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6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 07:16


Les pauvres doivent-ils
manger de la « merde » ?


J’ai entendu ce matin sur RTL (journal de 8 heures) les propos du maire de Taverny dans le Val-d’Oise qui s’oppose à l’ouverture d’un magasin discount qui vendrait à prix cassés des produits dont la date de péremption est très proche.

 

Le maire trouve ce type de magasins « scandaleux. Selon que l’on soit riche ou pauvre on a de beaux magasins et de l’autre côté des produits qui sont limites. Non non, je m’oppose totalement à ce genre de chose car c’est manquer de respect pour des gens qui sont en difficultés ».

 

 

Eh bien, j’ai l’impression que Monsieur le maire de Taverny (comme beaucoup d’autres hommes politiques) vit dans un autre monde. Il me semble qu’il est totalement « à côté de la plaque » et qu’il ne connaît pas précisément les problèmes que rencontrent les pauvres, ceux qui ont un faible revenu pour se nourrir.

 

Moi, je sais exactement de quoi je parle. En effet, j’ai été Rmiste pendant quelques années et je sais qu’il n’est pas facile de se nourrir correctement quand on a un revenu qui dépasse à peine 300 euros par mois. [Une petite parenthèse en passant : le RMI s’élève rarement à 440 euros par mois comme on l’entend partout, car des déductions nombreuses et variées en font diminuer le montant !]

 

Quand malheureusement les aléas de la vie m’ont fait devenir Rmiste, j’ai cherché des solutions pour dépenser le moins possible pour me nourrir et surtout pour me nourrir correctement. Je ne suis pas du genre à ouvrir des conserves, à ne manger que des pâtes et des frites. Je suis plutôt adepte des légumes, des fruits à tous les repas...

 

 

Je suis parvenue à
me nourrir correctement. Comment ?
 

 


D’abord, chose la plus importante, je cuisine moi-même (très bien selon les dires de mon entourage) avec peu de choses. J’ai la chance de pouvoir cultiver mon potager et d’avoir un petit verger qui me donnent des légumes et des fruits frais l’été. Légumes et fruits que je congèle ou mets en conserves pour l’hiver.

 

Bien entendu, je ne mangeais pas tout ce que je voulais : la viande, le poisson se faisaient rares (très rares, même), de plus en plus d’ailleurs du fait de la hausse des prix. J’achetais essentiellement les produits discounts dans les grandes surfaces ou dans les hard-discounters, pas mauvais du reste, mais dont la composition est moins soignée que pour les produits (pas tous d’ailleurs) de grandes marques.

 

Par contre, chose hyper importante et qui me ramène au sujet de cet article : j’arrivais à me payer régulièrement des produits de grandes marques, des produits bio...

 

Comment me direz-vous ?

 

Tout simplement en profitant des produits à moins « 50 % » dans les grandes surfaces. Auchan (pour ne pas le citer) fait régulièrement des rabais de - 30 %, - 50 % sur les produits dont la date de péremption est proche, généralement 1 semaine, voire moins. Cela peut concerner les yaourts, le fromage, le jambon, la viande, le bio, de marques, les fruits, les légumes, etc.

 

J’allais également dans une sorte de hard-discounter (Id-stock) qui vend des produits de marques à prix cassés. Des grandes surfaces très connues leur vendent leurs stocks de produits à moindre prix parce qu’elles savent que, vu la date de péremption très proche, leurs clients ne les achèteront pas.

 

 

Quand la date de péremption était trop proche, je congelais le produit qui pouvait l’être. Pour les yaourts, la consommation jusqu’à une semaine après la date est encore possible ! Les industriels sont dans l’obligation de mettre des dates de péremption précises, mais qui ne correspondent pas généralement à la réelle conservation du produit.

 

Et alors ? Je n’ai jamais eu honte d’acheter ce genre de produits. Je continue d’ailleurs... Pourquoi payer un même produit plus cher de 50 % ? Depuis le temps que je consomme ce genre de produits, je n’ai eu aucune surprise : le goût est identique, le produit n’est pas altéré.

 

Cela m’a donné l’occasion de manger des produits de meilleure qualité et surtout diversifiés, de « me payer des marques », chose que je ne pouvais normalement pas faire avec le faible revenu que j’avais à l’époque.

 

 

Ainsi, je conseille fortement au maire de Taverny d’autoriser l’ouverture de ce magasin discounter afin de permettre aux pauvres de manger autre chose que des produits de base et de piètre qualité !

 

Que le maire et tous les hommes politiques se mettent à la place des personnes à faible revenu avant de critiquer quelque chose qui pourrait, au contraire, améliorer le quotidien des pauvres.

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=36582&id_forum=2028323&var_mode=recalcul#commentaire2028323


On en a parlé ce 5.3.9 au Journal de 20 heures. (Eva)

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6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 00:25



L’Auto-entrepreneur : il faut savoir...


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  • Le dossier de déclaration de début d'activité de l'auto-entrepreneur est constitué d'un imprimé P0 Auto-entrepreneur à compléter et de la copie la pièce d'identité de l'auto-entrepreneur. Trois façons de procéder pour saisir le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) dont vous dépendez : Effectuer votre déclaration sur www. cfenet.cci.fr. Cette plate-forme de formalités en ligne vous propose au moyen d'un jeu de…
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  • L'imprimé qui sert à déclarer son début d'activité en tant qu'auto-entrepreneur a été homologué. Il vous suffit de le compléter (voir la notice ) et l'envoyer ou le déposer au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) compétent en fonction de l'activité, il faut y joindre la copie de votre pièce d'identité. Si vous préférez la voie électronique, pour les activités commerciales, rendez-vous sur CFEnet mais un peu de patience, un prochain billet vous indiquera…
 
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L'auto-entrepreneur, qu’est ce que c’est ?
Disponible depuis le 1er janvier 2009, ce régime est le plus simple possible pour créer une activité indépendante (Loi de Modernisation de l’Economie du 4 août 2008).

Qui peut bénéficier du régime d’auto-entrepreneur ?
Tout porteur de projet d’activité commerciale ou artisanale souhaitant soit créer une activité complémentaire à un autre revenu, soit tester une idée « sans engagement »
Comment en bénéficier du régime d'auto-entrepreneur ?
Ce régime est obtenu par une simple déclaration au Centre de Formalités des entreprises, sur un formulaire papier ou par internet.
Quels sont les avantages par rapport à la création d’une entreprise individuelle ?
  • La déclaration d’existence est simplifiée
  • L’auto-entrepreneur est dispensé d’immatriculation à un registre
  • Les contributions fiscales sociales sont prélevées une fois le chiffre d’affaires (CA) réalisé : pas de chiffre d’affaires = ni charges, ni impôt !
  • L’entreprise ne facture pas la TVA
Quelles sont les conditions pour devenir auto-entrepreneur ?
  • Créer en tant que travailleur indépendant (les sociétés ne sont pas concernées)
  • Démarrer une activité commerciale ou artisanale
  • Réaliser un chiffre d’affaires (CA) inférieur à 80 000€HT pour de la vente de marchandises
  • Réaliser un chiffre d’affaires (CA) inférieur à 32 000€HT pour des prestations de service
Et si je veux cesser mon activité ?

L’auto-entrepreneur peut interrompre son activité sans être soumis à des formalités ou obligations administratives et fiscales complexes, y compris a posteriori.

 

Le site auto-entrepreneur.cci.fr est une production de l'Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d'Industrie.

http://www.auto-entrepreneur.cci.fr/


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Bienvenue sur le portail officiel
des auto-entrepreneurs

Comment bénéficier du nouveau dispositif « auto-entrepreneur » ?


Etes-vous concerné ?

Si vous créez ou possédez déjà une entreprise artisanale ou commerciale soumise au régime fiscal «  micro » avec un chiffre d'affaires inférieur à :
- 80 000 euros (HT) pour une activité d'achat / revente ;
- 32 000 euros (HT) pour une activité de prestations de services.

A compter du 19 Février 2009, les professions libérales relevant de la Caisse Interprofessionnelle de Prévoyance et d'Assurance Vieillesse ( consulter la liste des activités libérales relevant de la CIPAV ) peuvent également bénéficier du statut d'auto-entrepreneur.


Devenez « auto-entrepreneur » : une simplification de vos démarches administratives et une possibilité de payer en fonction de ce que vous gagnez

http://lautoentrepreneur.fr/
- Vous êtes créateur d'entreprise : déclarez votre activité en ligne et bénéficiez, si vous le souhaitez, d'une dispense d'immatriculation au registre du commerce et des sociétés ou au répertoire des métiers.


- Vous êtes créateur d'entreprise ou êtes déjà en activité : optez pour le régime micro-social simplifié et, éventuellement, pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu.



Vous vous interrogez sur un des aspects du dispositif "Auto-Entrepreneur", pensez à consulter nos questions/réponses (comment adhérer, quelle couverture, quel coût, etc.) et, le cas échéant, à nous adresser un mail.

Portail officiel des auto-entrepreneurs

http://lautoentrepreneur.fr/
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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 05:28


Les vertus oubliées
de l’activité non marchande


Avec un titre barrant sa « une », « Le capitalisme aux abois », The Economist (18-24 octobre 2008) s’inquiète du retour en vogue des nationalisations dans la sphère bancaire du monde capitaliste développé. Au passage, le célèbre hebdomadaire britannique rappelle que, depuis sa naissance, le combat contre de telles aberrations est sa raison d’être. Dans un éditorial exceptionnellement long, il s’attache à démontrer que cette appropriation publique « pour la bonne cause » (sortir les banquiers de l’ornière où ils sont tombés) ne saurait durer. Avec angoisse, il en appelle à porter l’« importante bataille intellectuelle » pour la défense du libéralisme et contre les « arguments populistes » au niveau adéquat. Et The Economist de lancer ce SOS idéologique : « Les arguments en faveur des solutions du marché pour la santé et l’éducation, par exemple, risquent d’être avancés avec moins de conviction, et d’être écartés. » Le diagnostic est réaliste.

En ces temps de déroute économique, les voix prônant l’extension des fonds de pension indexés sur la Bourse se font rares. La crise systémique, qui ébranle l’économie mondiale, montre que le retour de services publics dans le giron privé peut être périlleux. A contrario, l’extension de la sphère non marchande devient d’une brûlante actualité. Dans ce contexte, le besoin de renouveler les outils conceptuels n’est que plus urgent. Faisant un détour par John Maynard Keynes et par Karl Marx, Jean-Marie Harribey s’attache à déconstruire les idées banalisées du libéralisme, telles que « c’est l’activité marchande qui paie le non-marchand », ou encore « c’est le consommateur qui crée la valeur ». En renversant complètement les données (autrement dit, en remettant ces idées sur leurs pieds), il montre, par exemple, que « les travailleurs des services non marchands produisent le revenu qui les rémunère ». L’économie n’est pas un jeu à somme nulle où ce que produit l’un est pris sur l’autre. Et la richesse socialisée n’est pas moins richesse que la richesse privée, au contraire.
Par Jean-Marie Harribey

Sur fond de crise financière d’une gravité exceptionnelle, et comme si de rien n’était, l’offensive se poursuit contre les services publics, la protection sociale, le droit du travail, c’est-à-dire contre tous les espaces jusque-là soustraits à la loi de la rentabilité et à l’obsession du profit, et contre toutes les régulations génératrices de lien social et de solidarité collective (1). Pour leur malheur, lien social et solidarité ont un coût. Que faire alors pour lutter contre l’emprise idéologique du leitmotiv selon lequel les « prélèvements obligatoires » seraient trop élevés (sauf pour renflouer les banques) et les activités publiques par définition parasitaires (sauf quand elles se consacrent au sauvetage de la finance) ?


Double condamnation sans appel de la sphère non marchande — celle qui produit des services qui ne sont pas vendus sur le marché mais dont le paiement est collectif grâce aux impôts et cotisations sociales — vouée à disparaître ou à se rabougrir, sous les coups des privatisations, de la diminution du nombre de fonctionnaires et de la baisse des impôts des riches, cette dernière venant opportunément creuser le déficit des budgets publics pour mieux en délégitimer la destination. Qui veut noyer son chien l’accuse d’avoir la rage : le non-marchand est présenté comme une charge insupportable par les thuriféraires d’une finance mondiale improductive et même contre-productive. Et les économistes libéraux, voix de leurs maîtres, de répéter à l’envi que des prélèvements atteignant 40,9 % en moyenne dans l’Union européenne, c’est trop, et que 44 % en France, c’est exorbitant (
2).
 

Aussi importe-t-il de réfuter l’idée, aussi absurde que quasi universellement répandue, selon laquelle l’activité non marchande est financée par prélèvement sur son homologue marchande, et que cette dernière se voit limitée, sous l’effet dit d’éviction (l’investissement public chassant l’investissement privé) et à cause de la montée des taux d’intérêt. La conséquence normative de cette vision est de verrouiller la politique monétaire, notamment en interdisant la monétisation des déficits publics — c’est-à-dire en faisant appel à la création monétaire —, obligeant les Etats à emprunter sur les marchés financiers. Ainsi en est-il des normes édictées au sein de l’Union européenne, depuis le traité de Maastricht jusqu’au traité de Lisbonne, et que les mesures récentes adoptées pour faire face à la crise financière n’ont pas remises en cause.


Le premier mot d’ordre du mouvement altermondialiste fut, il y a dix ans, « le monde n’est pas une marchandise »,« il ne doit pas l’être », alors que tous les services non marchands, notamment l’éducation publique et l’accès universel aux soins, sont menacés depuis que le capitalisme a entrepris d’en réduire le champ pour élargir ainsi celui de l’accumulation privée. Malheureusement, il n’existe aujourd’hui aucun corpus théorique capable de déchirer le voile idéologique du discours économique libéral. sous-entendu


Même la théorie marxiste traditionnelle, a priori peu suspecte de complaisance à l’égard de sa rivale, échoue parce qu’elle reste le plus souvent accrochée à un dogme : les services non marchands sont financés par un prélèvement sur la plus-value produite dans le secteur capitaliste. Par conséquent, les travailleurs de ces services sont déclarés improductifs (
3). Penser dans ces conditions la démarchandisation est impossible puisque la « non-marchandise » dépendrait de l’existence de la marchandise. Quant à la solidarité entre les travailleurs des deux sphères ainsi opposés, elle est hautement improbable.


Renouer avec des concepts anciens mais toujours pertinents
tirés d’Aristote, de Marx, de Keynes


Un enjeu est donc de forger un outil conceptuel alternatif. Pour cela, il faudra passer par une déconstruction systématique de la vision habituelle, finalement partagée tant par les libéraux que par une large fraction des penseurs se réclamant de Karl Marx. Car, même si l’analyse de la marchandise au début du Capital donne les outils pour critiquer la marchandisation du monde, le marxisme traditionnel a laissé en jachère ce qui pourrait en constituer le rempart. Il s’agit donc d’élaborer une économie politique critique dont l’objet est de théoriser une sphère non marchande ayant pour vocation de s’étendre au fur et à mesure que les rapports de forces tourneraient à l’avantage du travail face au capital.


La première étape consiste à montrer que, loin d’affaiblir l’économie, une production non marchande s’ajoute à la production marchande. La théorie keynésienne avait déjà indiqué que, en situation de sous-emploi, et par la seule vertu d’une propension marginale à consommer (
4) inférieure à 1, l’intervention de l’Etat déclenche un effet multiplicateur d’autant plus fort que les revenus sont bas. En effet, plus ceux-ci sont faibles, plus la proportion dépensée en consommation est importante et joue en faveur de l’activité. Trygve Haavelmo (5) avait ajouté que cette intervention est bénéfique même si la dépense publique supplémentaire est réalisée à budget équilibré (6). Mais, jusque-là, on n’a pas encore évacué l’idée que le financement d’une activité non marchande proviendrait d’un prélèvement sur le fruit de l’activité marchande.

Pour y parvenir, plaçons-nous dans une hypothèse irréaliste aujourd’hui, mais qui vaut pour la logique d’un raisonnement « à la limite », dans une perspective dynamique. Supposons que la sphère non marchande s’élargisse progressivement et que le paiement des biens et services qui y sont produits soit socialisé par l’impôt. Si la part de cette sphère dans la production totale tendait vers le maximum de 100 %, il serait impossible de considérer que son financement est assuré par un prélèvement sur une sphère marchande en voie de disparition.

La thèse selon laquelle une activité en croissance est financée par une autre en régression relative étant ainsi logiquement réfutée, on doit généraliser ce résultat et en conclure à la vacuité de toutes les thèses qui font de la production marchande la source, à un instant donné et dans le temps, de la production non marchande. De la même manière, on mesure l’insigne faiblesse de la conception ayant prévalu en Union soviétique pour n’inclure dans l’activité productive que le produit matériel, considérant que les services ne faisaient pas partie de la production.
 

En effet, il n’existe pas de caractère productif du travail en soi. Celui-ci ne se définit qu’au regard des rapports sociaux existants. Il faut donc renouer avec des concepts anciens, mais toujours pertinents, fondés sur une double distinction. D’abord celle établie par Aristote entre valeur d’usage (la capacité à satisfaire un besoin) et valeur d’échange (la capacité à permettre l’accumulation) : la première représentant une richesse non réductible à la seconde (7). Ensuite la distinction que faisait Marx entre procès de travail en général et procès de travail capitaliste, c’est-à-dire entre travail productif de valeurs d’usage et travail productif de valeurs marchandes et de plus-value pour le capital.


Ainsi, dans toutes les sociétés capitalistes contemporaines, se combinent principalement trois formes de mise en œuvre des capacités productives. La première, dominante, concerne le travail salarié qui aboutit à une production de valeur marchande destinée à grossir le capital. La deuxième concerne le travail salarié dans les administrations produisant des valeurs d’usage monétaires bien que non marchandes (éducation et santé publiques). Enfin, il existe un troisième pan de l’activité humaine, dans la sphère domestique ou dans le domaine associatif, dont le produit est non monétaire. L’idée soutenue ici est que les deux dernières ne sont pas nées d’une soustraction au produit de la première, ni à celui du travail indépendant (
8).


Revenir à Marx, avons-nous dit, mais aussi à John Maynard Keynes en généralisant son concept d’anticipation. Les entreprises privées décident de produire quand elles repèrent des débouchés qui répondent à des besoins solvables pour leurs marchandises. Elles réalisent alors des investissements et mettent en circulation des salaires. La vente sur le marché valide cette anticipation, la mévente la sanctionnerait. Quant aux administrations publiques, prévoyant l’existence de besoins collectifs, elles réalisent des investissements publics et embauchent aussi. La validation est alors effectuée ex ante par une décision collective et se confond avec l’anticipation.
 

Dans les deux cas, l’injection de monnaie sous forme de salaires et d’investissements privés et publics lance la machine économique et engendre la production de biens privés marchands et de biens publics non marchands. De la même façon que les salaires versés vont ensuite être dépensés pour acheter les biens marchands, le paiement de l’impôt vient, après que les services collectifs sont produits, exprimer l’accord de la population pour que soient assurées de façon pérenne l’éducation, la sécurité, la justice et les tâches d’administration publique. L’anticipation de services non marchands et leur production par les travailleurs des administrations publiques précèdent donc logiquement leur « paiement » de type collectif par les usagers.

Un argument crucial pour renvoyer le discours libéral au musée des idéologies

L’expression « les impôts financent les dépenses publiques » est trompeuse. L’ambiguïté provient de la confusion entre financement et paiement. La production capitaliste est financée par les avances de capital en investissements et salaires, avances dont la croissance sur le plan macroéconomique est permise par la création monétaire ; et les consommateurs paient. Quel rôle joue l’impôt vis-à-vis de la production non marchande ? Il en est le paiement socialisé. Le contribuable ne « finance » pas plus l’école ou l’hôpital que l’acheteur d’automobile ne « finance » les chaînes de montage d’automobiles. Car le financement est préalable à la production, que celle-ci soit marchande ou non marchande. Et le paiement, privé ou socialisé, lui est postérieur. Enfin, l’activité productive supplémentaire engendre un revenu et donc une épargne supplémentaire qui vient s’ajuster à l’investissement déclencheur, tant privé que public.

Il convient donc d’apporter une réponse logique à un problème d’ordre également logique : l’économie capitaliste étant une économie monétaire, pourrait-on effectuer des prélèvements sur une base qui n’aurait pas encore été produite et, pis, qui devrait résulter de ces prélèvements ? Puisque c’est logiquement impossible, le retournement s’impose : la production non marchande et les revenus monétaires qui y correspondent précèdent les prélèvements. Autrement dit, et c’est là le point crucial pour renvoyer au musée des idéologies le discours libéral : les travailleurs des services non marchands produisent le revenu qui les rémunère.

Certes, le paiement de l’impôt permet — tout comme les achats privés des consommateurs — au cycle productif de se reproduire de période en période. Mais il y a deux impensés dans l’idéologie libérale. Premièrement, ce sont les travailleurs du secteur capitaliste — et non pas les consommateurs — qui créent la valeur monétaire dont une partie sera accaparée par les capitalistes, et ce sont les travailleurs du secteur non marchand — et non pas les contribuables — qui créent la valeur monétaire des services non marchands. Deuxièmement, au sens propre, le financement désigne l’impulsion monétaire nécessaire à la production capitaliste et à la production non marchande ; l’impulsion monétaire doit donc être distinguée du paiement.


L’analyse économique n’a de portée que replacée
dans les rapports sociaux capitalistes


Contrairement à l’opinion dominante, les services publics ne sont donc pas fournis à partir d’un prélèvement sur quelque chose de préexistant. Leur valeur monétaire, mais non marchande, n’est pas ponctionnée et détournée ; elle est produite. Dès lors, dire que l’investissement public évince l’investissement privé n’a pas plus de sens que dire que l’investissement de Renault évince celui de PSA Peugeot-Citroën ou de Veolia. Prétendre que les salaires des fonctionnaires sont payés grâce à une ponction sur les revenus tirés de la seule activité privée n’a pas plus de portée que si l’on affirmait que les salaires du secteur privé sont payés grâce à une ponction sur les consommateurs. Ce serait ignorer que l’économie capitaliste est un circuit dont les deux actes fondateurs sont la décision privée d’investir pour produire des biens et des services marchands et la décision publique d’investir pour offrir des services non marchands. Autrement dit, les « prélèvements obligatoires » sont effectués sur un produit intérieur brut (PIB) déjà augmenté du fruit de l’activité non marchande.
 

Puisque l’impôt n’est pas une ponction sur de la richesse préexistante, mais le prix socialisé d’une richesse supplémentaire, on ne peut plus se contenter de la considération triviale du « prélèvement » sur le produit marchand (dans la langue libérale) ou sur la plus-value capitaliste (en termes marxistes). Certes, le travail et les ressources matérielles affectées à telle activité ne sont plus disponibles pour une autre. Mais il n’y a aucune raison de supposer que le travail affecté à l’une fait vivre l’autre. Les besoins humains sont satisfaits par des valeurs d’usage matérielles ou immatérielles produites sous la coupe du capital ou de la collectivité. Le fait que certaines valeurs d’usage ne s’obtiennent que par la médiation du capital, qui se valorise au passage, n’implique pas que le marchand donne naissance au non-marchand. Ni que la valeur monétaire non marchande soit quantitativement incluse dans la valeur monétaire marchande, ce qui est obligatoire dans la vision traditionnelle.


A ce sujet, le fait que les comptables nationaux enregistrent les dépenses publiques comme des consommations ne doit pas faire illusion. D’une part, on analyse ici la dépense publique nette d’infrastructures, d’équipements et de consommations intermédiaires, celle mesurée par les salaires versés et qui constitue donc la contrepartie d’une production nouvelle de valeurs d’usage. D’autre part, il n’y a pas de raison de traiter différemment l’avance de salaires par les entreprises privées et celle faite par les administrations publiques car il s’agit dans les deux cas d’une « dépense » de l’employeur. Toute production entraîne des coûts — c’est une trivialité de le dire — et tout discours qui l’oublierait serait inconséquent. L’important est de distinguer ceux qui permettent un travail productif de plus-value pour le capital validé par le marché et ceux qui permettent un travail productif de valeurs d’usage dont la validation tient à un choix collectif démocratique.


A ce stade, l’analyse économique n’a de portée que si elle est replacée dans les rapports sociaux qui sont au cœur de la compréhension du capitalisme. Les riches veulent être moins imposés parce qu’ils ne veulent pas payer pour les pauvres. La politique monétaire est verrouillée par la Banque centrale européenne (BCE) et par les traités européens qui interdisent aux Etats d’emprunter auprès d’elle pour financer (
9) les dépenses publiques, c’est-à-dire en faire l’avance. Le rôle de « prêteur en dernier ressort » de la BCE est cadenassé pour que celui d’« acheteur en dernier ressort » (d’équipements et de force de travail) rempli par les Etats soit limité. L’idéologie libérale répugne à ce que la création monétaire finance une production qui ne rapporterait pas un profit. Sauf si l’Etat comble ses déficits en empruntant auprès des détenteurs de capitaux qui, en outre, bénéficient de facilités de crédit bancaire pour prêter ensuite. C’est ainsi que l’équivalent de plus de 80 % de l’impôt sur le revenu en France part en intérêts aux créanciers. On comprend aisément pourquoi la politique monétaire, placée hors contrôle politique, ne consiste plus qu’à surveiller le taux d’inflation : non seulement la préservation de la rente financière est cruciale pour les détenteurs de titres financiers, mais il s’agit d’éviter de favoriser une production non marchande de valeurs d’usage inaccessibles au capital (10).


La richesse non marchande n’est donc pas une ponction sur l’activité marchande, elle est un « plus » provenant d’une décision publique d’utiliser des forces de travail et des équipements disponibles ou soustraits au lucre. Elle est doublement socialisée : par la décision d’utiliser collectivement des capacités productives et par celle de répartir socialement la charge du paiement. Insupportable pour l’imaginaire bourgeois, tout particulièrement pour la doxa néolibérale.
 

L’élucidation de l’énigme de la production non marchande participe à la redéfinition de la richesse et de la valeur, indispensable pour endiguer le processus de marchandisation de la société. La théorie libérale confond richesse et valeur. Et les théories hostiles au capitalisme ne doivent pas rester obnubilées par le fait que ce système tend à réduire toute valeur à celle destinée au capital. Sur ce plan-là, un réexamen critique des catégories utilisées traditionnellement par l’économie politique et par le marxisme est indispensable pour proposer une économie politique de la démarchandisation. En bref, se débarrasser du libéralisme économique et d’un certain marxisme pour effectuer un retour au Marx qui définissait la valeur comme « le caractère social du travail, pour autant que le travail existe comme dépense de force de travail “sociale” (11)  ». La reconnaissance du travail effectué pour répondre à des besoins sociaux hors du champ de la marchandise participe à la maîtrise de la société sur ce que peut être le bien-être, la « vraie » richesse (12). Et, à ce compte-là, la richesse socialisée n’est pas moins richesse que la richesse privée, au contraire...

Jean-Marie Harribey.
 Maître de conférences à l’université Bordeaux-IV, membre du conseil scientifique d’Attac, 
coordonnateur du livre d’Attac
Le Développement a-t-il un avenir ?
Pour une société solidaire et économe, Mille et une nuits, Paris, 2004,
et auteur de La Démence sénile du capital, fragments d’économie critique, Le Passant, Bègles, 2002.

site Internet

 (1) « Il faut poursuivre les réformes de plus belle », a répété le gouvernement français après le discours 
de M. Nicolas Sarkozy à Toulon, le 25 septembre 2008.

 (2) Pour une critique de cette posture, cf. Syndicat national unifié des impôts (SNUI), 
Quels impôts demain ? Etat de l’impôt et réformes fiscales, Syllepse, Paris, 2007 ;
et « Les prélèvements obligatoires », Les Chroniques fiscales, no 1, Paris, janvier 2008.

(
3) Même André Gorz, pourtant critique à l’égard du marxisme traditionnel, adhérait à cette vision ;
cf. Ecologica, Galilée, Paris, 2008, p. 127.

(
4) C’est la part d’un accroissement de revenu qui est consommée.

(
5) Economiste norvégien, « Prix Nobel » d’économie en 1989.

(
6) Trygve Haavelmo, « Multipliers effects of a balanced budget », Econometrica, vol. 13, New York,
octobre 1945, p. 311-318.

(
7) Aristote, Les Politiques, vol. I, Flammarion, Paris, 1993. Pour un éclairage sur ces questions, cf. Attac,
Le Petit Alter. Dictionnaire altermondialiste,Mille et une nuits, Paris, 2006.

(
8)
Le fait que les gains de productivité soient généralement plus faibles dans les services, marchands ou non,
particulièrement les services aux personnes, que dans l’industrie ne doit pas être confondu avec le caractère
productif lui-même. C’est cette confusion que, selon nous, commet implicitement Gorz, op. cit., p. 149.

(
9) On maintient ici la distinction entre financer et payer.

(
10) Pour un complément d’information, lire « Les chemins tortueux de l’orthodoxie économique » (PDF).

(
11) Karl Marx, « Notes critiques sur le Traité d’économie politique d’Adolph Wagner » (1880), dans Œuvres,
Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », tome II, Paris, 1968, p. 1550.

(
12) De ce point de vue, nous partageons totalement le titre du dernier chapitre du livre de Gorz, op. cit.,
« Richesse sans valeur, valeur sans richesse ». Lire aussi L’Economie économe, L’Harmattan, Paris, 2000, et
«
Quand le sage montre la lune, le fou regarde le doigt.
Quelques propositions pour contribuer au débat sur la richesse »
(PDF), 2008
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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 01:42



28/02/09

Jusqu'où irons-nous ?

 

Jusqu'où irons-nous dans la détestation du monde qu'on nous a fait et que nous sommes bien contraints d'habiter ?

Notre amour du monde, qui ne peut que grandir, ne se résigne pas à la décomposition
.
L'argent, par exemple. Dieu maudit.


Qu'est-ce qu'on ne peut ni acheter ni payer,
parce que c'est irréparablement gratuit ?


L'amour.
L'amitié.
La confiance.
La foi.
La grâce.
Les sacrements.
L'intelligence.
Le ciel.
La terre.
L'air (...jusqu'à nouvel ordre).
La paix de l'âme.
Le goût de vivre.


Qu'est-ce qu'il faut généralement payer
et qui pourtant ne s'achète pas,
parce que ça n'a pas de prix ?


Le soin du mèdecin.
La parole de l'enseignant.
L'écoute du thérapeute.
Bach. Schubert. Ravel. Rembrandt. Vermeer. Shakespeare. Molière. Descartes. Bergson. Saint Augustin. Thomas d'Aquin, la Bible...et tous les autres !
Les rencontres.
Les groupements, associations, oeuvres communes.


Qu'est-ce qu'on paie et qui s'achète mais qui,
sans un peu ou beaucoup de ce qui ne s'achète pas,
vire à l'inhumain ?


La nourriture.
Le logement.
Le vêtement.
Tous les objets, et, spécialement les instruments de communication.


Qu'est-ce qui s'achète avec de l'argent,
sans états d'âme, parce que payer suffit ?


Tout ce qui se prostitue.
L'argent pur, c'est le pouvoir de dire à l'autre: fais ça, viens, donne; c'est-à-dire le pouvoir d'être enfin seul au monde, avec ses envies.

Il est vrai que toute gratuité menace la croissance et crée du chômage.

Ah ! Que notre pensée ait déjà le tranchant de la lame ! L'action suivra.


Maurice Bellet

La traversée de l'en-bas, Bayard, 2005, pp 142 à 144

http://alainindependant.canalblog.com/archives/2009/02/28/12756987.html

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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 01:15



CE QUE CHAQUE CITOYEN EST
EN MESURE DE COMPRENDRE ET DE

 TRANSMETTRE
POUR UN SALUTAIRE CHANGEMENT ECONOMIQUE

Seule la compréhension de la crise et la pression populaire auront raison
 de ce contexte dément

Voir le site http://daudon.free.fr  aller sur sommaire, puis cliquer sur Economie
et lire attentivement
Les 2 articles :

Economie basée sur la distribution.
 
 
La productivité actuelle résulte des progrès énormes des sciences et techniques productivité de plus en plus robotisée informatisée devenue productique. Ainsi sommes-nous dans une ère d'abondance exceptionnelle. L'humanité peut revendiquer ces progrès comme des biens communs. Nous sommes tous héritiers dans l'indivision de l'immense patrimoine technique élaboré par nos ascendants de tous rangs au cours d'une longue histoire. Il s'ensuit, Gaston Puel économiste et Emile Roche ex-Président du Conseil économique et social ne peuvent qu'y souscrire ( "Maldonne" de G. Puel - Nouvelles Edts Latines), que le droit à une vie décente constitue, pour tout homme, un titre de créance réel, un avantage imprescriptible, et non une attribution théorique figurant dans notre Constitution. 

De ce droit inaliénable nul ne pourrait en être frustré sans qu'un vol ne soit commis à son endroit. Il conviendrait de parler d'un dividende social. Rien ne s'oppose à ce que ce dividende social soit assorti d'une prestation de service que les actifs auraient à accomplir dans le cadre de leur profession dans leur région. Que signifie l'hémorragie de nos cerveaux et bras s'extradant pour vendre leurs savoirs ? Sur quel mirage comptent-t-ils alors que l'Economie se dispense de plus en plus de leurs concours ! 

Une société qui se prétend civilisée se doit d'élever les niveaux de vie les plus bas. Seront des imposteurs ceux qui se disent démocrates ou socialistes s'ils refusaient de s'engager dans cette voie. La production est telle que nos institutions se doivent de rattraper le retard pris sur cette évolution. Les contradictions sont énormes et nous constatons tous les jours les effets de la mévente en face de la sous-consommation due, faut-il le rappeler, à un manque d'émission monétaire nationale gratuite; celle-ci ajustée rigoureusement à la valeur de la production (pas de danger d'inflation).

Le comble est que, sous la contrainte d'une Economie marchande féroce, on s'efforce, en agriculture, à produire une nourriture industrielle et synthétique défavorable à la santé du citoyen amenant le peuple à une dégénérescence certaine. Ajoutons à cela le gel des terres afin de réduire les récoltes pour maintenir les prix à un niveau raisonnable. Ne serait-il pas plus sage de parler de rotations et assolements pour maintenir l'équilibre des sols, plantes, animaux et hommes. Voir le livre d'André Pochon " Les sillons de la colère - La malbouffe n'est pas une fatalité - Editions La découverte - 8€.

Le chaos actuel, s'amplifiant chaque jour, ne saurait durer très longtemps. Lorsqu'un système ne fonctionne qu'au ralenti ou en stérilisant ce qu'il a créé, on peut affirmer, sans crainte d'erreur, qu'il est en bout de course.
Jacques Daudon

N-B  Auront de l'or dans les mains, demain, ceux qui possèdent un bout de terrain ou ceux qui sauront troquer leurs services utiles à notre survie.



http://daudon.free.fr 


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2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 04:07

Qu'est-ce que la Santé Naturelle?


La Santé Naturelle


Soyons Naturels!




Il est naturel d'être en bonne santé.

Il est naturel de prendre sa propre santé en main.

Il est naturel d'utiliser des soins et des produits naturels.

Tout bien réfléchi, la Santé c'est profondément naturel!

Et il est aussi tout à fait naturel de penser que ...

La Santé Naturelle, cela s'apprend...

tout Naturellement!
 
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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 06:45


J'ai reçu ce commentaire.

Je le trouve excellent,

alors je vous le propose en lecture

Cordialement

eva


C'est atroce. Ces grandes surfaces envahissent toutes les plages du marché de la consommation. Ils ont tué les petits commerces, on racheté les petites enseignes, les ont remplacés par des hangars qui proposent de nourrir les pauvres avec de la merde. Comme les Mc DO ont tué les restos. Mais j'entends déjà certains dire que s'il n'existait pas des ED ou des Mc Do, les pauvres ne pourraient pas manger ! Faux, archi faux ! La situation a été créée par les grandes surfaces et ce sont elles bien sûr qui offrent la solution ! Avant que ces monstres envahissent la planète, les gens mangeaient plutôt mieux et avec moins de moyens. Ma grand-mère allait à l'épicerie du coin, à Lyon, Mme Maritant, elle s'appelait. Point de confort, point de chauffage, mais des étals pleins de bons produits, des marmites remplies de fromage blanc, de la crème vendue à la louche ! Du vin tiré du tonneau, des bouteilles consignées. Mais bon Dieu, il faut ouvrir les yeux. Le progrès, le progrès n'est réel que dans l'aptitude des grands groupes à aspirer l'argent
. A bientôt
 
Commentaire n° 1 posté par plumedecib aujourd'hui à 10h11
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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 03:42




Construire, créer, un rêve, un besoin Ensemble !



Cela peut signifier Agence Mondiale pour l'Environnement.


Cela peut signifier aussi

Avenir Maintenant Ensemble.

Parce que Dianne est venue nous rappeler que le temps du constat et de la contestation ne peut être valable que s'il est suivi du temps de la construction, je remets à jour un projet de mouvement citoyen populaire que nous avions ébauché peut être à une époque où nous étions encore un peu verts.

Nous avions évoqué la construction d'un grand mouvement citoyen en structure transversale qui serait basée sur le réseau Internet. Nous avons tous plus ou moins deux ans d'âge sur Internet. Nos blogs ont aujourd'hui la chance de réunir un assez grand nombre de lecteurs. Nous avons en quelque sorte suivi un parcours initiatique qui nous a permis de nous révéler aux autres autant qu'à nous-mêmes. Certains d'entre nous ont formé des comités, des associations, où se sont rapprochés de manière plus ou moins informelle pour échanger et surtout consolider les bases d'un "désir d'Avenir". Nous nous sommes rendus compte que nous étions nombreux à partager un tissu d'idées tout en gardant chacun notre originalité.

Mais aujourd'hui nous nous apercevons que nous nous essoufflons un peu, surtout à un moment où nous avons besoin d'énormément d'énergie pour absorber l'onde de choc produite par le gouvernement pour nous rendre inoffensif. L'envie se fait de travailler ensemble, d'avancer dans l'élaboration de nos projets. Certains ont créé des associations en marge du Modem dont on connaît les limites et se sont retrouvés pris dans le piège d'un parti classique. Pour ne pas se trahir, ils essaient d'appliquer le discours de Bayrou dont on connaît pourtant la dose d'opportunisme. Ils se heurtent aux cadres de l'UDF recyclée Modem et n'ont finalement aucune marge de manoeuvre, aucune écoute, aucune estime. Et puis c'est toujours la même structure des partis que je considère aujourd'hui comme obsolètes. Si les citoyens ne peuvent prendre la parole qu'au moment d'élire le meilleur menteur, ça ne va pas. Si les élus ne sont tenus à aucun devoir d'appliquer ce pourquoi ils ont été élus, ça ne va pas.

Le temps s'accélère. Le petit homme met les bouchées doubles. Je vois qu'il tente de convaincre ses troupes et les français d'une alliance avec les USA au sein de la trop célèbre OTAN dont nous étions pourtant sortis avec honneur. Sarkozy ne rêve que d'un mariage franco-américain qui nous conduirait assurément à une union pour une campagne meurtrière contre le Moyen Orient. La Légion étrangère est d'ailleurs en train de peaufiner son entraînement pour se rendre en Afghanistan.

Destabiliser le Pays, anesthésier les français, les plonger dans la déprime afin de mieux les manipuler, afin de les convaincre qu'il n'est pas possible de s'en sortir sans les Etats-Unis, c'est là l'objectif du chef d'Etat actuel.
La France est je le rappelle un Pays de Paix, un Pays de Médiation et non un Pays de Guerre ! Nous n'avons pas à nous lancer à la conquête de Pays pour leur faire croire que nous leur apportons la démocratie alors que le conflit crée est celui de l'intérêt et du profit.

Nous Peuple de France et Peuples de la Terre nous devons maintenant prendre le Parti de la PAIX. Paix sur Terre aux hommes de foi en l'Homme. 

On s'est armés de Nucléaire en nous faisant croire que l'Homme est méchant et qu'il doit se protéger. Du coup le gentil devient le méchant qui traque le méchant. Cela peut paraître un peu ingénu ou du moins schématique. Mais toutes nos sociétés sont basées sur la PEUR !  A force, nous nous sentons attaqués de toute part, nous ne voyons que le méchant, l'ennemi partout. Mais nous sommes tous dans le même état de paranoïa qui nous pousse à croire que l'Autre est forcément méchant et qu'il faut s'en défendre.


C'est pour tout ça qu'il est temps maintenant que nous unissions nos forces et nos valeurs pour créer ce grand mouvement dont nous rêvons. Merci...

 

http://lemodemdefrancois.over-blog.com/pages/Construire_creer_un_reve_un_besoin-1086248.html

 



Réalisation du rêve



Premiers travaux d'approche du Projet A.M.E. sur le forum POLICUEIL.

Ensuite, nous créerons une plate-forme plus adaptée pour récolter les idées du Monde qui se bouge, collecter l'engagement des citoyens responsables.

Ensemble, nous organiserons un réseau Mondial qui nous permettra de réfléchir sur le devenir de nos peuples, et nous essaierons de mettre en place un projet de société dans le respect de chacun.

Nous serons en opposition certainement avec le principe capitaliste d'un nouvel ordre économique mondial bien que nous ne pouvons plus aujourd'hui envisager un projet économique de proximité sans qu'il soit en adéquation avec un projet à l'échelon planétaire. 

Voilà. Pour que toutes nos récriminations, toutes nos énergies négatives se transforment en énergie positive, pour que nous puissions former un puissant courant d'idées à l'échelon mondial, c'est par ici, les AMIS :



http://lemodemdefrancois.over-blog.com/pages/Realisation_du_reve-1086255.html 

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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 22:06

Le texte intégral du « Manifeste des neuf »


« C'est en solidarité pleine et sans réserve aucune que nous saluons le profond mouvement social qui s'est installé en Guadeloupe, puis en Martinique, et qui tend à se répandre à la Guyane et à la Réunion. Aucune de nos revendications n'est illégitime. Aucune n'est irrationnelle en soi, et surtout pas plus démesurée que les rouages du système auquel elle se confronte. Aucune ne saurait donc être négligée dans ce qu'elle représente, ni dans ce qu'elle implique en relation avec l'ensemble des autres revendications. Car la force de ce mouvement est d'avoir su organiser sur une même base ce qui jusqu'alors s'était vu disjoint, voire isolé dans la cécité catégorielle – à savoir les luttes jusqu'alors inaudibles dans les administrations, les hôpitaux, les établissements scolaires, les entreprises, les collectivités territoriales, tout le monde associatif, toutes les professions artisanales ou libérales...


Mais le plus important est que la dynamique du
Lyannaj – qui est d'allier et de rallier, de lier, relier et relayer tout ce qui se trouvait désolidarisé – est que la souffrance réelle du plus grand nombre (confrontée à un délire de concentrations économiques, d'ententes et de profits) rejoint des aspirations diffuses, encore inexprimables mais bien réelles, chez les jeunes, les grandes personnes, oubliés, invisibles et autres souffrants indéchiffrables de nos sociétés. La plupart de ceux qui y défilent en masse découvrent (ou recommencent à se souvenir) que l'on peut saisir l'impossible au collet, ou enlever le trône de notre renoncement à la fatalité.


Cette grève est donc plus que légitime, et plus que bienfaisante, et ceux qui défaillent, temporisent, tergiversent, faillissent à lui porter des réponses décentes, se rapetissent et se condamnent.


Dès lors, derrière le prosaïque du « pouvoir d'achat » ou du « panier de la ménagère », se profile l'essentiel qui nous manque et qui donne du sens à l'existence, à savoir : le poétique. Toute vie humaine un peu équilibrée s'articule entre, d'un côté, les nécessités immédiates du boire-survivre-manger (en clair : le prosaïque) ; et, de l'autre, l'aspiration à un épanouissement de soi, là où la nourriture est de dignité, d'honneur, de musique, de chants, de sports, de danses, de lectures, de philosophie, de spiritualité, d'amour, de temps libre affecté à l'accomplissement du grand désir intime (en clair : le poétique). Comme le propose
Edgar Morin, le vivre-pour-vivre, tout comme le vivre-pour-soi n'ouvrent à aucune plénitude sans le donner-à-vivre à ce que nous aimons, à ceux que nous aimons, aux impossibles et aux dépassements auxquels nous aspirons.


La « hausse des prix » ou « la vie chère » ne sont pas de petits diables-ziguidi qui surgissent devant nous en cruauté spontanée, ou de la seule cuisse de quelques purs békés. Ce sont les résultantes d'une dentition de système où règne le dogme du libéralisme économique. Ce dernier s'est emparé de la planète, il pèse sur la totalité des peuples, et il préside dans tous les imaginaires – non à une épuration ethnique, mais bien à une sorte « d'épuration éthique » (entendre : désenchantement, désacralisation, désymbolisation, déconstruction même) de tout le fait humain.


Ce système a confiné nos existences dans des individuations égoïstes qui vous suppriment tout horizon et vous condamnent à deux misères profondes : être « consommateur » ou bien être « producteur ». Le consommateur ne travaillant que pour consommer ce que produit sa force de travail devenue marchandise ; et le producteur réduisant sa production à l'unique perspective de profits sans limites pour des consommations fantasmées sans limites. L'ensemble ouvre à cette socialisation anti-sociale, dont parlait
André Gorz, et où l'économique devient ainsi sa propre finalité et déserte tout le reste.


Pour les "produits" de haute nécessité


Alors, quand le « prosaïque » n'ouvre pas aux élévations du « poétique », quand il devient sa propre finalité et se consume ainsi, nous avons tendance à croire que les aspirations de notre vie, et son besoin de sens, peuvent se loger dans ces codes-barres que sont « le pouvoir d'achat » ou « le panier de la ménagère ». Et pire : nous finissons par penser que la gestion vertueuse des misères les plus intolérables relève d'une politique humaine ou progressiste. Il est donc urgent d'escorter les « produits de premières nécessités », d'une autre catégorie de denrées ou de facteurs qui relèveraient résolument d'une « haute nécessité ».


Par cette idée de « haute nécessité », nous appelons à prendre conscience du poétique déjà en œuvre dans un mouvement qui, au-delà du pouvoir d'achat, relève d'une exigence existentielle réelle, d'un appel très profond au plus noble de la vie. Alors que mettre dans ces « produits » de haute nécessité ? C'est tout ce qui constitue le cœur de notre souffrant désir de faire peuple et nation, d'entrer en dignité sur la grand-scène du monde, et qui ne se trouve pas aujourd'hui au centre des négociations en Martinique et en Guadeloupe, et bientôt sans doute en Guyane et à la Réunion.


D'abord, il ne saurait y avoir d'avancées sociales qui se contenteraient d'elles-mêmes. Toute avancée sociale ne se réalise vraiment que dans une expérience politique qui tirerait les leçons structurantes de ce qui s'est passé. Ce mouvement a mis en exergue le tragique émiettement institutionnel de nos pays, et l'absence de pouvoir qui lui sert d'ossature. Le « déterminant » ou bien le « décisif » s'obtient par des voyages ou par le téléphone. La compétence n'arrive que par des émissaires. La désinvolture et le mépris rôdent à tous les étages. L'éloignement, l'aveuglement et la déformation président aux analyses.


L'imbroglio des pseudos pouvoirs Région-Département-Préfet, tout comme cette chose qu'est l'association des maires, ont montré leur impuissance, même leur effondrement, quand une revendication massive et sérieuse surgit dans une entité culturelle historique identitaire humaine, distincte de celle de la métropole administrante, mais qui ne s'est jamais vue traitée comme telle. Les slogans et les demandes ont tout de suite sauté par-dessus nos « présidents locaux » pour s'en aller mander ailleurs. Hélas, tout victoire sociale qui s'obtiendrait ainsi (dans ce bond par-dessus nous-mêmes), et qui s'arrêterait là, renforcerait notre assimilation, donc conforterait notre inexistence au monde et nos pseudos pouvoirs.


Contre la logique du système libéral marchand


Ce mouvement se doit donc de fleurir en vision politique, laquelle devrait ouvrir à une force politique de renouvellement et de projection apte à nous faire accéder à la responsabilité de nous-mêmes par nous-mêmes et au pouvoir de nous-mêmes sur nous-mêmes. Et même si un tel pouvoir ne résoudrait vraiment aucun de ces problèmes, il nous permettrait à tout le moins de les aborder désormais en saine responsabilité, et donc de les traiter enfin plutôt que d'acquiescer aux sous-traitances. La question békée et des ghettos qui germent ici ou là, est une petite question qu'une responsabilité politique endogène peut régler. Celle de la répartition et de la protection de nos terres à tous points de vue aussi. Celle de l'accueil préférentiel de nos jeunes tout autant. Celle d'une autre Justice ou de la lutte contre les fléaux de la drogue en relève largement...


Le déficit en responsabilité crée amertume, xénophobie, crainte de l'autre, confiance réduite en soi... La question de la responsabilité est donc de haute nécessité. C'est dans l'irresponsabilité collective que se nichent les blocages persistants dans les négociations actuelles. Et c'est dans la responsabilité que se trouve l'invention, la souplesse, la créativité, la nécessité de trouver des solutions endogènes praticables. C'est dans la responsabilité que l'échec ou l'impuissance devient un lieu d'expérience véritable et de maturation. C'est en responsabilité que l'on tend plus rapidement et plus positivement vers ce qui relève de l'essentiel, tant dans les luttes que dans les aspirations ou dans les analyses.


Ensuite, il y a la haute nécessité de comprendre que le labyrinthe obscur et indémêlable des prix (marges, sous-marges, commissions occultes et profits indécents) est inscrit dans une logique de système libéral marchand, lequel s'est étendu à l'ensemble de la planète avec la force aveugle d'une religion. Ils sont aussi enchâssés dans une absurdité coloniale qui nous a détournés de notre manger-pays, de notre environnement proche et de nos réalités culturelles, pour nous livrer sans pantalon et sans jardins-bokay aux modes alimentaires européens. C'est comme si la France avait été formatée pour importer toute son alimentation et ses produits de grande nécessité depuis des milliers et des milliers de kilomètres. Négocier dans ce cadre colonial absurde avec l'insondable chaîne des opérateurs et des intermédiaires peut certes améliorer quelque souffrance dans l'immédiat ; mais l'illusoire bienfaisance de ces accords sera vite balayée par le principe du « Marché » et par tous ces mécanismes que créent un nuage de voracités (donc de profitations nourries par « l'esprit colonial » et régulées par la distance), que les primes, gels, aménagements vertueux, réductions opportunistes, pianotements dérisoires de l'octroi de mer, ne sauraient endiguer.


Il y a donc une haute nécessité à nous vivre caribéens dans nos imports-exports vitaux, à nous penser américain pour la satisfaction de nos nécessités, de notre autosuffisance énergétique et alimentaire. L'autre très haute nécessité est ensuite de s'inscrire dans une contestation radicale du capitalisme contemporain qui n'est pas une perversion mais bien la plénitude hystérique d'un dogme. La haute nécessité est de tenter tout de suite de jeter les bases d'une société non économique, où l'idée de développement à croissance continuelle serait écartée au profit de celle d'épanouissement ; où emploi, salaire, consommation et production seraient des lieux de création de soi et de parachèvement de l'humain.


Si le capitalisme (dans son principe très pur qui est la forme contemporaine) a créé ce Frankenstein consommateur qui se réduit à son panier de nécessités, il engendre aussi de bien lamentables « producteurs » – chefs d'entreprises, entrepreneurs, et autres socioprofessionnels ineptes – incapables de tressaillements en face d'un sursaut de souffrance et de l'impérieuse nécessité d'un autre imaginaire politique, économique, social et culturel. Et là, il n'existe pas de camps différents. Nous sommes tous victimes d'un système flou, globalisé, qu'il nous faut affronter ensemble. Ouvriers et petits patrons, consommateurs et producteurs, portent quelque part en eux, silencieuse mais bien irréductible, cette haute nécessité qu'il nous faut réveiller, à savoir: vivre la vie, et sa propre vie, dans l'élévation constante vers le plus noble et le plus exigeant, et donc vers le plus épanouissant.


Ce qui revient à vivre sa vie, et la vie, dans toute l'ampleur du poétique. On peut mettre la grande distribution à genoux en mangeant sain et autrement. On peut renvoyer la Sara et les compagnies pétrolières aux oubliettes, en rompant avec le tout automobile. On peut endiguer les agences de l'eau, leurs prix exorbitants, en considérant la moindre goutte sans attendre comme une denrée précieuse, à protéger partout, à utiliser comme on le ferait des dernières chiquetailles d'un trésor qui appartient à tous. On ne peut vaincre ni dépasser le prosaïque en demeurant dans la caverne du prosaïque, il faut ouvrir en poétique, en décroissance et en sobriété. Rien de ces institutions si arrogantes et puissantes aujourd'hui (banques, firmes transnationales, grandes surfaces, entrepreneurs de santé, téléphonie mobile...) ne sauraient ni ne pourraient y résister.


Enfin, sur la question des salaires et de l'emploi. Là aussi il nous faut déterminer la haute nécessité. Le capitalisme contemporain réduit la part salariale à mesure qu'il augmente sa production et ses profits. Le chômage est une conséquence directe de la diminution de son besoin de main-d'œuvre. Quand il délocalise, ce n'est pas dans la recherche d'une main-d'œuvre abondante, mais dans le souci d'un effondrement plus accéléré de la part salariale. Toute déflation salariale dégage des profits qui vont de suite au grand jeu welto de la finance. Réclamer une augmentation de salaire conséquente n'est donc en rien illégitime : c'est le début d'une équité qui doit se faire mondiale.


Quant à l'idée du « plein emploi », elle nous a été clouée dans l'imaginaire par les nécessités du développement industriel et les épurations éthiques qui l'ont accompagnée. Le travail à l'origine était inscrit dans un système symbolique et sacré (d'ordre politique, culturel, personnel) qui en déterminait les ampleurs et le sens. Sous la régie capitaliste, il a perdu son sens créateur et sa vertu épanouissante à mesure qu'il devenait, au détriment de tout le reste, tout à la fois un simple « emploi », et l'unique colonne vertébrale de nos semaines et de nos jours. Le travail a achevé de perdre toute signifiance quand, devenu lui-même une simple marchandise, il s'est mis à n'ouvrir qu'à la consommation.


Une vision du politique enchantée par l'utopie


Nous sommes maintenant au fond du gouffre. Il nous faut donc réinstaller le travail au sein du poétique. Même acharné, même pénible, qu'il redevienne un lieu d'accomplissement, d'invention sociale et de construction de soi, ou alors qu'il en soit un outil secondaire parmi d'autres. Il y a des myriades de compétences, de talents, de créativités, de folies bienfaisantes, qui se trouvent en ce moment stérilisés dans les couloirs ANPE et les camps sans barbelés du chômage structurel né du capitalisme. Même quand nous nous serons débarrassés du dogme marchand, les avancées technologiques (vouées à la sobriété et à la décroissance sélective) nous aiderons à transformer la valeur-travail en une sorte d'arc-en-ciel, allant du simple outil accessoire jusqu'à l'équation d'une activité à haute incandescence créatrice.


Le plein emploi ne sera pas du prosaïque productiviste, mais il s'envisagera dans ce qu'il peut créer en socialisation, en autoproduction, en temps libre, en temps mort, en ce qu'il pourra permettre de solidarités, de partages, de soutiens aux plus démantelés, de revitalisations écologiques de notre environnement... Il s'envisagera en « tout ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue ». Il y aura du travail et des revenus de citoyenneté dans ce qui stimule, qui aide à rêver, qui mène à méditer ou qui ouvre aux délices de l'ennui, qui installe en musique, qui oriente en randonnée dans le pays des livres, des arts, du chant, de la philosophie, de l'étude ou de la consommation de haute nécessité qui ouvre à création – créaconsommation. En valeur poétique, il n'existe ni chômage ni plein emploi ni assistanat, mais autorégénération et autoréorganisation, mais du possible à l'infini pour tous les talents, toutes les aspirations. En valeur poétique, le PIB des sociétés économiques révèle sa brutalité.


Voici ce premier panier que nous apportons à toutes les tables de négociations et à leurs prolongements : que le principe de gratuité soit posé pour tout ce qui permet un dégagement des chaînes, une amplification de l'imaginaire, une stimulation des facultés cognitives, une mise en créativité de tous, un déboulé sans manman de l'esprit. Que ce principe balise les chemins vers le livre, les contes, le théâtre, la musique, la danse, les arts visuels, l'artisanat, la culture et l'agriculture... Qu'il soit inscrit au porche des maternelles, des écoles, des lycées et collèges, des universités et de tous les lieux connaissance et de formation... Qu'il ouvre à des usages créateurs des technologies neuves et du cyberespace. Qu'il favorise tout ce qui permet d'entrer en Relation (rencontres, contacts, coopérations, interactions, errances qui orientent) avec les virtualités imprévisibles du Tout-Monde... C'est le gratuit en son principe qui permettra aux politiques sociales et culturelles publiques de déterminer l'ampleur des exceptions. C'est à partir de ce principe que nous devrons imaginer des échelles non marchandes allant du totalement gratuit à la participation réduite ou symbolique, du financement public au financement individuel et volontaire... C'est le gratuit en son principe qui devrait s'installer aux fondements de nos sociétés neuves et de nos solidarités imaginantes...


Projetons nos imaginaires dans ces hautes nécessités jusqu'à ce que la force du Lyannaj ou bien du vivre-ensemble, ne soit plus un « panier de ménagère », mais le souci démultiplié d'une plénitude de l'idée de l'humain. Imaginons ensemble un cadre politique de responsabilité pleine, dans des sociétés martiniquaise guadeloupéenne guyanaise réunionnaise nouvelles, prenant leur part souveraine aux luttes planétaires contre le capitalisme et pour un monde écologiquement nouveau. Profitons de cette conscience ouverte, à vif, pour que les négociations se nourrissent, prolongent et s'ouvrent comme une floraison dans une audience totale, sur ces nations qui sont les nôtres.


An gwan lodyans qui ne craint ni ne déserte les grands frissons de l'utopie.


Nous appelons donc à ces utopies où le Politique ne serait pas réduit à la gestion des misères inadmissibles ni à la régulation des sauvageries du « Marché », mais où il retrouverait son essence au service de tout ce qui confère une âme au prosaïque en le dépassant ou en l'instrumentalisant de la manière la plus étroite.


Nous appelons à une haute politique, à un art politique, qui installe l'individu, sa relation à l'Autre, au centre d'un projet commun où règne ce que la vie a de plus exigeant, de plus intense et de plus éclatant, et donc de plus sensible à la beauté.


Ainsi, chers compatriotes, en nous débarrassant des archaïsmes coloniaux, de la dépendance et de l'assistanat, en nous inscrivant résolument dans l'épanouissement écologique de nos pays et du monde à venir, en contestant la violence économique et le système marchand, nous naîtrons au monde avec une visibilité levée du post-capitalisme et d'un rapport écologique global aux équilibres de la planète....


Alors voici notre vision :


Petits pays, soudain au cœur nouveau du monde, soudain immenses d'être les premiers exemples de sociétés post-capitalistes, capables de mettre en œuvre un épanouissement humain qui s'inscrit dans l'horizontale plénitude du vivant....


Les signataires :

Ernest BRELEUR

Patrick CHAMOISEAU

Serge DOMI

Gérard DELVER

Edouard GLISSANT

Guillaume PIGEARD DE GURBERT

Olivier PORTECOP

Olivier PULVAR

Jean-Claude WILLIAM


Source : Mediapart


http://sego-dom.over-blog.com/article-28248404.html

Le manifeste de la révolte de neuf intellectuels antillais - 1

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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 01:12


Avenir du capitalisme: la question du bonheur


envoyé par
petitsmatins

Voir la suite :
http://www.noslibertes.org/dotclear/index.php?post/2009/02/18/206/La-fin-du-capitalisme-totalitaire


Série d'extraits remontés du documentaire de J-M. Carré, "J'ai (très) mal au travail".

Sur quoi se fonde l'avenir de cette société marchande? Sur la consommation.

Tant que les hommes préfèreront acheter leur biens plutôt que les produire,
tant qu'ils préfèreront se laisser enivrer par le chant des publicitaires plutôt qu'écouter leurs besoins réels, les hommes seront condamnés à se lever tous les matins, et à vendre leur temps unique de vie à un propriétaire pour en tirer les subsides nécessaires...

Tant que les hommes croiront effectivement (consciemment ou non) qu'il faut travailler plus, pour gagner plus, pour consommer plus, pour vivre mieux, rien ne changera et l'emprise du capital sur la vie des individus ne fera que s'étendre... leur vendant toujours plus ce qu'il leur a volé !



Lutter pour une autre société c’est donc d’abord lutter contre notre imaginaire obstrué, nous faisant croire qu’il n’y a pas d’autres alternatives, et que tout DOIT être ainsi. Pour reprendre les termes de Loïc Wacquant, nous sommes comparables au peuple français qui, à la veille de la prise de la bastille, ne croyait pas qu’un autre monde était possible....

Vidéos :

http://bridge.over-blog.org/article-28091660.html




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