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15 août 2009 6 15 /08 /août /2009 04:32
Jacques Attali appelle à « une révolution politique »… contre Goldman Sachs !

14 août 2009 - 17:55

 




Jacques Attali appelle à « une révolution politique »… contre Goldman Sachs !


14 août 2009 (Nouvelle Solidarité) – Paris et New York semblent s’énerver de plus en plus contre Wall Street et Washington, surtout quand elles deviennent des annexes de la City de Londres.


Cependant, les profits records de la banque new-yorkaise Goldman Sachs au premier trimestre, en plein cataclysme financier pour les autres et l’économie réelle, ont fini par attirer les regards indiscrets des uns et les foudres des autres.


C’est l’article
The Great American Bubble (la grande bulle américaine) du journaliste d’investigation américain Matt Taibbi, publié le 2 juillet dans le magazine Rolling Stone qui a ouvert la salve (en français ICI), suivi d’un exposé fracassant du New York Times, démontrant, preuves à l’appui, que Henry Paulson, le secrétaire au trésor sous Bush qui dirigea Goldman Sachs entre 1999 et 2006 aurait, au plus fort de la tempête financière actuelle, passé beaucoup plus de temps au téléphone avec le PDG de la firme (24 communications téléphoniques du16 au 21 septembre) qu’avec les dirigeants des autres banques sauvées avec l’argent du contribuable.


Robert Rubin, coprésident du conseil d’administration de Goldman Sachs de 1990 à 1992 et Secrétaire au Trésor des Etats-Unis de l’administration Clinton entre 1995 à 1999, avec son acolyte Larry Summers, qui fut le grand artisan de la dérégulation financière.


D’après
le quotidien Les Echos, c’est Robert Rubin « à qui l’on doit la suppression de la célèbre Glass-Steagall Act que Roosevelt avait fait voter en 1933 pour éviter la répétition de la grande crise de 1929 et qui séparait les banques de dépôt des banques d’investissement. En transformant des crédits immobiliers en actifs liquides susceptibles d’être revendus, cette mesure fut l’un des facteurs déclenchant de la crise actuelle. »


Pourtant, en votant contre Bush, le peuple américain avait l’illusion de se débarrasser de l’emprise de Goldman Sachs. En effet, le chef de cabinet de George W. Bush était Joshua Bolten, un ancien de Goldman, tout comme Mark Patterson, son directeur du Trésor et également ancien lobbyiste de la firme sans oublier Hank Paulson, secrétaire au Trésor depuis 2006 et ancien haut dirigeant de la firme !


Hélas, avec Obama, Henry Paulson, grand ordonnateur des plans de renflouements, fut remplacé par un autre associé de Goldman, Timothy Geither, et Obama nomma comme conseiller économique principal Larry Summers, un produit de la même écurie.


Pourtant, à ce jour, tout le monde est obligé de reconnaître que Goldman Sachs est une véritable usine à bulles et à krachs. Ce qu’on reconnaît moins, c’est que c’est précisément grâce à cela que la banque augmente ses profits.


Par exemple, le refus de Paulson de sauver la banque Lehman Brothers – décision qui provoqua une déstabilisation en chaîne du secteur financier — permet à la firme de couler son principal concurrent. De la même façon,
le feu vert donné par Paulson pour renflouer de 85 milliards de dollars l’assureur AIG était motivé par la dette de 13 milliards de ce dernier envers Goldman, dette effectivement payée par l’argent du contribuable. Enfin le plan TARP de 700 milliards profita largement à Goldman Sachs, reconverti pour l’occasion en holding bancaire ce qui lui donna accès à 10 milliards de dollars des fonds publics et à des prêts à taux réduits de la Réserve fédérale. En clair, grâce à la crise, la banque s’est refait une santé sur le dos du contribuable américain.


Le 3 août, suite à ce début de lavage du linge sale en public, Jacques Attali, le 3 août, dans un article intitulé Le triomphe des coupables publié sur son site, en appelle à une « révolution politique ». Toute une révolution !


Il écrit : « En particulier, une seule banque tient tout : Goldman Sachs. Elle est l’objet aujourd’hui d’innombrables analyses critiques, dont la plus acérée est venue récemment du magazine Rolling Stone. Après avoir éliminé ses principaux concurrents, (dont Lehman), après avoir profité de ces faillites et reçu de l’Etat d’énormes prêts sans intérêt, cette institution plus que centenaire fait aujourd’hui fortune grâce à des décisions prises par Geithner, Summers et les autres, dont chacun sait qu’ils rejoindront un jour la firme , après avoir quitté leurs fonctions, comme le firent avant eux les ministres des précédents présidents, Rubin, Paulson, et autres… »


« Au total, les entreprises industrielles, qui créent les vraies richesses, financent les erreurs et les bonus des banquiers, avec la bénédiction des hommes politiques. Et en bout de chaine, les salariés en sont les ultimes victimes : les banques américaines enfoncent dans la dépression ceux qu’elles ont déjà largement ruinés.

Ces lobbys sont si puissants qu’on n’en sortira que par une révolution politique. Elle devrait conduire, au moins, à interdire aux responsables publics du secteur financier de travailler ensuite dans les établissements qu’ils contrôlent. Et au plus, à nationaliser ce secteur. Une révolution, vous dis-je. »


Ce qui nous étonne, c’est que ce révolutionnaire n’a toujours pas apporté sa signature à notre
appel pour une nouvelle commission Pecora


http://www.solidariteetprogres.org/article5699.html

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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 16:01
... et même de changer de Système !
Mais ça, c'est une autre histoire !!!!
Eva R-sistons...




Information pour discussion
Secteur bancaire :
Il est urgent de légiférer


vendredi 7 août 2009 à 20h36

Les banques affichent à nouveau des bénéfices et se permettent de reprendre
leurs mauvaises habitudes en distribuant des bonus extravagants aux traders.


Leurs dirigeants oublient une seule chose : ce sont les contribuables qui
payent !

Ces comportements indécents sont aussi le résultat de la faiblesse du
Gouvernement qui a aidé les banques (ce qu'il fallait faire) mais sans
contreparties.

Lors du plan de soutien Debout la République avait demandé la prise de
participation au capital assortie d'une présence au Conseil d'Administration
afin de pouvoir contrôler les agissements des dirigeants bancaires. Faute de
l'avoir fait, le Gouvernement est conduit aujourd'hui à un rappel à l'ordre
qui n'aura aucune conséquence s'il ne prend pas des mesures fortes.

Au moment où tant de Français perdent leur emploi et sont scandalisés des
dérives actuelles, Debout la République propose deux mesures :

1.La transformation des prêts accordés aux banques en prise de participation
à leur capital.

2. Une augmentation du prélèvement fiscal sur les revenus exceptionnels qui
pourrait être votée lors de la session extraordinaire.

Nicolas DUPONT-AIGNAN
Député de l'Essonne
Président du rassemblement gaulliste
Debout la République

Source :
http://www.debout-la-republique.fr/Secteur-bancaire-il-est-urgent-de.html
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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 00:14
Vendredi 7 août 2009

 5 août 2009 (Nouvelle Solidarité) – Le contraste entre la crise économique et sociale que vivent les Américains et le dispendieux renflouement de Wall Street, révèle au grand jour les pratiques d’affranchis de la Réserve fédérale, à tel point que le pouvoir monétariste de la Fed commence à être ouvertement remis en question. Après avoir lancé il y a deux mois la campagne pour stopper la réforme meurtrière de la Santé intentée par Obama et son équipe comportementaliste, Lyndon LaRouche a lancé, lors de sa conférence internet du 1er août, la grande offensive pour liquider la Réserve fédérale et établir une Banque nationale.

Voici une question posée par plusieurs membres du « groupe de Stanford », un groupe d’économistes chargé d’établir une politique économique alternative pour l’administration Obama, et travaillant sur les concepts et les propositions mises en avant par LaRouche (cf. leurs questions et interventions dans les précédents webcasts).

Question : M. LaRouche, comme vous le savez, le 9 juillet dernier, le professeur James Galbraith a témoigné au Congrès dans le cadre du projet de loi sur l’audit de la Fed. Il y a notamment parlé du recours lancé dans les années 1970 par le député Henry Reuss, remettant en cause la constitutionnalité de la Réserve fédérale. Cette plainte mettait en cause le droit de vote des présidents de la Fed au Comité de la politique monétaire, pour non-conformité à la clause de nomination de la Constitution. Hélas, ils n’ont jamais pu établir le cas. Plus tard, le sénateur Baucus l’a fait, mais la Cour Suprême a rejeté son recours. La question n’a donc jamais été examinée par un tribunal. Toutefois, le professeur Galbraith a affirmé que Reuss avait raison et qu’il y a bien une anomalie constitutionnelle.

Pendant ce temps, la Fed a émis de l’argent à tout va, accordant des milliers de milliards aux banques et aux marchés financiers, soi-disant pour débloquer le crédit et relancer l’économie. Mais son véritable rôle se retrouve ainsi, pour la première fois, exposé aux yeux des citoyens américains. A tel point que mêmes les responsables politiques sont choqués et commencent à poser des questions dont les réponses laissent rêveurs : « D’où est-ce que la Fed sort tout cet argent ? - Ils l’impriment à partir de rien », ou encore « Qui les a autorisés à le faire ? – Personne ». La Fed est la seule agence gouvernementale dont le budget ne soit pas présenté au Congrès pour approbation. En examinant tout cela, nous en avons conclu qu’il était temps de démanteler la Fed ! Quelle qu’en soit la manière, une Banque nationale doit lui succéder ; une banque qui doive rendre des comptes aux autorités élues et qui soit subordonnée à l’intérêt général. Certes, les obstacles à cette remise en question sont innombrables, mais avec la crise, on voit clairement que les arrangements de la Fed n’ont jamais servit l’intérêt public.

Nous voulons remettre l’autorité monétaire entre les mains du Congrès. Si beaucoup s’opposent à cela et crient à l’inflation, c’est pourtant ce que prescrit notre Constitution : « Le Congrès doit pouvoir battre monnaie et ainsi réguler sa valeur. » Clairement, elle ne donne pas ce pouvoir au Président ou au secrétaire au Trésor, et encore moins à une banque centrale.

Si le Congrès décide d’assumer son devoir constitutionnel, il pourra, comme Lincoln l’a fait avec les Greenbacks, financer de grands projets nationaux d’infrastructures bénéficiant à tous. Pouvez vous nous apporter votre avis et vos éventuelles contributions sur cette proposition ?

LaRouche : Nous devons tout d’abord reconnaître que la Réserve fédérale est irrémédiablement en banqueroute. La Fed est une société privée créée sous la Présidence Wilson et il faut bien voir que la monnaie qu’elle émet est une dette. Qui va payer cette dette ? Comme l’Allemagne de 1923, la Fed masque sa faillite en émettant de la monnaie. Les Etats-Unis doivent avoir le courage de déclarer la Fed en faillite. Pourrait-elle prouver qu’elle a les actifs nécessaires pour couvrir cette dette ? Si elle ne le peut pas, débarrassons-nous d’elle par une simple procédure de mise en faillite.

Ensuite, nous devons créer ce qui sera la troisième Banque nationale de l’histoire des Etats-Unis, conformément à la première Banque nationale d’Alexander Hamilton. Dans la cave de cette nouvelle banque, nous confinerons un espace réservé aux restes de la Fed, mais seulement à des fins d’audit.

Cette Banque nationale devra gérer les dégâts issus des relations entre la Fed, les banques agréées et les banques du pays. Nous ferons donc le nettoyage à l’aide d’une nouvelle loi Glass-Steagall et nous émettrons le crédit nécessaire au sauvetage de ces nombreuses banques utiles à l’économie, mais actuellement en situation de faillite. Ces banques serviront ensuite à organiser la distribution du crédit nécessaire à une reprise économique.

Nous devrons alors lancer de grands projets d’infrastructures à l’image de la Tennesse Valley Authority, qui était plus qu’une simple série de barrages [routes, production agricole, agro-industrie, urbanisation - ndlr]. Il nous faut construire un système national de transport ferroviaire incluant tout un développement attenant, car un tel système joue un rôle clé dans le développement agricole et industriel du pays. Nous devons distribuer le développement sur tout le territoire et arrêter d’engendrer des géants industriels. L’emploi ne doit pas être concentré sur quelques zones, comme aujourd’hui, d’autant plus que cela accroît lourdement le temps de trajet des travailleurs. Lorsque l’économie américaine se développait, le temps de trajet domicile-travail était de 15 à 30 minutes maximum. Aujourd’hui il peut atteindre 4 à 5 heures par jour, avec un effet destructeur sur la vie de famille. Dans ces conditions, il est extrêmement difficile d’avoir une vie humaine lorsque vous avez des enfants et que les deux parents travaillent. L’erreur a été d’abandonner le développement de l’ouest américain et de concentrer l’emploi dans quelques zones, tout en promouvant la voiture plutôt qu’un système de transports collectifs. Il fallait décentraliser le développement et ne pas laisser se développer des entreprises géantes. Mieux vaut une multitude d’entreprises de taille plus réduites et distribuées sur tout le territoire.

L’autre priorité sera l’infrastructure de gestion de l’eau, comme le projet NAWAPA par exemple [ensemble de barrages, canaux, tunnels et pompes, permettant d’acheminer les gigantesques ressources en eau douce d’Alaska et du grand nord canadien vers les Etats arides de l’ouest américain et jusqu’au nord du Mexique - ndlr], car nous avons un réel problème avec l’alimentation en eau des Etats de l’ouest, qui provoque déjà la destruction des capacités agricoles.

Nous entrons dans une période où seule une mobilisation à la Roosevelt peut fonctionner. Ce type d’approche conçoit la nation comme une économie vivante où les gens vivent, travaillent, se logent, vont à l’école, ont besoin de se soigner, etc.

Notre territoire est vaste et nous devrions à nouveau penser à son développement : un réseau de transports couplé à un programme de gestion de l’eau afin de reconstituer les aquifères. Nous devons aussi procéder à une afforestation : un arbre est bien plus efficient que de l’herbe ; il intègre jusqu’à 10% des radiations solaires captées, alors que l’herbe ne le fait qu’à hauteur de 1 ou 2%.

Le développement du territoire, y compris la reforestation de certaines zones, se fera dans l’élan d’un programme national de transport et même d’un programme spatial international, car ces projets, intrinsèquement tournés vers l’avenir, nous tirerons de l’avant. Nous devons penser deux générations à l’avance.

http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-34677858.html


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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 22:00
Un monde plus juste et la « responsabilité de protéger » - Jean Bricmont

New York, le jeudi 30 juillet 2009

vendredi 31 juillet 2009, par Comité Valmy


Jean Bricmont, figure du mouvement anti-impérialiste, Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique).

Note préliminaire : Le 23 juillet, un débat sur la « responsabilité de protéger » a eu lieu à l’Assemblée Générale de l’ONU (voir http://www.un.org/ga/news/news.aspNewsID=31562&Cr=right+to+protect&Cr1=).


La « responsabilité de protéger » est une notion adoptée par les chefs d’états lors d’un sommet mondial en 2005, qui rend les Etats responsables de la protection de leur propres populations à l’encontre de génocides, crimes de guerre, nettoyages ethniques et autres crimes contre l’humanité. Elle exige que la communauté internationale intervienne si cette obligation n’est pas remplie. Ce dernier point est relié au « droit d’ingérence humanitaire » et a suscité de nombreux débats. La discussion a eu lieu à l’initiative du Président de l’Assemblée Générale, Manuel D’Escoto (du Nicaragua) et a réuni Noam Chomsky, Gareth Evans, qui soutient la responsabilité de protéger et a été ministre des Affaires Etrangères d’Australie et, jusque récemment, président de l’International Crisis Group, Ngugi wa Thiong’o, célèbre écrivain africain et défenseur des droits de l’homme, et moi-même.Voici le texte de mon intervention :


Le but de mon exposé sera de mettre en question les hypothèses sur lesquelles reposent l’idée et la rhétorique de la responsabilité de protéger. En résumé, je voudrais montrer que les principaux obstacles qui empêchent la mise en oeuvre d’une véritable responsabilité de protéger sont précisément les politiques et les attitudes des pays qui en sont les plus enthousiastes partisans, à savoir les pays occidentaux et en particulier les Etats-Unis.

Au cours de la dernière décennie, le monde a assisté, impuissant, au bombardement, par les Etats-Unis, de civils innocents en Irak, en Afghanistan et au Pakistan. Il est demeuré spectateur lors de l’attaque israélienne meurtrière au Liban et à Gaza. Nous avons précédemment assisté au massacre, sous la puissance de feu américaine, de millions de gens au Vietnam, au Cambodge et au Laos ; et bien d’autres sont morts en Amérique Centrale et en Afrique australe lors de guerres appuyées par les Etats-Unis. Allons-nous crier, au nom de toutes ces victimes : Plus jamais ! Dorénavant, le monde, la communauté internationale, vous protègera !

Notre réponse humanitaire est oui, nous voulons protéger toutes les victimes. Mais comment, et avec quelles forces ? Comment le faible sera-t-il jamais défendu contre le fort ? La réponse à cette question n’est pas seulement humanitaire ou juridique, mais avant tout politique. La protection des faibles dépend toujours de la limitation du pouvoir des forts. Le règne de la loi permet une telle limitation, pourvu que la loi soit la même pour tous. Tendre vers ce but nécessite une combinaison de principes idéalistes et d’une évaluation réaliste des rapports de force existant dans le monde. Avant de rentrer dans une discussion politique de la responsabilité de protéger, je voudrais souligner que le problème qui se pose ne porte pas sur les aspects diplomatiques ou préventifs de cette doctrine, mais sur l’aspect militaire de la « réponse rapide et décisive » et sur le défi que cela pose au principe de la souveraineté nationale.

La responsabilité de protéger est une doctrine ambigüe. D’une part, elle est vendue aux Nations Unies comme étant fort différente du « droit d’ingérence humanitaire », notion qui a été développée en Occident après la chute des empires coloniaux et la défaite des Etats-Unis en Indochine. Cette idéologie se fondait sur les tragédies se produisant dans les pays décolonisés, afin de fournir une base morale aux anciennes politiques d’intervention et de contrôle des pays occidentaux sur le reste du monde.

Cela est parfaitement compris dans la majeure partie du monde. Le « droit » d’ingérence humanitaire a été universellement rejeté par le Sud, par exemple lors de son sommet à La Havane en 2000 ou lors de la réunion des pays non alignés à Kuala Lumpur en février 2003, peu avant l’attaque américaine contre l’Irak. La responsabilité de protéger tente de faire entrer ce droit dans le cadre de la Charte des Nations Unies, de façon à le rendre acceptable, en insistant sur le fait que l’option militaire doit intervenir en dernier recours et doit être approuvée par le Conseil de Sécurité. Mais alors, il n’y a rien de légalement neuf sous le soleil.

D’autre part, la responsabilité de protéger est présentée au public occidental comme une nouvelle norme dans les relations internationales, norme qui autorise l’usage de la force sur des bases humanitaires. Il y a une grande différence entre la responsabilité de protéger, envisagée purement comme doctrine juridique et sa réception idéologique dans les médias occidentaux.

Lorsque l’on envisage l’histoire américaine de l’après-guerre, histoire qui inclut les guerres d’Indochine, les invasions de l’Irak et de l’Afghanistan, du Panama et même de la petite Grenade, il est difficile de croire que c’est le droit international ou le respect pour la souveraineté nationale qui empêche les Etats-Unis d’arrêter des génocides. Si les Etats-Unis avaient eu les moyens et le désir d’intervenir au Ruanda, ils l’auraient fait, et aucun droit international ne les en aurait empêché. Et si une « nouvelle norme » est introduite, elle ne sauvera personne nulle part, dans le contexte des rapports de force politiques et militaires existants, à moins que les Etats-Unis ne décident d’intervenir, pour des raisons qui leur sont propres.

De plus, il est assez incroyable de voir que les partisans de la responsabilité de protéger parler d’une obligation de reconstruire (après une intervention militaire). Combien d’argent les Etats-Unis ont-ils versé comme réparations pour les destructions infligées en Indochine et en Irak, ou infligées à Gaza et au Liban par un pays qu’ils soutiennent et arment ? Ou au Nicaragua, auquel des réparations pour les destructions des Contras sont toujours impayées, malgré la condamnation des Etats-Unis par la Cour Internationale de Justice ? Pourquoi espérer que la responsabilité de protéger force à l’avenir les Etats puissants à payer pour ce qu’ils détruisent, s’ils ne le font pas en vertu du droit existant actuellement ?

Il est vrai que le 21ème siècle a besoin de Nations Unies rénovées, mais pas de Nations Unies qui justifient les interventions unilatérales avec de nouveaux arguments, mais plutôt de Nations Unies qui offrent un support moral à ceux qui cherchent à construire un monde moins dominé par les Etats-Unis et leurs alliés. Le but original des Nations Unies était de sauver l’humanité du « fléau de la guerre », en référence aux deux guerres mondiales. Cela devait être accompli par un respect strict de la souveraineté nationale, de façon à empêcher les grandes puissances d’intervenir militairement contre les plus faibles, quel qu’en soit le prétexte. Les guerres menées par les Etats-Unis et l’Otan montrent que, malgré des progrès substantiels, les Nations Unies n’ont pas encore atteint leur but originel. Les Nations Unies doivent continuer leurs efforts en direction de ce but, avant de s’assigner une nouvelle priorité, soi-disant humanitaire, qui en réalité peut être utilisée par les grandes puissances pour justifier leurs guerres futures, en affaiblissant le principe de la souveraineté nationale.

Quand l’Otan a exercé son droit auto-proclamé d’intervention au Kosovo, où les efforts diplomatiques étaient loin d’avoir été épuisés, il a été applaudi dans les médias occidentaux. Quand la Russie a exercé ce qu’elle considérait comme sa responsabilité de protéger en Ossétie du sud, elle a été universellement condamnée par les mêmes médias occidentaux. Quand le Vietnam est intervenu au Cambodge (mettant fin au régime des Khmers Rouges) ou quand l’Inde est intervenue dans ce qui est aujourd’hui le Bangladesh, leurs actions ont été sévèrement condamnées en Occident.

Tout cela indique que les gouvernements, médias et ONG occidentaux, s’autoproclamant « communauté internationale », évalueront la responsabilité de tragédies humaines très différemment, selon qu’elle se produit dans un pays dont le gouvernement est, pour une raison ou une autre, jugé hostile par l’Occident, ou dans un pays ami. En particulier, les Etats-Unis feront pression sur l’ONU pour faire adopter leur propre vision des évènements. Les Etats-Unis ne choisiront pas toujours d’intervenir, mais ils utiliseront néanmoins la non-intervention pour dénoncer les Nations Unies et pour suggérer que celles-ci devraient être remplacées par l’Otan comme arbitre international.

La souveraineté nationale est parfois stigmatisée par les promoteurs de la responsabilité de protéger comme étant une « autorisation de tuer ». Il est bon de se rappeler pourquoi la souveraineté nationale doit être défendue contre de telles accusations.

Tout d’abord, la souveraineté nationale est une protection partielle des faibles contre les forts. Personne ne s’attend à ce que le Bangladesh intervienne dans les affaires intérieures des Etats-Unis pour les forcer à réduire leurs émissions de CO2, en invoquant les conséquences catastrophiques que celles-ci peuvent avoir pour le Bangladesh. L’ingérence est toujours unilatérale.

L’ingérence américaine dans les affaires intérieures des autres états prend des formes multiples mais est constante et viole toujours l’esprit et souvent la lettre de la charte des Nations Unies. Bien qu’ils prétendent agir en fonction de principes tels que la liberté et la démocratie, les interventions des Etats-Unis ont eu des conséquences désastreuses : non seulement les millions de morts causés directement ou indirectement par les guerres, mais aussi le fait d’avoir « tué l’espoir » de centaines de millions de gens qui auraient pu bénéficier des politiques sociales progressistes initiées par des personnes telles que Arbenz au Guatemala, Goulart au Brésil, Allende au Chili, Lumumba au Congo, Mossadegh en Iran, les Sandinistes au Nicaragua ou le Président Chavez au Venezuela, qui ont tous été systématiquement subvertis, renversés, ou tués avec le soutien plein et entier de l’Occident.

Mais ce n’est pas tout. Chaque action agressive des Etats-Unis provoque une réaction. Le déploiement d’un bouclier anti-missile produit plus de missiles, pas moins. Bombarder des civils- que ce soit délibérément ou par dommage collatéraux- produit plus de résistance armée, pas moins. Chercher à renverser ou à subvertir des gouvernements produit plus de répression interne, pas moins. Encourager les minorités à faire sécession, en leur donnant l’impression, souvent fausse, que la « seule superpuissance » viendra à leur secours si elles sont réprimées, produit plus de violence et de haine, pas moins. La possession par Israël d’armes nucléaires encourage d’autres états du Moyen-Orient à posséder de telles armes. Les tragédies en Somalie et dans l’est du Congo sont dues en grande partie à des interventions étrangères, pas à leur absence. Pour prendre un exemple extrême, qui est un des exemples préférés d’atrocités citées par les partisans de la responsabilité de protéger, il est très peu probable que les Khmers Rouges auraient pris le pouvoir au Cambodge, sans les bombardements états-uniens massifs et « secrets », suivis par un changement de régime organisé par les Etats-Unis qui déstabilisa complètement ce malheureux pays.

L’idéologie de l’ingérence humanitaire fait partie d’une longue histoire d’attitudes occidentales par rapport au reste du monde. Quand les colons ont débarqué sur les côtes des Amériques, de l’Afrique ou de l’Asie orientale, ils ont été horrifiés de découvrir ce que nous appellerions des violations des droits de l’homme et qu’ils appelaient des « moeurs barbares » : sacrifices humains, cannibalisme ou femmes aux pieds bandés. Ces indignations, sincères ou calculées, ont, de façon répétée, été utilisées pour couvrir les crimes des pays occidentaux : esclavage, exterminations des populations indigènes et pillage systématique des terres et des ressources. Cette attitude d’indignation vertueuse continue à ce jour et est à la base de l’idée que l’Occident a un « droit d’intervenir » et un « droit de protéger », tout en ignorant les régimes oppressifs considérés comme « amis », la militarisation et les guerres sans fin, ainsi que l’exploitation massive de la force de travail et des matières premières.

L’Occident devrait tirer des leçons de sa propre histoire. Concrètement, qu’est-ce que cela voudrait dire ? D’abord, garantir un respect strict du droit international de la part des puissances occidentales, implémenter les résolutions de l’ONU concernant Israël, démanteler l’empire des bases américaines ainsi que l’Otan, cesser toutes les menaces concernant l’usage unilatéral de la force, lever les sanctions unilatérales, en particulier l’embargo contre Cuba, arrêter toutes les formes d’ingérences dans les affaires intérieures des autres Etats, en particulier toutes les opérations des « promotions de la démocratie », de « révolutions colorées » ainsi que l’exploitation de la politique des minorités. Ce respect nécessaire pour la souveraineté nationale signifie que le souverain ultime de chaque Etat-nation est le peuple de cet état, dont le droit à remplacer des gouvernements injustes ne peut pas être usurpé par des puissances étrangères supposées bienveillantes.

Ensuite, nous pourrions utiliser nos budgets militaires disproportionnés (les pays de l’Otan couvrant 70% des dépenses militaires mondiales) pour mettre en place une forme de keynésianisme global : au lieu de demander des « budgets équilibrés » dans les pays en développement, nous devrions utiliser les ressources gaspillées en dépenses militaires pour financer des investissements massifs dans l’éducation, la santé et le développement. Si cela semble utopique, ce ne l’est pas plus que l’idée selon laquelle un monde stable sera produit par la façon dont la « guerre à la terreur » est poursuivie actuellement.

Les défenseurs de la responsabilité de protéger peuvent répondre que ce que je dis ici est à côté de la question et « politise » inutilement le débat, puisque, d’après eux, c’est la communauté internationale qui interviendra, avec, en plus, l’approbation du Conseil de Sécurité. Mais, en réalité, il n’existe pas de communauté internationale. L’intervention de l’Otan au Kosovo n’a pas été approuvée par la Russie et l’intervention russe en Ossétie du Sud a été condamnée en Occident. Aucune de ces interventions n’aurait été approuvée par le Conseil de Sécurité. Récemment, l’Union africaine a rejeté l’inculpation par la Cour Pénale Internationale du président du Soudan. Aucun système de justice ou de police internationale, qu’il s’agisse de la responsabilité de protéger ou de la CPI, ne peut fonctionner sans un climat de confiance et d’égalité. Aujourd’hui, il n’y a ni égalité ni confiance entre l’Ouest et l’Est, ou entre le Nord et le Sud, en grande partie à cause des politiques américaines récentes. Si nous voulons qu’une version de la responsabilité de protéger fonctionne dans le futur, nous devons d’abord construire une relation d’égalité et de confiance, et ce que je dis ici aborde le fond du problème. Le monde ne peut devenir plus sûr que s’il devient d’abord plus juste.

Il est important de comprendre que la critique faite ici de la responsabilité de protéger ne se base pas sur une défense « absolutiste » de la souveraineté nationale, mais sur une réflexion à propos des politiques des pays puissants qui forcent les pays faibles à utiliser la souveraineté comme bouclier.

Les promoteurs de la responsabilité de protéger présentent celle-ci comme le début d’une ère nouvelle. Mais, en réalité, elle signale la fin d’une ère ancienne. D’un point de vue interventionniste, la responsabilité de protéger est un recul, au moins en parole, par rapport au droit d’ingérence, et celui-ci était un recul par rapport au colonialisme classique. La principale transformation sociale du 20ème siècle a été la décolonisation. Ce mouvement continue aujourd’hui dans l’élaboration d’un monde réellement démocratique, dans lequel le soleil se sera couché sur l’empire américain, comme il l’a fait sur les empires européens du passé. Il y a quelques indications que le président Obama comprend cette réalité et il faut espérer que ses actions suivent ses paroles.

Je veux terminer par un message pour les représentants et les populations du « Sud ». Les vues exprimées ici sont partagées par des millions de gens en « Occident ». Cela n’est malheureusement pas reflété par nos médias. Des millions de gens, y compris des Américains, rejettent la guerre comme moyen de résoudre les conflits internationaux et s’opposent au soutien aveugle de leurs gouvernements à l’apartheid israélien. Ils adhèrent aux principes du mouvement des pays non alignés de coopération internationale, dans le respect strict de la souveraineté de chaque état, et de l ’égalité des peuples. Ils risquent d’être dénoncés par les médias de leurs pays comme anti-occidentaux, anti-américains ou antisémites. Mais, en ouvrant leurs esprits aux inspirations du reste du monde, ce sont eux qui incarnent ce qu’il y a de véritablement valable dans la tradition humaniste occidentale.

Jean Bricmont

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article344

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 20:21


publié par Christian DELARUE (Resp nat ATTAC et MRAP) Avant-hier 20H21



République bananière françaiseEtat néolibéral, République bananière et pantouflage au sommet.

Suite de

Avec la crise, la vérité de l'Etat se fait jour - Introduction au débat sur l'Etat. par Christian DELARUE

http://www.legrandsoir.info/Avec-la-crise-la-verite-de-l-Etat.html

 

Nombreux sont ceux qui comme Bernard Maris, ce 30 avril au matin, critiquent la trahison scandaleuse d’une fraction de personnages haut placés qui ont commencé par faire une carrière, courte parfois, au service de l’Etat et donc au service de l’intérêt général, en principe au moins, avant d’aller dans le privé servir la logique de profit, de marchandisation et de privatisation... et surtout se servir soi-même. Une double dérive.

Pour une définition du pantouflage on peut lire aisément "En savoir plus sur le pantouflage" (1). Au passage on y apprend que les pantoufleurs, phénomène ancien du XIX ème siècle, sont de nos jours à la fois l’origine et le produit de la vague de privatisation des années 86 et suivantes. Le pantouflage a favorisé la constitution d’un capitaliste managérial d’un nouveau genre formé par l’Etat après passage à l’ENA. Ils constitue une "élite politicoadministrative étroite" (cf D Chagnolleau) relativement verrouillée sur elle même.


I - CRITIQUE DU PANTOUFLAGE

D’abord les critiques les plus entendues puis celle plus radicale mais moins courante.


A) Les premiers niveaux de critique :


1) La première critique : la confusion du sommet et de la base de la fonction publique.

Il ne suffit pas de souligner l’aspect peu moral de cette pratique, même si un commission de déontologie intervient. Il importe en premier lieu de dire que la mesure de généralisation (2) de 2007 à tous les fonctionnaires n’a que peu à voir avec le pantouflage des hauts fonctionnaire. Dans un cas il s’agit de personnages qui sont des hauts dirigeants, qui passant du public au privé, participent aux décisions des sociétés transnationales et ramassent au passage des revenus exorbitants (mesurés en X fois le SMIC) , des revenus non distribués à ceux et celle qui travaillent, qui produisent. Dans l’autre cas, le salarié sous statut public devient salarié sous contrat privé. Dans les deux situations il reste travailleur. Quand à la mobilité interne aux différentes administrations elle est en cours de développement. La chose n’était pas particulièrement favorisée auparavant.


2) La seconde critique plus décisive : l’importation du "sale boulot" (C Dejours) effectué dans le privé.

Dans ce cadre on évoque le pantouflage qui opère dans l’autre sens, du privé vers le public : Après des années au sommet des grandes entreprises, comme à Vivendi-Véolia par exemple (3) on passe au sommet de l’Etat pour le moderniser sur le modèle de l’entreprise privée. Il s’agit alors de libéraliser L’Etat, de le rendre « modeste » et plus efficace, de rendre la force de travaail plus soumise et plus travailleuse (la fameuse "valeur travail" et la « culture de résultats ») . Le pantouflage dans ce sens vise à introduire artificiellement dans le public ce qui est déjà si nuisible dans le privé à savoir la dureté des rapports sociaux capitaliste de production. Autrement dit on introduit au coeur de la fonction publique par ce pantoufflage ce qu’il y a de plus barbare dans la société civile.

Enfin il s’agit globalement de mettre l’Etat beaucoup plus au service du capital qu’il ne l’est déjà et ce par le jeux de ces pratiques malsaines qui mélangent les genres. On touche alors là la critique fondamentale de second niveau qui s’en prend à la racine du système.


B) Second niveau de critique : vers la République bananière


1) La dilution des frontières public-privé 
: Le pantouflage c’est un peu comme le partenariat public privé (PPP) ou les techniques de contractualisation, cela participe de la tendance contemporaine à diluer la frontière entre le secteur public et le secteur privé au profit de l’appropriation privé et donc de la dépossession du plus grand nombre.


2) La collusion avec la bourgeoisie
 : C’est aussi sans doute aussi autre chose, à savoir une collusion avec la classe dominante. Et c’est grave. Cela participe de la corruption de la République (cf Yves MENY 4). On tend vers la République bananière.


II - PERSPECTIVES POUR UNE ALTERNATIVE

Il importe certes de rappeler la vocation du fonctionnaire en terme de service de l’intérêt général non rabattu sur la rentabilité mais cela ne saurait suffire.


A ) Promouvoir une autre déontologie du fonctionnaire

Les hauts fonctionnaires doivent s’attacher tant que faire se peut, par logique de résistance, à ne pas mettre l’Etat au service du capitalisme et de sa logique mais au contraire - mais là il ne faut pas trop se faire d’illusion sur ce pouvoir en positif au temps du retour au "pur capitalisme" (M Husson) - tendre à la satisfaction des besoins sociaux du peuple-classe. Après 1946 apparait la forme Etat social (lire ici Nicolas Benies) . L’Etat est alors un appareil ambigu car au coeur d’un rapport de force . Il est fondamentalement au service de l’accumulation du capital mais n’est pas totalement au service de la bourgeoisie et des grandes entreprises capitalistes notamment celles côtées en bourse et très internationalisées. En effet, toute une tradition juridique lui accorde des missions sociales fortes qui viennent construire le social ce qui est faire plus que compenser les défaillances du marché. Il ne faut pas accorder à cette tradition plus que ce qu’elle a pu obtenir au meilleur de son temps à savoir la pratique légitimée du "socialisme municipal" et celle de "l’économie mixte".


B) Briser la logique des revenus faramineux qui démoralise les hauts fonctionnaires tentés par la cupidité outrancière.

Les très hauts revenus et le prestige seraient les vecteurs attractifs des hautes sphères managériales privées contre les hauts fonctionnaires. Ces derniers sont très bien payés mais ils voient qu’ils pourraient avoir plus encore dans le privé et avec plus de prestige encore. En termes frommien on peut voir que la dynamique de l’ultra-cupidité et l’hyper possesssivité est à l’œuvre contre l’être du fonctionnaire. Il faut briser cette logique car l’appel à une autre déontologie ne saurait suffire en présence d’une telle dérive systémique.

En outre, les stocks-option et les primes aux licenciements ne sont que l’écume du système et pourtant c’est cela qui génère aujourd’hui la colère des licenciés. C’est cela qui discrédite aussi, au passage, le dispositif administratif en cours de "salaire au mérite". La justice sociale avec ses deux volets le salarial et le fiscal admet sans doute des différentiation de revenu mais sur des bases justes et sans surprises et surtout avec deux grandes limites, un plancher en dessous duquel on ne saurait descendre, un plafond au-dessus duquel on ne saurait dépasser.

- Le plancher c’est le salaire minimal du travail salarié et le revenu minimal de civilisation pour les sans emploi. Ce salaire doit permettre de vivre correctement. Il n’est pas nécessairement élevé dans une société riche de services publics qui allouent les prestations de satisfaction des besoins élémentaires selon une grille de tarification qui prévoie la gratuité pour les sans emploi.

- Le plafond se calcule en terme de multiplicateur du salaire minimal de travail salarié. Il ne saurait être à deux chiffres : celui qui reçoit 10 fois le SMIC empêche de vivre décemment celui qui est en-bas de l’échellle sociale. La société civilisée doit impérativement le ponctionner pour faire vivre les plus défavorisé.


La période de la mondialisation néolibérale correspond à une montée de la contractualisation qui favorise le fort contre le faible. Le rôle de la loi a changé. Il y a la loi qui pose des statuts socialement sécurisants pour le public et le privé et la loi qui contractualise et fragilise les individus face à la "concurrence libre et non faussée".

Il y a la loi qui ôte les protections entre le fort et le faible et la loi qui les garantit.

Contre la République du darwinisme social et néolibéral, il faut assurer le principe républicain : Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité.


Christian Delarue


1) En savoir plus sur le pantouflage.

http://www.challenges.fr/actualites/politique_economique/20090225.CHA1447/e n_savoir_plus_sur_le_pantouflage.html

Lire aussi l’étude suivante : DU PANTOUFLAGE OU LA "DESCENTE DU CIEL" par Dominique CHAGNOLLAUD I - La naissance du pantouflage II - Les cause du pantouflage :Perte de prestige, Moindre revenu

http:// www.revue-pouvoirs.fr/IMG/pdf/80Pouvoirs_p77-87_pantouflage.pdf?PHPSESSID=7f76a2fd8170f64515910fc04e9cd376>>


2) Pantouflage des fonctionnaires : le décret de la loi du 2 février 2007 publié au JO

http://www.maire-info.com/article.asp?param=8272&PARAM2=PLUS


3) Pantouflage, corruption structurelle ? /anticor.org/2009/04/21/pantouflage-corruption-structurelle/>

http://anticor.org/2009/04/21/pantouflage-corruption-structurelle/


4) Yves Mény : La Corruption de la République

http://www.oboulo.com/yves-meny-corruption-republique-9788.html

Sur un couac datant de 1996 cf. Pantouflage : l’onde de choc Par Delanglade Sabine, publié le 19/12/1996

http://www.lexpress.fr/informations/pantouflage-l-onde-de-choc_619968.html

 


Image ajoutée par Dazibaoueb

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=5327

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 14:38

"La petite soupe"


Par Nicolas Dupont-Aignan le jeudi, août 6 2009, 17:57 -

 

Philippe de Villiers a cédé ! Il vient de rejoindre la Majorité Présidentielle en acceptant de siéger au Comité de liaison des formations politiques qui soutiennent Nicolas Sarkozy.

Cette décision attriste toutes celles et tous ceux qui, même s’ils ne partageaient pas les convictions de Philippe, lui reconnaissait une certaine constance. Comment le président du MPF peut-il désormais soutenir un Président de la République dont il a contesté récemment les principales décisions (Traité de Lisbonne, retour dans l’OTAN, etc, etc…) ?

Philippe de Villiers pour se justifier, déclare se sentir plus efficace pour incarner le souverainisme à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur. Qui peut sincèrement croire une telle énormité ? Je lui souhaite bon courage !

Ceux qui, lors des élections européennes, me reprochaient de ne pas faire alliance avec Philippe de Villiers, comprennent donc aujourd’hui pourquoi j’étais si méfiant. Je connaissais en effet les contacts réguliers entre Philippe de Villiers et l’Elysée et je me doutais bien qu’un jour ou l’autre cela finirait ainsi. Je ne voulais pas participer à une énième trahison de nos électeurs.

Il nous revient désormais à Debout la République de rassembler toutes celles et tous ceux qui refusent une France abaissée et politicienne. Beaucoup de cadres du MPF nous ont déjà rejoints ou s’apprêtent à le faire. J’ai demandé à toutes nos fédérations de les accueillir à bras ouverts car, n’en doutons pas, la mascarade politique d’aujourd’hui appelle obligatoirement à un sursaut. Il nous revient de le préparer.

Comment croire, en effet, que notre pays puisse continuer à dériver ainsi. La caste dirigeante qui nous gouverne n’osant pas s’attaquer aux racines des problèmes.

Un moment d’ailleurs, nos compatriotes avaient cru que Nicolas Sarkozy en aurait la volonté. Mais les postures ne font pas une politique et la situation se dégrade de jour en jour :

• Sur le plan économique, la compétitivité des entreprises françaises s’effondre (euro cher, charges trop lourdes), les PME ferment les unes après les autres et seules, les banques qui tondent les Français, et les entreprises du CAC 40 qui investissent à l’étranger, masquent ce recul historique.

• Sur le plan budgétaire, les déficits explosent car seul l’assistanat peut éviter la révolte sociale, nos concitoyens supportant, de moins en moins, deux poids deux mesures qui servent de politique. D’un côté les privilèges, notamment fiscaux, de l’autre le chômage de masse.

La cohésion nationale, enfin, est ruinée par une immigration non contrôlée qui nourrit les ghettos de nos banlieues.

Face à cela, la politique gouvernementale se limite à des effets de manche, à des mesurettes pour se donner l’illusion d’agir mais se refuse à porter le fer sur les causes réelles du mal :

• Une Union Européenne qui asphyxie notre économie, par l’Euro cher et le libre échange déloyal. • L’absence de contrôle aux frontières et la pensée unique qui interdisent une vraie politique migratoire. • La proximité avec les grands groupes du CAC 40 et les banquiers, qui empêche de mettre l’économie au service du pays. • La volonté de plaire qui consiste à dépenser toujours plus, sans s’assurer des recettes.

Certains me diront : que peut-on faire ? Les Français ont la tête ailleurs, les principaux médias sont très proches du pouvoir, la Gauche ferait bien pire et même Philippe de Villiers abandonne.

Mais c’est justement parce que le couvercle est vissé fermement sur la marmite que cette dernière explosera.

Gardons alors notre cap, affirmons nos convictions républicaines et gaullistes et proposons des mesures très concrètes pour sortir la France de cette crise.

Car le grand paradoxe est que notre pays dispose de quantités d’atouts ; au premier rang desquels les Français qui aimeraient être considérés comme des adultes.

Redonner à notre pays les moyens de maîtriser leur destin en encadrant l’Union Européenne, renforcer la compétitivité de notre économie en s’appuyant sur nos PME, garantir la cohésion sociale en combattant les privilèges et en restaurant le modèle républicain, voilà les axes de notre projet. Nous en parlerons abondamment à nos Universités de Rentrée.


Source :
http://blog.nicolasdupontaignan.fr/index.php/post/2009/08/06/%C2%AB-La-petite-soupe-%C2%BB?pub=0
(Voir les réponses)

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5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 06:10
Appel à l’abondance et à l’entraide...


DIVERS ...pour éradiquer la famine et la misère. Réflexion philosophique & pratique. Quelle plus noble tâche que de faire de ce monde une terre d’abondance pour tous ! C’est parce que nous vivons une situation alimentaire dramatique que la prise de conscience est inéluctable : dans les grandes catastrophes notre véritable nature s’est toujours révélée, pleine d’entraide et d’entrain !

Nous savons que c’est possible : il suffit de le vouloir ! C’est quand la situation paraît sans issue que des solutions inattendues surviennent. C’est ainsi que les Philippines, premier importateur mondial de riz, ont décidé de cultiver un pénitencier de 25 000 hectares pour subvenir aux besoins de la population. Partout le monde physique reprend ses droits sur le monde virtuel. Avant de détailler cela, voyons d’abord quels sont nos ressorts de base.

La compréhension de notre mécanisme fondamental

Pourquoi avons-nous créé la pénurie et comment pouvons-nous créer l’abon­dance ? Il s’agit simplement de dépasser notre peur de manquer, elle-même reflet de notre peur de mourir. Qui nous conduit à faire des stocks, à thésauriser. Au contraire la vie, les biens, la terre existent en abondance si nous décidons d’arrêter de vouloir les posséder, les garder pour soi. « Partage ton pain il se répartit, partage ton toit il se maintient, partage ta joie elle augmente ». Comme quoi la joie de vivre est la première qualité à cultiver, avant la nourriture !

Or donc, les sociétés primitives ont toujours été des sociétés d’abondance. Marshall Sahlins, anthropologue et économiste américain de renommée internationale, l’a bien montré dans son ouvrage « âge de pierre, âge d’abondance » où il précise que l’économie primitive n’est pas une économie de misère ni de famine, mais la première et jusqu’à présent la seule société d’abondance. C’est lorsque certains réussirent à capitaliser un maximum de biens dans leurs mains que la misère se créa. Au Moyen-âge, dans l’expérience des libres cités, il n’y avait pas de mendiants, pris en charge spontanément par la communauté urbaine. Pierre Kropotkine l’a bien montré dans son ouvrage « l’entraide, un facteur de l’évolution ».

Pourquoi les sociétés primitives sont-elles des sociétés d’abon­dance ? Ce qui semble paradoxal devient une évidence dès qu’on y réfléchit. Elles sont proches de la terre et définissent la richesse comme l’art de ne manquer de rien et la capacité à donner. C’est la clé du bonheur ! Est heureux celui dont les désirs sont comblés. C’est incompatible avec la misère mais parfaitement compatible avec une certaine pauvreté acceptée, aussi je vous invite à réfléchir au concept de simplicité volontaire (Serge Mongeau) ou sobriété heureuse (Pierre Rabhi).

Et si le premier réflexe humain, notre véritable nature, était l’entraide dans les situations difficiles ? J’en fais le pari. J’en suis même certain.

Au sujet de la situation alimentaire mondiale

Ce lundi 14 avril, 4 grands quotidiens nationaux faisaient leur une sur ce sujet (Le Monde, Libération, La Croix et L’Humanité). Ils se sont donnés le mot ou quoi ? En tous cas, voilà un parfait synchronisme pour une grande cause !

Et justement, il y a 4 grandes causes aux émeutes de la faim qui ont déjà sévi dans 37 pays d’Afrique, d’Amérique et d’Asie :

1. Mauvaises récoltes 2007 (les pires depuis 30 ans) dues au dérèglement climatique,

2. Agro-carburants squattant des terres qui autrement auraient pu être cultivées pour se nourrir,

3. Développement de la consommation de viande gaspillant ainsi beaucoup de céréales et légumineuses,

4. Spéculation sur les produits alimentaires de base utilisés comme valeur refuge après la crise de l’immobilier aux états-Unis : les spéculateurs ont acheté des stocks qu’ils revendent à vil prix.

Chacun, où qu’il se trouve sur la planète, doit veiller à ce qu’autour de chez lui, subsistent les surfaces agricoles utiles pour nourrir la population locale. Chacun est responsable de la situation d’aujourd’hui et peut, à son niveau, agir pour sortir de l’impasse actuelle. La nourriture, fonction vitale avec l’air et l’eau, doit faire partie du service public.

La situation est connue depuis cet automne et apparemment les états n’ont rien fait alors qu’ils auraient pu au moins protéger les stocks de cette spéculation mortelle et honteuse. Je ne décolère pas devant de telles pratiques. La jointure avec les nouvelles récoltes ne pourra se faire en mai-juin, effet que nous devrions ressentir même en France. Les producteurs d’OGM risquent d’utiliser cette situation pour leur promotion.

Par contre il y a prise de conscience au plus haut niveau de la nécessité d’une agriculture locale saine en France. Michel Barnier et Nicolas Sarkozy se sont exprimés sur ce sujet de façon positive au travers de courriers aux associations.

Il faut favoriser une agriculture saine et respectueuse de l’environnement. Nous lançons l’idée d’un regroupement des forces oeuvrant dans ce sens : Créamap, Kokopelli, Réseau de Cocagne, Terre de Lien, Réseaux de magasins biologiques, Amis de la Terre, Slow Food, Urgenci, Greenpeace, Via Campesina, Confédération paysanne, Locobio, Terre et Humanisme, etc.

Une fois unies, ces organisations pourront alors rencontrer les décideurs politiques avec efficacité. Nous pensons qu’il faut lancer dès cet automne un immense mouvement de cultures saines (dont les Amap, associations pour le maintien d’une agriculture paysanne). Notre sécurité alimentaire nécessite la relocalisation partielle de l’économie, et ceci partout dans le monde. Les esprits seront prêts. Nous lançons un appel vers toutes ces structures nationales afin qu’elles se réunissent le 20 septembre à Annecy (quelque chose se prépare déjà) pour profiter de la rencontre des ministres de l’agri­culture européens, afin d’intervenir dans leur colloque, allant même jusqu’à négocier avec eux l’octroi de terres.

naturavox.fr

 Appel à l’abondance et à l’entraide...
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1 août 2009 6 01 /08 /août /2009 03:27



La crise et la stratégie rapprochent
la CGT et la CFDT

 

Les élections européennes n’ont pas contribué à resserrer les liens entre les organisations syndicales. Déjà, le 1er mai, le cœur n’y était plus (voir, sur ce blog, Un 1er mai mutant après les mobilisations du 29 janvier et du 19 mars - 2 mai 2009).

Les militants syndicaux sont partagés entre la modération, proche de la résignation, et l’exaspération, proche de la remise en cause des directions syndicales (voir, sur ce blog,  Marcel Collet, militant syndicaliste CGT 53, interpelle son dirigeant - 16 mai 2009).

 

Les luttes les plus médiatisées sont celles qui concernent les fermetures de site, quand elles sont accompagnées de menaces de faire exploser l’usine (voir sur Marianne2.fr, 30 juillet, New Fabris: et pourquoi pas l'explosion?).

 

Les syndicats désapprouvent ces méthodes et canalisent le mécontentement des salariés vers la négociation (voir Les New Fabris mettent fin à leur mouvement, Le Monde, 31 juillet).

 

Une large majorité des Français comprend la colère des ouvriers, selon un sondage présenté par L’Humanité le 31 juillet.

 

Le 30 juillet, sur le site du quotidien Le Monde, un article analysait la situation du monde du travail, en insistant sur le nouveau comportement de la CGT, face à l’aggravation de la crise et au rapport de forces défavorable aux syndicats.

Le rapprochement avec la CFDT est une manière de répondre aux entorses « corporatistes » aux nouvelles règles de la représentativité syndicale (voir, sur ce blog, Représentativité syndicale : les règles de la démocratie sociale vont être définies par la loi - 16 avril 2008). C’est cet article qui est reproduit, ci-après.

 

Les syndicats se cherchent de nouvelles armes, par Michel Noblecourt

 

Pour la première fois, Bernard Thibault va participer à l'université d'été de la CFDT, le 27 août à Boissy-la-Rivière (Essonne). Le secrétaire général de la CGT débattra avec son homologue de la CFDT, François Chérèque, des "défis du syndicalisme de demain". Hautement symbolique, l'événement témoigne de l'exceptionnelle harmonie qui règne entre les deux principaux syndicats. Il faut remonter plus de vingt ans en arrière pour retrouver une telle unité CGT-CFDT.

 

Face à une récession qui assombrit les perspectives à la rentrée, avec une flambée du chômage, notamment des jeunes, et une explosion de plans sociaux, les syndicats se cherchent de nouvelles armes pour créer un rapport de forces qui leur soit favorable. Les défis sont redoutables.

Jusqu'à l'été, une unité inédite a rassemblé dans une même intersyndicale huit organisations - CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, UNSA, FSU, Solidaires - qui ont démontré leur capacité à mobiliser des salariés inquiets de l'ampleur de la crise. Mais avec l'échec de l'ultime journée, le 13 juin, après les élections européennes, le feuilleton s'est terminé en queue de poisson. Réuni le 6 juillet, le "G8" syndical s'est séparé sur une simple promesse de "revoyure".

 

L'absence de résultats visibles, inévitable quand une mobilisation n'est pas guidée par le retrait d'un plan ou d'un projet de loi, a attisé les divergences sur les formes d'action. Au risque d'être isolé, Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, poussé par sa commission exécutive et par "ses" trotskistes, a réitéré son appel à "une journée de grève franche". Les "processions-saute-mouton" à répétition sont très critiquées au sein de FO, où l'unité syndicale ne va pas de soi. Ainsi l'union départementale de Paris cite Auguste Blanqui évoquant, en 1848, ces "prolétaires qui se laissent amuser par des promenades ridicules dans les rues" et qui, au final, ne trouvent que "de la misère toujours"...

 

Mais quand, au coeur de l'été, les syndicats semblent absents (et muets), la radicalité a le champ libre. Les menaces des salariés de New Fabris, à Châtellerault (Vienne), puis de Nortel, à Châteaufort (Yvelines), de faire sauter leurs usines, à l'aide de bonbonnes de gaz, pour arracher de meilleures indemnités de licenciement sont pourtant aux antipodes de l'action syndicale. Elles rappellent les luttes primitives d'ouvriers - le "luddisme" pratiqué en Angleterre - qui, au début du XIXe siècle, cassaient des machines à tisser pour s'opposer au progrès technique.

 

Secrétaire de la CGT, Mourad Rahbi - un ancien délégué de Cellatex, cette usine textile de Givet (Ardennes) où, en 2000, les salariés avaient menacé d'utiliser un stock de 46 tonnes de sulfure de carbone pour s'opposer à la liquidation - a jugé, dans L'Humanité-Dimanche du 23 juillet, ces actions "tout à fait normales dans le contexte actuel où les patrons annoncent des plans sociaux avec une grande brutalité ". Mais dans le projet de document d'orientation de son prochain congrès, la CGT voit dans la médiatisation de "certaines expressions d'indignation des salariés" - des séquestrations de dirigeants aux bonbonnes de gaz - des "tentatives" pour "discréditer" les luttes syndicales.

 

Dans ce contexte, le "G8" est condamné à réussir sa rentrée. M. Chérèque, qui relève qu'il n'a pas eu de tête-à-tête avec Nicolas Sarkozy depuis un an, espère une relance de l'action et met en avant la question des 30 milliards d'euros d'allégements de charges sociales consentis aux entreprises. Mais le rebond du G8 va être d'autant plus délicat que trois syndicats préparent leur congrès - la CGT à Nantes, du 7 au 11 décembre, la CFE-CGC, en février 2010, à Reims, et la CFDT, en juin 2010, à Tours - sur fond de bataille pour la représentativité qui va battre son plein en 2010.

 

Déjà les premières tendances dessinent un nouveau paysage. Désormais, pour être représentatif dans une entreprise, un syndicat doit obtenir 10 % aux élections professionnelles. Une règle qui, dans nombre d'entreprises, pénalise FO et plus durement encore la CFTC. En revanche, l'UNSA creuse son sillon. A l'origine de la réforme, la CGT et la CFDT fustigent des entorses "corporatistes", consenties par le législateur. Ainsi à Air France, le Syndicat national des pilotes de ligne, dominant dans sa catégorie, a obtenu d'être représentatif au niveau de l'entreprise alors qu'il est sous la barre des 10 %.

 

La CGT, dans le projet de document d'orientation de son congrès, et la CFDT, avec le rapport Grignard sur le syndicalisme, convergent dans la recherche de nouvelles armes. La CGT veut "rééquilibrer la négociation sociale dans un sens plus favorable aux salariés". Elle consultera les salariés "à toutes les étapes" de la négociation, qui peut mener à la conclusion de "compromis".

Réformiste sans le dire, la CGT s'inscrit dans "un processus de transformations sociales progressives". Elle aborde les autres syndicats, sans exclusive, "dans un esprit d'ouverture et de rassemblement". Comme la CFDT, la CGT veut mieux articuler le rôle de la confédération et des syndicats de base. Et elle met l'accent sur la syndicalisation. Des pistes sur lesquelles la CGT et la CFDT seront à la fois en harmonie et... en concurrence.

 

Cet article est le 57ème paru sur ce blog dans la catégorie Travail Economie.


http://mrc53.over-blog.com/article-34448840.html



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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 23:45


Refondation néo-solidariste verte, un centrisme utopique ?
publié par Christian DELARUE (Resp nat ATTAC et MRAP) Avant-hier 10H41



Refondation néo-solidariste verte, un centrisme utopique ?

Entre ultra-libéralisme sarkozyste et alternative à gauche du PS


Face à la crise du capitalisme financier qui frappe les peuples et le gros du salariat il y la droite qui veut nettement enrichir les riches et la faire payer au reste de la population soit environ 85 % mais ces dominés ce sont surtout les proches de la retraite, les jeunes, les femmes et les minorités visibles qui vont le plus subir la précarité et les bas salaires.

Il y a en face ceux qui à la gauche du PS tentent de résister et d’offrir une alternative forte pour ces 85 %, une alternative qui réponde aussi à la crise écologique.

Entre ces deux blocs, le PS en déroute travaille à construire un néo-solidarisme vert susceptible d’attirer une fraction des écologistes et une partie du Modem . Avec un mélange de Keynes, de Durkheim et de Léon Bourgeois plus le secteur de l’économie sociale et solidaire ce centre veut construire la refondation du capitalisme. Pour être clair, il ne s’agit nullement d’aller vers le socialisme mais de bouger les lignes vers un "alter-capitalisme vert".


Entre ceux qui comme Vals veulent recentrer le centre et ceux comme Filoche qui veulent unir ce centre à la vraie gauche il y a un arc en ciel de positions qui ne doit pas masquer qu’ils veulent surtout assurer l’alternance politique et non enclencher l’alternative. Ils veulent rebondir en confortant un pôle théorico-pratique de remplacement du capitalisme néolibéral financier par un autre capitalisme solidaire et écologique.

Ici on mobilise les économistes keynésiens chargés de concocter les mesures pour réguler la finance "parasitaire" afin de rétablir un bon fonctionnement du capitalisme productif et les fiscalistes verts chargés de mesurer le dosage adéquate des bonnes taxes "carbone".


Est-ce que cela séduit les français compris dans les fameux 85 % qui subissent la crise économique ? Rien dans la presse le laisse supposer. Le pari ne tient guère la route. Il n’y plus de grain à moudre. Le capitalisme vert ne peut qu’être dur pour le salariat. Le succès des Vert semble être consolidé dans les couches sociales les moins sévèrement attaquées. Mais la crise n’a pas dit son dernier mot. L’option néo-solidariste n’a pas la partie gagnée. Mais ils peuvent faire obstacle à une solution réelle de par leur capacité de frein. Ils sont dans les institutions. Ils sont rompu à l’alternance. A dire vrai on ne peut compter que sur la base, celle "à gauche" qui n’est pas (encore) partie au PG de Mélanchon. On aimerait que les syndicats de travailleurs ne viennent pas renforcer ce pôle de refondation d’un nouveau capitalisme par une passivité tactique ; une passivité qui ferait le jeu de ce centre néo-solidariste mais aussi du bloc ultra-libéral de Sarkozy.


Léo Jog

suite avec "L'alternative émancipatrice contre l'ultralibéralisme et le néosolidarisme" sur Dazibaoueb.


http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=5170

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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 04:42
Bernard Stiegler :
"le consumérisme
a atteint ses limites"


Dans notre série d'été Visions de l'après-crise, La Tribune a interrogé Bernard Stiegler, philosophe et essayiste. Pour cet auteur prolifique, la crise sonne comme la fin de l'"american way of life" et annonce l'émergence de nouveaux modèles de croissance, comme celui de l'économie contributive.
Bernard Stiegler, philosophe et essayiste

Comment percevez-vous la crise actuelle ?


La crise que nous connaissons aujourd'hui est beaucoup plus grave qu'une crise économique: c'est la crise d'un modèle, celui du consumérisme, qui atteint aujourd'hui ses limites. Il y a donc rupture. Mais c'est une rupture lente dont les premiers signes remontent à 1968 avec le malaise de la première génération de consommateurs. Aujourd'hui, la chute de General Motors démontre ô combien que le monde a changé - et qu'il ne sera plus comme avant.


Quels sont les ressorts de notre modèle qui ont été distendus, voire brisés ?


Le consumérisme est une forme de capitalisme née de la rencontre du fordisme avec le keynésianisme de Roosevelt, et qui a donné naissance à l'"american way of life". Contrairement au modèle industriel de la vieille Europe, fondé sur le productivisme, il suppose l'augmentation du pouvoir d'achat des salariés pour les inciter à consommer. C'est le triomphe du marketing: vendre n'importe quoi à n'importe qui. Ce modèle qui détourne tous les désirs du consommateur vers les objets de consommation se développe tout d'abord de manière heureuse - c'est le plein emploi - mais il se transforme rapidement, comme l'avait prédit Herbert Marcuse, en machine à détruire la libido. Alors règne la consommation addictive fondée sur la satisfaction immédiate des pulsions. Le résultat est que la société de consommation ne devient plus productrice de désirs mais de dépendances. C'est un modèle dangereux: le consommateur y devient malheureux comme peut l'être le toxicomane qui dépend de ce qu'il consomme mais déteste ce dont il dépend. D'où une frustration grandissante et des comportements qui inquiètent comme la destruction de la structure familiale, la peur des adultes à l'égard de leurs propres enfants ou une déprime généralisée.


D'autres facteurs peuvent-ils expliquer cette défiance ?


Il s'est effectivement passé beaucoup de choses depuis les années 1970. Le fameux rapport Meadows en 1972, qui avançait la thèse de la non-soutenabilité de notre société de consommation au-delà du XXIe siècle, prend aujourd'hui singulièrement du poids. La révolution conservatrice et la mondialisation ont également changé la nature, non du capitalisme, mais des capitalistes eux-mêmes. L'entrepreneur s'efface au profit du manager soumis à un capitalisme financier ultra-spéculatif qui n'investit plus dans la durée. Cela se traduit par une pression considérable sur les salaires et la création d'artefacts, dont les subprimes ne sont qu'un exemple, pour compenser la baisse du pouvoir d'achat et perpétuer ainsi, de façon artificielle, le modèle consumériste. C'est la convergence de toutes ces tendances lourdes qui expliquent la crise: un capitalisme, auquel les gens ne croient plus, ne peut plus durer.


Un nouveau capitalisme peut-il émerger de cette crise ?


Selon moi, ce qui est en train de disparaître, c'est un monde où il existe d'un côté des producteurs et de l'autre, des consommateurs. D'autres modèles commencent à se développer avec la révolution numérique. Sur Internet, il n'y a ni des producteurs ni des consommateurs mais des contributeurs. On entre dans la nouvelle logique de l'économie contributive, qui repose sur des investissements personnels et collectifs et qui crée une autre forme de valeur. Les exemples ne manquent pas, du logiciel libre à Wikipédia. Une récente étude de l'Union européenne pronostique que près d'un tiers de l'activité dans l'économie numérique fonctionnera sur un tel modèle d'ici trois ans. Mais il ne concerne pas uniquement l'informatique, il peut également se décliner dans l'énergie, avec les modèles décentralisés, la distribution alimentaire ou la mode...


Mais n'est-ce pas simplement un nouveau discours visant à préserver un statu quo ?


Ce discours exprime une pensée au service d'un combat. Car, à l'heure où tout s'écroule, tout est fait pour empêcher le vieux monde et des vieux acteurs de disparaître. Toute la classe politique défend la consommation même si elle sait bien que cela ne peut pas durer. On essaye de sauver la télévision, qui n'a pas vu venir le numérique, ou les constructeurs automobiles, qui misaient hier encore sur la surpuissance de leurs moteurs ! Mais les choses avancent. Barack Obama a réussi à faire admettre que le modèle américain était révolu et des puissances émergentes comme la Chine savent bien qu'elles ne peuvent pas suivre le modèle occidental d'hyperconsommation, sous peine de faire exploser la planète.


La mutation de nos économies est donc inéluctable...


Le pire des scénarios serait de promouvoir un consumérisme "new look" et peint en vert. Les nouvelles tensions apparaîtraient très vite dans un monde aux ressources finies et le risque de conflits majeurs serait alors extrêmement élevé. C'est pourquoi les États doivent s'engager à accompagner la mutation de nos économies, à promouvoir les externalités positives. Mais toute activité ne peut être monétisable: il faudra imaginer une nouvelle fiscalité, développer de nouveaux indicateurs, inventer de nouvelles formes de rémunération. Bref, bâtir un modèle de vraie croissance contre la mécroissance qu'est le consumérisme.

Bio Express: Philosophe de formation, élève de Jacques Derrida, Bernard Stiegler est un auteur prolifique avec une quinzaine de livres, dont "Réenchanter le monde" et le dernier, "Pour en finir avec la mécroissance", en collaboration avec Ars Industrialis (www.arsindustrialis.org). Parallèlement, il dirige le département culturel du Centre Georges-Pompidou après avoir exercé des hautes responsabilités à l'INA et à l'Ircam.
 

Demain, suite de notre série avec l'interview de Emmanuel Todd

http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20090723trib000402565/bernard-stiegler-le-consumerisme-a-atteint-ses-limites.html

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