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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 13:10

 

 

Au nom du changement, dimanche, on marche !

by Patrick Le Hyaric

 

En vérité, on ne trouve pas grand monde pour défendre le nouveau traité européen coécrit par M. Sarkozy et Mme Merkel. Le conseil fédéral « d’Europe-écologie-les Verts », qui ne peut être soupçonné d’être « anti-européen », vient de se prononcer contre le texte. Il s’agit là d’un événement politique d’importance. Majoritairement, les instances politiques de l’un des deux partis de la coalition gouvernementale rompent ainsi le principe dit de « solidarité gouvernementale ». Curieusement, il y a peu, des partisans du traité expliquaient qu'il n'y avait pas de lien entre l'agenda et les choix annoncés par le chef de l'Etat sur TF1 et le traité européen. Les mêmes disent le contraire aujourd’hui pour justifier leur exigence de voir les ministres écologistes quitter le gouvernement. Rarement une cause aura été aussi mal défendue par ses adeptes !

Au sein du groupe parlementaire socialiste, des députés et des sénateurs s’opposent à ce traité, avec les mêmes arguments que le Front de Gauche. Et parmi ceux qui, à gauche, appellent à voter ce texte, ils ne le font pas sur la base de son  contenu mais à partir d'autres considérations, tels notamment que le soutien au président de la République ou l’unité de la majorité. D’autres tentent de banaliser ce vote en déclarant qu’il s’agirait « d’un mauvais moment à passer ». Un mauvais moment ? Certes ! Mais il va durer longtemps. Ratifier ce traité revient à se ligoter les mains pour très longtemps. A se condamner à l’austérité à perpétuité.

Le niveau des impôts, leur nature, l’avenir des services publics, celui des collectivités territoriales, de la sécurité sociale dépendraient d'institutions extérieures, la Commission de Bruxelles et la Cour de justice européenne. Seul le Conseil Constitutionnel n'y a pas vu une atteinte sans précédent aux prérogatives du Parlement et à la souveraineté populaire. Le projet de loi organique du gouvernement d'approbation du traité le confirme, en faisant chapeauter le Parlement par « un haut conseil des finances », directement relié à Bruxelles. Son rôle consistera à « rectifier les budgets » sur injonction de la commission  européenne, contre la volonté des parlementaires.

Nous rentrons dans l’ère post-démocratique !

C’est au nom de ce traité qu’il faudra réduire encore plus demain les dépenses sociales et publiques. Autrement dit, s’interdire d’améliorer la vie quotidienne des familles populaires, tandis que les magnats de la finance continuent de tenir le haut du pavé.

Contrairement à ceux qui veulent transformer le vote pour le traité en un soutien au président de la République, nous sommes fondés à défendre l’idée inverse. Notre opposition à ce texte est conforme à l’engagement numéro onze de F. Hollande en faveur de sa  renégociation. C’est sur cette dernière que toute la gauche pourrait se retrouver et s’unir. Refuser le « Merkozy », donnerait  une nouvelle chance à sa renégociation, au moment où même les dirigeants espagnols, portugais, italiens doutent de l’opportunité de demander l’aide du futur « Mécanisme européen de stabilité », obligés qu'ils sont de tenir compte des puissantes manifestations contre l'austérité qui se multiplient. S’opposer à ce texte sarkozyste revient donc à rester fidèle à la gauche.

Si F. Hollande, fin mai et juin, a multiplié les déplacements pour rencontrer Mme Merkel et d'autres dirigeants européens, c'est parce qu'il accordait une grande importance à un traité écrit par son prédécesseur. En nous y opposant, nous restons fidèles aux votes de la majorité de nos concitoyens.

Il est désormais rejeté par de nombreux syndicats, associations, parlementaires, par les partis composant le Front de Gauche et maintenant « Europe-écologie-les Verts », ainsi que par la Confédération Européenne des Syndicats. Dans ces conditions, vouloir l'imposer sans débat public et sans consultation populaire revient à diviser l'électorat de gauche qui a choisi le changement contre l'application d'un traité de droite incarné par N. Sarkozy.

Véritable digue contre tout changement de politique sociale, économique ou écologique, il pousse aussi à la régression sociale. Son chapitre quatre est une immixtion claire dans les politiques économiques en vue d'accélérer le démembrement des droits sociaux. Mais ce n’est pas fini ! Contrairement à ce que répètent les membres du gouvernement, ce texte n’est pas un passage vers une « réorientation de la construction européenne », c’est le contraire ! Ce traité n’est qu’une transition vers une politique européenne plus dure, plus ultralibérale et plus austéritaire encore.

L’objectif des dirigeants européens et des marchés financiers est d’aboutir à une construction européenne où les pouvoirs de décision seraient ultra-centralisés afin d’avoir l’assurance que les droits sociaux et démocratiques puissent être déconstruits au bénéfice des puissances économiques et financières. Une décision peu connue, adoptée lors de la réunion du Conseil européen des 28 et 29 juin dernier, l'illustre parfaitement.  Il s’agit du rapport de M. Van Rompuy intitulé : « Vers une véritable union économique et monétaire ». Le 12 septembre dernier, M. Barroso en a repris les grandes lignes devant le Parlement européen.  Accentuant encore les traits négatifs  de celui qui n'est pas encore ratifié partout, il s’agit pour eux de mettre en chantier un nouveau traité pour aller plus loin vers « une union économique », « une union bancaire », « une union budgétaire », « une union politique ».

A cette occasion, le président de la Commission européenne a été d’une limpide clarté ! « Au niveau national, cela nécessite d’entreprendre des réformes structurelles, qui ont été reportées pendant des décennies, moderniser l’administration publique, réduire les dépenses inutiles, s’attaquer aux intérêts catégoriels et aux privilèges, réformer le marché du travail pour y créer un équilibre entre sécurité et flexibilité », « encourager la compétitivité dans des secteurs tels que l’énergie, le transport ou les télécommunications, pourrait raviver la concurrence ».

L’objectif fondamental est la destruction  des Etats sociaux et l’alignement des droits vers les plus bas niveaux mondiaux.

Peu à peu, nos concitoyens prennent conscience qu'avec  le traité se jouent des questions qui touchent à la vie quotidienne de chacun, au devenir de leurs enfants et aux capacités de renaissance de la France et de l'Europe.

La campagne unitaire en faveur d'un large débat public ponctué par un référendum, la grande marche venant après la Fête de l'Humanité vont contribuer à ce que, de plus en plus nombreux, se mobilisent toutes celles et ceux qui ont à cœur de lever les obstacles dressés sur la route des changements espérés. Le traité européen en est un. Alors, dimanche, ça vaut le coup de marcher

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28 septembre 2012
Le Monde diplomatique

 

En sortir

par Frédéric Lordon

Il faut lire le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG). Il faut le lire non pas tant pour en découvrir les dispositions puisque celles-ci ont déjà fait l'objet d'abondantes présentations, mais pour être frappé par sa langue. Terrible novlangue où les grands principes des considérants, supposés apporter à un texte le souffle d'une vision historique, ne sont plus qu'une écoeurante bouillie, où l'idéologie à peine travestie et présentée comme force d'évidence - « les parties contractantes tenant compte du fait de la nécessité de maintenir des finances publiques saines et soutenables » (le fait de la nécessité dont nous sommes bien obligés de tenir compte...) - le dispute au contentement répugnant - « se félicitant des propositions législatives formulées le 23 novembre 2011 » - , à l'imposition sans fard - « rappelant la nécessité d'inciter et au besoin de contraindre les Etats membres en déficit excessif » -, ou au mensonge pur et simple, presque rigolard - « désireuses de favoriser les conditions d'une croissance économique » -, il faut lire ce texte, donc, pour se faire une idée assez exacte d'où en est la politique en Europe et de ce qu'elle n'hésite pas à faire prétendument en notre nom.

Il faut le lire aussi pour y trouver quelques perles encore mal aperçues comme ces délicieux articles 7 et 8, le premier forçant les « parties contractantes » au soutien obligatoire de la Commission quand elle met un pays à l'index et lui impose la purge (« les parties contractantes s'engagent à appuyer les propositions ou recommandations soumises par la Commission européenne lorsque celle-ci estime qu'un Etat membre de l'Union ne respecte pas le critère du déficit »), le second, encore meilleur, instituant la délation entre les Etats-membres : « Lorsqu'une partie contractante estime indépendamment du rapport de la Commission qu'une autre partie contractante n'a pas respecté [le critère de déficit structurel], elle peut saisir la Cour de justice de cette question  » (Art.8.1) ; «  lorsque sur la base de sa propre évaluation ou de celle de la Commission une partie contractante considère qu'une autre partie contractante n'a pas pris les mesures nécessaires pour se conformer à l'arrêt de la Cour de justice visé au paragraphe 1 (précédent), elle peut saisir la Cour de justice et demander que des sanctions financières soient infligées ». Et l'on voit d'ici l'excellente ambiance que ces petites lignes vont répandre dans la chose qui se dit encore « Union » européenne : de sa seule initiative et d'après ses seules évaluations, un Etat-membre pourra en balancer un autre auprès de la Cour de justice (CJUE) s'il estime que cet autre, insuffisamment orthodoxe, ne s'est pas assez « structurellement ajusté », puis demander à cette même Cour de le pénaliser financièrement s'il continue de regimb er. Le pire est que dans l'atmosphère particulièrement amicale qui règne ces temps-ci dans la Désunion européenne, on n'aura aucun mal à trouver une balance pour faire le sale boulot de saisine de la CJUE (...)

Lire la suite de cet article de Frédéric Lordon :

http://blog.mondediplo.net/2012-09-26-En-sortir

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Voir aussi :

 

APPEL A LA MANIFESTATION DANS TOUTE L EUROPE. DIMANCHE 30 SEPTEMBRE A PARIS ,NATION, à 13h30.

jE SUIS DU SUD ET JE PEUX VOUS DIRE QUE J Y SERAIS !! y en a marre c’est maintenant qu’il faut bouger!!!! TOUS A LA MANIF!!!!!!

FAITES CIRCULEZ L INFO SVP!!

http://www.france.attac.org/articles/la-dynamique-unitaire-et-europeenne-contre-le-pacte-budgetaire-selargit

 

sur Espagne: la vidéo qui résume l’horreur!

 

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