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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 00:35
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Dimanche 27 novembre 2011
Un texte de 1946...d'une brûlante actualité, au même titre que le programme du Conseil national de la Résistance.
Source : Mouvement Politique d'éducation populaire M'PEP    http://www.m-pep.org/

Le libre-échange est une croyance fanatique. Ses évangélistes, notamment regroupés au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ont condamné à mort des milliers d’habitants des pays pauvres. Les politiques qu’ils ont imposées ont provoqué, parfois de façon effroyable, l’aggravation des inégalités entre pays et à l’intérieur de chaque pays. Contrairement à ce que prétend la théorie du libre-échange, nulle part l’augmentation du commerce international n’a permis de « tirer » la croissance économique dans chaque pays, pas plus que la suppression des barrières douanières (« libéralisation » dans le langage de l’OMC).

Le libre-échange est une domination monstrueuse et hypocrite des riches des pays riches sur le reste de la planète. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis, aujourd’hui fanatiques du libre-échange, étaient hier protectionnistes. Ce n’est qu’une fois leur position dominante acquise sur le plan industriel qu’ils sont devenus libre-échangistes. Avec le libre-échange, les pays africains, par exemple, n’auront jamais d’agriculture permettant l’autosuffisance et la souveraineté alimentaires, jamais d’industrie pharmaceutique, sidérurgique ou chimique, etc. Lorsque près de 2 milliards de personnes vivent avec moins de 2 dollars par jour, l’expansion du commerce n’a aucun sens. Que vont-elles pouvoir acheter de plus ? Seule l’aide publique au développement, et non le commerce libre-échangiste, est susceptible de réduire puis de supprimer cette pauvreté effroyable. De même que la « financiarisation » de l’économie, la « marchandisation » de toute activité humaine au travers du libre-échange ne sert que les ambitions hégémoniques de l’oligarchie des multinationales.

Le libre-échange est un des principaux piliers de l’idéologie néolibérale. La mondialisation néolibérale, à cet égard, peut être définie comme la réorganisation du travail à l’échelle planétaire, afin de redresser les profits et la productivité, grâce à la libre circulation des marchandises, des capitaux, des services et de la main-d’oeuvre. Le libre-échange a été érigé en tabou. Ceux qui le combattent et qui considèrent que la nation a un rôle à jouer sont qualifiés de nationalistes ou souverainistes ; ceux qui considèrent qu’il faut respecter la souveraineté populaire sont accusés de populistes ; ceux qui considèrent que l’Etat doit réguler les marchés sont stigmatisés comme étatistes ; et ceux qui critiquent le libre-échange sont jugés protectionnistes.

Face au libre-échange, les alternatives proposées par les gouvernements ou les organisations sociales (partis politiques, syndicats, associations) ne sont pas à la hauteur. Elles se limitent, au mieux, à réclamer une réforme démocratique de l’Organisation mondiale du commerce. Une telle réforme, bien sûr, si elle advenait, serait un grand pas en avant. Cependant la question principale n’est pas celle du fonctionnement de l’OMC, mais celle du fonctionnement du commerce international lui-même. C’est le libre-échange qu’il faut frapper au cœur. Or, à cet égard, aucune alternative systémique n’est véritablement proposée pour l’instant et mise en débat afin d’irriguer les luttes sociales et les politiques publiques.

Le moment est venu de briser ce tabou. Telle est la raison de l’exhumation du texte de la Charte de La Havane dont le contenu est susceptible de stimuler les esprits les plus aplatis.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, un vaste bilan des relations internationales est opéré par les gouvernements victorieux. Les économies européennes sont largement détruites, il faut quasiment tout reconstruire dans plusieurs pays. Les grandes puissances cherchent alors à élaborer des instruments internationaux permettant d’éviter le retour du chaos économique et des guerres commerciales qui avaient caractérisé la décennie de l’avant-guerre. La crise de 1929, en effet, avait entraîné la montée du protectionnisme, l’effondrement du commerce mondial et contribué à précipiter le monde dans la tourmente.

La coopération économique est établie comme l’un des buts et principes de l’ONU, cette dernière reconnaissant les fondements économiques de la paix dans l’article 55 de la Charte des Nations Unies. Déclare-t-on la guerre à ses partenaires commerciaux ? L’ONU s’attelle donc à la reconstruction d’un ordre économique international cohérent. Il fallait créer une institution chargée de maintenir la stabilité monétaire internationale, en prévenant la course aux dévaluations. C’est dans ce but que fut créé le Fonds monétaire international (FMI). A ses côtés, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), appelée Banque mondiale, fut chargée du financement de ce double objectif défini dans son titre. Le troisième pilier devait être une organisation internationale du commerce.

Tout débute en 1946 quand, sous les auspices du Conseil économique et social des Nations unies, est convoquée la Conférence de La Havane en vue d’élaborer la charte constitutive d’une organisation internationale du commerce.

Ce projet très ambitieux, qui vise à la création de cette organisation en tant qu’institution spécialisée de l’ONU, ne verra malheureusement jamais le jour. Même si 53 nations l’ont signée, aucune n’a jamais ratifié la Charte qui est devenue lettre morte après avoir été discrètement retirée à l’étape de son examen par le Sénat américain. C’est donc en dehors du cadre onusien que le système commercial multilatéral va s’organiser.

Le Conseil économique et social des Nations Unies, par une résolution en date du 18 février 1946, décidait de convoquer une « Conférence internationale sur le commerce et l’emploi en vue de favoriser le développement de la production, des échanges et de la consommation des marchandises ». La Conférence s’est réunie à La Havane (Cuba) du 21 novembre 1947 au 24 mars 1948. Elle a arrêté le texte de la Charte de La Havane « instituant une Organisation internationale du commerce » (OIC), qui a été soumis aux gouvernements représentés à la Conférence.

Elle a donné lieu à trois documents :

  • L’Acte final

  • La Charte de La Havane instituant une Organisation internationale du commerce, et ses annexes

  • Les résolutions adoptées par la Conférence

Sans attendre la fin des négociations, 23 Etats décidaient, en 1947, de détacher le chapitre du projet de Charte relatif aux échanges de produits manufacturés et d’en faire l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Accident historique, le GATT restera, jusqu’en 1994, le seul instrument multilatéral régissant le commerce mondial. De 1948 à 1994, ce même terme a également désigné l’organisation internationale provisoire destinée à gérer cet accord.

Le rôle le plus visible du GATT au cours de ses quelques décennies d’existence aura été celui de l’organisation de « cycles » périodiques de négociations en vue d’abaisser les barrières douanières, d’obtenir des « concessions » et de régler d’autres questions commerciales.

Huit cycles ou « rounds » se sont tenus sous l’égide du GATT jusqu’à la création de l’OMC, à la suite de l’Uruguay round, lors de la conférence de Marrakech le 15 avril 1994. Jusqu’au milieu des années soixante, les différends commerciaux entre pays sont peu nombreux. On assiste à une diminution progressive des tarifs douaniers sur les produits industriels (mais sur eux seuls) : ils passent de 40 % au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à 5 % environ à notre époque. Un certain consensus règne alors pour plusieurs raisons : les Etats-Unis dominent le monde et ne se sentent pas menacés par un quelconque concurrent commercial. Le capitalisme (les « Trente Glorieuses ») est alors encadré (ou régulé), les Etats interviennent fortement dans l’économie, la croissance est élevée, le chômage très faible. Les Pays en voie de développement (PVD) obtiennent des concessions, car dans le contexte de la guerre froide, les pays occidentaux veulent éviter leur basculement dans le camp soviétique. Le libre-échangisme est très modéré et il ne touche que peu de secteurs.

L’Uruguay Round (1986-93), convoqué sur une idée de Ronald Reagan, va consacrer la fin du libre-échangisme modéré et consensuel, tandis que le triomphe de l’idéologie néolibérale sera favorisé par l’écroulement des Pays de l’Est. Ce long cycle voit s’affronter les Etats-Unis, la Communauté économique européenne (CEE) et le Japon entre eux, mais va aussi voir monter la pression du groupe des PVD oubliés de la prospérité. L’objectif est de supprimer les mesures protectionnistes non tarifaires (autres que les tarifs douaniers) et étendre les mesures libre-échangistes à toutes les activités.

Cette généralisation de la libéralisation du commerce international ne rendait que plus urgente la recherche d’alternatives. C’est en ce sens que la Charte de La Havane présente autant d’intérêt puisqu’elle envisageait les relations commerciales internationales d’un tout autre point de vue. Sa lecture est un véritable bain de jouvence ! Elle devrait fournir aux militants altermondialistes, aux organisations syndicales et politiques, aux élus et fonctionnaires concernés par ces questions une matière particulièrement riche pour renouveler leurs conceptions du commerce international et du développement. Ils devraient donc lire cette Charte toutes affaires cessantes !

L’Organisation internationale du commerce que voulait créer la Charte de La Havane était partie intégrante de l’ONU

Seule l’ONU donne, ou plus exactement devrait donner au système international sa légitimité. Elle est, ou elle devrait être la pierre angulaire du système des organisations internationales. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale c’est donc logiquement dans le cadre politique et juridique de l’ONU que s’est engagée la réflexion sur l’Organisation internationale du commerce. La Charte de La Havane a été élaborée et négociée dans un comité de l’ONU. Même si l’OIC n’a jamais vu le jour, il faut rappeler que c’est l’ONU qui a convoqué la Conférence de La Havane, a aidé à la préparer, puis a ultérieurement fourni le personnel du premier secrétariat du GATT. Une des revendications de la mouvance altermondialiste, d’ailleurs, est l’intégration de l’OMC dans le cadre onusien.

Dans cette perspective le texte de la Charte de La Havane montre comment le FMI, la BIRD, l’OIC, l’OIT pouvaient collaborer.

La Charte de La Havane est probablement le premier texte international à évoquer le développement

La question des liens entre commerce et développement a été évoquée pour la première fois à la Conférence de La Havane par les pays d’Amérique latine. Plus tard, l’accession à l’indépendance des pays en développement d’Afrique et d’Asie, à la suite de la Conférence de Bandung de 1955, a relancé une dynamique mondiale visant à créer un système commercial international qui favorise le développement économique et social. C’est pour réaliser cet objectif que la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) a été créée en 1964. La Charte de La Havane propose une approche qui se situe aux antipodes des conceptions actuelles du commerce international. Pour elle ce commerce ne peut avoir qu’un seul objet : le développement de chaque pays considéré individuellement, dans un cadre de relations internationales fondées sur la coopération et non sur la concurrence.

La Charte de La Havane ne sépare pas le commerce international et emploi

La Conférence de La Havane a tenté de traiter une question essentielle : l’articulation entre le commerce et l’emploi. C’est pourquoi elle s’intitulait « Conférence internationale sur le commerce et l’emploi ». A l’époque, tout le monde croyait au plein emploi. Aujourd’hui, cet objectif a non seulement été abandonné, mais le chômage est devenu la « variable d’ajustement » de l’économie.

On ne trouvera jamais, d’ailleurs, dans la littérature de l’OMC, l’objectif du plein emploi comme raison du commerce international. L’article 1 de la Charte de La Havane, qui en fixe l’objet, est particulièrement clair : « Atteindre les objectifs fixés par la Charte des Nations Unies, particulièrement le relèvement des niveaux de vie, le plein emploi et les conditions de progrès et de développement. »

On croit rêver !
L’article 2 précise que « les Etats membres reconnaissent qu’il n’est pas uniquement de leur intérêt national de prévenir le chômage et le sous-emploi [...] mais que la prévention du chômage et du sous-emploi est également une condition nécessaire pour [...] le développement des échanges internationaux, et, par conséquent, pour assurer le bien-être de tous les autres pays. »

Ainsi « les Etats membres reconnaissent que, si la prévention du chômage et du sous-emploi dépend, au premier chef, de mesures intérieures, prises individuellement par chaque pays, ces mesures devraient être complétées par une action concertée, entreprise sous les auspices du Conseil économique et social des Nations Unies et avec la collaboration des organisations intergouvernementales qualifiées... »

A quand une réunion sur le plein emploi organisée par l’OMC ?

Un principe fondamental : celui de l’équilibre de la balance des paiements

Ce principe est le plus important de la Charte de La Havane et lui donne sa charpente. Il signifie qu’aucun pays ne doit être en situation structurelle d’excédent ou de déficit de sa balance des paiements. Autrement dit, pour simplifier, dans les échanges commerciaux bilatéraux entre pays, c’est la règle « je t’achète autant que tu m’achètes » qui doit prévaloir.

La balance des paiements retrace l’ensemble des relations entre les agents économiques résidents et les non-résidents (activités sur le territoire national d’une durée inférieure à un an ou agents économiques à l’étranger). Elle mesure l’ensemble des échanges économiques : flux de marchandises, de services et de capitaux.

Pour chaque flux, il y a une opération « réelle » et une opération monétaire. Si j’achète des voitures anglaises, ces voitures (flux réels) entrent en France et des capitaux (flux monétaires) en sortent pour effectuer le paiement. L’importation est inscrite au débit (sortie) de la balance commerciale alors qu’une exportation est inscrite au crédit (entrée). Quand on importe, il y a une baisse des avoirs de réserve (sorties de devises) ; quand on exporte, il y a une augmentation des avoirs de réserve (entrées de devises).

On confond souvent balance des paiements et balance commerciale. La balance commerciale correspond seulement aux flux de biens (la balance des services retraçant les flux de services).

Ce qu’il y a de radicalement nouveau dans la Charte de La Havane par rapport à la situation actuelle, c’est la recherche de l’équilibre de la balance des paiements comme principe général.

Ainsi l’article 3 énonce-t-il que « les Etats membres chercheront à éviter les mesures qui auraient pour effet de mettre en difficulté la balance des paiements d’autres pays. » Autrement dit, la « priorité aux exportations », qui est le mot d’ordre général de tous les pays, et particulièrement de la France depuis l’alignement de 1982-1983 sur les politiques néolibérales, ne saurait être une politique acceptable pour l’OIC. En effet, cette « priorité aux exportations » affiche clairement son ambition : créer chez soi un excédent structurel de la balance des paiements. Comme on n’exporte pas sur la lune et qu’il faut bien que d’autres pays achètent ce qui est exporté, il est créé chez eux un déficit structurel. Une telle situation, par définition, ne peut que déséquilibrer le commerce international et en faire un lieu d’affrontement au lieu d’en faire un outil de coopération..

C’est pourquoi l’article 4 de la Charte de La Havane parle du « rétablissement de l’équilibre interne de la balance des paiements » comme d’un objectif fondamental de l’OIC.

L’article 6 envisage ainsi des « mesures de protection en faveur des Etats membres exposés à une pression inflationniste ou déflationniste extérieure. » Même chose pour l’article 21 qui détaille les « restrictions destinées à protéger la balance des paiements ». Par « restrictions » il faut entendre la méthode des contingents, les licences ou les permis d’importation sans fixation de contingents. Tout Etat membre de l’OIC pourra, par exemple, en vue de sauvegarder sa position financière extérieure et sa balance des paiements, « restreindre le volume ou la valeur des marchandises dont il autorise l’importation ». C’est parfaitement logique : pour rééquilibrer une balance des paiements déficitaire, l’un des moyens principaux est la limitation des importations. Bien entendu ces mesures protectionnistes sont encadrées par la Charte de La Havane et ne sont autorisées que dans les cas suivants :

  • pour s’opposer à la menace imminente d’une « baisse importante de ses réserves monétaires ou pour mettre fin à cette baisse » ;

  • pour augmenter ses réserves monétaires « suivant un taux d’accroissement raisonnable, dans le cas où elles seraient très basses. »

Ces mesures, en outre, doivent faire l’objet d’une gestion collective et solidaire au sein de l’OIC. L’Etat membre qui applique des restrictions « les atténuera progressivement jusqu’à suppression complète, au fur et à mesure que sa position financière extérieure s’améliorera ». Cette disposition n’est d’ailleurs pas interprétée dans la Charte de La Havane comme obligeant un Etat membre concerné à atténuer ou à supprimer ces restrictions si cela devait créer une situation qui justifierait de nouvelles restrictions.

De la même manière la Charte de La Havane indique que ses Etats membres doivent reconnaître mutuellement les politiques nationales qu’ils mènent à propos « de la réalisation et du maintien du plein emploi productif », du « développement des ressources industrielles et des autres ressources économiques », de l’ « élévation des niveaux de productivité ». Chaque Etat doit donc « considérer que la demande de devises étrangères au titre des importations et des autres paiements courants » peut consommer une part importante des ressources d’un autre Etat pour se procurer des devises étrangères « au point d’exercer sur ses réserves monétaires une pression justifiant l’établissement ou le maintien de restrictions ». Dès lors chaque Etat est invité à accepter des mesures protectionnistes venant des pays concernés.

Celles-ci seront le résultat d’une négociation et non d’une décision unilatérale. Dès lors, tout Etat membre qui envisage d’appliquer des restrictions à ses importations devra, avant de les établir (ou si les circonstances ne permettent pas une consultation préalable, immédiatement après les avoir établies), « entrer en consultation avec l’OIC sur la nature des difficultés qu’il éprouve dans sa balance des paiements, sur les autres correctifs qui peuvent s’offrir à lui ainsi que sur la répercussion possible de ces mesures sur l’économie des autres Etats membres. »

Inversement, tout Etat membre qui considère qu’un autre Etat membre applique des restrictions d’une manière incompatible avec ses propres intérêts, « pourra soumettre la question à l’OIC pour discussion. L’Etat membre qui applique ces restrictions participera à la discussion. Si, au vu des faits avancés par l’Etat membre qui a recours à cette procédure, il apparaît à l’OIC que le commerce de cet Etat membre subit un préjudice, elle présentera ses observations aux parties en vue de parvenir à un règlement de l’affaire satisfaisant pour les parties et pour l’Organisation. Si la question ne peut être réglée et si l’Organisation décide que les restrictions sont appliquées d’une manière incompatible, l’Organisation recommandera la suppression ou la modification de ces restrictions. Si les restrictions ne sont pas supprimées ou modifiées dans les soixante jours, conformément à la recommandation de l’Organisation, celle-ci pourra autoriser un ou plusieurs autres Etat membres à suspendre à l’égard de l’Etat membre qui applique les restrictions, tels engagements ou concessions résultant de la présente Charte ou de son application qu’elle spécifiera. »

Contrairement à une idée reçue, des mesures protectionnistes ne sont pas synonymes de relations conflictuelles entre Etats. Ni de créatrices d’une dynamique de repli du commerce international, aboutissant peu à peu à des formes d’autarcie. Le contenu de la Charte de La Havane montre que le protectionnisme ne peut fonctionner qu’à condition d’être universaliste.

Des normes de travail équitables

L’article 7 de la Charte prévoit que « les Etats membres reconnaissent que les mesures relatives à l’emploi doivent pleinement tenir compte des droits qui sont reconnus aux travailleurs par des déclarations, des conventions et des accords intergouvernementaux. Ils reconnaissent que tous les pays ont un intérêt commun à la réalisation et au maintien de normes équitables de travail en rapport avec la productivité de la main-d’oeuvre et, de ce fait, aux conditions de rémunération et de travail meilleures que cette productivité rend possibles. Les Etats membres reconnaissent que l’existence de conditions de travail non équitables, particulièrement dans les secteurs de la production travaillant pour l’exportation, crée des difficultés aux échanges internationaux. En conséquence, chaque Etat membre prendra toutes les mesures appropriées et pratiquement réalisables en vue de faire disparaître ces conditions sur son territoire. »

Cet article prévoit aussi que « les Etats membres qui font également partie de l’Organisation internationale du travail collaboreront avec cette Organisation, afin de mettre cet engagement à exécution » et que l’Organisation internationale du commerce « consultera l’Organisation internationale du travail et collaborera avec elle. »

Nous sommes à des années-lumière des conceptions et pratiques de l’OMC ! Avec cet article, les « maquilladoras » et autres « zones économiques spéciales » dans lesquelles les travailleurs et le plus souvent les travailleuses sont surexploités ne pourraient exister. Le dumping social serait interdit. Au lieu de l’hypocrite « clause sociale » que certains gouvernements - et même des syndicalistes ! - arborent pour masquer leurs renoncements, la Charte de La Havane permettrait de combattre efficacement le dumping social.

La coopération économique remplace la concurrence

Dans son article 10, la Charte de La Havane traite de la coopération en vue du développement économique et de la reconstruction nécessaires de l’après-guerre : « les Etats membres coopéreront entre eux, avec le Conseil économique et social des Nations Unies, avec l’OIT, ainsi qu’avec les autres organisations intergouvernementales compétentes, en vue de faciliter et de favoriser le développement industriel et le développement économique général ainsi que la reconstruction des pays dont l’économie a été dévastée par la guerre. »

Cet article conserve une parfaite actualité et serait valable, plus que jamais, dans la période actuelle. La mondialisation néolibérale, en effet, a ravagé certains pays comme aurait pu le faire une guerre... Il n’est donc pas extravaguant de parler de « reconstruction », même si pour la plupart des pays pauvres il convient de parler de « construction ».

Le contrôle des mouvements de capitaux

L’article 12 a un côté irréel quand on le compare à la réalité actuelle de la globalisation financière. Selon cet article, en effet, un Etat membre de l’OIC a le droit :

  • de prendre toutes mesures appropriées de sauvegarde nécessaires pour assurer que les investissements étrangers « ne serviront pas de base à une ingérence dans ses affaires intérieures ou sa politique nationale » ;

  • de déterminer s’il « autorisera, à l’avenir, les investissements étrangers, et dans quelle mesure et à quelles conditions il les autorisera » ;

  • de prescrire et d’appliquer « des conditions équitables en ce qui concerne la propriété des investissements existants et à venir ». Avec la Charte de La Havane, chaque Etat peut donc contrôler, en toute légalité, certains des mouvements de capitaux ! Qu’il s’agisse d’investissements de portefeuille ou d’investissements directs étrangers, la Charte de La Havane donne les outils juridiques pour s’opposer aux offres publiques d’achats (OPA), fusions et acquisitions transfrontalières ou à la pénétration du capital des entreprises cotées par les fonds de placement américains.

Les aides de l’Etat sont autorisées

Selon la théorie du libre-échange, tous les obstacles au développement du commerce doivent être supprimés. Parmi ces derniers se trouve évidemment l’Etat, notamment par les subventions qu’il peut accorder à l’économie.

Prenant le contre-pied exact de cette théorie, l’article 13 de la Charte précise que « les Etats membres reconnaissent que, pour faciliter l’établissement, le développement ou la reconstruction de certaines branches d’activité industrielle ou agricole, il peut être nécessaire de faire appel à une aide spéciale de l’Etat et que, dans certaines circonstances, l’octroi de cette aide sous la forme de mesures de protection est justifié. »

Là encore nous croyons rêver tellement le formatage des esprits, après plus de vingt ans de néolibéralisme, a fait douter de cette évidence. L’article 14 explique que « tout Etat membre pourra maintenir une mesure de protection non discriminatoire affectant les importations qu’il aura prise en vue de la création, du développement ou de la reconstruction de telle ou telle branche d’activité industrielle ou agricole ».

Prenons un exemple pour illustrer la portée considérable de cet article. Aujourd’hui, les pays africains les plus pauvres ne disposent pas d’une industrie pharmaceutique. Avec le libre-échange, n’ayant aucun avantage compétitif en ce domaine, ils sont voués éternellement à l’importation de médicaments et de matériel médical. Ajoutons que parallèlement le libre-échange de la main d’œuvre se traduit par des départs massifs de médecins africains vers les pays occidentaux ! Avec la Charte de La Havane, ces pays pourraient réduire leurs importations de médicaments, progressivement, au fur et à mesure qu’ils constituent leur propre industrie pharmaceutique...

Des accords préférentiels sont possibles

La plupart du temps, le bilatéralisme tel qu’il se développe aujourd’hui en marge du système de l’OMC va bien plus loin, en matière de libre-échangisme, que les accords de l’OMC. Le bilatéralisme, en tant que principe, n’est cependant pas en cause. Tout dépend de son contenu. La Charte de La Havane prévoyait ce cas de figure, dans un cadre coopératif.

Son article 15 énonce en effet que « les Etats membres reconnaissent que des circonstances spéciales, notamment le besoin de développement économique ou de reconstruction, peuvent justifier la conclusion de nouveaux accords préférentiels entre deux ou plusieurs pays, en considération des programmes de développement économique ou de reconstruction d’un ou de plusieurs d’entre eux. »

Autorisation de subventions

L’affaire des subventions américaines et européennes à leurs exportations agricoles, rendant leurs prix souvent inférieurs aux productions locales des pays pauvres, a suscité une réprobation mondiale justifiée. C’est la raison pour laquelle nombreux sont ceux, particulièrement au sein de la mouvance altermondialiste, qui demandent la suppression de ces subventions. Il ne faudrait toutefois pas considérer que toute subvention à un secteur économique est mauvaise en soi. Dans certaines circonstances de telles subventions sont indispensables. C’est ce qu’explique l’article 18 de la Charte : « les dispositions du présent article n’interdiront pas l’attribution aux seuls producteurs nationaux de subventions, y compris les subventions provenant du produit des taxes ou impositions intérieures [...] et les subventions dans la forme d’achat de produits nationaux par les pouvoirs publics ou pour leur compte. Les Etats membres reconnaissent que le contrôle des prix intérieurs par fixation de maxima [...] peut avoir des effets préjudiciables pour les intérêts des Etats membres qui fournissent des produits importés. En conséquence, les Etats membres qui appliquent de telles mesures prendront en considération les intérêts des Etats membres exportateurs en vue d’éviter ces effets préjudiciables, dans toute la mesure où il sera possible de le faire. »

L’article 25 apporte des précisions : si un Etat membre accorde ou maintient une subvention quelconque, y compris toute forme de protection des revenus ou de soutien des prix, qui a directement ou indirectement pour effet soit de maintenir ou d’accroître ses exportations d’un produit, soit de réduire les importations d’un produit sur son territoire ou d’empêcher une augmentation des importations d’un produit, « cet Etat membre fera connaître par écrit à l’OIC la portée et la nature de cette subvention, les effets qu’il en attend sur le volume du ou des produits affectés qu’il importe ou exporte ainsi que les circonstances qui rendent la subvention nécessaire ». Parallèlement, dans tous le cas où un Etat membre estimerait qu’une telle subvention porte ou menace de porter un préjudice sérieux à ses intérêts, des négociations s’ouvriront entre les Etats concernés « pour étudier la possibilité de limiter la subvention. »

En clair, chaque Etat est fondé - et autorisé - à subventionner des secteurs économiques en vue de stabiliser les prix et les revenus des producteurs.

Interdiction du dumping

Le dumping, fiscal ou social, a pour but de « conquérir » des parts de marché en proposant, dans un pays et pour un même produit, des prix plus bas que ceux en vigueur.

L’article 26 de la Charte interdit formellement ce genre de pratique : « aucun Etat membre n’accordera directement ou indirectement de subvention à l’exportation d’un produit quelconque, n’établira ni ne maintiendra d’autre système, lorsque cette subvention ou ce système aurait pour résultat la vente de ce produit à l’exportation à un prix inférieur au prix comparable demandé pour le produit similaire aux acheteurs du marché intérieur ».

Au moins c’est clair ! Si de telles mesures avaient été appliquées nous n’aurions pas assisté à la disparition presque complète de secteurs économiques comme le textile, la chaussure, l’ameublement...

Des mesures spéciales pour la production cinématographique

L’article 19 traite des « réglementations quantitatives intérieures » sur les films cinématographiques. Afin de permettre une production nationale, il organise un système de « contingents à l’écran » où un temps de projection est réservé aux productions nationales. En voici un extrait : « toute réglementation de cette sorte prendra la forme de contingents à l’écran qui seront gérés conformément aux conditions et prescriptions suivantes : les contingents à l’écran pourront comporter l’obligation de projeter, pour une période déterminée d’au moins un an, des films d’origine nationale pendant une fraction minimum du temps total de projection effectivement utilisé pour la présentation commerciale des films de toute origine ; ces contingents seront fixés d’après le temps annuel de projection de chaque salle ou d’après son équivalent. »

Possibilités de « restrictions quantitatives »

La Charte prévoit déjà la possibilité de « restrictions quantitatives » dans le but d’équilibrer la balance des paiements d’un pays qui en aurait besoin. L’article 20 reprend cette idée, mais pour d’autres raisons que la recherche de l’équilibre de la balance des paiements. Après avoir indiqué qu’il fallait les éliminer, il les définit ainsi : « prohibitions ou restrictions à l’importation d’un produit du territoire d’un autre Etat membre, à l’exportation ou à la vente pour l’exportation d’un produit destiné au territoire d’un autre Etat membre, autres que des droits de douane, des taxes ou autres redevances, que l’application en soit faite au moyen de contingents, de licences d’importation ou d’exportation ou de tout autre procédé ». Un pays peut avoir recours à des restrictions quantitatives dans les circonstances suivantes :

  • pendant la durée nécessaire pour prévenir une « pénurie grave de produits alimentaires ou d’autres produits essentiels pour l’Etat membre exportateur ou pour remédier à cette pénurie » ;

  • concernant les produits de l’agriculture ou des pêcheries, « quand elles sont nécessaires à l’application de mesures gouvernementales ayant effectivement pour résultat : de restreindre la quantité du produit national similaire qui peut être mise en vente ou produite ou, s’il n’y a pas de production nationale substantielle du produit similaire, celle d’un produit national de l’agriculture ou des pêcheries auquel le produit importé peut être directement substitué » ;

  • de résorber un excédent temporaire du produit national similaire ou, s’il n’y a pas de production nationale substantielle du produit similaire, d’un produit national de l’agriculture ou des pêcheries auquel le produit importé peut être directement substitué, « en mettant cet excédent à la disposition de certains groupes de consommateurs du pays, à titre gratuit, ou à des prix inférieurs au cours du marché » ;

  • de restreindre la quantité qui peut être produite de tout produit d’origine animale dont la production dépend directement, en totalité ou pour la majeure partie, du produit importé, « lorsque la production nationale de ce dernier est relativement négligeable ».

En ce qui concerne les restrictions à l’importation, elles sont autorisées si elles frappent « l’importation de produits qui ne peuvent être fournis par la production nationale que pendant une partie de l’année ».

Au total, « tout Etat membre qui se propose d’établir des restrictions à l’importation d’un produit devra, afin d’éviter de porter préjudice sans nécessité aux intérêts des pays exportateurs, en aviser par écrit, aussi longtemps que possible à l’avance, l’OIC et les Etats membres intéressés de façon substantielle à la fourniture de ce produit, avant l’entrée en vigueur des restrictions ».

Autrement dit, les réalités sociales et économiques concrètes peuvent impliquer des séquences de politiques protectionnistes négociées collectivement.

Les produits de base ne sont pas considérés comme des marchandises banales

Pour les militants altermondialistes, les « produits de base » (blé, riz, mil...) ne peuvent être considérés comme des marchandises ordinaires, négociables sur des marchés ordinaires. C’est pourquoi l’article 27 de la Charte de La Havane fait des « produits de base » une catégorie particulière. Il considère qu’un « système destiné à stabiliser soit le prix intérieur d’un produit de base soit la recette brute des producteurs nationaux d’un produit de ce genre, indépendamment des mouvements des prix à l’exportation, qui a parfois pour résultat la vente de ce produit à l’exportation à un prix inférieur au prix comparable demandé pour un produit similaire aux acheteurs du marché intérieur, ne sera pas considéré comme une forme de subvention à l’exportation ».

Il faut également mentionner l’article 28 qui stipule que « tout Etat membre qui accorde, sous une forme quelconque, une subvention ayant directement ou indirectement pour effet de maintenir ou d’accroître ses exportations d’un produit de base, n’administrera pas cette subvention de façon à conserver ou à se procurer une part du commerce mondial de ce produit supérieure à la part équitable qui lui revient. »

Incroyable ! La « conquête » de parts de marché est réprouvée par la Charte de La Havane !

Enfin, conformément aux dispositions de l’article 25, « l’Etat membre qui accorde cette subvention en fera connaître sans retard à l’OIC la portée et la nature, ainsi que les effets qu’il en attend sur le volume de ses exportations du produit et les circonstances qui rendent la subvention nécessaire. L’Etat membre entrera sans retard en consultation avec tout autre Etat membre qui estimera que la subvention porte ou menace de porter un préjudice sérieux à ses intérêts. Si ces consultations n’aboutissent pas à un accord dans un délai raisonnable, l’OIC établira ce qui constitue une part équitable du commerce mondial de ce produit ; l’Etat membre qui accorde la subvention se conformera à cette décision. »

En prenant cette décision « l’OIC tiendra compte de tout facteur qui a pu ou qui peut influer sur le commerce mondial de ce produit ; elle prendra particulièrement en considération les points suivants :

  • la part de l’Etat membre dans le commerce mondial du produit en question « pendant une période représentative antérieure » ;

  • le fait que la part de l’Etat membre dans le commerce mondial de ce produit est si faible que la subvention n’exercera vraisemblablement qu’une « influence négligeable » sur ce commerce ;

  • l’importance que présente le commerce extérieur de ce produit pour l’économie de l’Etat membre qui accorde la subvention et pour celle des Etats membres affectés de façon substantielle par cette subvention ;

  • l’intérêt qu’il y a à faciliter l’accroissement progressif de la production destinée à l’exportation dans les régions qui peuvent approvisionner le marché mondial en ce produit de la façon la plus efficace et la plus économique et par conséquent à limiter les subventions et les autres mesures qui rendent cet accroissement difficile.

Finalement, l’actualité de la Charte de La Havane reste intacte. Sortie de l’oubli, son contenu peut alimenter les débats - ou plutôt les lancer - sur ce qui reste probablement le plus étrange tabou qui frappe les économistes comme les responsables politiques. Dans ce débat, la prochaine étape devra porter sur les initiatives devant être prises par les Etats, individuellement et en petits groupes.

Lisez vite la Charte de La Havane !

Jacques Nikonoff,
le 26 octobre 2006.

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 22:03

Les agences de notation décideront qui de l’euro ou du dollar plongera le premier

On sait que les Etats-Unis sont confrontés à une énorme dette et que, de ce point de vue, ses dirigeants n’ont aucune leçon à donner à quiconque. La dernière fois que républicains et démocrates ne se sont pas accordés sur une solution (en ce qui concerne la dette), une agence de notation en a profité pour dégrader la note de leur dette souveraine. Pour éviter cela, il a été prévu de constituer un un « super-comité » du Congrès – six démocrates, six républicains -. Avec un si petit nombre, on estimait qu’un arrangement sera bien plus facile. Ce « super-comité » du Congrès vient de passer son baptême du feu. Il devait rendre sa copie pour le 21 novembre avec une série de mesures destinées à réduire le déficit budgétaire. C’est un énorme fiasco ! Et les raisons de l’échec sont d’ordre strictement idéologiques. Inutile de rentrer dans les détails, seul le résultat nous intéresse.

Maintenant, que peut-il se passer ? En cas d’échec du « super-comité », la loi prévoit que des coupes automatiques dans les dépenses publiques, d’un montant équivalent, 1 200 milliards de dollars, auront lieu le dans le budget de l’Etat d’ici à 2021. Elle stipule que le budget de la défense en sera la principale victime, à hauteur de 600 milliards de dollars. Mais aucune coupe n’entrera en vigueur avant 2013. Autant dire que rien ne se fera avant le scrutin de 2012. (Le Monde) Ces échéances n’ont rien de rassurant pour le déclenchement d’un prochain conflit régional au Proche-Orient, dont on sait pertinemment qu’il déclencherait une nouvelle guerre mondiale.

Voilà pour les Etats-Unis. En Europe, les nouvelles sont tellement catastrophiques que la menace d’implosion de l’euro est jugée crédible par de plus en plus d’analystes. Qui de l’euro ou de dollar tiendra le plus longtemps ? On sait seulement que ce sont les agences de notation qui décideront dans quel camp il faudra baisser le pouce, à la manière des César. Petit point d’information non négligeable: on sait par des informations de salles de marchés que d’aucuns ont converti des montagnes d’euros en dollars…

 
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Publié par le 27 novembre 2011 dans Non classé

 

Printemps arabe / FMI… un couple explosif

Tandis que l’ombre du FMI plane sur les pays européens, et que ses conseillers sont déjà à l’œuvre avec les technocrates de Bruxelles en Grèce, que se passe t-il maintenant en EGYPTE? Ce pays où  la population s’est débarrassée de son « tyran », offrant sa chair et son sang aux patrons des organisations supranationales, aux doctrinaires des droits de l’homme, manifestant au péril de leur vie sous la baguette des marionnettistes de la Haute finance, ces groupes qui ont financé si généreusement les stages des blogeurs de la blogosphère, devenus des spécialistes du printemps arabe.

Les Egyptiens voulaient la « liberté » et ils vont voter! Génial… Ils vont se déplacer pour élire leurs représentants au Parlement, espérant par la suite participer à des élections présidentielles et élire une homme vertueux, soucieux du bien commun… Etc.

Les Egyptiens recouvrent la liberté, croyaient-ils. Résultat : le PIB devrait péniblement atteindre les 1% en 2011, très loin des niveaux atteints par ce pays en développement avant la chute d’Hosni Moubarak. La croissance avait été de 5,1% l’an dernier, selon les données du gouvernement.

Les grands donneurs de leçons que sont l’Occident et les Etats-Unis, ont contribué à une situation qui justifie aujourd’hui une dégradation de la note égyptienne. L’agence de notation Standard and Poor’s vient de  dégrader la note égyptienne de BB- à B+, assortie d’une perspective négative. C’est la seconde fois en un mois que l’agence dégrade l’Egypte. Si bien que maintenant, près de 40 millions d’Egyptiens – soit 51% de la population – vivent actuellement sous le seuil de pauvreté avec moins de 2 dollars par jour.

Hier, les touristes affluaient en Egypte, mais le vent de la liberté a fait qu’aujourd’hui, le tourisme s’est effondré. C’est pourtant l’un des secteurs vitaux de l’Egypte. En France, la clientèle « pour l’Egypte » a fondu de 72%.

 

Printemps arabe rime donc avec FMI

La modique somme de 200 millions de dollars, première tranche d’un prêt total de 470 millions de dollars, doit être débloquée. On attend un peu plus de morts afin de confirmer que le scénario du printemps arabe se poursuivre bien. Les marchés, dont certains acteurs ont financé les mouvements du changement révolutionnaire, jouent le jeu à fond : les taux d’intérêt sur la dette du pays s’envolent à presque 15% à six mois et presque 7% à dix ans. Tout cela est en effet très logique. C’est la loi du marché, expliqueront les philosophes des Lumières du XXIème siècle et économistes de la mondialisation… Nous savons tous que cela va mener à un chaos ! Et nous savons également que cela est voulu, orchestré.


Tunisie, Egypte, Libye, Syrie… etc., il faut ajouter de nombreux pays d’Afrique dont les populations souffrent cruellement de la rapacité de ces prédateurs qui ne voient que chiffres et quête de pouvoir absolu.

 
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Publié par le 27 novembre 2011 dans Non classé

 

Allons-nous vers un transfert de souveraineté des Etats au FMI ?

« Les marchés obligataires se ferment les uns après les autres aux émetteurs souverains des pays de la zone euro, ou s’ils restent ouverts, les conditions de taux sont insupportables dans la durée. Même l’Allemagne, ce mercredi, n’a pas réussi à placer tout son papier. Donc oui, au train où vont les choses, le recours au FMI pour des pays comme l’Italie, l’Espagne, voire même la France, n’est plus du tout irréaliste. Mais la nouvelle ligne d’assistance du FMI n’est pas un bazooka. Elle peut offrir une possible source de répit pendant quelques mois.

Dans le cas italien, par exemple, cette facilité pourrait être utilisée jusqu’à 45 milliards d’euros à court terme, c’est très loin de couvrir les besoins d’émission sur 2012, qui sont estimés aux alentours de 250 milliards d’euros. Soit dit en passant, si les pays européens mutualisaient leur quotas au FMI, cela permettrait de démultiplier l’aide pour tel ou tel pays. Là encore, tout reste à faire ». (Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo Securities.)

Ne soyons pas dupes de ce qui se met en place. Le scénario a été écrit et il se déroule pour l’instant, étape après étape, comme prévu. Le transfert de souveraineté vers des instances supranationales et une crise financière qui va s’amplifier, cadrent parfaitement avec ce qui est recherché : la perte « globale » de souveraineté nationale et une action « globale » menée par les banquiers internationaux via, justement, les institutions supranationales. On sait très bien que le FMI n’est pas l’issue du plan; derrière il y a la Banque des Règlements Internationaux. Mais lorsque nous en arriverons là, les grandes valeurs du CAC40 seront plutôt proches de 0,50€ à 5€… Qui vivra verra…

 

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AAA : Moody's, Standard and Porc : on s'en Fitch ?

Je parlais de Standard and Poor's, je ne t'ai pas sonné sale bête : Non ! L'agence de notation FITCH, on s’en fiche pas. On savait que la France, et singulièrement le Parti Socialiste, a donné au…

 

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 20:46
Vincent Geisser et Michaël Béchir Ayari

Renaissances arabes

http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article5394

 

Les évènements qui bouleversent le monde arabe : Egypte, Tunisie, Lybie, Bahraïn, Syrie, Jordanie, Yémen, Maroc suscitent bien des questionnements aussi bien en Occident que dans les pays du Maghreb et du Machreck : « Révolutions bourgeoises ou populaires ? « Religieuses ou laïques » ? Ont-elles été manipulées par les U.S.A. ? Quel rôle les femmes ont -elles joué ? Les Nouvelles Technologies d’Information et de Communication et notamment Facebook et Twitter sont-elles la cause de ces mouvements de contestation et de protestation ?

À l’occasion de la sortie de l’ouvrage intitulé « Renaissances arabes. 7 questions clés sur des révolutions en marche » co écrit avec Michaël Béchir Ayari, Vincent Geisser, politologue(1) répond à une série de questions dont l’objectif consiste à mieux comprendre ces « révolutions qui annoncent des changements dans les pays en question et qui, inévitablement contribueront à modifier notre manière d’appréhender ces peuples et leur vision ainsi que leur rapport au politique et à la gouvernance.

N. Agsous : Les théoriciens du post-islamisme ont préconisé l’échec, voire le déclin de l’islam politique. De leur point de vue, les générations post islamistes n’accorderaient pas d’intérêt à l’idéologie. A la lumière des événements récents dans les pays arabes, quelles sont les critiques que vous apporteriez à la thèse des tenants du post islamisme ?

V. Geisser  : Au milieu des années 1900, la thèse du post-islamisme, développée notamment par le politologue Olivier Roy, apparaissait très novatrice. Elle avançait l’idée d’une normalisation progressive des mouvements islamistes, d’un processus de parlementarisation des Frères musulmans et surtout d’une renonciation des dirigeants de l’islam politique à l’utopie d’Etat islamique. Simultanément, les théoriciens du post-islamisme ont mis en évidence toute une série de phénomènes d’islamisation qui relevaient d’un processus d’individualisation de la croyance et de la pratique et qui ne passaient plus forcément par la voie politique qui avait été privilégiée jusqu’à là par les organisations islamistes. En ce sens, il faut reconnaître que les théoriciens du post-islamisme ont été novateurs. Toutefois, la notion-même de « post-islamisme » a été porteuse d’un « grand malentendu » en laissant croire que les islamistes étaient condamnés à disparaître des scènes politiques légales. Certains politologues parlaient même de la « fin de l’islam politique ». De ce point de vue, ils doivent admettre qu’ils se sont trompés. L’islam politique est plus que jamais d’actualité. Les révolutions arabes lui ont redonné une visibilité et l’islamisme joue aujourd’hui un rôle de premier plan dans les transitions démocratiques.

Certains affirment que les islamistes étaient absents, voire invisibles dans les mouvements de contestation dans les pays arabes. Ce constat s’applique t-il à tous les pays ? Qu’en est-il dans la réalité ?

Certains observateurs et éditorialistes occidentaux ont même écrit que les protestations dans le monde d’arabe avaient un caractère « séculariste », voire « laïque ». Ceci n’est pas totalement faux, dans la mesure où la grande majorité des revendications portées par les mouvements contestataires relèvent de registres universalistes et non pas identitaires : la liberté, la dignité, la démocratie, la lutte contre la corruption, etc. Par ailleurs, il est vrai qu’en Tunisie, les islamistes étaient quasiment invisibles dans les protestations sociopolitiques de l’hiver 2010-2011, en raison notamment du contexte répressif. En Egypte, les Frères musulmans n’ont rejoint les mouvements protestataires que dans un second temps. Toutefois, dans d’autres pays, les militants de l’islam politique sont partie prenante des contestations et des rébellions anti-régimes : en Libye, au Yémen, en Syrie, en Jordanie, etc., les organisations islamistes proches des Frères musulmans (le cas des salafistes est sans doute plus complexe) sont présentes dans les protestations aux côtés des partis de gauche, des nationalistes, des libéraux et des associations des droits de l’homme. Les mouvements islamistes participent très largement aux coalitions contestataires et leurs militants jouent un rôle fondamental dans l’encadrement des protestations actuelles. D’une certaine manière, l’on peut dire que les islamistes se sont mis au service de « révolutions démocratiques » et non de « révolutions islamiques ». Il n’y a pas forcément de contradiction entre les deux phénomènes.

Comment expliquez-vous qu’en Tunisie, les islamistes étaient absents des scènes publiques ?

En Tunisie, les islamistes étaient peu visibles en raison de la répression policière (le parti Ennahda a été décapité en 1990-1991 et ses militants emprisonnés ou en liberté surveillée) mais cela ne signifie pas nécessairement qu’ils étaient absents. De nombreux sympathisants islamistes et les membres de familles de prisonniers politiques ont participé aux manifestations de l’hiver 2010-2011. Invisibilité n’est donc pas synonyme d’absence. La preuve, à peine quelques semaines après la chute de Ben Ali (le 14 janvier 2011), les réseaux de sociabilité islamistes se sont rapidement reconstitués sur l’ensemble du territoire tunisien. Aujourd’hui, le parti Ennahda de Rached Ghannouchi est devenu la première force politique du pays, loin devant les autres partis. Les islamistes n’ont pas disparu du paysage politique tunisien post-dictature, contrairement à ce que prétendaient certains analystes.

Vous affirmez que "les révolutions ont révélé dans presque tous les pays arabes l’existence d’une véritable "fracture générationnelle" au sein de l’islamisme". A quoi renvoie cette fracture ? Comment s’est elle manifestée concrètement sur le terrain ? Cette fracture risque-t-elle, à moyen terme, de déstabiliser voire de diviser les islamistes ?

A l’instar des autres secteurs des sociétés arabes, les mouvements islamistes ont connu des phénomènes de recompositions et de contestations internes, remettant en cause les anciennes formes de leadership paternalistes et autocratiques. Les nouvelles générations islamistes n’ont plus grande chose à voir avec leurs ainés. Elles sont marquées par l’individualisme, un rapport pragmatique à la réalité sociale, et par une adhésion aux principes du pluralisme politique et du libéralisme économique (« Vive Dieu et le FMI ! »). L’anti-occidentalisme affiché par certains militants islamistes issus des nouvelles générations s’accompagne paradoxalement d’un processus d’occidentalisation de leurs modes de vie et de leurs représentations du monde. Pour toutes ces raisons, il est fort probable que les organisations islamistes vont connaître dans les prochains mois des débats agités et passionnés qui pourront susciter des scissions et des nouvelles alliances politiques, notamment avec les forces libérales et progressistes. « L’islamisme de papa » appartient désormais au passé et a laissé la place à une pluralisation des mouvements islamistes, avec toutes les combinaisons possibles en matière de choix économiques, sociaux et politiques, voire géopolitiques.

Que représentent les islamistes pour les populations arabes dans ce contexte de transition dominée par la perte de repères, l’incertitude et la peur de l’inconnu ?

Contrairement aux années 1980, où la majorité des mouvements islamistes représentaient le rêve d’une rupture radicale avec les régimes, le succès actuel des islamistes s’explique surtout par la recherche d’une certaine stabilité, dans un contexte d’incertitude socioéconomique et de bouleversement des repères identitaires et symboliques. Cela peut apparaître surprenant mais les islamistes rassurent une partie des populations arabes, parce qu’ils offrent une perspective de retour à l’ordre moral et politique. Ce ne sont plus les radicaux d’hier qui prônaient la théocratie et la rupture avec l’Occident mais ils incarnent désormais une sorte de « juste milieu », le choix pragmatique d’une « révolution conservatrice » en quelque sorte.

Les médias occidentaux ont limité l’engagement politique des femmes arabes aux mouvements de contestation aux jeunes blogueuses. A quoi obéit la médiatisation de cette figure féminine libre, dynamique, célibataire, en lutte contre le système patriarcal privé et public ?

La plupart des médias européens – notamment français – ont véhiculé des représentations très exotiques et orientalistes des révolutions arabes, en mettant en avant les jeunes blogueuses sensuelles, et en occultant la participation des femmes ordinaires dans les mouvements de contestation. Malheureusement, notre regard occidental sur le monde arabe reste fortement imprégné par l’orientalisme du XIXe siècle. C’est regrettable. Or, l’observation fine des protestations sociales et politiques au Maghreb et au Machrek tend à prouver que ce sont généralement des femmes issues des milieux populaires (ouvrières, mères de familles, grands-mères, étudiantes, jeunes diplômées au chômage, etc.) qui ont joué un rôle moteur dans les protestations. Mais le regard médiatique occidental n’a voulu retenir que l’image des jeunes blogueuses pour satisfaire notre soif d’exotisme, oubliant au passage les autres figures féminines, sans doute moins présentables selon les canons occidentaux. On notera toutefois que le prix Nobel de la paix a été remis en 2011 à une féministe yéménite voilée ( !) et membre d’une organisation proche de l’islam politique (le parti Islah). Mais, les médias français n’en ont pas beaucoup parlé : est-ce un hasard ?

Quels sont le rôle et la fonction des femmes islamiques et laïques dans les luttes contre les régimes autoritaires en Egypte, en Tunisie et à Bahreïn ?

Les mouvements féministes dans le monde arabe ont connu de nombreuses mutations ces vingt dernières années. Il serait simpliste d’opposer les féministes laïques aux féministes islamiques. La plupart des études sur les organisations qui luttent pour le droit des femmes soulignent les nombreuses passerelles, formes de dialogue et convergences qui se sont tissées entre les féministes classiques (plutôt issus de la gauche et/ou du nationalisme arabe) et les féministes d’obédience islamique (proches des partis islamistes ou de nouvelles mouvances politiques). Le féminisme n’est pas mort dans le monde arabe : loin de là ! Au contraire, il connaît un renouveau. Il est traversé par des débats souvent plus riches et passionnants que ceux que nous connaissons au sein du féminisme en Europe et en Amérique du Nord qui, lui, a tendance à s’assécher, faute de renouvellement générationnel.

Le titre "Renaissances" laisse transparaître l’idée d’une seconde naissance, voire d’un renouveau. Cela signifie-t-il que le Printemps arabe a provoqué de profonds bouleversements dans ces sociétés ? A la lumière de cette lecture, quelle suite pouvons-nous imaginer ?

Oui, si nous avons choisi ce titre pour notre ouvrage, ce n’est pas pour légitimer une vision romantique des bouleversements actuels dans le monde arabe, mais pour mieux souligner le caractère irréversible des changements en cours. Au-delà de la pluralité des situations et des contextes sociopolitiques très différents selon les pays arabes, il existe une onde de choc commune aux Etats et aux sociétés qui fait que le monde arabe est entré incontestablement dans une nouvelle ère. La période des dictatures autoritaires et paternalistes héritées des indépendances est désormais révolue, même s’il peut se maintenir ici et là des logiques autoritaires. Le passage à la démocratie ne se fera que progressivement en raison des legs hérités des anciens régimes et aussi des pesanteurs sociales. De plus, en mettant le mot « renaissances » au pluriel, nous avons voulu également mettre en valeur la pluralité des mouvements sociaux et leur caractère populaire. Contrairement à la Nahda au XIXe siècle, les mouvements actuels ne sont pas impulsés par des élites religieuses et intellectuelles mais par des citoyens ordinaires qui, d’une manière générale, sont peu impliqués dans les sphères politiques officielles et institutionnelles des Etats. Dans le monde arabe, l’on a souvent cru que le changement viendrait par les élites, or c’est exactement le contraire qui est en train de se dérouler sous nos yeux : ce sont les peuples arabes qui montrent la voie du changement démocratique à des élites trop habituées aux privilèges et aux compromis.

(*) Vincent Geisser est politologue à l’Institut français du Proche Orient (Ifpo) de Beyrouth

 

 
P.S.

Michaël Béchir Ayari et Vincent Geisser, « Renaissances arabes. 7 questions clés sur des révolutions en marche », les Editions de L’Atelier, 2011, 18 €

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 20:36

« Nos caméras sont des armes, les reportages, des balles »

Par Jean-Baptiste Mouttet (17 novembre 2011)


Au Venezuela, le secteur des médias alternatifs est très développé : 280 chaînes de télévision et de radio répertoriées par les autorités, plus celles qui ne le sont pas. Ces médias communautaires, soutenus et animés par les habitants des quartiers défavorisés eux-mêmes, tiennent à leur indépendance. Certains la considèrent d’ailleurs menacée par un projet de loi visant à leur donner un statut et à leur apporter une aide financière. Plongée dans ces médias libres, dans les quartiers populaires de Caracas, loin des oligarchies journalistiques.

« Ne regardez pas la télévision, faites-là ! », avertit une affiche à l’entrée des studios de Catia TVe, une chaîne de télévision vénézuélienne. Au premier abord, peu de choses différencient ces locaux de ceux d’une chaîne classique : un studio d’enregistrement, une salle de rédaction, des bureaux administratifs… Le graffiti d’un guérillero armé d’un mégaphone met pourtant la puce à l’oreille.

CatiaTVe, située dans le quartier éponyme de Caracas, au Venezuela, est un média communautaire. Il ne donne pas seulement la parole à la population : ce sont les habitants des barrios, les favelas vénézuéliennes, qui l’ont créé et le gèrent. « 70 % de nos programmes proviennent des communautés et 30 % sont réalisés par les salariés de la radio », décrit Ligia Elena, coordinatrice des informations. Les 28 employés, tous payés à parts égales au salaire minimum (environ 254 euros), sont eux-mêmes issus de ces quartiers défavorisés.

« Ni capital privé ! Ni État ! »

« Le but des médias privés est de vendre, le nôtre est de permettre au peuple de s’exprimer, explique Ligia Elena. Ils satanisent nos barrios en parlant seulement de l’insécurité. Nous, nous montrons nos luttes. » Wilfredo Vasquez, un des fondateurs, assure que CatiaTVe participe à une « transformation socioculturelle » : « Nos caméras sont des armes, les reportages, des balles », dit-il sans concession.

Catia TVe, créée en 2001, est un des médias communautaires les plus importants du Venezuela. Les autres sont, pour la plupart, de taille plus réduite. C’est le cas de Radio Activa, fondée en 1997. De tendance libertaire, cette station appartient entièrement à la communauté de La Vega, autre quartier défavorisé de Caracas, qui la finance grâce aux dons. « Cette table, c’est une voisine qui nous l’a donnée, les micros viennent d’un ami », raconte Francisco Perez, un des fondateurs de la radio, en désignant les objets entreposés sur un toit surplombant les maisonnettes ocres du barrio. Une des participantes, Ayari Perez, critique les médias privés mais aussi les médias d’État, pour qui « tout est toujours extrêmement positif ». Des paroles qui font écho à la devise de la radio reprise par Francisco : « Ni capital privé ! Ni État ! »

Radio Activa ne compte aucun salarié. Chaque habitant de La Vega est libre de venir s’inscrire et de prendre l’antenne quel que soit le sujet. Francisco et ses amis ont seulement restreint les émissions à une heure, car les débordements sur plusieurs heures étaient fréquents. Les programmes concernent le quartier et sont variés : informations locales, musique, politique, sport… L’esprit révolutionnaire passe aussi par une organisation horizontale. Ainsi, Catia TVe est une fondation, sa direction est élue par les membres, certaines décisions se prennent à l’issue d’assemblées.

S’organiser, se multiplier

Certains médias communautaires forment gratuitement les habitants des barrios. « Nous leurs apprenons à poser un autre regard sur les médias, à écrire un scénario, à manier une caméra, à monter les vidéos », explique Iris Castillo, directrice de la formation. Chaque groupe d’apprentissage pourra par la suite diffuser ses réalisations. Catia TVe programme aussi des informations nationales, des films ou des documentaires indépendants. Comme Radio Activa, les membres de Catia TVe ne connaissent pas leur audience : « Nous sommes diffusés à peu près sur toute l’agglomération de Caracas et à la périphérie des États voisins », explique Ligia Elena.

Dans tout le pays, il y a 280 chaînes de télévision et de radio comme Catia TVe et Radio Activa, habilitées par la Commission nationale des télécommunications (Conatel). Mais ce chiffre est sans doute en deçà de la réalité, car certains médias ne sont pas homologués. Le secteur continue de progresser, protégé par un État bienveillant. Les radios, au nombre de 244, dominent ce paysage médiatique alternatif. « Le matériel télévisuel est beaucoup plus coûteux et nécessite beaucoup plus d’espace », note Andres Cañizalez, professeur et chercheur en communication. Et les sites web « communautaires » sont rares : « Internet est encore un média de classes moyennes. Dans les barrios, les ordinateurs ne sont pas si répandus, et le réseau fait parfois défaut. »

Un nouveau cadre légal

Un projet de loi sur la « communication pour le pouvoir populaire » est en cours d’approbation à l’Assemblée nationale. Il pourrait impulser un nouvel élan. Il vise à donner un statut aux médias communautaires, pour les soutenir financièrement. L’espace radiophonique devrait être divisé en trois parts égales entre l’État, les radios « communautaires » et les radios privées.

Pour Wilfredo Vàsquez, le projet est une avancée, car il permet de « donner une durabilité ». La création d’un fond devrait, selon le projet de loi, « pourvoir aux coûts opérationnels de maintenance, d’investissement, de formation et de production de contenus ». Les médias privés devront fournir 2 % de leurs bénéfices à la « communication populaire ». Ligia Elena compte sur ces nouvelles ressources pour réparer des caméras et acheter du matériel neuf. De son côté, Francisco sait que sa radio n’obtiendra rien. Comme le stipule le projet de loi, il faut être enregistré auprès de la Conatel : « Ils trouvent toujours quelque chose pour refuser notre homologation. Notre fréquence serait déjà prise... Ce qui est faux ! », dit-il en évoquant l’hypothèse que son quartier serait mal vu par le gouvernement d’Hugo Chavez.

Vers une perte d’indépendance ?

Le projet est critiqué. L’ONG de défense de la liberté d’expression Espacio publico estime que la loi va à l’encontre de la liberté d’expression et ne respecte pas le principe de non-discrimination. L’article 1 stipule ainsi que le média « se base sur un modèle anti-hégémonique, anti-impérialiste, anti-oligarchique » ou que la défense de « la souveraineté » et de « l’identité nationale » est nécessaire.

Selon le professeur Andres Cañizalez, il ne fait aucun doute « que le gouvernement cherche par cette loi à étatiser les médias communautaires ». Le fond spécial créé dépendra de la vice-présidence et non d’un organisme indépendant. Catia TVe balaye cet argument : « Nous avons diffusé des publicités et pourtant nous avons conservé notre autonomie. La loi n’aura pas de conséquences sur notre indépendance », assure José Luis, coordinateur de la production.

Catia TVe fonctionne grâce à des dons de la communauté, mais aussi par la diffusion de publicités d’entreprises et d’institutions nationales, ou encore la vente de productions publicitaires. « Si certaines demandes de diffusion de publicité ou de collaboration ne correspondent pas à nos idées, nous les refusons », ajoute José Luis. Ligia Elena désigne aussi une dizaine d’ordinateurs payés grâce à une aide gouvernementale.

Dans un pays où la politique est extrêmement polarisée entre pro et anti-Chávez, difficile d’échapper à un camp ou à l’autre. Les médias communautaires ne dérogent pas à la règle. Ils ont aussi été garants de la démocratie, à l’image de membres de Catia TVe, qui, lors du coup d’État contre Hugo Chávez en avril 2002, sont parvenus à prendre possession de la chaîne publique VTV et à diffuser des programmes, afin de contrecarrer les informations des putschistes.

Jean-Baptiste Mouttet

 

 
P.S.

Photos : © Jean-Baptiste Mouttet

 

http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article5397

 

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Par Jean-Baptiste Mouttet (17 novembre 2011) Au Venezuela, le secteur des médias alternatifs est très développé : 280 chaînes de télévision et de radio répertoriées par les autorités, plus celles (...)
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20 novembre 2011

Renaissances arabes

Les évènements qui bouleversent le monde arabe : Egypte, Tunisie, Lybie, Bahraïn, Syrie, Jordanie, Yémen, Maroc suscitent bien des questionnements aussi bien en Occident que dans les pays du (...)
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20 novembre 2011

BLAKE

"Les pierres de la loi font les murs des prisons, les bordels sont battis des briques de la religion" Blake. Cette société est toute entière contenue dans cette phrase. De l'obligation (...)
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20 novembre 2011

7ème anniversaire dela mort d'Arafat : L'échec prévisible de tentative d'admission à l'ONU

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20 novembre 2011

MENACER L'IRAN ET PRÉPARER L'INVASION DE LA SYRIE

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 20:22

Publié le 24 novembre 2011

Quand les bébés naîtront d'une machine
D'ici 5, 10 ou 20 ans, la création... (Photo: Édouard Plante-Fréchette, La Presse)

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D'ici 5, 10 ou 20 ans, la création d'un utérus artificiel pourrait devenir réalité. Et il est grand temps que l'on s'interroge sur ses bienfaits, met en garde Sylvie Martin, dans un nouvel essai.

Photo: Édouard Plante-Fréchette, La Presse


Sylvia Galipeau

Silvia Galipeau
La Presse


La science est peut-être sur le point de permettre la gestation des foetus humains dans des utérus artificiels. À quoi ressemblera la vie quand elle pourra se passer du corps féminin? Une sociologue québécoise s'est penchée sur la question.

Non, les bébés ne poussent pas dans les choux. Mais ils pourraient bientôt naître d'une machine. Science-fiction? Pas du tout. Depuis plus de 50 ans déjà, des chercheurs partout sur la planète travaillent à l'élaboration d'un utérus artificiel, lequel permettrait la gestation d'un foetus, sans le moindre contact avec un corps féminin. D'ici 5, 10 ou 20 ans, ce scénario futuriste pourrait devenir réalité. Et il est grand temps que l'on s'interroge sur ses bienfaits, met en garde une sociologue québécoise, dans un essai publié la semaine dernière.

En fait, les bébés «artificiels», nous en sommes beaucoup plus proches qu'on le croit, fait valoir Sylvie Martin, auteure du Désenfantement du monde, aux éditions Liber, rencontrée hier. «Quand on jette un coup d'oeil aux techniques de reproduction qui existent déjà, on réalise que le début de la grossesse est déjà reproduit techniquement, explique-t-elle. Avec la néonatalogie et les incubateurs, on est aussi capables de reproduire la fin de la grossesse. Et cet écart entre le début et la fin de la grossesse tend de plus en plus à rétrécir.» Du coup, déjà, la question se pose: «La grossesse est-elle devenue facultative?»

L'objectif de l'utérus artificiel est double: il s'agirait d'une part d'en finir avec l'infertilité, mais aussi de mieux encadrer le développement des foetus. Les réflexions entourant ces développements ont à ce jour été surtout favorables. «La logique thérapeutique n'a pas de limites en soi», fait valoir l'auteure. Selon certaines féministes radicales, cela permettrait en prime de libérer les femmes du fardeau de l'enfantement, autorisant, enfin, une égalité de facto entre les sexes.

C'est dans un cours de maîtrise à l'Université de Montréal sur les technologies scientifiques (OGM, clonage, etc.) que la sociologue a appris l'existence des recherches, qui remontent aux années 50, entourant l'utérus artificiel. «J'ai voulu comprendre: pourquoi on voudrait se débarrasser du corps féminin?» D'où l'idée de consacrer son mémoire à cette question, dont la vulgarisation vient d'être publiée sous forme d'essai.

Le livre, fascinant et terrifiant à la fois, retrace toute l'histoire de l'«effacement» du corps de la femme dans la question de la procréation. Car si l'utérus artificiel semble sortir tout droit d'un film de science-fiction, il ne vient pas de nulle part. Il est le fruit d'une série de percées scientifiques, de la fécondation in vitro à la péridurale, en passant par les mères porteuses ou les grossesses tardives (des mères sexagénaires). On se rend compte, en bout de piste, que la science a de plus en plus pris le pas sur le corps de la femme. À preuve, souligne l'auteure, une femme peut aujourd'hui être la mère génétique de son neveu (par don d'ovules), une grand-mère peut porter son petit-fils, et un enfant peut avoir jusqu'à cinq parents différents (si les parents adoptifs ont recours, par exemple, à un donneur de sperme, une donneuse d'ovules, et une mère porteuse). Bref, la mère génétique est déjà loin d'être indispensable.

«L'ectogenèse, la genèse à l'extérieur du corps de la femme, existe déjà, résume la sociologue. Mais on ne la questionne pas beaucoup.»

Selon elle, la création d'un «utérus artificiel» incarnerait «l'apothéose du contrôle technologique de la science sur la procréation». D'où son invitation à une certaine réflexion sur la question. «En sachant qu'une telle machine aurait autant d'impacts sociaux, anthropologiques, politiques et juridiques, jusqu'où va-t-on aller?»

Entre autres questions, elle souligne: qui pourrait s'offrir un tel utérus, qu'adviendrait-il d'une génération d'individus qui n'aurait pas les mêmes «conditions d'entrée» que la majorité, jusqu'où irait-on dans le contrôle de la qualité du foetus? Et puis, surtout, quel avenir pour ces enfants dont les paramètres de l'existence auraient ainsi été contrôlés?

«Oui, l'utérus artificiel est plein de promesses, résume Sylvie Martin. Mais est-ce qu'au nom des bienfaits promis, on ne peut plus dire non à rien?»

 

Le désenfantement du monde, utérus artificiel et effacement du corps maternel, Sylvie Martin, Liber, 207 p.

 

http://www.cyberpresse.ca/vivre/famille/201111/24/01-4471072-quand-les-bebes-naitront-dune-machine.php

 

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Robotic prison wardens to patrol South Korean prison
Prison guard robot prototype The prison guard robot prototype is set to go on trial in March

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Robot wardens are about to join the ranks of South Korea's prison service.

A jail in the eastern city of Pohang plans to run a month-long trial with three of the automatons in March.

The machines will monitor inmates for abnormal behaviour. Researchers say they will help reduce the workload for other guards.

South Korea aims to be a world leaders in robotics. Business leaders believe the field has the potential to become a major export industry.

The three 5ft-high (1.5m) robots involved in the prison trial have been developed by the Asian Forum for Corrections, a South Korean group of researchers who specialise in criminality and prison policies.

It said the robots move on four wheels and are equipped with cameras and other sensors that allow them to detect risky behaviour such as violence and suicide.

Prof Lee Baik-Chu, of Kyonggi University, who led the design process, said the robots would alert human guards if they discovered a problem.

"As we're almost done with creating its key operating system, we are now working on refining its details to make it look more friendly to inmates," the professor told the Yonhap news agency.

The one-month trial will cost 1bn won (£554,000) and is being sponsored by the South Korean government.

It is the latest in a series of investments made by the state to develop its robotics industry.

The country's Ministry of Knowledge Economy said in January that it had spent the equivalent of £415m on research in the sector between 2002 and 2010.

It said the aim was to compete with other countries, such as Japan, which are also exploring the industry's potential.

In October the ministry said the Korean robot market had recorded 75% growth over the past two years and was now worth about £1bn.

Robots everywhere

Success stories reported by the Korean media include Samsung Techwin's sale of a robotic surveillance system to Algeria and shipments of the humanoid Hubo robot to six universities in the US.

The South Korean defence company DoDAAM is also developing robotic gun turrets for export which can be programmed to open fire automatically.

Within the country English-speaking robotic teaching assistants are already being deployed in some schools to help children to practise their pronunciation.

The Joongang Daily newspaper reported in August that a company called Showbo had begun mass producing a robot that bowed to shop customers and told them about promotions on offer.

Other firms say they hope to start selling robots to help care for the elderly before the end of the decade, and personal assistant robots further down the line.

The government is also building a Robot Land theme park in the north-west city of Incheon to help highlight the country's success. Planners say they hope 2.8 million people will visit each year.

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Lire aussi :

 

L'éveil politique et le nouvel ordre mondial
La Révolution technologique et l'avenir de la Liberté
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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 20:08

 

 

 

 

 

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 19:57

 

 

DOSSIER SYRIE :
Désinformation médiatique et dangers
d'une nouvelle guerre


Le 26 novembre 2011


 SYRIE : Mensonges médiatiques ou le prétexte à une autre «guerre humanitaire»
Manifestations en Syrie: Qui compte les morts?
- par Julie Lévesque - 2011-11-25
Selon de nombreux reportages, un grand nombre de manifestants pacifiques ont été tués par les forces syriennes depuis le début des troubles dans le pays à la mi-mars. Mais d’où viennent les chiffres?
 Chemins de Damas : La Syrie derrière les mensonges médiatiques
Témoignage
- par Marie-Ange Patrizio - 2011-11-25
Non seulement des journalistes et contributeurs divers peuvent entrer officiellement dans ce pays, mais certains de ceux qui se plaignent de la censure de ce régime sont aussi ceux qui refusent cette occasion extraordinaire quand elle leur est offerte : sous prétexte d’indépendance de la presse, ne pouvant pas entrer s’ils sont invités ?( !)
 VIDÉO : En direct de Syrie, le journaliste américain Tarpley Wesbter à Homs
Webster Tarpley, intervient depuis la Syrie
- 2011-11-26
 
 SYRIE : Guerre de l’information, propagande et média-mensonges
La Syrie est plus que jamais le terrain d’un journalisme à géométrie variable
- par Pierre Piccinin - 2011-11-24
 
Les disciples de Goebbels à l’œuvre contre la Syrie
- par Domenico Losurdo - 2011-11-22
 
Le président du comité Valmy à Damas pour sauver la paix en rétablissant la vérité
- par Claude Beaulieu - 2011-11-20
 
Menacer l'Iran et préparer l'invasion de la Syrie
- par Robert Bibeau - 2011-11-17
Pourquoi cette montée en puissance des rumeurs d’attaque contre le réacteur nucléaire iranien ? Pourquoi ces tambours de guerre factices contre l’Iran – repris par les médias de gauche – naïfs ou complices ?
Isolé sur la scène internationale, livré par ses pairs arabes
Sombre avenir pour Bachar al-Assad
- par Djamel Bouatta - 2011-11-17
 
La vérité sur la position occidentale envers la Syrie: affaiblir l’Iran
- par Tony Cartalucci - 2011-11-14
Le “printemps arabe”, financé, soutenu et armé par les Etats-Unis, était loin d’être “spontané” ou “organique”, mais bien plutôt une déstabilisation régionale préméditée pour consolider l’Hégémonie de Wall Street et de la City de Londres à travers le Moyen-Orient...
SYRIE : le reportage de la propagande
- par Mère Agnès-Mariam de la Croix - 2011-10-17


Autres articles d'actualité :

 Pourquoi la Turquie a-t-elle vendu la Syrie ?
- par Leila Mazboudi - 2011-11-26
L'agression de la Syrie par l'Otan pourrait déraper en un conflit de grande ampleur
- par Gilles Munier - 2011-11-26
La Syrie devient la cible d'une intrigue impérialiste après sa suspension par la Ligue arabe
- par Chris Marsden - 2011-11-26
Des membres de l'OTAN prêts à épauler les déserteurs de l’armée syrienne .
- 2011-11-26
SYRIE : A qui profite la désinformation?
- par Ikram Ghioua - 2011-11-25
Syrie -Un navire de guerre américain se déplace vers la côte syrienne, alors que les tensions montent.
- 2011-11-25
La Russie arme la Syrie avec des missiles pour se défendre contre une attaque de l’OTAN
Elle avertit qu’elle ne tolèrera pas que les puissances occidentales franchissent une certaine “ligne rouge”
- par Paul Joseph Watson - 2011-11-25

Pour lire d'autres articles sur la Syrie et le « Printemps arabe » cliquez ici

 

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27885

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 19:27
http://static.mediapart.fr/files/Dianne/anti-nucleaire-390_-_Copie.jpg
http://static.mediapart.fr/files/Dianne/anti-nucleaire-390_-_Copie.jpg
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Transport La Hague-Gorleben :
Le Réseau "Sortir du nucléaire" suit toujours de très près le convoi

 

Banderole du Réseau "Sortir du nucléaire" à Dannenberg (Allemagne)


Dimanche 26 novembre 2011
Crédit photo : augestrahlt



Le Réseau "Sortir du nucléaire" est mobilisé depuis lundi dernier pour dénoncer l'impasse nucléaire à l'occasion du transport de déchets nucléaires hautement radioactifs de La Hague (France) à Gorleben (Allemagne).

En France, de nombreuses actions et rassemblements ont été organisés au départ du convoi à Valognes et tout au long des différents trajets prévus par la SNCF et Areva.

Le train, entré en Allemagne vendredi matin poursuit sa route difficile vers Gorleben.
Dimanche 27 novembre 2011 - point sur la situation

- 17h00  : La mobilisation en Allemagne se poursuit

La désincarcération des personnes fixées à un bloc de béton est terminée à Vastorf, le train roule à nouveau.
A Gedelitz 25 villageois ont déménagé leurs salles de séjour sur la route du village. Il reste de la place sur le canapé.
A Gorleben, plus de 1000 personnes participent au sit-in de X-tausendmal quer.

 

 

- 15h00 : Le convoi avance très lentement

 

En tout début d’après-midi, le convoi a subi un arrêt de 25min à Lüneburg.
A Vastorf un deuxième homme a été désincarcéré d'un bloc de béton fixé sur les voies.
Depuis 14h40, le train est arrêté à Wendisch Evern, où un sit-in de 50 personnes est en place.
Les sit-in de Gorleben et de Dannenberg continuent.
Le sentiment des militants en Allemagne est que la police est dépassée en permanence et n'arrive pas à refaire surface.
Un avis de tempête de force 8 à 9 a été diffusé dans le Wendland. Or, à partir de force 8, il est prévu, pour des raisons de sécurité, de suspendre tout déchargement de déchets. Le déchargement au terminal ferroviaire de Dannenberg pourrait être compromis... Si même le vent se joint aux antinucléaires pour ralentir le convoi, les déchets pourrait bien encore mettre de longues heures avant de rejoindre Gorleben !

- 13h30  : Record de 2010 battu ! le train a quitté la Manche depuis plus de 92h.

 

A 13h, le train quittait Maschen au sud d’Hambourg, après un arrêt forcé de plus de 17 heures.
L’avancée du convoi est ralentie depuis deux jours, par des actions non violentes diverses et variées : déballastage des voies à Dahlenburg et à Göhrde, sit-in pacifiques et présence sur les voies à Hitzacker, Metzingen, Possad, Hebenshausen, Dannenberg, Lünebourg, Vastorf...
A Harlingen, un sit-in qui a rassemblé 4000 personnes a tenu une bonne partie de la soirée. Les militants ont été évacués dans la calme au cours de la nuit. A 8h, la voie à cet endroit était dégagée.
A Hitzacker des militants sont ancrés dans un bloc de béton depuis le début de la matinée. Ils ont été rejoints par près de 400 personnes, maintenant assises sur les rails.
A Dannenberg, le sit-in est toujours en place, sit-in auquel se sont ajoutés 200 vélos de "la Vélorution".
A Gorleben le sit-in de x1000malquer a commencé.
Une importante mobilisation est donc toujours en cours et le train est fortement attendu après Lüneburg où une seule voie de passage existe.

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 19:20


Sarkozy, danger majeur
Sarkozy, danger majeur

Rappel historique - "l'homme providentiel"

En 1933, à la suite d'une élection démocratique, Hitler accédait au pouvoir dans une Allemagne rongée par la crise économique, où les citoyens ordinaires avaient subi un appauvrissement sans précédent à cause d'un chômage massif et d'une inflation galopante, créant dans l'opinion un sentiment d'amertume et le désir d'un changement fort pour remettre l'Allemagne sur la bonne voie.

Hitler était alors perçu comme "l'homme providentiel", le seul ayant l'autorité et la détermination nécessaires. Il bénéficiait du soutien du patronat et des classes aisées, en même temps que d'une partie des classes populaires victimes de la crise. Le danger représenté par Hitler était alors complètement sous-estimé ou ignoré par les médias et par la majorité de "l'intelligentsia".

A l'issue de la seconde guerre mondiale, les Allemands ont durablement pris conscience des dangers du fascisme. Mais cette prise de conscience n'a pas eu lieu en France, où le régime fasciste de Vichy pouvait être considéré comme imposé par la défaite et l'occupation, et non véritablement choisi par les Français, alors qu'en réalité, les fascistes représentaient une force politique importante en France pendant les années 30, et le régime de Vichy bénéficiait d'un large soutien populaire. Mais les Français se sont dispensés de faire leur examen de conscience, et la "bête immonde" n'a pas été éradiquée dans les esprits comme en Allemagne. D'où la montée en puissance du Front National et l'actuelle dérive du principal parti de droite (l'UMP) vers l'extrême-droite.
 

Nous sommes aujourd'hui au 21è siècle, et le fascisme est de retour avec un nouveau visage. Il a évolué vers une forme "moderne", débarrassé de l'anti-sémitisme, mais en conservant les mêmes principes et les mêmes méthodes: autoritarisme, culte de la répression, mépris de la démocratie, propagation de la haine, désignation de boucs-émissaires, et absence de scrupules ("la fin justifie les moyens").

Ainsi, Nicolas Sarkozy n'est pas anti-sémite (au contraire), mais il est violent, rempli de haine, et ne supporte pas les opinions différentes de la sienne.

Autre caractéristique du fascisme, Nicolas Sarkozy ne cesse de stigmatiser des catégories de personnes en les désignant à la vindicte publique et en les utilisant comme boucs-émissaires:

- les jeunes des banlieues (les "racailles", à nettoyer au "karscher")
- les "assistés"
- "ceux qui se lèvent tard"
- les "soixante-huitards" et l'esprit de Mai 68 (cause de tous les maux de la France selon Sarkozy)
- les syndicalistes ("ces braillards", comme il dit)
- les défenseurs des droits de l'homme, qu'il appelle avec mépris les "droits-de-l'hommistes"

Ce n'est pas un hasard si l'édition italienne du livre de Sarkozy a été préfacée par Gianfranco Fini, le leader de l'Alliance Nationale, précédemment dénommée MSI, le parti fasciste mussolinien dont l'Alliance Nationale a conservé le logo, une flamme tricolore aux couleurs de l'Italie (un logo repris et mis aux couleurs de la France par le Front National).

Et ce n'est pas un hasard non plus si Nicolas Sarkozy est la deuxième personnalité préférée des électeurs du Front National après Jean-Marie Le Pen.

 

Une personnalité inquiétante

Son ambition dévorante, sa soif de pouvoir, le fait qu'il ne pense qu'à son intérêt personnel, sa démagogie, son mépris de la démocratie, son intolérance et sa haine font de Nicolas Sarkozy un danger majeur si il est élu. Sa soif de pouvoir est d'autant plus inquiétante qu'il a déclaré vouloir modifier la constitution pour étendre les pouvoirs présidentiels.

 

Les observateurs objectifs qui ont approché Sarkozy disent qu'il émane de lui de la violence. Anecdote révélatrice, lorsque Nicolas Sarkozy a été mis en cause par une manipulation dans l'affaire Clearstream, il a dit "je trouverai le salaud à l'origine de tout ça et je le pendrai à un croc de boucher".

Comme il l'a souvent montré à l'Assemblée Nationale ou à Argenteuil, Nicolas Sarkozy est un violent, et il gouvernera avec brutalité, "à la cravache", il dressera les uns contre les autres, et le résultat sera une guerre civile. Les 5 semaines d'émeutes qu'il a déjà provoqué en 2005 ne sont qu'un avant-goût de ce qui arrivera si il s'empare du pouvoir.

Il est alors probable qu'il utilisera le soulèvement populaire comme prétexte pour prendre les pleins pouvoirs, comme l'article 16 de la constitution le permet lorsque "l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu".

 

Ce qu'il a fait - Le bilan de Sarkozy

 

 

- Baisse en trompe l'oeil de la délinquance, qui masque une hausse sans précédent des violences aux personnes. Cette hausse est de 20% en moyenne nationale mais elle atteint 70% dans certains départements.

- Primes au rendement pour les policiers, les encourageant ainsi à une répression hystérique, disproportionnée, avec gardes à vues injustifiées, et tolérance zéro pour les automobilistes .

- Transformation des policiers en cow-boys agressifs qui se croient tout permis; hausse sans précédant des bavures et des violences policières.

- Généralisation du flashball et introduction du taser

- Recul sans précédent des droits de l'homme en France, dénoncé par Amnesty International et la Ligue des Droits de l'Homme. Transformation de la France en un état policier oppressant.

- Remplissage des prisons sans se soucier un instant des conditions de détention crées par la surpopulation carcérale (violence entre détenus, viols, suicides, propagation du sida et de la tuberculose). Par sa politique ultra-répressive, Sarkozy a créé une situation catastrophique dans les prisons, une situation indigne d'un pays qui prétend respecter les droits de l'homme et qui donne des leçons au reste du monde à ce sujet.

- Propos irresponsables et haineux qui, combinées aux violences policières et à la "tolérance zéro", ont provoqué une insurrection des banlieues pendant 5 semaines.

- Privatisation partielle d'EDF

- Fausse promesse que GDF ne serait jamais privatisé.

 

 

 

 

 

Ce qu'il fera - Le vrai programme de Sarkozy

- Baisse des impôts pour les riches et pour les entreprises. Cela sera compensé en creusant encore plus le déficit public et l'endettement de la France, ou bien en augmentant la TVA, l'impot le plus inégalitaire car non dégressif pour les bas revenus.

- Démantèlement du droit du travail, CPE pour tout le monde, précarité généralisée, avec un licenciement possible pendant 2 ans, sans justificatif ni recours.

- Retraite à 70 ans, et encouragement des retraites privées (fond de pension) pour ceux qui souhaitent partir plus tôt à la retraite et dans de meilleures conditions

- Semaine de 48 heures (alignement sur la norme européenne), et autorisation des heures supplémentaires jusqu'à 70 heures par semaine (opt-out, comme en Angleterre)

- Suppression des charges sociales sur les heures supplémentaires, ce qui encouragera les entreprises à recourir aux heures supplémentaires plutôt qu'embaucher

- Obligation d'effectuer un "travail d'utilité collective" (des travaux forcés payés moins que le SMIC) pour les bénéficiaires de minima sociaux

- Adoption de la constitution européenne par le parlement, sans consulter les Français par référendum

- Privatisation d'EDF, de la SNCF, de la Poste. ANPE remplacée par des agences privées pour le placement des chômeurs.

- Autorisation des OGM. (Nicolas Sarkozy est le seul candidat à la présidentielle à ne pas s'être engagé à un moratoire sur les cutures d'OGM).

- Discrimination positive et encouragement du communautarisme

- Immigration choisie, c'est à dire appel à l'immigration quand le rapport entre l'offre et la demande sur le marché du travail est défavorable aux entreprises, risquant ainsi de les obliger à augmenter les salaires

- Suppression de la séparation des églises et de l'état, pour permettre aux lieux de culte d'être financées par l'argent du contribuable

- Réduction du nombre d'enseignants, réduction du budget de l'éducation nationale, l'argent restant devant être partagé avec les écoles privées (suppression de la loi Falloux)

- Augmentation du budget militaire pour renforcer les capacités de la France à participer aux guerres des Etats-Unis, au grand bénéfice des multinationales de l'armement, notamment Dassault (dont le PGD Serge Dassault est député UMP et sarkozyste convaincu), et Lagardère (dont le PDG Arnaud Lagardère est le parrain d'un fils de Sarkozy).

- Extension des pouvoirs présidentiels, au détriment du premier ministre et du parlement

- Généralisation des machines à voter, afin de pouvoir truquer les futures élections

- Modification probable du jeu électoral en autorisant à nouveau les entreprises à financer les partis politiques, et en légalisant les publicités politiques à la télévision (comme aux USA), afin de donner l'avantage au parti le plus riche, c'est à dire le plus favorable aux intérêts des multinationales afin de bénéficier de leur "générosité"

- Généralisation de la vidéosurveillance "intelligente", avec détection automatique des comportements interdits ou jugés suspects y compris pour les infractions anodines, comme allumer une cigarette dans un lieu public. La vidéosurveillance "intelligente" aura pour effet de multiplier les bavures policières (comme l'assassinat d'un jeune brésilien par la police à Londres après les attentats)

- Fichage des enfants dès la maternelle, pour repérer les "futurs délinquants".
(En tant que ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy avait prévu de faire adopter cette mesure début 2007, mais il l'a finalement retirée à cause de la polémique qu'elle pouvait susciter avant l'élection présidentielle)

- Création de prisons privées, comme dans le film "Fortress ". Aux Etats-Unis, un tiers des prisons sont déjà privées, et l'un des buts de la répression est désormais de gonfler les profits des sociétés qui gèrent ces prisons et qui sont rémunérées en fonction du nombre de prisonniers.

Et à plus long-terme:

- Arrestations préventives, comme dans "Minority Report", avec emprisonnement des personnes en raison des crimes qu'elles "pourraient commettre" en fonction de probabilités établies par la police grâce au recoupement des fichiers informatiques publics et privés. Ces fichiers enregistrent de multiples données qui permettent de presque tout savoir sur chaque individu (consommation, déplacements, fréquentations, situation professionelle, financière, familiale, santé, horaires et habitudes de vie, lectures et sites internet consultés, caméras de surveillance, etc)

- Utilisation du terrorisme comme prétexte pour rendre obligatoire le marquage de chaque citoyen avec une puce électronique insérée sous la peau et lisible par un scanner ou par satellite. (voir l'article sur les implants )

Avec Nicolas Sarkozy, vivre en France deviendra un cauchemar digne des visions les plus sombres de la science-fiction, comme "1984" de George Orwell ou "un bonheur insoutenable" d'Ira Levin. Une minorité de privilégiés vivront dans l'opulence et à l'abri de la répression, tandis que le reste de la population vivra dans la misère et dans la peur (peur de la répression, peur des délinquants, peur des violences policières, peur des attentats, peur de perdre son misérable emploi ou son logement).

 

Dévotion envers les Etats-Unis

Nicolas Sarkozy veut tuer l'âme de la France, un pays qu'il n'aime pas et qu'il veut rendre semblable au pays qui est son modèle: les Etats-Unis. Nicolas Sarkozy l'a dit à de nombreuses reprises: il veut en finir avec le modèle social français, lui préférant un modèle américain, caractérisé par une société inégalitaire, violente, et ultra-repressive.

Par ailleurs, Nicolas Sarkozy alignera la politique de la France sur celle des Etats-Unis et engagera la France dans les futures guerres américaines au Proche-Orient. A cause de la politique étrangère de Sarkozy, la France subira des attentats sanglants comme ceux de Madrid ou de Londres. Et ces attentats lui fourniront le prétexte pour réduire encore les libertés et parachever ce qu'il a commencé au ministère de l'intérieur: l'instauration d'un état policier fasciste.

Enfin, par son soutien inconditionnel aux Etats-Unis de Bush, Sarkozy se fait le complice des crimes de guerre américains, des tortures (à Guantanamo, en Afghanistan, en Irak, et dans les prisons secrètes), des assassinats de journalistes par l'armée américaine en Irak, ou de l'emploi de bombes au phosphore contre des civils irakiens. Complice aussi de l'utilisation d'obus et de missiles à uranium appauvri, de l'absence d'interdiction des mines anti-personnelles et des bombes à fragmentation, et du refus américain de ratifier le protocole de Kyoto sur les émissions de CO2. 

 

La garde rapprochée de Sarkozy qui attend dans l'ombre

La "garde rapprochée" de Sarkozy est constituée par Brice Hortefeux et Christian Estrosi, ses fidèles depuis toujours. Il les a nommé à ses cotés au ministère de l'Intérieur, et ils seront récompensés par des postes-clé si Sarkozy arrive au pouvoir.

Tous les deux se situent franchement à l'extrême-droite, encore plus que leur mentor. Sorte de Dick Cheney français, Brice Hortefeux n'aurait pas déparé au gouvernement de Vichy. Quant à Christian Estrosi, c'est un clone de Sarkozy avec l'intelligence en moins et les "connexions niçoises" en plus. (il est président du conseil général des Alpes Maritimes, un poste précédemment occupé par Jacques Médecin)

Brice Hortefeux sera probablement nommé ministre de l'intérieur, ce qui laisse présager le pire.

Pour faire plus ample connaissance, voici quelques photos des "lieutenants" de Sarkozy...

 

Brice Hortefeux

 

Christian Estrosi

 

Un ticket sans retour

Si Nicolas Sarkozy est élu, il généralisera les machines à voter , ce qui lui permettra de truquer les prochaines élections, comme Bush aux Etats Unis.

Les machines à voter sont une grave menace pour la démocratie, car elles sont facilement piratables par des virus informatiques destinés à modifier le comptage des votes, ou par le remplacement de composants par des versions truquées. De plus, les machines à voter signifient la fin de l'anonymat du vote, car l'électeur doit s'identifier par une carte magnétique qu'il doit insérer dans la machine pour valider son vote. Techniquement, rien n'empêche que les machines gardent en mémoire qui a voté quoi.

Nicolas Sarkozy s'est déjà déclaré favorable aux machines à voter. Les élections de 2007 risquent donc bien d'être les dernières élections démocratiques en France.
 

 
 

 

Vidéos
 


Edwy Plenel avertit du danger que représente Sarkozy

Edwy Plenel, journaliste et directeur de la rédaction du journal Le Monde, explique pourquoi Nicolas Sarkozy agraverait toutes les crises dont souffre la France, et pourquoi il serait un danger pour la démocratie.
 

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Portrait de Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy fait actuellement beaucoup d'efforts pour faire oublier qui il est vraiment. Voici donc un clip-mémo des ses principales actions et déclarations (cliquer sur le bouton play pour démarrer la vidéo)
 

 

 

 
 

 

Livres
 

"L'année du sang - un dictateur en France" de Christophe Ferré

Au début du XXIè siècle, une dictature s'installe en France...

Deuxième tour de l'élection présidentielle: un candidat populiste, qui a joué sur la peur dans les médias, est face à son adversaire, symbole du politiquement correct. Des attentats viennent d'ensanglanter la France. Une aubaine pour celui qui a fait de l'insécurité le thème majeur de sa campagne. Dans sa tête, sans jamais le dire, le candidat populiste n'a qu'un seul désir: instaurer une dictature d'un genre nouveau.

Extrait:
"22 avril. Cormoran sourit timidement en apprenant les résultats du premier tour de l'Élection. Il ne sait pas pourquoi il sourit. Il est heureux, et en même temps, il a peur, terriblement peur. Le destin frappe à sa porte. Tout ça est-il raisonnable?

Il pleut sur Paris, sur la France, sur les collines, les champs de blés, les forêts, les montagnes, les vallées, la mer ourlée de vagues. Il pleut sur les dunes de Gascogne. Il pleut sur les étangs de la Dombes. Il pleut sur Montélimar, sur Varennes, sur Sisteron, sur Brienne-le-Château. Il pleut sur la baie de la Somme. Il pleut sur Nice. Il pleut sur Chambord et les citadelles cathares. Il pleut sur les ajoncs d'Armorique et les bruyères d'Ardèche. Il pleut sur les jonquilles fraîches dans le printemps nouveau. Il pleut depuis une semaine, ça ne s'arrête pas. La France se noie dans la pluie fine. On dirait que le ciel a voulu s'y mettre lui aussi, il a voulu tout gâcher, tout brouiller.

Cormoran est triste. Pourquoi? Il ne devrait pas. Il devrait fêter ça. Se retrouver au second tour de l'Élection, c'était un rêve fou, depuis des années. Depuis sa naissance? Devenir l'Élu suprême. Le pouvoir est à portée de main."

Lire la critique

 

"La France d'après"  (collectif)

"La France d'après" est une fiction d'anticipation sur l'après mai 2007. 17 auteurs de littérature noire y ont contribué. Ce livre, qui est leur sombre description d'une France qui serait dirigée par Nicolas Sarkozy, est paru jeudi 8 mars aux éditions Privé.
 

Voir l'interview de l'initiatrice du projet
 

 

"Misère du Sarkozysme : Cette droite qui n'aime pas la France" de Paul Ariès

Le sarkozysme n'est pas que Sarkozy, ni tout Sarkozy. Courant politique largement importé, il est la version française de la contre-révolution néo-conservatrice qui a déjà triomphé dans de nombreux pays. En rupture avec la tradition républicaine, il réalise une synthèse entre la vieille droite orléaniste, ralliée à la république faute de mieux, et le néo-conservatisme, étranger à toutes les traditions politiques et philosophiques libérales françaises: la droite française ne serait jamais assez à droite car notre tradition libérale serait un faux libéralisme. Sorte de revanche par procuration de la France de l'Ancien Régime, le sarkozysme ne cesse de rêver que la nation se brouille avec Marianne pour se jeter dans les bras de Marie. Le jeu dangereux de Sarkozy envers un certain islam n'aurait-il d'autre but que de remplir les églises, d'importer en France la thèse du "choc des civilisations" et de revoir nos alliances stratégiques? Sarko l'Américain et Sarko l'Israélien ont un seul but: s'en prendre à la "grandeur" de la France. Le sarkozysme n'est pas seulement une " droite décomplexée ", mais une droite qui n'aime pas la France telle qu'elle résulte de son histoire. Véritable machine de guerre contre nos valeurs, il n'aurait de cesse, au pouvoir, de virtualiser encore davantage la Liberté, l'Egalité et la Fraternité pour les remplacer par sa propre devise: Travail, Respect, Patrie. Le sarkozysme emportera tout sur son passage: notre modèle social, construit au cours du XXe siècle, mais aussi la République née de 1789 et, avec elle, l'histoire presque millénaire de notre Etat-nation. La droite française doit se ressaisir pour que Nicolas Sarkozy perde dans son camp. Il faut aussi que la gauche redevienne enfin capable de vivifier ses propres valeurs pour lui opposer, avec une autre mémoire, un autre futur.

 

"Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, ministre des libertés policières : Candidat à la Présidence de la République" de Jean-Jacques Reboux

Ce livre est le cri d'alarme d'un citoyen, lancé au nom de toutes celles et ceux qui ont été un jour victimes de violences policières, ou qui pourraient le devenir (car cela peut arriver à n'importe qui), à propos de quelques questions essentielles sur l'avenir des libertés dans la République. Il comprend un glossaire intitulé : "De la police, de ses coutumes, de son répertoire, et des différents moyens offerts par la société au citoyen pour se protéger des abus de certains de ses membres dévoyés". Le 24 juillet 2006 dans le 17e arrondissement de Paris, à la suite d'un banal contrôle routier, ayant contesté un PV sanctionnant une infraction imaginaire, j'ai été violemment interpellé puis conduit au commissariat, menotté aux poignets et aux chevilles, après m'être entendu dire par un des 12 policiers présents: "T'as de la chance qu'il soit pas président!" Cette menace, allusion directe au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, candidat à l'élection présidentielle de 2007, fait froid dans le dos. C'est pourquoi j'ai décidé d'écrire a ce ministre, qui ne rate pas une occasion, lorsqu'il est question d'insécurité et de délinquance, de jeter la pierre à la "racaille" aux "voyous", aux "juges laxistes", mais se soucie bien peu de la dignité des victimes quand la violence qui leur est faite relève de la responsabilité de policiers en uniforme, citoyens au-dessus des lois, protégés parles séquelles nauséabondes d'une raison d'Etat indigne de notre République.

 

"Le petit démagogue : Nicolas Sarkozy et les neuf règles de base de la démagogie efficace" de Jean-Luc Porquet

Il a un bagout d'enfer. Avance à coup de scandales. Attise les peurs et promet de la poigne. Reste insensible aux faits. Et se prend pour le sauveur. Nicolas Sarkozy est notre nouveau démagogue.

Depuis toujours, les démagogues appliquent la même poignée de recettes pour mener les peuples par le bout du nez. Des recettes que Sarkozy, toujours à l'affût des dernières trouvailles en matière de communication, ne cesse de perfectionner. Jean-Luc Porquet les expose et les décortique ici. Et montre comment elles ont déjà beaucoup servi, en dressant les portraits de neuf démagogues illustres, du Grec Cléon au tonitruant Poujade, en passant par la passionaria Evita Peron, le général Boulanger, le terrible moine florentin Savonarole. Et bien sûr Jean-Marie Le Pen, dont Sarko affirme haut et fort vouloir récupérer l'électorat... mais à qui il a déjà emprunté des idées et des postures.

En ces temps où le petit démagogue ne cesse de manipuler l'opinion sous prétexte de "parler vrai", cet ouvrage incisif et décapant invite, tout simplement, à lui rire au nez.

 

"Traité de démagogie appliquée : Sarkozy, la récidive et nous" de Serge Portelli

La démagogie, ce n'est pas flatter le peuple, c'est l'abaisser. L'histoire est pleine de ces flagorneurs-là, prêts à tout pour asseoir leur popularité et forcer leur succès. Le mal est ancien, c'est le corollaire d'une démocratie qui dépérit. En décembre 2005, en plein couvre-feu, est votée une loi sur la récidive. La peur du crime a toujours été l'un des terrains favoris des populistes. Fondé sur une falsification de la réalité et de la pratique des tribunaux, sur une méconnaissance totale de ce qu'est la récidive, ce texte ne sert qu'à alimenter un discours électoraliste: celui du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Ce livre décortique, à travers l'exemple de cette loi inutile et bête, cas parfait de la démagogie en marche, la méthode Sarkozy, médiatique et sournoise.

 

"Nicolas Sarkozy, enquête sur un homme de pouvoir" de Frédéric Charpier

Sa vie, son action politique, ses idées. Tout semble limpide chez Nicolas Sarkozy. L'homme ne cache rien, il est direct, spontané, énergique... Ce portrait flatteur résulte avant tout du formidable système médiatique que Nicolas Sarkozy a déployé autour de lui. Jamais les médias n'auront à ce point contribué à créer, en France, un homme politique, à tracer et à nourrir son destin, à fabriquer sa légende et sa popularité. Mais surexposition médiatique ne rime pas forcément avec transparence. Qui est le véritable Nicolas Sarkozy? Un authentique réformateur ou un manipulateur sectaire? Qui sont les hommes qui l'entourent et qui l'inspirent? Enfin et surtout, quelles sont réellement ses idées? Son bilan est-il bien celui qu'il met en avant? Une enquête fouillée, un livre sans concessions, indispensable en prévision des futures élections présidentielle.

 

"Nicolas Sarkozy, La fringale du pouvoir" de William Emmanuel

Dans une France déboussolée, Nicolas Sarkozy se présente comme un homme de rupture, un homme nouveau qui promet de faire de la politique autrement. Cette démarche paraît séduire l'électorat - qui le place très haut dans les sondages - et les médias qui semblent le découvrir alors qu'il fréquente les allées du pouvoir depuis le milieu des années 1970. Il est donc temps de se pencher sans a priori sur le parcours d'un homme qui rêve de s'installer à l'Elysée. Qui est ce gros travailleur et bon orateur, qui a longtemps bluffé Jacques Chirac auquel il a voulu ressembler, avant de le délaisser pour rejoindre Edouard Balladur et qui, depuis, se pose en adversaire? Par quoi est animé cet élu pressé et obsédé par le pouvoir, cet avocat de formation qui n'hésite devant aucun effet, quitte à mettre en scène sa vie privée, pour parvenir à ses fins? Quel est, en outre, le bilan du ministre certainement le plus médiatisé de la Ve République? Existe-t-il un hiatus entre ses promesses et les faits? Comment juger son parcours? Qui l'entoure? Privilégie-t-il la communication à l'action? Autant de questions étudiées avec impartialité dans cette enquête biographique à la fois passionnante et fournie. Un livre ni opposé ni partisan, qui délivre les clefs permettant de comprendre le véritable Nicolas Sarkoz.

 

"Sarkozy, mode d'emploi" de Noël Mamère

C'est un séducteur professionnel. Cela se voit, cela se chuchote, cela s'entend, cela se dit. [...] Son objectif, il le répète avec un aplomb désarmant, est d'accéder à la fonction suprême. Son rêve de toujours : devenir président de la République. A vingt ans, il le confessait déjà à ses proches. La cinquantaine passée, il n'a jamais été aussi près du saint Graal. Pour s'en emparer tous les moyens sont bons. La démagogie, la stigmatisation, l'esbroufe. Or l'homme a des idées, un projet, une stratégie, du charme aussi. Ce en quoi il est dangereux. Et, pour hypnotiser les Français en leur annonçant jour après jour que tout va changer grâce à lui, il n'a pas son pareil. Il manie le langage et la société du spectacle avec une virtuosité éprouvée, au sujet de la lutte contre la délinquance, de la double peine, de la justice, des discriminations, de la sécurité ou de la place des religions dans la cité. Chantre d'une France propre qui nettoie les banlieues au Kärcher, il annonce son intention d'assainir la Corse et de remettre au pas les juges. Ainsi Sarkozy revisite-t-il le populisme... Mais "l'effet Sarkozy", qui fonctionne si bien auprès de nombreux Français, déçus par leurs représentants politiques et sensibles à la peur instrumentalisée par le ministre de l'Intérieur, n'est qu'une bulle. Non seulement les lois que Sarkozy a fait voter par sa majorité sont liberticides, mais, sous le manteau des (fausses) évidences, ses projets le sont encore plus. Tout simplement, Sarkozy n'est que le tenant d'une droite dure, qui puise son inspiration dans les méthodes des trois B, de Bush, Blair et Berlusconi. Il est temps que des voix s'élèvent pour dénoncer cette imposture. Noël Mamère démonte ici, avec brio et conviction, les moyens et les objectifs d'un " bluff d'Etat permanent ".


Source:
http://www.syti.net/SarkozyDanger.html

 

http://www.alterinfo.net/Sarkozy-danger-majeur_a67121.html

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 18:53

 

 

 

 

samedi 26 novembre 2011

Les couloirs du pouvoir...


Les agences de notations telles que Standard & Poor´s, Moody´s, Fitch etc sont les plus influentes (il en existe d´autres), elles détiennent le pouvoir absolu quant à l´étude de la solvabilité d´un état ou d´une société cotée en bourse. Elles ne sont pas influencées par les politiques mais, plus surprenant encore, elles sont sous l´égide du gouvernement américain.

Toutefois on a pu remarquer que Standard & Poor´s avait dégradé la solvabilité des États Unis (06.08.2011). La notation a été réduite de AAA à AA+ perdant ainsi la notation la plus favorable dans le monde.

Il faut savoir que la banque d´affaires au monde la plus pourrie est la Goldman Sachs, qui ne dispose pas de guichet. On ne rentre pas dans Goldman Sachs comme dans une banque et toutes les transactions financières se font dans une chambre noire.
Goldman Sachs est toute-puissante, d´autant qu´elle a su développer une domination basée sur des principes maffieux machiavéliques.

Les agences de notations, se prenant pour Dieu, font la pluie et le beau temps, elles utilisent des méthodes de calculs à l´américaine sans jamais toucher à Goldman Sachs.

La vaste blague est qu´après le dépôt de bilan, Lehman Brothers était, une année après, bénéficiaire de plus de 1 000 000 000 de dollars. Vous comprendrez aisément que derrière ce bric à brac financier il se passe des choses qui échappent même à l´entendement de la compréhension humaine.
John Nash y aurait perdu son latin.

Les règles économiques sont bafouées par des truands sans scrupules, des "banksters" véreux, qui sont tous d´accord avec Goldman Sachs.

Mais au fait, qui est Goldman Sachs pour avoir autant d´influence dans le monde entier ?

Définition : Goldman Sachs est dirigé par un lobby de milliers d´étoiles de David, fondée initialement, en 1869, par un Achkenaz et immigré allemand, Marcus Goldman.

(Je regrette de vous apprendre la vérité, ce sont tous des juifs, bien que n´étant moi-même pas antisémite et n´y incite pas).



Ce qui est assez intéressant dans cette affaire, c´est que Mario Draghi, Mario Monti et Lucas Papademos ont tous été nommés aux plus hauts trônes en provenance de Goldman Sachs.

On a l´impression que Goldman Sachs ressemble à la Franc-Maçonnerie, il est assez étrange que le parcours professionnel entre 2002 et 2005 de Mario Draghi, devenu le nouveau Président de la Banque Centrale Européenne, constitue une grande zone opaque. On note particulièrement son rôle dans l´affaire mystérieuse du maquillage des comptes de la Grèce.

Nous sommes en droit de penser que l´Europe vit ses dernières heures car nous avons des brebis galeuses dans le troupeau pour thermo-nucléariser l´Europe et l´Euro.

Goldman Sachs retourne à ses racines, c´est à dire l´Europe.

En conclusion, la zone euro sera déglinguée au point que le Portugal, l´Irlande, la Finlande, la Grèce, l´Allemagne pourraient évacuer la zone Euro plutôt que d´appartenir à des règles budgétaires davantage centralisées, selon les dires de Jim O´Neill, Président de Goldman Sachs Asset Management et donc conspirer à la destruction en attendant une récidive historique.


Nicolas Sarkozy risque de rentrer dans une phase de dépression majeure si Andréa Merkel décidait de fêter Noël sans lui car la France se retrouverait isolée du reste du monde d´autant plus qu´elle a mené des actions militaires à l´encontre des intérêts nationaux, du peuple français, entraînant de facto de probables attentats.

Ce serait le dernier Nouvel An de paix pour la France et l´Europe.

Pour aller plus loin, 1932 - le Système Américain contre l'Empire..

Vidéo (voir plus haut)

 

 

 

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Royaume Uni: nouvelles révélations sur l’emprise du lobby sioniste

 

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