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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 15:36

Jardin collectif La croisée de Longueuil. RJCQ

Le Point.fr - Publié le 17/06/2012 à 09:46 - Modifié le 17/06/2012 à 12:09

Pour lutter contre sa lente descente aux enfers, une ville d'Angleterre a inventé le jardin collectif. Un triomphe à méditer...


http://www.lepoint.fr/art-de-vivre/le-potager-geant-c-est-l-avenir-17-06-2012-1474291_4.php

Par Sophie Bartczak

Une poignée de haricots verts devant le commissariat, deux salades ramassées dans des plates-bandes du collège, quelques pommes de terre le long du parking, les oeufs proposés par le voisin et une tarte avec les pommes cueillies sur le trottoir d'en face. Le repas est prêt ! Surréaliste ? Pas tout à fait. Une ancienne ville industrielle du nord de l'Angleterre a transformé en trois ans cette folle utopie en réalité, au point d'être presque autosuffisante en alimentation aujourd'hui !

L'expérience de ces "incredible edibles" ou "incroyables comestibles", soutenue par le prince Charles himself, essaime rapidement dans tout le Yorkshire et fait déjà des émules aux quatre coins du monde... Les experts du monde entier, du Chili comme de l'Australie, se bousculent chaque semaine dans la petite ville pour essayer de comprendre et d'en prendre de la graine. Comprendre comment de simples végétaux ont pu induire un tel changement de société en si peu de temps.

On cultive pour la collectivité

L'histoire commence en 2008, à Todmorden, petite ville de 14 000 habitants dans le nord de l'Angleterre. Ancienne ville industrielle, en pleine crise économique avec son lot de chômage, de précarité et d'incivilités, Todmorden se vide inexorablement de ses habitants. Trois mères de famille décident de ne plus se poser en victimes du système, mais plutôt d'agir et de contre-attaquer. En commençant par regagner la première des libertés : celle de se nourrir.

Ainsi sont nés les "incroyables comestibles", ces fruits et légumes cultivés localement par l'ensemble des habitants - ici, chaque citoyen entretient bénévolement un carré de terre pour la collectivité. Cultiver en ville, mais où donc ? Partout où c'est possible ! Des parcelles de jardins aux simples bandes de terre, en passant par des bacs posés sur les trottoirs, les parkings, les cours des écoles et de l'hôpital, jusqu'à la caserne des pompiers, les moindres recoins disponibles se recouvrent soudain de plantations et débordent de généreux produits frais et disponibles. Avec partout la même pancarte : "Food to share" ("nourriture à partager, servez-vous, c'est gratuit").

Un an après, la ville s'est véritablement transformée en verger et potager géant à la disposition de tous. Aujourd'hui, plus de 70 sites de plantation urbains fournissent pommes, fraises, petits pois, cerises, aromates, fenouil, carottes et oignons... Les habitants se servent et participent à leur tour en mettant la main à la bêche, en plantant, en arrosant et en créant de nouvelles cultures. Le pari pour l'autonomie complète est presque gagné puisque, fin 2011, la ville couvrait déjà plus de 80 % de ses besoins en alimentation. Car on trouve aussi des animaux, comme des poules, élevés par les habitants et dans certaines écoles. En intégrant les enfants au coeur du dispositif - chaque école a sa plantation -, les organisateurs ont souhaité les transformer en apprentis jardiniers et les font ainsi participer à l'approvisionnement des cantines.

Une expérience qui a recréé du lien social

Si les experts se bousculent dans cette petite ville, c'est qu'au-delà d'assurer la sécurité alimentaire, le mouvement génère des conséquences vertueuses insoupçonnées. Alors qu'avec la gratuité des fruits et des légumes, on aurait pu craindre des pillages, saccages ou autres abus, c'est tout le contraire qui s'est produit : le tissu social s'est reformé, les relations humaines se sont améliorées et la criminalité diminue d'année en année !

En se réappropriant la nourriture, les gens retrouvent du sens et du lien, se reconnectent à la nature et découvrent un nouvel art de vivre. De la méfiance et du cloisonnement on est passé à l'ouverture et au partage. L'autonomie alimentaire entraîne aussi des changements dans l'économie locale (moins de chômage notamment), l'apprentissage des enfants et la gestion de l'énergie (moins de dépenses pour amener les denrées dans la ville). Éducation, économie et collectivité sont considérées comme les trois piliers interdépendants du programme. C'est en activant ces trois paramètres que l'autonomie est retrouvée. Autrefois désertée, Todmorden accueille aujourd'hui des familles qui reviennent s'installer. À quand la France ? Quelques initiatives commencent à fleurir en Alsace, en Auvergne ou encore dans les Vosges... À suivre.

 

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L’agriculture urbaine pour une justice sociale

Publié ledécembre 5, 2011

 

Selon la Direction de la santé publique de Montréal, en 2006, 40 % de la population de Montréal habitait un désert alimentaire, zone où l’accès à des fruits et légumes frais à moins de 500 mètres de marche est difficile, voire impossible. À Montréal, l’agriculture urbaine, intéressent les chercheurs du CRAPAUD à Montréal (collectif de recherche en aménagement paysager et agriculture urbaine durable) qui voient dans cette initiative l’espoir d’une justice sociale en dépit du territoire.

 
Un dépanneur, comme son nom l’indique est censé dépanner, mais pour certains c’est beaucoup plus que ça. À Montréal, certains résidants doivent faire plus de 500 mètres pour accéder à des produits frais (fruits, légumes, produits laitiers, viande, etc.) et pour beaucoup d’entre eux le dépanneur du coin est devenu le principal, voire le seul fournisseur alimentaire. Mais les produits proposés par ces marchands de proximité sont bien loin de suffire à une bonne alimentation.

Sur les rayons des dépanneurs les croustilles sont reines

En 2008, un sondage mené par le Comité d’action en sécurité alimentaire à Montréal-Nord révélait que 40 % des répondants utilisaient leurs voitures pour s’approvisionner en aliments frais, 25 % se voyaient forcés, eux, d’utiliser le transport en commun, les autres 25% se servaient chez le dépanneur. « Ce sont souvent les quartiers défavorisés qui n’ont pas accès aux aliments de qualité, car ils n’ont pas accès à des moyens de transport », souligne Eric Duchemin, professeur associé à l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal. Pour lui « l’agriculture urbaine peut donner accès aux aliments d’une autre manière en permettant aux citoyens de cultiver leurs propres légumes ». L’agriculture urbaine serait une solution pour mettre fin aux déserts alimentaires.


« Un engouement visible »

 
Depuis une trentaine d’années, différentes expériences en agriculture urbaine ont eu lieu à Montréal. « À l’heure actuelle, environ 30% de la population de Montréal pratique l’agriculture urbaine si l’on considère les balcons, les cours arrière en plus des programmes des jardins communautaires et collectifs», souligne Éric Duchemin. « Il y a un engouement qui est visible et mesurable», explique le chercheur. Les institutions s’y mettent. La Caisse populaire et le Palais des congrès de Montréal ainsi que le château de Frontenac à Québec ont installé des jardins sur leurs toits.

La caisse populaire de Montréal a installé un jardin sur son toit (/photoLePlateau)

Pour le chercheur, les initiatives en agriculture urbaine à Montréal s’avèrent un lieu de production de légumes non négligeable. En une année, le jardin de Longueuil a pu produire jusqu’à 8000 kilogrammes de fruits et légumes sur une parcelle de 9000 m2. Et même si les récoltent ne subviennent pas à tous les besoins alimentaires, les chercheurs ont noté que la présence de l’agriculture urbaine avait un impact sur la communauté. En effet, l’agriculture urbaine peut contribuer à offrir une forme active de loisirs, et de ressources pour répondre aux problématiques environnementales. Les recherches préalables effectuées par Eric Duchemin sur la multifonctionnalité de l’agriculture urbaine montrent que son application peut participer au maintien de la santé, avoir une fonction éducative, développer des réseaux sociaux, embellir et aménager la ville de Montréal, et contribuer à une économie locale.


Agriculture urbaine : oui, mais…

 
« La ville a tendance a conserver ses espaces pour de grands projets immobiliers, des bâtiments, car on va chercher des taxes foncières » rappelle Eric Duchemin. Pour Michel Lemay, qui s’occupe des relations avec les citoyens, à Montréal-Nord, « ce dossier n’a pas une existence concrète ». Il ajoute « à Montréal-Nord les espaces disponibles sont rarissimes et entre le caractère positif d’une telle initiative et la réalité il y a un écart mesurable ». Caroline Marié, agente de planification à la Direction de la santé publique de Montréal est plus optimiste, « on soutient les milieux qui décident de pratiquer l’agriculture urbaine, mais c’est aux communautés ou aux organismes de s’organiser ».

Jardin collectif La croisée de Longueuil. RJCQ

La Ville n’a pas à l’heure actuelle établi une politique sur ce sujet et à ce jour, ce sont les citoyens et les organismes communautaires qui s’occupent d’enrayer le désert alimentaire. Tous n’ont pas mis en place un système d’agricultures urbaines, à Montréal Nord, l’association de Paroles d’excluEs a favorisé le développement d’achats groupés.

Pour Éric Duchemin « la Ville doit prendre conscience de son potentiel », c’est pourquoi il a entrepris de récolter 15 000 signatures afin de déclencher une consultation publique sur l’agriculture urbaine à la ville de Montréal. Pour lui « la recherche en agriculture urbaine ce n’est pas juste une question d’agronomie, d’environnement (…) c’est aussi une question de justice sociale

 

http://discoursdurables.wordpress.com/2011/12/05/lagriculture-urbaine-pour-une-justice-sociale/

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