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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 15:43
LEAP – Euroland 2012-2016 : Pérennisation d’une nouvelle puissance globale sous condition de démocratisation

Comme anticipé par l’équipe de LEAP/E2020, la peur largement entretenue

par la City de Londres et Wall Street d’un éclatement de la zone Euro

à l’occasion de la crise de la dette grecque s’est avérée infondée.

L’Euroland sort très renforcé de cet épisode violemment conflictuel

avec ses « alliés naturels ».

 


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Selon notre équipe, 2012 va donc marquer le point de départ de la pérennisation

d’une nouvelle puissance globale, l’Euroland. Cette évolution reste néanmoins conditionné à la question de sa démocratisation comme nous l’analysons dans

ce GEAB N°62, à travers les trois séquences de l’évolution de l’Euroland

2012-2016. Ces cinq années vont conduire les Européens a influencer

profondément un rééquilibrage géopolitique mondial tandis qu’en interne

une phase radicalement nouvelle de l’intégration européenne s’ouvre dans

les mois à venir. Par ailleurs, ce numéro du GEAB anticipe l’évolution du

Dollar US comme devise dominante des transactions commerciales

mondiales.

Les années 2012 et 2013 vont en effet apporter de grands bouleversements

dans ce domaine affectant directement le commerce global comme

la puissance respective des devises concernées. (…)

Comme annoncé précédemment, LEAP/E2020 présente dans ce

GEAB N°62 ses anticipations pour l’Europe sur la période 2012-2016.

Dans le contexte de crise systémique globale, pour les européens,

deux tendances stratégiques vont marquer ces cinq années : d’une

part la pérennisation de l’Euroland comme nouvelle puissance

globale à part entière (1) ; et d’autre part, l’impératif absolu pour

les élites européennes de lever l’hypothèque démocratique qui

pèse désormais lourdement sur le processus d’intégration

européenne.

Notre équipe analyse dans ce GEAB N°62 pourquoi à partir de la seconde

moitié de 2012, les conditions seront optimales pour que l’Euroland puisse

assumer pleinement ces deux tendances (2). Les défis économiques, financiers, stratégiques et politiques restent bien entendu nombreux pour les Européens ;

mais, avec l’entrée de la crise systémique globale dans sa phase de

recomposition des équilibres géopolitiques mondiaux, avec l’Euroland,

ils disposent d’un « nouveau souverain » capable d’influencer

positivement les processus en cours (3).

Cette capacité reste bien entendu conditionnée à la légitimation

démocratique de l’ensemble de la gouvernance de l’Euroland. De 2012 à 2016,

trois séquences majeures vont caractériser la pérennisation de l’Euroland

comme souverain à part entière et la levée de l’hypothèque démocratique.


Lire la suite


 

Rappel :

 

LEAP : 2010-2014, plongée dans la phase de dislocation géopolitique mondiale

Communiqué public du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique (LEAP), du 15 octobre 2010

(…) notre équipe présente la mise à jour annuelle des « risques-pays »

face à la crise. Fondée sur une analyse intégrant cette année onze critères,

cet outil d’aide à la décision a déjà fait preuve de sa pertinence en

anticipant fidèlement les évolutions des douze mois passés.

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L’identification, début 2009, d’une nouvelle phase de la crise (la phase de

dislocation géopolitique mondiale) avait imposé de prendre en compte

de nouveaux paramètres (neuf indicateurs avaient été retenus en 2009)

pour intégrer efficacement les tendances qui refaçonnent le système global (1).

En cette fin 2010, [le] LEAP estime désormais que les différents pays de la

planète sont entraînés dans une plongée collective au sein de cette phase

de dislocation géopolitique aux aspects socio-économiques et stratégiques (2).


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Autre écho :

 

Crise systémique globale - Euroland 2012-2016 : Pérennisation

d'une nouvelle puissance globale sous condition de

démocratisation

 

 

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Mercredi, 22 Février 2012 15:33

 

La peur largement entretenue par la City de Londres et Wall Street d’un

éclatement de la zone Euro à l’occasion de la crise de la dette grecque

s’est avérée infondée. L’Euroland sort très renforcé de cet épisode

violemment conflictuel avec ses « alliés naturels ».

Une analyse du GEAB

2012 va donc marquer le point de départ de la pérennisation d’une nouvelle

puissance globale, l’Euroland. Cette évolution reste néanmoins conditionné

à la question de sa démocratisation à travers les trois séquences de

l’évolution de l’Euroland 2012-2016. Ces cinq années vont conduire les

Européens a influencer profondément un rééquilibrage géopolitique mondial

tandis qu’en interne une phase radicalement nouvelle de l’intégration

européenne s’ouvre dans les mois à venir. Par ailleurs,nous anticipons

l’évolution du Dollar US comme devise dominante des transactions

commerciales mondiales. Les années 2012 et 2013 vont en effet apporter

de grands bouleversements dans ce domaine affectant directement le

commerce global comme la puissance respective des devises

concernées.
 
Nous ptévoyons pour les cinq années à venir : d'une part la pérennisation

de l'Euroland comme nouvelle puissance globale à part entière ; et d'autre part,

l'impératif absolu pour les élites européennes de lever l'hypothèque

démocratique qui pèse désormais lourdement sur le processus d'intégration

européenne. Nous pensons qu' à partir de la seconde moitié de 2012, les

conditions seront optimales pour que l'Euroland puisse assumer

pleinement ces deux tendances. Les défis économiques, financiers,

stratégiques et politiques restent bien entendu nombreux pour les Européens ;

mais, avec l'entrée de la crise systémique globale dans sa phase de

recomposition des équilibres géopolitiques mondiaux, avec l'Euroland, ils

disposent d'un « nouveau souverain » capable d'influencer positivement les

processus en cours. Cette capacité reste bien entendu conditionnée

à la légitimation démocratique de l'ensemble de la gouvernance de

l'Euroland. De 2012 à 2016, trois séquences majeures vont caractériser la

pérennisation de l'Euroland comme souverain à part entière et la levée

de l'hypothèque démocratique.

Avant d'entrer dans le détail du cas européen, notre équipe souhaite

rappeler que la grande différence aujourd'hui entre l'anticipation de

l'évolution des Etats-Unis et celle de l'Europe tient au fait que les

Etats-Unis ont un système politico-institutionnel archaique et complètement

paralysé, alors que l'intégration européenne possède une forte dynamique

associée à une grande souplesse institutionnelle. L'absence de réformes

majeures aux Etats-Unis depuis le début de la crise en 2008 comparée à

l'impressionnante série de bonds institutionnels européens depuis mi-2010

(des évolutions jugées impossibles par beaucoup il y a encore deux ans)

en offre une frappante illustration. Dans le cas américain, la question de

l'anticipation des événements impose donc de pouvoir identifier les

points de rupture d'un système sclérosé. Dans le cas européen, il s'agit

en revanche de cibler les processus en cours et d'évaluer leur rythme de

développement.. Ce qui est en fait beaucoup plus simple quand,

on connaît bien le fonctionnement institutionnel européen et qu'on

dispose de bons capteurs dans l'opinion publique des différents

Etats-membres (5).

Dernier point de préambule, le processus décisionnel européen va

considérablement s'améliorer pour ce qui est de l'Euroland puisque

désormais seuls les pays partageant l'Euro prendront les décisions. C'est

d'ailleurs l'un des grands mérites de ces années de crise que d'avoir enfin

clarifié une situation aberrante qui voyait des pays hors zone Euro,

voire anti-Euro (comme le Royaume-Uni), participer aux décisions

sur l'Euro. Mais néanmoins, la nature même du processus de

décision européen, impliquant négociations et compromis, continuera

à le montrer comme chaotique et lent, par opposition aux prises de décisions

nationales. Il le sera beaucoup moins qu'avant, mais toujours quand même

parce que c'est la caractéristique même du fonctionnement de l'intégration

européenne ; c'est aussi in fine une de ses conditions d'efficacité, pour

que chaque Etat applique bien les mesures décidées.

Maintenant, passons à l'analyse des trois séquences majeures qui vont

caractérisées la période 2012-2016. Ces trois séquences ont été présentées

de manière disjointes pour des raisons de clarté ; mais il est bien entendu

évident qu'elles sont imbriquées les unes dans les autres.

Séquence 1 - 2012-2013 : Fin de la consolidation opérationnelle budgétaro-

financière de l'Euroland / Lancement des premières politiques

socio-économiques communes pro-actives / Accélération de

la différenciation Euroland-UE

A la mi-2012, l'Euroland se sera dotée de tout une série de nouveaux

dirigeants nationaux (Espagne, Italie, Grèce, France, Slovénie, Belgique, …)

et dans les mois qui suivront l'Allemagne entrera elle aussi dans un nouveau

processus électoral. L'Euroland sera donc dirigée par des hommes et des femmes

qui pour la plupart seront arrivés au pouvoir après le déclenchement de la crise.

Jusqu'à la fin 2011, ce n'était pas le cas ; bien au contraire, la plupart des dirigeants

de la zone Euro étaient des produits électoraux du monde d'avant la crise. Le fait

que ces dirigeants, médiocres politiciens pour la plupart, et totalement non

préparés à l'effondrement des valeurs/convictions qui étaient les leurs jusqu'en

2008, aient néanmoins pu affronter relativement bien la crise globale puis la crise

grecque et ses conséquences sur fond d'attaque violente de la monnaie unique

européenne par la City de Londres et Wall Street, est une preuve de la dynamique

d'intégration européenne à l'œuvre au sein de l'Euroland. Nous considèrons en effet

qu'ils étaient la génération de politiciens la moins bien armée pour « sauver la

construction européenne » puisque généralement pas très intéressés par l'Europe

et souvent sous la coupe des banques et de Washington.


On ne saura jamais ce qui se serait passé si la crise systémique globale avait éclaté
cinq ans plus tard, mais ce qui est certain, c'est qu'ils auront su éviter de « casser
l'Europe ». Même Nicolas Sarkozy, dont nos lecteurs savent pourtant que nous
estimons qu'il a été pour la France et pour l'Europe le pire président français de
la V° République, mérite une mention positive à ce sujet pour avoir su pousser
en avant la nécessité de sommets réservés aux dirigeants de l'Euroland. Ce que
nous enseigne cet épisode, c'est que si même des dirigeants non préparés et
peu fiables ont su trouver les réponses permettant de bâtir les fondements
de l'Euroland au milieu d'une crise historique, il est très rationnel de considérer
que des dirigeants plus inspirés et mieux préparés (au moins par le fait qu'ils
auront vécu cette crise avant d'arriver au pouvoir) seront capables de faire au
moins pareil, sinon mieux.

Cette analyse est renforcée par un autre facteur déterminant du processus
décisionnel européen : en l'absence de démocratisation du système, les technocrates
sont les vrais maîtres du jeu dans le circuit communautaire englobant Francfort,
Bruxelles, … et les capitales nationales. Ce sont eux qui depuis la création de la
CECA en 1951 tissent la toile de l'intégration européenne. Ce sont eux qui
ont offert à nos dirigeants désorientés les solutions de ces deux dernières années.
Ce sont eux qui préparent déjà des initiatives pour les prochaines années. Mais
pour pouvoir réaliser des bonds en matière d'intégration européenne, ils ont
besoin des politiques. Et les politiques ne sont prêts à prendre des risques
que dans deux cas de figure : quand ils ont peur, quand ils sont visionnaires.
La peur aura été l'aiguillon de 2010/2011. La vision d'avenir sera celui des
années 2012/2016.

Deux éléments déterminent ce basculement de la réaction vers le projet
car il s'agit bien de cela : la peur n'entraîne que des réactions ; la vision d'avenir
s'incarne en projets.

D'une part, on constate qu'après l'épisode « serrage de boulon » voulu
à juste titre par les pays dits excédentaires (Allemagne, Pays-Bas, Finlande, …),
on voit se développer partout dans les élites de l'Euroland l'idée qu'il faut aussi
se projeter positivement dans l'avenir (relance, investissements communs,
Eurobonds, …). Le passage par la phase d'austérité était inévitable, comme
nous l'avions anticipé depuis 2008/2009, car l'intégration de l'Euroland i
mpose d'avoir des règles communes, réellement appliquées et de cesser les
politiques de surendettement collectif promues ces dernières décennies
par les banquiers et les pôles financiers de la City et Wall Street.

Le cas de la Grèce est exemplaire. Nous sommes très clairs en la matière :
surmonter le problème grec, il faut casser la classe dirigeante parasitaire qui
a conduit ce pays à la ruine. Or l'Euroland n'a pas beaucoup de moyen à
ce jour pour ce faire, sinon bien montrer aux Grecs que personne ne fait
plus confiance à leurs dirigeants. C'est aussi un moyen dissuasif vis-à-vis
des dirigeants des autres pays tentés par l'endettement pour essayer de
garder le pouvoir.

Ainsi 2012 et 2013 vont voir la finalisation des nouvelles règles de
gouvernance budgétaire, fiscale et économique communes de l'Euroland.
Contrôle commun des budgets, évolution vers une harmonisation fiscale,
rapatriement des marchés financiers en Euro dans l'Euroland, réglementation
financière renforcée, agence de notation européenne, taxe sur les
transactions financières, Eurobonds, instauration d'un degré maximum
d'exposition des dettes gouvernementales aux marchés financiers hors Euroland, …

Pour les équipes qui arrivent au pouvoir dans l'Euroland, ces évolutions sont
des évidences ; alors qu'elles étaient révolutionnaires pour leurs prédécesseurs. Mais,
sur ces bases, les deux années à venir vont également voir le lancement de plusieurs
grandes initiatives communes destinées à construire l'avenir : programme
commun d'investissements publics (infrastructures communes dans le
domaine des transports, de l'éducation, de la formation, de la santé, de la science
et de la technologie, …). Leur financement va déclencher l'un des grands débats
des deux prochaines années car il sera impossible d'éviter un recours à l'emprunt
direct auprès des citoyens, court-circuitant ainsi les banques et le financement
sur les marchés financiers. D'un montant équivalent à celui du MES, 500 milliards
Euros, il servira pour moitié à réduire la dépendance des dettes gouvernementales
aux marchés financiers internationaux (via des Eurobonds) ; et pour moitié à
financer les grands projets d'avenir. Si le MES est un embryon de Fonds
Monétaire Européen, ce grand emprunt sera la prémisse d'un Trésor e
uropéen. Et il fera partie de la panoplie d'instruments de solidarité
sociale trans-européenne qui vont émerger d'ici 2014, pour progressivement
remplacer les multiples fonds structurels traditionnels de l'UE.

D'autre part, à partir de la seconde moitié de 2012, l'Euroland va assister
au retour constructif des Français dans le projet européen. C'est une réalité
oubliée de beaucoup puisque cela fait 17 ans qu'elle a disparu du processus
décisionnel européen. Que ce soit Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy, aucun
des présidents français depuis 1995 n'a eu la fibre européenne (à la différence
de leurs prédécesseurs De Gaulle, Giscard et Mitterrand).

Ces tendances au repli ou à l'anecdotisme ont bien entendu été renforcées par
la domination anglo-saxonne sur l'agenda européen, poussant l'élargissement
et l'Europe-marché au détriment de l'intégration et de l'Europe-puissance. In
fine, cela fait 17 ans que la France a cessé d'apporter sa contribution
intellectuelle à la progression de l'intégration européenne. Cette « absence
française » au niveau européen n'aura été que le reflet d'une déconnection
croissante du pouvoir parisien avec le pays réel .

Sans attentes extraordinaires, la prochaine élection de François Hollande
à la tête de la France va permettre de reconstituer le lien entre le pays réel et
les dirigeants français, au moins pour une année ou deux, temps suffisant
pour redynamiser la contribution française au niveau européen. La personnalité
du candidat socialiste joue aussi en faveur de cette évolution. C'est un politicien
pour qui l'Europe est une composante-clé de son engagement, dans la lignée
Mitterrand-Delors ; et il a le profil qu'il faut aux futurs dirigeants de l'Euroland
pour cette période 2012-2016 : ils devront être de bons équipiers car la
direction de l'Euroland sera une affaire d'équipe, et non pas d'individualités.
Ces cinq années vont plus ressembler en interne à l'arrimage des différentes
composantes d'une station spatiale qu'à des charges de cavalerie. Chaque époque
a besoin d'un certain type de dirigeants : l'Euroland des années à venir a besoin
d'équipiers européens, fiables et inventifs, sachant où ils veulent aller et conscients
qu'ils ne peuvent pas y arriver seuls. Au-delà de toute considération partisane,
dans son parcours et la conduite de sa campagne, notre équipe estime que François
Hollande a montré qu'il possédait ces qualités.

Dans ce contexte, il est urgent qu'il repositionne son discours de campagne sur
la renégociation de l'actuel traité européen en promesse de négocier des compléments
à ce traité. C'est nécessaire pour rassurer les partenaires allemand et hollandais en
particulier ; et c'est utile pour éviter à Angela Merkel de s'enfoncer encore plus
dans l'erreur stratégique majeure que constitue son entrée en campagne au côté
de Nicolas Sarkozy. Car, d'une part, cela n'évitera en rien la défaite de ce dernier
(voire même le contraire) ; et, d'autre part, cela rendra plus difficile les premiers mois
de coopération franco-allemande après le 6 Mai 2012, même s’il est urgent
d'ouvrir à d'autres pays (Pays-Bas, Espagne, Italie, …) le noyau moteur de l'Euroland.

Parallèlement ces deux années vont voir l'accélération de la différenciation entre
Euroland et UE. C'est un phénomène qui caractérisera en fait toute la décennie.
L'Euroland qui fonctionne beaucoup sous forme de réseaux informels va progressivement
devoir se doter de quelques bases institutionnelles. Elles seront légères car personne
ne veut reproduire la bureaucratisation qui a sclérosé définitivement Bruxelles ; mais
à l'image de la BCE, du MES, un secrétariat de gouvernance de l'Euroland
va s'avérer nécessaire très rapidement puis certaines institutions spécifiques
ainsi qu'une composante Euroland spécifique au sein du Parlement européen
(réunions réservées aux députés européens des pays de l'Euroland pour discuter
des questions spécifiques à l'Euroland, à l'image des sommets de l'Euroland).
Cette évolution sera d'autant plus forte et rapide que le Royaume-Uni tentera
de ralentir ou bloquer les actions de l'Euroland. On a ainsi eu un exemple de l'effet
contre-productif du véto britannique en Décembre dernier ; il a tout simplement
obligé les autres à avancer sans Londres.

En général, les Eurolandais chercheront à utiliser les institutions communautaires
existantes en écartant les non Eurolandais des processus décisionnels. Chaque fois
que ce sera impossible ou trop compliqué, une nouvelle base institutionnelle sera créée.
Cette évolution sera d'autant plus aisée que l'ensemble des pays de l'UE, à part le
Royaume-Uni, sont en fait dans une logique d'adhésion à l'Euro. La plupart des
pays de l'UE savent qu'ils seront dans l'Euroland d'ici 2017 ; ce qui facilite
grandement les évolutions de l'Euroland pour les années à venir.

Ainsi, après une quinzaine d'années d'errements sous influence britannique
et américaine, pendant lesquelles les Européens se sont fourvoyés de projets
d'élargissement sans avenir (Turquie, Ukraine, … à des stratégies
économico-financières illusoires (stratégie de Lisbonne, … ), les années à venir
porteront la marque du retour à l'intégration politique et économique, comme
c'était le cas lors de la première renaissance communautaire des années 1984-1992
 
 
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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 15:37

 

Un appel de Mikis Theodorakis à l’opinion publique internationale

Les peuples européens doivent rejeter cette politique


Par Mikis Theodorakis

 

Un complot international est en cours, visant à mener à terme la destruction de mon pays. Les assaillants ont commencé en 1975, avec comme cible la culture grecque moderne, puis ils ont poursuivi la décomposition de notre histoire récente et de notre identité nationale et aujourd’hui ils essaient de nous exterminer physiquement par le chômage, la famine et la misère. Si le peuple grec ne se soulève pas pour les arrêter, le risque de disparition de la Grèce est bien réel. Je la vois arriver dans les dix prochaines années. Le seul élément qui va survivre de notre pays sera la mémoire de notre civilisation et de nos luttes pour la liberté. 

 


Jusqu’en 2009, la situation économique de la Grèce n’avait rien de très grave. Les grandes plaies de notre économie étaient les dépenses immodérées pour l’achat du matériel de guerre et la corruption d’une partie du monde politique, financier et médiatique. Mais une part de responsabilité appartient aussi aux Etats étrangers, parmi eux l’Allemagne, la France, L’Angleterre et les Etats-Unis qui gagnaient des milliards d’euros au dépens de notre richesse nationale par la vente annuelle de matériel de guerre. Ce saignement constant nous a écrasés et ne nous permettait plus d’aller de l’avant, alors qu’il était la source d’enrichissement d’autres pays. On peut dire la même chose pour le problème de la corruption. Par exemple, l’entreprise allemande Siemens avait une branche spéciale pour corrompre des Grecs, afin de mieux placer ses produits sur le marché grec. Ainsi le peuple grec a été victime de ce duo des prédateurs allemands et grecs qui s’enrichissaient au dépens de la Grèce.


Il est évident que ces deux grandes plaies auraient pu être évitées si les dirigeants des deux parties politiques pro-américains n’avaient pas été infiltrés par la corruption. Cette richesse, produit du travail du peuple grec, était ainsi drainée vers les coffres-forts de pays étrangers. Les politiciens ont essayé de compenser cette fuite d’argent par un recours à des emprunts excessifs qui résultaient en une dette publique de 300 milliards d’euros, soit 130% du PNB (Produit National Brut).


Par cette arnaque, les étrangers gagnaient doublement: d’une part, par la vente d’armes et de leurs produits et d’autre part, par les intérêts sur l’argent prêté au gouvernement (et non pas au peuple). Comme nous l’avons vu, le peuple grec était la principale victime dans les deux cas. Un seul exemple suffira pour vous convaincre: en 1986, Andreas Papandreou a emprunté un milliard de dollars à une banque d’un grand pays européen. Les intérêts de cet emprunt n’ont été remboursés qu’en 2010 et ils s’élevaient à 54 milliards d’euros.


L’année passée, M. Juncker a déclaré qu’il avait remarqué lui-même l’hémorragie financière massive de la Grèce qui était due aux dépenses excessives (et forcées) pour l’achat de matériel de guerre – de l’Allemagne et la France en particulier. Et il a conclu que ces vendeurs nous conduisaient à un désastre certain. Hélas, il a avoué qu’il n’a rien fait pour contrecarrer cela, afin de ne pas nuire aux intérêts des pays amis!


En 2008, la grande crise économique est arrivée en Europe. L’économie grecque n’a pas été épargnée. Cependant, le niveau de vie qui était jusque-là assez haut (la Grèce se classait parmi les 30 pays les plus riches du monde), est resté pratiquement inchangé, malgré une augmentation de la dette publique. La dette publique ne se traduit pas nécessairement par une crise économique. La dette des grands pays tels que les États-Unis et l’Allemagne sont estimées à des milliers de milliards d’euros. Les facteurs déterminants sont la croissance économique et la production. Si ces deux facteurs sont positifs, il est possible d’emprunter auprès des grandes banques à un taux d’intérêt inférieur à 5%, jusqu’à ce que la crise soit passée.


En 2009, (en novembre), au moment de l’arrivée de G. Papandréou au pouvoir, nous étions exactement dans cette position. Pour faire comprendre ce que le peuple grec pense aujourd’hui de sa politique désastreuse, je cite deux chiffres: aux élections de 2009 PASOK – le parti politique de G. Papandreou – a remporté 44% des voix. Aujourd’hui, les sondages ne lui donnent plus que 6%.


M. Papandréou aurait pu faire face à la crise économique (qui reflétait celle de l’Europe) avec des prêts de banques étrangères au taux habituel, c’est-à-dire inférieur à 5%. S’il l’avait fait, notre pays n’aurait pas eu de problème. Comme nous étions dans une phase de croissance économique, notre niveau de vie se serait amélioré.


Mais M. Papandréou avait déjà commencé sa conspiration contre le peuple grec en été 2009, lorsqu’il a rencontré secrètement M. Strauss-Kahn, dans le but de passer la Grèce sous la tutelle du FMI. Cette révélation a été divulguée par l’ancien président du FMI.

 

Pour y arriver, la situation économique de notre pays devait être déformée, afin que les banques étrangères aient peur et augmentent les taux d’intérêt de prêt à des montants prohibitifs. Cette opération onéreuse a commencé avec l’augmentation artificielle du déficit publique de 12% à 15% pour l’année 2009 (n.d.t : M. Andreas Georgiou, président du conseil d’administration de l’Institut National de Statistique, ELSTAT, a subitement décidé en 2009, sans demander l’accord, ni informer son conseil d’administration, de comptabiliser dans le calcul du déficit public certains organismes et entreprises publiques qui ne l’avaient jamais été auparavant dans aucun autre pays européen, excepté la Norvège. L’objectif était de faire passer le déficit de la Grèce au-dessus de celui de l’Irlande (14%), afin que ce soit elle qui joue le rôle de maillon faible de l’Europe.)


Pour ce forfait, le procureur M. Pepònis a déféré M. Papandréou et M. Papakonstantinou (ministre des Finances) à la justice, il y a 20 jours.


Ensuite, M. Papandréou et le ministre des finances ont mené une campagne de discrédit pendant 5 mois, au cours de laquelle ils ont essayé de persuader les étrangers que la Grèce est, comme le Titanic, en train de couler, que les Grecs sont corrompus, paresseux et donc incapables de faire face aux besoins du pays. Après chacune de leurs déclarations, les taux d’intérêt montaient, afin que la Grèce ne puisse plus faire des emprunts et afin de donner un caractère de sauvetage à notre adhésion au FMI et à la Banque Centrale Européenne. En réalité, c’était le début de notre fin.


En mai 2010, un ministre, celui des finances, a signé le fameux Mémorandum (Mnimònio, en grec), c’est-à-dire notre soumission à nos prêteurs. D’après le Droit grec, l’adoption d’un tel accord nécessite d’être mis aux voix et d’être approuvé par les trois cinquièmes des députés. Donc, le Mémorandum et la Troïka qui nous gouvernent, fonctionnent illégalement – non seulement par rapport au Droit grec, mais aussi au Droit européen.


Depuis lors, en supposant que notre parcours vers la mort soit représenté par un escalier de 20 marches, nous avons déjà parcouru plus de la moitié du chemin. Imaginez que le Mémorandum accorde aux étrangers notre indépendance nationale et le trésor publique, à savoir: nos ports, nos aéroports, le réseau routier, l’électricité, l’eau, toute la richesse naturelle (souterraine et sous-marine) etc. Même nos monuments historiques, comme l’Acropole, Delphes, Olympie, Epidaure etc. après avoir renoncé à tous nos droits.


La production a été freinée, le taux de chômage a grimpé à 18%, 80’000 magasins ont fermé, tout comme des milliers d’usines et des centaines d’artisanats. Un total de 432’000 entreprises ont déposé leur bilan. Des dizaines de milliers de jeunes scientifiques quittent notre pays qui s’enfonce de plus en plus dans les ténèbres du Moyen Age. Des milliers de personnes qui étaient aisés jusqu’à un temps récent, sont maintenant à la recherche de nourriture dans les ordures et dorment sur le trottoir.


Entre temps, nous sommes censés vivre grâce à la générosité de nos prêteurs d’argent, les banques européennes et le FMI. En fait, l’intégralité du paquet de dizaines de milliards d’euros versé pour la Grèce, retourne à son expéditeur, tandis que nous sommes de plus en plus endettés à cause des intérêts insupportables. Et parce qu’il est nécessaire de maintenir en fonction l’Etat, les hôpitaux et les écoles, la Troïka charge la classe moyenne et inférieure de notre société de taxes exorbitantes qui mènent directement à la famine.

 

La dernière fois que nous avons vécu une situation de famine généralisée dans notre pays était au début de l’occupation allemande, en 1941, avec près de 300’000 morts en six mois seulement. De nos jours, le spectre de la famine revient dans notre pays infortuné et calomnié.


Si vous pensez que l’occupation allemande nous a coûté un million de morts et la destruction complète de notre pays, comment pouvons-nous accepter, nous les Grecs, les menaces de Mme Merkel et l’intention des allemands de nous imposer un nouveau Gauleiter… mais cette fois-ci, il sera porteur d’une cravate…


La période de l’occupation allemande, de 1941 jusqu’à octobre 1944, prouve à quel point la Grèce est un pays riche, et à quel point les Grecs sont travailleurs et conscients (conscience du devoir de liberté et de l’amour pour la patrie).


Lorsque les SS et la famine tuaient un million de personnes et la Wehrmacht détruisait notre pays, confisquait toute la production agricole et l’or de nos banques, les Grecs ont pu survivre grâce à la création du Mouvement de Solidarité Nationale et d’une armée de partisans comptant 100’000 soldats, – ce qui a retenu 20 divisions allemandes dans notre pays.


En même temps, non seulement les Grecs ont-ils survécu grâce à leur application au travail, mais il y a eu lieu, dans des conditions d’occupation, un grand développement de l’art grec moderne, en particulier dans le domaine de la littérature et de la musique.


La Grèce a choisi la voie du sacrifice pour la liberté et la survie en même temps.


Nous avons été attaqués, nous avons répondu avec Solidarité et Résistance et nous avons survécu. Nous faisons maintenant exactement la même chose, avec la certitude que le peuple grec sera finalement vainqueur. Ce message est envoyé à Mme Merkel et M. Schäuble, en soulignant que je reste un ami du peuple allemand et un admirateur de sa grande contribution à la science, la philosophie, l’art et la musique en particulier. La meilleure preuve de cela est le fait que j’ai confié l’intégralité de mon œuvre musicale à deux éditeurs allemands, Schott et Breitkopf, qui sont parmi les plus grands éditeurs dans le monde, et ma collaboration avec eux est très amicale.


Ils menacent de nous expulser de l’Europe. S’ils ne veulent une fois pas de nous, c’est dix fois que nous ne voulons pas faire partie de l’Europe de Merkel – Sarkozy.


Aujourd’hui, dimanche 12 février, moi et Manolis Glezos – le héros qui a arraché la croix gammée de l’Acropole, donnant ainsi le signal du début, non seulement de la résistance grecque, mais aussi de la résistance européenne contre Hitler – nous nous préparons à participer à une manifestation à Athènes. Nos rues et nos places vont être remplies de centaines de milliers de personnes qui manifesteront leur colère contre le gouvernement et la Troïka.


J’ai entendu hier le premier ministre-banquier dire, en s’adressant au peuple grec, que nous avons presque touché le fond. Mais qui nous a amené à ce point en deux ans? Ce sont les mêmes qui, au lieu d’être en prison, menacent les députés, afin qu’ils votent pour le nouveau Mémorandum pire que le premier, qui sera appliqué par les mêmes personnes qui nous ont amenés là où nous sommes. Pourquoi? Parce que c’est ce que le FMI et l’Eurogroup nous obligent à faire, en nous menaçant que, si nous n’obéissons pas, c’est la faillite… Ici l’on joue du théâtre de l’absurde. Les cercles qui nous haïssent (grecs et étrangers) et qui sont les seuls responsables de la situation dramatique de notre pays, nous menacent et nous font du chantage, afin de pouvoir poursuivre leur œuvre destructrice, jusqu’à notre extinction définitive.


Au cours des siècles, nous avons survécu dans des conditions très difficiles. Il est certain que, non seulement les grecs vont survivre, mais ils vont aussi revivre s’ils nous amènent de force à l’avant-dernière marche de l’escalier avant la mort.


A présent je consacre toutes mes forces à unir le peuple grec. J’essaie de le convaincre que la Troïka et le FMI ne sont pas une route à sens unique. Qu’il y a une autre solution: changer l’orientation de notre nation. Se tourner vers la Russie pour une coopération économique et la formation de partenariats qui nous aideront à mettre en valeur la richesse de notre pays en des termes favorables à notre intérêt national.


Je propose de ne plus acheter du matériel militaire des Allemands et des Français. Nous allons tout faire pour que l’Allemagne nous paie les réparations de guerre dues. Ces réparations s’élèvent, avec les intérêts, à 500 milliards d’euros.


La seule force capable de faire ces changements révolutionnaires, c’est le peuple grec uni en un Front de Résistance et de Solidarité pour que la Troïka (FMI et banques européennes) soit chassée du pays. En parallèle, il faut considérer comme nuls tous ses actes illégaux (prêts, dettes, intérêts, impôts, achats de la richesse publique). Bien sûr, leurs partenaires grecs – qui ont déjà été condamnés dans l’esprit de notre peuple en tant que traîtres –, doivent être punis.


Je suis entièrement concentré sur ce but (l’Union du peuple en un Front) et je suis persuadé que nous l’atteindrons. Je me suis battu les armes à la main contre l’occupation hitlérienne. J’ai vu les cachots de la Gestapo. J’ai été condamné à mort par les Allemands et j’ai miraculeusement survécu. En 1967, j’ai fondé PAM (Patriotikò Mètopo – front patriotique), la première organisation de résistance contre la junte militaire. Je me suis battu dans la clandestinité. J’ai été arrêté et emprisonné dans «l’abattoir» de la police de la junte.

Finalement, j’ai encore survécu.


Aujourd’hui, j’ai 87 ans, et il est très probable que je ne serai pas vivant le jour du sauvetage de ma patrie bien-aimée. Mais je vais mourir la conscience tranquille, parce que je continuerai jusqu’à la fin de faire mon Devoir envers les idéaux de Liberté et de Droit.

Athènes, 12.02.2012


Mikis Theodorakis

 

David CABAS

A propos de ce blog

 

Ma présentation

Mon ancien blog : Le blog de David C.

 

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Avec la crise, de plus en plus de Grecs ne parviennent plus à nourrir leurs enfants et décident de les abandonner pour qu’ils puissent manger à leur faim. Un reportage du Courrier International.

 

La crise frappe l’Europe de plein fouet. La Grèce est particulièrement touchée. De plus en plus de familles prennent la décision, toujours douloureuse, d’abandonner leur(s) enfant(s). La plupart d’entre elles sont des familles monoparentales, des mères seules, qui ont perdu leur travail dans le sillage de la crise de l’euro. Sombrant dans une pauvreté extrême, elles espèrent qu’en abandonnant leurs petits, ils pourront manger à leur faim.

Des familles monoparentales

"Il y a encore deux ans, 95 % des admissions dans nos centres d'accueil concernaient des cas de mineurs maltraités", explique Marine, qui travaille depuis dix-neuf ans dans un centre d'accueil pour enfants en détresse à nos confrères du site internet Courrier International. "Alors qu'aujourd'hui, la moitié des demandes vient de parents très pauvres. Huit fois sur dix, ce sont des familles monoparentales qui n'ont pas de parents autour d'eux", a-t-elle continué.


Les parents les conduisent au centre ou les abandonnent sans rien dire


Certains parents n’ont pas le courage de dire à leurs enfants qu’ils vont s’en défaire et laissent simplement un petit mot dans leur cartable. D’autres expliquent à leurs enfants qu’ils les aiment et que c’est pour qu’ils soient biens qu’ils vont les abandonner. "Un jour, j'ai trouvé une femme à l'entrée du foyer, tenant sa fille par la main. Elle lui disait : 'Ne crois pas que maman ne t'aime pas. Elle t'adore, mais elle n'a pas de quoi te nourrir. Ici, les gens sont gentils, tu verras'", a-t-elle raconté à nos collègues du Courrier Internationa l.


Les cœurs d’enfants brisés


Des situations déchirantes dont Marine a fait son quotidien. "Le plus souvent, les enfants viennent avec leur mère. Elle leur montre la chambre, le lit et me présente. Puis elle s'en va en disant 'je t'aime' et l'enfant reste collé à la porte en voyant sa mère s'éloigner", a-t-elle encore raconté, les yeux baignés de larmes. "Ces enfants ne crient pas, ne pleurent pas. Ils restent plantés devant la porte jusqu'à ce que l'ombre de leur maman disparaisse. Quand il y a des frères et sœurs, on ne peut pas les séparer immédiatement. Surtout le premier soir. On les met dans des lits séparés puis on les retrouve dans le même quelques instants plus tard, enlacés, pour être certains de ne pas se perdre", a-t-elle terminé.


RTL

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 15:31

 

Pendant huit jours et pour 680 euros, j'ai donné mon corps aux labos

 

Pendant une semaine, en janvier 2012, j'ai été volontaire pour des essais pharmaceutiques. Récit de mes vacances de cobaye.


Un échantillon d'urine (Florentin Cassonnet)

L'aiguille entre une dernière fois dans mon bras droit, ça grince. C'est la fin des huit jours d'étude et la veine est fatiguée. C'est Sacha, au détour d'un petit job, qui m'avait parlé des essais pharmaceutiques :

« Le mieux, c'est de prendre les groupes du milieu d'étude, comme ça des gens ont déjà testé le médicament avant toi, et tu ne prends pas les doses maximales. »

Educateur paramédical, il travaille six, huit mois par an et vit le reste de l'année sur ce qu'il gagne avec ces études pharmacologiques :

« C'est un peu comme si t'allais en cure, t'es nourri, tu ne peux pas sortir, donc pas de distraction, tu lis, tu te reposes. »

Et pendant trois semaines (de la visite médicale jusqu'à la fin de l'étude), pas d'alcool. Etre cobaye serait-il purificateur ?

« J'ai vomi quatre fois »

Le 9 janvier, j'entrais dans ce centre de recherche privé mais « agréé du ministère de la Santé », à Rennes, pour la visite médicale. Suis-je apte à participer à cette étude pharmacologique ? Prise de sang, recueil d'urine, électrocardiogrammes. Surtout, pendant 45 minutes, lecture du « Formulaire d'information et de consentement des volontaires » sur les conditions de l'étude, les règles, et les risques :

« La plupart des effets indésirables sont réversibles à l'arrêt du produit expérimental. Dans certains cas, les effets secondaires peuvent être graves, de longue durée ou irréversibles. »

J'ai vomi quatre fois le jour de la première prise du médicament.

J'ai découvert le jargon poético-pharmaceutique :

« Etude de première administration à l'homme en trois parties, en double-aveugle, contrôlée versus placébo, randomisée, évaluant la sécurité d'emploi, la tolérance, la pharmacocinétique et l'effet repas de doses uniques croissantes d'ALS-002200 administrées oralement à des volontaires sains ainsi que la sécurité d'emploi et la tolérance de doses multiples croissantes d'ALS-002200 administrées oralement à des sujets atteints d'hépatite C chronique de génotype 1. »

Cobaye, un statut réglementé

Avoir un proche atteint de l'hépatite C aurait été une bonne raison de faire l'étude. Mais il faut se rendre à l'évidence, ce n'est pas pour faire avancer la médecine que je suis là. C'est la somme en euros que j'ai d'abord cherchée dans le courrier d'« invitation » à l'étude : 680 euros.

Les autorités de santé ont pris les précautions nécessaires pour que personne n'en fasse un job à plein temps (comme cet Américain qui pratique le « guinea-pigging » : cobaye est son métier) : un volontaire doit laisser passer trois mois entre chaque étude et il ne peut gagner plus de 4 500 euros sur les douze derniers mois.

Pour contrôler, le ministère de la Santé a mis en place un « fichier national des personnes se prêtant à des recherches biomédicales », déclaré à la Cnil. Les « compensations » de la recherche biomédicale sont non imposables.

Vacances à la clinique

Lundi 23 janvier, début de l'étude. Je retrouve les anonymes que j'avais croisés dans la salle d'attente, et ce ne sont pas des étudiants : plutôt papa-maman, 40-50 ans. On m'installe dans une chambre avec deux autres hommes. Dans celle d'en face, les cinq autres volontaires du groupe.

Pour l'hépatite C, cinq groupes se succèderont. Un groupe comprend huit volontaires, les doses sont doublées à chaque session : la dose du groupe 5 équivaut à seize fois celle du groupe 1.

Dans ma chambre, Jacques [tous les prénoms ont été changés], 55 ans, un ancien ouvrier de la Direction des constructions navales. Trois ans qu'il est en retraite, la DCN ayant mis en place des départs anticipés pour les travailleurs qui étaient en contact avec l'amiante. Il n'a pas été touché, « pas encore », dit-il. C'est sa troisième étude, il est bavard et affable. Il vient de Lorient, ça lui fait « voir du pays ».

Quand une infirmière s'approche pour la prise de sang, il raconte son histoire :

« J''ai été donneur de sang pendant 25 ans, mon bras droit sursaute à chaque fois qu'on pique dedans maintenant. Prenez le gauche. »

Il a calculé le ratio gain/coût et a pris un forfait semaine à la SNCF pour le trajet Lorient-Rennes. Cet argent arrondit sa pension.

François, 28 ans, est le seul autre jeune du groupe. Il est technicien de maintenance dans un abattoir et a pris sa semaine de vacances pour venir faire l'étude :

« J'ai pas de femme ni d'enfants qui m'attendent à la maison, qu'est-ce que je ferais pendant une semaine ? Je m'emmerderais. »

Cet argent, il en a besoin pour rembourser un prêt pour sa moto.

Les désagréments des vacances

680 euros « pour compenser les contraintes liées à cette recherche », en l'occurrence ici trois jours d'hospitalisation, une vingtaine de piqûres, la pose d'un cathéter (un robinet planté dans la veine pour éviter de piquer dix fois en une journée), des recueils d'urine, des électrocardiogrammes, des visites ambulatoires chaque matin pendant les cinq jours suivants.

Compter aussi les changements de veine quand la veine habituelle devient trop sensible. En bonus, le jour de sortie et pendant 24 heures, une petite glacière bleue avec un pain de glace et un bidon de 3 litres en guise de chiottes ambulantes.

Le « produit expérimental » est un sirop archi amer. La médecin, agacée, me prévient : « Je n'ai pas besoin de savoir quel goût ça a », alors que je n'avais encore rien dit. Une fois avalé, impossible de faire marche arrière, et je prends conscience que cette amertume n'est pas anodine.

Corps à louer pour la science

En mars 2006, six Britanniques étaient placés en unité de soins intensifs après s'être vus administrés un médicament anti-inflammatoire. Quelques mois après, Ryan Wilson, un plombier de 20 ans, se faisait amputer de trois de ses doigts à la main et de tous ses doigts de pied. Son étude était rémunéré 2 000 livres.

Jeanne, une infirmière qui travaille pour ce centre de recherche de Rennes depuis quinze ans, m'assure que l'étude n'était pas encadrée comme ici, que la législation française est l'une des plus sévères au monde : avant qu'une étude ne débute, il faut une autorisation de l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).

Mais l'Afssaps a aussi autorisé le Mediator, médicament qui aurait causé la mort d'au moins 1 300 personnes. Nous sommes un peu l'armée de réserve des industries pharmaceutiques...

  • Sylvain est musicien, il a 45 ans et ne vit pas de sa musique. Il est au chômage et fait des études pharmacologiques « pour mettre du beurre dans les épinards. Ou pour les épinards tout court » ;
  • Eude, 47 ans, travaillait dans un casino Barrière à Saint-Malo. Maintenant, il est dans la restauration ;
  • Sabine, la quarantaine, est esthéticienne mais « avec la crise, le budget soins de beauté passe à la trappe en premier » ;
  • Marco est forain et son camion est tombé en rade : « Alors je suis venu ici, il y a le couvert et le logis » ;
  • Suzanne, la trentaine, est saisonnière. Elle a apporté son violon avec elle ;
  • Huguette est ingénieure, elle a 52 ans et a été prise dans une vague de licenciements économiques. Elle veut monter son business, « un service aux animaux qui n'existe pas encore ». Elle n'en dira pas plus.

Je lui lance :

« C'est un peu comme de la prostitution ce qu'on fait là, non ?

– Bah donner son corps comme ça, contre rémunération, c'est assez bizarre comme démarche. »

« Ça faisait très mal, mais on a dû refuser des gens »

Jeanne, notre infirmière, raconte :

« Il y a quelques années, on a répondu à un appel d'offre d'une entreprise pharmaceutique. Dans le protocole d'étude, il y avait des ponctions lombaires [extrêmement douloureux, ndlr].

On s'est dit que personne ne viendrait, alors on a mis la rémunération maximale de l'époque. Il fallait que les volontaires restent allongés longtemps sur le ventre, on devait piquer dans la colonne vertébrale pour prélever la moelle. Plusieurs fois. Même avec l'anesthésie locale, ça fait très mal.

Eh bien on a dû refuser des gens, l'étude était complète. »

 

http://www.rue89.com/2012/02/18/pendant-huit-jours-et-pour-680-euros-jai-donne-mon-corps-aux-labos-229415

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 07:37

 

Mardi 21 février 2012 2 21 /02 /Fév /2012 20:00

 

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Avez-vous lu le rapport secret « Le ministère de l’intérieur et de l’aménagement du territoire à l’horizon 2010-2020 » ? Ce rapport secret a été rédigé par le groupe Futuribles, (directeur d’étude, Hugues de Jouvenel ; rapporteur général Geoffrey Delcroix) pour le Centre d’Etude et de Prospective du ministère de l’intérieur et de l’aménagement du territoire. Ce rapport secret prévoyait cinq scénarios possibles pour la France des années 2010 – 2020. Deux journalistes de l’excellent site Bakchich.info ont réussi à se le procurer. Ces deux journalistes, VINCENT NOUZILLE et NICOLAS BEAU, nous le commentent :

« 1- Le premier scénario est titré « Une France incertaine dans un monde tumultueux ».

Il s’agit de la simple extrapolation des tendances passées. Rien de très farce, en vérité : un « état récessif et graduel », de « déclin progressif que rien ne paraît de nature à enrayer », avec une économie « atone », un chômage « endémique », des institutions publiques réduites à « l’impuissance »… Le rapport précise : « la multiplication des niveaux d’administration publique et le double processus de décentralisation et de déconcentration, l’un et l’autre largement inachevés, forment un maquis dans lequel les acteurs ont embourbés et qui entraîne une désaffection des citoyens vis-à-vis de la chose publique. » Bref, le tableau actuel est sombre, et l’avenir peu réjouissant, dans un climat général « d’incertitude » et de « demande croissante de sécurité à laquelle s’efforce prioritairement de répondre la puissance publique en appelant en permanence au dévouement et à la compétence de ses agents- qui courent au plus pressé ». De quoi vous mettre le blues pour la journée.

2- Le deuxième scénario, plus noir, traite de « l’implosion de la société française dans un monde tumultueux ».

Le contexte international est alors marqué par la dégradation de la situation, une Union européenne réduite à une zone de libre-échange, des délocalisations industrielles massives. Le chômage s’accroît, tout comme les inégalités sur le marché du travail et le poids des dépenses de retraites et de dépendance des personnes âgées. Résultat : « La privatisation de nombreux services publics et le repli de l’Etat dans une fonction de maintien de l’ordre et d’ajustement au jour le jour, malgré une aggravation de la situation, permettent de résister péniblement à des explosions majeures ». Les experts travaillant pour le ministère de l’intérieur sont décidément très euphoriques !

3- Le troisième scénario va encore plus loin dans la cata. Il est titré « Décomposition de la France dans un monde traumatisé ».

Accrochez vos ceintures pour la descente aux enfers. A l’extérieur, ce scénario cumule les catastrophes écologiques, l’aggravation du terrorisme, le repli des Etats-Unis sur « fortress America », des troubles en Asie et au Moyen-Orient, l’expansionnisme russe, l’ébullition méditerranéenne et des conflits européens « générés par l’éventuelle adhésion de la Turquie ». A tous ces malheurs, s’ajoutent, au plan domestique, des heurts entre générations et des révoltes sociales. « Des explosions majeures interviennent dans les banlieues mais aussi parmi les étudiants et sont relayées par une grande partie des classes moyennes qui voient leur situation se dégrader. » Le spectre d’une crise majeure, type mai 1968, mais en bien pire ! Les effets sont désastreux : « les personnes les mieux nanties n’ont qu’une idée : partir à l’étranger. Se développe une économie souterraine qui échappe à tout contrôle. Le mécontentement général de la population se traduit par un climat de défiance généralisée, par une évasion fiscale sans précédent. » De plus, les auteurs de ce scénario ne voient pas ce que l’Etat peut faire : « Les pouvoirs publics, manifestement surpris par l’ampleur des événements, n’ayant pas eux-mêmes réussi à moderniser leur administration et à accroître l’efficacité de leurs services, se trouvent cernés de toute part par les urgences et incapables d’y faire face ». Du coup, une bombe politique se profile, avec la menace d’un régime autoritaire : « plusieurs gouvernement successifs ayant ainsi été obligés de démissionner car ils étaient totalement discrédités, tant en raison de leur discours décalé que de leur inefficacité sur le terrain, une crise politique majeure s’instaure, favorisant quelques partis extrémistes qui, la démagogie étant devenue inopérante, prêchent pour le rétablissement d’un ordre public par voie autoritaire ». N’en jetez plus ! La place Beauvau, sous Sarko, n’écartait donc aucun cauchemar. La conclusion se voulait rassurante : « Cette évolution à moyen et à long terme, bien qu’elle soit tout à fait possible, n’est en rien inéluctable ». « Possible » quand même ! Mais, ouf, après s’être faits peur, les experts passaient aux deux autres scénarios, forcément plus roses, ceux-là.

4- Le quatrième scénario est baptisé « Refondation française dans un monde en "coo-pétition" ».

Sarkozystes dans le ton, les auteurs parlent, là, de « plusieurs ruptures importantes » par rapport à la situation actuelle. Un climat de coopération-compétition (baptisé coo-pétition) s’installe entre les grands blocs économiques, Etats-Unis, Europe, Chine, etc. L’Union européenne s’élargit à 30 membres et un noyau dur de 5 à 7 pays (dont la France et l’Allemagne) « forme une Europe de type fédérale qui se propose de mettre en oeuvre une politique d’inspiration sociale démocrate en s’inspirant du modèle scandinave ». A l’intérieur « les réformes qui s’imposaient en France mais qu’aucun gouvernement n’avait réussi à mettre en œuvre en raison des rigidités inhérentes à la société française, peuvent enfin être appliquées, de sorte que s’instaure un système d’inspiration de type « flex-sécurité » marqué par une beaucoup plus grande mobilité sur le marché du travail ». Dès lors, emportés dans leur élan, les auteurs foncent, sabre au clair, vers un monde enchanteur : « Ainsi, les baronnies de toute sorte (grands et petits corporatismes, féodalités locales, groupes de pression divers) propres à la société française, y compris les problèmes des grands corps au sein de l’appareil d’Etat, sont-elle abolies au profit d’un système dans lequel l’accès à l’emploi est beaucoup plus aisé, les périodes de chômage beaucoup plus courtes, la mobilité professionnelle et/ou géographique nettement améliorée ». Et ce Nirvana n’est pas fini : « simultanément, est engagée une réforme fiscale de grande ampleur permettant tout à la fois de remédier au déficit public et/ou à l’opacité d’un système qui finissait par nuire à sa légitimité ». Au passage, pan sur l’opaque blockhaus de Bercy ! Cependant, il y a des contreparties : « Un nouveau contrat social est ainsi instauré aux alentours des années 2010 marqué par une très grande simplification des dispositifs de protection sociale, y compris l’introduction, par exemple, de clauses empêchant aux allocataires (Rmistes, chômeurs…) de s’installer dans un système d’assistance sociale nuisible aussi bien au plan social qu’économique et financier. » Par ailleurs, une « réforme de grande ampleur s’accompagne d’une redéfinition claire des missions imparties à l’Etat qui, ce faisant, devient à la fois plus modeste, plus moderne et davantage stratège ». Evidemment - rappelons que ce rapport date de mars 2006, plus d’un an avant les présidentielles - les auteurs l’affirment : « un tel scénario ne saurait apparaître qu’à une condition : qu’une volonté politique claire et forte, tant au plan européen qu’au plan intérieur, s’affirme et reconnaisse l’utilité d’une Europe fédérale et d’un niveau inférieur d’administration publique, celui des régions » (…) « Cela implique manifestement une rupture fondamentale par rapport au scénario tendanciel actuel, y compris en raison de la remise en cause des statuts et de la reconnaissance des fonctions et des compétences sur le seul critère des objectifs poursuivis par la fonction publique ». Une vraie rupture. On croirait que Sarko y a puisé quelques discours de campagne…

5- Le cinquième scénario, original, est titré « fragmentation et négociations généralisées ».

Il ausculte une autre piste. Le précédent scénario étant incertain, puisque l’initiative doit venir « d’en haut », celui-là est basé, dans un climat international de même nature, sur une « floraison d’initiatives venant "de la France d’en bas", initiatives au plan économique, social et citoyen qui, dans un contexte de vacance presque totale du pouvoir central, se déploient sur le terrain, font apparaître l’utilité de rétablir des liens qui amènent, de bas en haut, une action vigoureuse de coordination et d’orchestration de ces actions dispersées ». On croirait presque écouter du Ségolène (mais sans Ségolène au pouvoir !). Dans cette hypothèse, la France bouge grâce aux élus locaux qui entament une « rénovation radicale de la société française » : les communes se regroupent, 6 à 10 grandes régions se constituent, aux côtés d’un « Etat modeste » recentré sur ces missions régaliennes et de coordination. Pour les experts du ministère de l’Intérieur, qui se situent alors en 2020, ce scénario du futur pourrait émerger ainsi :« A l’issue des troubles importants que la société française a connus au cours des années 2006-2012 durant une période où les pouvoirs publics s’étant avérés manifestement incapables de contrôler les événements, ce sont cette fois les représentants de la société civile et les élus en premier lieu qui explorent ensemble les fondements d’une nouvelle constitution marquée par une réhabilitation du pouvoir parlementaire et la redéfinition du pouvoir exécutif, sur des bases assurément plus modestes mais autrement mieux définies ». Etonnante fiction qui pronostique, alors que Sarko est en poste place Beauvau, des troubles à venir durant plus d’un quinquennat ! Sur un ton très « Ah, ça ira, ça ira ! », le rapport évoque, pour les dépasser, la tenue de « nouveaux états généraux » et d’un « Congrès de Versailles » dont les leitmotiv sont « la transparence et l’efficacité ». Des réformes en surgissent : réforme fiscale, élargissement de la CSG à l’ensemble des revenus, etc. On se pince !

CONCLUSION ? LE JEU EST OUVERT, MAIS LES DEUX DERNIERS SCENARIOS SONT « PEU VRAISEMBABLES »

Sur lequel de ces 5 scénarios, dont aucun n’échappe à des conflits, des crises et des ruptures, les experts du ministère de l’Intérieur pariaient-ils secrètement début 2006 ? « Aucun de ces cinq scénarios ne prétend raconter à l’avance et de manière parfaitement homogène ce que sera l’avenir du contexte international, de l’économie et de la société française » écrivent les auteurs du rapport qui, prudents, estiment alors que l’avenir est « très largement ouvert ». Néanmoins, il semble certain, à leurs yeux, « que le scénario tendanciel tel qu’il est, constitue une menace réelle » et que « des alternatives existent » en fonction des réactions de la société et du « rôle plus ou moins énergique que peut jouer l’Etat dans la prise de conscience des enjeux auxquels le pays est confronté et, a fortiori, dans l’introduction de politiques dont l’inspiration peut être très différente ». Autrement dit : selon les élections… Mais, dans ces dernières pages, le rapport n’est pas particulièrement optimiste : les cinq à dix années à venir seront marquées, selon les auteurs, par « une instabilité croissante, la multiplication des facteurs de tensions et des conflits de toute nature » comme le révèlent les trois premiers scénarios. Pas très encourageant ! Quant aux deux derniers scénarios, qui « supposent une refondation du pacte républicain par le haut ou par le bas », ils « apparaissent peu vraisemblables à court et moyen terme, compte tenu des inerties régnantes et de l’impossibilité de changer la société par décret ». Pas sympa pour Sarko, ce passage (page 555) !

LE MINISTERE DE L’INTERIEUR PEUT DISPARAITRE.

Quant au ministère régalien de l’Intérieur, objet initial de l’étude prospective, il n’est guère mieux loti. Il est déjà confronté actuellement aux cloisonnements administratifs, à l’inflation législative, aux forces centrifuges et au « processus inachevé de décentralisation ». Les auteurs estiment (page 554) dans ce contexte, qu’en cas d’immobilisme, il est « sans doute condamné à la dislocation ». Les premières mesures de modernisation et de restructuration de l’administration centrale ne pourront s’avérer « efficaces que si elle s’inscrivent dans une démarche, à moyen et long terme, de réformes permettant réellement de redonner au ministère de l’Intérieur le prestige et la légitimité qui furent les siennes ».

VINCENT NOUZILLE, NICOLAS BEAU.

http://www.bakchich.info/article324...

 http://www.wikistrike.com/article-rapport-secret-sur-l-implosion-de-la-societe-francaise-dans-un-monde-tumultueux-998

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 07:23

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Commentaire posté par un Lecteur :

 

3.Posté par claudio le 22/02/2012 10:46

Nous sommes un peuple de crétins.
Et ce peuple de crétins est capable de reconduire le franco-israélo-hongrois ou au mieux, remplacer un traire par un niais, le niais étant Hollande, bien entendu qui à son tour trahira la France.
Par conséquent, en tant que crétins, nous ne méritons pas autre chose. Nous sommes condamnés à nous vendre au rabais aux américano-sionistes.


Sommes nous dignes d'être guidés par un vrai Français ? Sommes nous en mesure de saisir le message de Monsieur François Asselineau ? Sommes nous capables de comprendre que cet homme lutte pour notre renaissance ? Je crains bien que non !


Hélas, mille fois hélas, Monsieur Asselineau le Patriote ne sera pas présent au scrutin. Il n'aura pas ses signatures car le système l'en empêchera. Il ne nous restera que le choix entre une ordure et une autre ordure...


Cependant, il nous est possible de manifester notre désaveu par le biais de notre bulletin de vote.


Il ne faut ni s'abstenir, ni votre blanc mais chacun de nous peut glisser dans l'urne un bulletin avec un message. Un message qui aura pour nom : François Asselineau !
Soyons des milliers, des millions à imprimer un bulletin "François Asselineau".

 

Parlons en autour de nous. Madame Eva peut relier cette initiative sur son site. Utilisions Facebook et Tweeter pour rassembler le plus de monde possible autour de cette initiative populaie.


Bien sûr, nos votes seront frappés de nullité mais notre message de refus du système passera.
Dès à présent, je me mets au travail pour voir comment mener cette initiative.
Votre avis et vos conseils seront les bienvenus.

 

http://www.alterinfo.net/Sarkozy-fossoyeur-de-la-France-Mobilisation-pour-la-verite_a71682.html?com#com_2842366


 

François Asselineau,

 

http://www.u-p-r.fr/

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 06:56

Dossier grec : gagner du temps, rien que cela… mais à quel prix !

Le Financial Times évoque un rapport de la “troïka” (BCE, FMI, Commission européenne) de neuf pages ayant servi de document de travail aux ministres des Finances de la zone euro. Ses rédacteurs affirment : “Il y a des risques notables. (…) La capacité de la Grèce à retourner sur les marchés dans les années suivant la fin du programme (d’aide) est incertaine et demande plus d’analyse. Un prolongement du soutien financier public pourrait être nécessaire”. Il  y a “une tension fondamentale entre les objectifs du plan de réduire la dette d’un côté et d’améliorer la compétitivité de l’autre, dans la mesure où la dévaluation interne requise pour restaurer la compétitivité de la Grèce conduira inévitablement à un ratio dette-PIB plus élevé à moyen terme”. “Compte tenu des risques, le programme grec restera exposé à des dérapages, la question de sa viabilité restant posée”, poursuivent-ils.


Rappelons que selon l’accord développé par les ministres de l’Eurogroupe le 21 février 2012, “la dette grecque doit être ramenée à 120,5 % du PIB d’ici à 2020 grâce à un nouveau programme de prêts publics de 130 milliards d’euros d’ici à 2014 et à une restructuration de la dette détenue par les créanciers privés”. Or, affirme Le Point : “si les Grecs dévient d’un seul de leurs objectifs, c’est la sortie de route assurée. Que l’excédent budgétaire primaire (avant déduction du paiement des intérêts de la dette) reste en dessous de 2,5 % du PIB, comme c’est le cas actuellement, et la dette ne cessera d’augmenter. Que les revenus des privatisations n’atteignent que 10 milliards d’euros en 2020, au lieu des 46 milliards escomptés, et la dette ne descendra qu’à 148 % du PIB ! Que la croissance économique soit inférieure à 1 % par an jusqu’en 2020 et elle resterait à 143 %. Que les taux d’intérêt d’emprunt du Fonds européen de stabilité financière (FESF), désormais chargé de lui prêter l’argent, augmentent de 100 points de base et la dette restera à 135 % en 2020…  Au final, l’option d’une sortie de la zone euro n’est pas totalement écartée”.

“Le plan grec reste fragile et vulnérable. Même avec cet accord, la Grèce a encore la plupart de ses problèmes devant elle”, prévient Sony Kapoor, directeur du centre d’études Re-Define. Le responsable de l’institut Bruegel Jean Pisani-Ferry est encore plus pessimiste, estimant que le plan ne fait sans doute “que repousser l’échéance funeste”. “La Grèce ne va pas mettre en œuvre l’austérité promise et va se retrouver au bout du compte à devoir décider de sortir de l’euro ou à être poussée vers la sortie”, juge-t-il.

En réalité, on voit bien que les banquiers internationaux cherchent tout bonnement à gagner du temps et peu importe l’argent dépensé pour entretenir l’illusion le plus longtemps possible. Attendons maintenant ce qu’il en sera du QE2 de la BCE à la fin février 2012…

 

 

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Grèce : l’Europe achète du temps

 

Posted: 22 Feb 2012 05:56 AM PST

Lundi, un énième plan de sauvetage des créanciers de la Grèce a été accepté. Comme on pouvait le prévoir, les peuples trinquent et ce plan, qui est dans la lignée des précédents, ne règle absolument rien. La Grèce fera à nouveau défaut. La seule question qui se pose est de savoir quand.

Des hypothèses irréalistes
Merci au Figaro d’avoir publié les hypothèses du plan concocté par la troïka technocratique avec le gouvernement grec. Elles méritent d’être détaillées. Le plan prévoit une contraction du PIB de 4% cette année, 1% en 2013 et un retour à la croissance à partir 2014 (2.5%, puis 3% en 2015). Le solde budgétaire primaire (avant intérêt) doit être équilibré en 2012 (contre un déficit de plus de 2% en 2011) puis atteindre 2% du PIB en 2013 et enfin 5% à partir de 2014.
 

Un tel scénario verrait la dette publique atteindre 198% du PIB en 2012-2013 (contre 113% en 2008, 145% en 2010 et 163% en 2011). Parallèlement, 150 000 postes de fonctionnaires devraient être supprimés en 5 ans, leur salaire, passé de 1976 euros en 2009 à 1679 en 2010, tomberait à 1185 euros en 2014 (-40% !), alors que celui du privé tomberait de 1164 euros en 2012 à 990 euros en 2014, le SMIC baissant de 22%, à 586 euros, et même de 32% pour les jeunes, à 511 euros.

Autant dire que ces hypothèses sont totalement farfelues et malhonnêtes. Comment la Grèce pourrait faire 2,5% de croissance en 2014 alors que le pouvoir d’achat va continuer à s’effondrer ? Il est bien évident que l’effet dépressif des plans d’austérité va plonger le pays dans une dépression économique qui va durer au moins jusqu’en 2014. D’ailleurs, il y a un an, la troïka annonçait 2,5% de croissance en 2012, ce qui montre bien que ses prévisions ne peuvent pas être prises au sérieux.
Un chèque en blanc pour l’euro
Cela fait maintenant près de deux ans que, comme d’autres, Jacques Sapir, qui vient de démonter ce nouveau plan, ou Nicolas Dupont-Aignan, je soutiens que ces plans mènent la Grèce dans une impasse. Ils sont totalement absurdes car, en faisant baisser le PIB du pays, ils font exploser la dette (passée de 113 à 198% du PIB en 4 ans !). Sans croissance, il est impossible de s’en sortir, comme l’expliquent les prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz ou Paul Krugman.
Bien sûr, les créditeurs privés sont mis à contribution, et c’est un progrès (obtenu par l’Allemagne, contre la volonté de la France). Les 210 milliards vont subir une décote de 53%. Mais il y a déjà 150 milliards de dettes grecques dans les mains d’institutions publiques, notamment européennes, et cette somme va continuer à augmenter puisque 130 milliards sont débloqués. Il est probable que la Grèce fera défaut sur cette somme car les hypothèses du plan sont bidon.
En réalité, comme le soutient Jacques Sapir, les gouvernements veulent éviter à tout prix une explosion de l’euro avant leurs élections (présidentielle en France, législatives en Allemagne l’an prochain). Pire, comme le souligne Régis Soubrouillard sur Marianne, cela se fait au mépris des plus élémentaires règles démocratiques, avec la tutelle de la Grèce, ou le MES. En réalité, la seule solution possible, c’est la sortie de l’euro, qui éviterait le calvaire de la baisse des salaires.
Patrick Artus avait bien vu les choses. L’économiste en chef de Natixis annonçait il y a quelques mois que le pays avait besoin d’une dévaluation interne de 35% pour retrouver sa compétitivité. C’est la voie malheureuse qui est suivie aujourd’hui. En revanche, on a oublié qu’il prédisait alors une baisse abyssale du PIB de 27% ! La réalité, c’est que le chemin suivi est intenable et que le peuple grec finira tôt ou tard par se révolter, comme l’avaient fait les Argentins fin 2001.

Les dirigeants européens reculent à nouveau devant l’évidence, au prix d’un véritable massacre social en Grèce car cela pourrait être le domino qui ferait s’écrouler le château de carte qu’est la monnaie unique. Malheureusement, on pouvait s’y attendre

 

 

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Non aux traités européens à la sauce grecque

by Patrick Le Hyaric

De Madrid à Lisbonne, où à Athènes et Rome, les salariés, les citoyens se sont mobilisés en fin de semaine dernière  contre l’Europe de l’austérité et du chômage. Ce mouvement aura un temps fort le 29 février prochain à l’appel de la Confédération européenne des syndicats. Pour la première fois, cette dernière s’est très nettement prononcée contre les projets de traités européens qu’on tente une nouvelle fois d’imposer aux peuples. Imposés par le couple Sarkozy-Merkel, cachés aux citoyens européens, ils sont une sorte de constitutionnalisation à l’échelle de toute l’Union européenne du scandaleux talon de fer déjà imposé au peuple grec. Après la mise en place de huit plans d’austérité consécutifs, la dette y a augmenté de 25% avec un doublement du chômage. Preuve par l'absurde et d'indicibles douleurs que l’austérité est un poison mortel.

Les familles sont saignées à blanc : baisse des retraites, suppression de plus de 15 000 emplois publics, vente des entreprises publiques, diminution de toutes les prestations sociales et médicales, abaissement de 22% du salaire de base et de 32% des rémunérations des jeunes de moins de 25 ans. La misère s'abat sur une population dont la majorité, depuis des années, tirait déjà le diable par la queue, tandis que les grands armateurs, les grandes sociétés privées, la riche Eglise orthodoxe vivent dans l'opulence. Les dépenses d’armement comme l’argent placé dans les paradis fiscaux ne sont pas touchés. Les milieux financiers et le grand capital européen suivent avec attention les capacités de réaction du peuple grec. En effet, de telles dispositions appliqués à notre pays, notamment la réduction des salaires, aboutiraient à un SMIC net à 843€ par mois, tandis qu’un jeune serait rémunéré à 702€ mensuels.

Comment tolérer que soit ainsi traitée la nation qui  a légué au monde les principes de la démocratie ! Ceux-là  mêmes qui sont chaque jour foulés au pied par les institutions européennes. N'ont-elles pas  installé à leur tête un représentant de la Banque Goldman-Sachs, exécuteur des ordres d’une junte composée des représentants de la Commission de Bruxelles, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international ? Les marchés financiers estiment bien sûr être mieux servis par eux-mêmes. Pour les Grecs, c'est une toute autre histoire! Il aurait été possible, il est encore possible de faire autrement en permettant à la Banque centrale européenne de racheter par création monétaire la dette grecque. Il s'agirait  d’aider au redressement du pays par l’octroi de crédits à taux d’intérêt quasi nuls pour des projets de développements sociaux, humains et des investissements utiles, créateurs d’emplois, dans le cadre d’un fonds européen de développement humain, solidaire et écologique.

Les autorités européennes ont choisi la voie de l'étouffement qu'elles veulent généraliser sur tout le continent. Elles ont baptisé « mécanisme européen de stabilité » une sorte de banque dans laquelle les pays mettront, dans un premier temps, 500 milliards d’euros, dont 142 milliards par tranche pour la France. Il ne s'agira pas d'un fond d'entraide à disposition des états en difficulté. Comme pour la Grèce, l'argent ne sera éventuellement prêté à un pays que s'il s'impose des  purges sociales aux effets pires que le remède proposé.

Ce « mécanisme européen de stabilité » est devenu un traité voté en catimini par l’Assemblée nationale mardi dernier. Il est indissociable du deuxième traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’union économique et monétaire (TSCG) qui, lui, oblige à réduire toutes les dépenses publiques et sociales sous peine de « sanctions européennes ». C'est celui-là qui  impose  d’inscrire dans la Constitution le principe de  réduction des investissements publics, baptisé « règle d’or ». Les mots "chape de plomb" sur la vie quotidienne de chacun conviendraient beaucoup mieux. Tout pays qui refuserait d'obtempérer serait poursuivi devant la cour de justice européenne.

Président des riches reconverti la veille d'un scrutin en candidat du peuple, M. Sarkozy  a signé deux traités qui vont faire beaucoup de mal aux peuples de l'Europe. L’article 5 du traité instituant « le mécanisme européen de stabilité », édicte noir sur blanc qu'ils sont inséparables: « Le présent traité et le traité TSCG sont complémentaires dans la promotion de la responsabilité budgétaire et de la solidarité au sein de l’Union »… et précise : « L’octroi d’une assistance financière dans le cadre de nouveaux programmes en vertu du MES sera conditionné… par la ratification du TSCG par l’état membre concerné… ». Une camisole de force est ainsi imposée à tous les européens. Les Grecs servant  aujourd’hui de cobayes.

Les députés socialistes, dans leur majorité,  ne sortent pas grandis par leur refus d'entendre l'appel unitaire du Front de Gauche à se rassembler pour s'opposer à un texte aux conséquences aussi lourdes pour le monde du travail et de la création. En s'abstenant mardi soir, ils ont envoyé un mauvais signal à toutes celles et ceux qui espèrent tant un changement de politique qui ne sera possible qu'en se dégageant d'orientations qui ont conduit l'Union européenne dans le mur.

Les prochaines échéances électorales donnent l'occasion aux électrices et électeurs, qu’ils soient socialistes, écologistes, communistes, progressistes, de modifier le rapport de forces en faveur d'une Europe de la solidarité qui refuse l'austérité. Sans attendre, ils peuvent se rassembler pour ensemble obtenir un grand débat national et un référendum sur ces textes si néfastes pour ceux qui n'ont que leur travail pour vivre et pour l'idée même de construction européenne. Plus le résultat de Jean-Luc Mélenchon sera élevé, plus le Front de gauche aura de députés aux prochaines législatives, meilleures seront les chances de la gauche et de l'écologie politique de l'emporter et, demain, de réussir une politique vraiment de gauche.

Patrick Le Hyaric | 23 février 2012 at 6 06 37 02372 | Catégories: Angela Merkel, Confédérati

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 06:47
Hamas et Fatah ont désormais une position commune à propos des frontières de 1967

 

Mardi 21 Février 2012

 

Hamas et Fatah ont désormais une position commune à propos des frontières de 1967

Les nombreuses rencontres entre le Hamas et le Fatah au nom de l’unité nationale Palestinienne ont abouti récement à ce que le Hamas fasse des concessions sans commune mesure dans l’histoire de cette organisation. En effet, c’est une véritable mutation de l’organisation qui s’est effectuée au mois de décembre dernier, puisque le Hamas a entériné le concept de lutte pacifique en lieu et place de la lutte armée.

Ces annonces sont intervenues le 29 décembre 2011 lors d’une rencontre entre le président Soudanais Omar el-Bachir et différents responsables du Hamas dont Isam’il Haniyeh et Khaled Mech’al, en vue d’annoncer la création de la branche palestinienne du Parti des frères musulmans.

Khaled Mech’al, le chef du bureau politique du Hamas a affirmé que « l’organisation se concentrera sur la lutte pacifique et la contestation populaire pour maintenir la lutte contre l’entité sioniste dans la période à venir ».

Mech’al considère que cet accord est vital pour la cause palestinienne, comme l’atteste ses propos : « Maintenant, nous avons une base solide commune sur laquelle nous pouvons coopérer ». Il a ensuite ajouté que « l’idée de la contestation populaire a été lancée par le peuple palestinien quand il a effectué une révolte populaire contre Israël en 1987. Celle ci s’est distinguée par la ténacité populaire qui a défié l’armée israélienne avec les armes et les pierres ». Cependant Mech’al a maintenu la vision de la lutte armée en disant « Tant que notre terre sera occupée, on a le droit de défendre notre terre de toutes les manières, dont la lutte armée ».

Mech’al a insisté sur ce qu’il a appelé la terre commune entre les différents bords palestiniens et a accepté l’idée d’un état palestinien avec les frontières de 1967 comme le démontre ses propos « Nous avons des divergences politiques mais la terre commune est l’état au sein des frontières de 1967, pourquoi ne travaillons nous pas sur cet accord commun ? »

De son côté, Salah al-Bourdwil, le membre du bureau politique du Hamas a confirmé les propos de Mech’al en disant « L’organisation se concentrera sur la lutte civile avec toutes ses composantes comme les grèves, les manifestations et la désobéissance civique ».

Ces récentes déclarations prouvent que le Hamas a abandonné la lutte armée au nom de l’intérêt national à l’image du Fatah dans le passé qui avait accepté un état palestinien dans les frontières de 1967 et des moyens de lutte pacifiques.

Ceci signifie également que le Hamas après moins d’un quart de siècle d’existence a été canalisé et introduit au sein de l’organisation de libération de la Palestine(OLP), qui a été fondée en vue de reconnaître l’état d’Israel, et abandonner in-fine la lutte pour la libération de la Palestine.

On constate que depuis la mort du Sheikh Ahmed Yacine et de Arrantissi (rahimahoum Allah) et la prise du pouvoir du duo Hanyeh-Mech’al, le Hamas multiplie les concessions et les positions contradictoires : Groupe de résistance armée à l’origine, le Hamas est devenu au fil des années un groupe adhérent au thèses démocratiques et acceptant les négociations avec l’occupant ennemi. La visite de Mr hanyeh le 11 février dernier en Iran (pays soutenant le régime criminel de Bashir Al-Assad), ne fait que confirmer les positions désormais très pragmatiques du Hamas.

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Sources

http://www.islammemo.cc/akhbar/arab/2011/12/31/140991.html

http://www.aljazeera.net/NR/EXERES/C1377CC6-A44C-41A8-85BE-5C224DA035FF.htm

—–

Reproduction autorisée en citant la source : http://www.al-har.fr/blog/?p=9886

 

http://www.alterinfo.net/Hamas-et-Fatah-ont-desormais-une-position-commune-a-propos-des-frontieres-de-1967_a71688.html

 

RENSEIGNEMENT D’ÉTAT
PALESTINE
Grandes manœuvres autour du Hamas
C'est sous l'égide du Qatar que le Hamas a rompu avec la Syrie et a renoué avec l'Autorité palestinienne. Au grand dam de l'Iran. [ 316 mots ] 5€


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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 04:39

 

 

 

Silence total, scandaleux,

des Médias

sur le MES

il a été voté au Parlement

( abstention des socialistes )

 

 

Nicolas Dupont-Aignan

(Droite)

Jean-Pierre Brard

(Gauche)

unis pour dénoncer :

 

 

http://data0.eklablog.com/monluisant/mod_article32743795_1.jpg?901

http://data0.eklablog.com/monluisant/mod_article32743795_1.jpg?901

 

 

 

h
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http://www.christianophobie.fr/wp-content/uploads/2010/09/Jean-Pierre-Brard.jpg
.
Commentaire d'un Citoyen

UE : Quelles que soient les renégociations possibles du futur traité, le Mécanisme ratifié hier est inacceptable pour plusieurs raisons, et notamment :
- Il a été négocié, signé puis ratifié dans l'opacité et le silence total. Un texte de cette ampleur aurait mérité, sinon un référendum, au moins un vaste débat public ; et ce, d'autant plus que la construction européenne s'effectue actuellement en contradiction avec la volonté du peuple français, dont le vote au référendum de 2005 a été bafoué.
- L'opacité sera également totale dans le fonctionnement du Mécanisme : secret professionnel et immunité pour ses membres, ses archives et documents officiels, exemption de tout compte à rendre à quiconque, immunité de toute forme de poursuite judiciaire...
- Le Mécanisme engage les Etats "de manière irrévocable et inconditionnelle" à fournir leur contribution à son capital, et pourra décider de revoir les contributions de chaque Etat membre ; cette décision s'imposera automatiquement. Ce fonctionnement est donc contraire à l'article XIV de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, que vous connaissez, je l'espère.
Monsieur le député, si l'exercice politique n'a pas trop érodé votre bonne foi, admettez que ces trois arguments, pris parmi tant d'autres du même acabit, sont difficilement réfutables, et suffisent à imposer le vote contre comme le seul honorable.
Cordialement,
Un citoyen.
.
.
Note d'eva :
.
Avec ce MES,
les recettes publiques seront injectées
non dans l'économie réelle
(emplois)
mais dans des intérêts privés
(au profit des banques).
Austérité pour tous, donc, c'est-à-dire
bas salaires,
retraites amputées,
fin des protections sociales
et des services publics,
mort du droit du travail
(flexibilité,
licenciements sans autorisation ni indemnités, etc)
et dictature du Cartel bancaire.

Voilà le vrai visage du MES,
le vrai visage de l' UE.
.
Eva R-sistons
.

 

Voir aussi :

MES : ils l'ont fait, merci les socialistes !

 

..

France : le MES est voté

 

L’Assemblée nationale vient de ratifier l’accord européen autorisant la création d’un Mécanisme européen de stabilité (MES), destiné à devenir le pare-feu de la zone euro contre les crises de la dette. Il ne fait aucun doute que les partis UMP/PS jouant le jeu de la dialectique hégélienne thèse/antithèse afin de mieux tromper et plumer le peuple, tout en servant les intérêts des familles oligarchiques, ratifieront sans problème le traité fixant les modalités de fonctionnement du MES.

 

.

Voir aussi, l'eurofascisme :

 

http://www.egaliteetreconciliation.fr/Emmanuel-Todd-denonce-la-mise-en-place-d-un-eurofascisme-10551.html

 


austerite

 

 

Courriel reçu d'un Lecteur :

 

 

Chère Madame,

Ci-dessous la lettre que je viens d'adresser

à monsieur le Député, Jean-Pierre Brard.

Je vous en souhaite une bonne réception.

Bien à vous,

Jean-Charles

 

 

Monsieur le Député,
>
> J'ai écouté avec une attention toute particulière votre intervention à la tribune de l'Assemblée Nationale.
>
> Je peux vous dire que vous avez fait bien plus "qu'essayer de faire résonner mes interrogations et mon indignation"; vous avez su avec maîtrise et un sens de la haute responsabilité républicaine, rappeler les principes inaliénables de la souveraineté populaire.
>
> Vous avez su dénoncer l'honteux détricotage depuis 1945 du Conseil National de la Résistance (CNR) qui fonde aujourd'hui encore, notre modèle social.
>
> J'ai vu la gène et l'embarras sur le visage du ministre chargé des affaires européennes quant à la question de l'article 136 du TFUE, de sa légalité ou non.
>
> J'ai entendu la mise en garde à l'adresse du gouvernement par ce rappel de Saint Simon : "des obscurités de la politique naissent les troubles de l'ordre social ".
>
> J'ai enfin apprécié la citation de Saint Just qui a sans nul doute raisonné bien au-delà de l'hémicycle de l'Assemblée Nationale...
>
> Alors oui monsieur le Député, vous avez brillamment exprimé mon indignation et rappelé solennellement au coeur de cet hémicycle que "l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements" (...), que cette ignorance, cet oubli ou ce mépris à l'égard des citoyens en foulant au pied le principe de la souveraineté populaire, ne peuvent constituer une forme de gouvernement.
>
> Enfin, pour clore ce chapitre et afin d'asséner le coup de grâce à ce mécanisme européen de stabilité (MES) illégitime pour être un véritable clone du FMI et assurément vecteur de troubles graves à la paix publique, entamez une procédure d'inconstitutionalité conformément aux principes de la souveraineté tels que "définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946 (.). "
>
> Je salue ici l'homme de conviction que vous êtes pour avoir fait honneur à la patrie des droits de l'homme.
>
> L'esprit des lumières par votre intervention a retenti, faisant ainsi renaître pour le citoyen l'espoir d'une république ouverte sur un horizon vraiment libre, égalitaire et fraternel.
>
> Je vous prie de croire, Monsieur le Député, à l'assurance de ma très haute considération.
>
> Jean-Charles Boisvert

 

J.P. Brard est  l'un de mes Elus préférés, avec  le député européen Patrick le Hyaric. Ils sont tous deux communistes. Qui a dit qu'il n'y avait plus de communistes ? On les entend bien, pourtant ! Ce sont même les plus sincères, les plus impliqués, non ? Eva

 

 

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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 21:16
Mercredi 22 février 2012 3 22 /02 /Fév /2012 01:16

Syrie: Les français doivent savoir que 120 de nos militaires ont été enlevés !

L’info non confirmée des “120 militaires français” arrêtés en Syrie semble avoir été mélangée avec cette information, plus vraisemblable d’une “douzaine de militaires français” interpellés à Homs lors de la chute du bastion des rebelles armés. Un officier français des transmissions de la DGSE serait parmi les prisonniers.
Si le chiffre de “120 militaires” semblait trop important, celui avancé ici reste parfaitement crédible quant à une intervention de soutien de terrain. Dans tous les cas de figures la question demeure:
Que font des militaires français en mission dans un pays souverain en proie à une guerre civile ? Le peuple est en droit de demander des comptes… Halte à l’ingérence impérialiste !

Syrie: 120 militaires français arrêtés 

3889682-5849838.jpg « les services syriens spécialisés ont arrêté une brigade française de transmission composée de 120 militaires, à Zabadani ». « cette nouvelle explique le changement de ton de Paris, qui fait désormais profil bas, de peur que cette affaire n’affecte la campagne de Nicolas Sarkozy.
Alain Juppé a été chargé de négocier avec son homologue russe Sergueï Lavrov pour trouver une solution et libérer les 120 militaires Français ». 

Source Dampress.net 

.
Voir aussi :

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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 21:06

 

http://www.apa-sante.fr/news/wp-content/uploads/2008/06/elderly-300x296.jpg

« Pour un droit universel d'aide à l'autonomie » (22/02/2012)

Un débat sur la prise en charge de la « perte d'autonomie » avait été annoncé par Nicolas Sarkozy, en 2007...Durant son quinquennat, beaucoup de colloques, de commissions et de rapports ont évoqué le sujet, mais sans qu'il n'y ait l'ombre de l'amorce d'une orientation politique claire.

Les élections présidentielles et législatives vont-elles se dérouler sans que les candidats n'annoncent vers quoi va leur préférence ? Un appel aux assurances privées, avec une assurance-dépendance obligatoire pour chacun ? Un appel à la solidarité nationale, restant fidèle à l'esprit du Conseil national de la Résistance, quand il a imaginé le système de protection sociale qui nous est tant envié ?

Le « Collectif pour un vrai cinquième risque » a publié un Manifeste en 2011 pour une prestation sociale universelle d'aide à l'autonomie.  (afficher ici)

Face à l'inertie des pouvoirs publics sur ce sujet et conscient de l'enjeux sociétal qu'est en réalité la prise en compte de la perte d'autonomie, le collectif a publié un communiqué, sous forme de « lettre aux candidats »,  et invite les organisations, les citoyens à se joindre à lui.

COLLECTIF « Pour un droit universel d'aide à l'autonomie »

A

M………

Candidat aux élections présidentielles

s/c du secrétaire départemental  de (parti politique)

M…..

La réforme de la prise en charge de la « Dépendance » devait être un grand chantier du quinquennat tant les attentes des élus, des collectivités, des associations et, surtout, des personnes âgées en situation d'incapacité, et de leurs familles, étaient légitimes et demandaient une réponse urgente. Pourtant, malgré les très nombreuses rencontres avec les partenaires concernés au niveau de l'Etat, des régions et des départements, malgré de nombreuses études et missions parlementaires, et malgré des déclarations officielles laissant présager une amorce de solution, le gouvernement a repoussé « sine die » toute réforme.

Pourquoi ? Ni le prétexte de la crise financière et économique, ni le manque d'analyses invoqué ne nous paraissent crédibles.

Les besoins générés par les situations de handicap et d'incapacité, quel que soit l'âge, restent mal couverts. Les dispositifs qui y répondent sont éclatés entre de multiples acteurs, ce qui les rend illisibles et inefficaces, ce qui laisse à la charge des personnes en situation d'incapacité notamment les plus âgées des sommes de plus en plus élevées, et une charge de travail croissante pour les familles.

La souscription d'une assurance individuelle obligatoire n'est pas de nature à compenser les besoins d'aide, d'après l'avis même du gouvernement. Le respect de la dignité des personnes atteintes impose une réponse financière basée massivement sur la solidarité nationale.

Le maintien de la barrière d'âge (60 ans) amène à une discrimination par l'âge dans la compensation des besoins générés par la perte d'autonomie pour l'accomplissement des activités essentielles de la vie quotidienne, avec un montant d'allocations pouvant varier de plus d'un, avec l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) à 60ans et au-delà, à sept, avec la prestation de compensation du handicap (PCH) avant 60 ans.

Ce dispositif est une injustice et une discrimination par l'âge contraires aux règles d'égalité de droits de notre République, même si les réponses à mettre en œuvre, en dehors de la compensation, ne sont pas de même nature. Il est une régression sociale par rapport à la période où la prestation de compensation était indépendante de l'âge.

Nous vous demandons de vous engager à créer un DROIT UNIVERSEL D'AIDE A L'AUTONOMIE sans distinction d'âge, financé essentiellement par la solidarité nationale.

Les citoyens de notre Nation souhaitent débattre d'un nouveau contrat social, car il ne s'agit pas d'une simple mesure financière mais bien d'une réforme plus globale touchant également la gouvernance du dispositif d'aide et de soins.


Les membres du collectif, signataires de ce texte, attendent votre réponse. Ils vous proposent de la  transmettre à l'adresse suivante : pourunvraicinquiemerisque@gmail.com

 

Association d'études et de recherches en économie sociale : Alain Poulet (AERES) ; Association des directeurs au service des personnes âgées : Pascal Champvert (AD-PA) ; Confédération française des retraités : François Bellanger (CFR) ; collectif des démocrates handicapés : Jean-Louis Fontaine (CDH) ; Fédération des associations de personnes âgées et de leur famille : Joëlle Legall (FNAPAEF) ; Fédération hospitalière de France : René Caillet (FHF) ; Fédération nationale des associations de retraités : Sylvain Denis (FNAR ) ; Grande loge féminine de France : Michèle Grenet (GLFF) ; Grand Orient de France : Guy Arcizet (GODF).

Bonnet Maurice (ancien membre du conseil économique, social et environnemental) ;  Caudron-Callewaert Jean-Michel (consultant en ingénierie gérontologique) ; Ennuyer Bernard (sociologue) ; Henrard Jean-Claude (professeur émérite de santé publique, gérontologue) ; Horwitz Marc (journaliste, spécialiste de santé publique) ; de Vivie Annie (fondatrice d'Agevillage.com).

 

 

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  • : Le blog d' Eva, R-sistons à la crise
  • : Tout sur la crise financière, économique, sanitaire, sociale, morale etc. Infos et analyses d'actualité. Et conseils, tuyaux, pour s'adapter à la crise, éventuellement au chaos, et même survivre en cas de guerre le cas échéant. Et des pistes, des alternatives au Système, pas forcément utopiques. A défaut de le changer ! Un blog d'utilité publique.
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