Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 22:35
Moralisation: les 40 affaires de Sarkofrance

Elle a fini par énerver. Depuis que l'affaire Cahuzac a produit la déflagration que l'on connaît, une large fraction de l'ancienne droite sarkozyste est montée au créneau de la moralisation de la vie politique avec une virulence et une amnésie hors normes.

Voici un bref rappel de 40 affaires, scandales petits ou grands qui ont suffisamment entachés le précédent quinquennat pour l'on soit en droit de réclamer silence et mesure aux responsables de l'ancienne Sarkofrance.

1. KARACHIGATE: Nicolas Sarkozy est soupçonné d'être impliqué dans le financement occulte de la campagne balladurienne de 1995. A l'époque ministre du Budget, il a donné son accord pour le versement de rétrocommissions à deux intermédiaires imposés à la dernière minute par le gouvernement Balladur dans la vente de sous-marins nucléaies au Pakistan en 1994. Dans le cadre d'une instruction sur le sujet, Thierry Gaubert et Ziad Takieddine ont été mis en examen en 2010 puis 2011. Les épouses des deux derniers ont témoigné de retraits d'espèces en faveur du clan Sarkozy.
On découvre que Ziad Takkiedine est également un proche de Copé, qu'il a invité à de nombreuses reprises alors que ce dernier était ministre (villa, voyage, yacht). Mediapart en fait un feuilleton estival qui nous régale.

2. KADHAFIGATE: Quand il était ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy a oeuvré pour vendre de l'équipement d'espionnage à la dictature libyenne de Kadhafi. Son directeur de cabinet, aidé par l'intermédiaire Ziad Takkiedine entre 2005 et 2007, ont multiplié les contacts avec les hautes autorités libyennes. En 2011, quelques anciens officiels libyens accusent Sarkozy d'avoir reçu en contrepartie des donations occultes. Le patron du fournisseur français, la société AMESYS, s'est vu décoré de la Légion d'Honneur par Nicolas Sarkozy.

3. NEUILLY: Nicolas Sarkozy a menti, au moins par omission, sur le financement de l'acquisition de son duplex à Neuilly-sur-Seine en 1997. En 2007, Nicolas Sarkozy avait prétendu bénéficier d'un prêt de 3 millions de francs de l'Assemblée nationale entre 1995 et 1997. Ce qui était ... faux. La confirmation est venue du président de l'Assemblée Nationale lui-même en avril 2012.

4. OPINIONGATE : En 2009 éclate l'affaire des sondages de l'Elysée. La Cour des Comptes découvre que Patrick Buisson et Patrick Giaccometti se sont vus offrir, sans appel d'offre, une commande de près de 2M d'euros annuels de conseils d'opinion. En 2008, l'Elysée a commandé pour 3 millions d'euros de sondages. Ces sondages sont ensuite fourni à quelques médias sans que le financement élyséen ne soit mentionné. Nombre de ces sondages sont sans rapport avec l'activité de la présidence mais simplement pour l'UMP.

5. ABUS: deux frères de la ministre Fadela Amara occupent le logement de fonction de cette dernière; 120 m² pour trois pièces, un bureau, deux salles de bains et un cuisinier à disposition, pendant plusieurs semaines. Une ministre qui héberge ses proches aux frais de la République, quoi de plus normal ?

6. CIGARES: le ministre du Grand Paris, Christian Blanc, fait acheter pour 12 000 € de cigares en dix moi, sur le budget de son secrétariat d'État . Il finit par rembourser 3 500 euros correspondant, selon ses dires, à sa « consommation personnelle », puis la totalité de la dépense, avant de démissionner.

7. ABUS: En juin 2010,  LA présidente de la HALDE nommée par Nicolas Sarkozy, Jeannette Bougrab, fait doubler son indemnité, de 6 900 à 14 000 euros mensuels. Après avoir déposé plainte pour diffamation contre le Canard Enchaîné qui dénonçait l'affaire, elle est déboutée. le tribunal  souligne que l'enquête du journal était "sérieuse" et que les chiffres déclarés étaient « tout sauf fantaisistes ».

8. BIDON: Pour sa mission bidon sur la "mondialisation" confiée par l’Élysée, Christine Boutin était rémunérée 9 500 euros par mois, auxquels elle a ensuite renoncé, et qu'elle cumulait avec sa retraite mensuelle de députée et de conseillère générale.

9. WAUQUIEZ: En juillet 2010, l'affaire Woerth bat son plein. Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'Emploi, va à Londres rencontrer des hommes d'affaires, banquiers et responsables de Hedge Funds, à Londres. Pour leur demander des fonds pour son micro-parti LA DROITE SOCIALE. Il nie puis reconnait les faits. D'après la Commission Nationale des Comptes de Campagne, le micro-parti de Laurent Wauquiez a récolté 14 dons de personnes physiques en 2009, de 2400 euros en moyenne, pour 34.452 euros au total.

10. ESTROSI: en 2010, le ministre Christian Estrosi annule les réservations d'un vol régulier d'Air France pour louer à sa place un Falcon 900. D'après le Canard Enchaîné, les horaires du vol d'Air France ne lui convenaient pas. Ce changement de programme a coûté la somme de 138 000 euros à l'État. Christian Estrosi a présenté ses excuses.

11. APPARTEMENT: le même ministre Christian Estrosi occupe deux logements de fonction: un appartement à Bercy et un un hôtel particulier parisien de 2 900 m² (avec cuisinier) appartenant à la République, qu'il prêta à sa fille aux frais de la République.

12. ABUS: Pénélope Fillon, épouse du premier ministre, utilise un jet privé pour se rendre à Roscoff, dans le Finistère, où avait lieu le baptême d'un navire de la flottille des Britanny Ferries qui fait le lien entre la France et l'Angleterre. Coût du vol : 10 000 euros. Elle n'aurait pas voulu prendre le TGV, dont le coût n'aurait été que de 130 euros aller-retour.

13. ABUS:  Fin septembre 2008, François Fillon et sa famille étaient sur le trajet retour d'un « week-end privé » dans la Sarthe quand un avion de tourisme aurait frôlé l'avion du Premier ministre. Problème. On découvre alors que la famille Fillon aime utiliser les Falcons de la République pour retourner le weekend dans la Sarthe. Son château de la Sarthe n'est pourtant qu'à 1h20 de Paris en TGV.

14. CONFLIT Fin 2010, Fillon et sa famille séjournent à titre privé en Égypte dans des hôtels luxueux d'Assouan,  invités par l'autocrate Hosni Moubarak, déchu quelques semaines plus tard suite à la révolution égyptienne.

15. CONFLIT lors de ses vacances italiennes (en Toscane) en 2011, François Fillon aurait obtenu le prêt d'une Ferrari bleue pour la journée, et ce gratuitement, auprès du patron de la marque (Charlie Hebdo). Au cours de l'été 2012, le même Fillon est encore hébergé par un milliardaire italien pour ses vacances.

16. CONFLIT Jean-François Copé a cumulé ses mandats de député-maire avec la profession d'avocat d'affaires pour le cabinet Gide-Lorette entre 2007 et 2010. Mis en cause pour ce conflit d'intérêt par Martin Hirsch, ancien Commissaire aux Solidarités Actives de Nicolas Sarkozy dans un ouvrage sur le sujet, il se refusera à dévoiler l'identité de ses clients privés.

17. CONFLIT:   Le 28 février 2011, le site internet Lesinrocks.com révèle que Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a passé les fêtes de fin d'année en Libye.

18. CONDAMNATION: Brice Hortefeux est condamné le 4 juin 2010 par le tribunal correctionnel de Paris à 750 euros d'amende pour injure non publique envers un groupe de personnes à raison de leur origine, à 2.000 euros de dommages-intérêts à payer au MRAP, et à la publication d'un communiqué de presse compte tenu de « l'effet délétère sur le lien social d'un tel propos, quand il est tenu par un responsable de si haut niveau ». La phrase incriminée, visant un jeune homme d'origine maghrébine, était la suivante : « Quand y'en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. »

19. CONDAMNATION: Brice Hortefeux a également été condamné le 17 décembre 2010 par le tribunal de grande instance de Paris pour atteinte à la présomption d'innocence de David Sénat, ancien conseiller de Michèle Alliot-Marie. Il avait laissé entendre que David Sénat était à l'origine de fuites au journal Le Monde dans l'affaire Woerth-Bettencourt. Il a fait appel des deux condamnations.

20. ABUS: Alain Joyandet, alors ministre de la Coopération, loue un jet privé aux frais de l'Etat, pour 116.500 €, afin de se rendre en Martinique, où il devait participer à une conférence internationale.

21. CONFLIT: Le même Joyandet conserve la présidence de son entreprise personnelle de distribution de bateaux en bois précieux africain alors qu'il était ministre de la Coopération. Le même ministre renonce à l'agrandissement de sa villa de la Var quand le Canard Enchaîné révèle que son permis de construire était illégal.

22. PROTECTION: Guy Wildenstein, ami de Nicolas Sarkozy, a été accusé par son ex-belle-mère - décédée en 2011 - d'avoir détourné avec son frère quelque 4 milliards d'euros d'avoirs et de biens dans des paradis fiscaux pour les soustraire à l'héritage. Malgré les preuves apportées par la dame, les ministres du budget Woerth puis Baroin n'ont jamais voulu ouvrir d'enquête officielle.

23. FRANCAFRIQUE: En 2009, Pierre Péan publie un livre explosif, "Le Monde selon K" sur Bernard Kouchner, alors ministre des Affaires Etrangères de Nicolas Sarkozy.  Il révèle que Bernard Kouchner était consultant pour des autocrates africains (Gabo, Congo) dans le cadre de la réforme du secteur de la santé de ces deux pays. Bernard Kouchner serait aussi intervenu dans le recouvrement de factures pour deux sociétés de conseil, Africa Steps et Imeda, alors même qu'il était ministre des affaires étrangères de Nicolas Sarkozy.


24. CONFLIT: L'épouse de Bernard Kouchner, Christine Ockrent, est rapidement nommée à la direction de France 24, chaîne publique d'informations dépend de la tutelle du... ministre des affaires étrangères. Elle sera virée en 2011 après la révélation d'une affaire d'espionnage interne.



25. TAPIE-GATE: Le 10 mai 2011, le procureur général de la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, a demandé une enquête pour « abus d'autorité » contre Christine Lagarde dans l'affaire de l'arbitrage privé ayant débouché sur l'attribution de plusieurs centaines de millions d'euros à Bernard Tapie en 2008. Jean-Louis Borloo, ancien avocat de Bernard Tapie dans les années 90, fut également l'éphémère ministre des finances de Sarkozy en 2007 qui décida d'accélérer la procédure en faveur de son ancien client. Une enquête préliminaire sur d'éventuels "abus de pouvoirs sociaux" dans l'affaire Lagarde-Tapie a finalement été ouverte. Elle vise les décisions prises par des hauts fonctionnaires (Jean-François Rocchi et Bernard Scemana), qui auraient dissimulé des éléments de la procédure d'arbitrage et ajouté dans le projet d'arbitrage la notion de préjudice moral (chiffrée à 45 millions d'euros pour les époux Tapie).

26. FINANCEMENT:  Thierry Gaubert, ancien conseiller spécial de Sarkozy à l'intérieur, proche ami de Brice Hortefeux, a été dénoncé par son ex-femme pour (1) détenir des comptes en Suisse non déclarés, (2) d'y être allé chercher de l'argent pour du financement occulte de la campagne de Sarkozy en 2007. Dans la même affaire, l'ami Nicolas Bazire, témoin de mariage du couple Nicolas/Carla Sarkozy, a été mis en examen, comme Thierry Gaubert, pour la même affaire.

27. FINANCEMENT: Pendant la campagne de 2007, Eric Woerth alors trésorier, allait solliciter des donateurs suisses ou français exilés pour son Premier Cercle.

28. SYSTEME: En septembre 2009, deux journalistes (Gérard Davet et Fabrice LHOMME) publient SARKO M'A TUER, 27 témoignages de personnes victimes du système Sarkozy: fonctionnaires mutés, carrières brisés, parfois pour rien, juste le tort de déplaire.

29. PISTON: Olivier Marleix, conseiller technique de Nicolas Sarkozy et fils de l'ancien ministre Alain Marleix circule  à bord d'une voiture du parc automobile de l’Élysée lorsqu'il est arrêté par les gendarmes pour excès de vitesse (119 km/h au lieu des 70 autorisés). Il fait valoir ses relations auprès des militaires et leur aurait comprendre qu'il serait « préférable de classer l'incident ».

30. PRESSION: en janvier 2012, Frédéric Martel dans Marianne accuse Carla Bruni-Sarkozy de s'être servie de son statut d'épouse du chef de l'Etat pour détourner des sommes significatives de sa Fondation au profit de ses actions « philanthropiques » et, notamment, de l'un de ses amis dénommé Julien Civange.

31. AMITIES: Patrick Ollier, compagnon de Michèle Alliot-Marie, ancien président de l'Assemblée nationale, ministre des relations avec le Parlement depuis le 14 novembre 2010 est aussi un ami de Mouammar Khadafi, et est à la tête du groupe d'amitié France-Libye à l'Assemblée nationale.

32. AGRESSIONS: Le 22 juin 2011, Georges Tron est mis en examen pour « viols et agressions sexuelles en réunion » sur deux employées de sa Mairie de Draveil. Il est placé sous contrôle judiciaire.

33. La presse a en outre relayé les doutes des élus d'opposition de la ville de Draveil concernant la provenance des fonds qui auraient financé l'installation d'un cabinet de réflexologie de Georges Tron attenant à la Mairie.

34. WOERTHGATE: L'épouse d'Éric Woerth, ministre du Budget, aurait, selon les dires de Patrice de Maistre enregistrés par un majordome de Liliane Bettencourt, été engagée pour faire plaisir au ministre, au sein de la société Clymène chargée de gérer le patrimoine de la milliardaire héritière de L'Oréal. Florence Woerth a démissionné le 25 juin 2010 après des accusations de conflits d'intérêt concernant son mari. Éric Woerth a remis la Légion d'honneur à Patrice de Maistre.

35. Éric Woerth a également été critiqué pour le cumul de ses fonctions ministérielles avec celle de trésorier de l'UMP. Or, selon l'ex-comptable de Liliane Bettencourt, Claie Thibout, 150 000 euros d'argent liquide, dépassant le plafond légal de 7 500 euros, auraient été remis à Éric Woerth par l'intermédiaire de Patrice de Maistre pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Le ministre a annoncé sa démission du poste de trésorier de l'UMP le 13 juillet 2010.

36. Mme Bettencourt a reconnu quelques dizaines de millions de d'euros de fraude fiscale. Elle n'avait jamais subi de contrôle fiscal depuis au moins 10 ans, malgré des remboursements d'impôts pour cause de bouclier fiscal d'environ 30 millions d'euros annuels...

37. Quand la presse fait ses révélations sur l'affaire Woerth/Bettencourt en 2010, Claude Guéant fait espionner des journalistes (dont Gérard Davet). La DCRI remonte à David Sénat, conseiller de MAM, qui se fait muter à Cayenne en septembre 2010 (sic!). En parallèle, le procureur Philippe Courroye, ami personnel de Nicolas Sarkozy, avait également demandé aux services secrets d'espionner pendant quelques semaines les moindres recoins de la vie de deux journalistes devenus gêneurs.

38. L'affaire Visionex concerne une société qui aurait proposé à des cafetiers l'achat de bornes internet qui, selon l'accusation, seraient en fait des machines à sous permettant des paris clandestins. Une enquête pour infraction à la législation sur les jeux de hasard a été ouverte. Mais le 6 octobre 2011, Le Canard enchaîné révèle que lors d'une perquisition effectuée chez David Sénat (mis en examen le 1er octobre 2010) les policiers de la brigade de répression du banditisme auraient trouvé une lettre écrite en juillet 2008 par Michèle Alliot-Marie, annotée par Rachida Dati, alors ministre de la Justice, pour demander de « clôturer les investigations dans le cadre de la commission rogatoire, car la bonne foi a été prouvée ». Or, l'enquête impliquait le fils de l'ancien garde des Sceaux Albin Chalandon, Fabien Chalandon, mis en examen le 20 mai 2010. Rachida Dati dément.

39. Michèle Alliot-Marie est contrainte à la démission après des vacances de fin d’année en Tunisie, alors que les Tunisiens avaient déjà commencé leur révolution. Michèle Alliot-Marie, son compagnon Patrick Ollier, et ses parents auraient effectué deux trajets dans le jet privé d' Aziz Miled, un homme d'affaires qui aurait été proche de la famille Ben Ali-Trabelsi. Il aurait même été question d'une transaction immobilière en Tunisie. Mediapart a ajouté que Michèle Alliot-Marie se serait également entretenue au téléphone avec « le Président en fuite » pendant ses vacances.

40. CARLAGATE: au printemps 2010, l'Elysée mobilise les services secrets mobilisés pour une rumeur d'adultère présidentiel.

 

http://sarkofrance.blogspot.fr/2013/04/moralisation-les-40-affaires-de.html

Partager cet article
Repost0
8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 19:24

 

http://www.u-p-r.fr/actualite/france/petition-nationale-contre-le-projet-de-loi-fioraso-esr-qui-vise-a-imposer-langlais-dans-lenseignement-superieur-en-france

 

fioraso

 

Projet Fioraso, anglais en maternelle : le gouvernement trahit la France

Posted: 07 Apr 2013 10:55 PM PDT

 

Du fait de la crise économique majeure, des affaires ou de l’interminable débat sur le mariage pour tous, certains projets du gouvernement avancent de manière discrète. Ils n’en sont pas moins scandaleux, comme ceux qui consacrent l’anglais à la fois en maternelle et dans les universités.
Le parti de l’étranger
Au final, c’est bien de cette manière que l’on peut qualifier le gouvernement sur le sujet oh combien essentiel de la défense de la langue français. Ce gouvernement semble agir comme un agent de promotion de la langue anglaise et d’affaiblissement du français, ce qui est pour le moins paradoxal pour des personnes en charge de notre pays. En effet, coup sur coup, deux projets viennent renforcer la place de l’anglais dans notre pays tout en affaiblissant celle du français.
Alors que les études internationales démontrent une baisse du niveau des écoliers français, notamment dans la maîtrise du français, qu’on a réduit les heures consacrées à son apprentissage, le gouvernement ne trouve rien de mieux à faire que de vouloir développer l’apprentissage de l’anglais dès la maternelle. On reste sidéré devant un tel projet alors qu’au primaire toute l’énergie devrait être consacrée à l’amélioration de la maitrise de notre langue maternelle, de plus en plus malmenée.
Dans la même veine, la ministre de l’enseignement supérieure, Madame Fioraso, a présenté le 20 mars, journée internationale de la francophonie (sic), un projet visant à démanteler la loi Toubon ! Concrètement, cela permettrait à nos universités de généraliser l’emploi de l’anglais comme langue d’enseignement, à la place du français, comme le rappelle l’écrivain Frédéric Werst dans une tribune publiée par le Figaro, disant que « l’université française doit faire cours en français ».
La résistance doit s’organiser !

Debout la République a publié une lettre ouverte à la ministre, madame Fioraso, pour sensibiliser le gouvernement et les élus de la République au mauvais coup que représenterait cette remise en question de l’enseignement en français dans nos universités et dans la recherche. Heureusement, en tant que député, NDA peut agir auprès de ces collègues pour essayer de faire reculer ce projet de loi absolument scandaleux et c’est sans doute le meilleur moyen pour y parvenir.

Ces projets me font penser à une phrase qu’avait eu Jacques Sapir pour qui « la haine de la nation, c’est l’internationalisme des imbéciles ». Comment ne pas voir ici la bêtise internationaliste d’une partie de la gauche qui n’a que faire de la nation, quand elle ne cherche pas ouverture à la détruire. Ce faisant, elle oublie que Jaurès avait compris qu’« à celui qui n’a rien, la patrie est son seul bien ». Encore une fois, cette gauche trahit le peuple au nom d’un internationalisme mal compris.
Car le français est un élément constitutif de notre identité à tous. Il nous fait penser d’une certaine manière, différente de toutes les personnes dont la langue maternelle est autre. Ce faisant, non seulement il est un ciment de la communauté nationale, mais une part de nous-même. Et donc, promouvoir l’emploi d’une autre langue est une grave faute contre la France et les Français. Mais pour une partie du PS, un avenir où l’anglais remplacerait le français n’est peut-être pas grave.
Le PS a renoncé à tout : à assurer la sécurité des français, à les défendre dans la mondialisation, leur trouver un emploi, protéger leur pouvoir d’achat, en finir avec les parasites fiscaux ou réformer la finance. On découvre ici qu’il a même renoncé à défendre notre langue.
.
Partager cet article
Repost0
8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 02:29

 

Yahia Gouasmi, Président du Parti Anti Sioniste, et Laurent Louis, député belge indépendant.Yahia Gouasmi, Président du Parti Anti Sioniste, et Laurent Louis, député belge indépendant.Yahia Gouasmi, Président du Parti Anti Sioniste, rencontre Laurent Louis, député belge indépendant


Le 28 mars 2013, Yahia Gouasmi, Président du Parti Anti Sioniste, a rencontré le député belge indépendant Laurent Louis.

Sur son compte Facebook, Laurent Louis commente cette rencontre :

Les bonnes nouvelles ne cessent de tomber ces derniers temps ! C’est ainsi que j’ai le plaisir de vous annoncer que le Parti Anti Sioniste m’a proposé de collaborer avec lui sur Bruxelles.

Après une excellente réunion avec le Président du Parti Anti Sioniste, Yahia Gouasmi, un grand homme qui ne manque pas de courage, j’ai accepté cette collaboration. C’est avec une énorme motivation que j’ai accepté de combattre sur Bruxelles et en Belgique le sionisme, ce mal invisible qui nous opprime et nous asservit.

Avec Yahia Gouasmi, c’est tout un réseau puissant de lutte contre la manipulation et l’ingérence internationale que je rejoins. Avec les différents contacts concrets conclus ces derniers jours, les élections de 2014 semblent se présenter sous de bons augures. Nous ferons en tout cas le maximum pour que je puisse poursuivre mon travail politique.

Parti Anti Sioniste

URL : www.partiantisioniste.com/articles/communications/1442
Sur ce site,
Journal TV - PAS L'Info ! : Émission N° 26 - Saison 3 [07/04/13]

Irlande : Un syndicat d'enseignants vote le boycott académique d’Israël !
Syrie : Le conflit n’est pas ce que l’on croit !

Extraits. Lors d’une émission télévisée, l’analyste du Moyen-Orient et rédacteur en chef du journal al-Quds, Abd el Bari Atwan, expose sa vision de la situation concernant le conflit syrien.

Le monde entier pense qu’il s’agit d’une opposition entre deux clans, d’un côté les pro-régime et de l’autre les opposants au régime, alors que la réalité est toute autre. Il existe un troisième protagoniste, c’est le mouvement du Front al-Nosra (Djabhat al-Nusra), qui joue le rôle le plus important dans les massacres en Syrie et qui décidera de l’avenir de la Syrie

Liban : Tammam Salam nommé au poste de Premier ministre
extraits :

Le président libanais Michel Sleiman a annoncé officiellement, le 6 avril, la nomination de Tammam Salam, issu du bloc du 14-mars (proche du Courant du Futur et de Saad Hariri) au poste de nouveau Premier ministre du Liban.

Soutenu par les pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, et par l'Arabie saoudite, Tammam Salam s’est engagé à protéger le pays de la crise qui fait rage en Syrie. Le conflit syrien a été importé dans certaines régions du Liban et des affrontements sont régulièrement signalés le long des régions frontalières.

Sa nomination intervient deux semaines après la démission du gouvernement de Najib Mikati, suite à des pressions arabes et à des divergences politiques au sein de son équipe.

Selon un proche du bloc du 8-Mars (proches du général Michel Aoun et du Hezbollah), l’Arabie saoudite vient de réussir la première étape de son plan avec la chute du cabinet de Najib Mikati, qualifié de « gouvernement du Hezbollah ». Ce plan consiste à reprendre possession intégralement de la carte libanaise. La chute du cabinet Mikati résulte d’un « coup d’État blanc », de la même manière que la chute du gouvernement de Saad Hariri en janvier 2011. Il semble d’ailleurs, que ces derniers jours, l’ambassadeur saoudien au Liban s’affaire à remplir le vide laissé par le régime syrien sur la scène politique libanaise…

 

 

www.youtube.com/watch?v=BafNJSySxZI
Il y a 3 jours - Ajouté par Yahia GOUASMI
http://www.partiantisioniste.com/ http://www.centre-zahra.com/

 

_________________________________________________________________________

 

.

www.lemonde.fr/europe/.../erdogan-assimile-le-sionisme-a-un-crime-...
1 mars 2013 – "Comme c'est le cas pour le sionisme, l'antisémitisme et le fascisme, il devient ... dans un communiqué diffusé tard jeudi par ses services. ... Le premier ministre turc, qui a fait ses classes politiques au sein de partis islamistes mais se définit .... Slovénie Suisse Suède Turquie Union européenne Vatican ...
.
Partager cet article
Repost0
7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 04:44

 

05/04/2013

Roms : Valls condamné pour violation des droits fondamentaux

La défense des plus démunis de nos concitoyens vient de coller un magnifique râteau au Sinistre de l’Intérieur (Valls Manuel, Parti socialiste moral), pour ses destructions de camps de Roms. La préfecture du Rhône est condamnée pour une violation grave des libertés fondamentales… (Tribunal Administratif de Lyon, référé, 4 avril 2013, n° 1302164).

roms, gochmole, Référé

L’histoire est remarquable par la brutalité du ministère de l’Intérieur et par la qualité de la réaction.

Ça démarre ce jeudi 28 mars, avec l’arrivée des cars de CRS et des bulls pour démanteler un camp de Roms installé à Villeurbanne (Parti socialiste bobo). Les maisons de 12 familles sont rasées par les bulldozers et cinquante personnes, dont vingt-cinq enfants, se trouvent à la rue, c'est-à-dire jetées dans le froid.

Mais peu importe… La préfecture applique la haute pensée de Valls (Accro aux white et aux blancos) : on met à exécution les décisions de justice. Donc, ce n’est pas moi, c’est l’autre, ie le juge judiciaire, qui a constaté l’occupation illicite d’un terrain. Tout le problème est qu’il y a un monde entre dire « il va falloir quitter ce terrain » et « comment gérer l’hébergement et la dignité des personnes ». C’est là un devoir de l’Etat, puissant dans les racines sociales de notre pays, mais du côté de la place Beauvau, la famille Sarko-Guéant-Valls s'égare dans le séparatisme juridique, en faisant joujou avec des conceptions bizarres…

Toutes les ONG impliquées l’ont dit et redit au gouvernement (Parti socialiste exemplaire) : détruire les maisons pour jeter les enfants à la rue, c’est violer la loi. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, fait notable, a condamné la France pour ces pratiques. Oui, mais les héros de la gochmole veulent faire les coqs devant l’UMP, et l’Etat sait pouvoir compter sur le soutien les élus locaux qui, pour ce secteur, baignent dans un assaisonnement saumâtre fait de socialisme frelaté et de franc-maçonnerie rance.

Donc, on vire les Roms la veille du week-end de Pâques,… et ça va passer comme une lettre à la poste.

Et ben non, pas de chance, tout s’est enrayé.

roms, gochmole, Référé

Les familles ont cherché où aller, mais toutes les portes étaient fermées et aucun service ne voulait prendre leurs appels. Le soir, elles ont trouvé refuge auprès du père Matthieu Thouvenot dans une salle paroissiale de Notre-Dame-des-Anges, dans le quartier de Gerland, à Lyon, avec ces mots de bienvenue si simples : « Je ne comprends pas comment on peut expulser des gens quand il n'y a aucune urgence. Ils étaient sur un terrain depuis plusieurs mois, je ne vois pas l'urgence qu'il y a à les faire partir sous la pluie et dans le froid ».

Le père avait déjà accueilli des familles en 2011, et l’affaire avait été bien gérée : « Les familles ont un logement, du boulot et les enfants vont à l'école ». Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, est venu rendre visite : « Je suis venu ici pour leur dire qu'on les aime. Ils sont mieux ici que dans la rue. Vous avez vu comme il fait froid ces jours-ci ? » Dis donc, Valls, petit polisson, tu écoutes quand on te parle ?

Ensuite, ça a enchaîné avec la remarquable réactivité du MRAP et des réseaux. Deux avocates ont passé le week-end à recevoir les familles, préparer les dossiers, rédiger les actes… Mardi tout était prêt : douze requêtes en référé ont été enregistrées devant le tribunal administratif de Lyon. Chapeau à ses grandes amies que sont Céline Amar et Myriame Matari. Là, la défense, ça veut dire quelque  chose…

La procédure utilisée, c’est le référé-liberté de l’article L. 521- 2 du Code de Justice administrative : « Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale à laquelle une personne morale de droit public ou un organisme de droit privé chargé de la gestion d'un service public aurait porté, dans l'exercice d'un de ses pouvoirs, une atteinte grave et manifestement illégale. Le juge des référés se prononce dans un délai de quarante-huit heures ».

Les avocates demandaient au juge de constater les violations graves des droits fondamentaux – le logement et la dignité –  et d’ordonner au préfet du Rhône de trouver à ces familles un hébergement, sous astreinte financière. Et ces deux étoiles de la défense d’ajouter – évidente vérité – qu’il existait des fonds européens affectés qui n’étaient pas utilisés, car l’Etat refuse cette politique d’intégration. Tu piges, Valls (Parti socialiste désintégré) ?  

Le préfet a répondu par une conférence de presse mercredi matin. Je vous laisse apprécier : « Il ne s'agit pas de personnes en détresse puisqu'elles sont hébergées par la paroisse. J'ai garanti que je ne les expulserai pas de la paroisse ». Ça n’a pas faire rire tout le monde...

La salle paroissiale a été libérée, car elle est affectée au service d’une école, et les familles, le prêtre et leurs amis ont campé la nuit sous les fenêtres du tribunal. « On a apporté à manger et j'ai amené mon duvet. Je ne pouvais plus matériellement les héberger et je ne voulais pas les abandonner », a expliqué le Père Matthieu Thouvenot.

roms, gochmole, Référé

Hier après-midi, le tribunal administratif a fait droit à la demande des Roms. Il a condamné l’Etat à reloger 10 des 12 familles, soit une cinquantaine de personnes, sous astreinte de 75 euros par jour de retard.

Le juge rappelle le principe issu de l’article 345-2 du Code de l’action sociale et des familles : « Il appartient aux autorités de l’Etat de mettre en œuvre le droit à l’hébergement d’urgence reconnu par la loi à toute personne sans abri, qui se trouve en situation de détresse médicale, psychique ou sociale ».

Le dossier laissait apparaître que l’Etat n’avait pas apporté la moindre réponse aux demandes d’hébergement d’urgence. Il n’a même pas été répondu au téléphone…

Le juge estime que « si le préfet fait valoir qu’en dépit des efforts accomplis par les services de l’Etat pour accroître les places disponibles dans les centres d’hébergement d’urgence (…), les capacités d’accueil en urgence sont saturées, cette circonstance ne saurait justifier qu’aucune solution ne puisse être offerte à une famille sans abri, composée d’enfants en bas âge, compte tenu des conséquences graves pour ces enfants ».

Il poursuit : « La carence de l’Etat dans son obligation d’assurer un hébergement d’urgence à des personnes sans abri est caractérisée et constitutive d’une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale des requérants ».

Ce n’est qu’une ordonnance de référé, mais les motifs sont d’une telle solidité que la jurisprudence a été faite. Bravo ! Valls ne peut démanteler que s’il offre une solution de remplacement, et l’Etat va devoir se résoudre à mettre en œuvre les politiques d’intégration prévues par l’Europe, et financées. Le discours débile sur « les Roms qui ne veulent pas s’intégrer » s’est scratché sur la loi.

C’est une nouvelle contribution des plus démunis à la construction de notre Etat de droit. Franchement, ça vaut bien une bonne fête !

roms, gochmole, Référé

La vraie vie

 


Partager cet article
Repost0
7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 04:25
Mediapart et ses chers confrères
Dimanche 7 Avril 2013 à 00:00 | Lu 15508 fois I 52 commentaire(s)


Aude Lancelin

 


Francois Mori/AP/SIPA
Francois Mori/AP/SIPA

Toujours sensible au romantisme noir des maudits, Edwy Plenel en appelle, dans son nouveau livre, le Droit de savoir (éd. Don Quichotte), paru le 14 mars, à ce que le journalisme d'enquête à la française élise enfin comme son «hymne secret» la fameuse chanson de Brassens : la Mauvaise Réputation.

Le directeur de Mediapart peut être rassuré concernant sa sulfureuse aura : ce n'est pas en accrochant à son tableau de chasse la même semaine Jérôme Cahuzac et un très remuant ex-président de la République que le site d'investigation pure player, qui vient de fêter ses 5 ans, reviendra de sitôt en grâce chez ses chers confrères.

Ainsi, jusqu'à la démission du ministre du Budget, aura-t-on entendu le chroniqueur de Canal + et de RTL Jean-Michel Aphatie sonner des mois durant l'hallali, évoquant une absence de preuves, et même un «accouchement prématuré», tandis que le lendemain encore, sur nouvelobs.com, Bruno Roger-Petit agitait la menace d'un «journalisme de bûcher».

Depuis les affaires Bettencourt, Takieddine, Tapie et Kadhafi, en passant par la chute de la maison Cahuzac, que n'a- t-on au juste entendu sur Mediapart ? Des années déjà que, dans le sillage de la Sarkozye, vent debout contre le site tout au long du précédent quinquennat, et évoquant, à la manière de Xavier Bertrand, «des méthodes fascistes», la grande majorité des autres médias reprennent du bout du clavier ses scoops quand ils ne répandent pas sur lui quantité d'ordures et décombres.

Le miracle de l'antimediapartisme, c'est en effet de mettre d'accord les pires adversaires idéologiques, de la gauche la plus mollo à la droite identitaire la plus ultra, en passant par l'inénarrable Jean-Vincent Placé. Le clairvoyant Alain Minc aura aussi beaucoup fait pour la notoriété du site, en pronostiquant sur France Info sa mort imminente dès 2008, rejoignant pour une fois les détestations du mensuel fondé par Elisabeth Lévy, Causeur, évoquant un «journalisme à l'esbroufe», et dont le maître à penser, Alain Finkielkraut, volait encore récemment au secours de Jérôme Cahuzac, comparant Mediapart à une véritable «Stasi Internet».

Plus gênants encore que ces déchaînements souvent dictés par les options idéologiques de l'équipe Plenel, les articles d'authentiques chiens de garde que l'on peut soupçonner d'avoir été directement inspirés par les communicants proches de Jérôme Cahuzac, Marion Bougeard ou Stéphane Fouks, de l'agence Havas Worldwide (ex-Euro Rscg). Le lendemain de la chute du ministre socialiste, Edwy Plenel pointait ainsi le fait qu'«une partie du monde médiatique» s'est livrée six mois durant à des «manips d'officines de communication pour essayer d'enrayer la marche de la vérité».

«Mediapart est un petit poisson face à de gros requins dans une mer polluée» déclarait il y a peu le même Plenel, à qui toutes les Cassandre prédisaient le pire après l'élection de François Hollande. Fort de ces nouvelles victoires et de ses 60 000 abonnés, le «petit poisson» a toutefois franchi la barrière de corail et il sera désormais difficile à avaler.

 

http://www.marianne.net/Mediapart-et-ses-chers-confreres_a227808.html

Partager cet article
Repost0
6 avril 2013 6 06 /04 /avril /2013 02:50

palestiniens-TB-pic.php.jpg 

 

Palestine: la colère gronde 

michelcollon.info

La tension monte en Palestine depuis le décès de Maisara Abou Hamdiya dans les geôles israéliennes. Des tirs de roquettes ont été tirés vers des territoires occupés par Israël. Il n'en fallait pas plus pour que Tel-Aviv dénonce une violation du cessez-le-feu. Nous vous proposons le témoignage d'un jeune professeur de français habitant Gaza. Il affirme qu'Israël ne respectait pas le cessez-le-feu. Une situation qui rappelle tragiquement les conditions qui avaient précédé l'opération Plomb durci fin 2008. Israël chercherait-il à provoquer les Palestiniens pour mieux les réprimer ? Quelle position adopterait l'Égypte en cas de conflit ouvert ? Amira Howeidy dresse un bilan des actions entreprises par Mohammed Morsi depuis son ascension au pouvoir. Et s'interroge sur la manière dont la direction des Frères musulmans égyptiens soutient Gaza.

Israël joue la provocation - Fares Chahine
3ème intifada: une aubaine pour poursuivre la colonisation?

Témoignage : Gaza bombardée - Vivian Petit
Quand l'occupant tire sur des manifestants ou attaque des pêcheurs, la trêve n'est pas rompue.

Egypte : les Frères musulmans ont renié leurs engagements - Amira Howeidy
"La Palestine dans son ensemble paie le prix de l’arrivée au pouvoir de la Fraternité."

 

.

 

 

Prison sans fin pour Georges Ibrahim Abdallah

http://www.france-palestine.org/Prison-sans-fin-pour-Georges

 

AFPS, vendredi 5 avril 2013

La Cour de cas­sation vient de déclarer irre­ce­vable la hui­tième demande de libé­ration condi­tion­nelle de Georges Ibrahim Abdallah incarcéré en France depuis 28 ans. Il aurait dû selon elle « avoir été préa­la­blement soumis (…) à une mesure de semi-​​liberté ou de pla­cement sous sur­veillance élec­tro­nique pendant une période d’un an au moins".


Le 21 novembre 2012, le Tri­bunal d’application des peines de Paris s’était déclaré favo­rable à sa libé­ration condi­tion­nelle mais avait ajourné sa décision finale à plu­sieurs reprises pour laisser le temps au ministère de l’Intérieur de délivrer un arrêté d’expulsion.


Cet arrêté d’expulsion n’a jamais été pris par Manuel Valls que nous avions solen­nel­lement inter­pellé à ce sujet le 26 février et dont la res­pon­sa­bilité est clai­rement établie.

Georges Ibrahim Abdallah, libé­rable depuis 1999 et victime lors de son procès d’une mani­pu­lation des ser­vices français, est à nouveau victime de la raison d’État.

Nous dénonçons là, une nou­velle fois, une inac­cep­table sou­mission aux injonc­tions américano-​​israéliennes.

 

 

4 avril 2013

Article en PDF : Enregistrer au format PDF

L’euphorie qui a éclaté dans la bande de Gaza dans les minutes qui ont suivi la démission de Hosni Moubarak le 11 février 2011, est probablement survenu juste après celle qui s’est exprimée en Égypte. Le dictateur déchu était un « atout stratégique » d’Israël, et pour de bonnes raisons. Il avait maintenu le blocus de la bande de Gaza du côté égyptien, pris parti contre le Hamas et il s’était toujours révélé un allié fiable.

 
 
Même pendant la guerre israélienne de 22 jours contre Gaza à la fin 2008, Moubarak a gardé le poste frontière de Rafah bien verrouillé, en violation de la Quatrième Convention de Genève qui oblige l’Égypte, en tant que signataire, à protéger les civils en temps de guerre et d’occupation étrangère.

Le dictateur égyptien a été chassé mais son héritage continue d’influencer les réalités sur le terrain à Gaza et sur tout ce qui concerne en général la question palestinienne. A cela, il faut ajouter que son successeur Mohammed Morsi de l’organisation des Frères musulmans, a peu fait pour prouver - à ce jour - que sa politique allait changer de cap. Bien sûr, rien n’est aussi simple que cela. Morsi a dû prendre en compte un héritage très pesant, une bureaucratie corrompue et une souveraineté assez inexistante après des décennies de soumission complète aux États-Unis.

Mais à en juger par ses discours et ses réalisations au cours de l’année écoulée, il est évident que la Fraternité musulmane - c’est-à-dire le Président et le Parti de la Justice - est trop désireuse de faire preuve de « pragmatisme » et de flexibilité face aux puissances étrangères.

Quelques Frères (musulmans) et certains de leurs sympathisants affirment que cela est nécessaire pour assurer leur ascension au pouvoir dans une période de transition fragile, et pour rassurer les sceptiques. C’est peut-être valable dans certains cas (quand l’équilibre local des pouvoirs n’est pas en leur faveur), mais cela pose de sérieuses questions sur jusqu’à quel point Morsi entrera dans les chaussures de Mubarak sous prétexte de realpolitik - et s’il ne va pas finalement se retrouver pris au piège.

Gaza comme baromètre

Gaza, qui partage une frontière de 14 kilomètres de long avec l’Égypte, est probablement l’un des meilleurs baromètres de l’indépendance de la politique étrangère du Caire - ou de son absence.

C’est là que l’Égypte est obligatoirement impliquée dans la question palestinienne, et en particulier depuis la victoire du Hamas en 2007 à Gaza et le blocus israélien - par air, mer et terre - qui a suivi. Sous les conditions d’un accord d’un an (2005-2006) aujourd’hui périmé entre Israël, l’Autorité palestinienne et l’Union européenne, seules les personnes - qui ne sont pas sur la liste noire de Tel-Aviv - sont autorisées à traverser le poste frontalier de Rafah sous contrôle égyptien, et pas les marchandises.

Les marchandises « approuvées » sont autorisées à travers le poste de Karem Abu Salem (Kerem Shalom) sous contrôle israélien. Alors que l’Égypte n’était même pas partie prenante de cet accord, elle continue à l’appliquer, sept ans après qu’il soit devenu périmé.

Dans le langage de l’accord de paix israélo-égyptien, la ville égyptienne de Rafah est dans la zone C - la zone démilitarisée de la péninsule du Sinaï, ce qui limite strictement les forces égyptiennes à une présence policière faiblement armée. C’est aussi le lieu où ont été creusés des centaines de tunnels souterrains qui relient les parties palestinienne et égyptienne de Rafah, et qui se sont multipliés depuis le siège israélien de Gaza. Ces tunnels sont une bouée de sauvetage pour la territoire assiégé.

Il n’est pas exagéré de dire que sans les tunnels, la population de 1,6 million de personnes dans Gaza souffriraient encore bien plus, non seulement parce qu’Israël autorise seulement un tiers des besoins du territoire à travers les points de passages de marchandises, mais aussi parce que la grande majorité des habitants de Gaza ne peuvent acheter les produits israéliens et dépendent des produits égyptiens meilleur marché. La résistance palestinienne s’appuie également sur ces tunnels (parmi d’autres canaux) pour obtenir les armements indispensables à sa survie.

Pour cette raison, et du fait qu’une grande partie de ce monde souterrain qui lie Gaza avec l’Égypte est hors de contrôle, les tunnels reviennent opportunément au premier plan comme une question sécuritaire et politique pour le Caire.

Depuis l’assassinat de seize gardes-frontières égyptiens en août dernier à Rafah par des assaillants encore inconnus, les militaires ont riposté en lançant « l’opération Aigle 2 » pour purger le Sinaï des « éléments criminels ». Aucun de ceux-ci n’a été identifié, mais les médias, typiquement comme dans l’ère Mubarak, ont été prompts à accuser les Palestiniens. Après avoir bombardé des zones surtout désertiques dans le nord-Sinaï, l’armée a entrepris de démolir des dizaines de tunnels et d’arrêter des « suspects ».

Changements au poste-frontière de Rafah

C’était la première fois que les tunnels étaient visés depuis que Morsi est au pouvoir. Mais l’impact des démolitions ne fut pas définitif et la politique changea de façon importante lorsque, après que Morsi ait chassé de leurs poste le gratin des militaires, le poste-frontière de Rafah a été ouvert pour la première fois sur une base quotidienne depuis qu’existe le blocus israélien.

Tandis que cette décision était attribuée à l’influence de Morsi, les responsables du Hamas déclarèrent que depuis l’éviction de Mubarak et la reprise en main des militaires, le nombre de Palestiniens autorisés à traverser - les jours où la frontière était ouverte - avait augmenté approximativement de 350 ou 450 à près de 1000, un signe tangible que les généraux étaient légèrement plus souples que Mubarak sur cette question.

De plus, la hiérarchie militaire avait donné à Mousa Abu Marzook, suppléant au bureau politique du Hamas (précédemment basé à Damas, comme d’autres organisations de la résistance en exil) l’autorisation d’habiter le Caire, ce qui aurait été impensable avant la révolution.

La différence depuis que Morsi a pris les fonctions de Président, a été l’ouverture quotidienne du passage frontalier, ce qui, tous comptes faits, représente une avancée importante et n’a plus qu’un lointain rapport avec les fermetures longues de plusieurs semaines qui se produisaient régulièrement sous l’ère Mubarak. Non seulement l’Égypte comme le reste du monde, devenait accessible aux Gazouis, mais les délégations d’organisations de solidarité avec la Palestine venues de partout dans le monde et des représentants de haut niveau de différents États, avaient pu visiter le territoire assiégé régulièrement - beaucoup pour la première fois et au mépris du siège - et avaient finalement reconnu de fait la légitimité du Hamas. Ce n’était pas ce qu’imaginait Israël quand il décréta son blocus.


Les changements à la frontière sont l’un des quelques moyens d’analyser la façon dont l’Égypte, sous la présidence de la Fraternité, gère le dossier palestinien. Il y a une différence dans le modus operandi, mais les résultats montrent bien qu’il n’y a pas eu changement radical. Au lieu d’être simplement traitée comme les autres passages frontières en Égypte, Rafah est toujours l’otage des calculs et des engagements de l’ère Mubarak à l’égard d’Israël. Ce passage peut être ouvert tous les jours, mais pour se conformer aux exigences d’Israël, l’Égypte ne permettra pas même à un sac de ciment de passer, redirigeant les marchandises sur Karem Abu Salem qui est sous contrôle israélien.

Dans la continuité de Mubarak, les relations entre l’Égypte et Gaza et le dossier palestinien sont encore commandés par les services égyptiens du renseignement, qui ont également leur mot à dire sur la stratégie des militaires dans le Sinaï et à Rafah. La gestion du passage de Rafah est complètement sous le contrôle et la gestion de ces services, avec leur mentalité et leurs calculs. Bien que Morsi soit maintenu au courant, il est peu probable que ses vues – au cas où elles soient différentes – seront respectées.

Mais Gehad El-Haddad, porte-parole des Frères musulmans, m’a affirmé il y a deux semaines que les services de renseignement égyptiens sont « entièrement sous le commandement » du président, et exécutent ses ordres. Et par conséquent, Morsi « est responsable de ce qui se passe sur le terrain à Rafah ».

Inonder les tunnels de Gaza avec des eaux des égouts...

Le mois dernier, « l’opération Aigle 2 » a relancé les démolitions de tunnels par la force, beaucoup d’entre eux se retrouvant inondés avec des eaux usées [technique mise au point récemment par les Israéliens jamais en mal de sadisme - NdT]. Plus de 400 tunnels ont été détruits jusqu’à présent, selon des sources militaires citées par les médias locaux. Personne ne dira jusqu’à quel point l’armée va aller, mais étant donné les démolitions précédentes de tunnels sous Mubarak, l’opération doit être bien calculée pour laisser en service suffisamment de tunnels de contrebande pour répondre au minimum des besoins dans Gaza.

Cette évolution est décevante pour les dirigeants du Hamas qui, en raison de leur situation délicate, n’oseront pas trop bruyamment critiquer l’Égypte ou Morsi. Moussa Abou Marzouk ne va pas plus loin que de me dire, la semaine dernière : « Nous ne voulons pas de tunnels par principe. Ce que nous voulons, c’est que les marchandises vers Gaza puissent passer par le poste frontière de Rafah, ce qui n’est pas le cas. »

La seule exception, sans surprise, c’est les matériaux de construction venant du Qatar qui sont autorisés à passer par Rafah pour des projets de reconstruction valant plusieurs millions de dollars, et promis par l’émir Hamad bin Khalifa de l’État du Golfe lors de sa visite dans le territoire assiégé en octobre dernier. C’ette première visite d’un chef d’État - dans ce cas le Qatar - à Gaza, nous révèle plus de choses sur l’Égypte post-révolutionnaire dirigée par un président de la Fraternité, qu’elle ne le fait à propos de Doha. Le Qatar consolide son rôle régional déjà totalement démesuré, tandis que l’Égypte en est encore à marcher prudemment dans les limites imposées par trois décennies de pouvoir de Mubarak.

El-Haddad, le porte-parole de la Fraternité, appelle cela la responsabilité de passer de la banquette arrière de la voiture au siège du conducteur : « Quand vous prenez le pouvoir, un grand nombre de calculs se font jour. » Et c’est ainsi que l’accord de paix de Camp David avec Israël que les Frères rejetaient systématiquement et jusque dans leur plateforme électorale de 2010 (qui exige en vertu du chapitre quatre, l’annulation de « tous » les accords de normalisation avec Israël et le soutien à la résistance palestinienne) ne sera pas rompu, ni même modifié (version arabe).

C’est la même déclaration que celle qui avait été faite par le porte-parole présidentiel l’année dernière. Maintenant, selon la formule employée par El-Haddad, Camp David « sert » les intérêts de l’Égypte. Dans la même veine, parlant à l’agence Reuters, Essam El-Haddad - conseiller de Morsi pour les relations étrangères - justifiait l’inondation des tunnels par la nécessité d’arrêter la contrebande d’armes.

Sur la question palestinienne, la Fraternité a retourné sa veste

Ce discours « post-révolution » est compatible avec de nouvelles positions de la Fraternité, c’est-à-dire de son parti de la Justice et de la Liberté et de Morsi lui-même. Il est vrai que la question palestinienne était au cœur de l’existence de l’organisation depuis ses débuts (ses volontaires ont résisté aux gangs sionistes en Palestine dès 1947) et toutes ces décennies. Mais il est juste de dire que le profil de la direction de la Fraternité - une combinaison d’aisance économique et de pouvoir - durant la dernière décennie, est un phénomène assez nouveau dans l’histoire de l’organisation.

Leurs calculs et leurs priorités politiques sont le résultat de leurs expériences sous le régime de Mubarak et devraient être évalués dans ce contexte. En revanche, la base de l’organisation et ses partisans viennent des classes moyennes et les plus pauvres, et ne sont pas nécessairement disposées à accepter ce niveau de pragmatisme sur une question aussi centrale que la question palestinienne.

Cette politique a été partiellement mise à l’épreuve quand Israël a lancé sa courte guerre contre Gaza le 14 novembre 2012. Morsi a d’abord répliqué en rappelant le même jour l’ambassadeur d’Égypte en Israël. Puis face à la pression grandissante du public, il a envoyé à Gaza son Premier ministre dans une visite sans précédent, avec une délégation de haut niveau, à peine 48 heures plus tard avec le message que l’Égypte officielle se tenait aux côtés de Gaza.

Par rapport au rôle de complice joué par le Caire lors de la guerre contre Gaza fin 2008, cette évolution ne peut pas être niée. Il faut relever aussi l’implication directe du Hamas et des dirigeants du Djihad islamique dans les discussions de cessez-le-feu avec Morsi. L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a été la grande absente de la scène.

Morsi a voulu faire comprendre à Israël que « l’Égypte d’aujourd’hui est différente de celle d’hier. » Le fait qu’en période pré-électorale, Israël ne voulait pas d’une trop longue guerre ou de missiles à longue portée tirés de Gaza et tombant sur Tel Aviv et Jérusalem, a pu jouer en faveur de Morsi et a augmenté sa popularité.

L’effet de cette guerre a depuis disparu et a été éclipsé par les violentes démolitions de tunnels et plus récemment par l’intense campagne anti-palestinienne - en particulier anti-Hamas - qui fait rage en Égypte depuis la semaine dernière.

Au premier abord, cela peut sembler comme une continuation de la diabolisation qui prévalait depuis la prise du pouvoir par le Hamas, durant l’ère Mubarak à l’égard des Palestiniens dans la bande de Gaza. Alors que des directives étaient publiées par les militaires pour interdire à la presse de rapporter les nombreuses fois où des soldats israéliens à la gâchette facile assassinaient des gardes-frontières égyptiens, prétendument par erreur, les médias se sont emparés de toutes les occasions pour faire entrer dans la tête de l’opinion que le Sinaï était ce que voulait le Hamas comme État de rechange.

Aujourd’hui la plupart des médias en Égypte citent « des sources militaires » anonymes accusant le Hamas d’être à l’origine de l’assassinat des 16 gardes-frontière égyptiens en août dernier.

Des allégations sur une saisie dans un des tunnels, de rouleaux du tissu employé pour fabriquer des uniformes militaires, sont présentées comme une preuve de la participation du Hamas ou « d’éléments » de Gaza dans des activités menaçant la sécurité nationale.

Le manque de preuves pour étayer ces allégations et le silence assourdissant des forces armées, suggèrent une stratégie délibérée pour monter l’opinion contre le Hamas, Gaza et les tunnels, tout en liant leurs prétendus méfaits à Morsi et à son organisation de la Fraternité, laquelle a contribué à la fondation du Hamas en 1987. En d’autres termes, le laxisme de Morsi envers ses amis du Hamas aurait compromis la sécurité nationale de l’Égypte.

C’est une situation qui n’a pas de sens : le Hamas, Gaza et peut-être la cause de la Palestine dans son ensemble paient le prix de l’arrivée au pouvoir de la Fraternité, alors même que cette organisation a renié ses précédentes positions sur la question au nom du « pragmatisme. »

Il est tentant d’imaginer que Morsi et la Fraternité appliquent une stratégie progressive et par petites touches, qui mènera par la suite à des positions plus audacieuses. Mais cela dépendrait de la garantie, contre toute attente, que Morsi finisse au moins son mandat de quatre ans et que la Fraternité passe d’une mentalité réformiste conservatrice à une attitude révolutionnaire sur cette question en particulier. Ces deux improbabilités sont fortes, et comme pour le Hamas, l’arrivée de la Fraternité musulmane au pouvoir remet en cause sa raison d’être.
 
 
Partager cet article
Repost0
5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 18:18
Dossier: Statut du Kosovo
Le premier ministre serbe Ivica Dacic
09:40 05/04/2013
BELGRADE, 5 avril - RIA Novosti

L'ensemble des pays occidentaux ont retiré tout soutien à la Serbie dans ses négociations avec les autorités albanaises du Kosovo, a déclaré le premier ministre serbe Ivica Dacic dans une interview au journal Večernje novosti.

"La situation est très grave. On se noie dans les sables mouvants (...). Nous pouvons présenter nos meilleurs arguments, l'Occident ne les écoute pas. Ainsi, le peuple serbe se retrouve devant un dilemme: faut-il ou non progresser vers l'adhésion à l'UE? D'autre part, nous n'avons pas d'alternative", a indiqué le chef du gouvernement serbe.

Le dernier round des négociations serbo-kosovares s'est déroulé le 2 avril à Bruxelles avec la médiation de l'Union européenne, sans déboucher sur le moindre résultat. Belgrade cherche à assurer l'autonomie la plus large possible aux municipalités serbes au Kosovo, tandis que Pristina estime que cela irait à l'encontre de la constitution de la république autoproclamée.

La Serbie a accepté de négocier avec le Kosovo sous la pression de Bruxelles en vue d'un rapprochement avec l'UE. La normalisation des rapports avec Pristina a été posée à Belgrade comme condition sine qua non du lancement de négociations sur l'adhésion de la Serbie à l'Union européenne.

A l'heure actuelle, 22 des 27 pays membres de l'UE ont reconnu l'indépendance du Kosovo.

Selon M.Dacic, la Serbie devra se prononcer sur les propositions de Pristina concernant les municipalités serbes mardi prochain. Le refus de Belgrade pourrait pousser les Albanais du Kosovo à "intégrer" les zones serbes par la force, ce qui serait susceptible de déstabiliser la région, prévient le premier ministre.

 

http://fr.rian.ru/world/20130405/197995272.html

 

Signalé par Alexandre LATSA

Partager cet article
Repost0
5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 00:12

 

Lundi 1 avril 2013

 

assange_vs_zuckerberg-9ce04.jpg

 

C'était pour rire.

Allez maintenant, place aux choses sérieuses :

POUR UN DROIT À UNE INFORMATION PLURALISTE

Par le Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP).

Le 22 février 2013.

Résumé

Le contenu du programme du Conseil national de la Résistance n’a pas pris une ride quand il se fixe pour objectif, entre autre, « la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères ». En effet la presse, avant la guerre, notamment au moment du Front populaire, puis pendant l’Occupation, était totalement corrompue par des décennies de compromissions. Elle avait fait la démonstration de la servilité de ses propriétaires et d’une grande partie des journalistes. Certains titres de presse étaient devenus les organes de propagande de l’Allemagne nazie et du régime de Vichy. Aujourd’hui, sous des formes différentes, la presse est tout aussi servile, dans des proportions gigantesques, vis-à-vis des classes dirigeantes dont elle est l’agent. D’ailleurs il vaut mieux utiliser l’expression « les médias  », c’est-à-dire un ensemble de moyens de communication infiniment plus vaste que la seule presse écrite – qui en fait partie – et dans lequel se placent principalement les télévisions, les radios et Internet. Les grands médias sont un instrument d’asservissement au néolibéralisme, chargé de mener la guerre idéologique. C’est pourquoi le droit à une information pluraliste et à la diversité culturelle devient un droit de l’Homme au sens plein du terme.

Sommaire

I.- L’AVILISSEMENT DE LA PRESSE AVANT-GUERRE ET PENDANT L’OCCUPATION A RENDU NÉCESSAIRE LA CONSTRUCTION, A LA LIBÉRATION, D’UN SYSTÈME ENTIÈREMENT NOUVEAU POUR ASSURER LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

A.- Avant-guerre : « La presse pourrie au service du capital »
1.- L’Ami du peuple
2.- Paris-Soir
3.- Le Matin
4.- Le Temps

B.- La presse aux avant-postes de la collaboration
1.- L’antisémitisme
2.- Les compromissions de l’édition
C.- A la Libération, construction d’un système entièrement nouveau pour assurer la liberté de la presse
1.- A la Libération, prise d’assaut des journaux collaborationnistes
2.- Les ordonnances de 1944 établissent la liberté de la presse
3.- La loi Bichet conforte en 1947 la liberté de la presse

II.- LES GRANDS MEDIAS D’AUJOURD’HUI : INSTRUMENTS DE LA GUERRE IDÉOLOGIQUE

A.- Empêcher le pluralisme, favoriser la pensée unique
B.- L’action des grands médias pour fabriquer l’ « homme de marché »

Le contenu du programme du Conseil national de la Résistance (PCNR) n’a pas pris une seule ride quand il se fixe pour objectif « la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères ». Il faut, certes, replacer les éléments de ce programme dans le contexte et rappeler que ce programme avait tiré les leçons des périodes d’avant-guerre et de l’Occupation. La presse, avant la guerre, notamment au moment du Front populaire, puis pendant l’Occupation, totalement corrompue par des décennies de compromissions, avait fait la démonstration de la servilité de ses propriétaires et d’une grande partie des journalistes.

Certains titres de presse, en effet, avant la guerre et pendant l’Occupation, étaient devenus les organes de propagande de l’Allemagne nazie et du régime de Vichy, d’où le besoin d’assurer l’indépendance de la presse, notamment vis-à-vis des « influences étrangères », mais aussi vis-à-vis de l’État. Aujourd’hui, au lieu de parler de la « presse » comme le fait le PCNR, on utilisera l’expression « les médias », c’est-à-dire un ensemble de moyens de communication infiniment plus vaste que la seule presse écrite – qui en fait partie – et dans lequel se placent principalement les télévisions, les radios et Internet. Ce secteur est évidemment traversé par des échanges économiques internationaux portant sur le capital, la fabrication des programmes, les satellites, la publicité… Mais la législation, les langues et les cultures diverses lui donnent une physionomie essentiellement nationale. L’échelon national est donc le seul où peut se réguler la concentration des médias, en vue de préserver le pluralisme et la diversité culturelle. Ceci n’empêche pas, évidemment, de prendre des décisions au niveau international si la possibilité se présente.

Les périodes noires de l’avant-guerre et de l’Occupation, où une grande partie de la presse s’est avilie, a nécessité de refonder entièrement le système à la Libération. Celui-ci n’a pu empêcher, cependant, que de grands médias se reconstituent et se concentrent, devenant aujourd’hui un instrument d’asservissement au néolibéralisme, chargé de mener la guerre idéologique. C’est pourquoi le droit à une information pluraliste et à la diversité culturelle devient un droit de l’Homme au sens plein du terme.

I.- L’AVILISSEMENT DE LA PRESSE AVANT-GUERRE ET PENDANT L’OCCUPATION A RENDU NÉCESSAIRE LA CONSTRUCTION, A LA LIBÉRATION, D’UN SYSTÈME ENTIÈREMENT NOUVEAU POUR ASSURER LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

En 1935, traduisant le dégout croissant que suscitait la presse et décrivant sa réalité économique et politique, l’écrivain Pierre Daix publiait un ouvrage intitulé La presse pourrie aux ordres du capital. La presse, en effet, dans une très large mesure, s’est compromise avant la guerre – notamment pendant le Front populaire – et pendant l’Occupation. C’est pourquoi, à la Libération, les résistants ont pris d’assaut les journaux collaborationnistes et s’en sont emparés, et que les « ordonnances de 1944 » puis la loi Bichet en 1947 ont établis les conditions de la liberté de la presse.

A.- Avant-guerre : « La presse pourrie au service du capital  »

Quatre exemples peuvent illustrer le titre de l’ouvrage de Pierre Daix, ceux de L’Ami du peuple, Paris-Soir, Le Matin, et Le Temps.

1.- L’Ami du peuple

Destiné aux classes populaires, il est lancé en 1928 par le parfumeur milliardaire d’extrême droite François Coty (1874-1934). Il reprend le nom du journal révolutionnaire fondé par Jean-Paul Marat en 1789. A la veille de la guerre de 1914, les Parfums Coty sont n° 1 dans le monde, avec des succursales à Moscou, New York, Londres et Buenos Aires (la société des Parfums Coty existe d’ailleurs toujours aujourd’hui, et détient des marques comme Jennifer Lopez, Céline Dion, les parfums Adidas, Rimmel, Lancaster…).

François Coty se lance en politique dans les années 20. Viscéralement anti-communiste, il admire le fascisme italien qu’il veut contribuer à acclimater en France. En février 1922, il prend le contrôle du Figaro. En 1927, il soutient la création de l’organisation fasciste des Croix de Feu par le Comte Maurice d’Hartois, qui s’installent au départ dans les locaux du Figaro. En 1933, il fonde son propre mouvement - Solidarité française - qui rassemble près de 10 000 adhérents et qui participe aux émeutes fascistes du 6 février 1934 à Paris.

À sa mort, son ex-femme, Yvonne Cotnaréanu, devient la première actionnaire du Figaro. Elle cède la moitié de ses actions, en 1950, à un groupe constitué autour de Jean Prouvost. En 1964, elle vend l’autre moitié au groupe Prouvost-Béghin.

2.- Paris-Soir

Il appartient depuis 1930 à Jean Prouvost (1885-1978), le même homme que celui de L’Ami du peuple…). Il tire à 2 millions d’exemplaires en 1940, et devient le plus grand journal français, dépassant largement Le Petit Parisien.

Jean Prouvost avait repris l’entreprise familiale (Peignages Amédée Prouvost) et créé ensuite l’entreprise de filature La Lainière de Roubaix, qui devient le n° 1 de l’industrie textile européenne. À la veille de la guerre, Jean Prouvost possède aussi un magazine féminin, Marie-Claire, fondé en 1937, et un hebdomadaire illustré, Match. Ces deux publications tirent chacune à plus de 1 million d’exemplaires et réalisent, dans le monde des périodiques, une révolution comparable à celle de Paris-Soir dans le monde des quotidiens.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Jean Prouvost devient, le 19 juin 1940, haut-commissaire à l’Information dans le gouvernement Pétain. Â la Libération, il est frappé d’ « indignité nationale », mais la Haute Cour de justice lui accorde un non-lieu en 1947.

Après cette date, Jean Prouvost entreprend la reconstruction de son empire démantelé à la Libération (Paris-Soir, devenu France-Soir, ne lui appartient plus). Match renaît sous le nom de Paris-Match et Marie-Claire reparaît en 1954. En 1950, le groupe Prouvost-Béghin rachète la moitié des actions du Figaro. En 1960, Jean Prouvost achète Télé 60 dont il fait Télé 7 jours, journal de télévision qui connaît un énorme succès (3 millions d’exemplaires en 1978). En 1966, Jean Prouvost entre dans le capital de Radio-Télé-Luxembourg. En juillet 1975, Le Figaro est vendu à Robert Hersant, tandis qu’en juin 1976, Télé 7 jours et Paris-Match passent au groupe Hachette.

3.- Le Matin

Tiré à 300 000 exemplaires, il est dirigé par Maurice Bunau-Varilla (1856-1944). Ce dernier met le journal à la disposition de l’occupant allemand et adopte une ligne pro-nazi. Porté par une publicité efficace, Le Matin avait atteint plus d’un million d’exemplaires vers 1914 et était l’un des quatre plus grands quotidiens français d’avant-guerre

4.- Le Temps

Quant au journal Le Temps (l’équivalent du Monde à l’époque), il est contrôlé depuis 1929 par le Comité des forges et le Comité des houillères (équivalents d’organisations patronales comme l’Union des industries et métiers de la métallurgie – UIMM - d’aujourd’hui). Ce quotidien du soir, fondé en 1861, est accusé de recevoir des fonds secrets du ministère de l’Intérieur et d’exprimer les vues du ministère français des Affaires étrangères. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, Le Temps est à la fois l’organe du patronat et celui du Quai d’Orsay. Sous l’Occupation, il se saborde le 26 novembre 1942, deux jours après Le Figaro. Symbole trop voyant des « deux cents familles », de la IIIe République et de la capitulation de Munich, il n’est pas autorisé à reparaître à la Libération.

À la lecture de l’histoire de ces quatre journaux, représentatifs de la presse dans son ensemble, on comprend pourquoi une très grande majorité de la presse française s’oppose au Front populaire : L’Action française, L’Ami du Peuple, Le Jour, Candide, Gringoire, Je suis partout… (pour l’extrême droite) ; L’Écho de Paris, Paris-Soir, Le Matin, Le Temps… (pour la droite). Elle trouvera dans la situation économique du pays le prétexte pour se déchainer contre le Front populaire. La politique économique du Front populaire, en effet, ne parvient pas à relancer suffisamment la production et la consommation, ni à réduire le chômage. Très vite, la hausse des prix annule celle des salaires décidée par les accords Matignon. C’est une des causes de la chute du Front populaire, d’autant qu’une très grande partie de la presse allait se déchainer contre lui.

Par exemple, une campagne odieusement diffamatoire conduit Roger Salengro, ministre SFIO du Front populaire, à se suicider en novembre 1936. Il est accusé à tort de traîtrise durant la Première Guerre mondiale. Une autre campagne porte sur la « terreur rouge » en Espagne, et une autre tente de présenter, aux yeux des paysans, l’Office du blé que vient de créer le gouvernement, comme un premier pas vers la collectivisation. Convaincu que la presse fait obstacle à tout changement social, le gouvernement de Front populaire tente une réforme de la presse contre les « trusts de la presse » et les « monopoles privés de la publicité commerciale ».

Le Parti communiste français propose la nationalisation des Messageries Hachette qui détiennent le monopole de la diffusion des journaux. Le rédacteur en chef de L’Humanité, Paul Vaillant-Couturier, dénonce la « presse qui ment, la presse qui tue  », dominée par des «  trusts de journaux, journaux des trusts  ».

Léon Blum, pour la SFIO, de son côté, avait exposé (en 1928) son programme pour un service public de l’information généraliste : « Les journaux seraient publiés par les soins et sous la responsabilité des partis politiques. Il suffirait qu’un parti fût représenté au Parlement pour participer de droit au service. Le service public fournirait les locaux, le matériel d’impression, des budgets de rédaction équivalents. Il centraliserait la publicité commerciale et la perception de toutes autres recettes de publicité. Toute intrusion d’intérêts quelconques dans la rédaction serait frappée des mêmes peines que le trafic d’influence et la corruption de fonctionnaires. Le service assurerait également le transport, la distribution, la vente au détail des journaux. Bref, le handicap entre les journaux n’aurait d’autres éléments que la qualité de la rédaction, l’originalité de la présentation, et surtout la force de rayonnement du parti auquel il se rattache ». Quant à l’information télégraphique, Léon Blum voulait la placer sous le contrôle d’une organisation internationale dépendant de la Société des Nations. Ce service public serait géré par un office regroupant les représentants des journalistes, des ouvriers du Livre, de l’État et des partis, ainsi que diverses personnalités des lettres et de l’enseignement.

Pourtant, le projet de loi déposé le 26 novembre 1936 par le gouvernement de Front populaire ne prévoit pas de nationalisations : il comprend des dispositions répressives contre la diffamation et les « fausses nouvelles », ainsi que des mesures générales contre la vénalité de la presse (interdiction de distribuer des fonds secrets, obligation faite à certains périodiques d’adopter un statut de société anonyme afin de permettre de contrôler la nature de leurs ressources…), mais l’essentiel a été oublié. Paul Vaillant-Couturier déplore le silence du projet sur la question des ressources publicitaires et de la lutte antitrust. Le Sénat rejette le projet qui ne fait même pas l’objet d’une seconde lecture à son retour devant la Chambre, en janvier 1938, et finit par être enterré.

Résultat : « L’épuration de la presse » n’est pas réalisée par le Front populaire. La suite est connue : nombre de ceux qui hurlaient à la dictature de la faucille et du marteau dans leurs éditoriaux de 1936 applaudiront les défilés de croix gammées à Paris à partir de 1940. La presse corrompue deviendra collaboratrice…

B.- La presse aux avant-postes de la collaboration

La presse française sous l’Occupation soutient très majoritairement la politique collaborationniste et antisémite de Pétain. Elle est aux mains des Allemands, qui financent certaines publications, notamment (mais pas uniquement) à travers les Éditions Le Pont. Plusieurs dizaines d’écrivains ou journalistes de renom sont des collaborateurs, parfois même rémunérés par la « Propaganda Staffel » allemande. Hormis la presse clandestine de la Résistance, deux cas peuvent être distingués : en zone Nord et en zone Sud.

La presse de la zone Nord a le « choix » entre collaborer avec l’occupant ou se saborder, cette dernière solution étant choisie par 60 % des journaux, dont L’Intransigeant, L’Aube, L’Époque, L’Ordre, Le Populaire... La presse qui demeure passe totalement sous contrôle Allemand.

Dans la presse parisienne, l’Occupant n’autorise que 40 titres (350 avant-guerre). La principale agence d’informations est allemande, et le trust allemand Hibbelen contrôle 40 % des journaux parisiens en 1942 (Le Petit Parisien, La Gerbe, Je suis partout...). La plupart des titres sont nettement engagés aux côtés des Nazis et du régime de Vichy, comme les organes des partis collaborateurs : L’œuvre de Déat, Le cri du peuple de Doriot... Les Allemands contrôlent aussi le nouveau moyen de propagande privilégié que constitue la radio (en 1940, 5 millions de récepteurs). Dès le début de l’Occupation, ils créent Radio-Paris dont le rôle s’affirme à mesure que s’intensifie « la guerre des ondes » avec la BBC.

Il y a ensuite la presse collaborationniste du gouvernement de Pétain dans la zone Sud, qui est totalement soumise au contrôle de Vichy, et collabore ouvertement avec les Nazis : Le Matin, Paris-Soir ou Le Petit Parisien (qui acclamait Pétain)… Cette presse est animée par un journalisme particulièrement servile. Les journaux reçoivent ainsi des « consignes » et des « notes d’orientation ». Un bon exemple de cette propagande officielle est fourni par la consigne du début de 1941 concernant les déplacements du maréchal Pétain en province : « On doit éviter d’employer, pour désigner le chef de l’Etat, l’expression de ‘‘vieillard’’, même précédée d’une épithète bienveillante comme ‘‘l’illustre’’ ou ‘‘le valeureux’’. On ne doit user que le moins possible aussi de termes qui rappellent son passé militaire, tels que ‘‘l’illustre guerrier’’, ‘‘le valeureux soldat’’. Il y a cependant des circonstances pour lesquelles on peut les employer de même que celle-ci : ‘‘le vainqueur de Verdun’’. Il convient en revanche, de faire ressortir tout ce qui montre la vigueur physique et morale du Maréchal, la bienveillance naturelle de son caractère, sa lucidité, l’intérêt qu’il porte à tous les problèmes… Il n’est pas nécessaire de décrire ces qualités, mais il y a lieu de les montrer en action en faisant parler les faits, comme incidemment. Exemples :

le Maréchal s’avance d’un pas alerte et rapide… ;

il prend le plus vif intérêt aux explications qui lui sont données ;

il accueille avec sollicitude les délégations »…

Cette situation fait dire à Léon Blum, en 1941 depuis sa prison : « On ne peut pas évoquer sans honte le tableau de la grande presse en France pendant ces vingt dernières années, et l’on ne saurait disconvenir sans mauvaise foi que sa vénalité presque générale, traduite à la fois par une déchéance morale et par une déchéance technique, n’ait été un foyer d’infection pour le pays tout entier. »

1.- L’antisémitisme

L’antisémitisme, en effet, est comme une seconde nature pour cette presse. A Paris, la presse est libérée de toute contrainte morale à partir du 27 août 1940 par l’abrogation du décret-loi Marchandeau. Ce dernier, du 21 avril 1939, réprimait la diffamation commise par voie de presse envers « un groupe de personnes appartenant par leur origine à une race ou à une religion déterminée » dans le but « d’exciter à la haine entre les citoyens ou les habitants ». Dès l’abrogation de ce décret-loi, des torrents de haine antisémite vont se déverser avec une violence que l’on a peine à imaginer aujourd’hui : « Mort au juif ! Mort à la vilenie, à la duplicité, à la ruse juive ! Mort à l’argument juif ! Mort à l’usure juive ! Mort à la démagogie juive ! Mort à tout ce qui est faux, laid, sale, répugnant, négroïde, métissé, juif ! C’est le dernier recours des hommes blancs traqués, volés, dépouillés, assassinés par les sémites, et qui retrouvent la force de se dégager de l’abominable étreinte… Mort ! Mort au juif ! Oui. Répétons. Répétons-le ! Mort ! M.O.R.T. AU JUIF !  » (Le Matin, 9 avril 1942).

De son côté, le journal Le Pilori écrit par exemple en 1941 : « le Juif n’est pas un homme, c’est une bête puante : on se débarrasse des poux, on se défend contre le mal, donc contre les Juifs ». Le journal tient des propos infamants sur les médecins juifs et appelle à un mouvement de boycottage contre eux en livrant à chacune de ses parutions une liste nominative : « Tzanck est un être immonde, un juif de la plus basse et dégoutante espèce, un porc enragé, une bave ». Les Juifs sont accusés de tous les maux et de toutes les manipulations avec une paranoïa qui relève du délire : ce sont des « Anglais », des « Américains », des « communistes », des « capitalistes  », des « résistants  », des « gaullistes  »…

2.- Les compromissions de l’édition

Il convient également d’évoquer le domaine de l’édition. Dès la défaite, deux maisons d’édition sont immédiatement fermées à cause de leurs publications antinazies de la période d’avant-guerre : les Éditions Denoël et les Éditions Sorlot. Celles qui ont des patrons juifs sont rapidement fermées, comme Calmann-Lévy et Ferenczi, toutes les deux « aryanisées » et réapparues sous les noms respectifs des « Éditions Balzac » et des « Éditions du Livre moderne », collaborationnistes et sous emprise allemande. Un « bureau » est mis en place sous la direction de la « Propaganda-Abteilung », qui s’occupe notamment de l’édition (le « Gruppe Schrifttum »). Il établit une liste de 143 textes non désirables. Lors d’un raid effectué dans les librairies de Paris le 27 août 1940, plus de 20 000 ouvrages sont confisqués. Une liste d’interdiction de certains livres scolaires est établie le 30 juillet 1940. Lors d’un autre raid, le 23 septembre 1940, au cours duquel 70 éditeurs sont visités, 713 382 livres sont saisis, 11 maisons d’édition sont fermées.

Les éditeurs, notamment pour des raisons « économiques  », désirent un retour à l’état « normal  », et se déclarent prêts à « négocier  » avec l’Occupant pour débloquer la situation. Bernard Grasset prend l’initiative pour négocier les conditions d’une reprise de l’activité éditoriale. Le résultat est la « convention d’auto-censure  », signée par le président du syndicat des éditeurs (René Philippon), et selon laquelle les éditeurs sont « libres  » de publier ce qu’ils veulent, à condition de ne rien publier qui puisse nuire aux intérêts allemands. Cette convention fonctionne jusqu’en avril 1942 et permet aux éditeurs de poursuivre leur activité à peu près normalement. Elle permet aussi aux autorités allemandes de rejeter la responsabilité de la censure sur les éditeurs et de déclarer que se sont les éditeurs eux-mêmes qui ont « assaini » la littérature.

Une nouvelle liste est établie, la liste « Otto », du nom de l’ambassadeur Otto Abetz, qui comprend 1 060 ouvrages « antiallemands  » ou « subversifs  ». C’est le chef du service des librairies à Hachette, Henri Filipacchi, qui a établi la première liste « Otto » après une enquête chez les éditeurs…

C.- A la Libération, construction d’un système entièrement nouveau pour assurer la liberté de la presse

La fin de la guerre est marquée par la prise d’assaut des journaux collaborationnistes, les « ordonnances de 1944  » et la loi Bichet en 1947.

1.- A la Libération, prise d’assaut des journaux collaborationnistes

La presse clandestine de la Résistance sort de l’ombre en août 1944 lors de la Libération de Paris. La capitale est alors le théâtre d’affrontements quand les journaux de la Résistance commencent à y paraître au grand jour, dès le 21 août, mais surtout à partir du 22, après qu’ils aient investi les salles de rédaction et les imprimeries de la presse de la collaboration, abandonnées depuis le 17 août avec leurs stocks de papier journal.

Le vendredi 18 août 1944, la presse collaborationniste cesse de paraître, comme la Radio Nationale qui a interrompu ses émissions la veille. Les journaux collaborationnistes La Gerbe (rue des Pyramides) ; Je suis partout (rue de Rivoli) ; L’Intransigeant (rue Réaumur), sont occupés par des résistants. Les chefs FFI s’adressent à la population par voie d’affiches placardées sur les murs ou par tracts distribués dans la rue.  

Le 20 août, à 8 heures du matin, un petit groupe de résistants, journalistes (essentiellement d’anciens rédacteurs d’Havas) et universitaires, fait irruption, place de la Bourse, dans les locaux des bureaux de l’ancienne agence Havas, devenue sous Vichy l’Office français d’information (OFI), le neutralise, et donne naissance à l’Agence France presse (AFP). Par téléphone, des contacts sont pris avec les équipes des journaux clandestins qui s’apprêtent à paraître au grand jour. À 11h30, la première dépêche AFP sort de la salle des ronéos. Jusqu’à la fin des combats dans Paris, les dépêches sont tirées sur des ronéos rudimentaires et distribuées par des cyclistes aux journaux et au poste de commandement de la Résistance.

Les rédacteurs des journaux de la Résistance occupent les locaux d’autres journaux de la collaboration. Ce Soir, Le Front National pour la Lutte, La Libération et l’Indépendance de la France se partagent l’immeuble de Paris-Soir (rue du Louvre) ; Combat, Franc-Tireur, Défense de la France (rebaptisé France-Soir en novembre 1944), celui de L’Intransigeant (rue Réaumur), journal qui s’était sabordé en 1940 et dont les locaux avaient été occupés par le journal allemand Parizer Zeitung. Le Populaire s’installe dans l’immeuble du Matin (angle du boulevard Poissonnière et de la rue du Faubourg-Poissonnière) ; L’Humanité et Le Parisien Libéré (qui deviendra Le Parisien en 1986) remplacent Le Petit Parisien (rue d’Enghien) ; L’Aube, sabordée en juin 1940, s’installe chez le journal collaborationniste Aujourd’hui. Dans la nuit, le central de radio-diffusion, rue de Grenelle, est occupé. Les émissions radio clandestines sont alors diffusées, notamment l’appel aux armes.

Lundi 21 août 1944, la « guerre des toits » débute entre les insurgés et les Allemands. Dans l’après-midi, l’Humanité et les journaux de la Résistance paraissent au grand jour après s’être emparés, la veille, des sièges et du matériel des journaux de la collaboration. À 19h30, Rol-Tanguy, commandant des FFI, fait afficher l’ordre de dresser des barricades. Les parisiens peuvent alors découvrir les nouveaux journaux de la Libération, réduits à une feuille imprimée recto-verso pour cause de rationnement de papier. On peut y lire des listes de blessés et de tués, des appels à l’insurrection et à la lutte, la relation des combats dans la ville, la recette du cocktail Molotov, des conseils pour construire une barricade et se livrer aux combats de rues, des renseignements sur les coupures de gaz et la reprise du métro, les premières arrestations de collaborateurs, des menaces envers les pillards, des avis de recherches... et assez vite les premières rencontres sportives et les résultats des courses à Longchamp.

Le 23 août dans l’après-midi, la radio diffuse son premier reportage en direct. Les reportages en direct suivent alors : le discours de Bidault à l’Hôtel de Ville, le 25 août au soir ; l’entrée de la 2e DB ; le défilé sur les Champs-Élysées... La BBC n’a plus le monopole des messages. Le drapeau tricolore flotte sur l’antenne de la tour Eiffel.

En province, les journaux parus sous l’Occupation disparaissent : Ouest-France remplace Ouest-Éclair à Rennes ; Sud-Ouest se substitue à La Petite Gironde à Bordeaux ; Midi-Libre succède à L’Éclair à Montpellier ; etc. La presse de la Libération est foisonnante. Elle est fortement politisée (les quotidiens communistes et socialistes représentent la moitié des tirages). Les grands quotidiens nationaux sont alors : L’Humanité (communiste), Le Populaire (socialiste), L’Aube (démocrate-chrétien), Le Figaro, Le Soir, La Croix (catholiques). S’y ajoutent un certain nombre de titres issus de la clandestinité : Combat, Défense de la France (qui devient France-Soir), Franc-Tireur, Front National, Libération, Le Parisien Libéré, L’Aurore, Paris-Presse, Le Monde, Les Échos. Il faut mentionner aussi deux hebdomadaires importants : Témoignage Chrétien et le Canard enchainé, qui reparaît.

2.- Les ordonnances de 1944 établissent la liberté de la presse

Alors que la France n’est pas encore totalement libérée, le Comité français de la Libération rédige, depuis Alger d’abord, et à Paris ensuite, ce que les historiens appellent « les ordonnances de 1944 ». Une « ordonnance » est une compétence du Parlement déléguée au gouvernement. Ces ordonnances sont composées d’un ensemble de textes juridiques (arrêtés ministériels, décrets, ordonnances, lois), édictés entre mai et novembre 1944.

L’heure est à l’épuration des titres de presse et des hommes ayant été compromis pendant l’Occupation. En 1944, Albert Bayet, président socialiste de la Fédération nationale de la presse française (FNPF) née dans la clandestinité, souhaite ainsi « éliminer définitivement la presse pourrie et instituer un nouveau régime grâce auquel la presse patriote, affranchie de la puissance de l’État et de l’argent, pourrait se vouer exclusivement au service désintéressé des idées ». Pour lui, « la presse n’est pas un instrument de profit commercial. C’est un instrument de culture. Sa mission est de donner des informations exactes, de défendre des idées, de servir la cause du progrès humain. La presse ne peut remplir sa mission que dans la liberté et par la liberté. La presse est libre lorsqu’elle ne dépend ni du gouvernement, ni des puissances d’argent, mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs  ». C’est ainsi que la Fédération Nationale de la Presse Française jette les bases de la reconstruction d’une presse écrite libre et indépendante.

La presse est donc épurée. Les journaux ayant continué à paraître sous contrôle allemand sont supprimés. Patrons et journalistes ayant collaboré sont jugés : Brasillach, rédacteur en chef de Je Suis partout, est exécuté. Les biens des journaux interdits sont placés sous séquestre et confiés à la Société Nationale des Entreprises de Presse (SNEP) qui les loue aux journaux autorisés.

Les « ordonnances de 1944 », qui posent les bases du pluralisme de la presse, visent quatre objectifs :

D’une part, assurer l’indépendance de la presse contre l’influence ouverte ou occulte des puissances financières et des gouvernements étrangers.

D’autre part, résoudre le problème de la diffamation qui a conduit au suicide du ministre de l’Intérieur, Roger Salengro, en novembre 1936, après une campagne calomnieuse menée par la presse d’extrême droite. Il faut également résoudre le problème de la corruption absolue des patrons de presse et des journalistes d’avant-guerre et de l’Occupation.

Enfin, organiser la transparence. Les journaux devront afficher le nom des responsables, publier régulièrement leurs budgets et les chiffres de leur diffusion, indiquer leurs tarifs de publicité. Les actions seront nominatives. Lors de son congrès d’Amiens, en juillet 1933, la Ligue des droits de l’homme avait en effet préconisé la « publication obligatoire par les journaux des noms de leurs principaux actionnaires ».

En dernier lieu, le pluralisme devra être garanti par la limitation des concentrations, qu’elles soient verticales (du papier à la distribution) ou horizontales (nul ne peut, par exemple, diriger plus d’un quotidien). Le monopole détenu par Havas sur les actualités sera brisé par la création de l’Agence France presse, et l’Agence Havas de publicité sera contrôlée par l’État. En matière de diffusion, le monopole de Hachette sera lui aussi brisé, ses biens réquisitionnés et mis gratuitement à la disposition d’un groupement de fait, la Société Nationale de Distribution de Journaux et de Publications, devenue en septembre 1944 une société commerciale, les Messageries Françaises de Presse (MFP). Les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne (NMPP) sont créées en 1947 sous forme de coopérative de presse. Par ailleurs, la Société Nationale des Entreprises de Presse (SNEP), établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), administre les biens saisis des titres ayant paru pendant l’Occupation.

Les ordonnances sont les suivantes :

L’ordonnance du 6 mai 1944, relative à la répression des délits de presse, rétablit la liberté de la presse.  

L’ordonnance du 22 août 1944 fixe des critères pour la réorganisation de la presse. 

L’ordonnance du 26 août 1944 interdit la reparution des journaux publiés sous le contrôle allemand, après juin 1940 en zone Nord, et novembre 1942 en zone Sud. Leurs biens sont concédés à la presse de la Résistance. Elle traite de la transparence financière des entreprises de presse (la presse doit devenir « une maison de verre  »), et interdit à une seule et même personne d’être à la tête de plusieurs journaux. Elle ambitionne de sanctuariser la presse vis-à-vis des puissances de l’argent et de l’influence de l’État, tout en assurant l’indépendance des journaux. Le texte rend impossible l’utilisation de prête-noms puisque les actions doivent être nominatives. Obligation est faite de faire connaître au public la composition du capital des sociétés éditrices ainsi que les noms et qualités de ceux qui en ont, en droit ou en fait, la direction.

L’ordonnance du 30 septembre 1944 crée, à titre provisoire, l’Agence France-Presse (AFP) destinée à remplacer l’OFI de Vichy. Des modalités d’interdiction de parution sont fixées pour les titres ayant continué de paraître normalement après le 25 juin 1940, leurs équipements et leurs locaux sont réquisitionnés et attribués aux nouvelles publications, moyennant indemnités.

L’ordonnance du 25 novembre 1944 donne au ministre de l’Information le droit de fixer par arrêté, jusqu’à la fin de la guerre, le prix de vente des publications, leur format et leur périodicité, ainsi que la répartition, entre les titres, des maigres contingents de papier disponibles.

Les ordonnances de 1944 connaissent cependant des limites dont la principale est l’absence de prise en compte de la presse spécialisée. Un clivage apparaît entre deux types de presse : les quotidiens et hebdomadaires d’information politique très encadrés ; et la presse spécialisée totalement libre. Les investisseurs seront très attirés par ce dernier secteur, délaissent la presse quotidienne, provoquant une sous-capitalisation des entreprises de presse françaises dont les structures évoluent très lentement. Elle perd peu à peu son lectorat traditionnel.

Cette situation va permettre de favoriser la constitution de groupes tels Hachette et Hersant, d’autant que de Gaulle n’avait pas signé les décrets d’application des ordonnances de 1944. Ces dernières seront même abrogées par la droite RPR-UDF le 18 juin 1986 dans le cadre de la discussion de la loi Léotard sur la presse, ce qui devait encore favoriser la concentration de la presse.

Pourtant, traduisant bien l’état d’esprit de l’époque, la Fédération Nationale de la Presse Française (FNPF) avait adopté, le 24 novembre 1945, une « Déclaration des droits et des devoirs de la presse » selon laquelle « la presse n’est pas un instrument d’objet commercial mais un instrument de culture ». Celle-ci n’est libre que lorsqu’elle ne dépend « ni du gouvernement ni des puissances d’argent, mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs ». Elle a pour mission de « donner des informations exactes, défendre des idées, servir la cause du progrès humain ». La presse est alors conçue comme une sorte de service public.

3.- La loi Bichet conforte en 1947 la liberté de la presse

Avec la loi du 2 avril 1947, dite « loi Bichet  », du nom de son rapporteur Robert Bichet, la France devient le seul pays au monde où la liberté de distribution de la presse est inscrite dans la loi. Dans les autres pays, la distribution relève du contrat commercial. Dans ce dernier cas, le refus de distribuer un journal est donc possible, et c’est pourquoi des éditeurs français voulant s’implanter à l’étranger ont été contraints de négocier des accords localement pour avoir accès à une distribution efficace. A contrario, cela explique pourquoi des groupes étrangers ont pu acquérir sans difficulté des positions importantes en France.

La loi Bichet permet à chaque éditeur, quelle que soient sa taille et son influence, d’avoir l’assurance d’être distribué, sauf dans les cas d’interdiction édictés par le ministère de l’Intérieur. C’est un système coopératif de distribution de la presse qui a été longtemps en vigueur comme socle mutualiste de la presse française. La loi n° 47-585 du 2 avril 1947 « relative au statut des entreprises de groupage et de distribution des journaux et publications périodiques  » (loi Bichet) prévoit donc l’égalité de traitement entre journaux ; l’impartialité ; la mise en commun des moyens ; la péréquation des coûts et des tarifs ; la solidarité entre titres rentables et titres moins rentables. Elle assure la liberté de la presse et la formation d’une opinion libre dans un espace public pluraliste et diversifié. Elle édicte un certain nombre de principes fondamentaux :

a.- Liberté de diffusion

L’article 1er stipule que : « la diffusion de la presse imprimée est libre. Toute entreprise de presse est libre d’assurer elle-même la distribution de ses propres journaux et publications périodiques par les moyens qu’elle jugera les plus convenables à cet effet ». Les éditeurs peuvent choisir un ou plusieurs modes de distribution : la vente au numéro ; l’abonnement postal ; le portage à domicile. Dans le cadre de la vente au numéro, l’éditeur peut choisir de se grouper avec d’autres éditeurs (par le biais d’une coopérative) ou se distribuer directement (cas par exemple de la presse régionale et locale).

b.- Egalité entre les éditeurs membres d’une coopérative

L’article 2 de la loi Bichet prévoit que « le groupage et la distribution de plusieurs journaux et publications périodiques ne peuvent être assurés que par des sociétés coopératives de messageries de presse soumises aux dispositions de la présente loi  ». L’éditeur qui souhaite voir son ou ses titres de presse distribués dans le réseau de vente autrement que par lui-même, doit adhérer obligatoirement à une coopérative existante ou constituer une coopérative. Le système coopératif garantit une égalité de traitement de distribution entre tous les éditeurs. À l’intérieur d’une coopérative, les décisions ne sont pas prises proportionnellement au poids économique ou financier de l’éditeur, mais selon le principe coopératif d’égalité entre ses membres (un éditeur = une voix). Un petit éditeur peut avoir à sa disposition les mêmes moyens de distribution qu’un éditeur plus important, quel que soit son volume de diffusion.

c.- Impartialité de la distribution

L’article 6 prévoit que « devra être obligatoirement admis dans la société coopérative tout journal ou périodique qui offrira de conclure avec la société un contrat de transport (ou de groupage de distribution) ». L’adhésion d’un éditeur à une coopérative d’éditeurs ne peut donc être refusée. Tout éditeur qui adhère à une coopérative a le droit d’être distribué et diffusé dans les mêmes conditions que tout autre éditeur membre d’une coopérative. Les éditeurs peuvent décider des quantités d’exemplaires à mettre en vente dans le réseau de diffusion, car ils restent propriétaires de leur « papier » jusqu’à l’acte final d’achat par le consommateur. Le système de distribution prévoit la reprise par l’éditeur des exemplaires invendus.

Pour renforcer cette impartialité et garantir l’application de la loi, il a été institué un Conseil Supérieur des Messageries de Presse (CSMP) qui a pour mission essentielle de coordonner l’emploi des moyens de transports à longue distance utilisés par les sociétés coopératives de messageries de presse, de faciliter l’application de la loi et d’assurer le contrôle comptable des coopératives et des messageries.

La loi Bichet donne naissance aux Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne (NMPP), à Rhône-Alpes Diffusion (RAD) et aux Messageries d’Art et d’Élégance, tandis que les Messageries Lyonnaises de Presse (MLP) et Transport Presse (TP), déjà existantes, adaptent leurs statuts. Le réseau national de points de vente en 1947 compte près de 40 000 points, dont 3 000 à Paris.

II.- LES GRANDS MEDIAS D’AUJOURD’HUI : INSTRUMENTS DE LA GUERRE IDÉOLOGIQUE

A.- Empêcher le pluralisme, favoriser la pensée unique

Le système médiatique, contrôlé par une poignée de groupes privés disposant de supports variés, empêche tout pluralisme de l’information et des débats, tente de formater les esprits et de diffuser une pensée unique d’inspiration néolibérale. Les exemples de falsifications ou de mensonges sont innombrables. Ainsi, lors des guerres du Golfe en 1991, du Kosovo en 1999, et d’Afghanistan en 2001, les principaux médias français ont apporté à la propagande des grandes puissances coalisées et aux États-Unis en particulier, tout le soutien dont ils étaient capables.

En 1999 et 2000, les médias ont joué un rôle majeur dans la promotion de la « nouvelle économie » et dans la bulle financière qui l’a accompagnée. Les propriétaires de médias avaient intérêt à entretenir la frénésie boursière car elle leur rapportait directement.

Lors de l’élection présidentielle de 2002, les médias ont organisé un matraquage racoleur sur le thème de l’ « insécurité » qui visait d’abord à accroître l’audimat. Avec le recul, il est cependant difficile pour les journalistes de continuer à prétendre qu’ils ignorent encore les conséquences politiques et sociales de ce choix commercial. Dans la presse écrite et audiovisuelle française, ce thème de « l’insécurité » avait été deux fois plus médiatisé que celui de l’emploi et huit fois plus que celui du chômage au cours du mois de mars 2002, quelques semaines avant le premier tour de l’élection présidentielle. Parallèlement, le traitement journalistique avait escamoté les questions relatives à l’insécurité sociale et économique (accidents du travail, infractions aux lois du travail, maladies professionnelles, chômage et précarité…).

Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la campagne référendaire de 2005 sur le Traité constitutionnel européen. En effet, tous les records de mauvaise foi, de tricherie et d’arrogance ont été battus par les grands médias :

Entre le 1er janvier et le 31 mars 2005, toutes émissions de télévision confondues (journaux télévisés, émissions politiques, émissions de divertissement), 71 % des intervenants étaient favorables au « oui ». Dans les journaux télévisés, les défenseurs de la Constitution européenne ont accaparé 73 % du temps de parole. Même répartition pour « Question ouverte » (France 2), « Face à la Une » (TF1), « Le Vrai journal » de Karl Zéro (Canal plus) où le nombre d’intervenants favorables au « non » était de 33 %, contre 67 % aux intervenants favorables au « oui  ». A « France Europe Express  » (France 3), 30 % des intervenants étaient favorables au « non  » et 70 % étaient favorables au « oui  ».

Le Président de la République a pu organiser un show télévisé à la gloire du « oui » (que le CSA n’a pas comptabilisé dans le temps de parole du « oui »), où il a été interrogé par des patrons d’entreprises privées aux salaires astronomiques (Jean-Luc Delarue, Marc-Olivier Fogiel), plutôt que par des journalistes professionnels. Partout ailleurs, à la télévision comme à la radio, le biais des questions posées par les journalistes était tel que l’on était d’emblée dans un climat d’hostilité quand s’exprimaient les défenseurs du « non », alors que la prévenance était de mise pour les partisans du « oui  ».

Des journalistes (Quentin Dickinson, correspondant permanent de France-Inter à Bruxelles) ; des chroniqueurs (Bernard Guetta, chroniqueur à France-Inter et l’Express ou Alain Duhamel, chroniqueur à RTL, Libération, Le Point, Nice-Matin, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Le Courrier de l’Ouest) ; des présentateurs (Laurent Ruquier, présentateur sur France 2) ; ou des patrons de presse (Laure Adler, directrice de France-Culture ou Jean-Pierre Elkabbach, nouveau patron d’Europe 1, nommé directement par Arnaud Lagardère), ont pris ouvertement position pour le « oui  ».

La quasi-totalité des titres de la presse écrite a fait campagne pour le « oui  » (Le Monde, Libération, Le Point, Le Nouvel Observateur, Paris-Match, etc.) et s’est comportée comme des acteurs politiques partisans. Le journal Les Échos, par exemple, du 17 au 23 février, a publié 23 articles, brèves, entrefilets, chroniques relatifs au référendum. Le « oui » a été mentionné 18 fois (78 %). Le « non » a été systématiquement traité à partir du camp du « oui  » ; il a été présenté comme un risque car serait négatif et tournerait le dos à l’Europe. Quand il était mentionné, il était quasiment toujours représenté par le « non  » de droite ou d’extrême droite. Le journal Le Figaro, pendant la même période, n’a mentionné qu’une fois le « non  », représenté par Charles Pasqua…

L’émission « Question directe  », sur France-Inter, entre septembre 2004 et avril 2005, a invité 16 fois le Parti socialiste (dont 4 membres seulement favorables au « non  ») ; 15 fois l’UMP ; 6 fois l’UDF ; 2 fois le PCF ; 1 fois les Verts (dont le représentant était favorable au « oui ») ; 1 fois Philippe de Villiers. Au total : 34 personnalités favorables au « oui » et 6 favorables au « non  ». L’émission « Respublica  », sur France-Inter, entre mai 2004 et avril 2005, a invité 9 fois le PS (dont 2 représentants favorables au « non ») ; 11 fois l’UMP ; 3 fois l’UDF ; 2 fois le PCF ; 3 fois les Verts (tous les représentants étaient favorables au « oui  ») ; 1 fois le MRC ; 1 fois la LCR. Au total : 24 personnalités favorables au « oui » et 7 favorables au « non ».

Ces quelques exemples, collectés par l’association ACRIMED, témoignent d’une parodie de débat démocratique et d’un mépris affiché des millions d’électrices et d’électeurs – majoritaires dans le pays - qui ont voté pour le « non ». Les électeurs, en 2005, en se prononçant majoritairement contre le Traité constitutionnel européen, ont en même temps infligé un désaveu à toutes les institutions qui se sont mobilisées en faveur de l’adoption de ce Traité. Pourtant, on n’a rien observé qui vienne remettre en question la débâcle des médias dominants. Les chroniqueurs et éditorialistes, donneurs de leçon à tous vents et spécialistes de l’autocritique des autres, ne se sont pas interrogés sur leur implication et sur celles des médias qu’ils orientent…

En 2007, encore sur la question européenne, la quasi-totalité des médias et des éditorialistes se sont réjouis du recours à une procédure parlementaire de ratification et non à un référendum. Toujours prompts à donner des leçons de démocratie, ils se sont félicités que les gouvernements n’aient pas envisagé de commettre l’irréparable : soumettre le nouveau texte à référendum. L’élite médiatique a considéré le choix de la procédure parlementaire comme le meilleur, le rôle des éditorialistes était donc de concourir à une indispensable « pédagogie »… Il est vrai que déjà, en 1992, lors du référendum sur le Traité de Maastricht, tous les grands médias s’étaient prononcés « pour » et avaient mené campagne.

Cette absence organisée et systématique de pluralisme dans l’information et le débat politique, et cette volonté d’imposer le néolibéralisme comme pensée unique ont une cause : la propriété privée des grands médias par des groupes capitalistes de plus en plus concentrés. Cette situation leur permet de recruter des journalistes triés sur le volet sur des bases idéologiques, ne laissant que peu de place à des journalistes « atypiques ».

B.- L’action des grands médias pour fabriquer l’ « homme de marché »

Les formes de propriété et de financement des grands médias, leurs hiérarchies rédactionnelles et orientations éditoriales sont conçues pour les transformer en instruments de campagnes commerciales, politiques et idéologiques. Celui qui a peut-être le mieux résumé la situation est Patrick Le Lay, ex-PDG de TF1, interrogé parmi d’autres patrons dans un livre intitulé Les dirigeants face au changement (Éditions du Huitième jour). Il y affirme : « dans une perspective ‘‘business”, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit [...]. Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible [...]. Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité. C’est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l’information s’accélère, se multiplie et se banalise. »

Tout est dit… le choix des émissions et leur contenu doivent donc réunir un certain nombre de critères propres à contribuer à fabriquer l’ « homme de marché », c’est-à-dire un individu dont le cerveau aura été rendu « disponible » à la pénétration marchande. Les enfants auront été préparés par l’école, les adultes par l’entreprise via les « techniques de management  », tous seront formatés par les grands médias :

diffusion d’émissions dont les sujets alimentent une « pensée de marché » ;

présentation déformée de la réalité qui masque l’existence des ouvriers et plus généralement des classes populaires, ainsi que les luttes sociales ;

traitement de plus en plus épisodique et superficiel de l’international, parce que peu « vendeur » en termes d’audience, alors même que le discours médiatique ne cesse d’invoquer la « mondialisation », la « complexité », le « métissage » et le « multiculturalisme » ;

inflation du temps consacré aux faits divers, à l’actualité sportive, à la météo et à certains spectacles, en raison du rôle consensuel et fédérateur d’audiences de ces émissions ;

réduction de la place du politique dans l’information ;

invasion de la publicité qui affecte désormais directement l’information elle-même ;

imposition, dans le débat public, par l’occupation de la scène intellectuelle par des « penseurs » qui se consacrent aux médias (Pascal Bruckner, Alain Finkelkraut, Bernard-Henry Lévy, Alain Minc…) de schèmes de pensée et de thèmes obligés ;

priorité donnée à ce qui est jugé « nouveau » (« nouveaux mouvements sociaux »…) au détriment des mobilisations « traditionnelles » (perçues comme « archaïques »…) ;

sélection des mouvements contestataires qui seront traités avec sympathie ou au contraire dénigrés par les médias, ces derniers choisissant aussi les porte-parole de ces mouvements, s’ils sont les plus conformes à leurs attentes (Bové, Besancenot…) : avoir montré leur disposition à se soumettre aux exigences professionnelles des journalistes (être disponible, accepter de se plier à leurs thèmes…). L’autorité militante basée sur l’expérience, le courage, le savoir-faire, l’aptitude à payer de sa personne, est alors remplacée par une notoriété médiatique artificielle, appuyée par des talents de communication (cas de la désignation de Ségolène Royal comme candidate du Parti socialiste à l’élection présidentielle de 2007, qui avait été préalablement désignée par les grands médias néolibéraux).

Pour parvenir à ces objectifs, les grands médias délèguent la formation des journalistes à leurs futurs employeurs. Ces derniers choisissent l’établissement auquel ils versent leur taxe d’apprentissage, déterminent l’admission des élèves en siégeant dans les jurys d’entrée, au conseil d’administration des écoles privées (au Centre de Formation des Journalistes : Vivendi, Le Monde, L’Usine nouvelle). Ces écoles ont souvent pour souci prioritaire, non pas de préparer à une information citoyenne, mais de s’adapter aux « besoins des recruteurs », de savoir « répondre aux évolutions du marché » et aux « nouvelles demandes des entreprises ». L’enseignement s’en ressent, nombre d’étudiants en souffrent : la culture générale a fondu, aucune critique de l’ordre médiatique ne subsiste.

.

Au total, les grands médias sont un outil d’acclimatation idéologique, ils mènent une « politique de la dépolitisation » afin de conforter les valeurs conservatrices. Ils entretiennent aussi des réseaux de connivence entre journalistes et essayistes néolibéraux ou socio-libéraux, responsables politiques et hommes d’affaires.

.

La lutte contre la domination de ces médias doit être menée, notamment en diffusant par tous les moyens possibles (tracts, conférences, affichage, Internet, ouvrages, décryptage des émissions…) les chiffres, les faits et les analyses des effets des politiques de mondialisation dans le domaine de l’information. Nombre de journalistes expriment un jugement très sévère sur leur pratique, et vivent de plus en plus mal la contradiction entre les valeurs qu’ils revendiquent et les contraintes qu’ils subissent. C’est pourquoi le M’PEP soutient les syndicats de journalistes et les sociétés de rédacteurs, et relaie leurs critiques et leurs propositions quand ils se battent pour imposer une information libérée des contraintes du rendement et des soumissions aux préférences des propriétaires de médias, et pour contrer la répression antisyndicale qui existe dans ce secteur comme ailleurs.

.

Partager cet article
Repost0
4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 03:21

Dieudonné : saint et martyr
30 mai 2012 Par Serge ULESKI

 http://www.jeanmarcmorandini.com/article-299593-les-biens-de-dieudonne-vendus-aux-encheres-a-la-demande-des-impots-et-rachetes-par-sa-femme.html




De nouvelles tentatives d'interdictions des spectacles de Dieudonné se font de plus en plus pressantes - dernièrement en Belgique et à Montpellier ; sans fondement juridique, toutes ces interdictions ou tentatives d’interdictions violent les lois relatives à la liberté d'expression...

Plus gros vendeur de billets de spectacle en 2011, on ne manquera pas de préciser ce qui suit : jamais un spectacle de Dieudonné n’a été condamné par un tribunal pour quel que délit que ce soit, et tous les arrêtés destinés à interdire ses spectacles ont tous été annulés par le conseil d’Etat.

Que l'on ait donc la présence d'esprit de se poser la question suivante : qui aujourd'hui en France fait vivre la démocratie et la liberté d'expression - si par démocratie et liberté d'expression on entend autre chose qu'un débat télévisée entre... Mélenchon et Copé, arbitré par un Pujadas -, Dieudonné ou ceux qui tentent de le faire taire ?

Mon billet prend le parti de la liberté d’expression et des lois qui protègent ceux qui en font usage. Ce billet dénonce l’impunité avec laquelle des actions illégales sont menées à l’encontre d’un artiste dans l’indifférence la plus absolue ; indifférence feinte bien évidemment ! puisqu’il s’agit le plus souvent non pas d'indifférence mais... d’un silence imposé ; un silence qui a pour menace : le premier qui s'oppose  à la tentative de mise à mort professionnelle de Dieudonné perd son job - journalistes, artistes, producteurs, animateurs, presse, radios et télés.

D'autre part, qu'il soit ici permis de rappeler ce qui suit  :  Dieudonné "vient" de l'anti-racisme et de l'anti-communautarisme. Aujourd'hui encore, à ses spectacles, on y rencontre toute la France ou toutes les France.

 

Dieudonné à Bruxelles

 

 

 

Dieudonné à propos de l'arrêté municipal illégal de la mairie de Montpellier

 

                                


__________________

 

Le rire reste un mode de résistance d’une efficacité redoutable contre notre impuissance face à la tyrannie.

Rire pointu, de spécialistes, rire qui ne perd rien pour attendre, et pour avoir trop attendu aussi, rira bien qui rira le dernier, le rire est communion et partage ; grégaire, il rassemble.

Le rire est germination quand il révèle des savoirs enfouis et volontairement cachés. En s’attaquant au réel, il le démasque. Le rire peut être aussi une force de résistance contre la résignation ou l’impuissance.

Avec le rire, tous les traumas deviennent gérables. Avec l'humour, toute solennité est exclue ; mais le rire n’est pas pour autant le laisser-aller quand il a pour alliés l'intelligence, la liberté et l'Art ; bien au contraire, celui qui rit, même confortablement assis, se tient mentalement et émotionnellement debout, digne et fier. Toujours !

Rire inespéré qu'on n'attendait plus, le rire apprivoise l’horreur d’une condition ; rire boomerang et miroir, le rire expose les escrocs de la vertu et de la morale sans oublier les chantres d’une pseudo fraternité - fraternité à géométrie variable, d'un poids d'une mesure jamais égale ; fraternité sournoise qui cache mal un désir violent de domination.

Si le rire n’est jamais loin du sanglot, c’est qu’il en est la larme sèche.

Les mécanismes du rire sont complexes ; ils se dérobent à l’analyse exhaustive car avec le rire, son talent, son génie, il reste toujours une part d’inconnu.

Vertigineux, en funambule de la raison, l’humour tout comme le rire, fraie avec la folie.

Le rire est libération quand il met en scène un dépeçage des conventions, des hypocrisies et des machinations ; il libère l'esclave et nous permet de sortir de l’enfermement dans lequel nous nous complaisons.

Rire, humour… humour et rire, il arrive aussi que le rire rende justice à ceux qui en sont privés.Belle revanche des déshérités alors !

 

***

 

Dieudonné exerce avec courage une vocation d’humoriste satirique à tendance corrosive ; vocation d’équilibriste qui a ses exigences : on doit être capable de prendre la communauté nationale à rebrousse-poil. Le sel de la profession cette capacité : ne jamais être là où l’on vous attend pour vous y avoir maintes fois trouvé.

Electron libre n’ayant de compte à rendre qu’à son Art, humoriste au vitriol, enfant de Coluche et de Desproges, l’humour tel que l’envisage Dieudonné est une action pratique concrète : plus on raconte le monde moins on raconte d’histoires à un public qui serait venu oublier le temps d’un show, les vicissitudes du quotidien, ses contraintes et ses déceptions car, avec Dieudonné, on n'oublie rien et l’on se souvient de tout, surtout de ce dont on a bien failli ne pas se souvenir, tête en l’air que nous sommes tous ! Avec Dieudonné on quitte son fauteuil  plus que jamais présent au monde, et dans le monde, un monde sous influence, celle de l’éternelle tentation de manipuler ou d’assujettir des sociétés, des nations, des populations et des groupes d’individus…

Avec Dieudonné, l’humour semble pallier la coupure d’avec une critique sans concession des mécanismes de domination et la diffusion d’une telle critique ; un humour qui pose la question de l’action loin du confort des studios de radios qui nous font l’aumône de 4 minutes d’impertinence souvent sans lendemain et qui n’a pour seule conséquence : provoquer la mauvaise humeur de petits chefs capricieux et autres hommes de mains d’un pouvoir liberticide ; la grossièreté, voire la vulgarité, prenant le plus souvent le pas sur une critique essentielle et frontale : qui fait quoi, comment, à qui et pour quoi.

              - Impertinence d'humoristes de radios et de télés qui n'ont pas un mot de soutien à adresser à Dieudonné ! Pas un mot contre les tentatives illégales d'annulation de ses spectacles, et les atteintes à la liberté d'expression.

 

Humour hantée par la politique que celui de Dieudonné. Rien de surprenant à cela puisque, très tôt, Dieudonné s’est engagé auprès de l’anti-racisme et l’anti-communautarisme dans un effort constant de renouvellement des enjeux de l’action humoristique, son Art, et sa pratique au service d’une analyse critique des mondes que l’on nous somme d’habiter.

Si l’on parle d’humour ravageur, c’est bien parce qu’il fait ravage et qu’il n’a de cesse d’influer sur le cours d’une prise de conscience toujours plus gourmande et exigeante. En effet, parmi les 20-35 ans, combien ont rencontré la politique avec Dieudonné dans une France où quarante ans de Front national aura fini par avoir raison chez toutes les élites médiatiques (à ne pas confondre avec les élites morales et intellectuelles qui elles, ont déserté les médias) d'un "on ne peut pas tout dire et surtout pas n'importe quoi" : Finkielkraut, Chirac, Zemmour, Hortefeux, Luc Rosenzweig, Frêche, Elisabeth Lévy, jusqu'à Sarkozy en campagne et hors campagne (libre à chacun de compléter cette liste)...

 

 Dieudonné : là d'où il vient, là d'où il est parti voilà 15 ans.

 

 

***

 

La dérision et la transgression, Dieudonné est coutumier du fait ; dans ses spectacles, notre humoriste a déjà pris pour cibles le racisme ainsi que deux des trois religions monothéistes ; en ce qui concerne le Judaïsme, après une première tentative en 2008, il y renoncera très vite, dissuadé par une campagne d’intimidation.

Un plaisir décuplé que cette transgression piment d’une vie sociale qui crève lentement sous la chape de plomb d’un politiquement correct qui cache mal une débauche et une orgie de prise de pouvoir et d’intérêts sans nombre et sans précédent – et nous ne sommes qu’au tout début de ce disfonctionnement citoyen et démocratique.

Seul et privé de soutien autre que celui de son public (il est un des rares humoristes à jouer à guichet fermé partout où il se produit), Dieudonné est banni des médias, et ce depuis qu'un soir, un vendredi, il y a quelques années maintenant, c'était en 2003, sur une chaîne publique, France 3, un de ses sketchs eut le malheur de déplaire à des individus qui se sont avérés capables, pour en avoir le pouvoir, de bannir des médias, qu’ils soient publics ou privés, un artiste, Dieudonné en l’occurrence, jusqu’à tenter en toute illégalité de l’interdire de scène sur le territoire français, et plus récemment en Belgique et au Québec...

Phénomène de vendetta jamais rencontré en France contre un artiste dans l’exercice de son art ; sous de Gaulle et Giscard, même les artistes les plus engagés n’auront pas connu un tel bannissement ! En effet, on n'a pas connu en France une telle pression exercée sur les institutions et les médias, leurs producteurs, animateurs et journalistes (télés, radios et journaux) depuis l’ère communiste et stalinienne (En France : la chape de plomb du PCF et ses sympathisants jusqu'au milieu des années 70).

A moins d'être aveugle ou partisan, difficile de ne pas admettre que leurs méthodes sont étrangement identiques : insultes, discrédit, intimidation physique, calomnie, procès d'intention, amalgames, chantage affectif, chantage professionnel...

Qui sème la censure, l'exclusion et le bannissement à l'encontre d'un artiste dans l'exercice de son Art,  Dieudonné en l'occurrence, récolte Faurisson - là où ça fait mal -, et en prime un film : l’Antisémite.

Il semblerait qu'en France on ne sache faire qu'une chose : rejeter, bâillonner, censurer, stigmatiser, traduire devant les tribunaux la moindre tentative d'exercice de liberté d'expression politique et artistique (rappeurs, auteurs, essayistes, pamphlétaires, artistes de scène, syndicalistes, activistes), tout en privant des millions de Français de parole, de porte-voix, de représentation, et finalement... d'espoir.

Tous les médias, leurs producteurs et leurs animateurs, chroniqueurs et journalistes y contribuent, chaque jour, chaque semaine... radios, télévisions, journaux ; médias qui ignorent sciemment d'innombrables réalités et expressions culturelles, politiques et sociales. 

Le scandale éclabousse les tenants du mensonge, dérange toutes les catégories car le scandale c’est l’inédit et l’inouï. Le scandale fait tache d’huile, et tôt ou tard, il provoque une crise : toute tentative de l’étouffer le renforce car le scandale c’est aussi tout ce qu’on tente de taire.

Alors oui ! Dieudonné et la transgression… Privilège absolu de l’artiste ! La transgression...  mais la transgression boomerang ! La transgression non pas comme fin en soi mais comme moyen : dénoncer une autre transgression qui a pour objet un mensonge qui dit toujours la vérité sur le fumier d'une bonne conscience d'un mépris sans limite pour le faible, le désarmé, l'inarticulé, le vaincu qui ne vivra point ce qui ne lui sera pas accordé et donné de vivre, et qu'il ne prendra pas non plus car il ne mérite rien…

Jusqu’à ce que l’humour devienne une action collective tant il suscite à la fois l’admiration des uns, le rejet des autres et les indécis au milieu ; lesquels indécis s’en remettront inévitablement à la propagande la plus performante, celle qui contrôle tous les réseaux de diffusion qui font l’opinion ; et en ce qui concerne Dieudonné, il existe une telle dissymétrie de moyens d’action entre ceux qui « veulent sa peau » et ceux qui le soutiennent que ces mêmes indécis ont tôt fait de se dire : « Il est allé trop loin ! Il l’a bien cherché ! ». Dissymétrie que l’on retrouve dans le cadre d’une mondialisation sans retenue aux comportements prédateurs sans foi ni loi, dans les domaines militaire, culturelle et économique comme jamais auparavant. Et cela ne surprendra personne le fait que les forces rassemblées contre Dieudonné participent de près ou de loin, indirectement ou non à ce nouvel ordre mondial : celui du dumping moral(e) et des bombes.

Dieudonné, à la fois microcosme et mini-théâtre d’opérations qui, à une tout autre échelle, sont destinées à soumettre le plus grand nombre à cet ordre mondialiste qui n’a pour seule devise : « Tout pour ma gueule » ? Assurément !

Bouc émissaire Dieudonné ? Là aussi, sans l’ombre d’un doute. Mais alors… comment rendre les coups que l’on reçoit ? Comment exposer au grand jour les contradictions ou les hypocrisies de ses détracteurs et adversaires souvent puissants et de mauvaise foi ?

Si nombre d'humoristes sont à l'humour ce que les reality-shows sont à la réalité - une diversion pour le sordide ordinaire de la ménagère de plus de 40ans et autres adultes infantilisés et ados attardé(e)s -, un rire collabo donc à l'humour sans conséquence qui ne gêne personne, en revanche, Dieudonné est à l'humour ce que les films catastrophes et autres films d'horreur sont au cinéma : "... et même s'il ne faut pas que ça arrive, tout semble indiquer qu'on n'y échappera pas."

 
                            

Vidéo conférence de Dieudonné le 25 mai 2012  - Part 01

 

 

Humour en état de veille et d’alerte constant, oeuvre salubre, Dieudonné devrait être reconnu d'utilité publique car, depuis la déchéance de l’homme politique nous n’avons jamais eu autant besoin d’humoristes à risques, abrupts, dangereux car cet humour-là oblige à choisir son camp comme la politique à identifier l’adversaire.

D’un côté Bartleby «  J’aimerais mieux pas… »,  de l’autre Dieudonné et son « Il faut ! ». Dieudonné a fait de l’humour une exigence plus haute que celle de la plupart des humoristes anecdotiques qui pratiquent l’imitation, la parodie et la caricature, alors que l’humour de Dieudonné est l’exact opposé de tout ce qui est voué à l’amenuisement. En effet, au sortir de son humour, on se sent moins bête (… de somme), moins insignifiant ; on reprend la main et le dessus sur l’abrutissement, l’humiliation et le faible ressac de la désobéissance et de la dénonciation parcimonieuse et timorée.

 

 

Part 02                                                  

 

La société, ce n'est pas que de l'économie et de la répartition de richesses. Loin s'en faut. Ce qui fait le lien, ce qui fait société relève aussi de notre capacité à tous de (se dire) dire et d'entendre (de s'entendre dire) la vérité, ce qui implique aussi et surtout la dénonciation des mensonges et des manipulations.

A ce sujet, le cas Dieudonné, la censure à son encontre, et les actions illégales menées contre lui dans l'indifférence la plus totale est en tout point exemplaire ; il annonce déjà un monde cadenassé pour le pire.

On pourra ici saluer le fait que jamais Dieudonné ne s’est laissé intimider, tout en évitant le plus souvent les pièges qui lui sont tendus quotidiennement. On sait pourtant comment  les stratèges pervers peuvent provoquer de la violence chez l’autre pour faire écho à la leur si bien calculée, et ainsi, forcer à la faute leur victime qui, ce faisant, dédouane bien involontairement de tout reproche les responsables de ces stratagèmes. Mais... qu'à cela ne tienne... longue vie à eux tous ! Car, si la plupart d’entre nous quittent le monde en mourant, d’autres en revanche... crèvent ! Et si ce sont précisément eux qui partent les derniers, de là, sans doute, ce monde insortable et imbuvable qu’il nous est quotidiennement demandé de subir ; monde qu'on ne conspuera jamais assez, vieille charogne sur laquelle il faudra bien finalement nous résoudre à cracher.

On a connu et soutenu l’entartage des années 80 et 90 destiné aux facétieux et aux tartuffes de la conscience humaine, il est grand temps de monter un cran au-dessus : proposons le crachat car, à l'avenir, c’est avec ce crachat-là qu’il faudra compter. Oui ! Le crachat ! Mais pas n'importe lequel : un crachat épais et lourd, venu non pas du fond des âges mais… du fond de la gorge... bien profond, là où se loge le dégoût et la colère...  après un raclement rhino-pharyngé de tous les diables. De préférence, et quitte à choisir, ce crachat, clair ou coloré, on le souhaitera quasi aqueux, gluant et muqueux… nez, gorge… on le fera descendre pour mieux le faire remonter… poumons, bronches, sécrétion translucide ou opaque… seul importera son poids et la puissance de son expulsion, sa cible et la force de projection…

 Et lorsque la coupe sera pleine, mais… vraiment pleine, plus tard mais bien avant longtemps, une fois nos selles devenues muqueuses, c’est un crachat rectal qui s'imposera alors à la face d'un monde sans honneur et sans courage.

 

***

 

 

***

 

"Fairest Cordelia, that art most rich, being poor;
Most choice, forsaken ; and most loved, despised !
Thee and thy virtues here I seize upon :
Be it lawful I take up what's cast away !"

 

King Lear - SCENE I. William Shakespeare

__________________



Enquête d'un journaliste belge sur le lynchage médiatique de Dieudonné (un document de 50mns)

 

 

Plusieurs vidéos sur le site

 

 

 

 

 

 

QU'IL SOIT ICI PERMIS DE RAPPELER QUE SEULE LA LIBERTE PROTEGE LA VERITE.... JAMAIS LA LOI.

 

 

. 

.

.

 

.

FOXTROT. Humour: Dieudonné triomphe et joue (encore) à guichets fermés à Bordeaux

by Allain Jules

L'humoriste Dieudonné s’est offert, hier, la patinoire de Mériadeck pour son nouveau spectacle « Foxtrot ». Pour l'applaudir, plus de 3 500 fans en délire. Provocateur comme toujours, la veille, l'humoriste avait écrit sur sa page Facebook ceci:« Dieudonné triomphe et ça fait chier les cons… ». Il a raison, je ne comprends pas pourquoi ceux qui ne [...]

Lire la suite

 

 

FOXTROT. Humour: Près de 2000 personnes pour applaudir Dieudonné

by Allain Jules

C'est devenu un rituel, depuis le démarrage de la tournée française de l'humoriste Dieudonné. Cette fois-ci, le prolixe comique sera difficilement contré par ses détracteurs. Ces derniers ne pourront plus vraiment évoiqué le risque de trpuble à l'ordre public. De villes en villes, l'homme surfe sur la vague d'un succès jamais démenti. Force scénique, force [...]

Lire la suite

Partager cet article
Repost0
3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 17:13

 

Jeudi 28 mars 2013

  Colloque du 9 février 2013

Sous les masques du « racisme anti-Blancs »

Réflexions sur les enjeux du racisme et de l’antiracisme aujourd’hui

Fin de la domination occidentale

Du racisme anti-Blancs à l’islamophobie

Alain Gresh, Journaliste, animateur du blog Nouvelles d’Orient,

auteur de L’islam, la République et le monde, Hachette.

Gresh.jpgLors de son congrès du 31 mars-1er avril 2012, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), a connu deux débats parallèles très vifs, un sur le racisme anti-Blancs et l’autre sur l’usage du terme d’islamophobie. Il ne s’agit pas d’une simple coïncidence. Même si les clivages qui ont divisé l’organisation ne se recoupaient pas totalement – la motion 7, qui contestait l’usage du terme de racisme anti-Blancs, avait été écartée par quarante-neuf voix contre soixante et un. La dénonciation de l’islamophobie (motion 5), au contraire, avait été entérinée par une courte majorité (soixante voix contre cinquante-deux) contre l’avis de la plupart des membres de l’actuelle directioni. En quoi ces deux débats sont-ils liés ? Je m’attarderai surtout sur la dimension internationale de ces polémiques et la manière dont elles accompagnent le bouleversement de l’ordre mondial.

C’est dans lesportocarrero.jpg années 1980 que le concept de racisme anti-Blancs s’est imposé dans la vie politique française. Bien sûr, l’extrême droite y a largement contribué et l’a instrumentalisé dans la lutte contre les immigrés, notamment ceux du Maghreb. Mais une utilisation différente en a été faite par d’autres courants et pour d’autres usages, en premier lieu dans la lutte contre le tiers-mondisme. C’est l’essayiste Pascal Bruckner qui va populariser « à gauche » le concept de « racisme anti-Blancs », dans son livre publié en 1983, Le Sanglot de l’homme blanc. Dans un contexte international bien précis que décrit alors Paul-Marie de La Gorce dans Le Monde diplomatique :

« Au terme du cycle des trente années qui va de 1954 à 1984, c’est peu dire que beaucoup d’espoirs sont déçus, beaucoup d’illusions évanouies, beaucoup de prédictions démenties par l’histoire. La mode, comme toujours excessive, est maintenant au désenchantement et au scepticisme : le tiers-monde n’aurait résolu aucun de ses problèmes, ni la faim, ni le sous-développement, ni la désunion ; les expériences socialistes y ont tourné en dictatures tropicales, et les expériences capitalistes en corruption cosmopolite. Aucun “centre de pouvoir”, aucun “pôle” international, en tout cas, n’y seraient nés. Et il est remarquable qu’en France ait eu quelque succès le livre de Pascal Bruckner le Sanglot de l’homme blanc, où débordent amertume, aigreur et rancœur, et où toute action anticolonialiste, tout effort pour comprendre le tiers-monde ou lutter contre le sous-développement paraît assimilé à un sentiment de culpabilité, à la haine de soi et au masochismeii. »

FPLP.jpgCette polémique sur le tiers-mondisme, aujourd’hui un peu oubliéeiii, a vu, en France, la création par Médecins sans frontières d’une fondation, Libertés sans frontières. Ses thèmes essentiels ? Les échecs du tiers-monde ne sont pas le résultat d’un ordre international injuste ; il n’existe pas « d’échange inégal » et le Nord ne pille pas le Sud ; le tiers-mondisme est le fourrier du communisme et du totalitarisme. La gauche, selon cette doxa, s’était fourvoyée en soutenant inconditionnellement les mouvements de libération nationale, elle se fourvoyait encore en soutenant (dans les années 1980) le sandinisme ou les Palestiniens. L’idée d’« un nouvel ordre économique mondial », comme celle d’« un nouvel ordre mondial de l’information », avancées par le Mouvement des non-alignés méritait une opposition absolue. En bref, la planète n’était pas divisé entre le Nord et le Sud et le premier n’exploitait pas le second. C’est aussi le moment, notamment après l’invasion israélienne du Liban de 1982, où ce tiers-mondisme est assimilé à de l’antisémitisme. Israël, écrit en substance Alain Finkelkraut est devenu un Etat paria, des majorités automatiques à l’ONU condamnent cet Etat assimilé au camp occidental.

On mesure ainsi que l’idée de l’existence d’un racisme anti-Blancs ne concerne pas seulement l’immigration, mais aussi l’ordre international. Sous ce vocable, s’exprimait le refus des luttes du tiers-monde de passer de l’indépendance politique à l’indépendance économique était rejetée.

On va retrouver ce double usage (intérieur et international) dans une autre expression, « les racines chrétiennes de l’Europe (ou de la France) », avec les même cibles : les immigrés (musulmans bien sûrs) « ennemis de l’intérieur » – ce que le ministre socialiste Manuel Valls répète désormais sans aucune honte – ; l’islam, étranger au monde européen et donc menaçant. Nous entrons dans l’ère du « choc des civilisations ».

Dans un discours au Puy-en-Velay, le 3 mars 2011, le président Nicolas Sarkozy déclarait : « Les peuples sont comme les Hommes : qu’ils occultent leur passé, qu’ils nient tout ou partie de leur identité et ils courent le risque de voir un jour ressurgir ce qu’ils ont refoulé mais sous une forme inquiétante.La chrétienté nous a laissé un magnifique héritage de civilisation et de culture, je suis le président d’une République laïque. Je peux dire cela, parce que c’est la vérité. Je ne fais pas de prosélytisme, je regarde simplement l’Histoire de notre pays. Une fois dit cela, je veux dire que la France a puisé à d’autres sources : il y a quelques semaines, j’ai reconnu et salué les racines juives de la France. Grégoire de Tours, le plus ancien de nos historiens, qui dans les mêmes pages de son Histoire des Francs, parle pour la première fois non seulement du sanctuaire du Puy-en-Velay mais de la synagogue de Clermont ! C’était en Auvergne déjà et Grégoire de Tours écrivait il y a près de 15 siècles ! C’est la France. La France que nous aimons, la France dont nous sommes fiers, la France qui a des racines. » Il est faut rappeler que le concept de « civilisation judéo-chrétienne » est tout à fait récent, mais je ne peux ici m’étendre sur le sujetiv.

En 2004, le président Jacques Chirac s’était opposé à toute référence aux racines chrétiennes dans la constitution européenne. Parmi bien d’autres, l’historien Paul Veyne a démontré la fausseté de cette idée dans son livre magistral Quand notre monde est devenu chrétien (312-394) (Albin Michel).

Gresh-islam.jpgAprès avoir expliqué en quel sens le christianisme pouvait avoir créé « l’illusion de racines »chrétiennes, il poursuit : « Aucune société, aucune culture, avec son fourmillement et ses contradictions, n’est fondée sur une doctrine. De l’entrecroisement confus de facteurs de toute espèce qui composent une civilisation, la partie qui semble émerger est la religion, ou encore les grands principes affichés, parce que c’est la partie audible, lisible, langagière d’une civilisation, la partie qui saute aux yeux et aux oreilles et d’après laquelle on est porté à la caractériser et à la dénommer. On parle donc de civilisation chrétienne de l’Occident, on attribue son humanitarisme au christianisme. On se représente une société comme un grand Individu dont la pensée précède l’action. Peut-être, mais la religion n’est qu’un facteur parmi bien d’autres, qui n’a d’efficacité que lorsque son langage devient réalité, lorsqu’il s’incarne dans des institutions ou dans un enseignement, dans le dressage coutumier d’une population dont la religion devient l’idéal. Mais le facteur religieux rencontre alors les autres réalités, les institutions, les pouvoirs, les traditions, les mœurs, la culture séculière. (...) L’Europe n’a pas de racines, chrétiennes ou autres, elle s’est faite par étapes imprévisibles, aucune de ses composantes n’étant plus originales qu’une autre. »(pp. 265-266).

Le concept de « racines chrétiennes » a, pour le président Sarkozy, une fonction de politique intérieure qu’il a mis en avant dans sa campagne présidentielle de 2011. Mais, employé bien au-delà des frontières de l’Hexagone, il traduit aussi une frilosité devant les bouleversements que connaît l’ordre international : ce qui est en train de prendre fin sous nos yeux ce sont deux siècles d’histoire marqués par une domination sans partage de l’Europe d’abord, du Nord (avec les Etats-Unis ensuite). Cela ne veut pas dire que le monde occidental est marginalisé, ou ne joue aucun rôle, mais qu’arrive à maturité le processus d’émancipation des peuples de la planète et que après une longue marginalisation, des pays comme la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud ou le Brésil, occupent une place nouvelle dans l’ordre international.

Ce surgissement de l’ancien tiers-monde sur la scène internationale alimente, comme je l’ai dit, les peurs, peurs de « l’ennemi intérieur », peur de l’ennemi extérieur. Avancer l’idée de « racines chrétiennes » c’est lever un drapeau pour unir les sociétés européennes et occidentales contre les menaces contre « nos valeurs », « notre mode de vie ». C’est la suite du combat mené dans les années 1980 contre le tiers-mondisme.

Même si les concepts de racisme anti-Blancs et d’islamophobie ne sont pas totalement équivalents, ils reflètent le même effroi face à un monde qui change.

Ils ont aussi en commun d’avoir permis une convergence de la droite et d’une partie de la gauche. C’est le cas de l’islamophobie : on ne peut pas être de gauche et raciste, mais on peut se prétendre de gauche et être islamophobe. Le rapport 2012 du Conseil national consultatif sur les droits de l’homme (CNCDH) qui fait des études sur le racisme, l’antisémitisme et l’opinion publique notait un phénomène nouveau : une fraction non négligeable de l’électorat du Front de gauche ou des Verts, qui est antiraciste – elle ne pense pas que les immigrés viennent manger notre pain, est d’accord pour qu’ils disposent de plus de droits, y compris celui de voter, etc. – est ouvertement islamophobe. Il existe donc, à travers ce concept d’islamophobie, une capacité plus large de mobiliser l’opinion en France – et au-delà en Europe – contre la menace islamiste à la fois intérieure et extérieure. Notons aussi que, dans les trois débats – dénonciation du tiers-mondisme, racisme anti-Blancs et islamophobie –, on voit affirmer l’idée qu’« ils » sont antisémites, que l’Etat d’Israël est injustement attaqué, que la critique de la politique cet Etat n’est qu’un camouflage de l’antisémitisme.

Dans un climat de peur alimenté par la crise économique et sociale la plus grave que nous ayons connue depuis 1929, ces concepts ambigus sont particulièrement dangereux. Ils servent à souder les populations européennes « de souche » contre un ennemi imaginaire, au lieu de les mobiliser pour un ordre plus juste, à la fois aux plans national et international.


i Lire « Le MRAP et le racisme anti-Blancs II », blog Nouvelles d’Orient, 3 décembre 2012.`

http://blog.mondediplo.net/-Nouvelles-d-Orient -

ii « Le recul des grandes espérances révolutionnaires », mai 1984.

iii Lire le dossier que lui a consacré Le Monde diplomatique en mai 1985. Disponible dans les archives du Monde diplomatique.

http://boutique.monde-diplomatique.fr/boutique/dvd-rom-d-archives/archives-le-monde-diplomatique-1954-2012.html

iv J’ai consacré à ce thème une partie de mon livre De quoi la Palestine est-elle le nom ? Actes Sud.

 

 

http://www.reperes-antiracistes.org/article-fin-de-la-domination-occidentale-du-racisme-anti-blancs-a-l-islamophobie-alain-gresh-116553889.html

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog d' Eva, R-sistons à la crise
  • : Tout sur la crise financière, économique, sanitaire, sociale, morale etc. Infos et analyses d'actualité. Et conseils, tuyaux, pour s'adapter à la crise, éventuellement au chaos, et même survivre en cas de guerre le cas échéant. Et des pistes, des alternatives au Système, pas forcément utopiques. A défaut de le changer ! Un blog d'utilité publique.
  • Contact

Recherche