturelle d’Etats-Nations dans un  premier temps.

La seule intégration que je souhaite, c’est pour les forces armées qui seront commandées dans leur langue nationale, mais qui devront pratiquer nécessairement une langue commune au niveau de l’Etat major , et cette langue, si l’on réfléchit bien, ne peut être que le français ou l’espéranto, mais jamais, au grand jamais l’anglo-américain comme dans l’Eurocorps actuellement...

Cela ne voudra pas dire que dans un premier temps, le mal ayant été fait suite à la lâcheté de nos politiciens et de nos hauts fonctionnaires, que les militaires ne continueront pas à parler anglo-américain, mais à terme, même si c’est dans 20 ou 30 ans, cette langue commune devra être le français ou l’espéranto, et cela devra être  écrit dans le marbre.

Je vous rappelle qu’aux Indes, c’est l’hindi, la langue de commandement dans l’armée nationale, pas l’anglais !

Et en fait, cette Europe carolingienne devrait être associée économiquement avec des Etats plus faibles tels que la Grèce ou la Bulgarie. La grande erreur de l’Europe actuelle, c’est d’avoir confondu vitesse et précipitation. On le voit bien avec le problème des Roms et de la corruption en Bulgarie par exemple. Les peuples ont eu un pressentiment avec le syndrome du  plombier polonais, moins dangereux cependant, ne l’oublions jamais, que les immigrés extra-européens  porteurs de guerre civile ou  les salariés chinois qui eux tuent nos emplois.

7) Les autorités romaines et l’Eglise orthodoxe russe pourraient elles jouer un rôle dans ce rapprochement des « deux poumons européens » ?

C’est évident et c’est la seule véritable et  grande erreur d’Huntington dans son Choc des Civilisations que d’avoir voulu opposer la religion catholique romaine à la religion orthodoxe.
N’oublions pas que ces deux religions étaient la même jusqu’au schisme de Byzance en 1054. Sur le dogme, il n’y a pas de grosses différences entre les deux religions, beaucoup plus dans le rite. Par ailleurs, l’Eglise romaine considère le protestantisme comme une hérésie, pas comme un schisme, ce qui montre bien l’erreur d’Huntington, très objectif  dans son livre, sauf sur ces thèmes où il défend un point de vue qui ne favorise que les intérêts de l’Amérique : divide ut regnes !

La religion catholique romaine et la religion orthodoxe sont donc en fait les deux poumons chrétiens de l’Europe, et une fois que l’on a compris cela, si je peux dire, la messe est dite !

Par ailleurs un rapprochement entre les deux Eglises est souhaitable car la religion orthodoxe contribuerait à faire évoluer le catholicisme romain trop imprégné actuellement  du droit-de-l’hommisme, en raison de l’ambiance décadente occidentale, dans  une meilleure et plus salutaire direction. Je vous rappelle que pour l’Eglise orthodoxe, je cite : « il existe des valeurs qui ne sont pas inférieures aux droits de l’homme, tels la foi, la morale, le sacré, et  la Patrie ».

8) Comment peut-on rassurer certains pays de l’Orient européen, et plus particulièrement la Pologne, qui sont effrayés voire franchement hostiles à toute alliance germano-russe ?

Alors là, Cher Monsieur, vous êtes à l’os, vous touchez un point sensible, comme d’ailleurs dans la plupart de vos intelligentes parfois politiquement incorrectes, mais très  pertinentes questions ! Je n’ai pas de recette miracle ! L’éthique de la morale et de la responsabilité, voila deux mots qui me reviennent à l’esprit pour vous répondre. Dans la vie, il faut faire des choix et les assumer, surtout si l’on est un Homme d’Etat ! Louis XIII est passé par ces affres  pour condamner un de ses meilleurs amis à la décapitation ! Et que je sache, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, comme s’efforcent de le faire nos  naïfs et inconscients dirigeants actuels attendant par exemple le déluge de la guerre civile pour enfin réagir face à  l’invasion migratoire, à cent mille lieues  également d’un de Gaulle qui pour préserver l’identité française et européenne,  pour éviter que son village s’appelle un jour  Colombey les deux Mosquées, avait fait le choix, que personnellement je n’aurais pas fait, de sacrifier les harkis à la fin de la guerre d’Algérie !

Donc ma réponse est claire. Si j’étais Polonais, je combattrais de toutes mes forces le rapprochement Paris-Berlin-Moscou,  mais  il se trouve que je suis Français et nous Européens, nous n’allons pas sacrifier notre civilisation en danger, celle des Polonais comprise dans le pot européen  commun d’ailleurs, qu’ils le veuillent ou non, pour faire plaisir aux nationalistes Polonais ou aux Polonais tout court !

Donc le seul conseil que je donnerais à ces pays, c’est  de faire plutôt le dos rond et d’arrêter d’irriter l’Ours russe d’aujourd’hui  et l’Aigle allemand de demain (cf le gazoduc  Nord-Stream  de la Baltique par exemple) car des forces civilisationnelles supérieures de survie européenne sont en jeu , et il est difficile  pour un pays de se mettre seul en travers de l’Histoire qui implique un continent allant de Brest à Vladivostok face aux défis du XXIème siècle.

Enfin, comme l’a remarqué très justement Tony Judt, ces pays de l’Europe de l’Est  sont en fait une « béquille en caoutchouc » car ils sont faibles et dépendent économiquement de l’Europe de l’Ouest, tout comme de la Russie pour l’énergie. Ils sont à la périphérie dont on peut se passer, mais je suis navré on ne peut pas se passer du centre !

9) Avec quelles autres régions (ou quels autres pays) du monde, l’Europe de Brest à Vladivostok devra-t-elle tisser des liens ou entretenir des rapports étroits ? Et avec quelles autres sphères d’influence géopolitiques devra-t-elle être plus méfiante ?

Il faut tout d’abord réaliser qu’une Grande Europe de Brest à Vladivostok  représente une masse d’hommes suffisante, un espace vital  impressionnant ; elle est pratiquement  une forteresse  imprenable et inattaquable  si, comme la Russie d’aujourd’hui, elle a la volonté non seulement de se défendre, mais de ne pas s’en laisser conter. Aujourd’hui, il parait difficile à un Européen de l’Ouest d’imaginer aller mourir pour défendre les frontières de sa civilisation en Sibérie, mais d’ici 20 ou 30 ans le danger chinois grandissant et la Chine devenant  très probablement, après avoir récupéré Taiwan et la Mongolie extérieure, toutes choses égales par ailleurs une puissance  encore plus menaçante que l’Allemagne de Bismarck, de  Guillaume II ou même  du Troisième Reich, le scénario peut être envisagé.

En plus de la Chine, la menace sera  bien évidemment islamiste avec toutes les rêveries possibles de califats nouveaux  du XXIème siècle, la Russie étant d'ores et déjà aujourd’hui, ne l’oublions pas, le chien de garde de l’Europe de l’Ouest  face à la Chine,  l’Asie centrale  et aux problèmes du Caucase. La Turquie inexorablement retrouvera à terme ses aspirations hégémoniques  dans le monde musulman et en Asie centrale; le processus de cet état « déchiré », selon l’expression imagée d’Huntington, est déjà enclenché au-delà  du rideau de fumée actuel de sa folle candidature à l’UE, ce qui serait d’ailleurs  la cerise sur le gâteau de l’inconscience naïve, de la folie utopiste passagère  européenne droit-de-l’hommiste qui ne résistera pas , bien évidemment  aux réalités de l’Histoire depuis que et tant qu’il y aura des hommes sur Terre.

Quant à l’Amérique impérialiste d’aujourd’hui, une fois retournée à New-York ou dans son Oklahoma et Alabama profond, il n’y a aucune raison ,bien au contraire, pour que l’on n’envisage pas de coopérer avec cette fille  de moins en moins européenne de notre continent  et qui devrait compter si la folle immigration continue, avec tous les risques d’éclatement, de troubles et de sécession,  jusqu’à  500 millions d’hommes en 2050 !

Mais cette  Grande Europe forte ne serait pas agressive, ni impérialiste car avec l’espace russe et sibérien, elle aurait suffisamment  de quoi s’occuper pour cultiver son jardin. Elle devrait donc  essayer avant tout de rechercher la paix aussi bien avec  le monde chinois que le monde islamique et l’ensemble du monde sur le plan militaire, étant entendu que sa devise serait : « si vis pacem , para bellum ».

Le défi de cette grande Europe serait aussi d’assurer un développement économique, industriel, technologique, écologique  aussi  harmonieux que possible pour faire face à la concurrence et aux dangers économiques  grandissants de toutes les  nations émergentes  telles que l’Inde  ou le Brésil. Rien n’empêcherait alors à cette Grande Europe réaliste et sûre d’elle de pouvoir chercher à coopérer économiquement et culturellement avec toutes les Nations ou nouveaux Empires du monde, Chine inclus.

Dans un premier temps pour des raisons pragmatiques, il suffirait que les Européens de l’Ouest et la Russie coopèrent économiquement tout en se protégeant contre la concurrence des nations émergentes. Peut être en viendra-t-on un jour au concept d’une Eurosibérie unifiée économiquement, mais cela ne parait pas encore concevable ni imaginable  pour notre génération.  A nous seulement de semer, de préparer l’avenir en montrant le chemin et ce sera à nos petits enfants d’envisager les  meilleures structures  politiques, économiques et militaires appropriées  pour défendre cette civilisation européenne,  le moment venu.

10) Existe-t-il des raisons d’espérer ou l’avenir vous semble-t-il définitivement sombre pour les Européens ?

Très sincèrement je ne veux pas jouer les Cassandre intellectuelles, mais je pense, au nom de mon réalisme pragmatique et paysan d’ancien dirigeant redresseur d’entreprise, que la situation est très, très grave et que la seule comparaison possible  dans l’Histoire des moments que nous vivons, c’est la fin de l’Empire romain. Mes propos, toutes choses égales par ailleurs, sont ceux de Symmaque le Romain  qui avait vu venir la catastrophe, mais qui, comme tous ses collègues,  continuait à tirer  des plans  personnels  quotidiens et à long terme sur la comète, et  n’imaginait pas l’accélération des événements ainsi  qu'une fin aussi proche.

Je comparerais donc notre  période aux années 380 après JC  quand les chrétiens (les droits-de-l’hommistes d’aujourd’hui), soutenus par Théodose, enlevèrent du Sénat de Rome la statue et l’autel de la Victoire. Tout cela se termina par le sac de Rome par Alaric en 410. Or si vous regardez les chiffres des naissances extra-européennes en France, nous sommes aujourd’hui  à un taux  de 16% ! En 2030, nous serons à 30% car il faut savoir qu’aujourd’hui , même avec Monsieur Sarkozy, il rentre aujourd’hui en France 250 000 personnes par an dont 50 000 clandestins. Avec les socialistes, Madame Aubry et Madame Ségolène Royal, ce serait 450 000 ! En 2050, si rien ne change, nous serons à 50% de naissances extra-européennes. Je suis sûr que la guerre civile, si l’on continue comme cela, se déclenchera au plus tard à cette époque, avec alors la fin probable du monde européen submergé par  les hordes en provenance d’une Afrique surpeuplée. Telles sont mes prédictions, c‘est à dire en fait, celles de Jean Raspail dans Le Camp des Saints. La seule façon de ne pas être un sujet, mais un acteur de l’histoire pour éviter ces malheurs à nos petits enfants, c’est de croire aujourd’hui  au populisme salvateur, aux partis nationalistes et identitaires  qui commencent à apparaitre  un peu partout dans toute l’Europe par opposition aux humanistes  droits-de-l’hommistes  imbéciles  et prétendument  éclairés. Si l’on ne  les arrête pas dès maintenant,  ils auront fini d’ici 20 ou 30 ans de  nous construire  un  magnifique tombeau indigne de la grandeur de l’Europe, de tous les sacrifices des générations passées si nous pensons aux Champs Catalauniques, à Poitiers, à  Lépante, au siège de Vienne par les Turcs et pour nous  Français, c'est-à-dire des Européens de langue française, simplement  et seulement  un instant à tous ces Poilus morts  pendant la bataille de la Marne, à Douaumont ou à Verdun, mais  pour rien ! Ils ont été trahis d’une façon éhontée  par leurs petits enfants !

Propos recueillis par Maurice Gendr

 

http://www.scriptoblog.com/index.php?option=com_content&view=article&id=575:marc-rousset-qnous-vivons-la-fin-de-lempire-romainq&catid=69:les-intervenants-externes&Itemid=57

 


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