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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 00:25


http://www.les-attentats-du-11-septembre-vus-par-une-conspirationniste.com/article-26588725.html

 

 

Par le rabbin Michael Dov Weissmandl


http://www.nkusa.org/HistoricalDocuments/tenquestions.cfm
[L'auteur est le doyen de la Yeshiva Nitra , et il est l'auteur de min hametzar]

Publié par l'auteur en 1948, et maintes fois réédité

traduit de l'anglais par Marcel Charbonnier

 

 

1/ Est-il vrai qu'en 1941, puis à nouveau en 1942, la Gestapo allemande a offert à tous les juifs européens la possibilité de transiter en Espagne, s'ils renoncent à tous leurs biens en Allemagne et en France occupée, aux deux conditions ci-après :

a) aucun des déportés ne devraient partir d'Espagne pour la Palestine ;

b) tous les déportés seraient acheminés d'Espagne aux Etats-Unis ou dans des colonies britanniques, afin d'y demeurer ; des visas d'entrée seraient accordés aux juifs vivant dans ces contrées ; une rançon d'un montant de 1 000 dollars pour chaque famille serait fournie par l'Agence [juive], à l'arrivée desdites familles à la frontière espagnole, au rythme de mille familles par jour ?

 

2/ Est-il vrai que les dirigeants sionistes de Suisse et de Turquie ont accepté cette offre, pleinement conscient du fait que l'exclusion de la Palestine , comme destination des déportés, était fondée sur un accord passé entre la Gestapo et le Mufti [de Jérusalem] ?

 

3/ Est-il exact que la réponse faite par les dirigeants sionistes fut négative, et accompagnée des commentaires suivants :

a) Seule, la Palestine pourrait être considérée une destination acceptable pour les déportés ;

b) Les juifs européens doivent souffrir davantage et mourir en plus grand nombre que les autres nations, afin que les alliés, une fois victorieux, avalisent un « Etat juif » à la fin de la guerre ;

c) Aucune rançon ne sera payée ?

 

4/ Est-il exact que la réponse à l'offre de la Gestapo a été faite dans une connaissance totale du fait que l'alternative à cette offre, c'étaient les chambres à gaz ?

 

5/ Est-il vrai qu'en 1944, à l'époque des déportations en Hongrie, une offre similaire avait été faite, ce qui aurait permis de sauver tous les juifs de ce pays ?

 

6/ Est-il vrai que cette même hiérarchie sioniste a, à nouveau, refusé cette offre (après que les chambres à gaz aient déjà prélevé leur effroyable tribut de plusieurs millions de victimes) ?

 

7/ Est-il vrai qu'au plus haut des tueries, durant la guerre, 270 membres du Parlement britannique ont proposé d'évacuer quelque 500 000 juifs d'Europe, et de les réinstaller dans des colonies britanniques, dans le cadre de négociations diplomatiques avec l'Allemagne ?

 

8/ Et n'est-il pas vrai que cette offre a été rejetée par les dirigeants sionistes, avec ce commentaire : « Vers la Palestine , sinon rien ! » ?

 

9/ Est-il exact que le gouvernement britannique a accordé des visas à 300 rabbins et membres de leur famille, leur permettant de se rendre dans l'Île Maurice, ainsi qu'un sauf-conduit pour les personnes évacuées via la Turquie. Les dirigeants de l' « Agence juive » ont saboté ce plan, faisant remarquer qu'il était déloyal vis-à-vis de la Palestine et que les 300 rabbins, ainsi que les membres de leur famille méritaient d'être gazés.

 

10/ Est-il vrai que durant les négociations mentionnées plus haut, Chaim Weitzman, le premier « homme d'Etat juif » déclara : « La partie la plus précieuse de la nation juive est d'ores et déjà en Palestine, et ces juifs-là, qui vivent en-dehors de la Palestine , n'ont pas tellement d'importance ». L'adjoint de Weitzman, Greenbaum, aggrava cette déclaration, faisant la remarque suivante : « Une vache, en Palestine, est plus précieuse que tous les juifs d'Europe » ?

 

Il y aurait bien d'autres questions similaires à poser à ces dégénérés athées, plus connus sous le nom d' « hommes d'Etat juifs », mais, pour le moment, laissons-les répondre aux dix questions.

 

Ces « hommes d'Etat » sionistes, si grande était leur clairvoyance, voulaient mettre un terme à deux mille ans d'obéissance juive et de compromis politiques juifs respectant l'ordre divin. Avec leur militance offensive, ils ont attisé les incendies de l'antisémitisme en Europe, et ils ont réussi à forgé une chaîne de haine anti-juive entre l'Allemagne nazie et les pays environnants.

 

Ce sont ces « hommes d'Etat » qui avaient organisé le boycott totalement irresponsable contre l'Allemagne, en 1933. Ce boycott a été, pour l'Allemagne, ce qu'une piqûre de puce est à un éléphant ; en revanche, il a causé la catastrophe pour les juifs d'Europe. En des temps où l'Amérique et l'Angleterre étaient en paix avec le chien fou Hitler, les « hommes d'Etat » sionistes ont négligé la seule méthode plausible d'aménité politique ; et, par leur boycott, ils ont suscité chez le dirigeant de l'Allemagne une colère frénétique. Ensuite, après le pire épisode de l'histoire juive, ces « hommes d'Etat » sioniste ont trompé les réfugiés brisés dans les camps de personnes déplacées, les maintenant dans la faim et les privations, et leur demandant de refuser toute proposition de réinstallation ailleurs qu'en Palestine, à seule fin de pouvoir y installer leur Etat.


Les « hommes d'Etat » sionistes ont incité, et continuent à inciter, une jeunesse juive amère dans des guerres inutiles contre les puissances mondiales, comme l'Angleterre, ainsi que contre des masses arabes se comptant par centaines de millions.

 

Et ce sont ces mêmes « hommes d'Etat » sionistes qui sont en train d'entraîner le monde entier dans une autre guerre totale – tournant entièrement autour de la Terre Sainte.

 

Ce qui risque d'advenir aux habitants juifs de la Palestine , du croissant fertile arabe, de l'Europe ou des Etats-Unis, ces dirigeants sionistes s'en moquent éperdument. La montée de l'antisémitisme dans le monde occidental est le produit de leur soi-disant « responsabilité ».

 

Sous le travestissement de l' « amour d'Israël », les « hommes d'Etat » sionistes ont incité beaucoup de juifs à substituer à leur dévotion pour la Torah et ses Sages une dévotion envers le ruffian fondateur du sionisme. Il est hautement significatif qu'Herzl, originellement, ait recherché la conversion des juifs, comme solution aux problèmes de la Diaspora. Ayant pris conscience que cela n'était pas acceptable, pour les masses juives, il inventa le sionisme, qui était, à ses yeux, la solution idoine !

 

L'examen de l'histoire montre que c'est exactement ce même type d' « homme d'Etat » qui s'étaient opposés à l'appel du prophète Jérémie à obéir aux mignons de Nabuchodonosor lors de la destruction du Premier Temple. Cinq siècles plus tard, le Rabbin Yochonon Ben Zakai appela son peuple à se rendre à l'empereur romain Titus afin d'éviter un bain de sang. Les « hommes d'Etat » rejetèrent cet appel, et le Second Temple fut détruit par les Romains. Et cela fait aujourd'hui cinquante ans que les « hommes d'Etat » sionistes rejettent le leadership de nos Sages ; et continuent leur politique consistant à fomenter l'antisémitisme. Quand s'arrêteront-ils ? Est-ce que tous les juifs doivent souffrir, en Amérique aussi ? Même les monstres nazis étaient plus sensés qu'eux : ils ont renoncé à leur guerre avant que toute l'Allemagne ne soit détruite. Les « hommes d'Etat » sionistes ridiculisent le serment sacré auquel le Créateur a soumis les juifs dans la Diaspora.

Notre Torah, dans son Traité Ksubos, folio 111, spécifie que le Créateur, qu'Il soit béni, a fait jurer aux juifs de ne pas occuper la Terre Sainte par la force, même s'il semble qu'ils aient la force suffisante pour ce faire, et de ne pas se rebeller contre les Nations. Et le Créateur a averti que si Son jurement était violé, la chair juive serait du « gibier licite pour tout le monde », comme les animaux sauvages dans la forêt ! Tels sont les termes mêmes de notre Torah ; et ces concepts ont été cités dans les traités « Igeres Teimon », « Be'er HaGola », « Ahavas Yehonosson » de Maïmonide, ainsi que dans le « Toras Moshe » de Chasam Sofer.

 

Tout le monde sait que tous les sages et tous les saints, en Europe, à l'époque de l'ascension d'Hitler vers le pouvoir, déclaraient qu'il était un message de la colère divine, envoyé afin de châtier les juifs en raison de l'atroce apostasie du sionisme contre la croyance en une rédemption messianique eschatologique.

 

 

Ô, juifs – fils miséricordieux de pères miséricordieux – combien de temps encore le sang sacré des juifs continuera-t-il à être versé ?

 

La seule solution, la voici :

 

Le peuple juif doit rejeter, immédiatement et totalement, tout « Etat juif ».


Le peuple juif doit accepter le compromis américain.

 

Nous devons démettre les « hommes d'Etat » sionistes athées de leur rôle de dirigeants de la communauté juive, et revenir au leadership fidèle de nos sages.

 

Nous supplions les Nations de toutes ouvrir leurs portes à l'immigration – et non pas seulement celles de la Palestine.

 

Les personnalités religieuses pacifiques et non-sionistes, en Palestine, (en particulier, dans la population indigène), et leurs homologues dans la Diaspora , doivent engager des négociations responsables, en face-à-face, au nom du peuple juif, avec les Britanniques et avec les Arabes ; dans le but trouver un règlement amiable à la question de Palestine.

 

Tout juif est tenu de prier le créateur Béni, car c'est en Lui que réside toute notre force. Conservons à l'esprit que nos prières doivent être adressées directement. Nul ne devrait demander au Créateur de prodiguer un banquet le jour du Pardon, et nul ne doit procéder à une ablution rituelle en ayant un insecte mort dans la main. De même, nous devons absolument éviter la position intenable qui est celle du voleur priant et demandant l'aide divine pour l'accomplissement de son crime. Nous devons prier en demandant que le sionisme et ses conséquences disparaissent de la surface de la Terre , et que nous soyons rédimés par le Messie sans tarder.

 

Ce n'est qu'après qu'il eut accompli son terme que l'on peut relâcher le prisonnier ; ou bien s'il est gracié, en raison de sa bonne conduite, par le Président. S'il tente de s'enfuir et qu'il est rattrapé, la durée de son emprisonnement est allongée, sans oublier qu'il est passé à tabac quand il se fait rattraper.

 

Ô, vous les juifs fidèles, depuis plus de trois mille cinq-cents ans, dans toutes les parties du monde, à travers toutes les épreuves, nos grands-parents ont franchi des océans de sang et de larmes afin de conserver la Foi de la Torah , imperturbablement. Si nous avons de la compassion pour nous-mêmes, pour nos femmes et nos enfants, et pour le peuple juif, nous maintiendrons notre legs doré aujourd'hui encore. Nous avons été condamnés à l'exil par le Roi des Rois à cause de nos péchés. L'Eternel, qu'Il soit béni, a décrété que nous devons accepter l'exil avec une humble gratitude, jusqu'à la venu du temps, ou jusqu'à ce que nous méritions Son pardon au moyen de notre repentance, et que si nous recherchons à mettre un terme à l'exil par la force, D.eu nous arrêtera, comme nous en ont averti nos sages, et notre sanction deviendrait alors plus longue et plus sévère.

 

A maintes reprises, par le passé, des parties de notre peuple ont été trompées par de faux messies – mais aucun de ces faux messies n'avait été aussi fallacieux et trompeur que le mensonge du sionisme. En se référant à notre expérience historique, nous savons qu'aucun châtiment n'a jamais été, ni ne sera jamais, plus terrible que celui que nous recevrons pour avoir apporté foi au sionisme. Si nous voulons que notre condamnation à l'exil soit commuée, nous devons faire appel au moyen de la repentance ; et à une observance totale, tant physique que spirituelle, du shabbat, des lois de la pureté familiale et de l'étude de la Torah.

 

Qu'il soit bien compris que jamais, dans toute l'histoire juive (et même aux temps de Jéroboam ou d'Achav), ne se sont emparé des rênes du peuple juif des athées aussi hostiles qu'aujourd'hui.

 

Comment pouvons-nous demander la merci du Tout-Puissant, dès lors que nous tolérons ces dirigeants vils et retors comme porte-paroles ! Mes frères bien-aimés, nettoyons nos rangs, et nettoyons notre milieu ; demandons au Tout-Puissant, à travers nos prières, notre repentance et l'accomplissement des bonnes actions [mitsvot] qu'Il nous rédime tous, comme seul Il peut le faire, immédiatement !

 

Lisez cet extrait de l'ouvrage du Rabbin Weissmandl : Sefer Min Hametzar.


« Si les gens savaient ce que nous avons fait, ils nous pourchasseraient dans les rues, et ils nous lyncheraient ».

George H.W. "Poppy" Bush

  

http://www.alterinfo.net/Dix-questions-qui-tuent-a-poser-aux-sionistes-par-le-rabbin-Michael-Dov-Weissmandl-_a14950.html




http://www.les-attentats-du-11-septembre-vus-par-une-conspirationniste.com/article-26588725.html
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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 03:43

Dans le cadre de sa politique de «l’étranger proche», la Russie s’efforce de conserver d’anciens acquis géopolitiques hérités de l’époque soviétique voire impériale. Les républiques séparatistes ou autoproclamées sont à cet égard un outil de pression politique ou un bastion stratégique russe face à l’expansion de l’OTAN dans l’espace postsoviétique.

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La relation établie entre la Russie et la Transnistrie -région de facto séparée de la Moldavie- est faite de contrastes, d’intérêts partagés mais aussi de divergences. Les organes exécutifs et législatifs de Transnistrie entretiennent des relations étroites avec la Douma et le Kremlin depuis la chute du système soviétique. Ainsi, l’actuel responsable du ministère de la Sécurité d’Etat, Vladimir Antyoufeev, a bénéficié de l’aide du groupe politique conservateur russe Soyouz. Cet exemple ainsi que d’autres[1] tendent à prouver que les relations entre les autorités de Tiraspol, capitale de la Transnistrie, et les services de sécurité ainsi que les milieux conservateurs de la Douma russe sont intenses. Le leader nationaliste russe V. Jirinovski et le Premier ministre russe V. Poutine y ont chacun installé une branche de leur parti (LDPR et Unité). Il importe toutefois de comprendre que les relations établies entre les partis politiques transnistriens et russes ne sont pas nécessairement consensuelles.

 

L’Union de la Jeunesse Eurasiatique pour une Transnistrie «résistante»

L’exemple des liens de l’Union de la Jeunesse Eurasiatique (UJE), section de jeunesse du parti russe Eurasie dirigé par Alexandre Douguine, avec la Transnistrie est éclairant. Fondé en 2005 en réaction à la Révolution Orange, ce mouvement soutient la politique du Kremlin; son dirigeant serait proche du gouvernement russe et a occupé la fonction de conseiller du président de la Douma[2]. De par son idéologie néo-eurasiste, l’UJE, qui dispose de représentants en Transnistrie, soutient la défense des intérêts géopolitiques russes ainsi que la cause des républiques séparatistes comme la Transnistrie qui est, selon A.Douguine, une «petite Russie»[3].

Le 13 mars 2006, dans un contexte proche d’une mise sous blocus de la Transnistrie par ses voisins et faisant suite au processus d’adhésion de la Moldavie à l’OMC, l’UJE a organisé une série de manifestations devant différentes ambassades moldaves et ukrainiennes à travers la CEI. Le 14 mars, à la frontière moldo-transnistrienne, une manifestation similaire regroupait une centaine de militants de l’UJE ainsi que du mouvement de jeunesse transnistrien Proryv et du Parti Libéral Démocrate de Russie (le parti de V.J irinovsky). Cette mobilisation en faveur d’un arrêt du blocus et d’une reconnaissance internationale de la Transnistrie, a été rejointe par le mouvement de jeunesse transnistrien Proryv et le parti de V. Jirinovsky. Le représentant de l’UJE, Leonid Savine, confirma que son organisation et Proryv collaboraient étroitement afin d’aboutir à la reconnaissance de la Transnistrie. Le référendum de septembre 2006 sur l’indépendance de la Transnistrie a été l’occasion d’une grande mobilisation pour l’UJE qui a organisé une série de manifestations et concerts dans différentes villes de Russie, d’Ukraine, ainsi qu’à Tiraspol et Chisinau.

A. Douguine, dans un discours prononcé le 1er septembre 2009 à l’Université T.Chevtchenko de Tiraspol, a expliqué que la Transnistrie ne constituait pas seulement un avant-poste stratégique russe mais aussi le prototype d’un futur Etat eurasiste[4]. En effet, la Transnistrie incarne pour les eurasistes un des pôles de résistance face à un «nouvel ordre mondial» occidental. Enfin, le 4 novembre 2009, l’UJE participa à une «Marche russe» à Chisinau, dont le but fut surtout de rappeler la présence de la Russie et des citoyens russes résidant en Moldavie, afin de faire pression sur les autorités moldaves.

 

Mésententes cordiales

Les relations entre le parti russe Unité, puis Russie unie, avec la Transnistrie sont complexes et remontent à l’été 2000. Des divergences entre la Russie et la Transnistrie amenèrent le Kremlin à ouvrir un bureau d’Unité à Bendery. En octobre 2000, ce mouvement appelé Unité Transnistrienne tenta de s’enregistrer en vue des élections du Soviet Suprême puis publia une lettre ouverte à Poutine appelant à l’augmentation de l’effectif des troupes russes participant à la mission de maintien de la paix depuis la fin du conflit moldo-transnistrien de 1991-1992. Moscou apporta un soutien notoire à ce mouvement et à l’opposition de gauche transnistrienne afin d’isoler temporairement le président transnistrien Igor Smirnov. Les autorités de Tiraspol réagirent en annulant les inscriptions faites par Unité Transnistrienne.

Zyman, dirigeant de la branche transnistrienne d’Unité, avait alors rappelé les orientations principales de son parti: renforcement des relations avec la Russie, défense de la présence militaire russe en Transnistrie, soutien (formel dans un premier temps) à I.Smirnov, mais aussi favoriser la pénétration des capitaux russes en Transnistrie[5]. La branche transnistrienne d’Unité était aussi favorable aux négociations sur le règlement du conflit moldo-transnistrien tout en soutenant une indépendance de la Transnistrie. Bien que la branche transnistrienne d’Unité ait soutenu I. Smirnov dans l’éventualité où ce dernier se présenterait pour un troisième mandat présidentiel, cette relation n’était pas réciproque. Ayant présenté leur candidat T.Zenovich à l’élection présidentielle moldave, la section de Bendery a vite fait figure de dissidente accusée de se rapprocher de la Moldavie. Suite à des quiproquos politiques, Unité commença à prendre ses distances à l’égard de sa branche transnistrienne. Faisant face à une scission, perçue de manière hostile par les autorités transnistriennes et rejetée par ses mentors russes, cette dernière ne put à terme que disparaître. Par la suite, T.Zenovich fut évincé de la course à la présidentielle par divers artifices administratifs et partit à Moscou, au moment où ses camarades d’Unité se faisaient arrêter par le ministère de la Sécurité d’Etat au motif qu’ils distribuaient dans les rues de Bendery des tracts appelant «à la lutte avec l’administration»[6].

 

Rodina et le lobby pro-transnistrien à la Douma

Du 23 au 26 juin 2005, un camp d’été organisé par Jeune Volonté, la section de jeunesse du parti russe Rodina, a vu la participation de jeunes en provenance de Russie, du Belarus, d’Ukraine et de Transnistrie[7]. Les jeunes présents à ce camp ont participé à des activités tournant autour des thèmes de la Seconde Guerre mondiale et de l’union des peuples slaves. Les relations entre la Transnistrie et Rodina sont étroites dans la mesure où, le 20 septembre 2005, les députés de cette faction siégeant à la Douma d’Etat russe ont discuté d’un renforcement du soutien et de la coopération économique avec la Transnistrie[8]. Il a aussi été discuté du fait que plus de 50.000 Transnistriens qui désiraient acquérir la nationalité russe étaient obligés d’attendre longtemps avant que le service consulaire de l’ambassade de Russie en Moldavie ne satisfasse leur demande. Le député V.Cherepkov a ajouté que Rodina userait de son influence à la Douma afin d’améliorer l’efficacité des services consulaires russes[9].

En septembre 2005, une délégation dirigée par Sergueï Babourine se rendit en Transnistrie à l’occasion de la fête de l’indépendance. S. Babourine y déclara que «la République moldave de Transnistrie a tous les critères requis par la Convention de Montevideo de 1930, à savoir: la présence d’une population constante, la présence d’un territoire concret, un gouvernement et une politique étrangère. Économiquement, la république est autosuffisante». Enfin, il a réaffirmé son intention de faciliter l’octroi de la nationalité russe aux Transnistriens[10].

Le 20 janvier 2006, lors d’une session de la Douma d’Etat, les parlementaires membres de la faction de Babourine ont déclaré: «Nous sommes pour la réunification de la Russie avec la République de Biélorussie, l’Abkhazie, la République moldave de Transnistrie (…), souhaitant aboutir avec ces États à un État fédéré commun. C’était et cela reste le but de notre activité politique»[11]. Le 4 juillet 2006, les chefs des parlements d’Abkhazie, d’Ossétie du Sud et de Transnistrie se rencontrèrent en présence de Babourine afin de signer un accord portant sur la coopération interparlementaire[12]. En septembre 2006, une délégation de la faction parlementaire prépara et participa au référendum transnistrien sur l’indépendance. Le 11 décembre 2006, Babourine était présent à la fondation du parti transnistrien Narodnaya Volya.

 

Une nouvelle donne ?

Le réseau de relations entre les partis russes et les autorités transnistriennes ou leurs homologues transnistriens est une manière de défendre la sphère d’influence politique de la Russie. Mais les affiliations des partis russes, leurs idéologies et rivalités rendent ce réseau complexe et peu coordonné. Ainsi, Russie Unie et le Kremlin semblent chercher des alternatives à Igor Smirnov que la pratique personnelle et autoritaire du pouvoir et diverses malversations semblent avoir rendu gênant. En effet, Evgueny Chevtchouk, qui est la figure du parti transnistrien d’opposition Renouveau et qui est extrêmement critique à l’égard de I.Smirnov[13], a participé, le 24 novembre 2009, au congrès de Russie Unie à Saint-Pétersbourg où il s’est entretenu avec Marian Lupu, président du Parti démocratique de Moldavie[14]. Le Président transnistrien semble être devenu un élément problématique pour la Russie qui souhaite ne pas s’aliéner la Moldavie, y conserver une certaine influence tout en aboutissant à une solution favorable sur le statut de la Transnistrie qui permette dans le même temps de sauvegarder son influence régionale.


Gilles-Emmanuel JAQUET

http://www.mecanopolis.org/?p=21000&type=1

Notes:

[1] «Moldavie: tensions régionales sur la Transnistrie», (en anglais), International Crisis Group, rapport n°157, 17 juin 2004, p.12.

[2] «Conférence de presse de M. Alexandre Douguine, Conseiller du Président de la Douma (Parlement russe)», Centre d’Accueil de la Presse Etrangère à Paris, 23 septembre 2004, disponible sur le site: www.capefrance.com. «Entrevue d’Alexandre Douguine avec Alexandre Latsa», Dissonance, 29 mars 2009, disponible sur le site: alexandrelatsa.blogspot.com.

[3] A.Douguine, «La Transnistrie est une petite Russie», (en russe), Mouvement International Eurasiste, 23 septembre 2009. disponible sur le site: http://www.nakanune.ru/news/2009/9/23/22172147.

[4] «L’Eurasisme deviendra l’idéologie d’Etat de la Transnistrie», (en russe), Union de la Jeunesse Eurasiatique, septembre 2009, disponible sur le site: http://rossia3.ru/smi/evrazpmr.

[5] Novaya Gazeta, 05 juillet 2001; voir également: www.nm.md/daily/article/2001/07/06/0301.html.

[6] Nezavissimaïa Moldova, 06 novembre 2001.

[7] Narodnaya Volya, 29 juin 2005.

[8] Narodnaya Volya, 20 septembre 2005, http://www.partia-nv.ru/duma/d200905.html; F.Delorca, Transnistrie – Voyage officiel au pays des derniers Soviets, Editions du Cygne, Paris, 2009, p.100.

[9] Narodnaya Volya, 04 septembre 2005, http://www.partia-nv.ru/news/n040905.html.

[10] «Sergueï Glotov a accusé le membre du parti „Rodina”, Andreï Saveliev, de calomnie insolente à l’encontre de Sergueï Babourine et Viktor Alksnis», (en russe), sténogramme des sessions de la Douma d’Etat, 23 janvier 2006, http://www.partia-nv.ru/news/2006/n230106.html et Narodnaya Volya, 04 septembre 2005, http://www.partia-nv.ru/news/n040905.html.

[11] Narodnaya Volya, 15 juin 2006, http://www.partia-nv.ru/duma/2006/d150606.html .

[12] Narodnaya Volya, 4 juillet 2006, http://www.partia-nv.ru/duma/2006/d040706.html.

[13] http://www.obnovlenie.info/text.php?cat=17&name=shevchuk, «Yevgeny Shevchuk, « I call on you all to unite to protect our future, where there is the rule of law, the strong people are just, the weak people are protected, and everyone works and maintains stability», Soviet Suprême de Transnistrie, 08 juillet 2009, http://vspmr.org/News/?ID=3235; «MPs vote on a resolution accepting the resignation of Parliamentary Speaker Yevgeny Shevchuk», Soviet Suprême de Transnistrie, 22 juillet 2009, http://vspmr.org/News/?ID=3283 et G..Volovoi, «Sevciuk has admitted defeat in his battle with Igor Smirnov», Imedia news analysis, juillet 2009.

[14] Sevodnya v Moldove, 24 novembre 2009.

*Enseigne l’Histoire à la Geneva School of Diplomacy and International Relations.

Photo: Vitrine locale de Proryv, Tiraspol. Copyright G.-E. Jacquet.

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Article placé le 26 déc 2010, par Mecanopolis

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 23:32
21 décembre 2010 - 09:58

Par Karel Vereycken

Construire une centrale nucléaire de poche, flottante et capable d’être installée partout où l’on a besoin d’électricité… Le pari paraît fou ! Il est pourtant en train de se réaliser. En France, pays où l’on se plaît à répéter que l’énergie nucléaire est un atout stratégique majeur, l’information est presque passée inaperçue. Pourtant, depuis cet été, la Russie a relevé le défi de produire en série de petites centrales nucléaires sur barges flottantes.


Comme l’a fait savoir Vladimir Poutine à son homologue François Fillon, en visite à Sotchi en septembre, les compétences de la France en matière de gestion des déchets nucléaires intéressent les Russes, qui ont eux-mêmes un précieux savoir-faire sur les petits réacteurs, délaissés par Areva. Rosatom, l’établissement public russe du nucléaire, est demandeur depuis des mois d’un partenariat stratégique avec Areva qui se laisse désirer. Au lieu d’innover et d’œuvrer pour un nucléaire « citoyen » et du futur (miniaturisation, fusion, réacteurs de génération IV, etc.), la France se cantonne une fois de plus à la position des Romains du Bas-Empire : frileux, on s’efforce d’être « les meilleurs » dans ce qui existe déjà. Ainsi, en concentrant sa stratégie industrielle presque exclusivement sur la vente de gros réacteurs « haut de gamme » du type EPR, la France risque de rater le grand rendez-vous, non seulement avec la renaissance mondiale du nucléaire en cours, mais avec le développement de l’humanité tout court.

Histoire

 

Le Sturgis (MH-1A), une centrale nucléaire flottante américaine de 45 MW construite en 1967 par le Génie militaire américain pour approvisionner la zone du Canal de Panama.

L’idée de centrales nucléaires flottantes, imaginées par les Américains dès les années 1960, a refait surface en 1990 lors d’une rencontre entre le professeur Larion Lebedev, le directeur Recherche & Développement de l’agence fédérale russe de l’énergie atomique Rosatom, et les Présidents du Guatemala, du Nicaragua et du Salvador. Alors que les Russes démilitarisaient un grand nombre de leurs sous-marins, ces chefs d’Etat ont souhaité en accueillir au large de leurs côtes… pour produire de l’électricité et de l’eau douce ! (Une idée pour la Bretagne ?)

 

Maquette d’une barge nucléaire flottante.

De prime abord, cela pose de gros problèmes, notamment parce que les réacteurs de sous-marins ne sont pas conçus pour faire du suivi de charge, parce qu’un équipage ne peut vivre à longueur d’année dans un sous-marin et surtout parce que le combustible utilisé dans les sous-marins est enrichi à 95 %, ce qui est inconcevable pour une application civile, la limite supérieure étant fixée à 20%. Cependant, l’idée a fait son chemin. L’ingénieur naval Sergei Kirienko, actuellement à la tête de Rosatom, a fini par se laisser convaincre de la validité du projet et a soutenu le projet de barge auprès de cinq ministres successifs.

Quelques données techniques

 

Le 30 juin 2010, lancement à Saint-Pétersbourg de l’Akademik Lomonosov, la barge de la centrale nucléaire flottante russe.

Lancée en grande pompe le 30 juin dernier, l’Akademik Lomonosov, la barge de la première centrale nucléaire flottante du monde, a pris la mer depuis Saint-Pétersbourg en Russie. Cette unité, d’une longueur de 144 mètres pour une largeur de 30 mètres, doit entrer en service d’ici avril 2012. Elle comporte de quoi héberger dans de bonnes conditions de confort un équipage de 58 personnes dont la relève sera effectuée tous les trois mois. Cependant, avant de prendre la direction de la péninsule du Kamtchatka, dans l’océan Pacifique, où le Lomonosov sera installé au large de la ville de Vilyuchinsk, la centrale flottante devra faire une halte préliminaire à Mourmansk pour « faire le plein » d’uranium. On y embarquera un cœur de réacteur chargé ainsi que du combustible (enrichi à 14%) pour trois rechargements du cœur, soit suffisamment de carburant pour fonctionner une douzaine d’années, délai au-delà duquel la barge devra rentrer à son port d’attache pour déchargement complet et révision générale.

Au centre de la barge, deux petits réacteurs KLT-40S produisant chacun 35 MW (soit 70 MW en tout), c’est-à-dire vingt fois moins que les 1600 MW de l’EPR français non flottant, mais assez pour produire l’énergie thermique nécessaire pour dessaler 240 000 m3 d’eau de mer par jour ou approvisionner en électricité une ville de 200 000 habitants. La puissance maximale de réacteur susceptible d’être installée sur une barge pourra atteindre 300MW électrique. Au-delà de cette puissance, la taille du circuit primaire pose des problèmes de refroidissement considérables.

Les réacteurs KLT-40S bénéficient de l’expérience accumulée sur 460 sous-marins et 15 brise-glaces russes, certains de ces réacteurs ayant fonctionné pendant plus de 200 000 heures. Ils comportent 6 systèmes de sécurité active et 4 systèmes de sécurité passive. Les barges à double coque peuvent résister à l’attaque d’une torpille. La chute d’avion est également prévue. Lors de sa conférence du 25 janvier aux Arts et Métiers, à Paris, le professeur Lebedev s’est plu à rappeler que lorsque le sous-marin Koursk a sombré en mer de Barents, en août 2000, suite à une explosion qui ravagea le bâtiment, le réacteur s’était mis seul en sûreté. Après récupération de l’épave, on a constaté qu’il était en parfait état et aurait pu être remis en route.

Avantages multiples

Offrir une telle mobilité à une source d’énergie performante offre des avantages inespérés et permet d’effectuer un « saut qualitatif » vers une « plateforme d’infrastructure supérieure ».

De nombreux sites géologiques difficiles, où l’homme opère mais se retrouve en quelque sorte « enclavé » par l’océan, pourraient ainsi disposer d’une source d’énergie performante capable de fournir de l’électricité, de l’eau et peut-être, dans une phase ultérieure, des radio-isotopes médicaux. Rappelons simplement que le réacteur de recherche BR-2 installé au centre de Mol (Belgique) n’a qu’une « faible » puissance de 100 MW mais permet de produire des radio-isotopes indispensables pour la médecine. Son successeur, Myrrha, en voie de construction, permettra de transmuter certains déchets et de produire des éléments électroniques haut de gamme, notamment pour l’industrie automobile.

 

Centrale nucléaire flottante alimentant en eau et en électricité une plateforme pétrolière.

Pour la Russie, engagée à explorer les ressources en hydrocarbures de l’Arctique, l’utilité est évidente. Chez nous, les grandes sociétés pétrolières, en charge d’approvisionner leurs plateformes de forage en mer ou au Canada, ont déjà manifesté leur intérêt pour ces centrales nucléaires flottantes, ou y travaillent discrètement elles-mêmes (Shell, Toshiba-Westinghouse, etc.).

Le cas de nombreuses îles est tout aussi flagrant. Si produire un KWh d’électricité au Cap Vert coûte aujourd’hui 0,2 dollar, un KWh d’une centrale nucléaire flottante n’en coûtera que 0,05, c’est-à-dire quatre fois moins. Sur la base d’un prix de vente de 0,10 dollar le KWh, le retour sur investissement serait de l’ordre de 6 ans, ce qui en fait un investissement très rentable.

La question de l’eau est également un facteur décisif. Dans un précédent numéro, nous avons largement documenté le rôle que pourrait jouer une telle barge flottante dans le cadre d’un programme infrastructurel pour verdir les déserts de Tunisie et d’Algérie (voir le Plan Paumier-Roudaire, Nouvelle Solidarité n°20 du 5 novembre 2010).

A côté des réacteurs KLT40-S, destinés uniquement à des implantations en bord de mer, la Russie prévoit la finalisation d’un deuxième prototype. Faisant appel à 2 réacteurs moins puissants, les ABV-6M, une centrale nucléaire flottante pourra être déplacée jusqu’à l’intérieur des terres via le réseau fluvial. D’une puissance unitaire de 18 MW, ces centrales sont destinées à assurer l’approvisionnement en électricité et en chaleur des localités russes non connectées au réseau global. Une fois opérationnelles, trente unités de ce type doivent entrer en service entre 2013 et 2015. Rappelons qu’à l’heure actuelle, les deux tiers du territoire russe ne sont pas couverts par un réseau électrique centralisé.

Location

La construction d’une barge nucléaire du type Lomonosov est estimée à 227 millions d’euros, contre 4,5 milliards pour l’EPR actuellement en construction en Finlande. En pratique, c’est la location ou le leasing de ces barges qui semble la meilleure option. Par un traité reconnaissant l’extraterritorialité de telles barges, des pays n’ayant pas signé le protocole de non-prolifération ou ne disposant pas encore d’infrastructures lourdes pour équiper des centrales fixes, pourront néanmoins disposer de la puissance fournie par les centrales amarrées devant leurs côtes. Un tel accord assurera également que la matière radioactive (combustible, déchets, etc.) ne quitte jamais les barges et reste la propriété de la société russe partenaire du contrat. Comme n’importe quel producteur, cette dernière facturera l’électricité produite.

Les centrales nucléaires flottantes seront particulièrement utiles pour des pays en voie de développement ayant une façade maritime et ne disposant ni des moyens humains ni des moyens financiers leur permettant de construire et gérer des installations nucléaires en toute sécurité.

La Russie, qui va s’en équiper pour ses propres besoins, assure la promotion de son savoir-faire dans ce domaine. Une vingtaine de pays ont manifesté un intérêt soutenu, en particulier les pays d’Amérique latine précités, les îles du Cap vert, l’Afrique du Sud, la Namibie, l’Indonésie, les Philippines. Alors que l’Inde s’intéresse aux sous-marins nucléaires et que la Chine examine toutes les options disponibles pour s’équiper en énergie nucléaire, la France devrait se réveiller de toute urgence sur ce dossier.

 

 

http://www.solidariteetprogres.org/article7260.html

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 02:54

juif antisioniste

http://justice.skynetblogs.be/archive/2009/05/31/un-culte-shoatique.html

Juifs, judaïsme et judaïté


Gilad Atzmon
Samedi 18 Décembre 2010


Juifs, judaïsme et judaïté
Dès lors qu’Israël se définit en tant que «l’Etat juif », nous sommes fondés à considérer ce que signifie le mot « juif ».

J’ai personnellement tendance à opérer un distinguo entre trois catégories distinctes (même si elles peuvent parfois introduire une certaine confusion) :

1) les juifs, des gens ;
2) le judaïsme, une religion ;
3) la judaïté, une idéologie.

Au cours de mes études consacrées au sionisme, à la politique juive, à la politique identitaire juive et à la culture juive, je suis parvenu à éviter de m’empêtrer dans la complexité inhérente à la première de ces trois catégories ; je ne m’adresse pas aux juifs en tant que race ou qu’ethnicité. Généralement, j’évite aussi de traiter du judaïsme (la religion). De fait, je reconnais moi-même le premier que le seul collectif juif à soutenir les Palestiniens est celui qui est formé par certains des groupes constituant le courant des juifs de la Torah. Le fait que ces groupes soutiennent l’autodétermination et l’autonomie des Palestiniens prouve d’abondance que certains aspects du judaïsme religieux peuvent être perçus comme amplifiant certains préceptes éthiques.

En revanche, je suis extrêmement critique envers ce que je considère être une « idéologie juive », et je suis tout aussi opposé à ce que je considère être une « politique identitaire juive.

L’« idéologie juive », fondamentalement, c’est un alliage d’arguments exclusivistes racialement connotés. Elle est alimentée par des assomptions au sujet d’on ne sait trop quel suprématisme ‘ethno’-centré et d’idées telles que l’« élection ». Etant un positionnement tribal, l’idéologie juive défie l’égalité. Elle s’oppose aussi à l’universalisme. Les adeptes de cette idéologie ont tendance à croire qu’ils sont quelque part différents, et même meilleurs (choisis) que les non-juifs. Et le plus gros de l’activisme politique juif consiste en une formulation et en l’expression d’un club exclusiviste tribal qui exige que l’on produise une carte d’accès délivrée aux seuls juifs.

Il est important de noter que l’idéologie juive et le sionisme ne sont pas totalement identiques entre eux. De fait, le sionisme devrait être vu simplement comme une manifestation parmi d’autres de l’idéologie juive. Bien qu’Israël soit le fruit du projet sioniste, il est vital de prendre conscience du fait que ce n’est pas le sionisme qui guiderait la politique juive ou l’idéologie juive. De fait, le sionisme est dans une large mesure un discours inhérent à la diaspora juive.

Alors que le sionisme des origines se présentait comme une promesse de « résorber la Galut (la diaspora) » en « transformant » le juif diasporique en un être humain « authentiquement civilisé », il est fondamental de rappeler que les dernières générations d’Israéliens sont nées en Sion (Palestine) et qu’elles n’ont pas, de ce fait même, été formatées par les idéologies sionistes. D’un point de vue sioniste, l’Israélien moderne est, dès lors, un sujet « postrévolutionnaire ». Et, de fait, j’ai moi-même, parmi des millions d’autres Israéliens, intégré l’armée israélienne parce que nous étions des juifs – et non pas parce que nous aurions été sionistes.

Toutefois, les Israéliens sont bel et bien régis par ce que j’appelle l’idéologie juive. Ils pratiquent et produisent un certain nombre de mesures qui n’ont d’autre fin que de pérenniser l’exclusivité juive sur la terre. Lorsque 94 % des Israéliens soutenait les tactiques criminelles de « Tsahal » à l’encontre des habitants de la bande de Gaza, à l’époque de l’Opération Plomb Durci, ce n’était pas le sionisme qui les motivait. C’était l’absence totale d’empathie envers d’autres êtres humains. C’était la cécité à l’existence d’autres (de non-juifs, ndt). C’était le suprématisme et le chauvinisme, autrement dit, c’était la plus atroce des manifestations homicides de leur (prétendue) élection.

La quasi-totalité des aspects de la politique israélienne, qu’il s’agisse du « désengagement unilatéral » ou de l’exigence de la prestation du serment d’allégeance, peut être comprise comme une tentative de projeter et de protéger l’exclusivisme juif sur la terre (en lieu et place d’essayer de résoudre la question de la Galut).

Vous aurez sans doute remarqué que je ne me réfère jamais aux juifs en tant que groupe ethnique ou racial ; je ne dirige pas non plus ma critique contre le judaïsme, cette religion. Et même si des juifs peuvent effectivement s’adonner à ce que je définis comme l’ « idéologie juive » (ce que beaucoup d’entre eux font), il est important de garder présent à l’esprit le fait qu’ils peuvent aussi en être les ennemis les plus virulents ; les exemples évidents de ce phénomène étant Jésus, Spinoza et Marx, auxquels il est loisible de joindre des Israéliens tels qu’Israel Shahak, Gideon Levy et d’autres. Il est également pertinent de mentionner que certains pionniers du sionisme, comme Nordau et Borochov, étaient aussi des détracteurs impitoyables de l’idéologie juive et de la culture juive. Pour eux, le sionisme était une tentative nécessaire d’amender les juifs. Ils étaient convaincus qu’une fois installés sur leur (fameuse) « terre promise », ce qui avait été jusqu’alors perçu comme des « tendances juives » (à l’instar des « inclinations non-productives ») disparaîtrait.

Il devrait être évident pour tout le monde que je soutiens à fond les idées universalistes et éthiques qui sont associées à l’UED (Unique Etat Démocratique) et à l’ETSC (Etat de tous ses citoyens). Je serais également le premier à soutenir et à explorer toute forme de réconciliation entre la population indigène du pays (les Palestiniens) et les nouveaux venus (les Israéliens).

Mais je pense qu’afin qu’une quelconque discussion viable et intelligible s’instaure, nous devons assurément être en mesure d’explorer en toute liberté la véritable nature de l’idéologie qui préside à l’Etat juif et à la politique juive dans le monde entier.

Il nous faut trouver le moyen d’être en mesure de reconnaître que le discours idéologique, politique et culturel juif est un discours tribal. Ce discours est étranger à l’universalisme et aux idées de véritable égalité. Nous devons aussi prendre conscience du fait que la notion israélienne du ‘shalom’ (paix) est interprétée par les Israéliens comme « la sécurité pour les juifs », en lieu et place de la réconciliation.

Tant que nous n’aurons pas le courage de nous colleter à ces problématiques et d’en débattre librement, le mouvement pro-palestinien restera empêtré dans un discours futile très proche de l’auto-complaisance.

Gilad Atzmon

www.gilad.co.uk
www.myspace.com/giladatzmon
www.jazzaproductions.squarespace.com


JEWS, JUDAISM & JEWISHNESS
par Gilad Atzmon, 15 décembre 2010
http://www.gilad.co.uk/writings/gilad-atzmon-jews-judaism-jewishness.html
traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier


Samedi 18 Décembre 2010


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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 06:08

L’empire colonial français.L’empire colonial français.

France : une colonisation mal assumée…


L’Europe occidentale, notamment la France, a perdu toute centralité et toute influence déterminante dans la politique du monde. La puissance de cette Europe, dont la Grande-Bretagne et la France, se fondait sur de grands empires coloniaux, riches en matières premières qui alimentaient la Métropole, utilisant une main d’œuvre locale asservie et donc à très bas prix.

La décolonisation, l’émergence de nations indépendantes devenues puissances économiques (qui ne sont pas européennes), la montée et l’affirmation de forces politiques opposant une résistance déterminée à la spoliation a complètement changé la donne. Parallèlement, les flux migratoires vers la France ont pour conséquence que d’anciens colonisés et leurs descendants sont, aujourd’hui, citoyens français. Mais, leur situation concrète et l’image véhiculée par de nombreux hommes politiques et médias donnent l’impression qu’ils ne sont pas des citoyens français à part entière. Pourquoi a-t-on fait entrer dans le langage courant l’expression « issus de l’immigration » toujours accolée à un Français d’origine maghrébine ou africaine, mais jamais – ou rarement – à un Français d’origine portugaise, italienne ou polonaise ?

Cette question est fondamentale. Elle illustre le poids de l’héritage colonial dans les mentalités et nous éclaire sur le type de « citoyenneté » qui s’est bâti en France pendant la période coloniale. Cette vision de la citoyenneté prouve, aujourd’hui, son incapacité à intégrer pleinement ces populations. La colonisation a donc laissé une trace profonde dans l’idée de « citoyen » qui exclut, en totalité ou en partie, ces populations venant du Maghreb et d’Afrique.

Cette crise de la citoyenneté est palpable. Tous les débats actuels sur le « pacte républicain », la « refondation de la République », la « laïcité », etc. sont l’expression de cette crise avec tous ses relents xénophobes, racistes et islamophobes. Mais, elle se produit à un moment précis : celui de la crise économique mondiale. La cause profonde de cette crise est la mainmise totale par la grande finance internationale et cosmopolite sur l’économie réelle qui, livrée à la spéculation, court ainsi à sa perte. Cette crise n’empêche pas, malgré tout, les pays émergents de continuer leur chemin. La conséquence pour un pays comme la France est claire : délocalisation, chômage, déficit public avec un appauvrissement de la population. Il n’y a plus les surprofits coloniaux d’autrefois qui permettaient de saupoudrer de quelques miettes la misère populaire en France. Les fameux acquis sociaux de la Libération (1945) sont aussi le reflet d’un rapport de force Nord /Sud de l’époque. La générosité de la République n’a pas traversé la Méditerranée et les populations maghrébines et africaines (colonisées) s’en sont trouvées exclues. Nous remarquons que dans les débats de l’époque et même d’aujourd’hui, cet aspect des acquis sociaux de la Libération n’est jamais évoqué. Aujourd’hui, la crise et la résistance des pays émergents obligent le gouvernement français à s’attaquer frontalement à ces acquis sociaux. La récente réforme du départ en retraite – en réalité, une régression – le montre bien. La pauvreté, le chômage, la précarité, tel est l’avenir pour le plus grand nombre.

Les plus touchés sont souvent ces Français d’origine maghrébine ou africaine. Ils sont victimes et marginalisés deux fois : comme le reste de la population à cause de la crise, et une deuxième fois par leur origine ethnique. L’idée saugrenue parce qu’irréalisable de présenter des CV anonymes (que fait-on le jour de l’entretien ?) montre bien la réalité de cette discrimination.

Pour résumer, la crise économique frappe la France dont le déficit croissant empêche toute marge de manœuvre : impossibilité de continuer à maintenir les fameux acquis sociaux pour la population française, et incapacité d’intégrer ces Français issus de la colonisation. Ce basculement du monde qui laisse l’Europe et la France en retrait, pose la question de la citoyenneté. Ici, pèsent de tout leur poids la mentalité et l’héritage coloniaux. Tous les a priori, souvent dissimulés par des non-dits au temps de « la splendeur économique » de notre pays, apparaissent au grand jour. C’est le discours de stigmatisation et la désignation d’un bouc-émissaire qui, dans le contexte international actuel, est toujours assimilé au Musulman et à l’Islam. Cette stigmatisation du Musulman va d’ailleurs tout à fait dans le sens des intérêts du sionisme, dont on connaît le rôle et l’influence dans le système bancaire international, dans la classe politique et dans les médias.

Il y a une difficulté à redéfinir une citoyenneté française qui puisse être partagée par tous. Cette difficulté est, en grande partie, la conséquence d’une mentalité post-coloniale soigneusement entretenue. On l’a vu récemment en France. Alors que les tensions communautaires ou xénophobes étaient stabilisées, voire parfois apaisées, depuis les émeutes urbaines de 2005 (sans que des solutions concrètes aient été apportées), c’est du sommet l’Etat (Nicolas Sarkozy) via le ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire (Eric Besson) qu’est venu le fameux débat sur l' « identité nationale », facteur de divisions, cherchant à opposer des Français entre eux. A moins de penser, comme certains actuellement au pouvoir, qu’il y a des Français de plusieurs catégories (cf. la déchéance de la nationalité française pour les naturalisés depuis moins de 10 ans !).

La crise économique va continuer et les problèmes continueront de s’aggraver. L’intégration de ces Français descendant d’anciens colonisés va continuer à être le problème majeur de la société française. Jusqu’à quand va durer l’exclusion pour ces Français ?  Jusqu’à quand le supporteront-ils ?  En un mot, la question est posée : que faire avec nos ex-colonisés ?  C’est tout l’enjeu des débats actuels que la langue de bois politique appelle « refondation de la République », «  citoyenneté » et « laïcité ».


Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste

 

http://www.partiantisioniste.com/communications/france-une-colonisation-mal-assumee-0551.html

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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 03:11

http://www.claudinechapron.fr/2009/09/17/reforme-des-collectivites-territoriales-le-pg-dit-non/

Projet de loi de réforme des collectivités territoriales

mis à jour le 10.12.2010
Où en est-on ? promulgation_projet

Saisi le 22 novembre 2010 de recours déposés par plus de 60 députés et par plus de 60 sénateurs, le Conseil constitutionnel a rendu le 9 décembre 2010 une décision déclarant le texte conforme à la Constitution à l’exception de l’article 6 et du tableau qui lui est associé concernant la répartition des conseillers territoriaux.

Le texte définitif du projet de loiProjet de loiProjet de texte législatif déposé au Parlement à l’initiative du gouvernement. avait été adopté le 17 novembre 2010, l’Assemblée nationale ayant adopté le texte mis au point par la Commission mixte paritaire, texte déjà adopté par le Sénat le 9 novembre 2010.

Le projet de loi avait été adopté en deuxième lecture par le Sénat, avec modification, le 7 juillet 2010 et par l’Assemblée nationale, avec modification, le 28 septembre 2010.

Présenté en Conseil des ministresConseil des ministresFormation collégiale réunissant l’ensemble des ministres. le 21 octobre 2009 par M. Brice Hortefeux, ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales, il avait été adopté en première lecture par le Sénat le 4 février 2010 et par l’Assemblée nationale, avec modification, le 8 juin 2010.

De quoi s'agit-il ?

Réformant en profondeur l’architecture institutionnelle locale, ce texte, tout en maintenant l’existence de la région et du département, prévoit le remplacement des conseillers généraux et des conseillers régionaux par un nouveau type d’élu local : le conseiller territorial. Ce conseiller territorial siégera dans l’instance délibérante du département et dans celle de la région. Il sera élu au scrutin majoritaire à deux tours au niveau du canton.

Un tableau, annexé au projet de loiProjet de loiProjet de texte législatif déposé au Parlement à l’initiative du gouvernement., ajouté lors du débat à l’Assemblée nationale, prévoyait le nombre de conseillers territoriaux par région et par département : au total 3 471 conseillers territoriaux devaient remplacer les 5 660 conseillers régionaux et conseillers généraux. Ce tableau a été censuré par le Conseil constitutionnel au motif que six départements présentaient des écarts de plus de 20% à la moyenne régionale quant à leur nombre de conseillers territoriaux rapportés à la population du département, sans qu’aucun impératif d’intérêt général ne le justifie.

Le projet prévoit des dispositions visant au renforcement et à la simplification de l’intercommunalitéIntercommunalitéDésigne les différentes formes de coopération existant entre les communes. L’intercommunalité permet aux communes de se regrouper au sein d’un établissement public de coopération intercommunale (EPCI)., avec pour objectif de voir l’ensemble du territoire couvert par des structures intercommunales à l’horizon de juin 2013. Un nouveau dispositif permettra une fusion plus simple des communes.

Le texte prévoit par ailleurs la création d’une nouvelle structure pour les zones urbaines atteignant 500 000 habitants, la "métropole". Cette métropole se substituera sur son territoire aux collectivités préexistantes (communes, communautés et Conseil général) et percevra la totalité de la fiscalité locale et des dotations de l’État sur son territoire, sauf la taxe foncière dont le transfert a été supprimé par l’Assemblée nationale en deuxième lecture.

Le texte prévoit la possibilité pour des départements ou des régions de fusionner. Ce ne sera cependant possible qu’avec l’accord de toutes les assemblées concernées et de la population consultée par référendumRéférendumProcédure de vote permettant de consulter directement les électeurs sur une question ou un texte, qui ne sera adopté qu’en cas de réponse positive..

Des communes nouvelles peuvent être crées à la demande d’au moins les deux tiers des conseils municipaux des communes d’un même établissement public de coopération intercommunale (EPCIEPCIEtablissement public de coopération intercommunale), à la condition qu’ils représentent plus des deux tiers de la population totale.

L’assemblée nationale a rétabli en deuxième lecture le principe de la spécialisation des compétences pour la région et le département, seule la commune conservant la compétence générale, alors que les sénateurs avaient décidé le report à un autre projet de loi des questions relatives à la compétence des régions et des départements et à leurs règles d’intervention financières sur le territoire. Un amendement adopté à l’Assemblée nationale prévoit la création avant 2014 d’un comité chargé d’évaluer le nouveau dispositif et de proposer éventuellement des adaptations.

 

http://www.vie-publique.fr/actualite/panorama/texte-discussion/projet-loi-reforme-collectivites-territoriales.html

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 03:07

 

mardi 14 décembre 2010

Programme du Conseil national de la Résistance-15 mars 1944

Née de la volonté ardente des Français de refuser la défaite, la Résistance n’a pas d’autre raison d’être que la lutte quotidienne sans cesse intensifiée.

Cette mission de combat ne doit pas prendre fin à la Libération. Ce n’est, en effet, qu’en regroupant toutes ses forces autour des aspirations quasi unanimes de la Nation, que la France retrouvera son équilibre moral et social et redonnera au monde l’image de sa grandeur et la preuve de son unité.

Aussi les représentants des organisations de la Résistance, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R., délibérant en assemblée plénière le 15 mars 1944, ont-ils décidé de s’unir sur le programme suivant, qui comporte à la fois un plan d’action immédiate contre l’oppresseur et les mesures destinées à instaurer, dès la Libération du territoire, un ordre social plus juste.

I - PLAN D’ACTION IMMÉDIATE

Les représentants des organisations de résistance, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R.

Expriment leur angoisse devant la destruction physique de la Nation que l’oppresseur hitlérien poursuit avec l’aide des hommes de Vichy, par le pillage, par la suppression de toute production utile aux Français, par la famine organisée, par le maintien dans les camps d’un million de prisonniers, par la déportation d’ouvriers au nombre de plusieurs centaines de milliers, par l’emprisonnement de 300.000 Français et par l’exécution des patriotes les plus valeureux, dont déjà plus de 50.000 sont tombés pour la France.

Ils proclament leur volonté de délivrer la patrie en collaborant étroitement aux opérations militaires que l’armée française et les armées alliées entreprendront sur le continent, mais aussi de hâter cette libération, d’abréger les souffrances de notre peuple, de sauver l’avenir de la France en intensifiant sans cesse et par tous les moyens la lutte contre l’envahisseur et ses agents, commencée dès 1940.

Ils adjurent les gouvernements anglais et américain de ne pas décevoir plus longtemps l’espoir et la confiance que la France, comme tous les peuples opprimés de l’Europe, a placés dans leur volonté d’abattre l’Allemagne nazie, par le déclenchement d’opérations militaires de grande envergure qui assureront, aussi vite que possible, la libération des territoires envahis et permettront ainsi aux Français qui sont sur notre sol de se joindre aux armées alliées pour l’épreuve décisive.

Ils insistent auprès du Comité Français de la Libération Nationale pour qu’il mette tout en œuvre afin d’obtenir les armes nécessaires et de les mettre à la disposition des patriotes. Ils constatent que les Français qui ont su organiser la résistance ne veulent pas et d’ailleurs ne peuvent pas se contenter d’une attitude passive dans l’attente d’une aide extérieure, mais qu’ils veulent faire la guerre, qu’ils veulent et qu’ils doivent développer leur résistance armée contre l’envahisseur et contre l’oppresseur.

Ils constatent, en outre, que la Résistance Française doit ou se battre ou disparaître ; qu’après avoir agi de façon défensive, elle a pris maintenant un caractère offensif et que seuls le développement et la généralisation de l’offensive des Français contre l’ennemi lui permettront de subsister et de vaincre.

Ils constatent enfin que la multiplication des grèves, l’ampleur des arrêts de travail le 11 Novembre qui, dans beaucoup de cas, ont été réalisés dans l’union des patrons et des ouvriers, l’échec infligé au plan de déportation des jeunes français en Allemagne, le magnifique combat que mènent tous les jours, avec l’appui des populations, dans les Alpes, dans le Massif Central, dans les Pyrénées et dans les Cévennes, les jeunes Français des maquis, avant garde de l’armée de la Libération, démontrent avec éclat que notre peuple est tout entier engagé dans la lutte et qu’il doit poursuivre et accroître cette lutte.

En conséquence, les représentants des organisations de résistance, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R.

Déclarent que c’est seulement par l’organisation, l’intensification de la lutte menée par les forces armées, par les organisations constituées, par les masses, que pourra être réalisée l’union véritable de toutes les forces patriotiques pour la réalisation de la libération nationale inséparable, comme l’a dit le Général De Gaulle, de l’insurrection nationale qui, ainsi préparée, sera dirigée par le C.N.R, sous l’autorité du C.F.L.N, dès que les circonstances politiques et militaires permettront d’assurer, même au prix de lourds sacrifices, son succès.

Ils ont l’espoir que les opérations de la Libération du pays, prévues par le plan de l’état major interallié, pourront ainsi être, le cas échéant, avancées grâce à l’aide apportée par les Français dans la lutte engagée contre l’ennemi commun, ainsi que l’a démontré l’exemple glorieux des patriotes corses.

Ils affirment solennellement que la France qui, malgré l’armistice, a poursuivi sans trêve la guerre, entend plus que jamais développer la lutte pour participer à la libération et à la victoire.

Pour mobiliser les ressources immenses d’énergie du peuple français, pour les diriger vers l’action salvatrice dans l’union de toutes les volontés, le C.N.R décide :

D’inviter les responsables des organisations déjà existantes à former des comités de villes et de villages, d’entreprises, par la coordination des formations qui existent actuellement, par la formation de comités là où rien n’existe encore et à enrôler les patriotes non organisés.

Tous ces comités seront placés sous la direction des comités départementaux de la libération (C.D.L). Ils seront soumis à l’autorité des C.D.L qui leur transmettront, comme directives, la plate-forme d’action et la ligne politique déterminée par le C.N.R.

Le but des ces comités sera, à l’échelon communal, local et d’entreprise, de faire participer de façon effective tous les Français à la lutte contre l’ennemi et contre ses agents de Vichy, aussi bien par la solidarité et l’assistance active à l’égard des patriotes sous l’impulsion et le soutien donnés aux revendications vitales de notre peuple. Par dessus tout, leur tâche essentielle sera de mobiliser et d’entraîner les Français qu’ils auront su grouper à l’action armée pour la Libération.

Ces comités devront, selon les circonstances et en se conformant aux instructions données par les C.D.L, appuyer et guider toutes les actions menées par les Français contre toutes les formes d’oppression et d’exploitation imposées par l’ennemi, de l’extérieur et de l’intérieur.

 

 

Ces comités devront :

1) Développer la lutte contre la déportation et aider les réfractaires à se cacher, à se nourrir, à se vêtir et à se défendre, enlevant ainsi des forces à l’ennemi et augmentant le potentiel humain de la résistance ;

2) Traquer et punir les agents de la Gestapo et de la Milice de DARNAND ainsi que les mouchards et les traîtres ;

3) Développer l’esprit de lutte effective en vue de la répression des nazis et des fascistes français ;

4) Développer, d’une part, la solidarité envers les emprisonnés et déportés ; d’autre part, la solidarité envers les familles de toutes les victimes de la terreur hitlérienne et vichyssoise ;

5) En accord avec les organisations syndicales résistantes, combattre pour la vie et la santé des Français pour une lutte quotidienne et incessante, par des pétitions, des manifestations et des grèves, afin d’obtenir l’augmentation des salaires et traitements, bloqués par Vichy et les Allemands, et des rations alimentaires et attributions de produits de première qualité, réduites par la réglementation de Vichy et les réquisitions de l’ennemi, de façon à rendre à la population un minimum de vital en matière d’alimentation, de chauffage et d’habillement ;

6) Défendre les conditions de vie des anciens combattants, des prisonniers, des femmes de prisonniers, en organisant la lutte pour toutes les revendications particulières ;

7) Mener la lutte contre les réquisitions de produits agricoles, de matières premières et d’installations industrielles pour le compte de l’ennemi ; saboter et paralyser la production destinée à l’ennemi et ses transports par routes, par fer et par eau ;

8) Défendre à l’intérieur de la corporation agricole les producteurs contre les prélèvements excessifs, contre les taxes insuffisantes, et lutter pour le remplacement des syndicats à la solde de Vichy et de l’Allemagne par des paysans dévoués à la cause de la paysannerie française.

 

 

Tout en luttant de cette façon et grâce à l’appui de solidarité et de combativité que développe cette lutte, les comités de villes, de villages et d’entreprises devront en outre :

a) Renforcer les organisations armées des Forces Françaises de l’Intérieur par l’accroissement des groupes de patriotes : groupes francs, francs-tireurs et partisans, recrutés en particulier parmi les réfractaires ;

b) En accord avec les états majors nationaux, régionaux et départementaux des F.F.I, organiser des milices patriotiques dans les villes, les campagnes et les entreprises, dont l’encadrement sera facilité par des ingénieurs, techniciens, instituteurs, fonctionnaires et cadres de réserve, et qui sont destinés à défendre l’ordre public, la vie et les biens des Français contre la terreur et la provocation, assurer et maintenir l’établissement effectif de l’autorité des Comités départementaux de la Libération sur tout ce qui aura été ou sera créé dans ce domaine pour le strict rattachement aux F.F.I dont l’autorité et la discipline doivent être respectées par tous.

 

 

Pour assurer la pleine efficacité des mesures énoncées ci-dessus, le C.N.R prescrit de l’état major national des Forces Françaises de l’Intérieur, tout en préparant minutieusement la coopération avec les Alliés en cas de débarquement, doit :

1) Donner ordre à toutes les formations des F.F.I de combattre dès maintenant l’ennemi en harcelant ses troupes, en paralysant ses transports, ses communications et ses productions de guerre, en capturant ses dépôts d’armes et de munitions afin d’en pourvoir les patriotes encore désarmés ;

2) Faire distribuer les dépôts d’armes encore inutilisés aux formations jugées par lui les plus aptes à se battre utilement dès à présent et dans l’avenir immédiat ;

3) Organiser de façon rationnelle la lutte suivant un plan établi avec les autorités compétentes à l’échelon régional, départemental ou local, pour obtenir le maximum d’efficacité ;

4) Coordonner l’action militaire avec l’action de résistance de la masse de la nation en proposant pour but aux organisations régionales paramilitaires d’appuyer et de protéger les manifestations patriotiques, les mouvements revendicatifs des femmes de prisonniers, des paysans et des ouvriers contre la police hitlérienne, d’empêcher les réquisitions de vivres et d’installations industrielles, les rafles organisées contre les réfractaires et les ouvriers en grève et défendre la vie et la liberté de tous les Français contre la barbare oppression de l’occupant provisoire.

 

 

Ainsi, par l’application des décisions du présent programme d’action commune, se fera, dans l’action, l’union étroite de tous les patriotes, sans distinction d’opinions politiques, philosophiques ou religieuses. Ainsi se constituera dans la lutte une armée expérimentée, rompue au combat, dirigée par des cadres éprouvés devant le danger, une armée capable de jouer son rôle lorsque les conditions de l’insurrection nationale seront réalisées, armée qui élargira progressivement ses objectifs et son armement.

Ainsi, par l’effort et les sacrifices de tous, sera avancée l’heure de la libération du territoire national ; ainsi la vie de milliers de Français pourra être sauvée et d’immenses richesses pourront être préservées.

Ainsi dans le combat se forgera une France plus pure et plus forte capable d’entreprendre au lendemain de la libération la plus grande œuvre de reconstruction et de rénovation de la patrie.

II - MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE

Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en œuvre pour atteindre ce but qui est la libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R proclament qu’ils sont décidés à rester unis après la libération :

1) Afin d’établir le gouvernement provisoire de la République formé par le Général de Gaulle pour défendre l’indépendance politique et économique de la nation, rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ;

2) Afin de veiller au châtiment des traîtres et à l’éviction dans le domaine de l’administration et de la vie professionnelle de tous ceux qui auront pactisé avec l’ennemi ou qui se seront associés activement à la politique des gouvernements de collaboration ;

3) Afin d’exiger la confiscation des biens des traîtres et des trafiquants de marché noir, l’établissement d’un impôt progressif sur les bénéfices de guerre et plus généralement sur les gains réalisés au détriment du peuple et de la nation pendant la période d’occupation ainsi que la confiscation de tous les biens ennemis y compris les participations acquises depuis l’armistice par les gouvernements de l’axe et par leurs ressortissants, dans les entreprises françaises et coloniales de tout ordre, avec constitution de ces participations en patrimoine national inaliénable

4) Afin d’assurer :

- l’établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;

- la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;

- la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat, des puissances d’argent et des influences étrangères ;

- la liberté d’association, de réunion et de manifestation ;

- l’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;

- le respect de la personne humaine ;

- l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;

5) Afin de promouvoir les réformes indispensables :

--- a) Sur le plan économique :

- l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ;

- une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l’image des Etats fascistes ;

- l’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté par l’Etat après consultation des représentants de tous les éléments de cette production ;

- le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques ;

- le développement et le soutien des coopératives de production, d’achats et de ventes, agricoles et artisanales ;

- le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction et d’administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l’économie.

--- b) Sur le plan social :

- le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail ;

- un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ;

- la garantie du pouvoir d’achat national pour une politique tendant à une stabilité de la monnaie ;

- la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique et sociale ;

- un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ;

- la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d’atelier ;

- l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant l’expérience de l’Office du blé, par une législation sociale accordant aux salariés agricoles les mêmes droits qu’aux salariés de l’industrie, par un système d’assurance conte les calamités agricoles, par l’établissement d’un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d’accession à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation d’un plan d’équipement rural ;

- une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;

- le dédommagement des sinistrés et des allocations et pensions pour les victimes de la terreur fasciste.

c) Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales.

d) La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.

Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction instauré par Vichy et qui rendra aux institutions démocratiques et populaires l’efficacité que leur avaient fait perdre les entreprises de corruption et de trahison qui ont précédé la capitulation.

Ainsi sera rendue possible une démocratie qui unisse au contrôle effectif exercé par les élus du peuple la continuité de l’action gouvernementale.

L’union des représentants de la Résistance pour l’action dans le présent et dans l’avenir, dans l’intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage de confiance et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de division qui pourrait freiner leur action et ne servir que l’ennemi.

En avant donc, dans l’union de tous les Français rassemblés autour du C.F.L.N et de son président le général De Gaulle !

En avant pour le combat, en avant pour la victoire afin que VIVE LA FRANCE !

LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE

 

Legrandsoir.info, article 11013


Posté par Alaindependant
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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 02:40

 

 

2. A simplified version of this figure appears in the cover of the book El mono obeso by JE Campillo

http://www.uv.es/jgpausas/he.htm

  
Si ce texte ne vous parvient pas correctement, consultez-le ici :

     

Nous, deux fois sapiens

  

Je parle de toi, animal humain, désigné comme espèce élue et érigée, un peu à la légère, roi de la création.

  

Notre espèce du genre Homo fut décrite en 1758 par Carl von Linné et élogieusement nommée sapiens. Tout comme le rat (Rattus rattus) ou le cafard (Blatta orientalis) par le même auteur, à la même date. Ce grand mammifère est plus communément appelé homme, ou humain, voire Être humain.

  

 Linné fut linventeur de la nomenclature binominale (genre/espèce), dite système linnéen. Il est le fondateur de la taxinomie moderne. Dans son uvre (Systema naturae), il décrivit de son vivant la plupart des végétaux, des animaux (dont nous) et des minéraux, ouvrage descriptif considérable, évidemment complété depuis. Avant Linné, lhomme navait pas de nom, il était presque anonyme, mais ne vivait déjà plus incognito.

 

Comme on nest jamais si bien servi que par soi-même, cest en se mirant dans le miroir que lhomme Blanc sauto-décrivit et installa son faciès au sommet dune curieuse pyramide des races et des espèces , sautoproclamant supérieur et donc deux fois sapiens. Ignorant alors que lorigine de lhomme moderne était africaine, la diagnose linnéenne originale reconnaissait quatre races : les europeus (« blanc, sanguin, musculaire »), les americanus (« rouge, colérique, droit »), les asiaticus (« jaune pâle, mélancolique, rigide ») et les afer (« noir, flegmatique, décontracté »).

 

Les géographes européens ayant antérieurement revendiqué le milieu du monde en installant lEurope au centre de leur planisphère, le modèle de Linné était donc dans la ligne. Ces opérations cachées et reflétant les représentations de lhumanité et du monde des auteurs habituèrent les générations suivantes à cette vision culturelle, subjective et pernicieuse. De façon subliminale et jusquaujourdhui dans linconscient collectif, limposture porta ses fruits amers.

 

Linné fut aussi contemporain de Voltaire, notre symbole des Lumières. Tous deux moururent en 1778.  En prônant légalité des hommes, cest lhumanisme des Lumières qui incita labolition de lesclavage. Ceci dit en aparté, il nen reste pas moins que Voltaire ne peut sortir « blanchi » de ses allégations racistes. La cosmétique historico-scolaire passe évidemment sous silence la vision voltairienne du monde africain. Pour preuve, on peut lire dans son Essai sur les murs : « La plupart des Nègres, tous les Cafres, sont plongés dans la même stupidité, et y croupiront longtemps » ; ou encore dans son Traité de Métaphysique : « Je me suppose donc arrivé en Afrique, et entouré de nègres, de Hottentots, et d'autres animaux ».

 

Homo sapiens nest rien de plus qu'une espèce parmi deux millions  d'autres officiellement recensées. Sauf que lhumain est apte à la position debout, quil possède un langage articulé et complexe, quil est doué dun système cognitif à labstraction, à lintrospection et surtout quil jouit dune conscience de soi… et du monde. Ce livre tendrait à prouver que cette dernière dotation, dite conscience universelle, ne serait quun postulat, ou bien quil conviendrait de qualifier cette conscience de mauvaise, et en perdition.

 

En qualité de dernier représentant du genre Homo, lhomme dit sage appartient à la famille des hominidés quil partage, ne lui en déplaise, avec les singes anthropoïdes. Sa bipédie, son cerveau plus volumineux et un système pileux moins abondant le différentient physiologiquement des autres Grands singes. La domestication du feu et la conception doutils, avec tout un cortège de progrès dont la dernière période est notamment illustrée par la maitrise du génie génétique et le développement des nanotechnologies, font que notre Homo sapiens est finalement plus génial tant que lorang-outan son cousin quil a déshérité de son habitat que de lescargot quil écrase sous ses pas avec la désinvolture de ses mocassins en peau de crocodile. Lhumain est aussi un artiste. Enfin, et nest-ce pas là son moindre défaut, il brille par lampleur des transformations, des déconstructions et des destructions quil opère sur les écosystèmes. Sans doute parce que sa fameuse conscience… na pas pris conscience quil sagissait des murs de sa propre maison, cette maison du Quaternaire dont il retire chaque jour une ou plusieurs briques. Le lecteur voit déjà où je vais en venir.

 

Sapiens, comme sage et intelligent

 

De notre culpabilité et en revisitant très succinctement lhistoire, cela donne un fameux trophée, rien quen famille, entre-nous, au nom dun même dieu qui partagerait les hommes, ou pour des histoires de gloire, de fric, de ressources. Où lon entrevoit déjà que notre conscience est aussi le terreau de la mégalomanie la plus barbare :

 

2 millions de Gaulois assassinés par les Romains ;

Des millions de morts lors des croisades, des pèlerinages armés et dévoyés, durant la Guerre de cent ans et au fil dinnombrables guerres de religions ;

10 à 40 millions de Chinois massacrés par les Mongols au XIIIe siècle ;

Le peuple de Tasmanie liquidé par les Britanniques lors du génocide « le plus parfait » de lhistoire ;

Des centaines de milliers dAborigènes australiens décimés par les mêmes colons britanniques ;

L'extermination de 20 à 60 millions dAmérindiens, depuis la « découverte » espagnole, l'évangélisation et la colonisation, jusqu'à la Conquête de l'Ouest ; 

Les traites négrières (orientale, intra-africaine et atlantique) totalisèrent plus de 50 millions de victimes ;

1.200.000 Arméniens périssent dans le premier génocide du XXe siècle ;

40 millions de morts lors de la Première Guerre mondiale et 65 millions durant la Seconde (dont les 5 millions de la Shoah) ;

Le démocide stalinien : 43 millions de morts ;

Le démocide de Mao : 30 millions de victimes et des famines à la chaîne ;

La terreur sanguinaire de Pol Pot : 1.500.000 Cambodgiens.

Rajoutons le million de victimes du Biafra, les 800.000 Rwandais, en majorité Tutsi, ayant trouvé la mort durant les trois mois de génocide, sans omettre les 300.000 morts et les 3 millions de déplacés de la guerre au Darfour.

Depuis l'esclavage du peuple Noir jusquau Nouvel Ordre mondial, soit de 1900 à laube du troisième millénaire, en passant par Hiroshima, Nagasaki, la guerre au Vietnam, le capitalisme porte à lui seul la responsabilité d'un bilan amplement  supérieur à 100 millions de morts.

 

Sapiens, comme sage… Ces hécatombes, ces holocaustes, ces exterminations, ces pogroms, ces génocides, ces guerres, ces invasions à travers les siècles furent-elles chaque fois dictées par un quelconque comité des sages ?

 

Déforestation, productivisme agricole, agroterrorisme, mort biologique du sol, désertification, sixième crise de la vie et extinction massive despèces par causes anthropiques, pollutions, réchauffement du climat, fonte des glaces, montée des océans, tarissement accéléré de toutes les ressources non-renouvelables, nous entrons de plain-pied dans un monde immonde et à lavenir barré, la planète bleue est en déliquescence. 20.000 ha de couvert forestier disparaissent chaque jour. La Terre vue du ciel : bientôt un cimetière, une fosse commune. Selon un rapport du WWF, nous avons perdu en 30 ans près de 30 % de tout ce qui vivait sur Terre.

 

Lours polaire marche sur les eaux, laigle impérial se fait éboueur, le vautour s'attaque au vivant ou devient cannibale, lorang-outan est exproprié, lorque et le dauphin tournent en rond dans des bassins de ciment, le panda géant porte un collier-émetteur, le croco est mocassin, la panthère se porte dans les beaux quartiers, les oiseaux chantent sur des barbelés, les libellules se noient dans des piscines, il n'y a plus rien à butiner, les ruches sont désertées, les papillons sont en volière, la grande forêt est vide, terriblement silencieuse, le petit bois dà côté est contaminé et inanimé, le corail est au rayon des souvenirs, mais Total veille sur les océans, Monaco protège la faune... et Areva attend que fonde le Grand Nord pour sen approprier les ultimes richesses enfouies. Aucun insecte nocturne ne vient plus virevolter autour du lampadaire, on ne voit plus de hannetons, on n'entend plus chanter les grenouilles et depuis longtemps, la chevêche ne perche plus sur le poteau téléphonique. Où sont le carabe doré, la cétoine, les papillons multicolores, la rainette verte, la jolie couleuvre de notre enfance ?

 

Sapiens, comme sage… Veau, vache, cochon, couvée, homme sont chosifiés. En plein délire bio, le vivant est industrialisé, nous élevons des poulets sans plumes, des lapins géants. Dans ses zoos, ses cirques, ses laboratoires, ses batteries, le voyou de la planète enferme, dompte, torture, exploite, les espèces compagnes et aussi la sienne.

 

Pommes de terre aux gènes de poulet, de phalène, de virus, de bactérie et dhumain ; maïs aux gènes de luciole, de pétunia, de blé, de scorpion ; riz aux des gènes de haricot, de pois, de bactérie et dhumain ; tomates aux gènes de poisson, de virus, de bactérie, de scorpion et dhumain. Cest la grande parade des inconnus dans lassiette.

 

Sapiens, comme sage… En guise de bénéfices : cancers, maladies environnementales et génétiques, perte de fécondité (tant mieux !), maladies nouvelles et concoctées de toutes pièces, cent mille molécules chimiques lâchées dans les sols, les eaux et les airs, pesticides et biocides dans la rosée et dans nos urines, un milliard de Terriens souffrant chaque année les méfaits de la pollution, recul des terres fertiles, catastrophes "naturelles" plus nombreuses et plus meurtrières, hordes de réfugiés de lenvironnement...

 

Dici à 2050, on prévoit  des sécheresses drastiques susceptibles daffecter 2 à 3 milliards dhumains. Sapiens, comme sage…

 

Depuis lan 1 de lÈre chrétienne, la population humaine est passée de 250 millions à quasiment 7 milliards dhabitants. Pour les trois quarts de lhumanité, la Terre-nourricière ne lest déjà plus. A lhorizon 2050, la fourmilière humaine comptera 10 milliards d'individus malheureux qui, dans le meilleur des cas, perdront leur vie à la gagner. Plus dun million de personnes se suicident chaque année, au chômage, au travail, dans les villes, dans les champs, en prison, en liberté… Notre démographie galope, il est dit que si nous ne décroissons pas, nos maîtres bienveillants vont nous décimer. Honte au néfaste esprit patriotique, honte aux familles nombreuses !

 

Exterminateur et invasif, Homo sapiens est la seule espèce de grande taille à investir selon une croissance infernale la quasi-totalité des niches écologiques des autres espèces. Avec cette tenace posture du « pousse-toi de là que je my mette », dorénavant surnuméraires, nous sommes trop encombrants dans le fragile équilibre et représentons le vrai syndrome de la planète. Nous sommes ainsi les auteurs du plus effroyable laminoir de biodiversité que lon pouvait imaginer. Nous souffrons dune incurable cécité écologique doublée dun besoin maniaco-dépressif d'asservir, de dominer, régner, contrôler, ordonner, gérer, intervenir, décider, nous ne sommes bons quà saccager, détruire, modifier, altérer, uniformiser, aligner, nettoyer, vider, couper, tailler, tondre, scalper, raser, décapiter, brûler…, le plus souvent sans comprendre, sans donner, sans admirer… et même sans regretter.

 

Guerres et discriminations envers et contre tout, contre soi, contre lhomme, surtout contre lautre et le différent, contre les espèces non-rentables, en un mot... contre la Nature. Sexisme contre lautre sexe, racisme contre les autres races, spécisme contre les autres espèces, pillage du vivant réduit à la notion étroitement utilitaire de ressources, saccage des paysages défigurés en autant de formes géométriques écostériles.

 

Avec un dépassement de 30 % de la biocapacité planétaire, notre humanité sest octroyé un crédit écologique qui est une fatale fuite en avant. Où est la sagesse ?

 

Notre politique est bien celle de la terre brûlée. Ne rien laisser derrière soi qui puisse profiter à lennemi est une stratégie de guerre…totale. Mais quel est donc cet ennemi si exécré, sinon nous ?!!

 

Sapiens, comme sage…, ou encore intelligent, raisonnable ou prudent !

 

Sapiens, nos ancêtres cueilleurs-chasseurs (ceux qui laissent) que nous avons persécutés létaient. Nous (qui prenons, et prenons tout), Homo pseudo sapiens economicus ou demens, peuple dernier et civilisé, vils urbanistes, économistes imbus, agronomes-valets ou politiques impérieux, fourbes et bouffis, nous ne le sommes pas, nous ne le sommes plus. Sans vouloir offenser la mémoire de Léonard de Vinci..., Homo sapiens nest quune sombre brute.

 

La brutalité et ses conséquences déconstructives résument tout laboutissement de cette intelligence pratique qui fait le singe humain. Culture, utilisation de nos connaissances, progrès industriels et scientifiques, enjeux économiques et financiers, sens de la propriété et appropriations, sécurité, santé, loisirs, arts de vivre, confort sont les signes de notre intelligence, de cette dotation intellectuelle qui nous différencie du monde animal. Aujourdhui quapparaissent des dégâts anthropiques grandeur nature et irréversibles, on constate donc que nous sommes les propres artisans de lanéantissement de notre milieu. En voilà une bien étrange capacité. Est-ce pour en arriver là que nous aurions engrangé tant de pensées et de connaissances dans nos bibliothèques pharaoniques ? Les comparant à celles des animaux ou de nos ancêtres antédiluviens, ne peut-on pas conclure que nos facultés, nos exceptionnelles aptitudes savèrent, in fine, contre-productives ? Je précise que laspect coupable réside davantage dans nos acquis que dans notre inné. Homme, quas-tu fait de ton talent ? Telle serait donc la condition humaine, pour ceux, naïfs, qui la découvrent.

  

 


Michel Tarrier

Écologue, écosophe

http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Tarrier

http://fr-fr.facebook.com/profile.php?id=100000511504781

http://www.amazon.fr/Dictature-verte-Tarrier-Michel/dp/2812701404

http://www.lamaisondeditions.fr/faire-des-enfants-tue...-la-planete.html

 

 

 

YEAR 2009:
200th anniversary of Darwin's birth (12 February 1809)
150th anniversary of the publication of On the Origin of Species (24 November 1859)


There are still many uncertainties about human evolution. Here some hypotheses:



0. In his 1863 Evidence as to Man's Place in Nature, Darwin's friend Thomas Huxley exaggerated the size of the Gibbon while presenting the anatomical argument explicit in the above frontispiece.



1. The Ascent of Man, drawing by A. Busetto from Circa [http://www.ibc.regione.emilia-romagna.it/paleo/index.htm] www.kheper.net/evolution/ascentofman.html



2. A simplified version of this figure appears in the cover of the book El mono obeso by JE Campillo



3. From www.steinbergforcongress.com



4.



5. From Judge magazine, July 18, 1925, p. 2.



6. From the cover of The Economist Dec 24th 2005



7. by Peter Nicholson (www.nicholsoncartoons.com.au)



8.



9.



10. by Forges



11. http://www.earlelouder.com/



12.



13. by Mackay, http://www.walksf.org/segways/



14. From the cover of Trends in Ecology and Evolution, volume 22 issue 3



15. From Al margen, 2007



16. byDonado

17.



18. Circular evolution



19.



20. Homo sapiens sapiens avatariensis (from: villainbaroque.wordpress.com/2008/06/17/the-dawning-of-the-age-of-the-avatar/)



21. (from: http://faculty.knox.edu/fmcandre)



22. Evolution of woman (caricatura.ru)



23. (from: http://www.3x6.net/vhoorl/)



24.



25.



26.



27.



28.



29.



30.



31. by Dan Piraro (Bizarro.com)

 

http://www.uv.es/jgpausas/he.htm

 

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 01:27

Bulletin mensuel de TERRA
Réseau scientifique de recherche et de publication

TERRA Mensuel n°4 - décembre 2010

 

1814551673.JPGhttp://canard68.20minutes-blogs.fr/tag/colonialisme

 


Appel à contributions
pour un dossier thématique de la revue Asylon(s)


Quel colonialisme
dans la France d’outre-mer ?


sous la direction de Patrick Bruneteaux, Christine Chivallon, Michel Giraud, Ulrike Zander


Entre la définition de J. Derrida pour qui chaque culture est par essence coloniale et celle du premier courant très conservateur des post-colonial studies qualifiant de la sorte littéralement l’après colonial (Lazarus 2006 : 61) (à la manière d’ailleurs des juristes et de nombreux historiens pour qui l’appellation de « colonie » cesse avec la « départementalisation » en 1946), le chercheur navigue souvent à vue pour définir globalement un espace social. Avec « féodalisme », « capitalisme », « Etat », « démocratie », « (néo)libéralisme », « totalitaire », « racisme », « colonial » fait partie de ces méta-catégories qui semblent à la fois évidentes et par définition insatisfaisantes, parce qu’incapables de rendre compte des multiples déclinaisons qui les affectent. C’est la raison pour laquelle les auteurs entendent apporter des précisions dans l’écriture du terme lui-même (néo-colonial, post-colonial). Toutefois, l’enjeu de ce numéro d’Asylon consiste à interroger ces nouveaux concepts à partir d’enquêtes précises centrées sur les Antilles françaises. Faut-il parler avec un préfixe ou sans préfixe ? Avec ou sans préfixe, de quel colonialisme parle t-on en fin de compte ? Quelle part faut-il faire aux concessions scientifiques à l’air du temps (revenu du marxisme et du colonialisme) ou, à l’opposé, aux avancées scientifiques réelles ? On ne peut ainsi s’interroger sur le monde colonial sans s’interroger aussi sur le champ scientifique et sa relation aux objets « extrêmes » ou « extrêmement sensibles ». - Lire la suite :  http://www.reseau-terra.eu/article1081.html

· Date limite pour l’envoi des propositions d’articles : 15 janvier 2011
· Réponses des responsables du numéro: 31 janvier 2011
· Date limite pour l’envoi des articles : 15 avril 2011



_________________________________________
Asylon(s) - revue en ligne à comité de relecture

La revue Asylon(s) publie des articles de sciences humaines et sociales en dossiers thématiques mais aussi en rubrique "Hors dossier" pour laquelle les propositions d'articles peuvent être envoyées à tout moment et sur tout sujet du domaine scientifique de TERRA. Propositions de dossier thématique et propositions d'articles hors dossiers sont à envoyer à : <revue-asylons@reseau-terra.eu>.

Trois niveaux de relecture & sélection sont associés :
  1) celui d'une relecture sous double anonymat par deux relecteurs-trices choisi-e-s dans le Comité scientifique ; 2) celui des Rédacteurs/trices en chef qui choisissent les précédents et peuvent surmonter leurs avis en transmettant  la décision à l'Équipe Éditoriale  ; 3) celui de l'Équipe Éditoriale qui reçoit  tous les textes et toutes les évaluations et tranche en cas de besoin. La procédure  est présentée ici :
http://reseau-terra.eu/article869.html#asylon(s)

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Par ailleurs sur TERRA...



Sur le colonialisme
jusqu'à aujourd'hui

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Publications en ligne et en accès libre

Hervé Andres, "Droit de vote : de l’exclusion des indigènes colonisés à celle des immigrés ", revue Asylon(s), N°4, mai 2008, Institutionnalisation de la xénophobie en France : http://www.reseau-terra.eu/article733.html

Etienne Balibar, "Politique et traduction : réflexions à partir de Lyotard, Derrida, Said ", février 2010, revue Asylon(s), N°7, 2009-2010, Que veut dire traduire ? : http://www.reseau-terra.eu/article932.html

Marc Bernardot, "Le pays aux mille et un camps. Approche socio-historique des espaces d’internement en France au XXe siècle"  Cet article a été publié dans Les Cahiers du CERIEM (Univ. Rennes II), n°10, décembre 2002. Recueil Alexandries, Collections Références , septembre 2008 : http://www.reseau-terra.eu/article542.html

Marc Bernardot, "Déplacer et loger les indésirables, sociologie du logement contraint", Recueil Alexandries, Collections Esquisses, septembre 2005 : http://www.reseau-terra.eu/article337.html

Valérie Lanier, "Les colonisations et décolonisations dans les manuels d’histoire de collège : une histoire partielle et partiale.", Recueil Alexandries, Collections Esquisses, septembre 2008 : http://www.reseau-terra.eu/article823.html

Olivier Le Cour Grandmaison, "8 mai : ne pas oublier Sétif", Recueil Alexandries, Collections Reflets, juin 2009 : http://www.reseau-terra.eu/article897.html

Olivier Le Cour Grandmaison, "Colonisés-immigrés et “périls migratoires” : origines et permanence du racisme et d’une xénophobie d’Etat ", revue Asylon(s), N°4, mai 2008, Institutionnalisation de la xénophobie en France :  http://www.reseau-terra.eu/article734.html

Noemi Michel, "Quelle conscience postcoloniale française ? L’exemple du débat politique et intellectuel autour de la mémoire coloniale ", mars 2008, revue Asylon(s), N°4, mai 2008, Institutionnalisation de la xénophobie en France : http://www.reseau-terra.eu/article732.html

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Recueil Alexandries, "Livres choisis" : un chapitre à lire en ligne

Adame Ba Konare, (dir.), (dir.) Petit précis de remise à niveau sur l’histoire africaine à l’usage du président Sarkozy , Paris, La Découverte, oct. 2008.
http://www.reseau-terra.eu/article837.html

Nicolas Bancel, Florence Bernault, Pascal Blanchard, Ahmed Boubeker, Achille Mbembe, Françoise Vergès, (dir.) , Ruptures postcoloniales - Les nouveaux visages de la société française , Paris : La Découverte, 2010 : http://www.reseau-terra.eu/article1079.html

Ahmed Boubeker et Abdellali Hajjat (dir.) Histoire politique des immigrations (postcoloniales), Paris, Ed. Amsterdam, juin 2008. http://www.reseau-terra.eu/article795.html

Elsa Dorlin, La matrice de la race - Généalogie sexuelle et coloniale de la nation française . Paris, La Découverte, 2006. http://www.reseau-terra.eu/article645.html

Olivier Le Cour Grandmaison, Coloniser, exterminer - Sur la guerre et l’Etat colonial . Paris, Fayard, 2005. http://www.reseau-terra.eu/article656.html

Olivier Le Cour Grandmaison, La République impériale - Politique et racisme d’Etat . Fayard, janvier 2009 : http://www.reseau-terra.eu/article883.html

Olivier Le Cour Grandmaison , De l’indigénat. Anatomie d’un « monstre » juridique : le droit colonial en Algérie et dans l’Empire français , Paris : La Découverte / Zones, 2010 : http://www.reseau-terra.eu/article1063.html

Olivier Le Cour Grandmaison, Gilles Lhuilier, Jérôme Valluy (dir.), Le retour des camps ? Sangatte, Lampedusa, Guantanamo... . Paris : Autrement, 2007 : http://www.reseau-terra.eu/article554.html

Mary D. Lewys, Les frontières de la République . Immigration et limites de l’universalisme en France (1918-1940) , Paris : Agone, 2010 : http://www.reseau-terra.eu/article1077.html

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[TERRA-Quotidien] liste de diffusion quotidienne d'informations


LIVRE : Achille MBEMBE, "Sortir de la grande nuit - Essai sur l’Afrique dé colonisée", La Découverte, 14 oct. 2010 — Sat, 23 Oct 2010 18:31:46 +0200 (CEST)
http://liste.cines.fr//arc/terra-quotidien/2010-10/msg00080.html

COLLOQUE : Les actualités de l'Achac du mois d'octobre (12) - Colloques : Images de l'étranger - Images, medias et politique - Publication : Rupture s postcoloniales (N BANCEL, F. BERNAULT, P. BLANCHARD , A. BOUBEKER, A. MBENBE, F. VERGES (dir) — Tue, 19 Oct 2010 00:39:51 +0200 (CEST)
http://liste.cines.fr//arc/terra-quotidien/2010-10/msg00064.html

LIVRE + INTERVIEW : Achille MBEMBE, "Sortir de la grande nuit - Essai sur l’Afrique décolonisée", La Découverte (à paraître : 14 oct. 2010) — Thu, 7 Oct 2010 15:55:30 +0200 (CEST)
http://liste.cines.fr//arc/terra-quotidien/2010-10/msg00022.html

TRIBUNE : Olivier Le Cour Grandmaison, "Une longue bataille pour réhabiliter le pa ssé colonial", 28 Mai 2010 Par : Les invités de Mediapart — Mon, 31 May 2010 18:37:13 +0200 (CEST)
http://liste.cines.fr//arc/terra-quotidien/2010-05/msg00098.html

DOSSIER "HORS-LA-LOI" de Rachid Bouchared - Guerre d'Algérie - Colonisation - Guerre des mémoires - Censure - Instrumentalisation politique de l'histoire - Nostalgérie - Rapatriés d'Afrique du Nord - Vote Pied Noir - Extrême droite - Hubert Falco - — Thu, 27 May 2010 09:02:11 +0200 (CEST)
http://liste.cines.fr//arc/terra-quotidien/2010-05/msg00081.html

COLLOQUE : "Les traces postcoloniales en France. Négation coloniale, trous de m émoire ou trop de mémoire ?", 28 et 29 mai 2010 , Amphi du CNAM, Paris 5e — Mon, 17 May 2010 17:28:35 +0200 (CEST)
http://liste.cines.fr//arc/terra-quotidien/2010-05/msg00060.html

EXPOS FILMS DVD : Les actualités du groupe de recherche Achac - Barbès l'Africaine : Paris carrefour des Suds - Des Noirs en couleur - Paris couleurs - Un siècle d'immigration des Suds en France - Paris 150 ans d'immigration - Ruptures postcoloniales — Tue, 30 Mar 2010 20:02:02 +0200 (CEST)
http://liste.cines.fr//arc/terra-quotidien/2010-03/msg00096.html

DOSSIER : la femme immigrée et/ou issue de l’immigration post-coloniale: Qui est-elle ? Que veut-elle, à la fin ? un statut ? des Droits , Des noises ? des petits/gros problème s ? "Tester" la république ? Éléments de réponse — Thu, 25 Mar 2010 17:09:09 +0100 (CET)
http://liste.cines.fr//arc/terra-quotidien/2010-03/msg00088.html

APPEL A CONTRIBUTIONS (limite : 15 juin 2010) : "Femmes et genre en contexte colonial", Colloque international 19-21 Janvier 2012 — Thu, 18 Mar 2010 18:09:44 +0100 (CET)
http://liste.cines.fr//arc/terra-quotidien/2010-03/msg00080.html

COLLOQUE : « École et nation »: séminaire international INRP - Définition et redéfinition du national. Le roman scolaire de la nation - La "diversité", pluralité identitaire et l'école - L'école, la nation , les colonisations et les empires - identité citoyenneté [INRP] — Wed, 10 Mar 2010 09:28:18 +0100 (CET)
http://liste.cines.fr//arc/terra-quotidien/2010-03/msg00039.html

RENCONTRE-DÉBAT : "Identité nationale = identité coloniale ?", dans le cadre de la semaine anticolonial e et à l’invitation de Jacques Boutault Maire de Paris IIème, Paris, 20 février 2010. — Thu, 18 Feb 2010 10:45:38 +0100 (CET)
http://liste.cines.fr//arc/terra-quotidien/2010-02/msg00088.html

CONFÉRENCE DE PRESSE : semaine anticoloniale - Présentation de la semaine anticoloniale — Thu, 28 Jan 2010 14:10:33 +0100 (CET)
http://liste.cines.fr//arc/terra-quotidien/2010-01/msg00097.html

PARUTION : "Petite histoire des colonies françaises", de Grégory Jarry et Otto T. [Editions FLBLB] - Colonisation - Décolonisation — Sat, 16 Jan 2010 19:44:11 +0100 (CET)
http://liste.cines.fr//arc/terra-quotidien/2010-01/msg00057.html
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colonialisme
COUR D'ASSISES POUR JUGER LE COLONIALISME

STATUANT EN DERNIER RESSORT

La Cour d'Assises a prononcé à la date du vingt-un mai deux mil dix, l'arrêt dont la teneur suit :

ARRET CRIMINEL

Vu l'acte ordonnant la mise en accusation et le renvoi devant la Cour d'Assises de :

LE COLONIALISME
né au 15ème siècle en EUROPE
fils du racisme et de l’impérialisme
de nationalité européenne
Demeurant en Afrique, en Amérique, en Asie et en Océanie

Accusé d’avoir :

1°) courant les 15ème, 16ème, 17ème, 19ème et 20ème siècles en Afrique, en Amérique, en Asie et en Océanie, dans le cadre du système de domination et d’exploitation des peuples non européens, appelé COLONIALISME, commis les crimes imprescriptibles de :

Génocides, DEPORTATION, MISE EN ESCLAVAGE, EXPLOITATION, TORTURES PHYSIQUES ET MENTALES, ALIENATION, SPOLIATION, DESTRUCTION DE CIVILISATIONS ET DE CULTURES, OCCUPATIONS ILLEGALES DE TERRITOIRES ET VOL DE RICHESSES NATURELLES ET HISTORIQUES

2°) Courant le 21ème siècle, en usant de procédés modernes, continuer de perpétrer dans le cadre du colonialisme contre les mêmes peuples en particulier en Afrique et en Amérique (et plus précisément dans les territoires caribéens sous domination européenne) les crimes imprescriptibles de :

DEPORTATION (notamment des enfants de la REUNION et des jeunes caribéens au moyen d’organismes tels que le BUMIDOM), EXPLOITATION, ALIENATION, SPOLIATION, DESTRUCTION DE CIVILISATIONS ET DE CULTURES, OCCUPATIONS ILLEGALES DE TERRITOIRES, VOL DE RICHESSES NATURELLES ET HISTORIQUES.

Assisté de : Maître Georges Emmanuel GERMANY, Avocat au Barreau de MARTINIQUE

et de : Maître Patrice TACITA Avocat au Barreau de GUADELOUPE

Vu la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée à l’ONU le 10 décembre 1948;

Vu La Déclaration universelle des droits des peuples proclamée à Alger le 04 juillet 1976

Vu la loi n° 2001-434 du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité ;

Vu l’instruction à la barre ;

Vu les pièces versées au dossier et notamment le code noir français de 1685 ;

La Cour d'Assises,

APRES AVOIR ENTENDU:

- En son réquisitoire, Monsieur Félix RHODES, Avocat Général,

- Maître Georges Emmanuel GERMANY, et Maître Patrice TACITA qui ont présenté les moyens de défense du COLONIALISME

- Maître Claudette DUHAMEL et Maître Line LOUZE-DONZENAC, représentant LES PAYS COLONISES, parties civiles,

Après avoir délibéré, tant sur la culpabilité que sur l'application de la peine,

Considérant que de l’aveu même des pays qui sont à l’origine de sa création, de sa mise œuvre et de sa pratique, et qui en sont les bénéficiaires exclusifs, LE COLONIALISME se définit comme :

La doctrine politique qui préconise ou cherche à justifier l'exploitation d'une colonie, d'un territoire ou d'un Etat par un Etat étranger. La souveraineté que le pays colonisateur exerce sur sa colonie se traduit par une domination politique, militaire et une exploitation économique au détriment des populations locales.

Déclare à l’unanimité LE COLONIALISME coupable :

1°) d’avoir courant les 15ème, 16ème, 17ème, et 19ème siècles en Afrique, en Amérique, en Asie et en Océanie, dans le cadre d’un système de domination et d’exploitation des peuples non européens, commis les crimes de :

Génocides, en procédant à la destruction méthodique de plusieurs groupes ethniques sur les continents concernés aboutissant dans certaines régions à l’extermination complète des peuples (caraïbes, tasmaniens)

DEPORTATION, en transportant par la force hors de leurs pays et de leur continent des hommes et des populations, avec la circonstance aggravante que ces personnes étaient considérées non comme des êtres humains mais comme de la marchandise dont il pouvait être fait commerce d’où l’expression de « traite négrière».

MISE EN ESCLAVAGE, en organisant un système socio-économique reposant sur l’exploitation par la force et par les armes de travailleurs non libres, non rémunérés, déshumanisés, considérés comme des objets propriétés d’autres personnes appelées « maîtres », avec la circonstance aggravante que ce système a été légalisé et codifié par divers états esclavagistes.

EXPLOITATION, en se servant et en abusant des personnes mises en esclavage dans l’unique but de réaliser du profit, sans aucune considération ni des personnes ni des moyens utilisés, avec la circonstance aggravante que cette exploitation a été légalisée et codifiée par divers états esclavagistes. |

TORTURES PHYSIQUES ET MENTALES, en infligeant aux personnes mises en esclavage et exploitées des souffrances physiques et mentales intenses et intolérables pouvant aller jusqu’à la mort afin les maintenir en esclavage, avec la circonstance aggravante que ces actes ont été légalisés et codifiés par divers états esclavagistes.

ALIENATION, en mettant en place un système concentrationnaire fonctionnant sur la barbarie, la cruauté, l’oppression et l’inhumanité dans le but de déranger, d’égarer et de troubler la raison, l’esprit et la conscience des personnes mises en esclavage en s’attaquant notamment à leur libre-arbitre et à leur capacité de jugement afin de les maintenir dans l’asservissement.

SPOLIATION, en dépouillant les peuples des continents susvisés par violence, fraude et abus de leurs ressources humaines au moyen de génocides et de déportations massives, du fruit de leur travail par la mise en esclavage et l’exploitation de leurs ressortissants, de leurs ressources naturelles et de leurs terres par appropriation abusive.

DESTRUCTION DE CIVILISATIONS ET DE CULTURES, en s’attaquant aux peuples des continents susvisés, procédant au saccage de leurs territoires et de leurs biens, au massacre, à la déportation et à l’asservissement de leurs populations, tentant de faire disparaître toute trace de leurs histoires, de leurs cultures et de leurs civilisations, avec la circonstance aggravante d’avoir falsifier l’histoire en s’appropriant la paternité de ces civilisations.

OCCUPATIONS ILLEGALES DE TERRITOIRES, en envahissant et en s’appropriant des territoires en Afrique, en Amérique, en Asie et en Océanie au détriment des populations originaires, et en créant des états peuplés par les colons envahisseurs pratiquant l’apartheid de manière officielle ou officieuse, avec la circonstance aggravante que ces invasions ont été mises en place et légitimées par les états colonialistes.

VOL DE RICHESSES NATURELLES ET HISTORIQUES, en soustrayant de manière frauduleuse et le plus souvent par la force et la violence les richesses naturelles et historiques de ces continents et en les transférant vers les pays colonialistes.

2°) Courant les 20ème et 21ème siècles, en usant de procédés modernes, continuer de perpétrer dans le cadre du même système et contre les mêmes peuples en particulier en Afrique et en Amérique (et plus précisément dans les territoires caribéens sous domination
européenne) les crimes de :

DEPORTATION, en arrachant des enfants à leurs parents (notamment
dans l’île de la REUNION) pour les confier à des ressortissants d’états colonialistes afin de repeupler certaines régions de ces états, et d’en faire la main-d’œuvre bon marché ; en organisant le transfert massif vers l’Europe de jeunes ressortissants de pays colonisés au moyen notamment d’organismes tels que le BUMIDOM toujours pour disposer d’une main-d’œuvre à vil prix ; en procédant à un transfert massif d’européens vers les pays colonisés ainsi vidés de leurs populations originaires ; avec la circonstance aggravante que ce procédé appelé « génocide par substitution » a fait et continue de faire l’objet de programmes politiques au plus haut niveau des états colonialistes ;

EXPLOITATION, en empêchant par des moyens frauduleux et indignes le développement des pays colonisés, en se servant et en abusant des peuples colonisés, les faisant travailler à bas prix et en tirant un profit injuste, sans aucune considération ni des personnes ni des moyens utilisés, avec la circonstance aggravante que les états pratiquant ces crimes sont signataires de la Déclaration des droits de l’homme. 

ALIENATION, en continuant de nier l’humanité de certains groupes ethniques, notamment en attribuant le « statut d’affranchis » aux peuples des pays colonisés qui avaient été réduits en esclavage, alors que selon la définition de l’affranchi celui-ci n’est pas considéré comme un humain ; en utilisant notamment les programmes d’éducation scolaire et les médias, pour inculquer aux peuples des pays colonisés une histoire falsifiée leur renvoyant une fausse image d’eux-mêmes, véhiculant une image dévalorisée des populations naturelles des ces pays, et créant des troubles psychologiques et mentaux dans la perception de soi, avec la circonstance aggravante que ces pratiques qui relèvent de comportements racistes sont le fait d’états colonialistes qui prétendent combattre le racisme.

SPOLIATION, en continuant de dépouiller les peuples des pays colonisés par la violence mentale et physique, par fraude et par abus de leurs ressources humaines et naturelles ainsi que de leurs terres au moyen de génocides par substitution, en détournant les fruits de leur travail au bénéfice de l’état colonial.
 
DESTRUCTION DE CIVILISATIONS ET DE CULTURES, en utilisant toutes sortes de procédés afin d’empêcher les peuples colonisés d’accéder à la connaissance de leur propre histoire, se traduisant par un effacement progressif de la culture et des traditions ancestrales de la mémoire collective de ces peuples.
 
OCCUPATIONS ILLEGALES DE TERRITOIRES, en continuant d’user de procédés visant à exclure les ressortissants originaires de ces territoires de l’accession à la propriété de la terre, en prétendant notamment qu’elle appartient à l’état colonial ou en les attribuant abusivement aux descendants des colons, ou encore en favorisant l’acquisition par des ressortissants exogènes.

VOL DE RICHESSES NATURELLES ET HISTORIQUES en polluant et en détruisant les sites naturels et historiques pour la réalisation de projets bénéficiant uniquement aux colons au détriment des peuples colonisés.
 
Que les faits ci-dessus déclarés constants par la Cour constituent des crimes contre l’humanité ;

Vu la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée à l’ONU le 10 décembre 1948;

Vu La Déclaration universelle des droits des peuples proclamée à Alger le 04 juillet 1976
 
Vu la loi n° 2001-434 du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité ;

CONDAMNE à l’unanimité

L'accusé LE COLONIALISME à être mis à mort ;

ORDONNE la destruction de tous symboles, objets, drapeaux, ou autres de nature à en faire l’apologie, et en premier lieu le code noir français de 1685, toujours en vigueur dans les territoires illégalement occupés par la France;

Reçoit les Pays Colonisés en leur constitution de partie civile,

ORDONNE une expertise aux fins d’évaluer les préjudices subis par les Pays victimes du colonialisme depuis sa mise en œuvre et jusqu’à ce jour ;

DESIGNE un collège d’experts composé des personnes suivantes : LESLIE J.R Pean, SALA MOLINS Louis, Yves BENOT, Jean Michel DEVEAU, P.A TAGUIEFF, Françoise VERGES, Mireille DELMAS MARTY, Rosa Amélia PLUMELLE URIBE, Marie Christine ROCHMAN, Nelly SCHMIT, Juliette SMERALDA.

DIT QUE LES FRAIS D’EXPERTISE SERONT SUPPORTES PAR LES ETATS COLONIALISTES

ORDONNE que le présent arrêt sera exécuté à la diligence de tous les anticolonialistes de la planète.

Prononcé à SAINT-PIERRE par la Cour d'Assises pour juger le colonialisme spécialement composée par les peuples victimes du colonialisme où siégeaient :

- Madame M. DUHAMEL, Président,
- Monsieur L. REINETTE, Assesseur,
- Monsieur V. PERMAL, Assesseur,
- Monsieur E. GENE, Juré,
- Monsieur D. THIMON, Juré,
- Madame A. GOUSSARD, Jurée,
- Monsieur P. TOURBILLON, Juré,
- Madame G. PRIVAT, Jurée,
- Monsieur F. BUNOD, Juré,
- Monsieur T. DALPHRASE, Juré,
- Monsieur A. ROTZEN, Juré,
- Monsieur B. BECHET, Juré,
- Monsieur R. CANTUZENE, Juré,

Et le présent arrêt a été signé par Madame le Président, le vingt-un mai deux mil dix.

LE PRESIDENT,

M. DUHAMEL
http://www.pyepimanla.com/mai-juin-2010/textes/ameriques-antilles/colonialisme-jugement.html
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Patrick Lozes

http://hadyba.wordpress.com/2009/07/

 

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Reçu de Laury :

 

 

Cette scène a réellement eu lieu dans un vol de la compagnie British Airways entre Johannesburg et Londres. 

Une femme blanche,d'environ cinquante ans, s'assied à côté d'un noir.  

 

Visiblement perturbée, elle appelle l'hôtesse de l'air.

 

L'hôtesse : "Quel est votre problème, Madame ?"    

La femme blanche : "Mais vous ne le voyez donc pas ? Vous m'avez placé à côté d'un noir. 

 Je ne supporte pas de rester à côté d'un de ces êtres dégoûtants. 

Donnez-moi un autre siège, s'il vous plait!!'.   

 

L'hôtesse : 'Calmez-vous, presque toutes les places de ce vol sont prises. 

Je vais voir s'il y a une place disponible'.

 

  • L'hôtesse s'éloigne et revient quelques minutes plus tard.......  


 

L'hôtesse 'Madame, comme je le pensais, il n'y a plus aucune place libre dans la classe économique. J'ai parlé au commandant et il m'a confirmé qu'il n'y a plus de place dans la classe exécutive.  Toutefois, nous avons encore une place en première classe'.


 

  • Avant que la dame puisse faire le moindre commentaire,
  • l'hôtesse de l'air continue :  

 

L'hôtesse 'Il est tout à fait inhabituel dans notre compagnie de permettre à une personne  de classe économique de s'asseoir en première classe.

Mais, vu les circonstances, le commandant trouve qu'il serait scandaleux d'obliger quelqu'un à s'asseoir à côté d'une personne aussi répugnante'.

  • L'hôtesse se tourne vers le noir et lui dit : 

L'hôtesse  'Donc, Monsieur, si vous le souhaitez, prenez votre bagage à main car un siège vous attend en première classe'.  

 

  • Et tous les passagers autour, qui, choqués, assistaient à la scène, se levèrent et applaudirent... 






  •  Cher frère blanc,
  • Quand je suis né, j'étais noir,
  • Quand j'ai grandi, j'étais noir,
  • Quand je vais au soleil, je suis noir,
  • Quand j'ai peur, je suis noir,
  • Quand je suis malade, je suis noir...
  • Quand je mourrai, je serai noir.... 

Tandis que toi, homme blanc....  

  • Quand tu es né tu étais rose,
  • Quand tu as grandi, tu étais blanc,
  • Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
  • Quand tu as froid, tu es bleu,
  • Quand tu as peur, tu es vert,
  • Quand tu es malade, tu es jaune,
  • Quand tu mourras, tu seras gris...

 

  • Et après cela, tu as le toupet de m'appeler
  • "Homme de COULEUR" !  
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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 05:44
Noam Chomsky

Noam Chomsky (1) est linguiste, philosophe et scientifique américain jouissant d’une réputation mondiale en raison de sa contribution à la création des sciences cognitives et au renouvellement des traditions rationalistes et innéistes dans le domaine de la philosophie. Il est également connu comme un militant libertaire et un penseur de l’éducation.


Dans l’introduction de l’ouvrage que les éditions de l’Herne consacrent au linguiste américain, Normand Baillargeon explique que l’intérêt que N. Chomsky porte au champ de l’éducation est la conséquence de deux facteurs. Le premier est de nature essentiellement biographique. N. Chomsky a fréquenté l’école progressiste et a été influencé par les idées de John Dewey, philosophe de l’éducation et pédagogue américain. Il a d’autre part expérimenté le métier d’enseignant chercheur à l’université. Cette position lui a fourni l’opportunité de réfléchir sur la problématique de l’éducation et de sa pratique au sein des institutions. Le second facteur renvoie à l’appartenance de N. Chomsky au mouvement rationaliste et innéiste qui lui a permis de concevoir "un riche appareil conceptuel" à travers lequel il a proposé des pistes de réflexion sur la manière de concevoir de façon originale l’enseignement et l’apprentissage.


« Pour une éducation humaniste » est divisée en trois parties qui correspondent à trois essais (2) et une interview (3) qui mettent en lumière les idées force de la réflexion de N. Chomsky sur la question de l’éducation . Tout au long de cet ouvrage, l’auteur prône une conception humaniste de l’éducation qui puise sa racine dans les valeurs des Lumières en se basant sur la pensée du philosophe et humaniste britannique Bertrand Russel qui met l’accent sur l’idée selon laquelle le rôle de l’éducation vise principalement à stimuler et à fortifier les impulsions créatrices propres à chacun. Autrement dit, le rôle de l’école est de proposer aux enfants des pratiques éducatives qui accordent une importance capitale à la liberté, la création et la stimulation. La fonction de l’éducation ne consiste pas à contrôler et à orienter les apprenants vers des objectifs fixés au préalable mais à encourager et à stimuler les capacités créatives.


N. Chomsky met en lumière les effets négatifs voire pervers du modèle autoritaire de l’école qui, en imposant des pratiques éducatives autoritaires ne privilégient pas la compréhension, le talent et la créativité. Pour illustrer son propos, il cite l’exemple du programme éducatif américain « No child left behind » (2001) qui vise avant tout à enseigner pour réussir un examen. De son point de vue, ce système scolaire qui impose « l’ignorance » a plutôt tendance à favoriser l’endoctrinement et la formation d’individus qui seront formatés pour être à la solde d’une idéologie de nature coercitive qui vise à empêcher le peuple d’exercer un contrôle sur le processus décisionnel dans le but de le concentrer entre les mains des aristocrates, ces individus qui méprisent le peuple et cherchent à l’éloigner du pouvoir. Pour N. Chomsky, ces intellectuels formeront à leur tour des individus qui s’attacheront à légitimer et à perpétuer les valeurs d’une société industrielle dominée par le modèle technocratique où le culte des experts occupe une place centrale.


Par ailleurs, il dénonce le nouvel esprit du temps, c’est-à- dire le système dominant de nature anti-démocratique promu par les politiques et le patronat qui privilégient la production et l’accumulation de biens ainsi que la formation d’outils à la solde des employeurs. Tout en critiquant ce modèle de société, N. Chomsky dénonce la trahison des clercs, ces universitaires, intellectuels, médias et tous les défenseurs de ce nouvel esprit du temps qui glorifient, propagent et légitiment ce système de valeurs dont l’objectif est de conditionner et d’opprimer les individus et d’entraver l’avènement d’une société libre, juste et démocratique.


Et tout en dénonçant les mensonges de notre temps relayés par les appareils idéologiques, N. Chomsky recommande de pratiquer « l’autodéfense intellectuelle »pour débusquer les indices qui permettront de reconstituer les vérités dissimulées par les médias et devenir des lecteurs avisés. Ainsi, afin de contrecarrer la version de l’histoire qui est à la solde de l’idéologie dominante et de rétablir la vérité que les médias cherchent à travestir pour servir des impératifs doctrinaires, l’auteur conseille de lire les articles de presse en commençant par les derniers paragraphes, de lire entre les lignes et bien d’autres astuces que N. Chomsky dévoile dans son essai intitulé Précis d’information et d’autodéfense intellectuelle. Pour illustrer ses propos, il cite l’exemple d’un article de presse paru dans le New York Times le 14 mars 1999. Ce dernier est une version abrégée d’un reportage publié le 4 mars 1999. L’article porte sur le bilan de la guerre biologique menée par le Japon pendant la seconde guerre mondiale.


Selon N. Chomsky, tout être humain porte en lui un instinct de liberté. Et si ce dernier n’est pas empêché, il peut agir contre les forces qui l’oppriment. De son point de vue, le rôle de l’éducation n’est pas de former dans une perspective de contrôle, d’obéissance, de domination, d’accumulation et de profit matériel mais plutôt dans une optique de liberté, de création, de citoyenneté, d’égalité, de partage et de solidarité. Autrement dit, l’école doit être une source d’inspiration, ouvrir les esprits, inciter à réfléchir, à s’organiser, à maintenir vivant l’espoir de lutter. Pour étayer son positionnement, il évoque l’historien et politologue américain Howard Zinn et le rôle qu’il a joué dans la transformation des consciences par le biais de son engagement militant et des ouvrages qu’il a publiés afin d’inciter les individus à lutter contre les injustices et les inégalités. A titre d’exemple, dans son ouvrage intitulé A history of the United States qui traite des individus exclus de l’histoire et qui font les grands évènements , H. Zinn a présenté l’histoire du point de vue des acteurs, c’est-à-dire la masse anonyme qui pose les gestes qui font les évènements historiques.


N. Chomsky est un intellectuel, un militant et un dissident qui remet en question le discours et les modèles dominants et recommande des actes d’autodéfense intellectuelle à l’égard de l’éducation et des médias qui participent au maintien de l’ordre social et des classes dominantes qui détiennent les richesses, les privilèges et le pouvoir. De son point de vue, le rôle de l’éducation est d’éveiller, de stimuler, de rendre libre et de garantir aux enfants un environnement riche et favorable à leur épanouissement. Et pour Noam Chomsky, l’un des défis de l’Amérique est de promouvoir des formes sociales qui favoriseront l’émergence de la conception humaniste qui vise à former des individus libres et créatifs.


Notes :

1) Noam Chomsky a enseigné au Massachussets Institute of Technology (M.I.T.). Il a été éducateur dans le cadre de son activité militante. Il a produit de nombreux écrits sur la question de l’éducation.

2) Le premier essai intitulé Pour une conception humaniste de l’éducation a été publié en 1975. Le second essai Démocratie et Education est une transcription de la Mellow Lecture prononcée par N. Chomsky en 1994 à Loyola Université à Chicago. Le troisième essai, Précis d’information et d’autodéfense intellectuelle est une réponse de N. Chomsky à une question posée par un internaute sur les forums de Z. Magazine, le 8 mars 1999.

3) Le quatrième texte se décline sous forme d’une interview menée par Normand Baillargeon le 29 janvier 2010 dans le bureau de Noam Chomsky à Massachusetts Institute of Technology (M.I.T.) à Boston

 

 
P.S.

Noam Chomsky, Pour une éducation humaniste, Editions de l’Herne, P. 87, 2010 ; titre original :Chomsky on democracy and education, Taylor and Francis Group LLC, 2002

 

 

http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article4841

 

 

 

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