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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 20:25
Allons, tout va bien: BHL, qui ne se prend pas pour rien, est à Benghazi. A l'époque de la Bosnie, il était allé à Sarajevo, et depuis n'avait que ce mot à la bouche. Il va recommencer à nous pomper l'air avec Benghazi.LIBYE--BHL-a-Benghazi.jpg
http://reiss.over-blog.com/article-libye-bhl-a-benghazi-71310414.html
BHL et la Libye : sauveur ou gribouille ?

 

L'implication de Bernard Henri Lévy dans le dossier libyen donne lieu, comme très souvent lorsque cette personnalité controversée est en cause, a des interprétations contradictoires. Commentaires dithyrambiques et admiratifs, certains sincères, d'autres serviles, font face aux propos allant du sarcasme à l'hostilité. Admirateurs et comptenteurs s’opposent.

Ces derniers mettent en doute la sincérité de BHL, estiment qu'il se sert du dossier libyen pour se mettre en scène et retrouver une crédibilité mise à mal par l’affaire Botul. Ils se gaussent du côté « People » (location d'un jet privé pour se rendre en Libye accompagnée d'un photographe), mettent en avant l'indignation sélective de BHL - qui a approuvé les bombardements de populations civiles lors des guerres du Liban et de Gaza et s'indigne du même type d'opération en Libye. Il rejette le Quai d’Orsay car trop officiel mais n’a pas non plus de contacts avec les O.N.G. qu’elles soient humanitaires ou de défense des droits de l’homme. Sur le dossier libyen, on reconnaît les critères classiques des interventions bheliennes : s'attaquer à un personnage très visible et largement détesté qui entretient des relations d'hostilité avec Israël.
Nicolas Sarkozy avait réalisé que la présidence du G8 et du G20 ne lui donnerait pas le succès diplomatique de nature à redorer son blason sur le plan intérieur. Il venait de subir quelque revers diplomatiques (Tunisie, Égypte, Mexique) et on commençait à lui reprocher son accueil de Kadhafi en 2008, voyait également un moyen de reprendre l’avantage en intervenant contre Kadhafi.

Toutes ces arrière-pensées existent probablement. Fallait-il pour autant s'opposer à l'intervention internationale en Libye ? Non. Lorsque la maison brûle on ne fait pas passer un examen de conscience aux pompiers pas plus qu'on ne leur demande leur CV. Il est indéniable que Bernard Henri Lévy a su habilement donner de l'éclat aux demandes du CNT, établir un lien politique avec Nicolas Sarkozy et permettre le déclenchement d'une opération qui a eu pour résultat d'empêcher un massacre publiquement annoncé par le colonel Kadhafi sur Benghazi. Quoi que l'on puisse penser du personnage et de ses méthodes, c'est un fait positif qu’il faut reconnaître. Ce n'est pas parce que Bernard Henri Lévy a une approche manichéenne des relations internationales (le bien - le mal, ceux qui sont avec moi - ceux qui ne sont pas) qu'il faut juger son action à la même aune.

Pour autant, l'impératif médiatique et l’insistance mise pour s'attribuer le bénéfice politico- moral de l'opération sont venus produire des effets contre productifs sur le plan politique et stratégique.
S'il pouvait se concevoir de recevoir à l'Élysée une délégation du CNT, était-il judicieux de la reconnaître (on sait peu sur elle), de surcroit, de façon isolée, la veille d'un sommet européen consacré à la Libye ? N'aurait-il pas été préférable d'en faire la proposition d'une reconnaissance commune aux pays européens ou du moins d'attendre l'issue de la réunion pour faire une telle reconnaissance ? Cette dernière était-elle d'ailleurs nécessaire ? Elle n’est en rien la condition de la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne. Le fait de vouloir être en pointe sur l'affaire, a certainement contribué à nourrir les réticences allemandes. La politique européenne de sécurité commune a été mise à mal dans cette affaire.

Il faut également se féliciter que le président n’ait pas suivi les préconisations de BHL, qui demandait à ce que l'intervention militaire ait lieu le plus tôt possible, sans passer par le Conseil de sécurité. L'argument classique d'un refus systématique de la Chine et de la Russie n'a pas tenu. On voit bien les très grandes difficultés dans lesquelles la France aurait été plongée si elle avait avancé en dehors d'un mandat de l'ONU, dont il faut reconnaître le mérite à Alain Juppé et à l’appareil diplomatique française (tant critiqué par BHL) de l'avoir obtenu. À suivre les préconisations de BHL, la France aurait été gravement isolée et l’intervention aurait rapidement tourné au cauchemar pour elle.

Ce n’est pas parce que BHL a joué un rôle dans l’intervention qu’il faut la refuser. Mais ce n’est pas parce qu’on reconnaît ce rôle qu’il faut accepter ses solutions à l’emporte-pièce, de nature à séduire les médias et flatter l’opinion mais qui n’apportent pas de solution durables.
Heureusement que l’intervention a eu le feu vert de l’ONU et s’est faite dans un cadre international légal. Et tout ce qui pourrait éloigner de ce cadre est à rejeter. Même si cela permet de faire des effets de manches et de mèches.

Les admirateurs de BHL n’ont pas tort d’affirmer que son intervention initiale a contribué à éviter la catastrophe à Benghazi. Ceux qui sont plus réservés sur le personnage n’ont pas tort de penser que le fait de ne pas continuer à suivre ses préconisations a permis d’éviter une catastrophe pour la France, et de créer les conditions d’autres catastrophes à venir dans la région.

 

http://pascalbonifaceaffairesstrategiques.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/04/05/bhl-et-la-libye-sauveur-ou-gribouille.html

 

 

 

 

Parmi les commentaires :

 

bhl ferait mieux d accompagner Khadafi ou qu il aille

vous avez dit humanitaires????

les europeens avaient peur de manquer de petrole puisque khadafi ne voulait plus le leur vendre, mais l acheminer vers les russes et les chinois

Ils ont tot fait de se servir directement aux puits comme la pire des maffias

de plus, remarquez les gros hypocrites de l UE. ils le pompent deja et sont livrés manu militari par des insurges aux ordres. ils disent qu ils ne les armés pas alors que des le premier jour ils etaisnt armés et continuent de l etre et ils font encore pire. en payant la cargaison meme au rabais, l argent suffira tout de meme largement a payer d autres armes

""Concernant le pétrole, notre ligne de conduite est très claire", a dit Mann de l union europeenne. L'Union Européenne soutient les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU visant à ce que les revenus du pétrole ne parviennent pas dans les mains du régime de Mouammar Kadhafi, a-t-il rappelé. "Pour le reste, ce sont les pratiques commerciales normales qui s'imposeront", a-t-il souligné.

Le porte-parole de Mme Ashton a cependant souligné que l'UE n'avait pas changé de position concernant l'embargo sur les armes imposé à la Libye par les forces de l'Otan, alors que les rebelles espèrent pouvoir aussi acheter des armes avec les revenus du pétrole.

Un tanker, d'une capacité d'un million de barils, doit arriver mardi dans le port de Tobrouk (est de la Libye) pour le premier chargement de pétrole assuré par les rebelles opposés au colonel Kadhafi, selon le spécialiste en données maritimes Lloyd's List Intelligence.

Au cours actuel du baril, une telle cargaison vaut environ 120 millions de dollars.
C'est la première fois que les rebelles libyens, qui contrôlent plusieurs ports de l'est de la Libye, mènent une telle opération.""

bhl cameron sarko et consorts sont des criminels. le TPI devrait servir a des gens comme eux qui sont des va t en guerre, qui mettent tout en oeuvre pour susciter la guerre. Mais c est le meme monde, la meme elite helas... Ecrit par : marane

 

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 19:52

http://www.ndf.fr/files/massacre-ouattara%C2%A9eloi-400x562-custom.jpg

http://www.ndf.fr/files/massacre-ouattara%C2%A9eloi-400x562-custom.jpg

 

 Dominique Paillé dénonce Ouattara (vidéo 31’’) :


« Je n’aime pas vraiment (le rôle de la France dans le conflit en Côte d’Ivoire). J’ai été extrêmement marqué par un épisode qui m’a bouleversé. Le fils d’un ami a été victime à Abidjan, il y a 48 heures, de tortures innommables, on lui a coupé les deux bras. Il avait trente ans. C’était, d’après mon ami, des forces d’Alassane Ouattara. Je suis plus qu’indigné. Je m’interroge, à savoir si nous avons vraiment fait le bon choix. »


La vidéo extraite de La Matinale du 8 avril 2011 sur Canal + est au lien ci-dessous :

 

 

http://mai68.org/spip/spip.php?article2642

 

 

 

 

Afrique 50 - René Vautier - les prétendus aspects bénéfiques

de la colonisation (vidéo 17’) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1886


Ouattara par Michel Galy sur RMC (vidéo Bourdin) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2635


Massacres perpêtrés par Alassane Ouattara à Duékoué (vidéo-preuve 2’) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2563


Les Ivoiriens font connaître leurs récriminations :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2615


La France bombarde le Marché d’Abobo (vidéo 2’) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2589


Le massacre d’Anokoua kouté par Ouattara (vidéo 2’07) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2627


ENFIN L’ONU ACCUSE OUATTARA DE GENOCIDE (Vidéo 2’29 :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2594


Deux hélicoptères de l’Onuci ouvrent le feu sur un Hypermarché :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2579


L’armée française attaque les civils (Vidéo 26’’) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2587


les crimes de Ouattara à Daloa :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2639


C’est bien Gbagbo qui a gagné les élections :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2577

http://mai68.org/spip/spip.php?article1840


Les guerres modernes menées par l’Occident sont à l’Uranium ’appauvri’ :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2634

 

 

Tout de même désolant qu’ils doivent avoir un proche victime avant de se rendre compte….

Un peu de coeur juste pour ceux que nous connaissons personnellement ? C’est ça leur vision de "l’humanité" ???

 

 

 

Note de la rédaction:
Cette vidéo nous a été envoyéé avec ce titre accusant les hommes de Ouattara comme étant à l'origine de cette innommable sauvagerie (donc sous-entendu par des musulmans). Néanmoins, rien de prouve l'origine, ni le lieu et ni la date de ces actes barbares.
Quoi qu'il en soit, ni la couleur, ni la religion ne mettent à l'abri l'homme de ses penchants pervers, de son comportement inhumain.
Quand la colère et la frustration se transforment en haine, n'importe quel homme peut devenir un monstre et tuer ses semblables sans pitié aucune.
Cette vidéo malgré la cruauté insoutenable, démontre comment des hommes ordinaires peuvent devenir des démons déchaînés.
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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 19:31

D'un point de vue scénaristique, il est intéressant de constater qu'une partie importante des films hollywoodiens qui s'exportent le plus facilement (au moins dans le reste de l'Occident) contient des références innombrables aux thèmes constitutifs du roman national des Etats-Unis. La résonance que ces thèmes  (classiques ou modernes) produisent dans les esprits non-étatsuniens s'explique autant par la volonté d'Hollywood de vendre au maximum ses produits que par la forte prédisposition de certaines populations à les recevoir positivement.

Le ressort scénaristique principal de cette tendance des thèmes proprement étatsuniens à résonner dans les esprits non-étatsuniens réside sans doute dans le passage subreptice du réel à la fiction, dont nous avons déjà parlé dans plusieurs articles. Notamment, l'extension des thèmes constitutifs du "roman américain" se produit souvent grâce à leur transposition, dans la fiction, à l'humanité entière. Voir notamment les analyses du discours du président dans Independence Day et de la bande-annonce de Transformers 3.

 

Quels sont ces thèmes ?

La liste non exhaustive ci-dessous en présente les principaux, illustrés d'exemples de films dans lesquels ils sont développés.

 

 Nouveau Monde, Terre promise et peuple élu

  • 2012 (Roland Emmerich, 2009) : à la fin du film, le continent africain représente la terre d'asile et d'espoir de l'humanité entière. Seuls quelques élus embarqués sur des bateaux ont survécu à l'apocalypse. La découverte, l'exploration et la domestication d'un Nouveau Monde, thème étatsunien par excellence dans le monde réel, devient dans la fiction celui de l'humanité entière. L'une des dernières images du film :

vlcsnap-2011-03-28-12h26m23s236.PNGLa Pinta, la Niña et la Santa Maria à la conquête de l'Afrique

 Avatar (James Cameron, 2009) reprend également le thème du Nouveau Monde, mais cette fois d'un point de vue qui se veut indigène, soulignant les conflits d'intérêts causés par la colonisation. On peut voir une forte correspondance entre les Na'vis fictifs et les Indiens d'Amérique réels, mais aussi une transposition plus moderne du même thème à travers l'exploitation brutale des ressources du sol à l'aide de la conquête militaire et au détriment des peuples locaux.

 

 Libération du joug étranger comme mythe fondateur (réunificateur) de la nation

  • Independence Day (Roland Emmerich, 1996) : la Révolution américaine, au cours de laquelle le "peuple" des colonies anglaises du Nouveau Monde se serait soulevé contre l'Angleterre*, est prise implicitement comme référence et transposée maladroitement à l'humanité entière dans sa résistance à l'impérialisme extraterrestre. La correspondance est loin d'être parfaite, puisque dans le film, l'envahisseur n'occupe pas les lieux. Mais elle est néanmoins utilisée directement pour élargir la portée du film, au moins dans le titre et dans le monologue fameux du président.

 Les Etats-Unis : une puissance bienveillante

  • Dans Star Trek (J. J. Abrams, 2009), l'entité militaire appelée Starfleet constitue une puissance pacificatrice et bienveillante. C'est une organisation internationale. Au sein même de l'Enterprise, l'équipage représente à lui tout seul un panel d'origines nationales différentes. Bien entendu, Kirk, intrépide et courageux, au physique si typiquement étatsunien, en deviendra le capitaine. Il est possible de voir là une transposition dans la fiction de la position réelle des Etats-Unis dans les organisations mondiales réelles à vocation prétendument pacificatrice et humanitaire.

 Les Etats-Unis : une puissance hégémonique

  • Dans Armageddon (Michael Bay, 1997), l'hégémonie des Etats-Unis sur le reste du monde est symbolisée par sa suprématie scientifique et technique. Cette double compétence l'autorise à devenir leader de l'exploration spatiale et, corrélativement, à organiser la protection du monde face aux menaces venues de l'espace. Dans le film, les deux entités centrales sont la NASA et un groupe d'ouvriers/ingénieurs en extraction pétrolière. La maîtrise de l'espace y est présentée comme une condition de sécurité de l'humanité entière, pas seulement des Etats-Unis. C'est une prolongation du thème précédent : le leadership des Etats-Unis est bienveillant, il protège l'humanité du chaos (il n'est pas interdit de voir dans l'astéroïde un symbole de la destruction aveugle en général, à laquelle certains essaient de raccrocher le terrorisme, et ce depuis bien avant le 11 septembre 2001).

Lutte contre le terrorisme


S'il constituait déjà un thème notable avant 2001 (voir par exemple Arlington Road, Mark Pellington, 1998), le terrorisme occupe désormais une place importante dans beaucoup de productions hollywoodiennes.

  • Cloverfield (Matt Reeves, 2008) nous explique que le terrorisme est inhumain, monstrueux, et qu'il peut frapper n'importe quelle partie de la population mondiale, y compris ceux qui se sentent les plus protégés (et, parmi eux, même les plus nantis).
  • Die Hard 4 (Len Wiseman, 2006) suggère que le terrorisme peut aussi venir de l'intérieur des pays occidentaux, d'où la nécessité de perfectionner notamment le système de défense contre la cyber-criminalité.
  • The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008) s'interroge : comment combattre ce nouvel ennemi, imprévisible, monstrueux, complètement cinglé, semant le chaos pour le plaisir ? La loi est-elle suffisante, ou faut-il se reposer aussi sur la force clandestine (hors-la-loi), bien plus efficace ? 

 Moraliser le capitalisme

  • Inside Man (Spike Lee, 2005) nous invite à moraliser la banque. Bien entendu, il ne s'agit pas de pointer la domination mondiale du pouvoir bancaire et l'exploitation des peuples qui en résulte. Le film se contente de raconter comment un banquier new-yorkais s'en est mis plein les poches en collaborant avec le régime nazi. Ou comment brosser un thème porteur tout en retournant soigneusement le propos pour ne froisser personne, et ainsi gagner sur tous les tableaux.
  • The Social Network (David Fincher, 2010) s'interroge : le capitalisme moderne est-il moral ? Comme dans Inside Man, on individualise radicalement le propos en mettant en scène un super-capitaliste ayant franchi toutes les bornes de la morale. Ou comment suggérer la responsabilité des individus pour mieux éviter de dire que c'est tout le système économique qui porte en lui l'immoralité. 

Une hégémonie sur le déclin


Le thème du déclin de l'hégémonie des Etats-Unis est relativement nouveau, car il correspond à une situation récente. Il y a fort à parier qu'Hollywood s'en emparera et le placera au centre de certaines de ses prochaines superproductions. Bien entendu, la finalité ne sera pas de tenir un propos politique, mais simplement de plaire au plus grand nombre, ce qui est la condition pour continuer de vendre ses produits.

  • La bande-annonce de Transformers 3 (Michael Bay, 2011) semble indiquer que le film mettra en scène une humanité confrontée à la révélation suprême : "We're not alone after all, are we ?" ("Nous ne sommes plus seuls, c'est ça ?"). La rencontre d'une espèce extra-terrestre sur la Lune (où, dans l'imaginaire, les Etatsuniens représentaient l'humanité entière) servira peut-être à évoquer la prise de conscience réelle par les élites étatsuniennes que certaines forces extérieures ont envie d'en découdre et souhaitent de tout coeur la fin de leur domination sur le monde.

 On voit donc qu'un certain nombre de thèmes constitutifs de ce que l'on peut appeler le "roman national américain" (un ensemble des mythes plus ou moins basés sur des événements réels, qui construisent une perception cohérente de l'histoire des Etats-Unis et des valeurs à l'oeuvre dans cette histoire) sont développés dans des scénarios hollywoodiens très largement diffusés à travers le monde. L'industrie  étatsunienne du spectacle joue un rôle prédominant dans le maintien et l'actualisation permanente de cet imaginaire national, ainsi que dans son exportation mondiale.


Mais la popularité mondiale de ce type particulier de cinéma ne s'explique pas uniquement par la volonté d'une industrie du spectacle de diffuser au maximum ses produits. Il faut également prendre en compte le fait que ces produits pénètrent d'autant plus les marchés nationaux que les cultures nationales en question ont déjà été largement pénétrées par la culture des Etats-Unis depuis des décennies. En 2011, il est sans doute plus facile pour un film hollywoodien de trouver un public français qu'il ne l'aurait été pour le même film en 1965 (toutes choses égales par ailleurs).

 * En réalité, il semble (et il paraît très logique) que la Révolution dite "américaine" a plus constitué la victoire d'une certaine élite oligarchique des colonies sur une certaine élite anglaise que celle du peuple des Etats-Unis sur l'oppresseur étranger. Au sortir de la "révolution", le peuple ne s'est pas libéré de l'oppression ; il a simplement changé d'oppresseur. Voir Une Histoire populaire des Etats-Unis, d'Howard Zinn, chapitre V.

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 http://analyse-scenarios.over-blog.com/article-de-l-amerique-a-l-humanite-le-passage-du-reel-a-la-fiction-comme-clef-scenaristique-hollywoodienne-69315164.html

 Voir aussi :

Analyse d'une bande-annonce : Transformers 3 (Michael Bay, 2011)

Analyse d'une affiche : The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008)

L'inéluctable cauchemar moral américain : The Social Network (David Fincher, 2010)

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 19:25

 

Image satellite du Sahara.Image satellite du Sahara.

Algérie : prochaine cible dans le remodelage du Sahara ?


Selon le quotidien algérien El-Khabar, des troupes françaises se trouveraient déjà sur le sol libyen, dans la région sud-ouest du pays, région peu accessible et limitrophe de l’Algérie. Leur mission consisterait à traquer « des éléments d’Al-Qaïda » qui se seraient infiltrés. Des hélicoptères et des drones auraient été utilisés à cet effet. Par ailleurs, une demande d’utilisation de l’espace aérien algérien par la France aurait été refusée par le gouvernement d'Abdelaziz Bouteflika.

Selon Alain Juppé, prête-nom de Bernard-Henri Lévy aux Affaires étrangères, il y a un risque réel d’enlisement. En réalité, l’enlisement a déjà commencé. Soit l’OTAN – Organisation Terroriste de l’Atlantique Nord – se limite aux frappes aériennes, ce qui pour l’instant semble insuffisant pour faire tomber Kadhafi (et l'augmentation des victimes civiles pourraient avoir pour effet de retourner la majorité de l’opinion publique contre les agresseurs). Soit l’intervention terrestre a lieu, et nous aurons alors une guerre interminable, sur une superficie immense et difficile à contrôler. Dans ces deux cas, l’enlisement, et à terme la défaite, sont certains.

Il reste que les agresseurs de l’OTAN ne peuvent plus reculer, sous peine d’être victimes de cette arme de destruction massive qu’est le ridicule. Alors, il faut s’attendre à ce qu’une ville comme Misrata, encerclée par les forces gouvernementales, soit érigée par les médias aux ordres en « ville martyre », une sorte de Sarajevo en terre arabe, justifiant l’intervention terrestre. D’ici là, on aura, bien-sûr, découvert opportunément un charnier qui révoltera l’opinion dite mondiale. Cela s’est déjà vu ailleurs et il n’y a pas si longtemps…

Comme nous l’avons déjà dit précédemment, l’enjeu réel de cette guerre est le remodelage du Sahel et du Sahara, dont la Libye est un des couloirs d’accès. Tous les pays limitrophes de la Libye sont en danger de partition, à plus ou moins long terme. Parmi ceux-ci, l’Algérie et ses immenses richesses enfouies au Sahara ne sont pas à l’abri de toutes sortes de manœuvres de déstabilisation. Ce n’est pas un hasard si, d'après le quotidien El-Khabar, la France a demandé le droit de survoler l’espace aérien algérien afin d'intervenir en Libye. C’est là une tentative d’entraîner l'Algérie dans un conflit dont elle pourrait être elle-même une victime. Pour notre part, nous faisons confiance à tous les peuples de la région pour contrer ce plan, qui n’est ni plus ni moins qu’une reconquête coloniale !


Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste

 


http://www.partiantisioniste.com/communications/algerie-prochaine-cible-dans-le-remodelage-du-sahara-0677.html

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 19:20

Manlio Dinucci

 

Préparation du débarquement des troupes en Libye

 

 
Mondialisation.ca, Le 10 avril 2011

 

Depuis que l’OTAN, le 31 mars, a pris le commandement de la guerre en Libye, rebaptisée « Opération protecteur unifié », sa Task force conjointe, dont le quartier général est à Naples, a effectué plus de 1.500 raids aériens, c’est-à-dire plus de 150 par jour. Y participent - avec les chasseurs bombardiers anglais Typhoon, les français Mirage et Rafale, et d’autres avions- des avions étasuniens passés de l’US Air Force à l’OTAN. Parmi ceux-ci les A-10 Thunderbolt et AC-130 Specter, dotés de canons qui tirent jusqu’à 6.000 projectiles à la minute, en majorité à l’uranium appauvri. Participe aussi à l’opération, avec le bombardier stratégique B-2 Spirit d’attaque nucléaire qui a frappé Tripoli avec des bombes non-nucléaires d’une tonne chacune, le sous-marin Uss Florida de la classe Ohio : doté de 24 rampes de lancement pour missiles nucléaires Trident, il est maintenant armé de 154 missiles Tomahawk non-nucléaires (mais avec une tête à l’uranium appauvri) et transporte 100 commandos qui effectuent des incursions en mini-sub.

 

Tout cela pourtant ne suffit pas. Le contre-amiral britannique Russell Harding, commandant-adjoint de l’opération, a déclaré dans une conférence de presse à Naples que les bombardements aériens et navals ont réduit de 30% la capacité militaire libyenne, rendant l’aviation inopérante, et réduisant fortement les défenses anti-aériennes. Mais il a ajouté que les forces gouvernementales ont recours à des « tactiques non conventionnelles », en se mêlant au trafic routier. Les accusant ainsi d’être eux-mêmes les responsables du fait que les avions OTAN ont touché des forces rebelles, en les prenant pour ennemies.

 



Le contre-amiral  Russell Harding

 

Dans une audition au Sénat, à Washington, le général Carter Ham, chef du Commandement Africa qui a conduit l’opération avant que le Pentagone ne la passe à l’OTAN, a confirmé que les USA ont mis à disposition de l’Alliance des avions de combat, comme les puissantes canonnières volantes AC-130 : mais malgré tout cela, la situation sur le terrain reste bloquée. Les attaques aériennes et navales OTAN en soutien aux forces rebelles n’arrivent pas à permettre à celles-ci d’avoir le dessus sur les forces gouvernementales, car elles sont numériquement et militairement inférieures. En même temps, les préoccupations vont croissant quant à la fourniture  d’armes aux rebelles, étant donnée la présence de groupes d’Al Qaeda dans leurs rangs. Le général Ham retient ainsi que « l’utilisation d’une force terrestre internationale constitue un plan possible pour soutenir les rebelles libyens ».

 



Le général Carter Ham

Mais, prévient le général Ham, les conditions ne sont pas idéales pour envoyer des troupes étasunienes sur le sol libyen : le président Obama a exclu à plusieurs reprises cette possibilité, et cet envoi susciterait des réactions dans le monde arabe.  Il convient en outre de considérer que, si des forces étasuniennes étaient employées trop longtemps en Libye, cela aurait des effets négatifs à long terme pour d’autres missions.  Nombre de ces troupes se préparent à partir en Afghanistan, ou en sont à peine revenues.

 

Le général Ham conclut donc : « Il est important que les USA donnent cette charge à l’OTAN ». Nous sommes donc avertis : sous peu l’appel aux armes pourrait arriver aussi aux troupes italiennes. Fassent nos « volontaires » à nous, ceux qui soutiennent la guerre, que les troupes italiennes débarquent à Tripoli le 5 octobre : elles pourront ainsi célébrer le centenaire de l’entreprise coloniale italienne en Libye.

 

Edition de dimanche 9 avril 2011 de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20110410/manip2pg/03/manip2pz/301039/  

 

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Manlio Dinucci est géographe et collaborateur au quotidien italie il manifesto

 


 

Lire aussi :

 

Préparation du débarquement des troupes en Libye

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=24247.

 

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 04:29

Notre homme à Tripoli»: Des terroristes islamistes, soutenus par l'OTAN, intègrent la rébellion en Libye

Michel Chossudovsky

 

 

Les concepts sont sens dessus dessous : au nom de la « guerre au terrorisme », l'alliance militaire des États-Unis et de l'OTAN soutient une rébellion comprenant des terroristes islamiques...

Différentes factions figurent au sein de l'opposition libyenne : des royalistes, des membres des Forces armées libyennes, le Front national pour le salut de la Libye (FNSL), la Conférence nationale pour l'opposition libyenne, agissant comme groupe d'encadrement, et des transfuges du régime de Kadhafi, dont le ministre de la Justice et Moussa Koussa, le ministre des Affaires étrangères ayant plus récemment fait défection.

Al-Jamaa al-Islamiyyah al-Muqatilah bi Libya, le Groupe islamique combattant en Libye (GICL), fait partie intégrante de l'opposition libyenne, un fait rarement reconnu par les médias occidentaux.

Le Conseil national de transition libyen ne constitue pas une entité clairement définie. Il est basé sur la représentation de conseils nouvellement fondés pour « diriger la vie quotidienne dans les villes et villages libérés ». (
Déclaration du Conseil national de transition libyen
)

Les forces de l'opposition sont en grande partie constituées de milices civiles non entraînées, d'anciens membres des forces armées libyennes et de paramilitaires entraînés par le GICL.

Le GICL, affilié à Al-Qaïda, est en première ligne de l'insurrection armée.

Le réseau Al-Qaïda est un instrument de l'intervention des États-Unis et de l'OTAN.

Le GICL, à la fois l'entité ainsi que ses membres sur une base individuelle, est classé dans la catégorie des terroristes par le Conseil de sécurité (CS) de l'ONU. Selon le Trésor étasunien : « Le Groupe islamique combattant en Libye menace la sécurité et la stabilité mondiale par son usage de la violence et son alliance idéologique avec Al-Qaïda et d'autres organisations terroristes brutales. »
(Treasury Designates UK-Based Individuals, Entities Financing Al Qaida -Affiliated Libyan Islamic Fighting Group - US Fed News Service, 8 février 2006)

Les concepts sont sens dessus dessous. Washington et l'OTAN, lesquels affirment être en « guerre contre le terrorisme », appuient un « mouvement prodémocratique » infiltré par des membres d'une organisation terroriste.

Par une cruelle ironie du sort, Washington et l'Alliance de l'Atlantique agissent à l'encontre de leurs propres lois et règlements antiterroristes.

De plus, le soutien aux forces de l'opposition infiltrées par des terroristes en vertu de la « responsabilité de protéger » (right to protect ou R2P) découle de l'accord 1973 du CS de l'ONU, lequel constitue une violation flagrante de la résolution 1267 du CS de l'ONU. Celle-ci identifie Al-Jama’a al-Islamiyyah al-Muqatilah bi-Libya, le GICL, comme une organisation terroriste.

Autrement dit, le CS de l'ONU viole non seulement la Charte de l'ONU, mais également ses propres résolutions. (The Al-Qaida and Taliban Sanctions Committee - 1267).

Origines du Groupe islamique combattant en Libye (GICL)

Fait amplement documenté, le « djihad islamique » a été soutenu clandestinement par la Central Intelligence Agency (CIA) depuisl’offensive de la guerre soviéto-afghane.
(Voir Michel Chossudovsky, America's "War on Terrorism", Global Research, Montréal, 2005 ; en français : Guerre et mondialisation).

La CIA a joué un rôle clé dans l'entraînement des moudjahidines en utilisant la Direction générale du renseignement interservices (ISI) du Pakistan. Par conséquent, les enseignements de l'Islam ont été intégrés dans l'entraînement de la guérilla financée par la CIA :

En mars 1985, le président Reagan a signé la National Security Decision Directive 166 […] [laquelle] a autorisé l'intensification de l'aide militaire aux moudjahidines et a clairement exprimé que la guerre secrète en Afghanistan avait un nouvel objectif : vaincre les troupes soviétiques en Afghanistan par des mesures clandestines et encourager le retrait des Soviétiques. La nouvelle aide clandestine des États-Unis a commencé par une hausse dramatique de l'approvisionnement d'armes, une hausse constante allant jusqu'à 65 000 tonnes annuellement en 1987, […] ainsi qu'un « flot incessant » de spécialistes de la CIA et du Pentagone, lesquels se sont rendus secrètement au quartier général de l'ISI pakistanaise par la route principale près de Rawalpindi au Pakistan. Les spécialistes de la CIA y ont rencontré des officiers du renseignement pakistanais afin d'aider à planifier des opérations pour les rebelles afghans. (Steve Coll, Washington Post, 19 juillet 1992)

Le Groupe islamique combattant en Libye (GICL), Al-Jama’a al-Islamiyyah al-Muqatilah bi-Libya, a été fondé en Afghanistan par des moudjahidines libyens, vétérans de la guerre soviéto-afghane.

Dès le départ, du début jusqu'au milieu des années 1990, le GICL a joué le rôle d'«agent de renseignement » pour le compte de la CIA et du MI6, le service de renseignement britannique. À partir de 1995, le GICL s'est impliqué activement dans le djihad islamique contre le régime laïque libyen, y compris dans la tentative d'assassinat de Mouammar Kadhafi en 1996.

L'ancien agent du MI5 David Shayler a révélé qu'alors qu'il travaillait au bureau libyen au milieu des années 1990, des employés du service de renseignement britannique collaboraient avec le Groupe islamique combattant en Libye (GICL), lié à un fidèle lieutenant d'Oussama ben Laden. Le GICL est maintenant considéré en Grande-Bretagne comme un groupe terroriste. (Gerald A. Perreira, British Intelligence Worked with Al Qaeda to Kill Qaddafi, Global Research, 25 mars 2011, c'est l'auteur qui souligne.)

Des attaques terroristes de style guérilla, ont été menées régulièrement, avec l'appui présumé du MI6, contre les forces de sécurité du gouvernement libyen, de la police et du personnel militaire :

Des affrontements ont éclaté à Benghazi en septembre 1995 entre les forces de sécurité [de Kadhafi] et les guérilleros islamistes, faisant des douzaines de morts des deux côtés. Après des semaines de combat intense, le Groupe islamique combattant en Libye (GICL) a officiellement déclaré son existence dans un communiqué, qualifiant le gouvernement Kadhafi de «  régime d'apostats ayant blasphémé contre la foi de Dieu Tout-Puissant » et déclarant que son renversement était « le premier devoir suivant celui la foi en Dieu ». Ce communiqué du GICL, ainsi que les suivants, ont été émis par des Afghans libyens qui avaient obtenu l'asile politique en Grande-Bretagne […] L'implication du gouvernement britannique dans la campagne du GICL contre Kadhafi demeure l'objet d'une immense controverse. L'importante opération du GICL effectuée par la suite, une tentative d'assassinat visant le Kadhafi en février 1996, a échoué et tué plusieurs de ses gardes du corps. On a affirmé plus tard que cette opération aurait été financée par le renseignement britannique pour un montant de 160 000 dollars selon l'ancien agent du MI5, l'officier David Shayler. Bien que les allégations de M. Shayler n'aient pas été confirmées par une partie indépendante, il est clair que la Grande-Bretagne a permis au GICL de développer une base de soutien logistique et de financement sur son territoire. En tout cas, le financement par ben Laden semble avoir été bien plus important. Selon un reportage, le GICL a reçu jusqu'à 50 000 dollars du cerveau terroriste saoudien pour chacun de ses militants tué sur le champ de bataille. [2005] (Cité dans Peter Dale Scott, Who are the Libyan Freedom Fighters and Their Patrons? Global Research, mars 2011, c'est l'auteur qui souligne.) 

Les reportages se contredisent à savoir si le GICL fait partie d'Al-Qaïda ou agit en tant qu'entité djihadiste indépendante. Un reportage suggère qu'en 2007 le GICL est devenu « une filiale d'Al-Qaïda, laquelle a par la suite pris le nom d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) (Voir Webster Tarpley, The CIA’s Libya Rebels: The Same Terrorists who Killed US, NATO Troops in Iraq, Global Research, mars 2011)

La continuité dans les opérations des États-Unis et des services de renseignements alliés : des opérateurs d'Al-Qaïda en Yougoslavie

Depuis la guerre soviéto-afghane, le réseau Al-Qaïda a servi d'« agent de renseignement » pour la CIA. Des opérateurs d'Al-Qaïda ont été utilisés par l'administration Clinton pour acheminer du soutien à l'Armée de Bosnie-Herzégovine (Bosnian Muslim Army) au début des années 1990 et cela est confirmé par un document de 1998 du Sénat étasunien. (Voir US Senate, Republican Party Committee, Clinton-Approved Iranian Arms Transfers Help Turn Bosnia into Militant Islamic Base, http://rpc.senate.gov/releases/1997/iran.htm, 1998)

Fait amplement documenté, l'Armée de libération du Kosovo (UCK), appuyée par l'OTAN, avait développé des liens étroits avec le réseau terroriste islamique (Voir US Senate, Republican Party Committee, The Clinton Administration Sets Course for NATO Intervention in Kosovo, 1998, http://rpc.senate.gov/releases/1998/kosovo.htm. Voir aussi Michel Chossudovsky, America's "War on Terrorism", Global Research, Montreal, 2005).   

Al-Qaïda en Yougoslavie a servi d'agent du renseignement dans le contexte de la « guerre humanitaire » de l'OTAN. Des organisations terroristes ont été soutenues et financées clandestinement. En 1999, l'intervention de l'OTAN est venue à la rescousse de l'UCK, qui était infiltrée par des opérateurs d'Al-Qaïda. (US Republican Party Committee documents on Kosovo, op. cit.) :

L'un des aspects les plus dérangeants de la crise [terroriste] actuelle [au Kosovo en 1998] est qu'elle pourrait avoir été déclenchée par notre propre politique étrangère maladroite en Bosnie et au Kosovo. Contre toute logique, nous nous faisons là-bas les champions de factions musulmanes, lesquelles tirent du soutien de ces groupes terroristes islamiques fondamentalistes qui sont nos ennemis jurés ailleurs. (Col. Harry G. Summers, « Bringing terrorists to justice », Washington Times, 8 décembre 1998, c'est l'auteur qui souligne.  Feu le Col. Harry G. Summers (USA-Ret.) (1932-1999) était un Distinguished Fellow de l'Institut d'études stratégiques de l'École supérieure de Guerre de Carlisle, PA.)

L'opération « Aube de l'odyssée » en Libye reflète-t-elle une habitude des États-Unis et de l'OTAN? C'est-à dire d'appuyer une insurrection infiltrée par des terroristes dans le but de justifier une intervention sur une base humanitaire afin de « sauver la vie des civils »?

Cela fût la justification de l'OTAN pour intervenir en Bosnie et au Kosovo. Quelles sont les leçons à tirer pour la Libye?

L'ancien chef du renseignement libyen, l'« agent double » Moussa Koussa, fait défection pour le Royaume-Uni

Le GICL a été appuyé non seulement par la CIA et le British Secret Intelligence Service (MI6), mais aussi par des factions au sein de l’agence de renseignement libyenne, dirigée à l’époque par l’ancien ministre des Affaires étrangères Moussa Koussa, lequel a fait défection pour le Royaume-Uni à la fin mars 2011.

En octobre 2001, le chef du renseignement libyen, Moussa Koussa, a rencontré le secrétaire d’État adjoint des États-Unis William J. Burns. La réunion entre Koussa et Burns a été d’une importance cruciale. De hauts représentants de la CIA et du MI6 étaient présents à cette rencontre, dont Sir John Scarlett, qui à l’époque était le chef du Comité mixte du Renseignement (CMR) du Cabinet et relevait directement du premier ministre Tony Blair. Le CMR supervise la planification des priorités du MI5, du MI6 et du Defense Intelligence (renseignement de la Défense) pour le gouvernement britannique.

« Notre homme à Tripoli », Moussa Koussa, devait jouer le rôle d’agent double. Lors de rencontres secrètes avec Sir John Scarlett, il a été « convenu qu’un agent du renseignement britannique pourrait opérer à Tripoli ». (Libya defector Moussa Koussa was an MI6 double agent, Sunday Express, 3 avril 2011)

 

L’ancien secrétaire d’État adjoint des États-Unis William J. Burns

 

John Scarlett

Sir John Scarlett, ancien chef du MI6

Le développement du GICL en tant que mouvement djihadiste paramilitaire, ainsi que son intégration dans les forces d’opposition anti-Kadhafi est directement lié au rôle central joué par l’agent double Moussa Koussa, lequel a contribué à tisser des liens bilatéraux étroits avec la CIA et le MI6.

À cet égard, la défection de Moussa Koussa à la fin mars a toutes les apparences d’une opération soigneusement orchestrée. Dans un revirement inhabituel, l’affaire a été négociée avec le gouvernement britannique par l’intermédiaire d’un ancien chef du GICL, lequel travaille aujourd’hui pour une fondation des droits de la personne située à Londres.

Noman Benotman, un ami du ministre des Affaires étrangères Moussa Koussa, a expliqué à la BBC comment il a aidé à organiser sa défection du régime Kadhafi.

M. Benotman a déjà été chef du GICL, mais travaille aujourd’hui la Fondation Quilliam, une boîte de réflexion anti-extrémiste.

Il a dit qu’il croyait que M. Koussa négocierait avec le gouvernement britannique et qu’il était très coopératif relativement au renseignement.

Gordon Corera de la BBC a ajouté que le gouvernement britannique était devant un dilemme concernant le traitement de M. Koussa en raison de son expérience en tant que chef du renseignement libyen.

M. Benotman a expliqué à BBC Breakfast comment il a aidé M. Koussa à faire défection et raconté leur ancienne rivalité. (BBC Breakfast 1er avril 2011, c’est l’auteur qui souligne)

Ironiquement, Benotman a été recruté comme moudjahidine pour combattre dans la guerre soviéto-afghane. Il a été l’un des fondateurs du GICL en Afghanistan. Centré sur les questions de « contre-extrémisme » Benotman est actuellement analyste principal à la Fondation Quilliam. Pour le moment, ses responsabilités consistent à approcher « d’anciens et d’actuels extrémistes et à utiliser Quilliam comme plateforme à partir de laquelle il peut partager ses connaissances privilégiées d’Al-Qaïda et d’autres groupes djihadistes ayant un plus vaste public ».

Le « programme de contre-terrorisme » de la CIA en Libye.

Les liens bilatéraux entre la CIA, le MI6 et le renseignement libyen en octobre 2001 ont procuré aux agences de renseignement occidentales une supervision et un accès directs en Libye par le biais de leurs contreparties pro-étasuniennes au sein de l’agence renseignement libyenne menée par Moussa Koussa. Cet accord a permis au renseignement occidental d’infiltrer efficacement l’agence de renseignement libyenne, dirigée par un agent double du MI6.

Selon un rapport de 2008 du département d’État des États-Unis, le gouvernement libyen « a continué à coopérer avec les États-Unis et la communauté internationale pour lutter contre le terrorisme et son financement […] Les représentants du renseignement espèrent accroître leur aide à la Libye en matière de contre-terrorisme durant les exercices financiers de 2010 et 2011 […] » (Voir Christopher M. Blanchard, Libya: Background and U.S. Relations, US Congress Research Service, 16 juillet 2010).

En 2009, le renseignement libyen et la CIA ont mis en place un programme commun de contre-terrorisme par lequel des représentants du renseignement libyen suivraient une formation antiterroriste donnée par la CIA. Ce programme faisait partie d’un accord négocié par Moussa Koussa avec la CIA. Il était également destiné (en théorie) à dissoudre le GICL avec l’appui des opérateurs du renseignement de la CIA. Gardez à l’esprit l’ambiguïté du « contre-terrorisme » de la CIA : la formation du GICL en Afghanistan entre le début et le milieu des années 1990 relevait d’un projet de la CIA visant à créer un bras armé libyen pour son réseau Al-Qaïda.

Toujours en 2009, les chefs du GICL emprisonnés auraient renoncé à leur lutte armée contre le régime de Kadhafi dans un accord conclu avec des représentants libyens de la sécurité.
(New jihad code threatens al Qaeda, CNN, novembre 2009)

Quel était le rôle du programme de contre-terrorisme libano-étasunien selon la perspective de Washington? Officiellement, il était d’identifier les membres du GICL et de dissoudre l’organisation. En pratique, l’opération menée par les États-Unis en Libye, incluant la formation de représentants du renseignement libyen sous les auspices de la CIA, procurait à l’agence un écran de fumée convenant aux opérations du renseignement menées en Libye.

Cette formation a permis à la CIA d’infiltrer le renseignement libyen et d’y trouver des homologues fiables.

Le programme de contre-terrorisme de 2009 est directement lié à la rébellion de mars 2011. Il a permis à la CIA ainsi qu’au British Secret Intelligence Service (MI6) de fournir un appui clandestin au GICL en prévision de l’insurrection armée de mars 2011.

Les médias suggèrent que le GICL a été dissout (à la suite de la mise en œuvre du programme antiterroriste financé par la CIA). Il n’existe aucune preuve à cet effet. Le GICL figure toujours sur la liste des entités terroristes du Conseil de sécurité des Nations Unies.

QE.L.11.01. Nom: GROUPE ISLAMIQUE COMBATTANT EN LIBYE

Nom (traduction du texte original):

Alias: GICL Ancien nom : s.o. Adresse : s.o. Listé le : 6 oct. 2001 (amendé le 5 mar. 2009)

Informations supplémentaires : La révision en vertu de la résolution 1822 du Conseil de sécurité (2008) a pris fin le 21 juin 2010.


(La liste du GICL est à la page 70 :

http://www.un.org/sc/committees/1267/pdf/consolidatedlist.pdf. En vertu des règles du CS de l’ONU, les organisations terroristes dissoutes sont rayées de la liste, en conformité avec la procédure de déclassement. Le GICL n’a pas été rayé de la liste.) Conseil de sécurité des Nations Unies : Liste récapitulative concernant Al-Qaïda, Oussama ben Laden, les taliban et autres personnes, groupes, entreprises et entités qui leur sont associésassociated with them (Mis à jour le 24 mars 2011).

Des armes et de l’appui clandestin pour les rebelles du GICL

Il y a des indices selon lesquels la CIA et le MI6 continuent à soutenir clandestinement le GICL, lequel constitue maintenant la ligne de front de l’insurrection armée contre le régime Kadhafi.

Le chef des rebelles libyens, Hakim al-Hasidi, a déclaré que les djihadistes qui ont lutté contre les troupes alliées en Irak sont sur la ligne de front dans le combat contre le régime de Mouammar Kadhafi […]

M. al-Hasidi a insisté sur le fait que ses combattants « sont des patriotes et de bons musulmans, non pas des terroristes », mais il a ajouté que « les membres d’Al-Qaïda sont également de bons musulmans et qu’ils se battent contre l’envahisseur ». (Libyan rebel commander admits his fighters have al-Qaeda links, Daily Telegraph, March 25, 2011, C’est l’auteur qui souligne)

Abdul Hakim Al-Hasadi, est un chef du GICL ayant reçu un entraînement militaire dans un camp de guérilléros en Afghanistan. Il est à la tête de la sécurité dans les forces de l’opposition dans un des territoires aux mains des rebelles et compte environ 1000 hommes sous son commandement. (Libyan rebels at pains to distance themselves from extremists - The Globe and Mail, 12 mars 2011)

La coalition des États-Unis et de l’OTAN arme les djihadistes. Des armes sont acheminées au GICL par l’Arabie Saoudite, qui, historiquement, depuis le début de la guerre soviéto-afghane, a soutenu clandestinement Al-Qaïda. Les Saoudiens, en coordination avec Washington et Bruxelles, procurent actuellement aux rebelles des roquettes antichars et des missiles sol-air.

La désinformation médiatique : les terroristes islamiques se joignent au mouvement prodémocratique « à titre personnel ».

L’amiral James Stavridis, Commandant suprême des Forces alliées de l’OTAN en Europe a reconnu tacitement que « le renseignement étasunien avaient perçu des "traces" d’activités terroristes parmi les groupes rebelles […] Cela est très alarmant […] » Mais il n’est pas question de « traces ». Les combattants du GICL sont le pilier de l’insurrection armée.

Les médias occidentaux ont également exprimé leurs préoccupations tout en soulignant que les djihadistes sont d’« anciens membres du GICL prenant part à la lutte armée « à titre personnel » plutôt qu’en tant que membres d’une organisation terroriste. Selon Benotman, en entrevue à CNN :

« Des douzaines d’anciens combattants du GICL participent maintenant aux efforts des rebelles visant à renverser Kadhafi » mais il [Stavridis] a signalé qu’ils l’avaient fait à titre personnel au lieu d’organiser des opérations en tant que groupe.

« Certains représentants occidentaux du contre-terrorisme craignent qu’une guerre civile prolongée en Libye crée de l’espace à Al-Qaïda. Les gouvernements et les ONG doivent se dépêcher à aider les zones détenues par les rebelles à développer des programmes de santé et d’éducation, ainsi que des institutions démocratiques », a déclaré Benotman. (Paul Cruickshank et Tim Lister, Libyan civil war: An opening for al Qaeda and jihad? CNN, 23 mars 2011)

Une organisation terroriste liée à Al-Qaïda infiltre le mouvement prodémocratique libyen? Depuis quand les organisations terroristes agissent « à titre personnel »?

Le GICL, l’entité ainsi que ses membres, est rangé dans la catégorie des terroristes en vertu de la résolution 1267 du CS de l’ONU. (Comité du Conseil de sécurité mis en place conformément à la résolution 1267 concernant Al-Qaida, les Taliban et les individus et entités associés)

« Notre homme à Tripoli »

Moussa Koussa était « notre homme à Tripoli ». Les circonstances de sa défection ainsi que l’histoire de sa collaboration avec la CIA et le MI6 suggèrent qu’il a servi les intérêts des États-Unis et des alliés durant les dix dernières années, incluant la planification de l’insurrection armée « prodémocratique » dans l’est de la Libye.




Ancien chef du renseignement libyen Moussa Koussa

L’ancien chef du renseignement libyen Moussa Koussa a joué un rôle central dans l’acheminement du soutien clandestin au GICL pour le compte de ses homologues occidentaux du renseignement. L’ancien directeur de la CIA George Tenet, tout en ne faisant pas référence à « notre homme à Tripoli », reconnaît dans son autobiographie de 2007 que « le relâchement des tensions avec la Libye [fut] l’un des plus grands succès de [son] mandat, puisqu’il a mené à la coopération entre les deux services de renseignement contre Al-Qaïda ». (Cité dans Intelligence Partnership between Qadhafi and the CIA on counter-terrorism, op. cit.)

Il ne devrait y avoir aucun doute : L’OTAN et le GICL sont des associés. L’alliance militaire occidentale appuie une rébellion infiltrée par des terroristes islamiques au nom de la « guerre au terrorisme ».

Qui sont les terroristes? Dans une tournure amère des événements, alors que le djihad islamique est présenté par le gouvernement étatsunien comme « une menace à la civilisation occidentale », les mêmes organisations islamiques, y compris le GICL, constituent un instrument clé des opérations du renseignement militaire des États-Unis en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, sans compter les républiques musulmanes de l’ancienne Union soviétique.



Article original en angalis : "Our Man in Tripoli": US-NATO Sponsored Islamic Terrorists Integrate Libya's Pro-Democracy Opposition, publié le 3 avril 2011.

Traduction Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

 


 

 


 


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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 20:21

http://img.over-blog.com/442x353/1/18/15/06/D12---mai-10/droits-ho-porter-armes.jpg

http://anti-fr2-cdsl-air-etc.over-blog.com/article-ce-qu-on-ne-vous-dira-jamais-sur-les-guerres-us-et-sur-les-usa-57988336.html

 

 

 

http://www.santeglobale.info/tal.

.

 

QUELQUES INFOS LIBRES DE LA CENSURE DES MEDIAS OFFICIELS :

Une video circule sur Internet mettant en scène l’ex-général américain Wesley Clarck, parlant devant un public de septembre 2001 (à l’époque il quittait ses fonctions de commandant en chef des armées de l’OTAN). 

Extraits : 

« Environ 10 jours après le 11 septembre 2001, je me suis rendu au pentagone, où j’ai vu le secrétaire à la défense Rumsfeld, son adjoint Wolfowitz ; je suis descendu un étage plus bas pour saluer des personnes qui avaient travaillé avec moi. 

L’un des généraux a voulu me parler. 

Il me dit : ‘Nous avons pris la décision d’attaquer l’Irak’. 

J’ai dit : ‘Mais pourquoi ?’ 

Il a répondu : ‘Je n’en sais rien’ (Rires dans la salle) . 

Il a dit : ‘Je suppose qu’ils ne savent pas quoi faire d’autre’ (…) Je suis retourné le voir quelques semaines plus tard. A ce moment, on était en train de bombarder l’Afghanistan, je lui ai demandé si on allait toujours faire la guerre à l’Irak et il a répondu : ‘Non, c’est pire que cela !’ 

Il a pris une feuille de papier qui décrivait comment nous allions nous emparer de sept pays en commençant par l’Irak, puis la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et pour finir l’Iran » 

Voir la video en anglais – 1'36

http://www.youtube.com/watch?v=FNQiL-TPobM

 

 

 

 

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 19:57

La base secrète Pine Gap serait une arme sismique au centre de l'Australie
 
PineGap_sign
 
Les USA disposent à la fois de l'arme climatique (HAARP) mais aussi de l'arme sismique. Au centre de l'Australie, sur la base américaine de Pine Gap, une antenne s'enfonce à 8 km de profondeur dans l'écorce terrestre. Elle émettrait des ondes basses fréquences qui peuvent être dirigées vers des zones instables en provoquant des séismes.

Elle peut aussi être utilisée pour générer une énorme onde stationnaire autour de la Terre.

Officiellement, la base est l'un des centres de contrôle les plus importants des satellites espions, et l'antenne est utilisée pour recharger les batteries des sous-marins par le biais d'émissions ELF.

Pine Gap est située à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest d'Alice Springs. D'après les témoignages des habitants, une quantité incroyable de matériel a été acheminée par avion depuis les Etats-Unis. Les locaux déclarent également qu'une énorme quantité de nourriture est conservée dans les entrepôts de ce qui pourrait bien être une véritable cité souterraine de plusieurs niveaux
Pine Gap est un endroit qui me fascine au plus haut point, pour différentes raisons.
- Bien sur, la première est le bruit qui court comme quoi Pine Gap possèderait une "Jump Room" vers Mars...
- Une autre raison, c'est que pour une base US en plein milieu de nulle part, elle ne possède pas de piste d'atterrissage; le plus proche: Alice Springs Airport 16 KM à vol d'oiseau et pas vraiment facile de s'y rendre par la route.
A se demander comment ils ont acheminé tout ça sans avions.
Cela implique également, et ce point me semble aussi important, que quand des officiels, hauts gradés ou hauts fonctionnaires de l'état y font une visite, ils sont obligés de se taper la route...!
- Elle semble posséder son propre générateur d'énergie (à mon avis le bâtiment gris en bas à gauche sur la photo), pas de ligne HT à proximité, quelle source d'énergie utilisée ??
- L'espèce de T que forme la base est pile poil orienté sur les axes N-S/E-O.
Il semble que ce soit vraiment voulu, mais pourquoi ? Ce n'est pas le cas pour Area 51 par exemple. Qu'est exactement Pine Gap ?


pine_g10

Aussi étrange que cela puisse paraître, même les membres du Parlement Fédéral Australien ne le savent pas. Seul un petit nombre "d'initiés" parmi les membres du Cabinet ont une vague idée de quoi il s'agit exactement.
Les seules informations disponibles au public proviennent de recoupements effectués par des chercheurs privés tels que Jimmy Guieu, en suivant des instructions trouvées dans des magazines américains ou australiens (toujours de courts paragraphes) et récupérant divers témoignages de locaux.
Sous Pine Gap se trouve le plus grand trou jamais creusé en Australie plus de 8 km ( soit 25 fois la Tour Effel,  1,6 fois le Mont Blanc) !!
Un tel trou est généralement utilisé comme une antenne souterraine permettant de recharger les batteries de sous-marins dans les océans Pacifique et Indien par le biais d'émissions ELF.
Une telle antenne gigantesque peut être utilisée pour générer une énorme onde stationnaire autour de la Terre.

Certains pensent que Pine Gap est un énorme générateur nucléaire fournissant de l'énergie à un nouveau type d'émetteur.


pinegap

Il semble également qu'un accélérateur de plasma à haut voltage particulièrement puissant puisse être installé afin de transmettre du courant électrique, ou même de produire un "rayon de la mort", ou tout simplement pour alimenter une arme à plasma.                       
Tout ceci n'est pas si incroyable qu'il y paraît : on sait aujourd'hui que la base américaine de West Cape possède un type d'émetteur précédemment utilisé à Pine Gap et qui sert à envoyer du courant électrique aux sous-marins américains immergés traînant derrière eux un fil d'antenne. Les courants électriques ainsi transmis sont appelés cellules plasmo-dynamiques.
Des habitants locaux eurent en de diverses occasions la possibilité de voir des disques blancs d'environ 30 m de diamètre en train d'être déchargés d'énormes avions-cargos dans les aéroports desservant Pine Gap. Ces disques portaient l'emblème de l'USAF
Il semble qu'ils étaient assemblés et basés à Pine Gap. Le nombre de disques observés la nuit ne laisse aucun doute dans l'esprit de chacun. Une quantité incroyable de matériel fut acheminée par avion depuis les Etats-Unis. Les locaux déclarent également qu'une énorme quantité de nourriture est conservée dans les entrepôts de ce qui pourrait bien être une véritable cité souterraine de plusieurs niveaux.
Pine Gap est également bien connue pour être un des centres de contrôle les plus importants de satellites espions tournant autour du globe. Un article publié fin 1973 indique que l'installation de Pine Gap, avec son installation sœur à Guam, fut utilisée pour contrôler les missions photographiques des grands satellites américains en orbite autour de la Terre.
Pine Gap possède d'énormes ordinateurs connectés à leurs équivalents américains et australiens, collectant l'ensemble des informations relatives à la sécurité dans ces pays, non seulement à propos de la finance et des technologies, mais également sur tout aspect de la vie du citoyen lambda.
Ces ordinateurs sont connectés à des serveurs centraux situés à Guam, à Krugersdorp en Afrique du Sud, et à la base américaine d'Amundsen-Scott au Pôle Sud.


 sept1st_anzus_meeting_1952                  

Tout commença avec la construction du nouveau Parlement à Canberra, qui coûta plusieurs milliards de dollars. L'Australie possède seulement 18 millions d'habitants, (...) Ce nouvel édifice, énorme, immense et magnifique répondrait facilement aux besoins de l'URSS ou des Etats-Unis, qui ont eux des centaines de millions de citoyens à diriger. Cette construction m'intriguait complètement, et je commençai à en parler jusqu'au jour où je tomba sur un anglais m'apprenant que le Premier Ministre australien, Bob Hawk, était un élève de Rhodes, et en tant que tel travailla sur l'élaboration d'un Gouvernement Mondial, ce à quoi de nouvel édifice parlementaire semblait fortement se rapporter.
Je tombais peut de temps après sur un pamphlet publié par l'Organisation des Droits de l'Homme à propos d'un groupe d'un centaine de personnes relativement bien placées dans les milieux de la haute-finance, de la politique, et dans les branches judiciaires et du commerce international. Ce groupe était appelé le Club de Rome. D'après ce pamphlet, le Club de Rome obéissait à un consortium contrôlant l'ensemble de la finance internationale. Nombre d'autres groupes similaires à celui du Club de Rome sont également aux ordres de ce consortium financier, et infiltrent divers groupes politiques et religieux dans l'intention d'établir à terme une dictature mondiale.
La chose dans son ensemble semblait quelque peu trop irrationnelle pour être vraie, me semblait-il. Cependant, un de mes amis me donna une cassette audio enregistrée par Peter Sawyer, un ancien fonctionnaire Australien de haut-rang, exposant un certain nombre de faits notés alors qu'il était en place.
Il parlait en particulier d'une central téléphonique à Camberra nommé le "Centre Deacon". Ce central, construit avec des murs d'une épaisseur de 12 m, coûta des centaines de millions de dollars. Il est équipé de nombreux ordinateurs, répartis en plusieurs niveaux. Il découvrit, lorsqu'il tenta de trouver pourquoi un tel équipement était nécessaire dans un pays de 18 millions d'habitants, que ces ordinateurs étaient connectés à toutes les banques, tous les bureaux de poste, tous les téléphones, tous les postes de police et toutes les maisons de particuliers ; à chaque bureau d'arrivée ou de départ d'avion ou de bateau, et également et par-dessus tout, aux autres centres de données collectant des données sur les citoyens moyens... résidant aux Etats-Unis comme en Europe.

 
http://www.rr0.org/PineGap_Gille.html

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 19:53
John PILGER

L’attaque Euro-Américaine contre la Libye n’a rien à voir avec la protection de qui que ce soit; il n’y a que les indécrottables naïfs pour avaler de telles bêtises. Il s’agit de la réponse de l’Occident aux soulèvements populaires dans une région stratégique du monde et le début d’une guerre d’usure contre le nouveau rival impérial, la Chine.

La distinction historique de Barack Obama est désormais assurée. Il est le premier président noir de l’Amérique à envahir l’Afrique. Son agression contre la Libye est dirigée par l’Africa Command des États unis, qui fut mise en place en 2007 pour protéger les ressources naturelles de l’Afrique des peuples miséreux de l’Afrique et de l’influence commerciale croissante de la Chine. La Libye, avec l’Angola et le Nigeria, est la principale source d’approvisionnement en pétrole de la Chine. Tandis que les avions américains, britanniques et français écrasent à la fois les « bons » et les « mauvais » Libyens, les 30.000 travailleurs chinois sont en cours d’évacuation, peut-être définitive. Des déclarations par des officiels et médias occidentaux selon lesquelles un « Colonel Kadhafi, dérangé et criminel » planifierait un « génocide » contre sa propre population attendent toujours leur confirmation. Tout cela nous fait penser aux affirmations frauduleuses sur la nécessité d’une « intervention humanitaire » au Kosovo, pour pouvoir dépecer la Yougoslavie et installer la plus grande base militaire US en Europe.

Le scénario est tellement familier. Les « rebelles pro-démocratie » libyens sont sous les ordres du Colonel Khalifa Hafter qui, selon une étude de la Fondation Jamestown, a créé l’Armée Nationale Libyenne en 1988 avec « un fort soutien de la CIA ». Au cours des 20 dernières années, le Colonel Haftar habite pas très loin de Langley, en Virginie, siège de la CIA, qui lui fournit aussi un camp d’entraînement.

Les Moudjahidin, qui ont produit Al-Qaeda, et le Congrès National Irakien, qui ont rédigé les mensonges sur l’Irak proférés par Bush et Blair, ont été eux aussi patiemment préparés dans la cadre bucolique de Langley.

Les autres dirigeants « rebelles » en Libye sont Mustafa Abdul Jalil, l’ancien ministre de la Justice de Kadhafi jusqu’en février, et le Général Abdel-Fattah Younes, qui a dirigé le Ministère de l’Intérieur de Kadhafi : les deux ont une réputation bien établie de réprimer sauvagement toute dissidence. Il y a une guerre civile et tribale en Libye, qui comprend une révolte populaire contre les violations des droits de l’homme de Kadhafi. Cependant, c’est l’indépendance de la Libye, et pas la nature de son régime, dans une région composée de vassaux, qui est intolérable aux yeux de l’Occident. Avec sa verve et ses manières de Bédouin, Kadhafi a longtemps été le « chien fou » idéal (Daily Mirror), qui requiert désormais le recours à des pilotes héroïques américains, français et britanniques pour aller bombarder des zones urbaines à Tripoli, dont une maternité et un centre de cardiologie. Le dernier bombardement AMÉRICAIN de 1986 a réussi à tuer sa fille adoptive.

Ce que les États-Unis, les Britanniques et les Français espèrent réussir est le contraire d’une libération populaire. En sabotant les efforts des authentiques démocrates et nationalistes libyens de libérer leur pays à la fois d’un dictateur et de ceux corrompus par l’extérieur, le « bruit et la fureur » en provenance de Washington, Londres et Paris ont réussi à atténuer le souvenir de ces journées d’espoir de janvier à Tunis et au Caire, et à détourner l’attention de tous ceux qui veillaient à ce que leurs acquis ne soient pas discrètement retirés. Le 23 mars, le régime militaire en Égypte soutenu par les États-Unis a publié un décret interdisant les grèves et les manifestations. On n’en a pratiquement pas parlé en Occident. Maintenant que Kadhafi est devenu le démon officiel, Israël, la véritable plaie, peut poursuivre sa campagne de vols des terres et d’expulsions. Facebook a subi les pressions sionistes pour retirer la page appelant à un soulèvement Palestinien – la troisième Intifada – pour le 5 mai.

Rien de cela ne devrait nous étonner. L’Histoire nous apprend que de telles machinations sont courantes, comme nous le montrent les interventions de deux hauts diplomates aux Nations Unies qui se sont exprimés dans Asia Times. Lorsqu’ils ont exigé de savoir pourquoi les Nations Unies n’ont pas désigné une commission d’enquête pour la Libye au lieu d’autoriser une agression, il leur a été répondu qu’un marché avait été conclu entre la Maison Blanche et l’Arabie Saoudite. Une « coalition » AMÉRICAINE serait chargée « d’éliminer » le récalcitrant Kadhafi et les Saoudiens écraseraient le soulèvement populaire à Bahreïn. Cette dernière tâche étant accomplie, le roi aux mains tachées de sang de Bahreïn sera un des invités au Mariage Royal à Londres.

Cette réaction est incarnée par David Cameron (premier ministre britannique – NDT) dont le seul véritable travail consiste à s’occuper des relations publiques du magnat de la télévision, Michael Green. Cameron se trouvait dans le Golfe en train de vendre des armes aux tyrannies créées par la Grand-Bretagne lorsque le peuple s’est soulevé contre Abdullah Saleh, au Yémen ; le 18 mars, le régime de Saleh a assassiné 52 manifestants. Cameron n’a rien dit de spécial. Yémen est « l’un des nôtres », comme on aime dire au Foreign Office (Ministère des Relations Extérieures – NDT). Au mois de février, Cameroun s’est démasqué en lançant une attaque contre ce qu’il a appelé un « état multiculturel » - nom de code pour désigner les Musulmans. Il a dit « Nous devons être beaucoup moins tolérants que par le passé ». Il fut applaudi par Marine Le Pen, dirigeante du parti fasciste français, le Front National. « C’est exactement le genre de déclaration qui nous a valu d’être exclus de la vie publique pendant 30 ans », a-t-elle déclaré au Financial Times. « Je ne peux que le féliciter ».

Dans ses périodes les plus rapaces, l’Empire britannique produit des quantités industrielles de David Cameron. Contrairement à de nombreux « civilisateurs » de l’ère victorienne, les guerriers sédentaires modernes à Westminster – pensez à William Hague, Liam Fox et le vicieux Nick Clegg – n’ont jamais été en contact avec les souffrances et le sang provoqués par leurs paroles et leurs actions. Avec leurs manières légèrement décontractées et toujours arrogantes, ils sont aussi lâches à l’étranger qu’ils le sont chez eux. La Guerre et le Racisme et la destruction du modèle de social-démocratie britannique sont leur cadeau. Ne l’oubliez pas lorsque vous descendrez par centaines de milliers dans les rues, comme le devoir vous l’impose.
Traduction « toute ressemblance avec un agité à l’Élysée... » par VD pour le Grand Soir avec probablement les fautes et coquilles habituelles
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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 07:17

A chaque guerre, c’est ainsi. Au début, il est presqu’impossible de s’y opposer. Le matraquage médiatique est tel qu’on est immédiatement catalogué comme complice d’un monstre. Après un certain temps, quand viendront les « bavures », les morts civils, les échecs militaires et les révélations sur « nos amis », le débat finira bien par s’ouvrir. Mais au début, c’est très dur.

Voir partie 1 et partie 2

3ème partie : Pistes pour agir
 

Pour débloquer ce débat, la bataille de l’info est la clé, comme nous le disions encore il y a une semaine. [1] Et cette bataille ne peut être menée que par chacun de nous, là où il est, en fonction des personnes rencontrées, en écoutant bien ce qui les influence, en vérifiant les infos avec eux, patiemment… Pour mener efficacement ce débat, il est très important d’étudier l’expérience de la désinformation dans les guerres précédentes.
 
Les 5 principes de la propagande de guerre appliqués à la Libye
 
Cette expérience, nous l’avons résumée dans les « cinq principes de la propagande de guerre », exposés dans notre livre Israël, parlons-en ! A chaque guerre, les médias veulent nous persuader que nos gouvernements font bien et pour ça, ils appliquent ces cinq principes : 1. Occulter les intérêts économiques. 2. Inverser la victime et l’agresseur. 3. Cacher l’Histoire. 4. Diaboliser. 5. Monopoliser l’info.
Ces cinq principes ont été appliqués à nouveau contre la Libye, on s’en est rendu compte dans les pages précédentes. Pour finir, attirons l’attention sur le quatrième : la diabolisation de l’adversaire. Les va-t-en-guerre doivent toujours persuader l’opinion qu’ils n’agissent pas pour obtenir des avantages économiques ou stratégiques, mais bien pour éliminer une grave menace. Dans chaque guerre, depuis des décennies, le dirigeant adverse a toujours été présenté comme cruel, immoral et dangereux, avec les pires récits d’atrocités. Par après, beaucoup de ces récits - et parfois tous - se sont dégonflés, mais peu importe, ils avaient rempli leur rôle : manipuler l’émotion du public pour l’empêcher d’analyser les intérêts réellement en jeu. Impossible de revenir en arrière.
Nous n’avons pas eu les moyens d’aller en Libye. Par contre, nous avons été en Yougoslavie, sous les bombes de l’Otan et nous avons constaté, et prouvé, que l’Otan avait menti systématiquement. [2] Nous l’avons constaté aussi en Irak. Quant à la Libye, cela y ressemble beaucoup, mais nous n’avons pas eu jusqu’ici les moyens de procéder à des test-médias sur les infos présentées. Notre équipe Investig’Action manque encore des moyens nécessaires. Mais plusieurs observateurs ont déjà repéré de forts indices de désinformation. Par exemple, les « six mille morts qui auraient été victimes des bombardements de Kadhafi sur des civils ». Où sont les images ? Il n’y avait aucune caméra, aucun téléphone portable là-bas comme il y en avait à Gaza, à la place Tahrir, à Tunis ou au Bahrein ? Aucune preuve, aucun témoignage fiable, des démentis par les satellites russes ou des observateurs de l’UE, et pourtant l’info a tourné en boucle inlassablement et plus personne n’ose la contredire sous peine d’être taxé de « complicité ».
Une guerre civile, ce n’est jamais de la dentelle, mais ceci est vrai des deux côtés. Une info partiale essaiera toujours de nous faire croire que les atrocités sont commises d’un seul côté et donc qu’il faut soutenir l’autre. Mais il convient d’être très prudent sur de tels récits.
 
Qui nous informe ?
 
Ce qu’il faut pouvoir montrer autour de nous, c’est que la diabolisation ne tombe pas du ciel. Elle est diffusée par des médias qui prennent parti, souvent sans le dire. Et c’est quand même toujours la première question à se poser dans une guerre : m’a-t-on fait entendre l’autre partie ?
Pourquoi en Europe et aux Etats-Unis, les médias sont-ils à fond contre Kadhafi ? Et pourquoi, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, en Russie, dénonce-t-on au contraire une nouvelle croisade impérialiste ? Ils se trompent tous ? Les Occidentaux savent toujours tout mieux ? Ou bien chacun est-il influencé par ses médias ? Alors, devons-nous suivre aveuglément nos médias ou les tester ?
Nous avons été abondamment abreuvés sur les côtés négatifs de Kadhafi. Mais qui nous a signalé ses aspects positifs ? Qui nous a parlé de son aide aux projets de développement africain ? Qui nous a dit que la Libye connaissait, selon les institutions internationales , le plus haut « indice de développement humain » de toute l’Afrique, loin devant les chouchous de l’Ouest comme l’Egypte ou la Tunisie ? Espérance de vie : 74 ans, analphabétisme réduit à 5%, budget de l’éducation à 2,7% du PIB et celui de la Défense à 1,1%.

Distinguer deux questions différentes
 
Il y a beaucoup d’intimidation intellectuelle dans le débat sur la Libye. Si vous dénoncez la guerre contre la Libye, on vous accuse de soutenir tout ce qu’a fait Kadhafi. Pas du tout. Il faut distinguer deux problèmes bien différents.
D’une part, les Libyens ont parfaitement le droit de choisir leurs dirigeants, et d’en changer par les moyens qu’ils jugent nécessaires. Les Libyens ! Pas Obama, ni Sarkozy. Tout en faisant le tri dans les accusations contre Kadhafi, entre ce qui est vraiment établi et ce qui relève de la propagande intéressée, un progressiste peut très bien souhaiter que les Libyens aient un meilleur dirigeant.
D’autre part, quand la Libye est attaquée parce que des pirates veulent faire main basse sur son pétrole, ses réserves financières et sa position stratégique, alors il faut dire que le peuple libyen souffrira encore plus sous le pouvoir de ces pirates et de leurs marionnettes. La Libye perdra son pétrole, ses entreprises, les réserves de sa banque nationale, ses services sociaux et sa dignité. Le néolibéralisme appliquera ses sales recettes qui ont déjà plongé tant de peuples dans la misère.
Mais un bon dirigeant, ça n’arrive jamais dans les valises des envahisseurs et à coups de bombes. Ce que les Etats-Unis ont amené en Irak, c’est un Al-Maliki et un petit groupe de corrompus qui vendent leur pays aux multinationales. En Irak, on n’a toujours pas la démocratie, mais en outre, on a perdu le pétrole, l’électricité, l’eau, les écoles et tout ce qui permet une vie un peu digne. Ce que les Etats-Unis ont amené en Afghanistan, c’est un Karzaï qui ne règne sur rien sauf un quartier de Kaboul, pendant que les bombes US frappent des villageois, des fêtes de mariage, des écoles et que le commerce de la drogue ne s’est jamais aussi bien porté.
Les dirigeants qui seraient imposés à la Libye par les bombes occidentales seraient pires que Kadhafi. Donc, il faut soutenir le gouvernement légal libyen lorsqu’il résiste à ce qui est vraiment une agression néocoloniale. Parce que toutes les solutions préparées par Washington et ses alliés sont mauvaises : que ce soit le renversement ou l’assassinat de Kadhafi, que ce soit la scission du pays en deux ou que ce soit la « somalisation », c’est-à-dire une guerre civile de basse intensité et de longue durée. Toutes ces solutions apporteront des souffrances aux populations.
La seule solution dans l’intérêt des Libyens est la négociation, avec des médiateurs internationaux désintéressés qui ne soient pas partie au conflit, comme Lula. Un bon accord implique le respect de la souveraineté libyenne, le maintien de l’unité du pays, la préparation de réformes pour démocratiser et mettre fin aux discriminations régionales.
 
Faire respecter le droit qui est le contraire du « droit d’ingérence »
 
Ce débat politique délicat, il faut toujours essayer de le ramener aux principes de base de la vie internationale : souveraineté des Etats, coexistence pacifique entre systèmes différents, non-ingérence dans les affaires intérieures. Les puissances occidentales aiment se présenter comme celles qui cherchent à faire respecter le droit. Mais c’est complètement faux.
On nous dit que les Etats-Unis sont aujourd’hui beaucoup plus respectueux du droit international qu’au temps du cow-boy Bush, et qu’il y a eu cette fois une résolution de l’ONU. Ce n’est pas l’endroit pour discuter si l’ONU représente vraiment la volonté démocratique des peuples ou si les votes de nombreux Etats sont l’objet d’achats et de pressions. Mais on fera simplement remarquer que cette résolution 1973 viole le droit international et, tout d’abord, la Charte fondamentale… de l’ONU elle-même.
En effet, son article 2 § 7 stipule : « Aucune disposition de la présente Charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans desaffaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d'un Etat. ». Réprimer une insurrection armée est de la compétence d’un Etat même si on peut en regretter les conséquences. De toute façon, si bombarder des rebelles armés est considéré comme un crime intolérable, alors il faut d’urgence juger Bush et Obama pour ce qu’ils ont fait en Irak et en Afghanistan.
De même, l’article 39 limite les cas où la contrainte militaire est autorisée : « L'existence d'une menace contre la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression » (contre un autre pays). La Libye ne correspond à aucun de ces trois cas, et cette guerre est donc, elle aussi, illégale. A remarquer, juste pour rire, que même le Traité de l’Otan précise dès son article 1 :« Les parties s'engagent, ainsi qu'il est stipulé dans la Charte des Nations Unies, à régler par des moyens pacifiques tous différends internationaux dans lesquels elles pourraient être impliquées. 
On nous présente ce « droit d’ingérence humanitaire » comme une nouveauté et un grand progrès. En réalité, le droit d’ingérence a été pratiqué pendant des siècles par les puissances coloniales contre les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Par les forts contre les faibles. Et c’est justement pour mettre fin à cette politique de la canonnière qu’ont été adoptées en 1945 de nouvelles règles du droit international. La Charte des Nations-unies a précisément interdit aux pays forts d’envahir les pays faibles et ce principe de la souveraineté des Etats constitue un progrès dans l’Histoire. Annuler cette conquête de 1945 et revenir au droit d’ingérence, c’est revenir aux temps des colonies.
Alors, pour nous faire quand même approuver une guerre très intéressée, on joue la corde sensible : le droit d’ingérence serait nécessaire pour sauver des populations en danger. De tels prétextes étaient aussi utilisés dans le temps par la France, la Grande-Bretagne ou la Belgique coloniales. Et toutes les guerres impériales des Etats-Unis se sont faites avec ce genre de justifications.
Avec les Etats-Unis et leurs alliés en gendarmes du monde, le droit d’ingérence appartiendra évidemment toujours aux forts contre les faibles, et jamais l’inverse. L’Iran a-t-il le droit d’ingérence pour sauver les Palestiniens ? Le Venezuela a-t-il le droit d’ingérence pour mettre fin au coup d’Etat sanglant du Honduras ? La Russie a-t-elle le droit d’ingérence pour protéger les Bahreinis ?
En réalité, la guerre contre la Libye est un précédent qui ouvre la voie à l’intervention armée des Etats-Unis ou de leurs alliés dans n’importe quel pays arabe, africain ou latino-américain. Aujourd’hui, on va tuer des milliers de civils libyens « pour les protéger », et demain on ira tuer des civils syriens ou iraniens ou vénézuéliens ou érythréens « pour les protéger » pendant que les Palestiniens et toutes les autres victimes des « forts » continueront à subir dictatures et massacres….
Montrer que l’intervention occidentale viole le droit et nous ramène aux temps des colonies me semble un thème à placer au centre du débat.
 
Que faire ?
 
Les Etats-Unis ont baptisé « Aube de l’Odyssée » la guerre contre la Libye. Or, leurs noms de code contiennent toujours un message adressé à notre inconscient. L’Odyssée, grand classique de la littérature grecque antique, relate le voyage de vingt ans entrepris par Ulysse à travers l’univers. A demi-mots, on nous dit ici que la Libye est le premier acte du long voyage des Etats-Unis pour (re)conquérir l’Afrique.
Ils tentent ainsi d’enrayer leur déclin. Mais, au final, ce sera en vain, les Etats-Unis perdront inévitablement leur trône. Parce que ce déclin n’est pas dû au hasard ou à des circonstances particulières, il est dû à leur mode même de fonctionnement. En 1865, le célèbre théoricien libéral du capitalisme Adam Smith soutint le président US Abraham Lincoln pour l’abolition de l’esclavage : « L’économie de tout pays qui pratique l’esclavage des Noirs est en train d’amorcer une descente vers l’enfer qui sera rude le jour où les autres Nations vont se réveiller ».
Mais en fait les Etats-Unis ont remplacé un esclavage par un autre. Au vingtième siècle, ils ont bâti leur prospérité sur la domination et le pillage de pays entiers, ils ont vécu comme des parasites et ils ont par là- même affaibli leurs capacités économiques internes. L’humanité a intérêt à ce que ce système prenne fin définitivement. Même la population des Etats-Unis y a intérêt. Pour qu’on cesse de fermer ses usines, de détruire ses emplois et de confisquer ses maisons afin de payer les bonus des banquiers et les dépenses de guerre. La population européenne aussi a intérêt à une économie non plus au service des multinationales et de leurs guerres, mais au service des gens.
Nous sommes donc à un tournant, quelle « aube » allons-nous choisir ? Celle annoncée par les Etats-Unis, et qui nous mènera vers vingt ou trente années de guerres incessantes sur tous les continents ? Ou bien une aube véritable : un autre système de relations internationales, où personne n’imposera ses intérêts par la force et où chaque peuple choisira librement sa voie ?
Comme à chaque guerre des vingt dernières années, une grande confusion règne dans la gauche européenne. Les discours pseudo-humanitaires relayés par les médias aveuglent parce qu’on oublie d’écouter l’autre version, d’étudier les guerres précédentes, de tester l’info.
Notre site Investig’Action – michelcollon.info s’efforce d’aider chacun à s’informer, à informer et à débattre. Mais nos moyens sont trop limités comparés aux grands médias. Nous lançons donc un double appel à tous ceux qui le peuvent. 1° Rejoignez notre réseau de chercheurs bénévoles pour développer l’analyse des stratégies des Etats-Unis et des autres grandes puissances, l’analyse des relations économiques et politiques ainsi que des guerres en préparation . 2° Rejoignez notre collectif d’analyse critique « Test-médias ».
Un monde sans guerre, ça dépend de chacun de nous.
 
Michel Collon, 8 avril 2011
 

Source : www.michelcollon.info

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