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25 avril 2009 6 25 /04 /avril /2009 01:19

Que ne feraient-ils pas pour sauver le Capitalisme ! Les voici qui vont coopérer..!!!   Eva




Les ministres des Finances du G-7 ont réaffirmé vendredi leur volonté de collaborer pour sortir le monde de la crise économique actuelle, avec pour premier objectif de relancer le marché du crédit bancaire en réglant le problème des actifs toxiques.
Lire la suite l'article


"Nous sommes déterminés à agir ensemble pour rétablir l'emploi et la croissance, et à empêcher qu'une crise de cette magnitude se reproduise", déclarent les ministres des sept pays les plus industrialisés du monde dans un communiqué commun. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires".

Les ministres du G-7 sont réunis à Washington à l'occasion des assemblées du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale dans la capitale américaine. Une réunion des ministres des Finances du G-20 est également prévue.

Selon le communiqué diffusé vendredi, les ministres sont convenus que l'économie mondiale ne pourra rebondir que lorsque les institutions financières américaines seront stabilisées et que le marché du crédit bancaire sera débloqué.

"Il faut relancer le crédit", a déclaré le chancelier de l'Echiquier britannique Alistair Darling avant la réunion. "Il faut relancer le flot du crédit et cela signifie qu'il faut régler le problème des actifs toxiques".

La rencontre de vendredi avait également pour objectif de faire le point sur l'avancée des mesures décidées lors du sommet du G-20 à Londres début avril. "Nous faisons des progrès", a déclaré le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner à l'issue de la réunion, affirmant que les ministres avaient "un important calendrier pour la reprise et la réforme".

Les ministres se sont engagés à donner rapidement les coups de pouces fiscaux -réductions d'impôts ou dépenses publiques supplémentaires- nécessaires au rebond de leurs économies propres, et à dégeler le crédit en injectant des capitaux dans les banques pour les protéger contre des pertes futures.

En revanche, ils ne sont pas entendus sur le financement d'un fonds de prêt d'urgence de 500 millions de dollars au sein du FMI, objectif pourtant annoncé lors du G-20 de Londres.

Takehiko Nakao, membre de la délégation japonaise, a expliqué que les discussions au FMI n'avaient débouché vendredi sur aucun engagement sur ce point. Une nouvelle réunion est toutefois prévue prochainement afin de débloquer les fonds nécessaires avant la fin juin, a-t-il précisé. AP

http://fr.news.yahoo.com/3/20090424/twl-usa-economie-g7-224d7fb.html

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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 21:56



http://www.leplacide.com/caricature-FMI:-Strauss-Kahn-le-poulain-de-Sarkozy-6711-11-economie.html

Selon Dominique Strauss-Kahn,
la crise est loin d'être terminée

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn estime que la crise économique est loin d'être terminée.

"Malgré quelques clignotants au rouge et au vert (...), nous pensons que la crise est loin d'être terminée", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à la veille de la réunion de printemps du FMI.

Il a dit s'attendre encore à "de long mois de problèmes économiques devant nous", malgré certains indices de stabilisation obtenus grâce aux plans de relance mis en place dans divers pays.

L'ancien ministre français de l'Economie a réaffirmé la prévision du FMI d'une reprise en 2010 pour peu que les politiques de relance soient mise en oeuvre de façon correcte.

"La bonne nouvelle est que nous croyons toujours que la reprise pourra avoir lieu au premier semestre 2010", a-t-il déclaré.

Les banques doivent nettoyer leurs bilans des créances douteuses accumulées pendant la bulle immobilière aux Etats-Unis, a-t-il prévenu.

"On ne peut pas parler de reprise avant d'avoir achevé le nettoyage du bilan du secteur financier", a-t-il dit. "Beaucoup a déjà été fait, mais pas suffisamment, pas suffisamment dans les vieilles économies avancées", a-t-il dit.

Les Etats-Unis doivent publier le 4 mai les résultats des tests de résistance (stress tests) qu'ont dû passer les 19 principales banques du pays, ce qui permettra d'évaluer leur solidité financière, notamment en cas de récession encore plus grave.

Cette mesure a pour but de restaurer la confiance dans le secteur, dont on attend qu'il se remettre à prêter tous azimuts pour relancer la machine économique.

Il a appelé les pays développés à davantage d'efforts pour assainir le système bancaire.


Alister Bull, version française Danielle Rouquié

http://fr.news.yahoo.com/4/20090423/tbs-economie-strauss-kahn-7318940.html



http://www.lepost.fr/article/2008/10/20/1293603_l-affaire-dsk-une-bonne-occasion-de-tapper-sur-royal.html

DSK, par Eva

Dominique Strauss-Kahn,
le grand libéral qui a sa carte au PS,

celui dont on  parle comme futur premier ministre de Sarkozy,
encore un futur traître comme Besson ou Kouchner.

Vous voulez mon avis ?
Il restera au PS, les yeux rivés sur la prochaine Présidentielle,
attendant son heure
pour "libéraliser" (encore) le P.S.
et pour mettre la France à la remorque d'Israël,

car ne l'oublions pas, selon ses propres dires
(voir mon blog R-sistons à l'intolérable),
sa préoccupation en se levant, tous les jours,
est : "Comment puis-je servir Israël au mieux" ?
Le Général de Gaulle aurait apprécié !

J'écoute en ce moment l'émission "A vous de Juger"
au service du Gouvernement,
(même la Gauche invitée est là pour critiquer... la gauche,
avec un libéral bon teint client du Bilderberg,
Manuel Valls, oui, lui)

Besson-Yago s'exprime, lui le traître,
comme D. Strauss-Kahn,
en parlant de "compétitivité"...
faisant de la planète un ring,
quel idéal pour la Gauche !

"A vous de juger", cette émission poubelle
met en avant l'idée de fin de clivage Droite-Gauche,
pour la populariser, comme c'est pratique pour le Grand Capital !
Plus de gauche de pouvoir, juste une gauche de protestation,
les mains libres pour en finir avec le modèle social,
et en avant le Capitalisme sans frein !

Strauss-Kahn se situe sur cette lignée :
Libéralisme, compétition, modernisation,
perte d'identité de la Gauche,
et de surcroît soumission totale, aveugle, à Israël,
(le pays de son coeur) pour lui permettre de diriger la France !

Cet homme-là, je l'ai rencontré, à Perpignan,
lors de la dernière campagne présidentielle,
en compagnie d'Olivier Ferrand son poulain,
et je lui ai parlé de l'AMI,
l'abominable Accord Multilatéral Investissement,
oui cette disposition qui offre les pays aux multinationales,
les enchaînant sur tous les plans,
je lui ai dit qu'il fallait coûte que coûte empêcher cela,
et il m'a répondu avec arrogance :
"Mais c'est la tarte à la crème, parlons d'autre chose!".

Eh oui, cet homme-là est au service du FMI qui étrangle les peuples,
il est un client assidu du Groupe de Bilderberg qui étrangle les peuples,
il est un partisan du libéralisme financier qui étrangle les peuples,
et il est pour la vassalisation de la France à Israël,
ce qui signifiera la mise à mort de notre pays.

Alors, écoutons ce qu'il dit, certes,
et ne lui faisons jamais confiance.
Il n'est pas notre ami, mais celui du grand Capital,
il n'est pas l'ami de la France, mais de l'Etranger,
très exactement des intérêts étrangers,
en l'occurrence de ceux d' Israël,
ce qui est intolérable.

Aucune voix ne doit jamais aller à cet homme.
Aucune !

Eva


Strauss-kahn, futur premier ministre de sarkozy ?

Publié par sceptix sur le blog panier-de-crabes, il y a 3 jours, 1 commentaire reçu

Strauss-Kahn, comme futur Premier ministre, écrit lundi l'hebdomadaire Le Point sur son site Internet. D'après le magazine, Sarkozy a évoqué l'idée avec Dominique Strauss-Kahn au cours d'une réunion à l'Elysée le 25 mars. "Je pense te mettre à Matignon", a déclaré Sarkozy au socialiste Strauss-Kahn, lui demandant s'il était ouvert à une telle éventualité. Strauss-Kahn aurait répondu qu'il était "ouvert" à la proposition, sans toutefois déclarer qu'il accepterait



http://sarkozix.canalblog.com/tag/dominique%20strauss-kahn



Mardi 10 Juillet 2007
FMI: Strauss-Kahn
le poulain de Sarkozy


Nicolas Sarkozy essaie d'imposer la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la direction du Fonds monétaire international (FMI). Il a reçu lundi le soutien de plusieurs ministres des Finances de l'UE, mais d'autres candidats pourraient émerger pour ce poste, en principe réservé à un Européen.

Pour l'UMP, personne, "ni à gauche ni à droite", ne conteste que l'ancien ministre socialiste de l'Economie "a les compétences, la dimension" pour diriger le FMI. "J'espère que nous trouverons un consensus européen pour que nous ayons un Français, un Européen reconnu pour ses qualités et ses compétences à la tête du FMI", a déclaré Yves Jego, porte-parole de l'UMP.

Au PS, Stéphane Le Foll a estimé lundi que si Dominique Strauss-Kahn était candidat à la direction du FMI, ce serait "au nom de la France et des autres pays européens", et a appelé à ne pas y mêler "des problèmes de politique intérieure". Si DSK, dont le nom a été avancé par Nicolas Sarkozy, "est candidat" et s'il "fait consensus pour occuper un poste important au Fonds monétaire international, il n'y a bien entendu de la part du Parti socialiste aucune opposition de principe ou de fond", a expliqué le bras droit du premier secrétaire du PS.

La secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet s'est elle demandée si Dominique Strauss-Kahn serait prêt à "modifier profondément" les orientations de cet organisme. Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international, "pour faire quelle politique?", a-t-elle demandé lors d'une conférence de presse. Pour conduire "la politique actuelle du FMI ou pour changer profondément les orientations de cet organisme, ce qui est réclamé par des pays en voie de développement depuis des décennies", a-t-elle ajouté.

http://www.leplacide.com/caricature-FMI:-Strauss-Kahn-le-poulain-de-Sarkozy-6711-11-economie.html 






http://sarkozix.canalblog.com/tag/dominique%20strauss-kahn


L’univers social et politique
de M. Dominique Strauss-Kahn

Flamme bourgeoise,
cendre prolétarienne

D’un discours de Jean Jaurès - « C’est nous qui sommes les vrais héritiers du foyer des aïeux ; nous en avons pris la flamme, vous n’en avez gardé que la cendre. » -, M. Dominique Strauss-Kahn a emprunté deux mots. Ils servent de titre à son dernier essai (1). Mais, une fois passée la page de garde, les rémanences politiques du tribun socialiste assassiné en 1914 sont particulièrement rares. Sur ce plan, on accordera volontiers à l’ancien ministre des finances de M. Lionel Jospin le crédit d’une certaine franchise. Car son propos théorise la rupture du Parti socialiste à la fois avec son histoire et avec ce qui constitua longtemps une fraction significative de sa base sociale. Depuis vingt ans, la gauche de gouvernement a appliqué des politiques favorables aux hauts revenus, y compris ceux du capital (2). Peut-être était-il temps pour cette gauche, pas très à gauche, de passer enfin par pertes et profits les exploités, après avoir sacrifié leurs intérêts en accomplissant le « sale boulot de la droite ».

Ce n’est donc pas entièrement par hasard que M. Strauss-Kahn raille ceux de ses camarades qui auraient « toujours eu peur de ne pas être assez à gauche ». Son ambition - « bâtir une société pacifiée et harmonieuse » - lui impose en effet de débarrasser son parti de la « caricature » présentant ses militants comme « les ennemis absolus de l’entreprise ». Ici, l’un des termes choisis dévoile utilement un paysage idéologique « moderne » en diable : « l’entreprise » de M. Strauss-Kahn semble mêler indistinctement ouvriers, employés, cadres et patrons. Et c’est précisément lorsqu’il s’agit d’évoquer l’harmonie sociale à laquelle il aspire que l’ancien ministre se montre le plus intéressant. Partant d’un discours ultra convenu sur l’« inadéquation » de la vieille définition « marxiste » des classes sociales, qu’il juge exagérément binaire du fait de la « possession par les salariés - ou du moins par une partie d’entre eux - d’une fraction de plus en plus importante du capital - acquise grâce à leur épargne », M. Strauss-Kahn en vient au fond de l’affaire. C’est ce « groupe intermédiaire », ce « corps central prolétaire mais héritier » (sic) qui doit, selon lui, faire l’objet de toutes les attentions. Il y a un quart de siècle, M. Valéry Giscard d’Estaing faisait carillonner la même antienne dans son livre Démocratie française (3).

Trois raisons justifieraient autant d’égards. D’abord, ce « groupe intermédiaire », défini par M. Strauss-Kahn avec une imprécision stupéfiante (4), serait celui que « les évolutions de nos sociétés malmènent le plus. Cela ne signifie pas évidemment qu’il appartienne au groupe le plus malheureux ». On le voit, le distinguo est subtil entre ceux que l’évolution économique déstabilise et ceux qui ont le malheur pour état permanent. Pourquoi faudrait-il privilégier les premiers ?

On en vient ici au second motif des inclinations du dirigeant socialiste : « Cette partie de la population, dont le sentiment profond est qu’elle mène une existence toujours plus dure et toujours plus complexe, est le socle même sur lequel repose notre démocratie. » Fondée sur un désir prioritaire de « stabilité » sociale, l’analyse rappelle alors, volens nolens, les justifications du suffrage censitaire entendues au cours du XIXe siècle ; elle fait presque écho aux craintes que les élans populaires suscitaient chez des penseurs libéraux comme Tocqueville. De fait, pour M. Strauss-Kahn, « ce sont les membres du groupe intermédiaire, constitué en immense partie de salariés, avisés, informés et éduqués, qui forment l’armature de notre société. Ils en assurent la stabilité, en raison même des objectifs intergénérationnels qu’ils poursuivent. Ces objectifs reposent sur la transmission à leurs enfants d’un patrimoine culturel et éducatif, d’une part, d’un patrimoine immobilier et quelquefois financier d’autre part, qui sont les signes de leur attachement à l’“économie de marché” ».

Un tel « attachement » semble donc devenu le garant du caractère raisonnable de ce groupe intermédiaire. Il est également décisif sur le plan politique : « Les couches sociales regroupées dans le terme générique d’“exclus” ne votent pas pour (la gauche), pour cette raison simple que, le plus souvent, elles ne votent pas du tout. Au risque de l’impuissance, (la gauche) se voit dans l’obligation de trouver à l’intérieur d’autres catégories sociales le soutien suffisant à sa politique. » On comprend mieux alors que, face à la présidente du Rassemblement pour la République, Mme Michèle Alliot-Marie, M. Strauss-Kahn ait expliqué en janvier dernier : « Vous avez raison de dire que le souci que nous devons avoir pour les dix ans qui viennent, c’est de nous occuper de façon très prioritaire de ce qui se passe dans les couches moyennes de notre pays  (5).  »

Restent les défavorisés, les vrais prolétaires, désormais évacués sous le vocable d’« exclus ». Jean Jaurès s’en souciait ; aucun des partis « de gouvernement » n’en veut plus. Dans le fil de son ouvrage, M. Strauss-Kahn admet même la méfiance quasiment aristocratique que ces pauvres lui inspirent, eux qui n’ont à transmettre ni patrimoine immobilier, ni actifs financiers, ni « attachement à l’économie de marché » : « Du groupe le plus défavorisé, on ne peut malheureusement pas toujours attendre une participation sereine à une démocratie parlementaire. Non pas qu’il se désintéresse de l’Histoire, mais ses irruptions s’y manifestent parfois dans la violence. » Les gueux inspireront toujours de la méfiance.

Serge Halimi.

http://www.monde-diplomatique.fr/2002/03/HALIMI/16193


1) Dominique Strauss-Kahn, La Flamme et la Cendre, Grasset, 2002, 393 pages, 20 euros.

(2) M. Strauss-Kahn l’avait admis lui-même en précisant en 1997 : « En quinze ans, la part des salaires dans le produit intérieur brut français est passée de 68,8 % à 59,9 %. » Le ministre socialiste précisait alors que le chômage français « trouve sa source dans un partage de la valeur ajoutée trop défavorable aux salariés pour que les entreprises puissent bénéficier d’une croissance dynamique » (conférence de presse du 21 juillet 1997). Dans son livre, page 25, il estime à présent que « la redistribution est près d’avoir atteint ses limites, en même temps que certains de ses objectifs »...

(3) Fayard, 1976.

(4) Interrogé par le directeur de la rédaction du Monde dans une émission de la chaîne câblée du groupe Bouygues, M. Strauss-Kahn décrivait même ainsi ces nouveaux « prolétaires » : « Ce sont des tas de gens comme vous, comme moi. » (LCI, 19 janvier 2002.) En France, en 2000, 50 % de la population disposaient de moins de 6 722 francs par mois (1 025 euros).

(5) Pour cette citation et quelques autres du même type, lire Pour Lire Pas Lu, Marseille, n° 8, février 2002.

http://www.monde-diplomatique.fr/2002/03/HALIMI/16193


http://www.lepost.fr/article/2008/10/20/1293471_affaire-dsk-connaissez-vous-la-fille-du-fmi.html.


Affaire DSK: connaissez-vous la fille du FMI?
MEA CULPA


DSK: "Je présente mes excuses. Je regrette beaucoup l'incident"
Le patron du FMI a envoyé un mail aux personnels de l'institution qu'il dirige, après la révélation publique de sa love affair.

http://www.lepost.fr/article/2008/10/20/1293471_affaire-dsk-connaissez-vous-la-fille-du-fmi.html


dimanche 30 septembre 2007

Le FMI, médecin malade

L’élection, le 28 septembre, de M. Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international (FMI) témoigne de la rencontre inattendue entre deux éclopés : une gauche européenne en faillite et une organisation financière internationale disqualifiée.


Il faut que le Parti socialiste (PS) soit dans un bien piteux état pour que l’accession d’un de ses dirigeants à la tête d’une institution qui sert d’instrument au capitalisme le plus doctrinaire puisse être présentée par M. François Hollande, premier secrétaire du PS, comme un motif de fierté particulier. D’autant que l’« élection » de M. Strauss-Kahn n’a rien de démocratique, les pays riches disposant de beaucoup plus de voix que les autres au sein du FMI (
1). L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est déjà dirigée par M. Pascal Lamy. Ce sont donc désormais deux socialistes qui vont devoir promouvoir le libre-échange et le monétarisme... (2)


Mais le FMI est un médecin malade. La brutalité stupide des « traitements de choc » qu’il a infligés à nombre d’Etats en difficulté — dont l’Argentine, la Russie, les pays d’Asie du Sud-Est — ont fait de lui une organisation honnie dans le monde entier. Pour ne plus avoir à faire appel à ses « secours », les gouvernements préfèrent remédier par eux-mêmes à leurs douleurs financières ou solliciter l’aide de pays gorgés de devises comme la Chine, la Corée du Sud, le Venezuela. Mais dès lors que plus personne ne veut être un jour débiteur du FMI, les recettes que l’institution tirait des intérêts de ses prêts se sont écroulées. Au point qu’elle est devenue... déficitaire.


Un des camarades de parti de M. Strauss-Kahn, M. Henri Emmanuelli, a récemment admis sa perplexité : « Je m’interroge pour la possibilité pour un socialiste, compte tenu de ce qu’est le FMI, de s’épanouir à la tête de cette institution. »


(
1) Les Etats-Unis contrôlent 16,79 % des droits de vote, l’Inde 1,89 %.


(
2) Certains d’entre eux sont déjà présents au gouvernement nommé par M. Sarkozy, mais aussi dans les cabinets ministériels. Lire « Les conseillers de gauche passent à droite », Le Parisien, 23 septembre 2007.)

Dans Le Monde diplomatique :

« Une économie d’apprentis sorciers », par Gabriel Kolko, octobre 2006. La multiplication des produits spéculatifs rend le système financier mondial quasiment incontrôlable. Les crises succèdent aux crises, au point d’inquiéter les organisations internationales, FMI en tête. Lequel connaît actuellement un désarroi tant structurel qu’intellectuel.

 

« FMI, la preuve par l’Ethiopie », par Joseph E. Stiglitz, avril 2002. Dans les rapports Nord-Sud, le FMI s’obstine dans ses « raisonnements absurdes » qui développent la misère, comme l’explique l’ancien vice-président de la Banque mondiale, démissionnaire en 2000.

 

 Flamme bourgeoise, cendre prolétarienne » (S.H.), mars 2002. Eclairage sur l’univers social et politique de M. Dominique Strauss-Kahn, à travers l’analyse de son essai La Flamme et la Cendre.

http://www.leplacide.com/caricature-Strauss-Kahn-nomm%E9-%E0-la-t%EAte-du-FMI-6761-1-latine.html
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17 avril 2009 5 17 /04 /avril /2009 02:53
Tribune : Une BCE sous influence, par Michel Santi
14 avril 2009

L’Irlande et l’Espagne sont en train d’être sacrifiées sur l’autel de la rigueur monétaire, estime Michel Santi, tout comme de nombreux observateurs, dont Evans-Pritchard. La BCE est la seule banque centrale du monde développé à maintenir des taux si élevés et à refuser d’employer les politiques d’assouplissement quantitatif. Faudra-t-il attendre qu’un Tsunami frappe l’industrie pour remettre en cause les dogmes en vigueur à Francfort ?

Par Michel Santi, 13 avril 2009

La Banque Centrale Européenne se rend-elle seulement compte de la déroute des industries Européennes dont l’activité fond comme une peau de chagrin ? Ignorant un secteur qui régresse de 24% en Espagne, de 23% en Allemagne, de 21% en Italie et de 14% en France, la BCE saborde l’activité économique de ces pays en négligeant les dangers bien réels d’une déflation qui la laisse relativement indifférente car pas (encore) complètement reflétée à travers les diverses statistiques économiques !

L’Espagne, qui compte 3’500’000 chômeurs - soit 15.5% de sa population active -, sombre déjà dans la déflation. Quant à la France, elle se débat désespérément du fait de la doctrine de l’Euro fort imposée par la BCE et dans un environnement où son secteur industriel est à l’agonie, le dernier épisode en date - ou l’humiliation ultime - étant le camouflet infligé en Lorraine par Arcelor Mittal...

Les préoccupations de la BCE semblent toutes orientées vers l’objectif de maintenir une inflation basse en Allemagne en dépit du risque majeur d’implosion déflationniste des pays du Sud et de l’Est Européen. L’Allemagne devra pourtant se résigner à tolérer une inflation comprise entre 4 et 6% afin d’éviter à certaines nations Européennes d’une part de crouler sous le poids de leurs dettes et d’autre part de procéder à des réductions salariales afin de gagner en compétitivité. Mais la BCE et les autorités Allemandes sont-elles disposées à faire preuve de réalisme et de solidarité alors même que des pays dits "du Nord" s’enfoncent également dans le marasme ?

Avec un P.I.B. qui s’est effondré de 7.1% au dernier trimestre de 2008 et un déficit budgétaire prévisible de l’ordre de 17% de son P.I.B. pour 2009, l’Irlande souffre en effet cruellement de la crise dans un contexte gravissime où les prix baissent de 4% : Signe incontestable de l’installation d’une spirale déflationniste dans ce pays qui subit un des chocs économiques les plus rudes au monde depuis les années 30 ! Augmentation des taux d’intérêts réels afin d’attirer les capitaux en fuite et faillites de débiteurs n’étant plus capables d’assumer l’augmentation des coûts du crédit sont les conséquences terribles de la combinaison diabolique de deux fléaux - la déflation et la dette - qui, en se combinant, condamnent irrémédiablement une économie. Authentique cas d’école rarement rencontré dans le monde réel et magistralement expliqué par Fischer.

Pourtant, ces pays comme l’Irlande et comme l’Espagne avaient déjà été une première fois, au début de cette décennie, trahis par la BCE qui, en violation de ses ratios sur la Masse Monétaire, avait maintenu à 2 % ses taux jusqu’à la fin de l’année 2005 afin de venir en aide à l’Allemagne qui traversait alors une mauvaise période. Sacrifiés l’Irlande, l’Espagne et d’autres pays du " Club Med " qui devaient gérer comme ils le pouvaient une bulle nationale qui avait porté, par exemple, le secteur de la construction Irlandaise à gonfler jusqu’à atteindre 21% du P.I.B. du pays ! Pendant ce temps, ce chiffre n’était que de moitié aux Etats-Unis, atteints comme on le sait par la frénésie immobilière.

La Banque Centrale Européenne est la seule Banque Centrale du monde développé à n’avoir pas encore atteint le stade des baisses de taux quantitatives, stade vital si son intention est d’éviter à certains pays Européens l’humiliation de la faillite en bonne et due forme. La tâche de la BCE n’est certes pas de définir sa politique monétaire en fonction de la seule Irlande mais son devoir absolu est de sauvegarder les intérêts de l’ensemble des pays Européens et non d’une seule nation, aussi puissante fût-elle.

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2651

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9 avril 2009 4 09 /04 /avril /2009 05:23


LaRouche : l’accord du G-20 doit être rejeté
mercredi 8 avril 2009 (22h35)


2 avril 2009 (LPAC) – Suite à la publication du communiqué officiel du G-20 à Londres, Lyndon LaRouche déclara : « Ce qu’ils proposent revient à recommander du cyanure pour guérir un mal de tête. C’est un remède qui achève le malade. »

Il faisait allusion à la supposition sous-tendant l’ensemble du communiqué, énoncée dans le troisième point : « Nous pensons que la seule fondation authentique pour une mondialisation soutenable et une prospérité en croissance pour tous, est une économie mondiale ouverte, fondée sur les principes du marché, une régulation efficace, et des institutions mondiales fortes. » Plus loin, le communiqué poursuit : « Nous entreprenons une expansion fiscale concertée sans précédent (…) qui, dès la fin de l’an prochain, s’élèvera à 5000 milliards de dollars, augmentera les rendements de 4%, et accélèrera la transition vers une économie verte. »

LaRouche qualifia ces déclarations de « confessions d’une assemblée de malades mentaux ».

« C’est du fascisme à la sauce d’Oswald Mosley. Mosley serait extasié, tout comme H.G. Wells, qui le soutenait en 1933. A cette époque, les alliés de la City de Londres à Wall Street soutenaient Mussolini, comme le faisait le grand pragmatiste américain, John Dewey. Ils soutenaient aussi Hitler, comme un Mussolini allemand.

« C’est du fascisme combiné à de la folie. C’est un cas où l’esprit criminel dégénère dans la folie.

« J’espère qu’il y aura suffisamment d’hommes et de femmes patriotes dans le Congrès des Etats-Unis pour empêcher l’adoption de cet accord. Cela impliquerait la mort des Etats-Unis et de beaucoup plus. Cela doit être tout de suite arrêté. »

Malheureusement, si Roosevelt rejeta à son époque le projet fasciste de gouvernement mondial de H.G. Wells (décrit dans son livre The Open Conspiracy), le Président Obama a fait exactement le contraire.

En effet, lors d’une conférence de presse après la clôture du G-20, Obama approuva l’ensemble du programme de Gordon Brown, exprimant personnellement sa reconnaissance envers le travail de Brown et de toute son équipe. De plus, il s’est glorifié d’avoir lui-même jouer un rôle décisif pour « établir un consensus ».

LaRouche souligna que les Britanniques l’avaient dupé précisément grâce à cette image d’artisan du consensus qu’il a de lui-même. La conséquence en est que Obama est « sur le point de s’effondrer. [Les Britanniques] n’avaient pas besoin de le contrôler, puisqu’il pouvait se contrôler lui-même. C’est tragique. »

« Un tel accord ne peut être admis », dit LaRouche. « S’il l’était, cela pourrait très bien provoquer des émeutes aux Etats-Unis, une rupture de la nation et du terrorisme. On doit donc le rejeter. Les Etats-Unis ne doivent signer aucun traité dans cet esprit. Aucun patriote n’autorisera à ce qu’il soit confirmé, qu’il soit démocrate ou républicain. Signer cela reviendrait à trahir les Etats-Unis.

« Voici une autosatisfaction dont le Président pourrait se remettre, mais ce n’est pas le cas de la nation. Le prix de cette autosatisfaction est trop cher à payer. Personne n’a le droit d’utiliser son ego de cette façon. Notre pays et l’humanité ne peuvent pas être mis en péril parce que Obama veut gagner un concours de popularité. »

 

 

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article83879

http://illusions-de-mouvements.over-blog.com/article-30038018.html 

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9 avril 2009 4 09 /04 /avril /2009 00:07


Le G20 vu de Shanghai


Le G20 comme toutes les grandes messes internationales a accouché d’un compromis entre puissances dont chacune à des intérêts, des préoccupations, et des problèmes spécifiques. D’où un flou dans les déclarations finales qui laissent le champ libre à toutes les interprétations divergentes. Vu de Shanghai, la perceptive a peu de points communs avec la présentation faite en France ou en Allemagne. « Crise ! Vous avez dit crises ? » a interrogé Andy Xie, ancien économiste de la Banque mondiale. Ce diplômé du MIT, longtemps basé à Hongkong où il travaillait pour une grande banque d’affaires américaines, résume un point de vue qui reprend en partie une analyse qui a de nombreux partisans en Chine.



Dollarff0a34107e07.jpg Le dollar face...


Le FMI est une organisation mourante. La Chine a augmenté sa contribution financière au FMI mais c’est pour venir en aide à l’Europe de l?est dans l’intérêt de l’Union européenne. Malgré cette contribution financière accrue, la Chine n’a pas obtenu comme elle le
souhaite plus de pouvoir au sein de cette organisation. Cette revendication est une question de politique intérieure. Elle répond à la volonté de satisfaire les aspirations du peuple chinois à voir la Chine mieux reconnue par la communauté internationale en accord avec son poids économique. Avec un PNB de 4 500 milliards de dollars, la Chine « pèse » 8% de l’économie mondiale. Mais si on calcule en parité de pouvoir d’achat, la Chine pèserait entre 12 et 13 000 milliards de dollars, ce qui la place pas loin de l’égalité avec du PNB des Etats-Unis (14 500 milliards de dollars).



Aujourd’hui, c’est la Chine qui soutient le dollar. Si la Chine lâchait le dollar, celui-ci s’effondrerait. La Fed imprime du dollar à un rythme fou : plus de 7 000 milliards de dollars pour sortir les Etats-Unis de la crise financière. Mais elle ne dispose que d’un capital de 1 000 milliards de dollars. L’écart entre ces deux chiffres montre la vulnérabilité du dollar.



RMB 6537.jpg...au Renminbi.



La proposition de créer une nouvelle monnaie internationale (émise récemment à titre personnel par le gouverneur de la banque centrale chinoise Zhou Xiaochuan NDLR) en remplacement du dollar signale les inquiétudes de Chine devant la façon dont les Etats-Unis gèrent leur monnaie. Dans l’immédiat, la Chine est coincée. Elle n’est pas prête à rompre la parité fixe entre le renminbi et le dollar. Mais, la fragilité du dollar rend urgent pour la Chine d’adopter un régime de change flottant. Cela sera fait, je pense, les 3 à 5 années à venir.



Si les Etats-Unis ne changent pas de politique monétaire, le dollar perdra alors peut-être la moitié de sa valeur. Face au dollar index (la performance du dollar face à un panier de devises comportant l’euro, le yen, le franc suisse... NDLR), la monnaie américaine a atteint son pic en 2002 (120), il est maintenant à 85, et, je pense, qu’il pourrait chuter à 40.


En tant que première puissance exportatrice, la Chine souffre de la baisse du commerce mondial. Ses exportations ont chuté de 20%, c’est moitié moins de celles du Japon, de la Corée ou de Taiwan. La baisse de ses exportations pénalise la croissance. Mais les comptes de la Chine sont globalement sains. Ses banques sont solides. Le gouvernement et les ménages sont peu endettés. Cependant, la clé est de rééquilibrer l’économie en réduisant le poids de l’Etat, du secteur public. La ponction fiscale et le contrôle de l’état sur la richesse nationale restent trop lourd. L’avenir de la Chine va se jouer sur sa capacité à poursuivre les réformes économiques.



(propos recueillis par Bruno Birolli)



PS. : Le Nouvel Observateur qui sortira en kiosque 9 avril publiera une version écourtée de cet entretien dans le cade d’un dossier sur le G 20.



Pour ceux curieux du débat autour du dollar et du rôle de la Chine dans sa survie comme devise de réserve internationale voir la chronique de Paul Krugman.


http://crisevousavezditcrises.blogs.nouvelobs.com/


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8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 05:10
 


"Le crédit à court terme est
un bien public qui ne peut pas
être laissé à l’administration des banques."

vendredi 27 mars 2009 à 20h50


Six mois après une première série d’entretiens vidéo, Jacques Sapir a accepté de répondre à nouveau à nos questions sur la crise et l’euro. Premier entretien sur l’aggravation de la crise : se refusant à sortir d’une gestion libérale de l’économie par une prise en main directe de la distribution du crédit à court terme, les Etats tournent en rond au risque d’entraîner le monde dans une catastrophe sans précédent.


VIDEO :

Jacques Sapir : Le système bancaire et la crise



http://www.debout-la-republique.fr/Le-credit-a-court-terme-est-un.html


envoyé par dlrtv


Retrouvez les mesures de DLR contre la crise

et notre
communiqué de presse du 8 octobre réclamant la nationalisation des banques.

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8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 04:54
Vendredi 3 avril 2009
La crise a cette vertu d’avoir ramené sur le devant de la scène les paradis fiscaux là où il n’y avait guère que des associations comme Attac http://www.france.attac.org/  pour s’atteler sérieusement à cette tâche, ceci dans l’indifférence générale, comme il se doit en démocratie d'émotion.

 Outil privilégié de destruction et de mise en concurrence des systèmes fiscaux et sociaux souverains, on peut légitimement s’en satisfaire.

Que Sarkozy change  brusquement de bouc émissaire pourrait  même laisser un peu de répit à ses cibles traditionnelles : immigrés, fonctionnaires, syndicalistes...mais là je vais peut-être un peu trop loin.

 Mais on peut aussi sérieusement douter qu’un problème puisse être résolu par ceux-là même qui l’ont créé, qu' un système soit réformé par ses serviteurs et bénéficiaires.

Je n’irai pas jusqu’à dire, comme je l’ai lu ici ou là, que confier la moralisation du capitalisme à Sarkozy revient à charger Marc Dutroux de la protection de l’enfance (ou, pire, un avocat d'affaires du développement durable!)  mais je pense qu’il y a un sérieux problème à le faire quand la France ressemble elle-même déjà à un paradis fiscal (par les niches ou par le bouclier) pour une minorité de privilégiés : voir l’analyse Du Monde … juste après ce rappel de Rue 89 ci-dessous.

source : http://www.rue89.com/2009/04/02/quand-sarkozy-lavocat-ne-meprisait-pas-les-paradis-fiscaux 

Il y a à peine dix ans, un avocat français accompagnait parfois ses fortunés clients en Suisse, au bord du lac Léman. Nicolas Sarkozy traversait son désert politique, il avait alors repris sa robe d'avocat. Une autre vie, où le président français trouvait bien des avantages au paradis fiscal helvétique. Certains banquiers de Genève n'ont pas oublié.

 La carrière d'avocat de Nicolas Sarkozy reste méconnue. Elle mérite pourtant quelques détours, pour comprendre les idées du politique. Après une année à Sciences Po et un DEA à Nanterre, l'étudiant entre au cabinet du bâtonnier Guy Danet, comme stagiaire, puis collaborateur après sa prestation de serment en 1981.

Un jeune avocat au « plan de carrière » bien défini

Jacques Copper-Royer, associé de Danet, se souvent parfaitement de ce garçon très intelligent, volontaire, « bon juriste » et surtout, très ambitieux : « La volonté de Nicolas Sarkozy était, dès le départ, de faire une carrière politique. Je dirais même qu'il avait une ambition : devenir président de la République. Il avait donc un “plan de carrière”. Etre avocat, cela lui permettait d'avoir des relations dans le milieu des affaires. »

Pendant six ans, rue Georges Berger, près du parc Montceau, maître Sarkozy apprend son métier avec talent. A l'école de Guy Danet, l'un des grands bâtonniers de l'époque, qui est, entre autres, l'avocat de Paris Match et a des correspondants en Suisse. Droit des affaires, contrats avec les grands groupes : l'avocat Sarkozy n'est pas un « civiliste » ordinaire, mais un avocat d'affaires. Il cultive son réseau, aidé par son élection à la mairie de Neuilly-sur-Seine en 1983, où il commence à côtoyer le gotha du show-business.

 Il bâtit alors une vraie clientèle, composée aussi de people comme on ne les appelle pas encore ainsi.

Jacques Copper-Royer : « Ce sont des contrats de sponsoring, pour défendre de grands chanteurs, de grands sportifs. Ce sont aussi les négociations pour de grandes sociétés. Très vite, Nicolas a ses entrées dans ce monde. Cela correspond à l'évolution du métier où, de plus en plus, on discute avant de plaider. L'avocat devient un intermédiaire, pour éviter le contentieux. »

 En 1987, profitant du déménagement du cabinet Danet, Nicolas Sarkozy créé son propre cabinet avec deux associés : Michel Leibovici et Arnaud Claude. Ce dernier s'est spécialisé dans le droit immobilier. Il a notamment récupéré dans sa clientèle la ville de Levallois-Perret, dont il règle tous les contentieux d'expropriation.

Les tribulations de l'ami Henri Leconte à Genève

 Elu député en 1988, Nicolas Sarkozy continue sa carrière d'avocat. En accompagnant parfois ses riches clients vers des cieux fiscalement plus cléments. C'est le cas d'Henri Leconte. Le joueur de tennis fait partie des amis du jeune loup du RPR. Comme la plupart des sportifs professionnels, il décide de s'exiler en Suisse.

 A Genève, Leconte va jouer de malchance. Nicolas Sarkozy l'introduit chez Jacques Heyer, gestionnaire de fortune qui va escroquer quelques-uns des deux cents « happy few » lui ayant confié leurs économies. Si les pertes sont difficiles à évaluer, l'un de ses proches évoque le chiffre de 23 millions de dollars évanouis dans des placements bidons aux Etats-Unis. Le site Bakchich a raconté le mécanisme de la carambouille.

 Sur les bords du lac Léman, un proche du banquier Heyer se souvient de cet « homme sympathique » : « Il venait régulièrement, c'étaient des visites professionnelles en tant qu'avocat. C'était surtout un ami d'Henri Leconte. Il l'accompagnait lors de ses visites chez Jacques Heyer. »

En 1997, le scandale éclate : Heyer Management SA est liquidée. Son gérant inculpé de « gestion déloyale aggravée ». L'indélicat a grugé de nombreux clients, dont une brochette de VIP. Certains s'en tirent bien : Johnny Halyday ou Jean-Claude Killy. D'autres perdent beaucoup, beaucoup d'argent. Comme le racontait Libération pendant la campagne présidentielle de 2007, Leconte est sorti léssivé de l'histoire.
 Il l'a d'ailleurs évoqué dans un livre :

« Un sale jour, j'ai reçu un coup de fil d'un avocat. Il a été clair : “Henri, tu n'as plus rien !” Non seulement, l'ami arnaqueur était parti avec des millions, mais [...] il m'escroquait tranquillement, façon petite fourmi, depuis des années. »

Ruiné, Henri Leconte aura même droit à un appartement dans les HLM de Levallois-Perret, grâce aux bons soins du maire RPR Patrick Balkany, qui a aussi fréquenté les bureaux de Jacques Heyer à Genève. Condamné à deux ans de prison ferme en première instance, la peine de Jacques Heyer a été réduite à deux ans avec sursis par le tribunal fédéral suisse. Depuis, l'homme vit sous le soleil de Saint-Tropez où il joue au golf.

A Genève, l'actuel discours anti-Suisse de Sarkozy énerve Dans les cabinets d'avocats de Genève ou au palais de justice, le discours de Nicolas Sarkozy sur les paradis fiscaux est jugé au mieux moralisateur, au pire franchement hypocrite.
Le 25 mars à l'Elysée, devant des députés UMP, le président tempête : « Je veux une liste des paradis fiscaux et je veux les sanctionner ! » Puis, il menace : « Je veux que les banques ne travaillent plus avec les îles Caïman, Hongkong et Macao. Je démissionnerai de mon poste de co-prince d'Andorre (si les choses n'avancent pas). Monaco doit aussi s'aligner : j'en parlerai au prince Albert. Même la Suisse a cédé. »

 A Genève, on s'amuse de ces foucades. Comme de nombreux avocats d'affaires, Nicolas Sarkozy n'a jamais hésité à user au mieux des failles du système financier. L'affaire Heyer en offre un bon exemple. Derrière la Banque financière de la Cité, sur laquelle s'appuyait le gestionnaire de fortune, il y avait la BFC... Caïman, discrète succursale gérée par de non moins discrets administrateurs helvètes.

Comme l'indique un enquêteur ayant travaillé sur le dossier : « Les recherches ont buté sur la coopération avec les îles Caïman. Les banquiers suisses disaient : “ça, on ne peut pas vous en parler car ça concerne les îles Caïman.” » Les enquêteurs suisses n'arriveront jamais à identifier les flux et tous les ayant-droits des comptes gérés par Jacques Heyer. Refus des îles Caïman. Et si la rumeur a souvent couru les bords du lac, personne n'a jamais prouvé que Nicolas Sarkozy avait aussi un compte en Suisse chez Jacques Heyer. Comme ses amis des Hauts-de-Seine, des « proches de Charles Pasqua », rappelle-t-on là-bas...


Didier Migaud : "834 contribuables ont reçu un chèque moyen de 368 000 euros 
LE MONDE | 18.03.09 | 10h23 

Vous avez, comme président de la commission des finances de l'Assemblée, demandé à Bercy un bilan de la première année d'application du bouclier fiscal dans sa version sarkozyenne. Etes-vous satisfait des informations que vous avez reçues ?

Non. Les informations qui nous ont été transmises dans un premier temps étaient très partielles et ne répondaient pas aux questions que nous avions posées, le rapporteur général, Gilles Carrez, et moi-même. J'ai manifesté mon mécontentement à Christine Lagarde et reçu mardi soir des compléments d'information plus satisfaisants. Il restait des réponses à fournir, d'où mon déplacement au ministère mercredi matin. S'agissant du bouclier fiscal nouvelle version, les résultats font apparaître un doublement du coût au bénéfice exclusif des contribuables les plus aisés. A l'inverse, s'agissant des contribuables non imposables à l'ISF, la facture a été divisée par deux ! En élargissant le dispositif aux contributions sociales et en faisant passer le plafonnement de 60 % à 50 % des revenus, la loi TEPA a accentué l'injustice du dispositif. En 2008, 834 contribuables dotés d'un patrimoine supérieur à 15,5 millions d'euros ont reçu un chèque moyen de 368 000 euros. Ils se sont partagé 307 millions d'euros. Ils représentent 6% des bénéficiaires, mais deux tiers du coût du bouclier.

Le bouclier fiscal prend en compte non pas les revenus réels, mais les revenus minorés après utilisation des niches fiscales. Bercy estime qu'avec le plafonnement global des niches, la justice sera mieux assurée. Est-ce votre avis ?

Absolument pas. Le plafonnement global des niches prévu en 2010 constitue certes un progrès mais il est incomplet et insuffisant. Quant à la proposition de Gilles Carrez [excluant des baisses d'impôt promises le 18 février par Nicolas Sarkozy les contribuables aisés qui recourent aux niches], elle est intéressante car elle corrige une injustice dans le dispositif de suppression des tiers provisionnels. Mais le problème général et de principe demeure. Je ne comprends pas que la majorité choisisse de régler des situations injustes portant sur quelques centaines d'euros en faisant l'impasse sur celles du bouclier fiscal, qui représentent plusieurs centaines de milliers d'euros.

Que voulez-vous dire ?

 L'an prochain, malgré le plafonnement global, les contribuables les plus aisés pourront encore déduire de leur revenu imposable des sommes importantes au titre de quelques niches. Par exemple, ils pourront réduire leur revenu imposable sans aucune limite en faisant jouer la loi sur les monuments historiques. Le sujet est donc loin d'être clos. Et cette année, le fisc va faire des chèques à des contribuables qui auront utilisé l'ensemble des niches encore non plafonnées en 2009. Le gouvernement nous invite à nous intéresser à la justice fiscale et à l'efficacité économique. Fort bien. Mais de quoi parle-t-il ? Le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) a évalué à 17,6 millions la perte de produit d'impôt sur la fortune (ISF) liée aux départs de contribuables alors que le bouclier fiscal, censé éviter des exils fiscaux, coûte 458 millions. Où est l'efficacité ?

Comment rétablir une certaine équité ?

Au-delà de la suppression du bouclier, une réforme fiscale s'impose pour rendre notre fiscalité plus intelligible, plus juste et plus efficace. L'impôt étant de moins en moins progressif, il ne joue plus qu'un rôle mineur dans la redistribution, alors que les inégalités de revenus ont fortement augmenté depuis 2002, comme l'ont montré l'Insee et le CPO. Il faut absolument revoir la part dans notre système des impôts directs et des impôts indirects, celle du progressif et du proportionnel. Le gouvernement s'était engagé sur une revue générale des prélèvements obligatoires. Nous l'attendons toujours.

 Votre amendement relatif à la lutte contre les paradis fiscaux va-t-il être adopté ?

Bien sûr. Je ne comprendrais pas qu'il en aille autrement. Il a été voté à l'unanimité en commission des finances, correspond à des engagements pris et vise à contraindre les établissements bancaires signant des conventions avec l'Etat à préciser la nature de leurs relations avec les paradis fiscaux. Les choses me semblent avancer à l'initiative du couple franco-allemand. Le Parlement fera, lui aussi, des propositions au chef de l'Etat la semaine prochaine.

Propos recueillis par Claire Guélaud 

Le bouclier fiscal moins favorable aux contribuables modestes Les informations complémentaires transmises mardi 17 mars par Bercy à la commission des finances de l'Assemblée révèlentque 6 % des bénéficiaires du bouclier fiscal (834 personnes) dotés d'un patrimoine de plus de 15,5 millions d'euros et figurant parmi les plus riches des contribuables se sont vu restituer par le fisc un montant moyen de 368 000 euros, soit un peu plus de la moitié de leurs impôts (701 000 euros). Dans le même temps, 59,5 % des bénéficiaires du bouclier fiscal (8 338 personnes), qui ne sont pas redevables de l'impôt sur la fortune (ISF) , se sont partagé 4,8 millions d'euros (580 euros en moyenne) soit une somme quasiment deux fois moindre que celle qui leur était consacrée en 2007. Le bouclier fiscal version sarkozyenne est moins favorable aux contribuables modestes que ne l'était son prédécesseur. Il n'est guère surprenant qu'à la veille de la journée d'action du 19 mars, Bercy ait tardé à publier les chiffres.


http://rupturetranquille.over-blog.com/article-29813891.html

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4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 08:35



Le G20 ne pouvait se permettre
d'être un échec
.


Il lui fallait "sauver la face", et donner l'occasion à tous les chefs d'Etat conviés de "fanfaronner en vainqueurs".


Un exercice que pratique assez bien Nicolas Sarkozy qui; après avoir annoncé qu'il claquerait la porte si le G20 ne lui donnait pas satisfaction, s'est vanté d'avoir obtenu gain de cause sur le renforcement de la réglementation des activités financières et sur la disparition du secret bancaire.

Les Français auront compris que le chef de l'Etat n'était pas seul à porter cette revendication.

Et qu'en outre, on est très loin des réformes radicales du système exigées par l'Elysée au début de la crise pour calmer l'opinion.

Quant aux paradis fiscaux, promis à un avenir moins enchanteur, ils ont servi de boucs émissaires à des dirigeants politiques désarmés face à une récession qu'ils ont bien du mal à endiguer.

Il est à craindre que la mise à l'index des paradis fiscaux ou la transparence des agences de notation ne sauveront pas un emploi pour autant.


Le G20 a été un rassemblement de bonne volonté et un succès politique au sens où les dirigeants de la planète, ont trinqué ensemble au sauvetage de l'embarcation. Mais au-delà de cet affichage consensuel et de paroles rassurantes s'échappant de visages réjouis, tout reste à faire.

 

Et d'abord sortir qu'une crise qui n'est pas seulement d'origine financière, mais dont les conséquences sociales appellent des mesures d'urgence. Au niveau national d'abord.
L'assaut lancé contre les banques londoniennes par des milliers de manifestants déterminés n'est pas le plus anodin des enseignements de ce moment.


Pour ce qui est du nouveau capitalisme préconisé (N.O.M) ses règles ne feront pas l'unanimité en un jour.
Les responsables du système existant veulent surtout gagner du temps. accroître les ressources du FMI et changer le Forum de stabilité financières en Conseil de stabilité financière ne constituent pas des boulversements majeurs.

Chaque camp - le monde anglo-saxon, le tandem franco-allemand et la Chine - a fait quelques concessions, mais c'est à l'épreuve des résultats que l'on jugera un capitalisme plus régulé, moins spéculatif et réhabilitant l'entrepreneur...!

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29 mars 2009 7 29 /03 /mars /2009 09:01


Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-troisième session

Débat thématique interactif

sur la crise économique et financière mondiale

et son impact sur le développement - matin


ASSEMBLÉE: « NOUS SOMMES DANS UN MOMENT BRETTON WOODS », DÉCLARE LE LAURÉAT DU PRIX NOBEL JOSEPH STIGLITZ, PARTISAN D’UNE RÉFORME RAPIDE DES INSTITUTIONS FINANCIÈRES INTERNATIONALES


Après avoir écouté les dernières déclarations du lauréat du prix Nobel d’économie 2001, M. Joseph Stiglitz, et du Président de l’Assemblée, M. Miguel d’Escoto Brockmann, l’Assemblée générale a achevé les trois jours de discussions intenses qu’elle avait organisées, en prévision de la Conférence internationale de haut niveau sur la crise financière et monétaire mondiale et son impact sur le développement, prévue en juin prochain.


« Nous sommes dans un moment Bretton Woods qui, comme il y a 60 ans, exige des réformes de grande ampleur », a estimé M. Stiglitz, qui préside la Commission d’experts de l’Assemblée générale sur la réforme du système monétaire et financier international dont le rapport final paraîtra au mois de mai.


Le lauréat du prix Nobel d’économie est revenu sur les 20 recommandations de la Commission, en insistant, une nouvelle fois, sur la nécessité de renforcer la réglementation financière et monétaire et de créer une nouvelle facilité de crédit, un autre système mondial de réserves et un conseil de coordination des politiques économiques.


« Le temps presse et n’oublions pas que le mieux est parfois l’ennemi du bien », a-t-il prévenu.  Cet appel a été réitéré par le Président de l’Assemblée qui a dit craindre que la lumière que certains aperçoivent déjà au bout du tunnel ne soit celle d’« un train qui fonce droit sur nous ».


Pour que la croissance, la prospérité et le progrès bénéficient à tout le monde, M. d’Escoto Brockmann a estimé qu’il faut des réglementations saines et favorables à un développement centré sur l’être humain; des systèmes commerciaux justes et équitables; des systèmes agricoles écologiquement sains; et des législations du travail qui mesurent la performance économique à l’aune du degré de prise en compte des besoins spécifiques des femmes.


L’emprise de certaines doctrines constitue le plus grand obstacle à la recherche de solutions à cette crise systémique de portée mondiale, a déclaré l’économiste français Jean-Paul Fitoussi, l’un des huit panélistes ayant participé à la table ronde de ce matin, consacrée aux mesures macroéconomiques en réponse à la crise, à l’architecture financière internationale et à la reréglementation du système financier.


L’économie de marché et le capitalisme doivent tirer leur légitimité de la démocratie, et non l’inverse, a renchéri M. Robert Johnson, économiste en chef au Sénat américain, qui a clairement souligné, à l’instar de nombreux intervenants, le rôle décisif que doit jouer son pays, en partenariat avec l’Union européenne, dans la mise en œuvre des recommandations de la « Commission Stiglitz ».


M. Johnson a préconisé « des dépenses bien contrôlées plutôt que les coupes budgétaires traditionnellement mises à l’honneur par les Gouvernements américains successifs ».  Dans un contexte d’extrême volatilité, a estimé pour sa part M. Fitoussi, la priorité doit être aussi accordée à la protection sociale, qui doit cesser d’être considérée comme une « forme de charité ».


Soulignant la responsabilité particulière des pays développés, l’ancien Ministre de la coopération de l’Équateur, M. Pedro Páez, a proposé d’établir des mécanismes financiers de recouvrement de la dette des pays les plus pauvres.  Cette mesure, soutenue par la majorité des délégations, participerait d’une architecture financière plus saine.


Dans la perspective d’un tel assainissement, M. Benno Ndulo, le Gouverneur de la Banque centrale de la République-Unie de Tanzanie, a déclaré que la réforme de cette architecture devrait remplir deux conditions préalables: séparer les intérêts politiques de l’évaluation technique, et assurer une règlementation démocratique des institutions.


TABLE RONDE: MESURES MACROÉCONOMIQUES EN RÉPONSE À LA CRISE; ARCHITECTURE FINANCIÈRE INTERNATIONALE; RERÉGLEMENTATION DU SYSTÈME FINANCIER


Ouvrant la discussion, M. JEAN-PAUL FITOUSSI, Professeur d’économie à l’Institut d’études politiques de Paris (IEP), est revenu sur le raisonnement qui sous-tend la recommandation faite hier par M. Joseph Stiglitz.  L’un des grands problèmes qui se posent lorsque l’on veut combattre la crise, ce sont les atteintes à la démocratie, a-t-il expliqué.  Les populations vulnérables subissent depuis des décennies les conséquences de plusieurs paradigmes, dont le paradigme « intellectuel ».  L’emprise de certaines doctrines, a-t-il précisé, représente en effet aujourd’hui le plus grand obstacle pour trouver des solutions à une crise systémique de portée mondiale.  M. Fitoussi a souligné qu’il était nécessaire qu’un gouvernement responsable puisse prendre des mesures fiscales pour stimuler l’économie.  Ce raisonnement, a-t-il fait remarquer, se heurte à la position de ceux qui pensent que de telles mesures, au lieu d’encourager la demande, conduiraient à l’hyperinflation et à la hausse des taux d’intérêt.  Du coup, on préfère renflouer à grands frais les institutions bancaires en faillite.  La Commission d’experts, présidée par M. Stiglitz, ne partage pas ce point de vue, a noté M. Fitoussi, précisant que les gouvernements continuent à appliquer les doctrines qui ont conduit à la situation actuelle.  « En défendant une certaine conception de la protection sociale, nous ne plaidons pas pour une forme de charité, mais pour la mise en place d’une assurance et d’une solidarité indispensables dans un contexte de fragilité économique », a-t-il assuré.  Ce que nous enseignent les grandes crises du XXe, et maintenant du XXIe siècles, c’est que les voies empruntées par le passé n’ont pas permis d’éviter une réelle instabilité.


En réponse à une question du représentant de l’Arabie saoudite, M. Fitoussi a déclaré qu’il convenait de poursuivre la libéralisation des échanges, pas au sens idéologique du terme, mais au sens pratique du terme.  Dans ce contexte, il est nécessaire de réfléchir à un train de mesures bien coordonnées, en particulier entre les États-Unis et l’Union européenne.  À une autre délégation qui souhaitait savoir s’il fallait privilégier les réglementations ou les mesures d’incitation, M. Fitoussi a préconisé de recourir aux deux.  Évoquant les paradis fiscaux, l’économiste a déclaré qu’il faudrait prendre des politiques très strictes à cet égard pour assainir le système financier mondial.  Concernant la protection de l’environnement, il a estimé qu’il était nécessaire de réconcilier les objectifs à court et à long termes.


M. ROBERT JOHNSON, Économiste en chef au Sénat des États-Unis, a tout d’abord rappelé que M. Joseph Stiglitz avait prédit les crises actuelles, soulignant que c’est un mérite exceptionnel dans la mesure où l’économie est une discipline faite d’incertitudes.  Certains secteurs bancaires ont pris une telle proportion dans les économies nationales que, s’ils s’effondraient, les gouvernements estiment qu’ils n’ont pas d’autre choix que de leur injecter de nouvelles ressources pour les sauver.  C’est dans ce contexte que la Commission d’experts doit s’efforcer à réfléchir aux moyens d’inverser cette tendance.  Les recommandations, qui ont été présentées ces derniers jours, insistent plutôt sur des dépenses budgétaires bien contrôlées plutôt que sur les coupes fiscales traditionnellement mises à l’honneur par les Gouvernements américains successifs depuis des décennies.  « Nous préconisons au contraire de protéger les consommateurs en mettant en place des autorités de supervision et des réglementations strictes, ainsi que des fonds de stabilisation pour limiter les risques.  Le marché et le capitalisme doivent tirer leur légitimité de la démocratie, et non l’inverse », a ajouté M. Johnson, qui a assuré qu’il faudrait cesser de s’en remettre aux « experts » qui n’ont pas su empêcher la crise actuelle de se produire.  M. FITOUSSI a renchéri, affirmant que la question qu’il fallait désormais se poser, c’est de savoir si telle ou telle réforme est de nature à renforcer la démocratie ou non.  C’est sur la base de ce changement de critères qu’il faut envisager l’adoption des mesures futures, a-t-il assuré.


Répondant à une question du représentant de la République dominicaine, M. Johnson, a indiqué qu’en effet, dès qu’un problème se pose, les « détenteurs de biens » du monde retirent leurs capitaux du marché, menaçant ainsi l’équilibre des économies.  Pour y remédier, il a préconisé de mettre en place des normes internationales communes harmonisées, ainsi qu’une monnaie de réserve internationale, afin de garantir la stabilité.  C’est la voie à suivre à condition toutefois que les États-Unis donnent le ton, a ajouté M. Johnson.  Répondant ensuite aux représentants de la Chine et du Pakistan, il a, lui aussi, expliqué que les pays les plus développés avaient une responsabilité particulière dans l’équilibre de l’économie internationale.  Il a donc encouragé les pays créanciers à prendre en charge l’intégrité du système financier et dans la dénomination d’une monnaie internationale de réserve.


À son tour, M. PEDRO PAEZ, ancien Ministre de la coopération économique de l’Équateur, a estimé que la crise financière actuelle était imputable aux pays développés.  C’est la raison pour laquelle il faudrait mettre en place des mécanismes financiers de recouvrement de la dette des pays les plus pauvres pour permettre à ceux-ci de se relever de la crise, a-t-il proposé.  Cette mesure participerait de la mise en place d’une nouvelle architecture financière internationale plus saine, a-t-il souligné.  Dans le droit prolongement de cette déclaration, lancien Gouverneur de la Banque de réserves de l’Inde, M. YAGA VENUGOPAL REDDY, a lui aussi estimé que la gestion des capitaux recoupait la question de la dette extérieure.  M. FRANÇOIS HOUTART,Représentant du Président de l’Assemblée générale au sein de la Commission d’experts,a rappelé pour sa part qu’il était important d’établir certaines distinctions.  Si le capitalisme exclut de ses calculs les « externalités » de son mode de fonctionnement, comme par exemple l’impact que la production industrielle peut avoir sur l’environnement et les changements climatiques, « alors il doit être remis en question ».  Plus qu’une logique d’intérêts au profit d’une minorité, l’économie doit être une activité humaine qui vise à assurer l’épanouissement des sociétés.


En tant que membre de la « Commission Stiglitz »,M. YU YONGDING, Directeur de l’Institut d’économie à l’Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré en partager entièrement les conclusions.  Tout en se défendant de représenter le point de vue officiel du Gouvernement chinois, il a estimé avoir apporté à la Commission le point de vue de la Chine qui, a-t-il ajouté, porte une grande attention aux réformes structurelles et à la réforme de l’architecture financière internationale.


M. Yu a aussi rappelé que les pays de l’Asie de l’Est, dont la Chine, travaillent déjà à la mise en place d’une architecture financière régionale de l’Asie.  S’adressant au représentant de la Thaïlande qui demandait s’il était possible de renforcer la coopération financière régionale, il a estimé que des progrès ont été faits vers la mise en place d’une forme de fonds asiatique des marchés.  À ses yeux, de tels efforts devraient contribuer à la nouvelle architecture mondiale.


M. Yu a en outre rappelé que le statut de monnaie dominante -voire de seule monnaie de réserve- du dollar a permis aux États-Unis de dominer l’économie mondiale.  Il a cependant jugé « ridicule et inacceptable » le fait que le pays le plus riche au monde emprunte en masse et sans fin auprès de pays beaucoup plus pauvres.  Il nous faut des garanties qu’il n’y aura ni hyperinflation ni chute dramatique du dollar à l’avenir, a-t-il ajouté.  Tout en estimant qu’un tel scénario ne se produira pas, il s’est néanmoins dit « très inquiet ».  Un proverbe chinois dit qu’il « ne faut pas chercher à guérir un cheval mort », a-t-il affirmé, avant de se demander si, en fait, « nous ne cherchons pas justement en ce moment à guérir un cheval mort ».


Dans le même sens, M. BENNO NDULO, le Gouverneur de la Banque centrale de la République-Unie de Tanzanie, s’est demandé s’il est réellement possible de réformer les institutions financières internationales existantes et de les rendre assez vigoureuses, indépendantes et aptes à assurer une supervision efficace des marchés financiers.  De l’avis de M. Ndulo, il faudrait de préférence créer de nouvelles institutions, moins susceptibles d’être influencées par la politique et dotées d’un mandat pour agir de manière plus équitable.  De telles institutions devraient remplir deux conditions, a-t-il expliqué: séparer les intérêts politiques de l’évaluation technique, et assurer une réglementation démocratique des institutions.  Pour M. Ndulo, de par leur composition, les institutions financières internationales actuelles présentent un problème dès lors que les principaux pays sont mis en cause.


C’est aussi ce qu’a fait observer le représentant de la coalition d’ONG Social Watch.  A-t-on réellement la capacité de mettre en place une forme de surveillance qui, si elle avait existé, aurait permis d’éviter la crise? a-t-il demandé.  Pour lui, les institutions financières internationales actuelles ont le pouvoir de discipliner les petits pays, mais n’ont pas le courage de dire aux dirigeants des économies les plus puissantes quand les choses ne vont pas chez eux.  Ce qui est ensuite choquant, c’est qu’on assiste à un « effet Titanic »: les passagers de la première classe, à savoir les riches, surmontent les obstacles alors que la majorité des passagers de la troisième classe, c’est-à-dire les pauvres, sombrent car, ceux qui sont les plus affectés par la crise n’ont pas de filet de sécurité pour remonter à la surface.


M. Yu ayant rappelé que le Gouverneur de la Banque centrale de Chine a proposé la création d’une nouvelle monnaie de réserve internationale, composée comme un « panel » des principales monnaies actuelles, M. Johnson a jugé bon que les Chinois aient soulevé cette question en ce moment.  La Commission ne rejette pas du tout cette idée, a-t-il affirmé, en réponse à une délégation qui avait demandé pourquoi cette dernière ne se prononçait pas.  Il a vu dans une telle monnaie un moyen de réduire les risques de déflation.  Sa valeur sera déterminée avant tout par les États-Unis, les autres grandes économies et les grands créanciers comme la Chine ou le Japon, qui ont un intérêt majeur dans l’intégrité financière des États-Unis, du simple fait de l’importance de leurs avoirs en dollars.


M. Yu, comme la représentante de la Chine et de nombreuses autres délégations, a souhaité un renforcement des systèmes de réglementation des flux de capitaux, comme le préconise la Commission d’experts.  À défaut, les conséquences peuvent être très graves et ce sont les pays en développement, qui ne sont pas responsables de cette situation, qui en pâtissent le plus, a affirmé la représentante de la Chine.  C’est ce que le représentant de Social Watch a qualifié d’« effet Titanic »: les passagers de la première classe, les riches, survivent alors que la majorité des passagers de la troisième classe, les pauvres, meurent car, dans la mesure où ils sont sérieusement touchés par la crise, n’ont pas de filet de sécurité pour remonter à la surface.


Pour éviter une telle catastrophe, le représentant de Social Watch a demandé le démantèlement de « l’économie de casino » et M. Yu a estimé qu’il ne faudrait pas « faire de sentiment à l’égard des spéculateurs ».


En revanche, interrogé par le représentant de la Thaïlande sur des systèmes d’alerte rapide à concevoir et à mettre en place pour réagir rapidement aux menaces de crise, M. Yu s’est montré perplexe.  « Vous faites trop confiance aux économistes: en tant qu’économiste moi-même, je n’ai jamais eu confiance en moi dans ce domaine », a-t-il plaisanté, rappelant qu’il avait, dans le passé, prédit une crise financière à un certain moment alors qu’elle ne s’était jamais produite.


Déclarations de clôture


M. JOSEPH STIGLITZ, Président de la Commission d’experts sur la réforme du système monétaire et financier international, est revenu sur ses recommandations dont les 10 premières sont des mesures à court terme visant à stimuler l’économie mondiale et les 10 dernières, des mesures à long terme qui visent à prévenir la résurgence de crises similaires.  Les solutions à la crise, a-t-il reconnu, ne peuvent se résumer en 20 points mais il faut bien commencer quelque part. 


Aujourd’hui, les solutions les plus viables sont celles qui s’articulent autour des mesures d’incitation fiscale et du renforcement de la réglementation.  Mais à moins que les pays en développement ne bénéficient d’une aide substantielle, il leur sera difficile de jouer le rôle qui leur revient dans la reprise économique.  On ne dispose pas toujours de la marge de manœuvre nécessaire pour mettre en œuvre les politiques indispensables à ce stade. 


Ils doivent obtenir des fonds par le biais de prêts certes, mais aussi de dons.  Car, a expliqué le lauréat du prix Nobel d’économie 2001, il serait injuste que des pays en développement qui viennent à peine de se libérer de la dette se voient contraints de supporter un nouveau fardeau.  Ce serait d’autant plus injuste que ce sont les victimes innocentes de la situation actuelle.  Dans ce contexte, il est important que les fonds soient fournis par différents canaux. 


Certains mécanismes traditionnels comme le Fonds monétaire international (FMI) posent problème parce qu’ils accordent des prêts et non pas de subventions.  En plus, par le passé, le FMI a mis en place un certain nombre de politiques de réglementation qui sont à l’origine de la crise actuelle.  Si l’on doit saluer les réformes et les mesures annoncées, il ne faut désormais pas oublier que l’héritage historique d’institutions financières internationales comme le FMI ne disparaîtra pas du jour au lendemain.  Les pays en développement garderont longtemps une certaine méfiance vis-à-vis du Fonds. 


Il est donc important, a insisté M. Stiglitz, de mettre en place d’autres mécanismes d’aide comme des institutions régionales qui sont bien souvent plus proches des pays et mieux au fait de leurs besoins.  On peut aussi, a-t-il dit, créer une nouvelle facilité de crédit, tout en remaniant les institutions existantes car les deux mécanismes sont importants et la création de nouvelles institutions peut se faire très rapidement.  Compte tenu de la lenteur des réformes dans les institutions existantes, il faut garder à l’esprit que tout retard pourrait se révéler fatal pour les pays en développement.


« Nous devons également, a poursuivi le lauréat du prix Nobel, renforcer la réglementation.  En l’occurrence, il a mis l’accent sur les risques inhérents à une réforme superficielle par opposition à des réformes approfondies.  Les forces qui ont provoqué la crise actuelle sont toujours à l’œuvre et seules des réformes approfondies pourraient les faire disparaître.  Les marchés sont habiles, a-t-il prévenu.  S’ils ont pu créer des produits aussi sophistiqués, ils peuvent aussi fabriquer une réglementation qui ne prévoit pas les garanties nécessaires. 


Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est un mécanisme de contrôle d’ensemble mais aussi des instruments permettant d’intervenir directement lorsque les problèmes se présentent.  La nouvelle réglementation doit être globale et s’appliquer à toutes les institutions au risque de voir une explosion des arbitrages, des mesures qui dérogent à certains principes ou des systèmes parallèles dans le milieu bancaire.  La réglementation doit avoir des formes précises comme une commission de sûreté en matière de produits financiers et des arrangements institutionnels de contrôle des nouveaux produits financiers. 


Il faut changer la situation actuelle où les institutions financières ne sont pas capables de gérer les risques et de répartir les capitaux.  Pour illustrer ses propos, M. Stiglitz a rappelé que dans certains pays, le secteur financier représente 30% de l’économie.  Il a aussi prôné la mise en place d’agences de notation plus responsables car l’un des grands problèmes est l’incitation aux risques.  Il faut également réglementer la concurrence pour prévenir une expansion des entreprises dont la nature monopolistique leur permet d’échapper à tout contrôle.  La réglementation vise la bonne gouvernance des sociétés qui n’étaient même plus au service des actionnaires. 


Quant au nouveau système mondial de réserves que la Commission d’experts qu’il préside a aussi proposé, le lauréat du prix Nobel a rappelé que c’est une idée très ancienne que Keynes avait prôné, il y a plus de 70 ans, en espérant que le FMI contribuerait à la concrétiser.  Mais l’idée s’est heurtée à un veto, a aussi rappelé M. Stiglitz.  Or, a-t-il plaidé, c’est quelque chose de profitable pour tous les pays, débiteurs ou créanciers, et surtout pour les pays qui ont accumulé des réserves importantes et qui s’inquiètent de leur valeur et de leur stabilité. 


Cette tendance à la déflation née de l’accumulation de réserves énormes affecte le monde entier, a fait remarquer M. Stiglitz, estimant que d’autres arrangements doivent être envisagés sans que cela donne lieu à une inflation.  La transition vers ce nouveau système peut s’effectuer de telle façon qu’on puisse maintenir, voire renforcer, la stabilité et la force de l’économie mondiale.  Ce système doit être le fruit d’un consensus mondial et mis au point rapidement avant que les forces politiques et économiques ne se remettent en marche, et que les choses reprennent leur cours habituel.


Le lauréat du prix Nobel 2001 est aussi revenu sur l’idée de créer un conseil de coordination des politiques économiques.  Personne n’imaginerait gérer une grande économie comme celle des États-Unis sans un certain degré de coordination.  Pourquoi, alors, face à une économie mondialisée, aucun organe de coordination n’existe? s’est-il interrogé.  En attendant un tel conseil, toutes les institutions économiques et financières doivent mettre en œuvre des réformes importantes en matière de gouvernance, tout en étant amenées à rendre des comptes, non seulement aux gouverneurs des banques centrales et aux ministres des finances, mais également à tous.  Il faudra aussi identifier les lacunes et les défaillances de l’architecture économique actuelle, dont les problèmes de défauts de paiements, de banqueroutes ou de restructuration de la dette.  


La version finale du rapport sera publiée en mai, a annoncé le Président de la Commission d’experts.  La réforme des institutions financières ne se fera pas en l’espace de quelques jours ou de quelques mois, a-t-il reconnu, mais le rapport donne tout de même des orientations pour guider le processus.  « Nous connaissons, a-t-il conclu, une période semblable à celle qui a présidé à la création des institutions de Bretton Woods, il y a 60 ans.  Nous sommes dans un « moment Bretton Woods », qui exige des réformes de grande ampleur ».  Les notions d’architecture financière ou économique internationale et les appels à leur réforme avaient été lancés en 1997 et 1998, mais les grandes puissances espéraient bien que ces appels resteraient à l’état de simple rhétorique.  « Il faut espérer que cela ne soit pas le cas aujourd’hui car, a insisté M. Stiglitz, nous ne sommes plus dans la situation où des crises périphériques en Asie et en Amérique latine menaçaient le centre.  Cette fois-ci, la crise est partie du centre.  Le temps presse et n’oublions pas que le mieux est parfois l’ennemi du bien ».


« Nous sommes tous conscients, a rassuré M. MIGUEL D’ESCOTO BROCKMANN, Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, de l’urgence de la crise qui s’étend autour de nous ».  Les trois jours de tables rondes, s’est-il félicité, ont montré, une nouvelle fois, que l’Assemblée, le système des Nations Unies et ses partenaires du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire peuvent se réunir pour identifier les problèmes et explorer des solutions qui reflètent les préoccupations de tous les États Membres. 


Revenant au rapport de la Commission d’experts, il s’est félicité que les recommandations sur les droits de tirage spéciaux ou la règlementation des flux de capitaux aient reçu le soutien de nombreuses délégations.  Il a donc demandé aux experts de continuer à analyser les informations et les tendances mondiales qui aideront les États à prendre des décisions informées dans les mois à venir. 


Le Président a souligné à son tour le fait que les turbulences économiques actuelles sont probablement le prélude à une instabilité accrue qui risque de compliquer la relance.  Malheureusement, la lumière que certains voient au bout du tunnel pourrait bien être celle d’un train qui fonce droit sur nous.  « Nous devons nous montrer courageux et développer une vision pour réaliser les objectifs pour lesquels l’ONU a été fondée ».  Les États ont certes le droit de défendre leurs intérêts nationaux mais pas au détriment des droits légitimes des autres.  Les plus vulnérables d’entre nous ne peuvent plus continuer à être les boucs émissaires et les victimes.  Ils doivent devenir les parties prenantes légitimes qu’ils sont.  Il faut faire en sorte que les droits et les chances ne soient plus le privilège exclusif des sociétés influentes. 


En définitive, a dit M. d’Escoto Brockmann, il revient à l’Assemblée générale de s’assurer que tous les pays, grands ou petits, riches ou pauvres, aient l’occasion de participer à un processus légalement constitué et inclusif.  Une prise de position collective implique un pouvoir partagé et avec le pouvoir, vient la responsabilité.  La route ne sera pas facile, a-t-il prévenu.  Pour que la croissance, la prospérité et le progrès bénéficient à tout le monde, ils ne peuvent être fondés sur des modes de consommation insatiable mais plutôt sur des institutions saines de réglementation financière et monétaire.  Il faut des institutions qui ne compromettent pas mais permettent plutôt la formulation de


politiques de développement inclusives et centrées sur l’être humain; des systèmes commerciaux fondés sur les principes de justice et d’équité; des politiques agricoles durables, rationnellement écologiques et favorables aux petits exploitants agricoles; et des législations du travail qui déterminent la performance économique à l’aune du degré de prise en compte des besoins spécifiques des femmes. 

http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-29563572.html


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Samedi 28 mars 2009


 

L'administration Obama s'est engagée hier à procéder au plus important resserrement réglementaire du secteur financier depuis les années 1930. La Maison-Blanche promet de mettre en place une régulation «meilleure, plus intelligente et plus dure» non seulement à l'endroit des banques, mais aussi des compagnies d'assurances, des fonds privés d'investissement, des hedge funds et du vaste secteur des produits dérivés.

Seulement trois jours après avoir présenté les détails de son délicat et fort attendu programme de rachat des actifs «toxiques» des banques, le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a présenté hier au Congrès les grandes lignes des changements qu'il voudrait apporter au mode de supervision du secteur financier afin de réduire les risques d'une répétition de la terrible crise en cours.

«Il y a eu des échecs là où la régulation était considérable et des échecs là où elle était absente», a-t-il admis volontiers. Cela n'est toutefois pas une excuse pour ne pas revoir en profondeur le rôle de l'État dans le secteur financier et en augmenter la portée dans les domaines où il s'était fait plutôt discret ces dernières années. «Il n'est pas question de changements à la marge, mais de toutes nouvelles règles du jeu», a-t-il affirmé.

Le plan, dont les détails restent encore à préciser, compte quatre objectifs: un meilleur encadrement des acteurs dont la chute peut compromettre l'ensemble du secteur financier à cause de leur taille importante; la mise en place d'un mécanisme de prévention des cas de fraudes et de dangers systémiques; l'élargissement de la surveillance de l'État à des domaines d'activité jusque-là peu régulés; et une meilleure harmonisation des normes sur la scène internationale.

Depuis le gâchis de la faillite de la banque Lehman Brothers et du sauvetage de l'assureur American International Group (AIG), l'administration Obama n'a jamais caché qu'elle voulait s'attaquer le plus vite possible à la réforme des règles du secteur financier.

L'annonce d'hier marque aussi un rapprochement avec l'Europe à seulement une semaine de la tenue de la deuxième réunion au sommet des pays du G20 à Londres. Pressés par les États-Unis d'ouvrir plus grand leurs goussets afin d'aider la reprise économique, les gouvernements européens rétorquent depuis des semaines que la priorité devrait plutôt aller au changement des règles financières afin de se sortir tout de suite des ornières qui ont mené à la catastrophe.

Ces changements seront «très complexes, très difficiles», a convenu hier Timothy Geithner devant les membres de la Commission des services financiers de la Chambre des représentants. Mais «l'occasion se présente à nous, nous ne devons pas la laisser passer», a-t-il plaidé, sachant bien que tous les analystes politiques prédisent des débats longs et houleux.

Il est vrai que ces réformes marqueraient aux États-Unis la plus grande expansion du rôle du gouvernement fédéral dans le secteur financier depuis les années 1930, a noté hier la revue britannique The Economist.

Un peu comme elle l'avait fait avec son programme de rachat des actifs toxiques, l'administration Obama a promis de dévoiler les détails de ce qu'elle a en tête au cours des semaines à venir.

Serrer la vis aux plus gros

L'un des objectifs de ces réformes serait de préciser enfin les règles s'appliquant aux entreprises qui sont tellement grosses que leur chute risque aussi d'entraîner celle de tout le système financier. Le récent scandale des millions versés en primes aux dirigeants de l'assureur AIG a montré les limites du droit de regard de l'État américain sur la gestion de ces entreprises, même lorsque les contribuables doivent leur donner plusieurs dizaines de milliards de dollars en aide.

Le gouvernement voudrait, entre autres, pouvoir les forcer à se constituer des réserves plus importantes que les autres entreprises afin qu'elles soient capables de faire face à des crises. Il voudrait aussi avoir un certain droit de regard sur leur niveau d'endettement et celui de leurs partenaires.

La Maison-Blanche voudrait aussi mettre sur pied un nouvel organisme de surveillance chargé de détecter d'éventuelles pratiques d'affaires présentant des risques pour la stabilité de l'ensemble du secteur financier, mais chargé aussi de démasquer les fraudeurs comme Bernard Madoff. Des voix ont proposé que cette mission revienne à la Réserve fédérale américaine ou encore à une autorité des marchés financiers (SEC) aux pouvoirs étendus. D'autres voix réclament cependant la création d'une toute nouvelle autorité.

Élargir la surveillance

Le troisième objectif des réformes serait d'étendre le regard de l'État sur des institutions financières qui avaient peu de comptes à rendre jusqu'à présent. Outre les compagnies d'assurances, comme AIG, on pense notamment aux fonds spéculatifs (hedge funds) et aux fonds d'investissement privé. On pense aussi au vaste marché des produits dérivés et autres credit-default swaps qui ont explosé au nez des institutions financières ces derniers mois. Tous ces acteurs devront dévoiler aux autorités gouvernementales, si nécessaire sous le sceau de la confidentialité, des informations comme la nature de leurs actifs et leur niveau d'endettement. Toutes ces transactions devront aussi être rapportées, même celles convenues directement entre deux parties privées.

«Les institutions et produits financiers devraient être régulés en fonction du rôle qu'ils jouent dans le système, pas de la forme légale qu'ils ont prise», a déclaré Timothy Geithner. Nous ne pouvons pas laisser aux institutions le loisir de choisir [la forme sous laquelle elles se présenteront] de manière à aller là où il y a les normes et la surveillance les plus faibles. [...] C'est au gouvernement de décider qui et comment il régulera.»

Convenir de règles mondiales

Le quatrième et dernier objectif que se donne le gouvernement Obama est de convenir avec les autres pays d'une façon d'atteindre une certaine harmonisation de leurs règles financières dans des forums internationaux comme le G20, le Fonds monétaire international (FMI) ou encore le Forum de stabilité financière du G8. «Notre espoir est que l'on puisse s'entendre avec les Européens sur une infrastructure mondiale qui permettrait d'assurer une supervision générale adéquate, a expliqué hier le secrétaire américain au Trésor à la commission du Congrès. On ne veut pas d'un système mondial balkanisé comme l'était notre propre système aux États-Unis» avant la crise.

***
http://www.ledevoir.com/2009/03/27/242036.html
Avec l'Agence France-Presse, The New York Times et The Wall Street Journal


http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-29563617.html


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29 mars 2009 7 29 /03 /mars /2009 05:50
George Soros prend la tête d’une croisade néo-keynésienne
Comme nous le disons ici depuis quelque temps, le ministre anglais Lord Malloch Brown, en charge d’organiser le sommet du G20 à Londres, ainsi que son homme de paille, le milliardaire spéculateur George Soros, condamné en France pour « délit d’intitié », se démènent pour garder la main sur le système financier international en déliquescence. Pour eux, il s’agit surtout d’imposer, avant les autres, des « solutions » leur permettant de continuer à tirer les marrons du feu.

 

Une véritable offensive néo-keynésienne, Keynes étant l’homme de référence des courants les plus « malins » du système impérial britannique, est en cours. L’influence de cette offensive ne se reflète pas uniquement dans les propositions de certains altermondialistes (ATTAC) ou sociaux-démocrates (François Morin, Lionel Jospin), mais apparaissent aussi dans les propositions du ministre russe des finances Alexeï Koudrine, où celles du gouverneur de la Banque centrale chinoise Zhou Xiaochun.


Hier, c’était devant la commission des relations étrangères du Sénat américain, que George Soros et son ami Martin Wolf, le rédacteur en chef du plus prestigieux quotidien financier britannique, le Financial Times, ont tenté de vendre leurs plans. 

Soros reconnait que « la crise est très grave. C’est réellement l’effondrement du système financier sans précédent depuis 1930. Et les leçons de 1930 sont décrites dans le livre de John Maynard Keynes de 1936,La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de l’argent. »


Soros inscrit donc sa propre démarche directement dans la tradition de l’une des armes secrètes de l’Empire britannique : Keynes. Dans un article « Pour que le G20 soit un succès », Soros affirme que lors de ce sommet, « outre la dernière augmentation des moyens du FMI, il devrait y avoir des émissions annuelles importantes de Droits de tirage spéciaux (DTS), mettons de 250 milliards de dollars, tant qu’il y aura une récession mondiale… » (…) « Les DTS sont extrêmement compliqués et difficile à comprendre, mais ils servent, en résumé, à créer de la monnaie au niveau international. Ils ne sont pas destinés aux pays à même de créer leur propre monnaie, mais à ceux de la périphérie*. Les pays riches devraient par conséquent prêter leurs allocations aux pays pauvres qui en ont besoin ». (…) « Il est trop tard pour prendre une telle décision dès la prochaine réunion du G20, mais si le président Obama faisait des propositions en ce sens et que la majorité des participants les approuvait, cela suffirait à revigorer les marchés et à faire de cette réunion un succès retentissant. »


La « solution » de Soros, en termes simples : détruire les Etats-Unis en coulant le dollar grâce à l’adoption d’une nouvelle monnaie de réserve internationale, les DTS, obtenus grâce à la planche à billets et sous la dictature du FMI.


Par ailleurs, Soros estime que le plan de relance que vient d’adopter la Chine est énorme. Ce pays se redressera plus rapidement que les Etats-Unis. Cependant, si le plan échoue, les troubles sociaux qui éclateront seront terrifiants.


« La Russie est un cas différent »
, dit Soros pour qui Poutine a perdu la popularité dont il disposait. « Le danger c’est que la Russie va devenir de plus en plus répressive et agressive afin de détourner les regards des problèmes internes. La Russie est une menace à la paix, comme le montre l’affaire géorgienne. Elle pourrait reprendre le contrôle de l’Ukraine. »


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