Jeudi 3 mars 2011 4 03 /03 /Mars /2011 07:59
Libye / Pétrole
La tentative de contre-offensive lancée par les forces fidèles au colonel Kadhafi dans l'Est du pays, mercredi 2 mars 2011, semble avoir échoué. Une contre-offensive qui visait des centres vitaux pour l'économie du pays, la région où se concentrent une bonne partie des terminaux d'exportations pétroliers.
Jeudi, 03 Mars 2011 09:39
IRIB - L’ambassadeur israélien en Afrique du Sud, Ilan Baruch a démissionné, manière de protester contre la politique du gouvernement de Benyamin Netanyahu.
IRIB - Des milliers de manifestants bahreïnis ont encerclé, hier, le bâtiment du Ministère de l’Intérieur, selon la chaîne Al-Alam.
IRIB- Selon les témoins oculaires, des dizaines d’Omanais, dans la ville de Brimi, située sur la bande frontalière d’Abu-Dhabi, ont manifesté contre le gouvernement omanais.
IRIB- Suite à l’intensification des inquiétudes, quant à l’extension de la crise politique du Moyen-Orient arabe à l’Arabie saoudite, l’indice de la bourse saoudienne a chuté de 7%.
IRIB- L’organisation de manifestations anti-gouvernementales, à Amman, ainsi que le sit-in des protestataires devant le bâtiment abritant le bureau du Premier ministre jordanien, sont les plus importantes évolutions survenues dans ce pays.
IRIB - Deux bâtiments de guerre de l’US NAVY sont arrivés dans le canal de Suez. Qods - Le Porte-parole de l'armée du régime sioniste, le Général Avi Benihu, a souligné qu'il s'était rendu, en Angleterre, sous un faux nom, craignant d’être arrêté, pour avoir commis des crimes de guerre contre les Palestiniens.
IRIB - Acharnés dans leurs exactions, les forces d'occupation sionistes ont détruit les abris des Palestiniens, dans les territoires occupés en 1948.
Mehrnews- Un membre des «Frères Musulmans» égyptiens a fait part de l’ouverture, dans un proche avenir, des bureaux de ce parti, dans toutes les provinces du pays.
IRNA- Suite à l’escalade des protestations populaires contre les régimes inféodés à l’Occident, dans certains pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, les Etats-Unis envisagent d’envoyer un haut diplomate, en Jordanie.
Press TV- Les récents affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants antigouvernementaux, au Yémen, ont fait, au moins, 2 morts et 4 blessés.
IRIB- Israël cherche à signer un accord de paix provisoire avec les Palestiniens. Reuters a rapporté, mardi, citant des sources bien informées que le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, s'efforce de parvenir à un accord sur tous les sujets de différends avec les Palestiniens et à un accord de paix provisoire.
IRIB- Le nouveau gouvernement jordanien attend de recevoir le vote de confiance du parlement.
IRIB- La Ligue arabe (LA) et l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) se sont opposées à une intervention militaire, en Libye.
Mercredi, 02 Mars 2011 00:55
IRIB- A la suite de l’appel lancé, pour organiser «une journée de la colère», le Premier ministre qatari a promis de tenir des élections parlementaires, dans un avenir proche.
IRIB - Une maison palestinienne a été incendiée par les colons sionistes, à Naplouse, en Cisjordanie.
Farsnews - Des milliers de protestataires yéménites ont manifesté, dans diverses villes du Yémen, pour exiger le départ d'Ali Abdallah Saleh.
IRIB - Des blindés ont dispersé, mardi, sans violence, à Sohar, des manifestants bloquant le port et une route menant à la capitale, Mascate, alors que des petits rassemblements avaient lieu, dans d'autres villes d'Oman, pour réclamer, notamment, des emplois et des hausses de salaire.
IRIB- Un jeune chiite est retenu en détention, depuis 2 ans, sans inculpation et sans jugement.
IRIB- Le régime sioniste en profitant de l’intérêt et de l’attention que portent l’opinion publique et les médias aux évolutions du Moyen-Orient et du Nord de l’Afrique, a intensifié ses attaques contre la bande de Gaza.
IRIB- La publication de rapports concernant l’offre de 150 milliards de dollars du roi d’Arabie saoudite, pour l’achat du réseau social «Face book» à son propriétaire, a déclenché une telle controverse, dans le monde médiatique, que le roi saoudien a été contraint de réagir à ce sujet, en démentant cette…
Farsnews - les sources d'information font part de l'échec d'un coup d'Etat mené contre l'Emir du Qatar.
IRIB - Les affrontements entre les séparatistes du Sud du Yémen et les forces de l'armée ont laissé un mort. IRIB - Une base militaire américaine, en Irak, a été prise pour cible de roquettes Katioucha.
IRNA - "L'accès à l'énergie fissile civile relève du droit de tous les pays", a déclaré le prince héritier du Koweït, Cheikh Nawaf al-Hamad al-Jabar al-Sabah. IRIB - Avec la flambée des protestations populaires, à Bahreïn, l'Arabie saoudite y a envoyé 30 chars.
IRIB - Le ministre turc des Affaires étrangères a critiqué les politiques tendancieuses du régime sioniste, qui est, selon lui, le plus grand violateur des droits de l'Homme.
Mardi, 01 Mars 2011 09:32
IRIB - Aujourd’hui, aussi, les Egyptiens ont observé un sit-in dirigé contre le Premier ministre Ahmed Chafik.
Libye
L’Organisation de la conférence islamique est contre une intervention militaire en Libye. La France, par la voix de son tout nouveau ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, indique qu’aucune intervention militaire ne se fera sans mandat clair des Nations unies. L’Otan, de son côté, dit se préparer en toute éventualité. Toutes les options sont sur la table, dit aussi la chef de la diplomatie américaine.
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INVESTIG'ACTION michelcollon.info
"Bush en Irak, c'était formidable. Vous en reprendrez bien un peu en Libye ?"
Michel Collon
L'Otan se déclare prête à intervenir en Libye.
Nous voilà tout émus. Ainsi, ceux qui bombardent les civils en Afghanistan, veulent au contraire les protéger en Libye. Ceux qui n'ont pas levé le petit doigt quand Israël massacrait Gaza, se prennent tout à coup d'un amour immense pour les Arabes !
La larme à l'oeil, Bernard-Henri Lévy appelle à nouveau à la guerre, comme il le fit contre l'Irak. Mais la guerre humanitaire n'existe pas. La guerre pour le pétrole, si. Henry Kissinger (chef de la diplomatie US sous Nixon) avoua, un jour de franchise : « Les grandes puissances n'ont pas de principes, seulement des intérêts. »
Même si on veut que ça cesse, les Libyens ne souffriront pas moins sous une occupation par les Etats-Unis. Bush l'a prouvé en Irak, Obama en Afghanistan. Drogues, violences, terreur...
Tout en soutenant les revendications légitimes des peuples, et en réprouvant toute violence dictatoriale, on se souviendra que toutes les guerres des USA ont été bâties sur des médiamensonges. Chaque info ou prétendue info sera donc analysée avec l'émotion de la solidarité, mais aussi avec la raison de l'expérience...
Si la guerre humanitaire existait, les USA et l'Europe seraient intervenues pour sauver Gaza.
Pour en débattre : notre forum
Pour approfondir :
Les cinq grands « principes de la propagande de guerre » : 1. Occulter les intérêts économiques. 2. Se présenter en humanitaire. 3. Occulter l'Histoire. 4. Diaboliser l'adversaire. 5. Monopoliser l'info.
ont été exposés dans le livre Israël, parlons-en ! Voir : <<Nos livres et DVD>>
Issue de secours pour Kadhafi
par Maurizio Matteuzzi
Le 1 mars 2011

“No massacres, no bombing, no violence” contre les civils. C’est par ces paroles que le porte-parole du gouvernement Moussa Ibrahim a commencé hier matin son briefing quotidien pour la presse étrangère (qui maintenant arrive en foule, journalistes et media étasuniens en tête, conduits par la superstar de CNN Christiane Amanpour). Pour lui, la tentative de « regime change style Irak » est pilotée par les « puissances impérialistes occidentales », qui veulent « le pétrole », et par les islamistes, qui veulent faire de la Libye « une Somalie méditerranéenne ou un Afghanistan » ; l’ « Occident » et « al Qaeda » se sont emparé « des protestations pacifiques et légitimes » en faveur des réformes pour semer « le chaos » en Libye et provoquer déjà « des centaines » de morts, mais « des deux côtés ». Quant à la résolution punitive n° 1970 approuvée par le Conseil de sécurité, pour le porte-parole, il est inconcevable qu’elle se soit fondée exclusivement sur des « media reports », engagés -nous espérons que ceci est désormais clair pour tout le monde, même pour les détracteurs les plus inconditionnels de Kadhafi- dans une opération de désinformation comparable seulement à celle, pour nous en tenir à la plus récente, sur les « armes de destruction massive » de Saddam Hussein (on parie que si le Colonel ne tombe pas tout de suite, il y aura bien quelqu’un pour les trouver en Libye aussi ?). Vécue -ou du moins vue- de Tripoli, l’évolution de la crise libyenne donne le vertige. D’ici on veut donner -et dans une certaine mesure on a- l’impression que la vie quotidienne soit « normale » (et le jour au moins elle l’est) ; que Kadhafi ait le « contrôle » quasi complet non seulement de Tripoli mais du pays (seule la Cyrénaïque est perdue, les autres ne sont que des «pockets » poches de résistance, a dit le porte-parole) ; qu’on « se dirige rapidement vers le retour au calme et à la paix » (mots de Saif al-Islam, le fils « réformateur » du Colonel) ; que si le calme et la paix ne sont pas encore revenus c’est parce que le leader « a donné des ordres formels de ne pas tirer sur la foule » (même s’il a qualifié les rebelles de « rats à exterminer ») ; qu’en tous cas, on cherche une voie de sortie négociée et que lui -Saif- a déjà lancé un dialogue avec les rebelles ; que si par contre on cherche la « guerre civile » on l’aura ; que la protestation et la révolte sont l’œuvre de quelques « jeunes drogués » et manœuvrées par, outre par l’Occident, par « Al Qaeda » et par quelques fondamentalistes musulmans que le Colonel a toujours traité sans y aller par quatre chemins, avec les éloges et reconnaissances de ces mêmes leaders démocratiques qui à présent le condamnent et veulent l’envoyer à la CPI (qu’il y aille mais après des gentlemen comme les Bush, les Blair, les Cheney et les Rumsfeld).
Du dehors, du monde extérieur, le scénario, pour nous qui sommes ici embedded et qui lisons les informations libyennes sur les agences internationales et les journaux italiens, est follement opposé. Pour Kadhafi c’est une question d’heures ; sur les villes libyennes -excepté Tripoli et sa province natale de Syrte- flotte le drapeau brandi par les rebelles, noir-rouge-vert qui était celui de la monarchie sénousite renversée par Kadhafi en 1969 (sans que ne suscite aucune question le fait que le roi Idris était une marionnette des Anglais) ; les morts à cause des militaires, des milices et des « mercenaires africains » ne se comptent plus et augmentent ou diminuent selon les jours : 300, mille, dix mille, deux mille… ; même Tripoli est désormais perdue et Kadhafi ne contrôle maintenant que la zone de la ville qui est autour de sa résidence dans le compound militaire de Bab al-Azizia ; un général passé aux rebelles, Ahmed Gatrani, selon ce qu’écrit le Washington Post, a mis sur pied une armée à Benghazi et est déjà aux portes de Tripoli (qui est à plus de mille kilomètres de la capitale de la Cyrénaïque) sur laquelle il a déclenché une première attaque dès vendredi dernier, pour le moment repoussée par les gouvernementaux (et dont les journalistes ici présents n’ont ni vu ni entendu le moindre signe).
Schizophrénie à l’état pur. Est-ce possible ? Possible dans une situation schizophrénique comme l’est celle qu’on vit quand on est ici à Tripoli. L’impression en tous cas est que Kadhafi a perdu la partie et que le cercle autour de lui s’est déjà refermé au niveau politico-diplomatico-médiatique mondial, et qu’il est en train de se fermer aussi en Libye. Question de temps et de façons. S’ils veulent vraiment pousser jusqu’à cette « guerre civile » dont menace le Colonel et aussi son fils « dialoguant », peut-être faudra-t-il plus de temps et, à coup sûr, plus de morts. Si l’on va vers une sorte d’issue de secours d’une façon ou d’une autre négociée, la solution pourrait être plus rapide et moins sanglante.
Le problème en Libye est que, contrairement à la Tunisie et à l’Egypte, les forces armées ne sont pas un facteur assez fort (du moins jusqu’à présent) pour se poser en fléau de la balance. Un autre problème est, contrairement encore à la Tunisie et à l’Egypte, manquent aussi d’autres facteurs potentiellement décisifs pour la résolution de la partie : comme par exemple un syndicat et des partis, et par contre, comme au Yémen et en Irak, est présente une structure clanique-tribale avec laquelle il faut compter.
La révolte aussi, jusqu’à présent, ne donnait pas de signes de pouvoir se constituer en instance politique au-delà de l’objectif immédiat de chasser Kadhafi, et si l’on ne veut pas donner crédit à ce que le Colonel crie depuis le début : que les rebelles en réalité sont agités depuis longtemps par « al Qaeda » ou du moins, ici, en Libye, par les oulémas fondamentalistes et par leur fidèles qui crient à la sortie des mosquées contre « Kadhafi ennemi de Dieu ».
Dimanche, l’ex-ministre de la justice Moustafa Abdeljalil, passé du côté « du peuple », a présenté à Benghazi un « Conseil national » composé de civils représentants des villes « libérées » et de militaires qui ont démissionné. L’objectif déclaré est d’aller à des « élections libres » d’ici trois mois (période trop courte pour être vraiment libres et représentatives). Le porte-parole du Conseil national s’est empressé de démentir qu’il s’agisse d’un « gouvernement provisoire », « d'intérim » ou « de transition », peut-être pour arrêter dès le départ toute ambition de Abdeljalil. Qui pourtant annonce avoir déjà lancé des négociations avec les « anciens des tribus » et déclare au journal Quryna -le quotidien semi indépendant de Saif al-Islam : autre paradoxe ou signal ?- qu’il « n’y aura aucun règlement de comptes » indiscriminé.
Même Saif al-Islam dit avoir déjà commencé des négociations avec le clan et les tribus, nombre desquelles se sont jointes à la révolte cotre le Colonel. Et avoir offert le dialogue« à l’opposition », offre repoussée par le Conseil national. La situation libyenne est, comme dit un diplomate de l’ambassade italienne, « magmatique ». Très magmatique. Le moment décisif approche. Et même si le résultat semble décidé, tout peut encore arriver avant la fin. Dans les prochains jours ou les prochaines heures.
Edition de mardi 1er mars de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/01-Marzo-2011/art35.php3
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=23445
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Internationalnews Michel Collon 24 février 2011 Les mouvements de masse qui ont forcé le renvoi de Moubarak révèlent à la fois la force et les faiblesses des soulèvements spontanés. D’une part, les mouvements sociaux ont démontré leur capacité de mobiliser des centaines de milliers, sinon des millions de personnes, dans une lutte soutenue et menée à bien, culminant par le renversement d’un dictateur et ce, d’une façon dont auraient été incapables – ou peu désireuses – les partis et […]
Internationalnews
Michel Collon 24 février 2011
Les mouvements de masse qui ont forcé le renvoi de Moubarak révèlent à la fois la force et les faiblesses des soulèvements spontanés.
D’une part, les mouvements sociaux ont démontré leur capacité de mobiliser des centaines de milliers, sinon des millions de personnes, dans une lutte soutenue et menée à bien, culminant par le renversement d’un dictateur et ce, d’une façon dont auraient été incapables – ou peu désireuses – les partis et personnalités d’opposition pré-existants.
D’autre part, vu l’absence de la moindre direction politique nationale, les mouvements n’ont pas été à même de prendre le pouvoir politique et de concrétiser leurs revendications, permettant ainsi au haut commandement militaire de Moubarak de s’emparer du pouvoir et de définir le processus de l’« après-Moubarak » et garantissant de la sorte le maintien de la subordination de l’Égypte aux États-Unis, la protection de la richesse illicite du clan Moubarak (70 milliards de dollars), la pérennité des nombreuses sociétés appartenant à l’élite militaire et la protection de la classe supérieure.
Les millions de personnes mobilisées par les mouvements sociaux en vue de renverser la dictature ont été efficacement exclues par la nouvelle junte autoproclamée « révolutionnaire » en définissant les institutions et mesures politiques, sans parler des réformes socioéconomiques nécessaires pour faire face aux besoins élémentaires de la population (40 % des Égyptiens vivent avec moins de 2 dollars par jour et le chômage des jeunes dépasse les 30 %).
L’Égypte – comme c’est également le cas des mouvements estudiantins et sociaux populaires contre les dictatures de Corée du Sud, de Taiwan, des Philippines et de l’Indonésie – démontre que le manque d’organisation politique nationale permet aux personnalités et partis de l’« opposition » néolibérale et conservatrice de remplacer le régime. Ils se sont arrangés pour instaurer un régime électoral qui continuera à servir les intérêts impérialistes et à dépendre de l’appareil d’État existant tout en le défendant.
Dans certains cas, ils remplacent les vieux copains de l’impérialisme par de nouvelles têtes. Ce n’est pas un hasard si les mass media encensent le caractère « spontané » des luttes (et non les revendications socioéconomiques) et confèrent un éclairage favorable au rôle de l’armée (sans considération pour les 30 ans durant lesquels cette dernière aura été le bastion de la dictature). Les masses sont encensées pour leur « héroïsme », la jeunesse de leur « idéalisme », mais on ne les propose jamais comme acteurs politiques centraux dans le nouveau régime.
Une fois la dictature tombée, l’armée et les électoralistes de l’opposition ont « célébré » le succès de la révolution et se sont empressés de démobiliser et démanteler le mouvement spontané, afin de faire place nette pour des négociations entre les hommes politiques électoralistes libéraux, Washington et l’élite militaire dirigeante.
Alors que la Maison-Blanche peut tolérer, voire promouvoir les mouvements sociaux en évinçant (« sacrifiant ») les dictatures, elle a bel et bien l’intention de préserver absolument l’État. Dans le cas de l’Égypte, le principal allié stratégique de l’impérialisme américain n’était pas Moubarak, mais bien l’armée, avec laquelle Washington était en collaboration constante avant, pendant et après l’éviction de Moubarak, faisant ainsi en sorte que la « transition » vers la démocratie (sic) puisse garantir la poursuite de la subordination de l’Égypte à la politique et aux intérêts américains et israéliens dans le Moyen-Orient.
La révolte du peuple : les échecs de la CIA et du Mossad
La révolte arabe illustre une fois de plus les divers échecs stratégiques de la police secrète, des forces spéciales et des services de renseignement des appareils d’État américain et israélien, dont aucun n’a anticipé – pas plus qu’il n’est intervenu pour l’empêcher – la mobilisation réussie ni n’a influencé la politique de son gouvernement à l’égard de ses dirigeants/clients faisant l’objet d’attaques.
L’image que la plupart des auteurs, universitaires et journalistes projettent de l’invincibilité du Mossad israélien et de l’omnipotence de la CIA a été sévèrement mise à l’épreuve par leur échec – reconnu – à reconnaître la taille, la profondeur et l’intensité du mouvement de plusieurs millions de personnes décidé à évincer la dictature de Moubarak. Le Mossad, orgueil et joie des producteurs hollywoodiens, présenté comme un « modèle d’efficacité » par leurs collègues sionistes organisés, n’a même pas été capable de détecter la dimension d’un mouvement de masse dans un pays situé à la porte d’à côté.
Le Premier ministre israélien Netanyahu a été choqué (et consterné) par la situation précaire de Moubarak et l’effondrement de son client arabe le plus important – en raison des renseignements déficients du Mossad. De même, Washington n’a absolument pas été préparé par les 27 services américains de renseignement et par le Pentagone, malgré leurs centaines de milliers d’agents payés et leurs budgets de plusieurs milliards de dollars, à l’imminence des soulèvements populaires de masse et des mouvements émergents.
Il convient de faire plusieurs observations théoriques. Le concept prétendant que des dirigeants très répressifs qui reçoivent des milliards de dollars en aide militaire et entretiennent près d’un million de policiers, de soldats et de paramilitaires sont les meilleurs garants de l’hégémonie impérialiste, s’est avéré faux. Tout aussi faux celui qui prétend que nouer d’importants liens à long terme avec de tels dirigeants dictatoriaux sauvegardait les intérêts impérialistes américains.
L’arrogance israélienne et la présomption de la supériorité organisationnelle, stratégique et politique des Juifs sur « les Arabes » ont été vilainement dégonflées. L’État israélien, ses experts, ses agents sous le manteau et ses universitaires de l’Ivy League ont été incapables de voir les réalités telles qu’elles se déroulaient, ignorants de la profondeur du mécontentement et dans l’impuissance à empêcher l’opposition de masse à leur client le plus précieux.
Les publicistes d’Israël aux États-Unis, qui résistent rarement à l’occasion de mettre en exergue le « brio » des forces de sécurité israéliennes, que ce soit pour assassiner un dirigeant arabe au Liban ou à Dubaï ou pour bombarder un site militaire en Syrie, en sont restés tout un temps muets.
La chute de Moubarak et l’émergence possible d’un gouvernement indépendant et démocratique signifieraient qu’Israël pourrait perdre son principal « flic en service ». Un public démocratique ne coopérera pas avec Israël pour maintenir le blocus de Gaza – affamant les Palestiniens dans l’espoir de briser leur volonté de résistance. Israël ne pourra pas compter sur un gouvernement démocratique afin de soutenir ses vols de terres par la violence en Cisjordanie et son régime palestinien fantoche.
Pas plus que les États-Unis ne pourront compter sur une Égypte démocratique pour soutenir leurs intrigues au Liban, leurs guerres en Irak et en Afghanistan ou encore leurs sanctions contre l’Iran. En outre, le soulèvement égyptien a servi d’exemple pour les mouvements populaires contre d’autres dictateurs clients des États-Unis : en Jordanie, au Yémen et en Arabie saoudite. Pour toutes ces raisons, Washington a soutenu la reprise du pouvoir par l’armée afin de modeler une transition politique en fonction de ses desiderata et de ses intérêts impérialistes.
L’affaiblissement du principal pilier du pouvoir impérialiste américain et du pouvoir colonialiste israélien en Afrique du Nord et au Moyen-Orient révèle le rôle essentiel des régimes qui collaborent à l’impérialisme.
Le caractère dictatorial de ces régimes est une résultante directe du rôle qu’ils jouent dans le maintien des intérêts impérialistes. Et les envois d’aide militaire importante qui corrompent et enrichissent les élites dirigeantes constituent les récompenses pour avoir été les collaboratrices bienveillantes des États impérialistes et colonialistes. Etant donné l’importance stratégique de la dictature égyptienne, comment expliquer l’incapacité des services de renseignement am
éricains et israéliens d’anticiper les soulèvements ?
Tant la CIA que le Mossad ont collaboré étroitement avec les services de renseignement égyptiens et ont compté sur ces derniers pour leurs informations, écrivant même dans leurs propres rapports que « tout était sous contrôle » : les partis d’opposition étaient faibles, décimés par la répression et l’infiltration, leurs militants se languissaient en prison ou succombaient à des « crises cardiaques » provoquées par les « techniques d’interrogatoire » particulièrement dures. Les élections étaient manipulées de façon à élire des clients des États-Unis et d’Israël – pas de surprises démocratiques à l’horizon des court ou moyen termes.
Les services de renseignement égyptiens sont entraînés et financés par des agents israéliens et américains et ils sont bien préparés à suivre docilement la volonté de leurs maîtres. Ils étaient si enclins à tourner des rapports destinés à séduire leurs mentors qu’ils négligeaient le moindre compte rendu concernant l’agitation croissante, que ce soit dans la rue ou sur Internet. La CIA et le Mossad étaient si incrustés dans l’énorme appareil sécuritaire de Moubarak qu’ils étaient incapables de fournir toute autre information émanant des mouvements populaires naissants et décentralisés, lesquels étaient indépendants de l’opposition électorale traditionnelle qui, elle, était bel et bien « contrôlée ».
Quand les mouvements de masse extraparlementaires se sont précipités vers l’avant, le Mossad et la CIA ont compté sur l’appareil d’État de Moubarak pour en prendre le contrôle via l’opération typique du bâton et de la carotte : des concessions transitoires pour la forme et l’appel à l’armée, à la police et aux escadrons de la mort.
Quand le mouvement est passé de dizaines de milliers de personnes à des millions, le Mossad et les principaux soutiens d’Israël au Congrès américain ont insisté pour que Moubarak « tînt bon ». La CIA en a été réduite à proposer à la Maison-Blanche des profils politiques de hauts responsables militaires dignes de confiance et de personnages politiques « de transition » malléables et susceptibles de marcher sur les traces de Moubarak.
Une fois encore, la CIA et le Mossad ont démontré leur dépendance vis-à-vis de l’appareil de Moubarak sur le plan des renseignements à propos des gens qui pourraient constituer une alternative « viable » (proaméricaine et pro-israélienne), tout en ignorant les revendications élémentaires des masses.
La tentative de coopter la vieille garde des électoralistes des Frères Musulmans via des négociations avec le président Souleymane a échoué, en partie parce que la Confrérie n’avait pas le contrôle du mouvement et parce qu’Israël et ses partisans aux États-Unis s’y sont opposés. En outre, la section des jeunes de la Confrérie a exercé des pressions afin que les Frères Musulmans se retirent des négociations.
L’échec des renseignements a compliqué les efforts de Washington et de Tel-Aviv en vue de sacrifier le régime dictatorial dans l’intention de sauver l’État : la CIA et le Mossad n’ont pas développé de liens avec les nouveaux dirigeants émergents. Les Israéliens n’ont pu trouver le moindre « nouveau visage » assuré d’une base populaire et désireux de servir de vulgaire collaborateur de l’oppression coloniale.
La CIA s’est engagée entièrement dans l’utilisation de la police secrète égyptienne pour torturer des suspects (« interprétation exceptionnelle ») et dans l’organisation de la police des pays arabes voisins. Il en est résulté que tant Washington que Tel-Aviv ont toujours favorisé une prise de pouvoir militaire afin d’empêcher toute radicalisation supplémentaire.
En fin de compte, l’incapacité de la CIA et du Mossad à détester et empêcher la montée du mouvement démocratique populaire révèle la précarité des bases du pouvoir impérialiste et colonialiste. À long terme, ce ne sont pas les armes, les milliards de dollars, la police secrète ou les chambres de torture qui décident de l’histoire. Les révolutions démocratiques ont lieu quand la grande majorité d’un peuple se lève et dit « assez », s’empare des rues, paralyse l’économie, démantèle d’État autoritaire et réclame la liberté et des institutions démocratiques sans tutelle impérialiste ni soumission coloniale.
James Petras est professeur de sociologie émérite à la Binghamton University, New York. Il est l’auteur de 64 ouvrages publiés en 29 langues, de plus de 560 articles publiés dans des revues spécialisées, dont American Sociological Review, British Journal of Sociology, Social Research, Journal of Contemporary Asia et Journal of Peasant Studies. En tout, il a publié plus de 2000 articles. Son ouvrage le plus récent est War Crimes in Gaza and the Zionist Fifth Column in America (Atlanta:Clarity Pres 2010) (Crimes de guerre à Gaza et la cinquième colonne sioniste en Amérique).
Traduit de l'anglais par Jean-Marie Flémal
Sur le même sujet:
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Url de cet aticle:
http://www.internationalnews.fr/article-egypte-les-mouvements-sociaux-la-cia-et-le-mossad-68157043.html
Un soldat irakien incinéré dans un tank par les troupes américaines sur "l'autoroute de la mort" (1991) Tarek AZIZ, 74 ans, ancien premier ministre irakien, longtemps grand ami de la France, vient d'être condamné à mort par une assemblée de fantoches à la solde des Etats-Unis. Tarek AZIZ, un chrétien chaldéen laïc, s'était rendu aux occupants américains en avril 2003 afin de permettre à sa famille de se réfugier en Jordanie. Pendant ce temps, on attend toujours un tribunal de Nüremberg pour […]
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Un soldat irakien incinéré dans un tank par les troupes américaines sur "l'autoroute de la mort" (1991)
Tarek AZIZ, 74 ans, ancien premier ministre irakien, longtemps grand ami de la France, vient d'être condamné à mort par une assemblée de fantoches à la solde des Etats-Unis. Tarek AZIZ, un chrétien chaldéen laïc, s'était rendu aux occupants américains en avril 2003 afin de permettre à sa famille de se réfugier en Jordanie.
Pendant ce temps, on attend toujours un tribunal de Nüremberg pour juger les responsables du génocide perpétré en Iraq depuis 1990, notamment BUSH père et fils, Bill CLINTON et son compère Al GORE, Donald RUMSFELD, Dick CHENEY, Tony BLAIR sans oublier le prix Nobel de la Paix Barack OBAMA et sa clique...
Les medias des banquiers ne nous parlerons jamais de la Shoa des Irakiens:
Plus de trois millions de morts*, dues à l'embargo voté en 1990 à l'ONU, à la "Guerre" du Golfe, à l'opération Renard du Désert, à l'agression de 2003 et à l'occupation, sans compter toutes les victimes différées qui mourront des suites de l'utilisation d'armes à l'uranium appauvri.
Sans oublier le génocide culturel perpétré contre le patrimoine archéologique et historique de l'Iraq, berceau de la civilisation.
* Entre 200 000 et 300 000 morts pendant la "Guerre" du Golfe
Plus de 1 500 000 morts pendant les 13 ans d'embargo (dont un demi-million d'enfants)
Plus de 1 400 000 à ce jour depuis l'agression de 2003
Joëlle Pénochet pour Internationalnews
Rian Ru - L'ancien vice-premier ministre irakien Tarek Aziz a été condamné à mort par pendaison pour détourner l'attention des exactions commises par les Etats-Unis en Irak, a estimé mardi à Moscou Konstantin Kossatchev, président du comité de la Douma (chambre basse du parlement russe) pour les affaires internationales.
"La peine de mort prononcée contre Tarek Aziz peu après la publication des documents susceptibles de ternir l'image des Etats-Unis et de leurs alliés est une tentative de détourner l'attention internationale des informations publiées sur Internet", a indiqué M.Kossatchev lors de l'examen d'un projet de déclaration consacré à la condamnation de M.Aziz.
La "justice" irakienne a rendu son jugement le 25 octobre, deux jours après la mise en ligne sur le site Wikileaks d'environ 400.000 documents militaires sur les abus des troupes américaines en Irak, a-t-il rappelé. "Ces documents donnent une image très négative des actions entreprises en Irak par les troupes d'occupation américaines sous le prétexte de la démocratisation. Ils montrent que les autorités irakiennes ont toléré ces actions et parfois ont participé aux exécutions, tortures et autres exactions", a ajouté le député.
1981
Il a estimé que le tribunal avait pris sa décision à l'égard de M.A ziz sous pression étrangère avant de rappeler que la situation en Irak restait tendue. M. Aziz, chargé des relations internationales sous le régime de Saddam Hussein, "en sait trop sur la période précédant l'ingérence des Etats-Unis dans les affaires de l'Irak" et on essaie de se débarrasser de lui, a pour sa part estimé Leonid Kalachnikov, premier vice-président du comité parlementaire des affaires internationales. Source: http://fr.rian.ru/
Durant une visite officielle à Paris
Au Vatican
Enfant victime de l'uranium appauvri
Victimes du phosphore blanc à Fallujah
Compléments d'infos:
Plus d'infos sur différents sites:
Tarek Aziz menacé de meurtre judiciaire en Irak - par Bill Van Auken
Tarek Aziz, un honnête homme condamné à la pendaison par Gilles Munier
Tariq Aziz: 'Britain and the US killed Iraq. I wish I was martyred
Tarek Aziz condamné à mort : Les Français muets : Actualités du droit
Tarel Aziz, vous connaissez ? Par Serge Charbonneau
Tarek Aziz au journal de 20 h du 13 février 2003
Il faut sauver Tarek Aziz et ses compagnons
L'ONU condamne la décision d'exécuter Tarek Aziz (officiel)
WikiLeaks: l'ONU invite Bagdad et Washington à enquêter
Tarek Aziz condamné à mort: un "règlement de comptes" (sénateur russe)
Peine de mort pour Tarek Aziz: une décision politisée (député russe)
Tarek Aziz, l'homme qui en sait trop (juin 2008) France-Irak - par Gilles Munier (Afrique Asie – juin 2008)
Tarek Aziz et Jacques Chirac: http://www.dailymotion.com/video/xfcysg_tarek-aziz_news
Vidéo sur les révélations de Wikileaks: http://www.france24.com/fr/20101022-wikileaks-armee-americaine-irak-torture-mort-civils-barrages-bagdad-guerre-etats-unis
Pétition contre l’exécution de Tarak Aziz :
http://www.gopetition.com/petition/40161.html
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http://www.internationalnews.fr/article-tarek-aziz-condamne-a-mort-pour-detourner-l-attention-des-crimes-us-60191937.html